Petite histoire du thermalisme et des Eaux de Neyrac-les

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Petite histoire du thermalisme et des Eaux de Neyrac-les
Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
Petite histoire du thermalisme et des Eaux de Neyrac-les-Bains
Compilation et mise en page : Jean-Michel Picard.
Responsable des soins aux Thermes de Neyrac. 2008.
La pratique des cures thermales, fort ancienne, s'est appuyée essentiellement durant de
longues années sur des observations et des connaissances empiriques.
Concepts religieux, moraux, voire philosophiques, ont donc accompagné depuis au moins
deux millénaires l'utilisation des eaux et produits thermaux afin d'améliorer la santé ou tenter
de guérir bien des maux dont la délimitation diagnostique était loin d'être faite. Mais on peut
constater au cours des siècles l'émergence d'une distinction fondamentale entre prescription
interne ou externe, entre les effets espérés de l'absorption digestive d'une eau particulière ou
la respiration de vapeurs natives, et les actions d'un bain tant sur la peau que sur l'organisme
entier, immergé dans l'eau chaude ou dans des boues imprégnées d'eau thermale.
Le thermalisme scientifique
A partie du XIX° siècle, on n'avait pas écarté les possibilités d'utilisation des eaux et produits
naturels d'origine souterraine. Ainsi pour les affections dermatologiques, les maladies
rhumatismales dont la différenciation fut même souvent réalisée en de hauts lieux du
thermalisme, les maladies cardiovasculaires avec la reconnaissance des effets
vasodilatateurs des eaux carbo-gazeuses. Les maladies digestives et rénales, parfois la
conséquence d'excès alimentaires, furent traitées par les eaux les plus appropriées dont la
composition chimique reconnue permettait de faire un parallèle entre la présence de telles ou
telles substances minérales biologiquement actives et l'amélioration de l'état de santé de ces
malades devenus des curistes.
Le développement de la chimie médicamenteuse et le perfectionnement audacieux de
multiples techniques chirurgicales ont relégué au second rang, voire parfois éradiqué de la
palette thérapeutique, la démarche thermale. Et c'est pourquoi aujourd'hui le thermalisme
procède à des recherches aussi bien épidémiologiques qu'explicatives, afin de situer sa juste
place parmi les traitements multiples et efficaces auxquels le patient pourra prétendre.
Le Développement prévisible du thermalisme
Aujourd'hui la thérapeutique thermale peut et doit trouver une place grandissante parmi la
multiplicité des moyens de traitement ou de prévention des maladies.
C'est en tenant compte d'un passé brillant et surtout d'un effort constant des recherches
appropriées que les traitements environnementaux, thermalisme et climatisme, parviennent à
se distinguer en s'inscrivant dans une démarche aussi bien prophylactique que
thérapeutique.
Les difficultés rencontrées dans la maîtrise des maladies chroniques par le système de santé
actuel participent au regain d’intérêt pour cette pratique ancestrale.
Médecine curative
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Interrompre l'évolution des processus dégénératifs et pallier les insuffisances fonctionnelles
qui en résultent sont des objectifs auxquels la cure et le séjour en station thermale peuvent
apporter des solutions. Beaucoup d'affections chroniques, vis-à-vis desquelles les
prescriptions médicamenteuses et/ou les interventions chirurgicales ne fournissent que des
solutions restreintes, sont du ressort de la thérapeutique thermale. Il en est de même pour
nombre de maladies immunologiques à composante génétique telles que l'asthme ou pour
certaines atteintes allergiques d'expression cutanée auxquelles le thermoclimatisme peut
apporter sinon la guérison, du moins des rémissions et des soulagements durables.
Médecine préventive et de rehabilitation
Un autre aspect positif de la médecine thermale est son approche éducative: qu'il s'agisse
d'apprendre les gestes qui permettront de parer à un handicap ou de prévenir son évolution,
de mieux constituer un apport nutritif équilibré ou d'abandonner l'utilisation de certains
toxiques. L'environnement tant humain que matériel d'une cure, le savoir-faire des praticiens
qui en exercent la spécialité permettent souvent aux patients de garder, au-delà des trois
semaines habituelles de cette cure, le bénéfice d'un changement transitoire de leur mode de
vie. C'est pourquoi la vocation de médecine préventive s'ajoute-t-elle d'une façon de plus en
plus déterminante aux objectifs de nos actuelles stations.
Médecine et loisirs
A côté des rôles économiques et sociaux que peut aujourd'hui jouer le thermalisme de part
des activités qu'il génère, il faut insister aujourd'hui sur l'utilisation ludique de l'eau, moyens
de détente , de loisirs offerts aux accompagnants des patients ou aux habitants des sites
thermaux. Ce secteur est actuellement en plein développement puisque bénéficiant des
structures déjà exploitées pour l'utilisation thérapeutique de l'eau.
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L'histoire thermale, c'est à dire l'utilisation des eaux et boues thermales à usage médical,
commence il y a plus de 3 500 ans.
Des témoignages existent aussi bien en France, qu'en Grèce, Italie, Egypte (papyrus de
Kahoun 1900 av. J.-C : Quand une femme éprouve des douleurs aux pieds et aux jambes
après la marche, tu diras à ce sujet : ce sont des sécrétions de l’utérus. Et voilà ce que tu
feras pour cela : ses pieds et ses jambes seront enduits de boue jusqu’à ce qu’elle soit
guérie.
Les Grecs sont les premiers à utiliser les eaux thermales dans les traitements médicaux; les
Romains répandront cette pratique dans tous les territoires de l'Europe actuelle, dans
lesquels on relève à l'époque plus de 100 stations.
Ce sont les bains grecs qui ont inspiré les premiers bains romains en incorporant l’exercice
physique comme élément fondamental de leur pratique.
Le gymnase et les bains ont subi un développement parallèle et complémentaire. Le
gymnase a été conçu à l’origine comme une institution pour les militaires, pour l’entraînement
de jeunes athlètes et pour le développement artistique et intellectuel du peuple. Les bains
dans le gymnase prennent un rôle de liaison entre la partie physique pratiquée dans la
palaestra et la discussion philosophique qui avait lieu a l’exedra.
Les thermes, en Grèce, sont d’abord liés à l’hygiène et c’est au gymnase que sont apparus
les premiers bains. Les établissements de bains sont alors de simples annexes du gymnase
où s’exercent les athlètes, les militaires, et même les philosophes. S’ils servent surtout à se
laver, ils permettent également aux baigneurs de se détendre et de se divertir avant l’exercice
physique ou intellectuel.
Les établissements romains étaient connus comme des thermes dans lesquelles les bains se
mélangeaient avec l’exercice physique.
Dès l’époque de la République, certains citoyens très riches disposent déjà de salles de
bains privées à côté de la cuisine où l’on peut chauffer l’eau. C’est au 2ème siècle a.v. JC
qu’apparaissent les premiers bains publics; d’abord réservés aux plus pauvres, ils seront
ensuite utilisés par tous les citoyens romains.
