le bornage sans formalités, pourquoi se formaliser
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le bornage sans formalités, pourquoi se formaliser
Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec LE BORNAGE SANS FORMALITÉS, POURQUOI SE FORMALISER ! Cours de formation continue Automne 2012 par Marc Gervais Ph.D., a.-g. Professeur agrégé, Département des sciences géomatiques Université Laval (Québec) et Nathalie Massé M.Sc., a.-g. Chargée de cours, Département des sciences géomatiques Université Laval (Québec) © Marc Gervais et Nathalie Massé, 2012 TABLE DES MATIÈRES Notes de cours ……………………………………………………………………… 3 Modèle décisionnel (Choix et déroulement des opérations de détermination et de délimitation ………………………………………………………………………… 43 Modèle d’un mandat de piquetage …………………………………………………. 44 Modèle d’un consentement à l’abornement .………………………………………. 46 Mot du syndic (La source, janvier 2008, vol. 19, no 3) .……………………………. 50 Chronique de l’inspecteur-enquêteur (La source, janvier 2008, vol. 23, no 1) …….. 52 Le bornage : les aides techniques peuvent-ils être témoins ? (Revue Géomatique, vol. 32, hiver 2006) ….....…………………………………………………………. 53 Le bornage sans formalités, 1998, notes de cours (Extrait commenté) ……………. 54 Le bornage sans formalités, 1998, notes de cours (Exemple d’un procès-verbal de bornage sans formalités) …...………………………………………………………. 79 Exemple d’un avis réalisé en vertu de l’art. 2996 C.c.Q. …………………...……… 84 Description de la formation Le bornage sans formalités, pourquoi se formaliser ! Le bornage sans formalités est un moyen simple et peu coûteux pour les propriétaires fonciers de clarifier ou d’assurer la pérennité de leurs limites de propriété. Dans plusieurs situations, le bornage préféré au p piquetage. q g Cette sans formalités devrait,, de loin,, être p formation vise à présenter les différents contextes dans lesquels l’opération de piquetage demeure utile et ceux où le bornage sans formalités s’impose. Il sera abordé plus spécifiquement les conditions d’exercice, la prise du mandat, l’étendue de l’analyse foncière devant être effectuée, les effets du bornage sans formalités, les opérations d’abornement ainsi que le procès‐verbal de bornage. Marc Gervais a.‐‐g., Marc Gervais a. g., Ph.D Ph.D.. Nathalie Massé a.‐g., Nathalie Massé a.‐ g., M.Sc M.Sc.. Formation continue Ordre des arpenteurs‐géomètres du Québec Ordre des arpenteurs‐ Automne 2012 2 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Consignes Objectifs de la formation • Comprendre le statut juridique d’une limite de propriété et les conséquences sur le travail de l’arpenteur‐géomètre; Mettez vos cellulaires en mode silencieux; • Comprendre la portée du piquetage; Signature de la feuille des présences; Si t d l f ill d é Questions (générales); • Comprendre la portée du bornage sans formalités ainsi que les conséquences sur le devoir de conseil; Questionnaire d’appréciation. • Comprendre les enjeux relatifs à la prise de mandats de délimitation et les obligations juridiques qui en découlent; Le bornage sans formalités, Automne 2012 3 Déroulement de la journée (Avant‐midi) Objectifs de la formation Sujets • Apprendre à reconnaître des limites certaines et déterminées; • Connaître la procédure à suivre à partir des opérations q la p publication du p procès‐verbal de d’abornement jjusqu’à bornage; • Comprendre les formalités inhérentes au caractère d’authenticité du procès‐verbal de bornage; • Apprendre à agir dans le respect de la protection et de l’intérêt du public. Le bornage sans formalités, Automne 2012 4 Le bornage sans formalités, Automne 2012 5 Page 3 sur 86 Heure de Temps début consacré Début de la formation 9h00 ‐ Présentation par le Ministère des ressources naturelles 9h00 15 min. Partie 1. Statut juridique d’une limite de propriété 9h15 45 min. Partie 2. Portée du piquetage 10h00 15 min. Période d’échange avec les participants 10h15 15 min. Pause café 10h30 15 min. Partie 3. Portée du bornage sans formalités 10h45 15 min. Partie 4. Prise de mandat 