Les nouveaux marqueurs génétiques et biologiques des cancers de
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Les nouveaux marqueurs génétiques et biologiques des cancers de
52es Journées de biologie clinique Necker thématique – Institut Pasteur à taper Les nouveaux marqueurs génétiques et biologiques des cancers de la prostate : intérêt diagnostique, pronostique et thérapeutique Stéphane Oudarda,b,*, E…... Barrascouta, J……… Ayllona, J………. Medionia, F…………. Scottea, B…….. Beuselincka 1. Introduction Le développement des biomarqueurs pour le dépistage, la détection et le pronostic du cancer de la prostate a fait évoluer la prise en charge de cette maladie. Le cancer de la prostate constitue actuellement un problème majeur de santé publique. Il se situe au premier rang des cancers avec 62 245 nouveaux cas estimés en France en 2005. Son incidence est en augmentation (+ 8,5 % par an entre 2000 et 2006) en raison de l’effet combiné du vieillissement de la population, de l’amélioration des moyens diagnostiques et des meilleures techniques de dépistage. Bien que beaucoup de patients soient encore diagnostiqués avec des tumeurs de haut grade et à un stade avancé, une proportion croissante est diagnostiquée à des stades plus précoces de faible agressivité. Ce phénomène, appelé en anglais « migration scène » est probablement la conséquence d’une diffusion du dépistage avec le dosage du PSA [1]. Depuis la découverte du PSA comme marqueur de l’adénocarcinome en 1980, le PSA est devenu l’outil indispensable du dépistage, du diagnostic précoce, de la stadification et du suivi des patients atteints de cancer prostatique. Cependant, ce marqueur biologique présente plusieurs limitations : les cancers associés à un taux de PSA inférieur à 4 ng/ml ainsi que les faux positifs. En effet, environ 15 % des cas de cancer de prostate surviennent chez des patients ayant des taux sériques très faibles de PSA [2]. Ces données ont obligé à une utilisation plus prudente de ce marqueur, mais aussi à la recherche de nouveaux marqueurs du cancer de la prostate. Cette présentation a pour objectif de faire une révision actualisée de ce que l’on connaît de ces marqueurs, dont quelques-uns sont déjà en utilisation dans la pratique médicale. a Service de cancérologie médicale Hôpital Européen Georges-Pompidou (AP-HP) 20, rue Leblanc 75908 Paris cedex 15 b EA 4054 Université Paris Descartes – Paris 5 * Correspondance stephane.oudard @egp.aphp.fr © 2010 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés. 2. Le PSA et ses multiples utilisations Le seuil de 4 ng/ml du PSA a été décrit comme offrant le meilleur équilibre entre spécificité et sensibilité lorsque le PSA est utilisé seul pour dépister un cancer de la prostate. Avec ce seuil, la sensibilité du PSA varie de 72 à 90 % avec une moindre performance en termes de spécificité. Ainsi avec un seuil de 4 ng/ml, la valeur prédictive positive du PSA oscille entre 11 et 45 %. Ces valeurs varient en fonction de la tranche de PSA examinée. Entre 4 et 10 ng/ml, la valeur prédictive positive est de 18-25 % et au delà elle est de 58-64 %. Du fait de ces mauvaises performances en terme de spécificité, le nombre de faux positifs est élevé et responsable d’un grand nombre de biopsies prostatiques inutiles et coûteuses. Le second problème réside dans l’incidence du cancer de la prostate parmi les patients ayant un PSA inférieur à 4 ng/ml qui est régulièrement évaluée entre 10 et 25 %. Le problème pour cette population est de détecter des tumeurs dont on n’est pas sur qu’elles aient un potentiel évolutif justifiant un traitement. Cependant, on peut penser qu’un dépistage plus précoce permette d’intervenir à un stade plus aisément curable. De plus, Catalona et al. [3] estime le taux de maladie localement avancée à 17 % et Schroder et al. [4], le taux de Gleason > 7 à 48 %. Il semble donc pertinent de dépister ces cancers prostatiques s’accompagnant d’un taux de PSA inférieur à 4 ng/ml même si on ne peut affirmer à ce jour que cela améliore le pronostic des patients dépistés. Dans l’objectif