Les thermes occupent un site qui leur est spécialement destiné et aménagé. La place qui leur
est accordée peut alors être immense; c’est le cas, notamment des thermes impériaux
(thermes de Caracalla et de Dioclétien à Rome), qui sont d’énormes complexes occupant
plusieurs hectares capables d’accueillir jusqu’à 3000 personnes et de contenir - outre la
palestre, les pistes de course et les bains - des bibliothèques, des boutiques, des salles de
lecture, des salles de conférence et des esplanades aménagées pour la promenade.
Le baigneur, s’échauffe d’abord en jouant avec une balle bourrée de plumes ou de sable ou
joue avec un ballon gonflé d’air puis, après s’être dévêtu dans l’apodyterium (vestiaire), il
s’enduit d’huile et de cire avant de lutter ou de courir dans la palestre.
Les efforts terminés, il passe dans une étuve sèche ou laconicum puis dans le destrictarium
pour se débarrasser de l’huile en se faisant racler la peau par un esclave. Fatigué, il se
repose dans le tepidarium, salle généralement spacieuse, luxueuse et de température
agréable. Il gagne ensuite le caldarium, la salle la plus chaude puis le sudatorium (une sorte
de hammam) avant d’entrer dans la salle de massage. C’est seulement à la fin qu’il plonge
dans l’eau froide de la piscine du frigidarium. Finalement, s’il en a les moyens, il peut se faire
épiler et parfumer le corps.
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Reconstitution et coupe des thermes de dioclétien à Rome - E.Paulin, école nationale des beaux arts Paris
Le succès des thermes est tel qu’il a été construit à Rome plusieurs centaines
d’établissements de toutes tailles. Mais il faudra la destruction des aqueducs consécutive à
l’arrivée des Ostrogoths en 538 ap. J.-C pour que soit mis un terme à ces lieux privilégiés de
détente et de plaisirs.
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Si on en croit la tradition, des Thermes auraient été construits à Neyrac-les-Bains sous
l’occupation de l’Helvie par le Consul Domitius en 121 avant J.-C. L’exploitation antique
semblerait cependant antérieure à la conquête romaine, d’après les docteurs JOLY,
CAPDEVILA et PAMARD. C’est ce qu’ils en ont dit lors d’une communication à la Société
d’hydrologie et de climatologie, à Paris en 1931 : l’expérience ne date pas d’aujourd’hui : elle
est séculaire, elle remonte aux Romains et probablement à un temps antérieur à leur venue.
En effet lorsque le Consul Domitius occupa l’actuel Vivarais, les indigènes usaient déjà des
eaux de Neyrac.
Mais on ne peut dire si ces thermes avaient été construits dans le but d’une bonne hygiène
de la garnison ou si les Romains avaient découvert les propriétés des eaux de Neyrac.
Les Grecs ont donc été les premiers à utiliser les eaux thermales dans les traitements
médicaux ; les Romains répandront cette pratique dans tous les territoires de l'Europe
actuelle, dans lesquels on relève à l'époque plus de 100 stations.
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Meyras, dont dépend Neyrac-les-Bains, viendrait de « Major Area », attestant un
emplacement de garnison à l’époque romaine.
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En France le site le plus ancien remonte à la fin de l'âge de pierre, vers le 2ème millénaire av.
J.-C. Il s'agit des Fontaines Salées au pied de la colline de Vézelay.
Les Celtes, puis les Gaulois, utilisent les propriétés des eaux thermales. La plupart des
sources avaient Borvo comme bienfaiteur (berw en celte signifiant « bouillonnant »). Les
Romains le remplaceront par Mercure (Néris-les-Bains), Apollon (Bourbon-Lancy) ou Hercule
(Mont-Dore). Mais il ne semble pas que ce changement autoritaire des divinités ait diminué la
fréquentation des bains et des sources par les Gaulois et leurs conquérants !
En fréquentant les bains gaulois les Romains font connaissance avec les tractotores,
précurseurs de nos kinésithérapeutes.
Les militaires sont aux premiers rangs des prescripteurs. Hannibal envoie ses blessés dans
les stations pyrénéennes. Une cure est même considérée comme une "campagne", ce qui
vaut au soldat romain d'être défrayé du déplacement
Revers de la médaille, le relâchement des mœurs transforme certains bains thermaux en
lieux de plaisir, voire de débauche.
Tout cela ne durera qu’un temps, car de 251 à 406 après J.-C., les incursions des Barbares,
Alamans, Vandales, Quades, Sarmates, Burgondes, « ces peuples innombrables et féroces
qui dévastent tout ce qui se trouve compris entre les Alpes et les Pyrénées, entre l’Océan et
le Rhin » (Saint Jérôme) pillent et détruisent Luxovicum (Luxeuil) et d’autres stations.
Trois siècles plus tard, le déferlement des musulmans, fanatisés par l’appel à la guerre sainte
prêchée par Mahomet, submerge l’Espagne, puis le Roussillon.
En 730, le riche tombeau de saint Martin à Tours est mis à sac par l’émir Abd al-Rahman,
mais quelques mois après Charles Martel stoppe l’invasion à Poitiers.
La date de naissance des activités "thermales", à l’instar de celles des sciences et des
techniques, est couramment située dans le milieu du XIXè siècle. En réalité ce siècle de
Révolution industrielle n’a été pour le thermalisme, qu’une période de renaissance puisque la
plupart des sources étaient déjà connues et en usage à l’époque romaine et que l’activité
thermale s’est poursuivie, tant bien que mal, du Moyen-Age au XVIIIe siècle.
Après la période faste de l’Antiquité, les thermes connaissent le plus souvent une grande
désaffection. Les édifices tombent en ruine et les sources, qui faisaient le bonheur des
baigneurs, changent de vocation: les plus chaudes servent, par exemple, à des fins
ménagères. C’est notamment le cas à Ax-les-Thermes où l’eau coule sur la voie publique à
77°C.
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Heureusement, en 1260, cette eau gâchée va être utilisée à des fins thérapeutiques et Saint
Louis fait édifier à Ax-les-Thermes un bassin spécial où sont soignés les « ladres », c’est-àdire ses soldats frappés par la peste pendant son expédition en Terre sainte en 1252.
Ce changement d'attitude à l’égard des thermes, qui de lieux de plaisir vont devenir lieux de
soin, est une volonté de l'Eglise qui cherche à remplacer le paganisme lié au thermalisme
antique par une approche plus chrétienne, en consacrant notamment de nombreuses
sources et thermes à des figures évangéliques.
Bain chez l'habitant au début du XXème siècle.
Les eaux de Neyrac ont aussi la réputation de soulager des conséquences de la « lèpre » (au
sens ancien du terme, beaucoup plus large qu’aujourd’hui). On construit donc une piscine en
bois de châtaignier (découverte en 1941) où les lépreux prenaient des bains deux par deux et
une maladrerie. La tradition rapporte qu’après le bain les lépreux se séchaient au soleil sur
un rocher appellé : « le banc des ladres ».
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Un acte notarié mentionne la vente des bains et eaux de Neyrac en 1340. Au XVème siècle
les malades se pressent à Saint-Georges-les-Bains puis à la fin du XVIème siècle ils
découvrent Vals-les-eaux avec Claude Expilly président du Parlement de Grenoble, atteint de
la maladie de la pierre.