11h00 45 min. Période d’échange avec les participants Le bornage sans formalités, Automne 2012 11h45 15 min.6 Déroulement de la journée (Après‐midi) Avertissement Reprise de la formation 13h30 ‐ Partie 5. Analyse foncière 13h30 15 min. Partie 6. Abornement et procès‐verbal de bornage 13h45 60 min. Période d’échange avec les participants 14h45 15 min. Pause café 15h00 15 min. Partie 7. Authenticité et procès‐verbal de bornage 15h15 45 min. Conclusion 16h00 15 min. Période d’échange avec les participants 16h15 15 min. Fin de la formation 16h30 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Cette présentation a été préparée dans le cadre d’un cours de formation continue offert par l’Ordre des arpenteurs‐géomètres du Québec. Les idées, opinions et commentaires émis proviennent des auteurs et n’engagent que ces derniers. Ils ne représentent pas nécessairement la position de l’Ordre ou de ses instances. 7 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Plan de la formation 8 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété « Les anciens nourrissaient un véritable culte pour les signes séparatifs des héritages. Car ils maintenaient la paix entre les mortels en écartant une incertitude dangereuse ». 2. Portée du piquetage 3. Portée du bornage sans formalités 4. Prise de mandat « Mais nul n’avait le droit de borner lui‐même son héritage, sans la participation des parties intéressées. Sur leur refus, on devait les appeler en justice … ». 5. Analyse foncière 6. Abornement et procès‐verbal de bornage 7. Authenticité et procès‐verbal de bornage [Fortunat LORD, Termes et bornes, Wilson & Lafleur, Montréal, 1939, p. 2 et 5] 8. Conclusion Le bornage sans formalités, Automne 2012 9 Le bornage sans formalités, Automne 2012 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété « De tout temps, le législateur a réglementé les relations des propriétaires voisins, afin de maintenir la paix entre eux. Même si chacun détient les droits les plus complets sur son terrain, il doit respecter les droits égaux é des voisins … l’exercice ’ du droit de propriété est limité par celui des autres ». « … pour exercer légalement ces droits, encore faut‐il connaître avec exactitude les limites du sol; les droits de l’un s’arrêtent en effet là où débutent ceux du propriétaire voisin ». [Pierre‐Claude LAFOND, Précis de droit des biens, 2e éd., Éditions Thémis, Montréal, 2007, p. 276] 1 000 001 [Ministère de la Justice, Commentaires du ministre de la Justice, Tome I, Les Publications du Québec, Québec, 1993, p. 569] Le bornage sans formalités, Automne 2012 10 11 1 000 002 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 4 sur 86 12 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Définitions Définitions • Déterminer : – « Indiquer, délimiter avec précision au terme d’une réflexion, d’une recherche. caractériser, définir, délimiter, établir, évaluer, fixer, marquer, préciser, spécifier, apprécier, calculer, estimer, évaluer, mesurer … Déterminer un emplacement localiser, situer … Fixer par un choix … Entraîner la décision volontaire de (qqn). décider ». • Bornage : – « Opération qui consiste à déterminer la ligne séparative entre deux terrains contigus et à la délimiter par des bornes ». [Dictionnaire Le nouveau Petit Robert, 2007, s.v. « Déterminer ».] [Hubert REID, Dictionnaire de droit québécois et canadien, 2e éd., Wilson & Lafleur, Montréal, 2001, p. 67] Le bornage sans formalités, Automne 2012 • Le bornage sert à déterminer ce qui est indéterminé … 13 Le bornage sans formalités, Automne 2012 14 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Définitions Définitions • Délimiter : – « Déterminer en traçant les limites. limiter, marquer. j chose)) Former Délimiter la ffrontière entre deux états . ((Sujet la lmite de. borner. Clôtures qui délimitent une propriété … Caractériser en fixant les limites. ». [Dictionnaire Le nouveau Petit Robert, 2007, s.v. « Délimiter ».] • Ligne : – « Trait réel ou imaginaire qui sépare deux choses; intersection de deux surfaces frontière, limite ». [Dictionnaire Le nouveau Petit Robert, 2007, s.v. [Dictionnaire Le nouveau Petit Robert 2007 s v « ligne ».] »] • Limite : – « Ligne qui sépare deux terrains ou deux territoires contigus … Partie extrême où se termine une surface, une étendue ». [Dictionnaire Le nouveau Petit Robert, 2007, s.v. « limite ».] • Le terme « délimiter » a une signification « matérielle ». Le bornage sans formalités, Automne 2012 • Les appellations « ligne séparative » et « limite » pourraient avoir une même signification. 