Sweet dreams… - Pour-cent culturel Migros
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Sweet dreams… - Pour-cent culturel Migros
Il n’y a que les chansons de variété qui disent la vérité!! épisode 2 Sweet dreams… d’après, à peu près, Platonov d’Anton Tchekhov Création 2010 – 2011 // Compagnie Alexandre Doublet // c/o Ingrid Walther / Avenue Jolimont 5 / CH – 1005 Lausanne // [email protected] // +41 (0)76 521 16 08 // www.compagniealexandredoublet.wordpress.com Sweet dreams… Sweet Dreams… est à la fois la suite de Who will be the hero!?, mais aussi, et surtout, une création originale, un objet artistique à part entière. Sweet Dreams… est une adaptation très libre du deuxième acte de Platonov. Cet acte comporte à lui seul deux parties, deux tableaux distincts où l’unité de lieu change. Sweet Dreams… raconte l’histoire d’une bande de trentenaires qui attend que quelque chose se passe enfin. Ils sont là, ils mangent, ils parlent, ils chantent et ils dansent et, pendant ce temps, leurs destins se tissent. Comme tous les êtres humains, ils essaient de trouver un coupable à leur malheur. Sweet Dreams… raconte l’histoire d’une fête qui n’en finit pas. C’est l’ambiance des boîtes de nuit où les corps parlent plus que les bouches, confrontant ce besoin d’amusement, de divertissement et de futilité que nous éprouvons tous et qui ne fait que cacher l’essentiel!: les blessures laissées par le temps et le besoin de combler une sensation de vide permanent. Sweet Dreams… raconte la tombée de la nuit. La fête et l’après, où deux univers musicaux s’affrontent. D’abord les chansons pour danser, celles des boîtes de nuit, puis les compositions originales, écrites par Viviane Pavillon et composées pour ce deuxième épisode. L’histoire de ces personnes n’est pas « naturelle » elle est « humaine ». Elle n’obéit pas aux lois de la nature mais aux règles – et dans le cas des personnages de Sweet Dreams… il vaudrait mieux dire aux dérèglements – que les humains établissent entre eux pour essayer de vivre en société. Générique Adaptation et mise en scène!: Alexandre Doublet Jeu! Valéria Bertolotto – Sophie, épouse de Serge Vincent Fontannaz – Dylan, «!bad boy!» et amant d’Anne Adrien Knecht – Serge, beau-fils d’Anne, fils du Général Voïtnitsev Diane Muller – Kathy, la bonne de la maison Charlotte Nagel – Marie, jeune étudiante Aurélien Patouillard – Nicolas, jeune médecin Jacqueline Ricciardi – Anne, jeune veuve de 40 ans du Général Adrien Rupp – Michel, jeune instituteur Emilie Vaudou – Sarah, épouse de Michel, mère du petit Grégory et sœur de Nicolas Laurent Waeber - Charlie, le musicien de la maison Participation exceptionnelle!: Viviane Pavillon Travail vocal!: Charlène Martin Costumes!: Nicolas Fleury Lumières!: William Lambert Son!: Thomas Sillard Scénographie!: Alexandre Doublet Régie!: Floriane Piguet Administration!: Ingrid Walther Coproduction Arsenic – Lausanne, Nouveau Monde – Fribourg, Moulin Neuf – Aigle Dates • Moulin Neuf, Aigle!: les 26, 27 et 28 novembre 2010 • Nouveau Monde!: 3 dates / décembre 2010 • Arsenic, Lausanne!: 10 dates / décembre 2010 • Théâtre Populaire Romand, La Chaux-de-Fonds!: 2 dates / février 2011 • en discussion!: Théâtre du Loup, Genève L’histoire Fume-moi tout entière, comme une cigarette, presse-moi, découpe-moi en morceaux… Sois humain!! Anna Pétrovna – Acte II, scène 6, Platonov. Les premières larmes et les premiers rires des retrouvailles sont passés et même si le déjeuner en plein soleil à fait remonter les rancoeurs et se rouvrir les blessures d’antan, les invités semblent prêts à continuer le grand bal masqué de leurs vies. Mais à l’aube de ce deuxième épisode, les questions commencent à se poser!: Sophie, retombera-t-elle dans les bras de Michel!? Marie, trouvera-t-elle la force de se venger!? Serge, perdra-t-il sa femme!? Anne, sera-t-elle capable de vivre sous le même toit que sa rivale!? Sarah, apprendra-t-elle la vérité!? Nicolas, sera-t-il capable d’aimer Marie!? Kathy, réussira-t-elle sa soirée malgré son manque de budget!? Charly, se rebellera-t-il!? Et Michel…, sera-t-il capable d’enterrer son père une fois