Rapport - Terres Inovia
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Rapport - Terres Inovia
18 Développer et valoriser les technologies pour l'agriculture La normalisation dans le domaine des oléagineux, des corps gras et des aliments pour animaux Le CETIOM a une activité régulière d’animation dans la normalisation nationale (AFNOR*) et internationale (CEN* et ISO*). La révision ou l’inscription de nouveaux projets de normes d’analyse et d’échantillonnage nécessaires au contrôle de la qualité des graines récoltées et des produits de la trituration (huiles et tourteaux) est réalisée avec l’intervention des différentes parties prenantes (acteurs de l’interprofession des oléagineux, laboratoires d’analyses, sociétés d’agréage, syndicats, pouvoirs publics, etc..). Certains projets sont menés en collaboration étroite avec d’autres secteurs de l’agro-alimentaire (aliments pour animaux, céréales) ou de l’industrie (biocarburants et produits pétroliers). En 2012, les travaux internationaux à l’ISO*, ont permis de réviser la norme sur l’échantillonnage, pour la réorienter vers un domaine d’application spécifique aux oléagineux. Les normes sur l’hexane résiduel des tourteaux et la mesure de la solubilité des protéines, très importantes pour la sécurité et la qualité de la production ont évolué vers une application facilitée et généralisée aux tourteaux de soja, colza et tournesol. Avec le soutien de l’AFNOR*, une collaboration efficace a été mise en place dans la filière oléagineuse pour élaborer des propositions crédibles sur les méthodes d’échantillonnage, qui ont pu être reprises au niveau de l’ISO*. Financement : CETIOM, ONIDOL*, FNCG* Contact : Alain QUINSAC [email protected] Pilotage de l’irrigation du tournesol Irriguer le tournesol peut permettre d’améliorer fortement sa performance économique avec des quantités d’eau apportée modérées. Le CETIOM travaille depuis quelques années à la mise au point d’un outil d’aide à la décision pour le pilotage de l’irrigation du tournesol. Un premier prototype de cet outil a été testé auprès de différents partenaires. Les travaux se sont poursuivis en collaboration avec la coopérative Terres de Gascogne, pour la mise au point d’un outil d’aide à la décision, qui a permis de diffuser un conseil collectif de type ”avertissement” en 2011. Parallèlement, un travail de mise au point d’une méthode simplifiée d’estimation au sol de l’indice foliaire de la culture a été lancé. Il est mené en collaboration avec l’INRA* et le CESBIO* dans le cadre de l’UMT* tournesol. Différents indicateurs y sont testés (pourcentage de sol ombré, hauteur des plantes…). La possibilité du recours à l’imagerie satellitaire est également étudiée, avec l’objectif d’élaborer, à moyen terme, un outil qui sera utilisable à la parcelle. Contact : Luc CHAMPOLIVIER [email protected] Test en vraie grandeur d’un outil d’aide à la décision pour la fertilisation azotée du tournesol La Directive Nitrates impose aux agriculteurs l’élaboration d’un plan prévisionnel de fumure pour les parcelles en zone vulnérable. Cette obligation concerne donc la majeure partie des zones de production de tournesol. Le CETIOM propose déjà aux producteurs l’outil d’aide à la décision Héliotest, mais ce dernier est aujourd’hui peu utilisé. C’est pourquoi, une nouvelle action a commencé en 2010, avec l’objectif de construire de nouveaux outils pour le raisonnement de la fertilisation azotée du tournesol, qui soient réellement utilisables par les techniciens et les agriculteurs et qui proposent un ajustement de la dose prévisionnelle sur la base du rendement (critère habituel), mais également de la production d’huile, de critères économiques, du bilan énergétique… Pour cela, l’accent est mis sur la construction d’une base de données qui permettra de conduire un travail d’adaptation éventuelle et de validation de l’outil Azofert® sur la culture du tournesol. Des essais “doses d’azote” sont en place dans des conditions pédo-climatiques variées et les variables d’entrée et de sortie du logiciel sont acquises (caractérisation du sol, du système de culture…) ou calculées (dose d’azote optimale, besoins en azote à partir de l’examen des courbes de réponse du rendement à la dose d’azote…). Financement : FranceAgriMer Centre. Contact : Luc CHAMPOLIVIER [email protected] FARMSTAR, toujours plus de surface couverte FARMSTAR est un service dédié à l’agriculture de précision et au pilotage des cultures depuis plus de 10 ans. Ce système d’analyse et de pilotage des cultures combine imagerie satellite et expertise agronomique pour fournir des informations sur la vitalité et la santé des plantes à l’échelle de la parcelle. En 2012, plus de 620 000 ha de cultures (blé, orge et colza) étaient concernés. Le colza représentait près de 35 % des surfaces engagées. Sur cette culture, le service FARMSTAR permet de fournir aux agriculteurs des conseils pour piloter la fertilisation azotée. Le CETIOM assure la validation de ces conseils. Pour la campagne 2013, plus de la moitié de la France sera couverte par des images satellites permettant aux coopératives, négoces et chambres d’agriculture engagés dans l’opération, de proposer ce service à un nombre plus important d’agriculteurs. Financement : ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. Contact : Julien CHARBONNAUD [email protected] 19 Méthode photographique pour estimer la quantité d’azote absorbé par le colza Dans le cas du colza, il est important d’estimer correctement la quantité d’azote absorbé