15 Le bornage sans formalités, Automne 2012 16 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Définitions Question • Borne : – « Tige de métal ou pierre servant à délimiter la ligne séparative entre deux terrains contigus ». [Hubert REID, Dictionnaire de droit québécois et canadien, 2e éd., Wilson & Lafleur, Montréal, 2001, p. 67] Le bornage, ou la détermination d’une limite de propriété, est de propriété est‐ce ce une charge réciproque une charge réciproque rattachée aux immeubles ? • Le terme « délimiter » a encore une signification « matérielle ». Le bornage sans formalités, Automne 2012 17 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 5 sur 86 18 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Charge réciproque rattachée aux immeubles Charge réciproque rattachée aux immeubles Code civil du Bas‐Canada : Code civil du Bas‐Canada : LIVRE DEUXIÈME – DES BIENS, DE LA PROPRIÉTÉ ET DE SES DIFFÉRENTES MODIFICATIONS TITRE PREMIER ‐ TITRE PREMIER DE LA DISTINCTION DES BIENS DE LA DISTINCTION DES BIENS TITRE II ‐ DE LA PROPRIÉTÉ TITRE III – DE L’USUFRUIT, DE L’USAGE ET DE L’HABITATION TITRE IV – DES SERVITUDES RÉELLES TITRE IV – DES SERVITUDES RÉELLES CHAPITRE PREMIER – DES SERVITUDES QUI DÉRIVENT DE LA SITUATION DES LIEUX Art. 504. « Tout propriétaire peut obliger son voisin au bornage de leurs propriétés contigües. Le bornage peut s’effectuer, soit de concert entre voisins et par leur fait, soit par l’intervention de l’autorité judiciaire ». CHAPITRE PREMIER – DES SERVITUDES QUI DÉRIVENT DE LA SITUATION DES LIEUX CHAPITRE II – DES SERVITUDES ÉTABLIES PAR LA LOI CHAPITRE III– DES SERVITUDES ÉTABLIES PAR LE FAIT DE L’HOMME Le bornage sans formalités, Automne 2012 19 Le bornage sans formalités, Automne 2012 20 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Charge réciproque rattachée aux immeubles Charge réciproque rattachée aux immeubles Servitude réelle : « Le bornage est une servitude réelle … Il appartient à la catégorie des servitudes qui s’acquièrent sans titre, qui dérivent de la position naturelle des lieux ». « Charge imposée sur un immeuble, le fonds servant, en faveur d Charge imposée sur un immeuble le fonds servant en faveur d’un un autre immeuble, le fonds dominant, appartenant à un propriétaire différent ». [Hubert REID, Dictionnaire de droit québécois et canadien, 2e éd., Wilson & Lafleur, Montréal, 2001, p. 517] Le bornage sans formalités, Automne 2012 [Fortunat LORD, Termes et bornes, Wilson & Lafleur, Montréal, 1939, p. 12] 21 Le bornage sans formalités, Automne 2012 22 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Charge réciproque rattachée aux immeubles Charge réciproque rattachée aux immeubles « Le bornage est une servitude, c’est ce que nous lisons dans la grande majorité des décisions judiciaires. Dans Bombardier c. Pothier, le Juge Marchand dit que cette servitude a ceci de particulier que chaque héritage est à la fois fonds dominant sur le fonds contigu et fonds servant en sa faveur ». « Le besoin pour les héritages voisins de connaître l’endroit où l’un deux finit et où l’autre commence, et d’y planter une borne, est une obligation réciproque qui est une charge réelle affectant la propriété. propriété Aussi, Aussi puisque les héritages contigus se doivent mutuellement des bornes, ils sont tous les deux à la fois fonds servant et fonds dominant ». [Gérard RAYMOND, Grégoire GIRARD et André LAFERRIÈRE, Précis de droit de l’arpentage au Québec, Ordre des arpenteurs‐géomètres du