pour toutes!? Par une belle soirée d’été, Anne, Dylan, Sophie, Serge, Sarah, Michel, le petit Grégory, Nicolas, Marie, Charly et Kathy baignent dans l’ennui. Dans sa maison de campagne, Anne reçoit ses amis. Tous sont réunis pour fêter le retour des beaux jours. C’est dans cette ambiance que ce Sweet Dreams festif démarre chez les Girard. Le soleil se couche, la chaleur commence à retomber et l’alcool coule à flot. Kathy et Charly orchestrent la première partie de ce deuxième épisode. Nous sommes dans la salle à manger d’Anne, décorée pour l’occasion en boîte de nuit. De concours de danse en championnat de karaoké, rien d’extraordinaire, en apparence, ne semble se passer à Voïnitsevka. C’est plus tard, dans la deuxième partie de l’épisode, et dans le jardin de Michel, que nous les retrouverons tous. Nous sommes au cœur de la nuit, personne ne dort et tout le monde veut profiter de la fraîcheur de l’obscurité. C’est ici que les masques se fendent et que les êtres se révèlent. Sweet Dreams raconte l’histoire d’une nuit où tout bascule, où les besoins charnels prennent le pas sur la raison morale, l’histoire simple d’une bande de trentenaires qui n’aspirent qu’à faire la fête et qui se réveillent avec!la gueule de bois! et le sentiment que quelque chose ne sera plus jamais comme avant. Scénographie, lumières, costumes et chansons… Sweet Dreams… raconte l’histoire d’une nuit qui s’engouffre sur le plateau. Sweet Dreams… est composé de deux parties!: le premier et le deuxième tableau comme l’acte II dans Platonov. Ces deux tableaux correspondent à deux unités de temps et de lieux différents. Le premier tableau se passe entre 20 heures et minuit!.: Il se déroule chez Anne, dans sa salle à manger, transformée pour l’occasion en boîte de nuit. Au centre, un tapis de danse miroir sert de «!dance floor!». Autour, des chaises uniformes et métalliques. Dans le fond, une estrade dressée pour l’occasion de laquelle les invités mixeront. Quelques guirlandes électriques clignotent dans un coin, probablement celles qui servent pour les fêtes de Noël. Au fur et à mesure de l’épisode, les lumières nous rappellent ce film avec Nathalie Wood, West Side Story de Robert Wise. Elles sculptent l’espace et accompagnent la narration. Kitsch, surfaite et artificielle, la lumière semble devenir surréaliste. Le thème de la soirée, décidé par Kathy, la bonne, est «!Bling Bling Style à Roulette!!!». Tous brillent de mille feux, cheveux gominés, mini jupe, pantalon serré, chemise ouverte et décolleté pigeonnant. Seule Sarah, catholique pratiquante, semble se croire à une soirée «!étoile à roulettes!»!! Ils sont sur patins à roulettes et nous retrouvons dans cette première partie l’ambiance de La Main Jaune, boîte de nuit parisienne des années 80, immortalisée par le film La Boum de Claude Pinoteau, où tout le monde venait danser sur des rollers. Les chansons dans cet épisode sont des reprises et des medleys de Michael Jackson, Madonna, Abba, Kylie Minogue et même Ace Of Base… remixés par Charly et sa table de DJ qui nous donne la sensation d’être dans un album de compile spéciale «!Night Club!». Entre le premier et le deuxième!tableau : FEU D’ARTIFICE!! décidé par Tchekhov. Le deuxième tableau se passe entre minuit et six heures du matin. Il se déroule chez Michel, dans son jardin, près de l’école, en dessous de chez lui. Mais c’est comme si nous n’étions pas vraiment sortis de chez Anne. On «!joue!» à être ailleurs, loin de cette maison, mais nous y restons, inlassablement. C’est ici que le texte de Tchekhov ressortira avec force, bien plus qu’au premier tableau, car le silence se fait. La lumière émane du plateau, bougies, lampes de poches… Les costumes se laissent porter de la première à la deuxième partie, sans doute les coiffures se sont-elles un peu défaites et les maquillages ont-ils coulé dans la folie et la fièvre de la danse. Les chansons sont des compositions originales, écrites par Viviane Pavillon pour chaque personnage, dans une ambiance acoustique qui rappelle l’album Unplugged du groupe Nirvana. Il n’y a que les chansons de variété qui disent la vérité!! Il n’y