d’améliorer ses performances (faux positifs et cancer de la prostate à PSA < 4 ng/ml), le taux de PSA peut-être pondéré en fonction de différents critères. La pondération la plus intéressante en termes de gain de spécificité est la densité du PSA (PSAD). LA PSAD et la densité du PSA dans la zone de transition (PSAD-TZ) sont le rapport du taux du PSA sur le volume prostatique global et le volume de la zone de transition déterminés par échographie. L’étude de la densité de PSA (PSAD) et de la PSAD-TZ permet un gain réel en termes de spécificité mais également de sensibilité parmi les patients ayant un PSA inférieur à 4 ng/ml. La spécificité rapportée de la PSAD est de 15 à 37 % avec une sensibilité de plus de 90 % en fonction des seuils utilisés (de 0,78 à 0,1 ng/ml/cc). Elle permettrait ainsi d’éviter 15 à 37 % de biopsies inutiles tout en méconnaissant pas plus de 10 % des cancers prostatiques [5]. La PSAD-TZ est encore plus Revue Francophone des Laboratoires - Février 2010 - Supplément au n°419 // 25 Dossier scientifique performante. Avec des seuils compris entre 0,20 et 0,22 ng/ ml/cc, on obtient une sensibilité proche de 100 % avec une spécificité de 22 à 35 % [6]. Cependant, les problèmes de coût et de reproductibilité de cette technique limitent son utilisation en première intention. les androgènes et d’un membre de la famille du facteur de transcription ETS [ERG (21q22.2), soit ETV1 (7p21.2), soit ETV4 (17q21)] codant pour des facteurs de transcription intervenant dans les voies de signalisation régulant la croissance cellulaire, la différenciation, la cancérogenèse. De même, le rapport PSA libre sur PSA total (PSA L/T) permet un gain en spécificité net mais uniquement en cas de PSA inférieur à 10 ng/ml. Il est actuellement admis qu’un PSA L/T < 15 % est en faveur d’un cancer prostatique, qu’un PSA L/T > 25 % est en faveur d’un adénome ou d’une prostate normale et qu’entre les deux, il n’est pas contributif. Une des limitations de l’utilisation du PSA L/T est que la plupart des patients se situent entre 15 et 25 % ou le PSA L/T n’est pas informatif. Il ne saurait donc être proposé en première intention dans le dépistage du cancer de la prostate. Cependant cette mesure permet d’éviter 20 à 30 % de biopsies inutiles tout en conservant une sensibilité supérieure à 90 % [7, 8]. Ces mutations ont été observées dans 40 à 80 % des patients avec un cancer prostatique, 20 % des néoplasies intraépithéliales prostatiques et plus rarement dans le tissu prostatique bénin [12]. Une étude a été menée chez 252 patients atteints d’un cancer prostatique à un stade T1a/b suivis pendant une médiane de 9 ans. Le gène de fusion TMPRSS2-ERG a été associé le plus souvent à des scores de Gleason > 7 (41 % contre 12 % ; p = 0,01), à une mortalité plus élevée et une diffusion métastatique plus importante (53 % contre 23 % ; p = 0,03). En analyse univariée, le rapport d’incidence cumulative était de 2,7 (95 % IC, 1,3-5,8 ; p < 0,01) pour l’association entre le gène de fusion TMPRSS2-ERG et les décès et/ou évolution métastatique du cancer de la prostate. Après ajustement du score de Gleason, cette incidence cumulative était en revanche non statistiquement significative [13]. Par ailleurs les données de Nam à Toronto, chez des patients traités par chirurgie, ont été confirmées dans une série plus importante de 165 patients présentant une tumeur localisée traitée par prostatectomie totale entre 1998 et 2006. Le sous-groupe présentant un gène de fusion (49,1 %) avait un risque de rechute à 5 ans significativement supérieur (58,4 % contre 8,6 % ; p < 0,0001) représentant, en analyse multivariée, le facteur pronostique le plus important (HR = 8,6 ; IC 95 % 3,6-20,6) indépendamment du grade, du stade et du taux de PSA [14]. Enfin, l’étude des isoformes du PSA libre et des autres kallikréines humaines reste encore expérimentale. On sait que le PSA est composé d’au moins 3 fractions. Une fraction correspond au pro enzyme (pPSA) et est liée au cancer. Une seconde correspond à une forme dégradée du PSA (BPSA) et est hautement spécifique de l’hypertrophie bénigne de la prostate. La troisième forme contient un certain nombre de variantes mineurs, mais semble composée en grande partie de PSA intact, similaire à la forme naïve active, à l’exception des changements structurels ou de conformation qui le rendent enzymatiquement inactif [9]. 