C’est à la fin du XVIème (Montaigne saluait les bienfaits des bains), et surtout au XVIIème
siècle, que le thermalisme connaît donc un véritable regain depuis la période faste de
l’Antiquité. En 1604, sous l’impulsion d’Henri IV, est inaugurée la première charte des eaux
minérales. En 1632, Louis XIII et Anne d’Autriche font un séjour à Forges-les-Eaux et
apprécient cette eau ferrugineuse, certes froide, mais bénéfique contre les anémies.
La maladrerie de Neyrac sera détruite pendant les guerres de Religion (XVIème et début
XVIIème) et les eaux de Neyrac tomberont dans l’oubli. Mais avant cela le Thermalisme en
général aura son heure de gloire lorsque Marguerite de Navarre, si contente de son séjour à
Cauterets, y enverra sa fille, Jeanne d’Albret, soupçonnée d’être stérile. Coïncidence ou
heureux effet des eaux pyrénéennes, quelques mois après sa cure, Jeanne d’Albret donnera
naissance, le 13 décembre 1553, à un gros bébé, le futur Henri IV ! Celui-ci s’en souviendra
plus tard et créera la surintendance générale des bains et fontaines du royaume. Comme les
fontaines « minérales » constituent un moyen de « rétablissement et compensation de la
santé des peuples du royaume » le surintendant sera « avisé » de la découverte de fontaines
« utiles à la commodité et au soulagement de ceux qui y cherchent guérison ». Le
surintendant sera aidé dans cette mission par des intendants qui « visiteront les fontaines
minérales, rechercheront les diverses propriétés de celles-ci ». Celles-les-Bains sera
découverte au XVIIème siècle.
La satisfaction de nos têtes couronnées est telle que par la suite, toutes les dames de la
Cour, y compris les reines, viendront dans cette charmante station normande située au cœur
du pays de Bray, pour se remettre de leurs couches.
Quant à Vichy, dont les Romains exploitaient déjà trois sources, elle est la station de
prédilection de Madame de Sévigné qui (alors qu’elle soigne ses rhumatismes) estime ses
eaux « miraculeuses » et se félicite d’être «le prodige» de la station «pour avoir soutenu
courageusement la douche de Vichy».
Les stations se multiplient. Même à Paris, puisqu’on exploite les sources de Belleville, de
Passy et des Batignolles.
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Au siècle des Lumières, période favorable à l’essor des sciences, les eaux de sources sont
analysées et classées selon leurs propriétés. C’est ainsi que Bordeu, collaborateur de Diderot
à l’Encyclopédie, étudie les eaux minérales du Béarn et que le Docteur Bagard dévoile les
effets favorables de l’eau de Contrexéville sur les calculs rénaux.
De la fin du XVIIème siècle jusqu’à 1775, les eaux de Neyrac connaissent une popularité
régionale. Le catalogue Carrère (catalogue raisonné des eaux minérales) publié en 1785,
sous les auspices de la Société Royale de Médecine, mentionne les eaux minérales chaudes
de Neyrac.
Aux Etats du Languedoc du 21 décembre 1769 l’établissement de la grande route RhôneAuvergne par le col de la Chavade (actuelle RN 102) est décidé ; l’une des raisons l’ayant
amené est que « la santé publique y est intéressée puisque les malades pourront se rendre
de toutes les parties de la province à Neyrac en Vivarais dont les eaux font des miracles
». Ensuite, jusqu’à la Révolution, on ne vient plus à Neyrac qu’en curieux pour voir la Mofette
où se dégage du gaz carbonique, et l’on vient de loin pour voir l’effet asphyxiant du gaz sur
les poules et les chats. On se contente de boire l’eau comme un médicament.
Entre 1775 et 1789 Neyrac sombre dans l’oubli. Pourtant, en décembre 1780 l’Abbé Bartre
écrit : plus de cinquante personnes ont bu de cette eau l’été passé pour remède et s’en sont
bien portés.
On y vient en fait surtout en curieux pour voir la grotte et les puits où se dégage un gaz
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mystérieux. On est surtout intéressé par la Mofette et l’on vient voir l’effet asphyxiant du gaz
sur les poules et les chats (le gaz carbonique, témoin de l’activité volcanique souterraine
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dépose sur le sol sur une hauteur d’environ 60 centimètres) .
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Voir plus loin la légende de la Mofette.
La Mofette sera utilisée à des fins thérapeutiques à la fin du XIXè siècle et lors de la première année
de la relance de la station thermale en 1987 (sous le nom d’emanatorium). Le CO2 est un vasodilatateur
et fait la richesse des Thermes de Royat en soulageant les patients atteints d’artérite. Il est utilisé à
Vals-les-Bains pour ces mêmes raisons dans les artériopathies diabétiques.
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Le catalogue des eaux minérales de France publié en 1785 par Joseph-Barthélémy-François
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Carrère mentionne les eaux minérales chaudes de Neyrac et signale l’existence de fosses
méhitiques dans le cratère du volcan du Souilhol.
La Révolution va sonner l’abandon de Neyrac jusqu’en 1830, bien qu’en 1803, un médecin
d’Aubenas (Embry) écrive dans l’annuaire de l’Ardèche An XI : « les eaux et les bains de
Neyrac deviendront un jour fameux et très utiles. La tradition et l’usage journalier constatent
qu’on les a employés avantageusement dans les maladies cutanées. »
Le bouillonnement de la Révolution va provisoirement infléchir le destin des stations
thermales. Les riches propriétaires des sources et différentes congrégations religieuses, sont
dépossédés de leurs biens par la loi du 24 août 1793 ; les bains sont désormais « bains
nationaux », les eaux minérales « ressources publiques » et gratuitement utilisées par les
patriotes et les indigents.
Il faudra attendre le XIXème siècle pour que reprennent les analyses de toutes les grandes
sources et que des réglementations soient progressivement mises en place.
Neyrac-les-Bains subit une période d’abandon entre 1789 et 1830. Toutefois au début du
XIXè siècle, les indigènes utilisaient les eaux tant en bain qu’en boisson. En 1803, un
médecin d’Aubenas, le docteur EMBRY, publie un article important sur les guérisons qu’il a
obtenu et prédit que les eaux de Neyrac et les bains deviendront célèbres pour la guérison
des maladies cutanées.
Si le thermalisme connaît son apogée dans la seconde moitié du XIXème siècle c’est
principalement à cause de l’expansion du rail qui permet une approche plus aisée des villes
d’eaux et contribue à la renommée de certaines stations thermales comme celle de Vichy,
par exemple, qui accueille dès 1862 près de 20.000 visiteurs ferroviaires par an. Le succès
de cette station est tel que, de strictement médical, l’établissement devient - comme c’était le
cas des thermes antiques romains - un lieu de plaisir et de détente avec la construction de
casinos, restaurants, boutiques, parcs.
La Bourboule connaît, deux décennies plus tard, une situation similaire; de nombreux hôtels
et villas font de cette petite ville un lieu privilégié où malades et touristes rencontrent tout le
bien-être de la vie moderne.