a que les chansons de variété qui disent la vérité!! (re)visite l’œuvre de jeunesse d’Anton Tchekhov, Platonov. L’auteur n’avait que 18 ans à l’écriture de cette pièce qui ne fut jamais représentée de son vivant. De cette pièce fleuve, inachevée et injouable, dont la durée totale doit approcher les huit heures, naît notre intention d’en faire une série en quatre épisodes correspondant aux quatre actes de Platonov. Platonov et Anton Tchekhov Il n’existe pas à proprement parler de pièce intitulée Platonov. En 1920, un manuscrit de Tchekhov est déposé aux Archives d’État russes. Il s’agit d’une liasse de onze cahiers restés à l’état de brouillon, ce qui confère à ce texte une grande liberté d’interprétation. Pour le metteur en scène, la malléabilité de ce texte est extrêmement intéressante. Alexandre : « J’y trouve mon lien, y trace mon parcours, pioche, vole dans ce texte, sans retenue, ni respect, ce qui me permet d’y inscrire ma vision du monde. Je peux chercher librement, grâce à la nature de ce matériau, une manière de raconter ce qui m’importe : la volonté de l’être humain à vouloir agir sur l’autre, son semblable, l’histoire d’une humanité vulnérable, racontée au moyen d’une fable simple. » Pris dans l’ennui commun, Platonov se différencie par un seul trait, donné brut, sans explications : il provoque des esclandres, il se conduit en énergumène – et tous attendent de lui quelque chose. On l’attend : tout le début de la pièce est orienté par cette attente. Il y répond en suscitant l’admiration, l’adoration. Jusqu’à la fin, il trouve encore à séduire et il séduit aussi bien le spectateur, puisque, au moment où il meurt, il n’y a plus rien. Il assume jusqu’au bout, sans défaillance, son rôle de provocateur : à tout instant, il provoque du mouvement, il agite, il secoue, il parle pour mettre au jour la vérité cachée ; qu’elle soit une pure illusion n’entre pas en ligne de compte. Chacun attend de lui la révélation de cette vérité promise. Marié, vieilli, fatigué, il aime trop, mais ce n’est plus assez. Il garde en lui la promesse de ce qu’il était, une promesse trahie. Ivanov isolera cette expression de la mélancolie. Ici, ce qu’il y a de prodigieux, c’est que rien n’est isolé. Platonov ne fait que polariser un mode d’être qui est en tous, qui est aussi bien une qualité de la société que des objets, des formes, des pensées. Libre comme l’air, il anime, il répond – jusqu’au point où il ne répond plus, où il se voit pris dans son vieillissement : et c’est ce passage d’un état de vitalité à l’inertie qui constitue la trame de la pièce. Une série théâtrale Les séries nous livrent une expérience vitale, nous envoient des messages nécessaires. Elles sont dans une dynamique de temps hallucinante, constituent une gigantesque explosion créative. Décider de faire une «!série théâtrale!», c’est prendre en compte que le théâtre, l’art vivant, ne fait que vous passer devant les yeux, ne laissant que des souvenirs. On ne peut pas revoir un spectacle à sa guise comme on le ferait avec un dvd. C’est cette rencontre entre l’éphémère du théâtre et l’objet figé que représente la série qui devient intéressante pour nous. Elle nous oblige à nous poser la question de la représentation et des codes que nous devrons mettre en œuvre pour faire exister cette rencontre. Dans chaque épisode d’une série, il y a une histoire avec un début et une fin. Nous devons donc effectuer le même travail pour chaque acte de Platonov. Dans chaque épisode d’une série, il y a des récurrences, des indications familières (générique, introduction…) pour aider le téléspectateur à retrouver le fil de l’histoire. Nous devons donc adapter ce schéma au théâtre et à notre histoire!: un personnage fil rouge qui pose le décor, les liens, et résume ce qui s’est passé (les chansons de variété, le générique, le prologue…). Le fondement des séries et du théâtre est le même!: l’essentiel n’est pas de savoir ce qui va se passer, mais comment ça se passera. Le défi pour nous, c’est d’avoir conscience que les spectateurs de théâtre ne vont ni attendre ni se souvenir d’une année à l’autre des aventures de