Le dépistage du cancer de la prostate dans la pratique

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Le dépistage du cancer de la prostate dans la pratique
Journée du cancer 2010: Dépistage du cancer de la prostate, le 28 octobre 2010
Le dépistage du cancer de la prostate dans la pratique du médecin de famille
Dr. med. Markus Battaglia
Spécialiste FMH en médecine générale, prévention et santé publique,
cabinet Bubenberg, Berne, membre du conseil d’administration BIHAM
Les conseils en rapport avec des troubles urinaires et des affections de la prostate sont
fréquents au cabinet du médecin de famille lorsque les patients prennent de l’âge. Un
grand nombre d’hommes ont, parmi leurs proches ou leurs connaissances, des cas de
carcinome de la prostate et souhaitent se soumettre à un examen préventif afin de
dépister une éventuelle tumeur. Ils sont souvent informés sur la possibilité d’effectuer un
toucher rectal et un test sanguin (mesure du taux de PSA) et posent des questions sur
ces examens ou souhaitent les effectuer.
Le médecin de famille et son patient peuvent se retrouver dans une situation délicate si le
dosage du PSA, en particulier, est réalisé sans que cet examen ait été discuté en détail:
des investigations complémentaires en cas de taux de PSA élevé ou de résultats
suspects lors du toucher rectal peuvent entraîner des examens pénibles et des opérations
suivies d’effets secondaires. Il s’agit donc d’en parler au préalable avec le patient.
Ces inconvénients ne doivent pas être négligés; ils doivent être pesés soigneusement en
regard des bénéfices de la détection et du traitement d’un carcinome de la prostate
significatif. On sait que les tumeurs de la prostate n’évoluent pas toutes avec la même
agressivité. Certaines croissent très lentement et passent par conséquent inaperçues ou
ne se font remarquer que tardivement; elles entraînent peu ou pas de troubles du tout. Le
surdiagnostic du carcinome de la prostate consécutif aux examens préventifs constitue un
problème lors du dépistage systématique de cette maladie.
Au sein de notre réseau de médecins mediX, nous formulons, en l’état actuel des choses,
les recommandations suivantes:
•
En l’absence de troubles, pas d’examen préventif pour détecter précocement un
cancer de la prostate, c’est-à-dire pas de dosage du PSA et pas de toucher rectal. Les
données dont on dispose ne sont pas suffisantes pour qu’on en conclue globalement
à une influence positive du dépistage sur l’espérance ou la qualité de vie.
•
En cas de troubles, on se trouve généralement en présence d’une hypertrophie
bénigne de la prostate ou d’une inflammation, plus rarement d’un cancer de la
prostate. Dans ce cas et lors d’un risque familial accru de cancer de la prostate, des
examens et des traitements sont judicieux; la marche à suivre devrait être discutée en
détail avec le médecin.
•
En l’absence de troubles, si le patient souhaite malgré tout qu’un dosage du PSA soit
effectué, nous réalisons naturellement le test, même si nous ne le recommandons
pas. Le patient devrait toutefois se demander au préalable s’il est prêt à se soumettre
à une biopsie de la prostate en cas de taux élevé de PSA et à subir une opération ou
une radiothérapie si une tumeur est détectée.
Contact:
Dr. med. Markus Battaglia
Cabinet Bubenberg
Bubenbergplatz 11
3011 Berne
Tél. 031 328 88 88
[email protected]