Il est vrai que, outre l’évolution du chemin de fer, c’est la politique volontariste de Napoléon
III, lui-même curiste, qui a permis au thermalisme de connaître un tel développement
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http://www.lapressethermale.org/fichiers/b021Carrere.pdf
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Après l’éclipse provisoire de la Révolution, les bains reprennent donc leurs activités : la
noblesse « royale » a, certes, déserté les stations, mais elle est remplacée rapidement par la
noblesse d’Empire. Ainsi l’impératrice Joséphine fait une cure à Aix-les-Bains, en compagnie
de la mère de Napoléon et de Pauline Bonaparte. Talleyrand est un habitué de Bourbonl’Archambault. En 1834, un médecin d’Aix-les-Bains précise qu’un bain-douche pour un
cheval coûte 25 centimes.
De 1831 à 1850, des médecins de l’Ardèche et de la Haute-Loire font des essais
thérapeutiques avec les eaux et les boues de Neyrac. Les baignoires sont en bois et il
n’existe pas d’infrastructures pour accueillir les malades. Le Docteur FRANCUS écrira en
1892 : « Je me souviens des premiers temps où on allait prendre les eaux à Neyrac. Comme
il n’y avait ni hôtel, ni établissement de bains, on se procurait une baignoire chez le paysan
où on était logé, puis on envoyait chercher de l’eau minérale et on la faisait chauffer à plein
chaudron. C’était primitif mais l’on obtenait pas moins des cures miraculeuses . »
Le premier hôtel est construit en 1843.
La période faste de Neyrac va de 1851, date à laquelle le ministre de l’Intérieur autorise la
construction d’un établissement thermal et l’utilisation des sources à des fins médicales,
jusqu’à la guerre de 1870. D’autres hôtels sont construits. On en comptera jusqu’à 5.
La propriété de la station change plusieurs fois de mains jusqu’à arriver en totalité dans celles
d’Ignace Reymondon, architecte à Privas. Celui-ci, dès 1851, fit un effort sérieux pour réussir
: grâce à lui Neyrac se dote d’un établissement de bain, d’un hôtel, d’une chapelle, de routes.
Le premier pont de pierre pour franchir l’Ardèche et relier la route nationale à Neyrac sera
construit en 1850. On en voit encore les restes sous le pont actuel datant de 1903. C’est à ce
moment qu’on découvre les vestiges gallo-romains. La chapelle est construite à
l’emplacement d’une hypothétique église ancienne. En 1852 on met au jour une maçonnerie
du moyen-âge en gros cailloux dégrossis, et un mur souterrain de 7 mètres de longueur
datant de l’époque romaine.
La station a du succès et la visite de nombreux étrangers. Pendant cette période les
communications scientifiques et médicales se multiplient.
Un professeur allemand, le Dr Mitscherlich de Berlin fait même le déplacement plusieurs fois
et lors de son dernier voyage en 1856 déclare : « Si nous avions en Allemagne une
semblable richesse d’eaux minérales à exploiter dans un site aussi ravissant et un climat
aussi doux, l’on y dépenserait des millions. »
La station attire les médecins étrangers notamment espagnols (on cite l’eau de Neyrac
comme n’ayant qu’un seul équivalent aux Açores à cause du titane qu’elle contient.!). Les
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espagnols (curistes et médecins) viendront pendant quelques années à Neyrac (de 1866 à
1869).
La station attire les médecins étrangers notamment espagnols comme en atteste ce panneau.
Outres de nombreux ouvrages et publications édités à cette époque, Neyrac se fait connaître
grâce à ses pommades fabriquées à partir de 1852. Les sédiments de Neyrac figureront
même dans une vitrine de l’Exposition Universelle de Paris en 1855. Cela attire les
scientifiques car les résultats font apparaître du molybdène, ce qui étonne et donne lieu à des
controverses. Des essais thérapeutiques se multiplient dans les hôpitaux de Lyon et de
Marseille.
En 1854, les premiers trains atteignent Dax, Vichy en 1860 et Amélie-les-Bains, ou
séjournera la reine Amélie, épouse du roi Louis-Philippe, en 1870.
C’est indubitablement sous le second Empire que le thermalisme connaîtra son véritable et
premier âge d’or. Napoléon III lancera Vichy – la reine des villes d’eau - où il fera 5 cures
entre 1861 et 1866 et fréquentera Plombières et Saint-Sauveur. Quant à l’impératrice
Eugénie, elle fera prospérer le petit village landais de Saint-Aubouer qui deviendra Eugénieles-Bains en 1861.
Si l’autorisation des jeux de hasard a été donnée par Napoléon Ier, dès 1806, aux stations
thermales pendant la « saison » de cure uniquement, sous le règne de son neveu les casinos
feront recette tout en augmentant la fréquentation des établissements thermaux.
1872-1895. Les réalisations à Neyrac portent leurs fruits : les curistes affluent, la meilleure
année ils seront 1 500.
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L’abbé Félix Garilhe, originaire de Lagorce, est certainement le plus ancien client de Remise
en forme de l’époque moderne !
Il a chaleureusement vanté les mérites thérapeutiques des Eaux de Neyrac. Il fut le plus
fidèle baigneur car il y vint pour la première fois en 1870 et y fit 59 saisons consécutives !
Il n’y allait pas pour des soins dermatologiques mais pour le bien-être et le rajeunissement
que lui procurait chaque cure comme il l’a écrit longuement dans ses lettres sur Neyrac-lesBains. C’est à cette époque que la Mofette servira à prendre des bains de gaz carbonique.
Comme par le passé, après cette période heureuse de vif succès, la station connaît un
nouveau déclin. Le Dr J. Carrera, secrétaire de l’Académie de Médecine de Barcelone,
critique les « projets d’amélioration et d’agrandissement qui sont anciens et ne se réalisent
jamais que le déplacement à Thueyts pour se loger est incompatible avec le repos prescrit
après le bain. » Ainsi les avocats et hautes personnalités espagnoles, habituées à d’autres
commodités, déserteront la Station, malgré la valeur des eaux.
Dans une communication à la Société d’Hydrologie de Paris, les Docteurs JOLY,
CAPDEVILLA ET PAMARD écriront : « Hélas, des difficultés financières, le morcellement des
terrains à la suite de décès et de dissentiments de famille arrêtèrent le bel essor de la station
de Neyrac-les-Bains. Actuellement les bâtiments : hôtel, établissement thermal, sont dans un
état de vétusté lamentable, presque inexistants. Malgré cela, chaque année, deux à trois
cents baigneurs viennent encore s’y soigner, se logeant comme ils peuvent chez l’habitant ou
dans la riante station de Vals, où ils trouvent confort et distractions ignorés à Neyrac »
La période 1896-1914 correspond donc a une période de discorde En août 1929, Charles
LIENHART écrira, dans l’ancêtre du Dauphiné Libéré : « Il faut souhaiter voir renaître Neyrac
. Le Vivarais, qui compte déjà avec Vals-les-bains un inestimable joyau, ne peut pas laisser
péricliter cette autre merveille. »
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En 1938, Neyrac est mise en vente mais rien n’est conclu. La station fonctionne de manière
très précaire : les curistes doivent amener leur baignoire personnelle, l’eau est chauffée dans
des lessiveuses. Pendant ce temps la station voisine de Vals-les-Bains reçoit 8 847 curistes
et la vente d’eau minérale s’élève à 30 millions de cols !