3. Les biomarqueurs DNA 3.1. Les marqueurs épigénétiques L’hyperméthylation des îlots des dinucléotides de guanine cytosine (CPG) au niveau des régions de gènes promoteurs de gènes suppresseurs de tumeurs à été reconnue comme événement important dans la tumorigenèse, y compris du cancer de la prostate. Parmi plusieurs gènes étudiés, le glutathion S-transférase (GSTP1) a montré une hyperméthylation plus importante chez les patients avec un cancer de la prostate. Ce gène a été analysé initialement comme un marqueur pour distinguer entre tissu bénin et malin. Par la suite, l’hyperméthylation GSTP1 a été étudiée dans le sédiment urinaire comme un test non invasif pour déterminer la nécessité de pratiquer des biopsies [10]. Une étude a mis en évidence dans le sédiment urinaire la présence d’au moins un gène hyperméthylé chez 52 patients présentant un cancer de la prostate subissant une prostatectomie radicale et 80 % de ces patients exprimaient au moins trois gènes [11]. 3.2. Les gènes de fusion Des gènes de fusion ont été démontrés pour un certain nombre de cancers, notamment pour les leucémies et les lymphomes. Récemment, des études ont mis en évidence des gènes de fusion chez des patients atteints d’un cancer de la prostate. Ceci constitue un progrès majeur dans la connaissance des événements moléculaires précoces de la carcinogenèse de ce type de tumeurs. Les gènes de fusion impliquent une partie du TMPRSS2, gène régulé par 26 Concernant la mise en évidence des gènes de fusion, celle-ci fait appel en pratique à des techniques de FISH ou de RT-PCR. Une équipe française de Nice a montré dans une étude rétrospective que la détection par RT-PCR était réalisable sur des blocs fixés en paraffine ou dans le formol et a mis en évidence la présence de gène de fusion dans 72 % des cas de cancers prostatiques (40/55 cas) [15]. Un test urinaire pour la détection du produit de fusion TMPRSS2ERG a été développé en utilisant l’amplification du RNA et la PCR quantitative. Dans l’étude pilote menée chez 19 patients avec un cancer de la prostate, un prélèvement urinaire a été collecté après massage prostatique. Quarante-deux pour cent des patients ont exprimé le gène de fusion dans les urines. D’autres études sont nécessaires pour démontrer l’utilité de cette analyse. Par ailleurs, uniquement une isoforme de ce gène de fusion a été évaluée dans cette étude, sachant que c’est la plus fréquente [12]. 3.3. Perte d’hétérozygotie La perte d’hétérozygotie d’une cellule représente la perte de matériel génétique provenant d’un des deux parents. Celle-ci peut survenir par différentes voies, comme une délétion, une conversion génique, une recombinaison mitotique ou une perte chromosomique. La perte d’hétérozygotie est une anomalie génétique fréquente dans le cancer de la prostate qui a été observée dans des multiples localisations chromosomiques. Un groupe de recherche a récemment travaillé pour le développement d’un marqueur urinaire de perte d’hétérozygotie comme 7q31, 8p22, 12p13, // Revue Francophone des Laboratoires - Février 2010 - Supplément au n°419 52es Journées de biologie clinique Necker – Institut Pasteur 13q14, 16q23.2 et 18q21. Chez 99 patients soumis à une biopsie prostatique (dont 58 % présentaient un cancer de la prostate), le DNA génomique a été obtenu après massage prostatique. En le comparant au rapport PSA L/T, la perte d’hétérozygotie a présenté une sensibilité supérieure (87 % contre 44 % ; p = 0,002) mais avec une spécificité moins satisfaisante (55 % contre 76 % ; p = 0,006). Cette anomalie a été confirmée avec une concordance de 86 % dans les tissus prostatiques du sous-groupe de patients soumis à une prostatectomie radicale [16]. 