Québec, Québec, 1993, p. 225, citant Fortunat LORD, Termes et bornes, Wilson & Lafleur, Montréal, 1939, p. 11 ] [Marie‐Louis BEAULIEU, Le Bornage, l’instance et l’expertise, La possession et les actions possessoires, Le Soleil Limitée, Québec, 1961, p. 9] Le bornage sans formalités, Automne 2012 23 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 6 sur 86 24 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Charge réciproque rattachée aux immeubles Charge réciproque rattachée aux immeubles « Dans le Code civil du Bas‐Canada comme dans le Code Napoléon, le bornage est considéré comme une servitude réelle dérivant de la situation des lieux. Lord reconnaît que cette classification ne fait pas l’unanimité des auteurs, mais il soutient que la volonté des codificateurs doit être respectée ». « On conçoit d’ailleurs jusqu’à quel point une loi qui permettrait à une corporation d’aller planter des bornes sur les terrains des particuliers, sans aucune notification aux parties et sans le consentement de ces dernières serait arbitraire. Le droit sacré de la propriété ne serait plus alors respecté ... ». [P.G. c. Le Maire et conseil de ville de la Ville d’Iberville, Cour supérieure, 1874, 6 R.L. 241,245, cité par Constant RIVEST, Le piquetage obligatoire, mémoire présenté au Fonds Joncas dans le cadre d’études pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en arpentage, England, Department of Land Surveying, Université of East London, 2003, p. 27] [Gérard RAYMOND, Grégoire GIRARD et André LAFERRIÈRE, Précis de droit de l’arpentage au Québec, Ordre des arpenteurs‐géomètres du Québec, Québec, 1993, p. 225] Le bornage sans formalités, Automne 2012 25 Le bornage sans formalités, Automne 2012 26 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Charge réciproque rattachée aux immeubles Charge réciproque rattachée aux immeubles « Il y a trouble de possession, susceptible de fonder action possessoire, dans le fait, pour une corporation municipale, de faire tirer une ligne et poser des bornes par un arpenteur sur le terrain d’un particulier, sans son consentement, fut‐ce en vue d’élargir un chemin public ». « Cela veut dire que les lois générales confient la fonction d’assurer la permanence de l’intégrité des héritages à des experts, choisis à raison de leur compétence spéciale en la matière. Ces experts sont indépendants des parties, puisque […] il ne s’agit pas seulement de l’intérêt privé, mais de l’intérêt général de la Société ». [La Corporation du canton de Hope c. Thériault, B.R. 1924, 38 B.R. 188, cité par Constant RIVEST, Le piquetage obligatoire, mémoire présenté au Fonds Joncas dans le cadre d’études pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en arpentage, England, Department of Land Surveying, Université of East London, 2003, p. 22] [Lewis c. City of Montreal, [1927], R.C.S. 213, cité par Constant RIVEST, Le piquetage obligatoire, mémoire présenté au Fonds Joncas dans le cadre d’études pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en arpentage, England, Department of Land Surveying, Université of East London, 2003, p. 37] Le bornage sans formalités, Automne 2012 27 Le bornage sans formalités, Automne 2012 28 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Charge réciproque rattachée aux immeubles Charge réciproque rattachée aux immeubles « C’est pourquoi il ne pouvait pas, comme il l’a fait dans l’instance, planter, dans le sol du voisin, une tige d’acier offrant tous les aspects d’une marque permanente se rapprochant grandement de la définition des bornes donnée à l’art. 71 de la loi sur les arpenteurs. En ce faisant, il n’agissait pas dans l’exécution de ses devoirs ». « Le plan […] démontre que la maison de l’accusé est à cheval sur la ligne séparative […] les bornes n’ont pas été licitement placées […] l’accusé a arraché les bornes et les a tirées sur la galerie […] En extirpant les bornes, l’accusé n’a fait qu’enlever de son terrain de vulgaires piquets placés de façon illégale, irrégulière ». [Lavoie c. Cloutier, Cour