cette famille. Il nous faut donc, à chaque épisode, tout remettre à plat et permettre à ceux qui n’ont jamais lu Platonov d’Anton Tchekhov, de comprendre l’histoire qui est racontée, même si cela ne correspond qu’à un acte de la pièce. Que ce soit le premier, le deuxième ou le troisième, chaque épisode doit raconter une histoire à part entière. Et tant mieux si elle donne le goût de revenir l’année suivante!! Les chansons de variété Les chansons de variété que nous «!utilisons!» pour illustrer les propos de la pièce appartiennent à notre culture. Ce sont des tubes, des hits… qui nous ramènent à des moments de notre vie, à des émotions fortes. Les chansons de variété nous donnent la sensation qu’elles nous appartiennent et représentent en quelque sorte notre mémoire collective. Dans La femme d’à côté, de François Truffaut, Fanny Ardant passe son temps à écouter la radio et quand Gérard Depardieu lui pose cette simple question : « Pourquoi ? », Fanny Ardant répond : « Parce qu!il n’y a que les chansons de variété qui disent la vérité. Les chansons tristes disent toujours la vérité, plus elles sont bêtes plus elles sont vraies, d'ailleurs elles ne sont pas bêtes… Qu'est-ce qu'elles disent ? Elles disent : Ne me quitte pas, Ton absence a brisé ma vie, Oh, je suis une maison vide sans toi, Laisse-moi devenir l'ombre de ton ombre, ou bien, Sans amour, on n’est rien du tout ». Ces chansons ont un pouvoir, celui de nous émouvoir, de nous toucher, de nous permettre de nous identifier. Lier Platonov à ces chansons lui confère une sphère en relation avec l’émotionnel, avec la vulnérabilité, parfois grotesque (Tchekhov a toujours été persuadé d’écrire des comédies), parfois pathétique, parfois violent, parfois obscène, qui montre « l’homme!» dans ce qu’il a de pire et de plus beau à la fois. Faire chanter les protagonistes de Platonov, c’est tenter de leur faire livrer un secret, une émotion. La démarche du metteur en scène Il n’y a que les chansons de variété qui disent la vérité!! d’après, à peu près, P l a t o n o v d’Anton Tchekhov est, dans un sens, une recherche architecturale. Chaque acte, chaque épisode, représente pour moi la pièce d’une maison qui existerait déjà, une maison assez grande pour contenir une famille, des amis et des morts. Who will be the hero!? (épisode 1) était le jardin, le dehors, l’avant. Sweet Dreams (épisode 2) sera la salle à manger, la cuisine, l’étage du bas, le dedans. Les quatre épisodes de «!Chansons!» réunis représenteront cette maison, ce lieu imaginaire, où j’ai grandi et dans lequel je reviens petit à petit. Peter Stein, metteur en scène allemand écrit dans Mon Tchekhov, éditions Actes Sud-Papiers!: «!Platonov est une pièce extrêmement intéressante. On peut en faire un spectacle remarquable. Mais je crois que je ne pourrais la monter que si je la joue en entier, durant huit heures, or, jouer pendant huit heures Platonov à la lettre serait probablement très ennuyeux. Il faudrait sans doute inventer un texte dramatique spécial que Tchekhov lui-même, en son temps, aurait pu écrire. Sur le plan dramatique, Platonov est une pièce très faible, mais elle est infiniment intéressante dans les détails!». Ce sont ces détails qui m’intéressent en tant que metteur en scène. Ce sont ces détails qui me permettent, avec les acteurs, de construire une histoire pour chaque épisode, chaque acte de Platonov, une histoire qui n’existe de toute façon pas, puisque la pièce est inachevée, et que personne ne la connaît vraiment. Que l’un d’entre eux meurt à la fin, ne m’importe pas. Ce qui incite mon envie de monter ce texte, c’est le «!comment!» on y arrive. En ce sens, chaque partie, par sa différence, participe à ce cheminement. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’événement final, mais la cascade d’événements. Ce sont ces drames du quotidien, ces humiliations régulières, ces découragements, cette incroyable capacité que l’homme peut avoir à ne pas être au cœur de sa vie et de ses émotions. Tchekhov a une grande distance avec ses pièces, avec ses héros. Son approche est froide, presque médicale. Même aujourd’hui, nous ne sommes pas habitués à cette approche médicale et c’était encore plus vrai à l’époque de Tchekhov. Où est l’éthique dans l’approche médicale!? Comment parler à l’homme de lui-même sans être un procureur, ni un avocat, simplement en lui disant comme à un malade!: «!Vous avez ceci et cela!; c’est à vous de décider ce qu’il faut faire. Il n’y a pas de Dieu!». Les «!détails!», que Peter Stein évoque plus haut, font apparaître la violence du langage, la seule arme que nous avons pour nous défendre au quotidien et qui est bien plus dangereuse que toutes les autres, parce qu’elle nous use, nous fait vieillir et nous tue à petit feu sans que nous puissions y faire quoi que cela soit. Mais, comme dirait Anna Pétrovna, «!Ne parlons plus de ça. Il fait trop chaud à présent pour aborder les grands sujets!». Ce sont ces allers-retours permanents entre le trivial et le grave, entre la banalité et la philosophie, qui donnent vie à tous ces personnages et à toutes ces petites histoires. Les questions que pose ce texte et que nous traversons par ce travail «!épisodique!» sont un formidable moyen de faire quatre créations originales et distinctes. Nous avons décidé d’inventer et de vieillir avec cette écriture. Parler de la vulnérabilité du genre humain, du respect qu’on lui porte, des humiliations qu’on lui fait subir. Que faire de cette particularité spécifiquement humaine!? Comment faire face et comment vivre avec cette conscience des autres ? Les personnages que je crée rythment leurs existences aux travers de leurs frustrations, de leurs regrets, de leurs chagrins et de leurs humiliations. Il s’agit de leur inventer un cadre étrange, presque surréaliste à chaque fois!: créer le quotidien d’une famille, d’une microsociété, vivant des soirées trop arrosées où l’alcool délit les langues et les rancœurs, et fait surgir blessures et émotions. Je veux mettre en scène et en image ce petit monde et les voir chercher «!pourquoi ils sont-là!!?!». Considérer le regard du spectateur comme une caméra qui ne filmerait que ce qu’elle souhaite voir. Le théâtre est un film en plan large. C’est à chacun des protagonistes de se battre pour avoir la chance d’exister, d’attirer l’attention du public, car le gros plan n’existe pas. Selon Tchekhov, l’homme prend un masque qu’il garde toute sa vie. On ne le reconnaît pas par son visage mais par son masque. Tchekhov déteste cette «!marque déposée!». Toute son œuvre est composée pour détruire cet à priori. Alexandre Doublet metteur en scène La Compagnie En novembre 2007, au terme de sa formation à la Manufacture, Haute école de théâtre de Suisse romande à Lausanne, Alexandre Doublet fonde sa compagnie. Sa première création, Scievilisation ou Bienheureux celui qui s’assoit réuni dix comédiens et trente amateurs en attente d’un spectacle macabre et divertissant qui ne viendra jamais. Ce spectacle est présenté dans le cadre de festivités organisées par l’ERACOM à Lausanne. A l’automne 2007, Alexandre Doublet soumet un dossier au concours PREMIO, qui vise à soutenir la jeune création en Suisse. En février et mai 2008, la compagnie présente 20 minutes d’un projet qui sera le point de départ pour les années à venir,!et remporte le premier prix du concours!PREMIO. Il n’y a que les chansons de variété qui disent la vérité!! est sur les rails. En juin 2008, ces mêmes 20 minutes participent aux plates-formes des journées «!Matière Première!» à l’Arsenic à Lausanne et, en septembre 2008, à l’événement «!The Open Saison!» à la Gessnerallee à Zurich. En juin 2009, comme un prélude de ce qui attend la compagnie, Alexandre Doublet participe au Festival de la Cité à Lausanne avec Il faut être solidaire comme l’épi de maïs, fort comme le baobab et courageux comme le lion!!, une création collective avec des étudiants de la Manufacture, qui se joue sous forme de match politico satirique face à Marielle Pinsard et ses comédiennes. Dès l’été 2009, Alexandre Doublet créé Who will be the hero!?, le premier épisode d’Il n’y a que les chansons de variété qui disent la vérité!!, coproduit par le Centre Dramatique Poitou-Charentes à Poitiers, Le Théâtre Populaire Romands à La Chaux-de-Fonds, l’Arsenic à Lausanne, le Moulin Neuf à Aigle, le Nouveau Monde à Fribourg et soutenu par la Ville de Lausanne, la Loterie Romande, Corodis et le Pour-cent culturel Migros. A partir de ce premier projet «!