par la culture durant l’automne, de façon à adapter la fertilisation au printemps. Cette estimation est réalisée par le biais d’une évaluation du poids de matière fraîche qui est converti en quantité d’azote absorbé. Les agriculteurs disposent de différentes méthodes de mesure qui présentent toutefois des inconvénients : temps de mise en œuvre élevé et difficulté de représentativité pour la pesée, nécessité de contractualisation pour les méthodes satellitaires et imprécision pour le référentiel photographique. Aussi, dans le cadre d’un partenariat qui a commencé en 2009, Yara et le CETIOM ont mis au point une application utilisable sur smartphone. Son principe consiste à prendre 5 ou 6 photographies à la verticale sur les zones où l’on veut estimer la quantité d’azote absorbé. Ces photos sont ensuite envoyées sur un serveur de Yara, où elles sont automatiquement analysées. En quelques secondes, le poids de matière fraîche et la quantité d’azote absorbé sont calculés grâce à des algorithmes mis au point pour l’entrée et la sortie de l’hiver, et retournés à l’utilisateur. Cette méthode est donc rapide à mettre en œuvre et elle permet de multiplier les mesures lorsque la parcelle est hétérogène. Elle doit toutefois être réservée aux situations où le poids de matière verte n’excède pas 1,5 à 2 kg/m². Cette application “Image IT” est disponible depuis 2012. Contact : Luc CHAMPOLIVIER [email protected] A. Pérès Les pathogènes du colza et du tournesol : suivi épidémiologique grâce à la quantification de l’inoculum aérien Depuis de nombreuses années, le CETIOM réalise des piégeages de spores de plusieurs pathogènes du colza et du tournesol à l’aide de capteurs volumétriques de type Burkard. Ces suivis de l’abondance de l’inoculum sont importants, car ils peuvent permettre une gestion optimale de l’utilisation des produits phytosanitaires en ciblant les périodes de pressions importantes, ou encore d’avancer sur la connaissance et la modélisation des maladies. Cependant, la réactivité et les volumes nécessaires à un suivi en temps réel, ou à l’acquisition de données représentatives d’un grand nombre de situations sont limités par la périodicité hebdomadaire de capture, et par le temps de lecture des échantillons. En effet, les rubans de piégeage sont traditionnellement examinés sous microscope. Cette lecture fastidieuse requiert un œil exercé et ne peut être réalisée que pour des espèces dont les spores présentent des caractéristiques morphologiques particulières permettant une identification claire. Pour améliorer la lecture de manière fiable et rapide, le CETIOM développe depuis 2009 des méthodes d’analyses moléculaires par PCR* quantitative (qPCR). La liste des pathogènes ciblés s’est progressivement étoffée. Quatre maladies du colza peuvent désormais être quantifiées : le phoma (en distinguant L. maculans et L. biglobosa), le sclérotinia, l’oïdium et la cylindrosporiose ; trois dans le cas du tournesol : le phoma, le sclérotinia et le phomopsis. Toutes ces méthodes ont été validées, mais la comparaison de plusieurs périodes de piégeages quantifiées en parallèle au microscope et par qPCR ne montrent pas de corrélation pour les dates et l’intensité des pics d’émission de spores. Même si ces différences trouvent plusieurs explications ne remettant pas en cause l’utilisation des méthodes qPCR, il semble plus prudent de poursuivre leur validation avant d’envisager de les utiliser comme outils de biovigilance. Dans le cadre du projet Dynaspore débuté en 2012, plusieurs échanges ont eu lieu avec les partenaires qui sont confrontés aux mêmes questions, et cer- tains points sensibles ont été identifiés depuis la collecte jusqu’à l’analyse des échantillons. Le laboratoire de biologie moléculaire du CETIOM a donc engagé une étude de séquençage complet de certains échantillons stratégiques, pour tenter de répondre à des questions de spécificité de l’analyse. La conservation des spores sur les rubans, depuis leur collecte au champ, jusqu’à l’arrivée au laboratoire est également en cours d’étude. Par ailleurs, il est prévu de confronter ces résultats avec ceux qui ont été obtenus et publiés par des équipes anglaises et polonaises. Une fois validées, ces méthodes pourront être utilisées en lien avec le déploiement sur le terrain d’un réseau de piégeage et permettre l’émission de bulletin d’alerte pour, dans certains cas, prévenir le développement des maladies. Elles pourront également être utilisées pour le paramétrage ou l’amélioration de modèles de prévisions d’émissions de spores. Ces évolutions méthodologiques sont nécessaires, car si pour quelques espèces pathogènes, une lecture optique des rubans pourra toujours être envisagée, ce n’est pas le cas pour toutes, car la plupart présentent des spores indifférenciées. Contact : Martine LEFLON [email protected] Le projet Dynaspore : mise au point et faisabilité de méthodes de surveillance épidémiologique des pathogènes aériens des principales espèces de grandes cultures. Ce projet, coordonné par le CETIOM, a débuté en 2012 pour une durée de 3 ans. Il réunit ARVALIS-Institut du végétal et l’INRA* (UMR* Biologie et gestion des risques en agriculture). Il a pour objectif de poursuivre les travaux méthodologiques sur les étapes allant de la capture des spores jusqu’au modèle épidémiologique, et d’apprécier la faisabilité de la mise en oeuvre de cette chaîne d’actions, pour produire des résultats en temps réel susceptibles de venir en appui pour l’élaboration des Bulletins de santé du végétal.