4. Les biomarqueurs RNA 4.1. PCA 3 Parmi les gènes les plus spécifiquement exprimés dans le cancer de la prostate, on relève aussi PCA3, dont la description remonte à la fin des années 1990. Le PCA3 est probablement un des marqueurs les plus prometteurs dans ce domaine. Dans une étude, le dosage urinaire du PCA3 a été effectué chez 50 patients avant une première série de biopsie prostatique indiquée pour élévation du PSA ou toucher rectal anormal. Les résultats ont montré que le PCA3 était significativement plus élevé chez les patients ayant des biopsies prostatiques positives. Le PSA était lui aussi élevé chez ces patients que chez ceux ayant des biopsies négatives, mais de manière moins significative que ne l’a été le PCA3 (p = 0,003 contre 0,015) et sans que les deux marqueurs ne soient corrélés entre eux. La sensibilité du PCA3 était de 68,8 %, sa spécificité de 88,9 % et sa valeur prédictive négative de 91,7 % [17]. Une autre étude a démontré que le PCA3 pouvait être associé à un risque de cancer chez les patients ayant eu des biopsies négatives. Ainsi, les patients qui avaient un PCA3 élevé avaient significativement plus de risque d’avoir un cancer de la prostate sur une nouvelle série biopsique que ceux avec un score PCA3 faible (c’est-à-dire < 35) (57 % contre 11 % ; p = 0,04) [18]. En pratique, le test PCA3 semble apporter la spécificité qui manquait au dosage sérique du PSA et pourrait en constituer un complément utile. Il reste à déterminer ses indications en pratique clinique, en privilégiant la distinction entre cancer et prostate non cancéreuse, la distinction entre cancer évolutif et cancer indolent ou encore la meilleur sélection des patients pouvant réellement bénéficier des biopsies prostatiques. 4.2. Alpha-methyl-acyl CoA racemase Deux études publiées simultanément en 2002 décrivent la régulation positive du gène codant pour l’alphamethyl-acyl CoA racémase (AMACR) dans les tissus des cancers prostatiques. Les auteurs ont constaté que les niveaux d’ARNm de AMACR étaient exprimés neuf fois plus dans 88 % des tissus de cancer prostatique par rapport au groupe contrôle, de même que pour les lésions précancéreuses. Cette surexpression a été confirmée par des analyses en western-blot et par immunohistochimie. Actuellement, il semble que la détection du AMACR soit utile pour le diagnostic des tissus prostatiques non conclusifs [19, 20]. Une étude a évalué la faisabilité d’un test urinaire. Des niveaux élevés ont été mis en évidence dans 18 des 26 patients présentant une suspicion de cancer de la prostate (69 %). Les 12 patients ayant un diagnostic positif de cancer ont présenté une sensibilité de 100 % avec une spécificité de 58 % [21]. 5. Les nouveaux antigènes prostatiques En dehors du PSA, plusieurs antigènes prostatiques spécifiques ont été évalués pour la détection du cancer de la prostate, dont l’antigène prostatique spécifique de membrane (PSMA), l’antigène des cellules souches prostatiques (PSCA) et le « early prostate cancer antigen » (EPCA) entre autres. Malheureusement, les résultats ont été variés pour le PSMA, et les données pour le PSCA et le EPCA sont limitées. L’EPCA a démontré son utilité comme une protéine nucléaire associée au cancer de la prostate. Ceci a été mis en évidence par l’augmentation des anticorps anti-EPCA chez les malades. Une étude a montré une sensibilité de 84 % pour la détection du cancer de la prostate par EPCA avec une spécificité de 85 % [22]. Une équipe de l’université de Kagawa a confirmé ces données [23]. Récemment, des résultats ont été décrits concernant l’utilisation du test de EPCA-2, une protéine nucléaire associée au cancer de la prostate. Le test ELISA pour EPCA-2 a été capable de différencier entre des patients présentant ou non un cancer de la prostate avec une sensibilité de 94 % et une spécificité de 92 % ; dans la même population, la spécificité du PSA était de 65 %. De plus, il a été démontré la capacité du EPCA-2 à différencier entre des patients avec un cancer prostatique localisé avec ceux qui présentaient une maladie plus avancée. Il se pourrait donc que l’EPCA-2 puisse être utile pour identifier les cancers prostatiques agressifs. D’autres études sont nécessaires pour valider ce nouveau marqueur [24]. 