Il faudra attendre 1941, pour que de gros travaux de recherche, de recaptage et de protection
des sources soient entrepris. L’ancien établissement des Bains, réduit pratiquement à l’état
de ruines, est démoli. Un nouvel établissement dermatologique voit le jour. Des terrains sont
achetés. Le 8 juillet 1945 la station est officiellement réouverte.
Tunnel de décantation de l’eau thermale (les caniveaux permettent de récupérer la boue thermale produite)
Une thèse vétérinaire met en valeur l’effet bénéfique d’une pommade à base de sédiments
de Neyrac dans les dermatoses suppurées et les manifestations eczémateuses chez l’animal.
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Des collyres ophtalmologiques sont confectionnés par le Laboratoire Chauvin, à base d’eau
de Neyrac.
L’édition encyclopédique Quillet de 1952 ne connaît pas Neyrac mais cite Le Pestrin situé sur
la même commune (Meyras) et dont les eaux sont bicarbonatées calciques faibles.
En 1979 les trois communes thermales ardéchoises, Neyrac-les-Bains, Saint Laurent-lesBains et Vals-les-Bains, sont regroupées dans un Syndicat Intercommunal pour la relance du
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Thermalisme et de l’Environnement (SITHERE) sous l’impulsion de l’ancien ministre et maire
de Vals-les-Bains Paul RIBEYRE.
En 1984 l’association Vacances, Loisirs, Accueil, Tourisme, Thermalisme en Ardèche
(VLATTA) est constituée. Son président, Gérard BRUCHET, maire de Meyras, conscient de
l’importance du maintien d’activité économique sur la commune, souhaite relancer le
thermalisme.
Mais il faudra encore attendre 1986, avec le rachat des sources à l’association des
Demeures des Sources Vives par la commune de Meyras, la réobtention de l’agrément
rhumatologie et les subventions attribuées par le SITHERE, pour voir le véritable
redémarrage de Neyrac-les-Bains.
Après avoir remis en état une partie de l’ancien hôtel que l’on transforme en établissement
thermal, la relance de la station sous la direction de Robert Savarit (pharmacien), Bernard
Albert (directeur du centre de Rééducation de la Châtaigneraie en région parisienne et une
équipe médicale) et des docteurs Marc Dupuis, dermatologue, Patrick Lavault, rhumatologue,
Pierre Perret, cardiologue, en 1987, est un succès. L'établissement thermal rénové reçoit
plus de 400 curistes lors de la première saison, soit une augmentation de 500 % par
rapport à 1986. Ces résultats encourageants incitent le conseil municipal, le
dynamique maire et les gérants à chercher un investisseur capable de donner à
Neyrac l'essor que la qualité des eaux est en droit de lui apporter.
5
Il faut remonter à 1979 lorsque le premier contrat Etat-Région est signé par le président de la République Valéry
GISCARD D’ESTAING et Paul RIBEYRE alors président de la fédération thermale Rhône-Alpes. Son but :
mettre en œuvre un programme spécifique d'investissements, de modernisation des équipements thermaux, dans le
cadre de programmes régionaux de développement. Le Massif Central, avec 15 stations ( Bourbon l'Archambault,
Chamalières, Chateauneuf-les-Bains,Châtel-Guyon, Chaudes-Aigues, Evaux-les-Bains, La Bourboule, Le MontDore, Néris-les-Bains, Neyrac-les-Bains, Royat, Saint-Laurent-les-Bains, Saint Nectaire, Vals-les-Bains, Vichy )
est la première région à bénéficier de cette initiative.
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
Le but est atteint lorsqu'en 1989 le groupe SODEXHO s'intéresse au projet.
SODEXHO (aujourd’hui SODEXO) prend la gestion des Thermes en juillet 1989 et supervise
les travaux du nouveau centre thermal.
Ce nouveau plateau technique voit le jour en 1991 et une Résidence hôtelière *** de 30
studios vient s’ajouter en 1993.
En 1998, la barre des 2000 curistes est franchie. Une étude scientifique sur les bienfaits de la
cure en phlébologie, supervisée par le Centre Rhône-Alpes d'Epidémiologie. et de
Prévention Sanitaire (CAREPS), permet de déposer une demande d’agrément pour cette
indication au Ministère de la Santé.
En 2000, le projet de construction d’une piscine thermale destinée pour partie à une clientèle
de remise en forme intègre la mise en place d’un couloir de marche destiné aux personnes
atteintes de problèmes circulatoires veineux.
En 2002, une première extension pour la remise en forme est construite (le spa avec piscine
couverte, jacuzzi, et jets tonifiants).
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
Depuis 2003 une réflexion est menée pour ajouter des activités dans le champ de la
prévention (alimentation-activité physique, isolement social, ostéoporose,…)
La prévention des chutes en milieu thermal semble un sujet qui mobilise les pouvoirs publics,
tant nationaux que locaux et une étude est construite en partenariat avec le Centre de
prévention pour réussir son vieillissement de la Drôme, dirigé par le Dr Monique FERRY et le
futur centre de gérontologie d’Aubenas sous la responsabilité du Dr Bernard GROSCLAUDE.
Elle répond à un appel à projet de recherche de la récente Association Française de
Recherche Thermale (AFRETH) et est déposé en décembre 2006. Malgré l’intérêt porté pour
le sujet par l’Afreth, le financement n’a pas encore été accordé faute d’autres partenaires
thermaux.
Cependant, la fréquentation de Neyrac augmente régulièrement depuis 1987 et les Thermes
ont accueilli 3 450 curistes en 2007, ce qui fait de Neyrac-les-Bains la première des trois
stations thermales ardéchoises.
L’hébergement commençant à saturer, un nouveau programme de 24 appartements a vu le
jour en octobre 2007. Un Centre de Bien-Être y est intégré (Natural Spa ***).
L’aménagement du parc thermal – tant attendu - et sa reconfiguration a commencé en juin
2008.
De nouveaux projets sont en cours de réflexion. L’ouverture des Thermes à l’année est ainsi
envisagée. Les activités hors saison porteraient sur la prévention (chutes, ostéoporose,
sarcopénie,…), sur le maintien de l’autonomie des personnes âgées vivant à domicile, sur la
lutte contre l’isolement social et ses conséquences sur le vieillissement et sur l’éducation
pour la santé des patients.
Ces actions seront menées en partenariat avec les structures institutionnelles du territoire de
l’Ardèche méridionale (futur centre de gérontologie d’Aubenas, maisons de retraites et foyersrésidence, mutuelles et caisses de retraite).
On l’a vu plus haut, l’étude scientifique sur la prévention des chutes en milieu thermal
n’attend plus que le financement pour démarrer. Elle devrait permettre de faire reconnaître la
place du thermalisme dans la santé publique et le Bien-vieillir auprès des instances de tutelle
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
(Ministère de la santé, CNAMTS, MSA…) et faciliter la mise en place de nouveaux types de
séjours.