provinciale, [1967] R.L. 115, cité par Constant RIVEST, Le piquetage obligatoire, mémoire présenté au Fonds Joncas dans le cadre d’études pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en arpentage, England, Department of Land Surveying, Université of East London, 2003, p. 21] Le bornage sans formalités, Automne 2012 29 [R. c. Nadeau, Cour du Québec, Chambre criminelle, No 200‐01‐000727‐903, 24 avril 1991, cité par Constant RIVEST, Le piquetage obligatoire, mémoire présenté au Fonds Joncas dans le cadre d’études pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en arpentage, England, Department of Land Surveying, Université of East London, 2003, p. 23] Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 7 sur 86 30 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Charge réciproque rattachée aux immeubles Charge réciproque rattachée aux immeubles Code civil du Québec : « Nos codificateurs, suivant en cela la rédaction du Code français où l’on trouve l’obligation de borner au titre des servitudes et services fonciers, ont considéré le bornage comme une servitude qui découle de la situation des lieux. La rédaction du code français, au Conseil d’État d’abord et depuis, a soulevé de nombreuses critiques, et ces critiques nous paraissent fondées ». « Le Code civil du Bas‐Canada, qui emploie cette expression, distingue trois catégories de servitudes réelles : celles qui dérivent de la situation naturelle des lieux ou de la loi ainsi que celles qui sont établies par le fait de l’homme. Dans le Code civil du Québec, les deux premières sont devenues des « Règles particulières à la propriété immobilière » (art. 976 ss.) alors que seule la dernière reçoit le nom de « servitude » (art. 1177 ss.) ». [Marie‐Louis BEAULIEU, Le Bornage, l’instance et l’expertise, La possession et les actions possessoires, Le Soleil Limitée, Québec, 1961, p. 8] Le bornage sans formalités, Automne 2012 [Hubert REID, Dictionnaire de droit québécois et canadien, 2e éd., Wilson & Lafleur, Montréal, 2001, p. 517] 31 Le bornage sans formalités, Automne 2012 32 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Charge réciproque rattachée aux immeubles Charge réciproque rattachée aux immeubles Code civil du Québec : Code civil du Québec : « Le Code civil du Québec prévoit plusieurs règles spécifiques à la p propriété p foncière ((articles 976 à 1008 C.c.Q.). Q ) Ces règles g visent à assurer des relations pacifiques entre propriétaires voisins. Elles portent sur l’abus de droits et les troubles de voisinage, le bornage, les eaux, les arbres, l’accès au fonds d’autrui, les vues, le droit de passage (enclave) et la mitoyenneté ». « Le législateur adopte la théorie classique selon laquelle les servitudes naturelles et légales g constituent des limitations du droit de propriété plutôt que des servitudes. C’est pourquoi il regroupe ces pseudos‐servitudes dans un chapitre portant sur les règles particulières à la propriété immobilière ». [Denys‐Claude LAMONTAGNE, Biens et propriété, 6e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2009, p. 174, par. 227] [Denys‐Claude LAMONTAGNE, Biens et propriété, 6e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2009, p. 174, par. 228] Le bornage sans formalités, Automne 2012 33 Le bornage sans formalités, Automne 2012 34 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Charge réciproque rattachée aux immeubles Charge réciproque rattachée aux immeubles Code civil du Québec : Code civil du Québec : TITRE DEUXIÈME ‐ DE LA PROPRIÉTÉ TITRE DEUXIÈME ‐ DE LA PROPRIÉTÉ CHAPITRE TROISIÈME ‐ DES RÈGLES PARTICULIÈRES À LA PROPRIÉTÉ IMMOBILIÈRE SECTION II DES LIMITES D’UN FONDS ET DU BORNAGE CHAPITRE PREMIER ‐ DE LA NATURE ET DE L’ÉTENDUE DE LA PROPRIÉTÉ CHAPITRE DEUXIÈME ‐ DE L’ACCESSION CHAPITRE TROISIÈME ‐ È DES RÈGLES PARTICULIÈRES À LA PROPRIÉTÉ IMMOBILIÈRE È È À É É È SECTION I DISPOSITION GÉNÉRALE SECTION II DES LIMITES D’UN FONDS ET DU BORNAGE SECTION III DES EAUX SECTION IV DES ARBRES SECTION V DE L’ACCÈS AU FONDS D’AUTRUI