6. Les cellules tumorales circulantes La détermination de cellules tumorales circulantes (CTC) est actuellement utilisée comme un facteur pronostic pour les patients présentant un cancer de la prostate métastatique hormono-résistant. Une étude prospective a eu pour objectif de déterminer le rapport entre le niveau de CTC en post-thérapeutique et la survie globale chez 276 patients présentant un cancer de la prostate hormono-résistant traité par une nouvelle de chimiothérapie et suivi mensuellement. Les patients ont été stratifiés dans des groupes favorables ou défavorables (CTC < 5 ou > 5 CTC/ pour 7,5 mL de sang prélevé). Le taux de base des CTC avant démarrage de la chimiothérapie était prédictif de la survie globale : les patients du groupe défavorable (57 %) présentaient une survie globale plus courte (11,5 contre 21,7 mois ; p < 0,0001). La mesure des CTC à la semaine 2-5 a permis de prédire la survie globale d’une meilleure efficacité que le dosage du PSA. De même, une diminution du taux de CTC < 5/7,5 mL à la semaine 2-5 s’accompagne d’une meilleure survie par rapport au groupe avec un taux de CTC > 5/7,5 mL (20,7 vs 9,5 mois, P = 0,0001). La détermination des CTC semble être un facteur prédictif indépendant pour la survie globale des cancers prostatiques hormono-résistants [25, 26, 27]. Revue Francophone des Laboratoires - Février 2010 - Supplément au n°419 // 27 Dossier scientifique 7. L’intérêt de la sarcosine Le métabolome désigne l’ensemble des composés organiques de petite taille (métabolites) présents dans une cellule, un tissu ou un milieu biologique. L’analyse de ce métabolome pourrait permettre la mise en évidence de signatures moléculaires capables de discriminer les tissus cancéreux des tissus sains [28]. Parmi ces métabolites, la sarcosine a montré son intérêt du fait des liens démontrés entre l’augmentation du métabolisme des acides aminés et de l’activité méthyltransférase, d’une part, et la progression du cancer de la prostate, d’autre part [29]. On a actuellement démontré l’augmentation de la concentration de sarcosine dans les tumeurs localisées par rapport aux tissus sains et dans les cancers métastatiques par rapport aux cancers localisés. Ces résultats ont conduit à postuler que la sarcosine pourrait être un biomarqueur prédictif de l’évolution du cancer de la prostate. La mesure des taux de sarcosine dans les urines de patients ayant subi des biopsies prostatiques montre que les concentrations du métabolite dans les urines des patients avec des biopsies positives sont significativement plus élevées que Références [1] Polascik TJ, Oesterling JE, Partin AW. Prostate specific antigen: A decade of discovery-what we have learned and where we are going. J Urol 1999;162:293-306. [2] Thompson IM, Pauler DK, Goodman PJ, Tangen CM, Lucia MS, Parnes HL, et al. Prevalence of prostate cancer among men with a prostate-specific antigen level < or =4.0 ng per milliliter. N Engl J Med 2004;350:2239-46. 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Conclusion Le PSA a marqué le point de départ d’une augmentation significative du nombre de patients diagnostiqués d’un cancer de la prostate malgré ses limitations et sa pauvre spécificité. Ceci a entraîné la réalisation d’un grand nombre de biopsies afin de diagnostiquer cette pathologie s’accompagnant parfois d’un sur-traitement. Il devient donc urgent de mieux définir le profil d’agressivité du cancer prostatique afin de proposer le traitement le plus adapté. Des recherches ont été réalisées afin d’améliorer la spécificité du PSA notamment à travers le développement d’isoformes du PSA. Cet effort a amélioré nos connaissances sur la biologie du cancer de la prostate mais peu sur l’efficacité de sa détection. Les progrès de la biologie moléculaire et la découverte des gènes de fusion vont probablement dans le futur bouleverser la prise en charge diagnostique et thérapeutique du cancer de la prostate. 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