Une nouvelle structure est même envisagée pour les activités d’éducation…
Atelier diététique
Réunir sur un même lieu un centre de bien-être, un centre de cure thermale, une école pour
la santé font de Neyrac un domaine thermal cohérent pour un accompagnement des
générations actuelles et à venir (de 3 mois à 102 ans !).
Le Professeur Mitscherlich pourrait-être content : il se dépense, aujourd’hui, des millions
d’euros dans ce site ravissant.
Compilation et mise en page : Jean-Michel Picard.
Responsable des soins aux Thermes de Neyrac. 2008.
Bibliographie :
BADIA Stéphane, médecin généraliste et thermaliste - Meyras.
BOURGET Pierre : Petite histoire de 3 900 ans de thermalisme. Guide du Thermalisme.
Editions Impact Médecine. 2003.
CHAUVIN Alfred, Les étapes de la vie de Neyrac les Bains.
CHAUVIN Alfred, Documents et anecdotes de Neyrac les Bains -1945CONSEIL NATIONAL DES ETABLISSEMENTS THERMAUX (CNETh)
DUMAS ALBIN : Thèse pharmacie Grenoble 1984.
MOULIN Jean, Thèse vétérinaire : Traitement des plaies, dermatoses suppurées et
manifestations eczémateuses cutanées par une pommade complexe à base de sels
cupro-zinciques et de sédiments de Neyrac.
SAVARIT Robert, Thèse de pharmacie : Historique de l'utilisation des boues
thermales.
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
L’EAU THERMALE DE NEYRAC-LES-BAINS, captée à 42 mètres de profondeur,
est indemne de toute contamination (microbes pathogènes, pesticides, etc…).
Sa température est de 29°5 C, ce qui traduit son origine profonde. Elle est restée
plus de 40 ans dans le sous-sol (peut-être beaucoup plus encore). La présence de
gaz carbonique révèle son origine volcanique.
Elle est riche en fer (14 mg/l) ce qui lui donne un goût métallique. Ces hydroxydes de
fer « floculent » et donnent une couleur rouille aux dépôts de calcium et de silice.
Les nombreux éléments qui précipitent forment ce que nous appelons
communément – mais improprement - le « limon » de Neyrac. Ce précipité est extrait
de l’eau thermale grâce à une centrale de déferrisation et à des décantations
successives. Il est utilisé seul ou associé à une argile thermale selon l’indication
thérapeutique.
La cure de boisson, outre le fer, le calcium et le magnésium apporte de nombreux
oligo-éléments et contribue à compenser les pertes hydriques subies pendant les
soins.
4 buvettes sont à votre disposition. 2 sont alimentées par l’eau thermale native,
facilement reconnaissables par leur jaillissement intermittent (lié au gaz carbonique).
Les 2 autres sont alimentées en eau thermale déferrisée et regazéifiée (comme on le
ferait pour une eau minérale embouteillée).
MINERALISATION CARACTÉRISTIQUE
Calcium
Magnesium
Potassium
Sodium
Bicarbonates
Chlorures
Sulfates
Silice soluble
mg/l
240
63
52
320
1857
15,1
12,9
135
QUE FAUT-IL SAVOIR SUR LA « BOUE » ?
Une définition : On entend par boue thermale tout produit contrôlé issu d’une eau
minérale (exemple : un précipité) ou du contact plus ou moins prolongé d’une eau
minérale avec des matériaux résultant de processus géologiques (ex : argiles) ou
géologiques et biologiques (ex : sédiments, tourbes), et utilisé à des fins
thérapeutiques dans la station thermale d’origine de l’eau minérale.
Les matières premières solides :
On peut les grouper en 4 familles : les précipités des eaux minérales, les argiles, les
sédiments et les tourbes.
-
6
Les précipités des eaux minérales (Neyrac-les-Bains…). Il s’agit
essentiellement de floculat6 d’hydroxyde ferrique. Le fer ferreux, qui,
rappelons-le, ne doit pas dépasser 0,1 mg/l dans les eaux d’alimentation,
sous peine d’inconvénients, atteint dans certaines eaux minérales la dizaine
de grammes par litre (Cransac : 3,4 g/l, Neyrac : 14 mg/l) . Lors de sa
précipitation, sous forme ferrique, divers oligo-éléments peuvent être
adsorbés et entraînés : arsenic, cuivre, manganèse… Le matériau obtenu est
Floculat : Rassemblement, dans une solution, de petites particules sous forme de flocons. Forme particulière de précipitation.
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
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-
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d’une très fine et régulière granulométrie. Les précipités, lorsqu’ils sont
suffisamment abondants, peuvent être utilisés en illutations. C’est le cas à
Neyrac-les-Bains pour le traitement de l’eczéma et du psoriasis.
Les argiles. Leur rôle est majeur dans les qualités finales des boues tant
lorsqu’elles sont préparées à partir d’argiles pures (Neyrac-les-Bains…) qu’à
partir de sédiments, lesquels ont toujours une composante plus ou moins
argileuse.
Les sédiments. Ils résultent de l’érosion de la croûte terrestre. Leur sélection
granulométrique et minéralogique s’est faite par transport en milieu
aquatique. Ils sont constitués de mélanges de matériaux dont des argiles,
des sables siliceux ou calcaires, des matières organiques, notamment
humiques, qui ont elles aussi des propriétés colloïdales 7 particulières. Ces
sédiments humides sont en outre le support et le substrat d’une biomasse
importante dont l’activité a modelé l’ensemble.
Les tourbes. Il s’agit de matières organiques végétales ayant subi en milieu
palustre une humidification avancée et un début de processus de
carbonisation. Leur nature dépend des végétaux initiaux et des conditions
climatiques prévalant lors de leur formation. Elles contiennent des acides
humiques, des tannins, des goudrons et sont toujours acides. Peu plastiques,
elles ont une faible capacité d’absorption d’eau (en général inférieur à 25%) :
au-delà, elles se dispersent. Leur évolution résulte d’activités biologiques ;
elles sont un milieu riche en micro-organismes.
Selon les éléments constitutifs de la boue on distingue :
- Le Péloïde (Dax, Balaruc, Aix-les-Bains…) dans lequel un limon, une argile,
ou un substrat argileux a « maturé » (voir plus loin) dans l’eau minérale
pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines.
- Le Fangoïde (Barbotan…) constitué par un mélange d’un substrat végétominéral et d’une eau minérale.
- La Pâte à l’eau minérale (Neyrac-les-Bains, Luchon…) constituée par un
mélange d’un substrat argileux et d’une eau minérale. On parle de boue
extemporanée par opposition aux boues maturées représentées par les
péloïdes et les fangoïdes.
On peut alors considérer qu'il existe deux grands groupes de boues
différenciées par leur mode de préparation :
1.- Les boues maturées. ou "péloïdes", où le temps de contact entre l'eau
thermale et le substrat minéral est prépondérant et permet l'instauration
d'échanges chimiques et biologiques. La maturation permet de reproduire les
conditions naturelles qui ont été à l'origine de la production spontanée de ces
boues utilisées dans un but curatif. Elles sont spécifiques d'une station donnée :
substrats, nature et température des eaux différents, durée de maturation variée.