ET DE SA PROTECTION SECTION VI DES VUES SECTION VII DU DROIT DE PASSAGE SECTION VIII DES CLÔTURES ET DES OUVRAGES MITOYENS Le bornage sans formalités, Automne 2012 Art. 977. « Les limites d'un fonds sont déterminées par les titres, les plans cadastraux et la démarcation du terrain et, au besoin, par tous autres indices ou documents utiles ». Art. 978. « Tout propriétaire peut obliger son voisin au bornage de leurs propriétés contiguës pour établir les bornes, rétablir des bornes déplacées ou disparues, reconnaître d'anciennes bornes ou rectifier la ligne séparative de leurs fonds. Il doit au préalable, en l'absence d'accord entre eux, mettre le voisin en demeure de consentir au bornage et de convenir avec lui du choix d'un arpenteur‐géomètre pour procéder aux opérations requises, suivant les règles prévues au Code de procédure civile (chapitre C‐25). Le procès‐verbal de bornage doit être inscrit au registre foncier. » 35 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 8 sur 86 36 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Charge réciproque rattachée aux immeubles Conclusion préliminaire • Dans le Code civil du Bas‐Canada, le bornage était considéré comme une servitude par le législateur (découlant de la situation naturelle des lieux); « C’est d’ailleurs par le biais d’un bornage que les limites d’une p propriété p seront déterminées entre les p propriétaires p ». [Marie‐Isabelle DIONNE et Dominic NAUD, « La responsabilité professionnelle des arpenteurs‐géomètres », dans Développements récents en droit de l'immobilier, Service de la formation continue du Barreau du Québec, vol. 280, Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2007, p. 4] Le bornage sans formalités, Automne 2012 qualification il y avait une intention de créer une • Derrière cette qualification, charge réciproque rattachée aux immeubles; • Le Code civil du Québec ne présente pas de différences fondamentales dans le concept de bornage; • La détermination d’une limite de propriété ne peut se faire que par bornage et implique nécessairement la participation du voisin. 37 Le bornage sans formalités, Automne 2012 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Principe du contradictoire « … pour exercer légalement ces droits, encore faut‐il connaître avec exactitude les limites du sol; les droits de l’un s’arrêtent en effet là où débutent ceux du propriétaire voisin ». « Le bornage est une opération contradictoire en ce sens qu’il requiert le concours des deux propriétaires de fonds contigus, ou du moins que le voisin ait été légalement appelé à y prendre part. Ce caractère contradictoire du bornage le distingue de l’obligation de clore ». [Pierre‐Claude LAFOND, Précis de droit des biens, 2e édition, Les Éditions Thémis, Montréal, 2007, p. 276] 1 000 001 38 1 000 002 [Marie‐Louis BEAULIEU, Le Bornage, l’instance et l’expertise, La possession et les actions possessoires, Le Soleil Limitée, Québec, 1961, p. 5] Le bornage sans formalités, Automne 2012 39 Le bornage sans formalités, Automne 2012 40 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Principe du contradictoire Principe du contradictoire « Or, la magistrature et les juristes sont unanimes sur ce point, l’établissement des lignes séparatives entre les héritages ne peut se qu’au cours d’opérations p contradictoires,, i.e. la p participation p faire q des intéressés ». « Le bornage se distingue de l’obligation de clore par son caractère contradictoire en faisant concourir les deux propriétaires de fonds contigus ». « Le bornage est un droit inhérent à la propriété, un attribut tenant à son essence même. C’est un droit absolu et la faculté de borner est imprescriptible ». [Gérard RAYMOND, Grégoire GIRARD et André LAFERRIÈRE, Précis de droit de l’arpentage au Québec, Ordre des arpenteurs‐géomètres du Québec, Québec, 1993, p. 226] [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 115] Le bornage sans formalités, Automne 2012 41 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 9 sur 86 42 