Écrevisse à pieds blancs Espèce en danger

Écrevisse à pieds blancs
Espèce en danger
Autrefois commune en France et abondante
dans nos ruisseaux et rivières, l’Écrevisse
à pieds blancs est aujourd’hui en voie
de disparition.
Que vous soyez pêcheur, propriétaire ou
utilisateur des cours d’eau pour votre activité
ou pour vos loisirs, agissons ensemble
pour préserver cette espèce emblématique
de notre patrimoine naturel. L’object de ce
guide est de vous permettre d’identifier et
de mieux connaître les espèces d’écrevisses
rencontrées afin d’adopter les bons gestes.
L’Écrevisse à pieds blancs ou à pattes blanches est un indicateur de l’excellente qualité des milieux
aquatiques.
Sur le territoire du Parc, seule l’Écrevisse à pieds
blancs est autochtone de nos ruisseaux et rivières.
Ce petit crustacé omnivore à forte tendance carni­
vore participe à l’équilibre des cours d’eau.
Son habitat
Particulièrement exigeante, l’Écrevisse à pieds
blancs vit dans les eaux fraîches de bonne qualité,
aux températures relativement constantes (15°C
à 18°C), peu profondes et bien oxygénées dont le
pH est neutre à alcalin. Elle affectionne les milieux
riches en abris variés (cailloux, blocs, racines) qui
lui permettent de se protéger.
Son
de vie
Cycle
decycle
développement
Son activité (nocturne) est rythmée principalement
de l’écrevisse
a pieds
blanc
par deux facteurs
importants
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Cycle de développement de l’Écrevisse à pieds blancs
Périodes observées sur le PNR NM. +/- 2 semaines
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Une espèce menacée
d’extinction sur le Parc
et en grand danger en
Normandie et en Pays
de la Loire.
Aujourd’hui, l’Écrevisse à pieds blancs est
confrontée à de nombreuses menaces qui sont
responsables de son déclin.
Les causes de sa disparition
La détérioration de son habitat (artificialisation
des cours d’eau, aménagements, piétinement,
colmatage) et de la qualité de l’eau par diverses
pollutions est à l’origine de sa forte régression.
L’introduction d’espèces d’écrevisses invasives
(Écrevisse de Californie, américaine) moins exi­
geantes, plus compétitives et prédatrices a accé­
léré le déclin de nos écrevisses natives. Porteuses
saines de la peste de l’écrevisse ou Aphanomy­
cose, ces écrevisses d’origine américaine parti­
cipent à la contamination des populations d’Écre­
visses à pieds blancs qui en quelques semaines
sont décimées. Attention, la propagation de la
maladie est possible dans l’eau via du matériel*
ou des déplacements d’animaux.
Face à ce problème, savoir identifier les espèces
d’écrevisse est essentiel car cela permet d’agir en
conséquence.
* La désinfection du matériel peut alors être envisagée (javel diluée…)
4
Écrevisse à pieds blancs
Austropotamobius pallipes
(Lereboulet, 1858)
Autre nom usuel
Écrevisse à pattes blanches
Famille Astacidae
Origine Europe occidentale,
espèce la plus répandue
originellement en France
Taille max 130 mm
Couleur Vert bronze à
brun olivâtre
Longévité 10 à 12 ans
Maturité sexuelle 3 à 4 ans
Reproduction 1 ponte/an
Nombre d’œufs Généralement
moins de 100
Habitat Ruisseaux aux eaux
fraîches d’excellente qualité,
riches en oxygène
Pinces rugueuses
Statut Espèce protégée,
Classée « vulnérable » en France
(risque d’extinction élevé à moyen
terme) selon l’UICN
Rostre triangulaire
Une seule crête
post-orbital
Pinces blanches
en dessous
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Écrevisse à pattes grêles
Astacus leptodactylus
Pinces effilées
et grêles
(Eschscholtz, 1823)
Autre nom usuel Écrevisse turque
Famille Astacidae
Origine Europe orientale,
Introduite en France
dans les années 1960
Taille max. 180 mm
Couleur Brun-vert avec
les pattes jaunâtres
Longévité 6 à 9 ans
Maturité sexuelle 2 à 3 ans
Reproduction 1 ponte par an
Nombre d’œufs 200 à 500
Habitat Plans d’eau et rivières
calmes, supporte des températures
élevées
Statut Espèce considérée
comme acclimatée en France
Crête médiane et
rostre denticulé
Épines sur le bord
des pinces
2 crêtes
post-orbitales
Épines sur
les flancs
6
Écrevisse de Californie
Pacifastacus leniusculus
(Dana, 1852)
Autres noms usuels Écrevisse signal,
Écrevisse du Pacifique
Famille Astacidae
Origine Côte ouest des
États-Unis, Introduite en
France dans les années 1970.