Les boues maturées favorisent le développement d'une flore (bioglée) spécifique,
constituée d'algues et de bactéries particulières. Des échanges entre les
composants argileux et organiques du substrat et l'eau minérale interviennent. La
maturation permet une concentration des éléments traces et par l'intermédiaire
de la bioglée, elle enrichie la boue une série de molécules issues du
métabolisme des algues et des bactéries (acides aminés, vitamine C…) ainsi que
des produits provenant de la dégradation de ces organismes.
2.- Les Boues extemporanées (Neyrac-les-Bains…) :
Elles résultent d’un mélange d’argiles sélectionnées et d’eau minérale peu de
temps avant leur utilisation. On ne recherche pas de développement
7
Colloïde : terme issu de du grec kolla : colle et eidos : forme. Qui a la consistance et ressemble à de la gelée.
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
microbiologique ou algal (algues), seuls les échanges minéraux sont pris en
compte. Les équilibres physico-chimiques entre l’eau et le solide s’établissent en
quelques heures, voire quelques jours. A Neyrac-les-Bains nous mélangeons le
précipité de l’eau minérale (voir plus haut), une argile de la famille des
Montmorillonites (forte capacité d’échange avec la peau) et l’eau thermale
pendant quelques heures (visite des installations techniques toutes les 3
semaines).
Lors de l’application, aux mêmes températures (supérieures à la température du
corps humain), les transferts percutanés répondent aux mêmes lois que pour les
boues maturées, mais il n’y a pas ici mise en jeu de métabolites issus d’une
activité biologique.
L’absence d’une biomasse8 exclue la possibilité de compétition vitale et pourrait
favoriser le développement d’une flore de contamination. Il faut donc privilégier
l’usage unique (Neyrac) ou bien la stérilisation. Mais cette dernière issue est
d’intérêt réduit du fait de la rapidité de la préparation du produit et de la réduction
des stockages.
Si les boues extemporanées se différencient des boues maturées (contact
prolongé avec l’eau minérale, développement microbiologique ou algal) elles ne
doivent pas être considérées comme des péloïdes de 2ème classe. Elles peuvent
donner lieu à des transferts chimiques plus important du fait d’une plus grande
sélection de la qualité minéralogique, et notamment thermique, du support solide.
Un sédiment a souvent une composition plus hétérogène et par conséquent un
comportement thermique plus variable. Les boues extemporanées constituent
donc un outil thérapeutique de premier plan. 9
CAPACITÉ D’ÉCHANGE CATIONIQUE
DES PRINCIPALES FAMILLES D’ARGILES
Nature de l’argile
C.E.C. en meq/100 g
Kaolinite
3 à 15
Halloysite
5 à 50
Smectites
Montmorillonite (Neyrac)
Illite
80 à 150
80 à 150
10 à 40
On retiendra qu’au-delà des seuls effets des eaux et des boues thermales,
s’assoçient ceux des techniques de soins, des actes de kinésithérapie
(massages et surtout mobilisation, école du dos…), de la qualité de
l’environnement (médical, milieu naturel, animations, hébergement, convivialité),
de l’éloignement du lieu de vie habituel, de l’ambiance conviviale de la station
sans oublier la reprise d’une activité physique quotidienne (au moins l’équivalent
d’une demi-heure de marche rapide par jour, gymnastique douce, natation…), les
actions d’éducation pour la santé et une bonne hygiène de vie en général (lutte
contre les kilos superflus, manger au moins 5 fruits et légumes par jour, repos,
détente, …).
C’est L’ENSEMBLE DE CES FACTEURS qui contribue a améliorer la qualité de
votre vie pour de longs mois.
8
9
Le terme "biomasse" désigne au sens large l'ensemble de la matière vivante.
Sources : - Robert Savarit. Essai de classification technique des boues thermales. Presse thermale et climatique 1988.
- A. Rambaud. Les boues thermales. Masson. 1989. - Thierry Ferrand, Argicur.
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
Maudit soit le parricide !
Faujas de Saint-Fond, en 1778, relate l'existence de la mofette dans un livre :
“J’avais entendu raconter à des paysans beaucoup de choses extraordinaires sur
divers puits qui existent dans les possessions d’un habitant du lieu : les uns
m’avaient dit que nulle espèce de plantes ne pouvait croître dans les environs de ces
puits; d’autres que les oiseaux et tous les reptiles qui s’en approchaient étaient
frappés à mort; plusieurs ajoutaient que les moutons et même des bœufs étaient
venus flairer ces ouvertures de trop près étaient morts subitement. ”
Ce phénomène non compris à l’époque a laissé place à l’imagination des hommes et
c’est ainsi qu’une légende est née, racontée par Ovide de Valgorge en 1846 :
“ Un grand seigneur du voisinage avait un fils unique sur lequel toute sa sollicitude et
toute sa tendresse de père s’étaient concentrées.
Ce fils, vivant portrait d’une femme charmante morte en lui donnant le jour, n’avait
malheureusement pas hérité du cxur noble et généreux de sa mère.
Joueur et débauché, il avait déjà une première fois osé lever la main sur la tête de
son père qui refusait de contribuer plus longtemps à ses dérèglements en lui
donnant l’argent dont il faisait un si mauvais usage.
Depuis cette époque la haine du fils pour le père s’était accrue et le misérable en
était arrivé à méditer froidement la mort de l’auteur de ces jours. Ce dernier avait
deviné les mauvais desseins de son fils et se tenait sur ses gardes.
Mais un jour, le fils avait été si tendre, il avait parlé de son repentir en termes si
touchant que son père, vaincu par les supplications hypocrites de cet enfant si
dénaturé, lui ouvrit les bras et lui accorda son pardon.
Plusieurs années s’écoulèrent ainsi dans la plus douce et la plus cordiale intimité.
Insensiblement la surveillance que le père faisait exercer autour de lui par ses
serviteurs dévoués se relâcha.
Une nuit le père, se sentant malade, avait renvoyé tous ses serviteurs et n’avait
gardé auprès de lui que son fils, des soins duquel il ne pouvait plus se passer.
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
Fatigué le père s’endormit. Aussitôt le fils, attendant avec impatience un moment
favorable pour accomplir son horrible dessein, saisit son poignard et en frappa avec
fureur son malheureux père qui ne se réveilla que pour passer des bras du sommeil
dans ceux de la mort.
Une fois le crime consommé, il fallait en faire disparaître les vestiges et le fils,
profitant des ombres de la nuit, sortit sans bruit et courut, portant le corps de son
père sur ses épaules, le déposer dans une fosse qu’il avait préparé à l’avance dans
une caverne, à l’entrée de laquelle coulait une claire fontaine.
A peine venait-il d’ensevelir le corps de son père, qu’une voix, partie à la fois des
hauteurs du ciel et des entrailles de la terre, lui cria : “Maudit soit le parricidex”.
Et aussitôt la terre trembla, le sol s’entrouvrit sous les pas du maudit, et ce trou fétide
d’où s’échappent en si grande abondance tant d’exhalaisons mortelles, remplaça la
caverne et la fontaine limpide. Tout avait disparu, le cadavre du père et celui du
parricide.”
La mofette était née !