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Principe du contradictoire Principe du contradictoire « … le principe du contradictoire est la substance de la procédure ou pour reprendre sa forte, et juste expression, son essence. Plus qu’un principe directeur, le principe du contradictoire est le principe matriciel de toute procédure ». « L’établissement d’une vérité obtenue sans possibilité de contestation ne paraît de toute façon pas garantir son caractère objectif, alors que la vérité établie à la suite du débat contradictoire pourra, elle, s’en rapprocher davantage ». [Lionel MINIATO, Le principe du contradictoire en droit processuel, Bibliothèque de droit privé, Tome 483, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, Paris, 2008, p. V] [Lionel MINIATO, Le principe du contradictoire en droit processuel, Bibliothèque de droit privé, Tome 483, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, Paris, 2008, p. 33] Le bornage sans formalités, Automne 2012 43 Le bornage sans formalités, Automne 2012 44 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Statut juridique d’une limite de propriété Principe du contradictoire Principe du contradictoire « … si la reconnaissance de l’existence d’un litige n’a pas lieu dans le cadre d’un contentieux objectif, la procédure en question n’est pas en mesure d’assurer une opposition de prétentions entre les parties. Certes, l’absence d’opposition de prétentions ne signifie pas toujours que la procédure n’est pas contradictoire. Cependant, celle‐ci le sera selon d’autres modalités et le contradictoire ne sera alors pas la conséquence d’un litige et de la prise en compte de son existence dans la procédure, mais résultera de l’exigence de défense des parties et de vérité du jugement ». « Le principe du contradictoire est donc un principe essentiel de bonne justice. Parce qu’il assure la confrontation dans la discussion, ce principe met fin à l’arbitraire et écarte de l’espace judiciaire l’irrationnel comme moteur de l’établissement de la vérité. Il est le principe fondateur de toute démocratie procédurale puisqu’il garantit que les décisions soient précédées d’une prise en compte égalitaire de tous les intérêts en présence, ce qui permet par là même de légitimer le pouvoir de juger ». [Lionel MINIATO, Le principe du contradictoire en droit processuel, Bibliothèque de droit privé, Tome 483, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, Paris, 2008, p. 41] [Lionel MINIATO, Le principe du contradictoire en droit processuel, Bibliothèque de droit privé, Tome 483, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, Paris, 2008, p. 41] Le bornage sans formalités, Automne 2012 45 Le bornage sans formalités, Automne 2012 1. Statut juridique d’une limite de propriété Conclusion 46 Plan de la formation 1. Statut juridique d’une limite de propriété La détermination d’une limite de propriété : 2. Portée du piquetage 3. Portée du bornage sans formalités – Est une règle particulière à la propriété immobilière; – Est une charge réciproque rattachée aux immeubles; – Est soumise au principe du contradictoire; 4. Prise de mandat 5. Analyse foncière 6. Abornement et procès‐verbal de bornage – Ne peut se faire autrement que par bornage. 7. Authenticité et procès‐verbal de bornage 8. Conclusion Le bornage sans formalités, Automne 2012 47 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 10 sur 86 48 2. Portée du piquetage 2. Portée du piquetage Piquetage : « Il n’y a pas de preuve à faire pour la différence fondamentale qu’il y a entre les deux opérations; le piquetage n’implique pas la p propriété p et p par conséquent q n’est p pas une servitude et le bornage g implique la démarcation de la propriété et est une servitude naturelle ». – Opération qui consiste à identifier sur le terrain, au moyen de p piquets, q , la représentation p d’un p plan,, le tracé d’un ouvrage g projeté (tracés de routes, chemins de fer, lignes d’énergie électrique, etc.) ou à obtenir des alignements pour des directions