Taille max. 180 mm
Couleur Brun
Longévité 10 ans
Maturité sexuelle 1 à 2 ans
Reproduction 1 ponte par an
Nombre d’œufs 150 à 400
Habitat Ruisseaux, rivières,
plans d’eau, canaux
Tache blanche ou bleutée à
la commissure des pinces
Tête et
thorax
lisses
Statut espèce invasive
« susceptible de provoquer des
déséquilibres biologiques »
Attention : espèce à fort pouvoir
colonisateur, rentre en concurrence
forte avec l’Écrevisse à pieds blancs
Rostre aux
bords parallèles
2 crêtes
post-orbitales
Pinces lisses et rouges
en dessous
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Écrevisse américaine
Orconectes limosus
(Rafinesque, 1817)
Famille Cambaridae
Origine Côte est des
États-Unis, Introduite en
France dans les années 1910
Taille max. 120 mm
Couleur Brun à vert rouille
sur les pinces
Longévité 4 ans
Maturité sexuelle 1 à 2 ans
Reproduction plusieurs par an
Nombre d’œufs 100 à 200
Habitat Milieux calmes, plans d’eau,
marais, canaux, rivières, ruisseaux,
supporte des températures allant
de 1°C à 30°C. Très peu exigeante
en termes de qualité de l’eau.
Active de jour comme de nuit.
Taches brunes
à rougeâtres
sur l’abdomen
Statut Espèce invasive
« susceptible de provoquer
des déséquilibres biologiques »
Rostre en forme
de gouttière
et aux bords
parallèles
Ergot interne
Épines avant
et après le sillon
cervical
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Face à ce constat alarmant,
des actions fortes
Localisées dans les têtes de bassins versants,
notamment boisées et peu perturbées par les
activités humaines (Écouves, Sillé, Andaines,
Multonne), les dernières populations d’Écrevisse
à pieds blancs sont présentes sur des portions de
cours d’eau de plus en plus restreintes qui dépas­
sent rarement le kilomètre (Sarthon, Cance, Varenne).
Aujourd’hui, la situation de l’Écrevisse à
pieds blancs est très préoccupante d’autant
plus que des populations disparaissent
chaque année.
Sur les 81 sites recensés sur le territoire du Parc
entre 1989 et 2013, seuls 15 abriteraient encore
des Écrevisses à pieds blancs en 2014.
À ce rythme, l’espèce peut très bien
disparaître dans moins de dix ans.
Face au constat de l’effondrement des effectifs
sur son territoire – tendance observée également
nationalement – le Parc naturel régional NormandieMaine a élaboré un plan de conservation afin de
tenter de préserver les dernières populations en
agissant sur la protection de la qualité de leur
milieu. Cet outil permet d’améliorer les connais­
sances sur l’espèce et de mettre en œuvre des
actions de préservation et de gestion.
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Ambrièresles-Vallées
Javron-les-Chapelles
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Évolution des populations d’Écrevisse
à pieds blancs dans le Parc naturel Bais
régional Normandie-Maine
Sites connus hébergeant ou ayant hébergé l’Écrevisse à pieds blancs
Population encore présente en 2014-2015 (15 sites)
Population présumée disparue (81 sites)
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Écrevisses à pieds blancs
Il est interdit…
de les pêcher
de les transporter
d’altérer ou
de détériorer
leur milieu
Écrevisses d’origine américaine
Il est interdit…
Il est autorisé…
de les pêcher
de les introduire
(se référer à l’arrêté
préfectoral de votre
département)
Attention – l’Écrevisse à pattes grêles dispose d’une règlementation différente
selon les départements
Aidez-nous
à protéger les dernières populations d’Écrevisses
à pieds blancs en nous signalant vos observations
Pensez à adopter les bons gestes
Avec le soutien financier de
Pour en savoir plus, contactez-nous !
Tél. 02 33 81 75 75 •
[email protected]
Coordination & rédaction : Parc naturel régional Normandie-Maine • Conception : Le Kwalé •
Impression : Bémographic • Avril 2015 • Crédits photos : Patrick Trecul • Illustrations : Laëtitia Locteau