Sources : Ovide de Valgorge : "Souvenirs d'Ardèche"
LAVOISIER AVAIT RAISON !
"J’ai précédemment établi, dans de précédents mémoires, que l’air de l’atmosphère
n’est point une substance simple, un élément, comme le croyaient les anciens, et
comme on l’a supposé jusqu’à nos jours ; que l’air que nous respirons n’est composé
que d’un quart d’air éminemment respirable, et que le surplus est une mofette
vraisemblablement très composée elle-même, qui ne peut servir seule à l’entretien
de la vie des animaux, à la combustion et à l’inflammation".
Antoine-Laurent Lavoisier (1743-1794) Mémoire sur la combustion des chandelles
dans l'air atmosphérique.
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
Le Thermalisme s'adresse à tous
La médecine thermale traite de nombreuses pathologies chroniques.
Si beaucoup d'affections sont devenues curables grâce aux progrès de la pharmacopée ou
de la chirurgie, il s'en faut de beaucoup que toutes le soient. Dans tous les domaines de la
pathologie, il existe encore des maladies chroniques, facteurs de contraintes pénibles ou
d'incapacité pour lesquelles ne sont proposées que des traitements au long cours
insuffisamment efficaces et souvent fastidieux, quand ils ne sont pas difficiles à supporter.
Dénué d’effets secondaires, le Thermalisme s’adresse à toutes sortes de clientèles, jeunes
ou plus âgées.
La grande diversité et la qualité exceptionnelles des eaux minérales françaises, à l'origine de
la spécialisation médicale des stations thermales en douze orientations thérapeutiques,
associées à des techniques physiques et manuelles d'une variété inégalable, permettent au
Thermalisme français d'interrompre l'évolution des processus dégénératifs et de pallier les
insuffisances fonctionnelles en résultant.
Il en est de même pour nombre de maladies immunologiques à composante génétique telles
que l'asthme ou pour certaines atteintes allergiques d'expression cutanée auxquelles le
Thermalisme peut apporter sinon la guérison, du moins des rémissions et des soulagements
durables.
Une thérapeutique efficace
Médecine naturelle héritée des temps les plus anciens, le Thermalisme a su faire la preuve
de son efficacité et dispose aujourd’hui d’une véritable caution scientifique et universitaire.
Ainsi, une étude de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie, menée sur un échantillon de
3000 curistes, a mis en évidence une amélioration de l'état de santé chez 2/3 des personnes
ayant suivi une cure.
Qualité et sécurité
Comme pour tout autre médicament, les eaux thermales sont soumises à un contrôle très
strict quant à la constance de leur qualité physico-chimique, leur sécurité bactériologique et
leur utilisation.
Par ailleurs, le remboursement des traitements par les organismes d'Assurance Maladie
implique l'obligation de dispenser des soins, définis dans une grille normalisée et adaptée à
chaque pathologie.
Dans une période où la maîtrise des dépenses de santé et la plus juste utilisation des fonds
publics sont de rigueur, le Thermalisme se définit comme une thérapeutique efficace et peu
coûteuse.
Une thérapeutique économique
Le Thermalisme est économe des ressources publiques, puisqu’il est démontré que les
malades bénéficiant de cette thérapeutique réduisent leur consommation médicale.
La cure thermale joue un rôle préventif et éducatif important qui contribue à la réduction des
dépenses de santé et de l'absentéisme en entreprise.
Or, les prestations versées au titre des cures thermales ne constituent qu’une très faible
partie des dépenses globales de santé.
En 1999, elles ont représenté 0,20 % des dépenses d'assurance maladie
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
La médecine thermale s'inscrit d'autant plus dans le cadre d'une maîtrise des dépenses de
santé qu'elle s'adresse majoritairement à deux tranches d'âge (enfants et seniors) où la
consommation médicale est forte.
Les soins aux Thermes de Neyrac ont pour but
- D’augmenter la souplesse articulaire, de combattre les contractures et de diminuer la prise
de médicaments antalgiques et anti-inflammatoires dans les rhumatismes chroniques.
- De stopper l’inflammation et les démangeaisons, de freiner, voire supprimer, les poussés et
de prolonger les rémissions dans l’eczéma et le psoriasis.
- D’améliorer la circulation sanguine en cas d’insuffisance veineuse chronique, en particulier
lors des gonarthroses, des troubles de la statique plantaire, des eczémas consécutifs à la
stase veino-lymphatique
L’efficacité du traitement résulte de la synergie de différents facteurs
- De l’action des agents thermaux (limon et eau thermale)
- Des techniques de soins pratiquées par un personnel qualifié :
o Bains, jets, massages et mobilisation en piscine sous contrôle des masseurskinésithérapeutes… en rhumatologie.
o Application de limon thermal, compresses, aérobain de limon, pulvérisations,
douches,etc…en dermatologie
o Soins à visée phlébologique pour lutter contre les effets indésirables de la chaleur :
pédiluve à hydromassage, aérobain, hydromassage en baignoire...
- De l’information et de la sensibilisation à une meilleure hygiène de vie (alimentation
équilibrée et adaptée, mal de dos, ostéoporose, surpoids, hypertension artérielle, trouble
de l’équilibre…
- Des activité d’accompagnement : gymnastique douce, étirements, école aquatique du dos,
gym équilibre, aquagym, marche nordique, couloir de marche.
- Du climat et de l’environnement naturel privilégié
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
Trajet de l’eau thermale
Répartition des stations thermales françaises
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Petite histoire du thermalisme et de Neyrac-les-Bains
LE THERMALISME SOCIAL EN QUELQUES ETAPES
• 23 Vendémiaire An VI : arrêté instaurant la gratuité des traitements dans les stations
thermales au bénéfice des indigents et des militaires blesses
• 29 septembre 1919 : la loi qui institue la taxe de séjour prévoit que son produit permettra
aussi de faciliter l’accès aux cures thermales pour les plus défavorisés
• Entre 1920 et 1939, à l’instigation d’universitaires (Prs VILLARET, JUSTIN-BESANCON,…)
de nombreux malades sont envoyés en cure par des grands services hospitaliers (APHP), et
grace aux subventions de communes ou de départements
• 1936 : premiers achats d’établissements de cure pour enfants par une Caisse
Interdépartementale d’Assurances Sociales (Saint-Honoré)
• 1937 : Rapport sur les aspects sociaux des cures thermales présenté par les Prs
VILLARET, CROUZON et JUSTIN-BESANCON lors du Congrès International du
Thermalisme
• 1937 : premières conventions signées entre les Assurances et certains établissements pour
fixer un forfait-cure au profit des assurés sociaux
• 1946 : création de la Commission du Thermalisme au sein du Comité Technique d’Action
Sanitaire et Sociale (Ministère du Travail)
• 1946 et 1947 : 2 propositions de lois (rejetées) revendiquent la nationalisation ou
l’étatisation du patrimoine thermal
• 15 Janvier 1947 : Arrêté Ministériel instaurant le remboursement des frais de cures
thermales
• Mars 1947 : circulaire relative au « triage » des assurés sociaux se rendant en cure
thermale
Source CNETH : Naissance du thermalisme social
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