La première bibliothèque municipale de Cherbourg est une

Transcription

La première bibliothèque municipale de Cherbourg est une
Histoire de la bibliothèque Jacques Prévert
1794, au 24 de la rue Tour Carrée
La première bibliothèque municipale de Cherbourg est une « bibliothèque de district », issue de la Révolution en application du décret de
la Convention du 8 pluviôse an II (27 janvier 1794). Il s'agissait pour l'Assemblée nationale d'alors « de mettre fin au pillage et à la
dissémination des ouvrages confisqués sur les biens des émigrés et des communautés religieuses ». Installée au 24 de la rue Tour
Carrée, la bibliothèque a un fonds de 1850 volumes composés essentiellement de livres de théologie. Mais peu intéressante et mal
organisée, elle disparaît en 1795.
1832, rue de la Paix, 2° étage de la Mairie, place de la République
En 1831, la ville achète les 1600 ouvrages de la bibliothèque d'un érudit « antiquaire » local : Henri-François Duchevreuil. Elle décide de
créer une bibliothèque publique et un musée :
"le conseil municipal se trouve heureux de saisir cette occasion pour fonder, avec ce qui se trouve déjà de livres entassés dans les
greniers de la mairie (...) une bibliothèque dans une ville où tout manque et où les étrangers, les fonctionnaires et la jeunesse
trouveraient à la fois l'occasion d'y employer quelques loisirs et d'en retirer des leçons utiles".
La bibliothèque municipale avec 2288 volumes ouvre à la fin de l'année 1832 au deuxième étage de l'hôtel de ville. Elle partage ses
locaux avec le cabinet d'antiquités et d'histoire naturelle.
1855, rue de la Paix, dans l’aile gauche rénovée de la Mairie.
Au fil des années, les locaux affectés à la bibliothèque en 1832 vont s'avérer exigus. En 1855, elle est
transférée rue de la Paix avec son mobilier en chêne massif, dans l'aile gauche de l'Hôtel de ville
reconstruite à cet effet.
1896, 9 rue Thiers
A l'occasion de la venue à Cherbourg du président de la République et du tsar Nicolas II,
un nouveau transfert va avoir lieu en 1896 au 9 de la rue Thiers (actuellement rue Paul
Talluau) où se trouvent toujours les Archives Municipales. Ce dernier transfert qui était
depuis longtemps envisagé mais sans cesse repoussé, fut pratiquement improvisé.
L'accroissement des fonds auxquels il n'est possible d'accéder que par l'intermédiaire de catalogues
manuscrits fragiles et d'un maniement difficile, vont inciter le bibliothécaire-archiviste Gustave Amiot à
entreprendre vers 1870 la réalisation d'un catalogue méthodique. Le "catalogue Amiot" est constitué de
deux volumes avec un index alphabétique des auteurs. Le premier paraît en 1885 et le second en 1905.
Toujours en usage, il recense tous les documents entrés à la bibliothèque jusqu'à cette dernière date.
Le début du XXe siècle marque le véritable essor de la lecture publique à laquelle s'intéressent désormais
les élus. Elle se traduit par une augmentation de l'activité des bibliothèques et un accroissement de leurs
collections.
Pendant la seconde guerre mondiale, la bibliothèque municipale poursuit son activité et communique ses
fonds, à l'exception des ouvrages interdits par les listes Otto et qui sont envoyés à la préfecture de St-Lô.
Les ouvrages les plus précieux sont envoyés en 1941 au château de Rigny-Ussé dans l'Indre et les
autres, au début de 1944, dans le sud de la Manche. Les collections reviendront à Cherbourg à la fin de
l'année 1946.
La lecture publique ne compte pas parmi les priorités absolues de l'immédiat après-guerre et
l'activité des bibliothèques ne va connaître un nouvel élan qu'après 1950 avec Mme JeanneMarie Gaudillot, bibliothécaire de 1950 à 1965. Elle restructure entièrement le service :
ouverture vers de nouveaux publics, mise en place du libre accès des collections, ouverture
d'une section destinée à la jeunesse, …
1981 : rue Vastel, dans le Centre Culturel.
Les locaux de la rue Thiers sont de moins en moins adaptés à un afflux croissant d'usagers. De
plus, les conditions de conservation sont loin d'être idéales. Faute de place, de nombreux
ouvrages doivent être stockés dans les caves et les greniers du bâtiment de la rue Thiers.
La décision de transférer la bibliothèque est prise en 1974 : elle sera installée dans un Centre
Culturel avec le musée Thomas Henry dont les locaux sont eux également, très insuffisants.
Il est construit à l’emplacement des anciennes halles situées derrière le théâtre. Tout en béton,
verre et métal il est représentatif de l'architecture des années 1980.
En juin 1981 la bibliothèque municipale de Cherbourg créée en 1832, devient la bibliothèque
Jacques Prévert (1900-1977) au moment de son transfert dans le Centre Culturel, rue Vastel.
XXIe siècle, du Centre Culturel au Quasar
La bibliothèque ferme provisoirement ses portes le 1er octobre 2011, pour un
réaménagement complet. De mars 2012 à avril 2015, elle se situe temporairement dans
l'ancien hôpital des armées René-Le Bas.
Le 28 novembre 2015, dans l'enceinte du Quasar l'établissement de lecture publique
réouvre ses portes au public.