épisodique!» apparaît pour la jeune compagnie la volonté de travailler à long terme et d’appuyer sur l’écriture théâtrale d’Anton Tchekhov, l’écriture d’une série fleuve, la leur, intitulée!: Il n’y a que les chansons de variété qui disent la vérité!! Alexandre Doublet, metteur en scène Diplômé à la Manufacture, Haute école de théâtre de Suisse romande, en novembre 2007, il crée sa compagnie en septembre 2007. Mises en scène Il n'y a que les chansons de variété qui disent la vérité ! Episode 1/4 Who will be the hero ?, d'après à peu près Platonov d'Anton Tchekhov, créé au Centre Dramatique Poitou-Charentes à Poitiers, au Théâtre Populaire Romand à La Chaux-de-Fonds, au Théâtre du Moulin Neuf à Aigle, à l'Arsenic à Lausanne, au Nouveau Monde à Fribourg [2009]. Il faut être solidaire comme l’épi de maïs, fort comme le baobab et courageux comme le lion création avec les étudiants de la ManufactureHETSR, dans le cadre du festival de la Cité 2009 à Lausanne [2009]. La jeune fille que rien ne pouvait consoler. Rien ! De rien ! De rien ! de Claire Lasne Darcueil, spectacle pour enfants, créé au Centre Dramatique PoitouCharentes à Poitiers [2009]. Il n'y a que les chansons de variété qui disent la vérité ! les 20 minutes d'après à peu près Platonov d'Anton Tchekhov, créé pour le concours PREMIO à Zurich et à Aarau, repris aux journées Matière Première, à l'Arsenic à Lausanne et à l'événement «!The Open Saison!» au théâtre Gessnerallee à Zurich en septembre [2008]. Scievilisation ou Bienheureux celui qui s'assoit (création), créé à la Manufacture - Haute Ecole de Théâtre Suisse Romande à Lausanne, pour la soirée ERACOM [2007]. Scievilisation (création), créé à la Manufacture - Haute Ecole de Théâtre Suisse Romande à Lausanne, dans le cadre des projets d'été [2007]. Co-mise en scène avec Aurélien Patouillard, Manufracture Sociale (création), créé à la Manufacture - Haute Ecole de Théâtre Suisse Romande à Lausanne, dans le cadre des projets personnels [2006]. L'éveil... d'après L’Eveil du printemps de Frank Wedekind, créé à la Manufacture - Haute Ecole de Théâtre Suisse Romande à Lausanne, dans le cadre des projets d'été [2005]. Extraits de Jocaste de Michèle Fabien, créé à la Manufacture - Haute Ecole de Théâtre Suisse Romande à Lausanne, dans le cadre des projets personnels [2004]. Après de Jacques Lassalle, co-mise en scène avec Yassine Harrada, créé à Paris [2003]. Assistanats à la mise en scène Hamlet de William Shakespeare, mise en scène Claire Lasne Darcueil, créé au Centre Dramatique Poitou Charente à Poitiers et en tournée Lyon, Auxerre et les villages de Poitou-Charentes [2008-2009]. Nous ne tiendrons pas nos promesses, écriture et mise en scène Marielle Pinsard, créé à l'Arsenic à Lausanne, au Théâtre St Gervais à Genève pour le Festival de la Bâtie [2008]. La Mouette d’Anton Tchekhov, mise en scène Claire Lasne Darcueil, au Centre Dramatique Poitou Charente à Poitiers, pour l’opération Printemps sans Chapiteau et le Festival d’Avignon [2008]. Jeu Hamlet de William Shakespeare, dans le rôle de Laërte, mise en scène Claire Lasne Darcueil, créé au Centre Dramatique Poitou-Charentes [20082009]. D é b r a y a g e de Rémi Devos, mise en scène Eric Vignier, crée à la Manufacture et au Centre Dramatique de Bretagne à Lorient [2008]. La Mère de Bertholt Brecht, dans le rôle de l’instituteur, mise en scène Jean-Louis Benoit, créé au Théâtre de la Criée à Marseille [2008]. Quai Ouest de Bernard-Marie Koltès, dans le rôle de Charles, réalisation Lionel et Adrien Rupp [2005-2009]. Bac à Sable création et mise en scène Laetitia Dosch, créé à la Manufacture [2005]. Roméo et Juliette de William Shakespeare, dans le rôle de Roméo, mise en scène Thomas Condemine et Marianne Sera, créé à Paris [2006-2007]. Platonov d'Anton Tchekhov, dans le rôle de Voïnitsev, mise en scène Thomas Condemine et Marianne Sera, créé à Paris [2005-2006].