données. [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 112] [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 121] Le bornage sans formalités, Automne 2012 49 Le bornage sans formalités, Automne 2012 2. Portée du piquetage 2. Portée du piquetage « Après avoir consulté une jurisprudence abondante et de nombreux juristes, tant au Québec qu’à l’étranger, l’opinion générale que j’ai recueillie est la suivante : le piquetage est essentiellement une opération de localisation et non une opération de délimitation et de démarcation ». Règlement concernant la norme … au piquetage : « Ce règlement a été passé pour définir les opérations qui localisent un immeuble [...] Comme le dit le règlement, cette opération technique n n’est est valable que pour le seul bénéfice du client et par conséquent ne peut lier les tiers. En conséquence l’objectif du piquetage est d’indiquer sur le sol l’opération de l’arpenteur‐ géomètre sur les limites d’un terrain, mais non de les fixer. Si tel était le cas le piquetage aurait les mêmes effets qu’un bornage unilatéral ». [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 112] Le bornage sans formalités, Automne 2012 50 [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 118] 51 Le bornage sans formalités, Automne 2012 2. Portée du piquetage 52 2. Portée du piquetage « Lorsque l’arpenteur, opérant unilatéralement, fixe les limites d’une propriété « La démarcation peut s’effectuer sous forme d’un piquetage : une telle opération technique à caractère unilatéral n’est acceptable cependant que lorsqu’il n’existe aucun risque de porter préjudice aux droits des propriétaires voisins ». aux moyens de repères permanents, qui lui accorde le mandat de présumer du droit des autres (propriétaires contigus) ? ». [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 116] [Gérard RAYMOND, Grégoire GIRARD et André LAFERRIÈRE, Précis de droit de l’arpentage au Québec, Ordre des arpenteurs‐géomètres du Québec, Québec, 1993, p. 165] 1 000 001 1 000 002 • Pourquoi les auteurs utilisent le terme « démarcation » ? Le bornage sans formalités, Automne 2012 53 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 11 sur 86 54 2. Portée du piquetage 2. Portée du piquetage Conclusion Conclusion « À mon avis, le piquetage unilatéral d’une limite de propriété entrepris sous la responsabilité d’un arpenteur‐géomètre est une opération plus illégale que si elle l’était par un technicien ou un menuisier […] Actuellement, la seule et unique façon d’établir des limites li i entre deux d voisins, i i c’est ’ le l bornage b ». « Depuis déjà plusieurs décennies, l’arpenteur‐géomètre s’est mis à faire des piquetages croyant rendre là un service utile et moins coûteux à son client. Or, l’arpenteur‐géomètre, en plus d’ignorer la loi sur le bornage, ce qui le met déjà dans une mauvaise position, engage sa responsabilité bili é professionnelle f i ll bien bi au‐delà d là de d ce quii est généralement exigé chez les autres professionnels ». [Constant RIVEST, Le piquetage obligatoire, mémoire présenté au Fonds Joncas dans le cadre d’études pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en arpentage, England, Department of Land Surveying, Université of East London, 2003, p. 24] Le bornage sans formalités, Automne 2012 [Constant RIVEST, Le piquetage obligatoire, mémoire présenté au Fonds Joncas dans le cadre d’études pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en arpentage, England, Department of Land Surveying, Université of East London, 2003, p. 25] 55 Le bornage sans formalités, Automne 2012 56 2. Portée du piquetage 2. Portée du piquetage Conclusion Conclusion « Les auteurs et la Cour ont souvent mis en garde les arpenteurs‐ géomètres des risques que l’opération de piquetage entraînait […] l’Ordre des arpenteurs‐géomètres du Québec a modifié le Règlement […] et les nouveaux articles 7 et 8 indiquent bien le malaise l i persistant i causéé par l’opération l’ é i telle ll qu’elle ’ ll se pratique i actuellement ». • Le piquetage doit seulement servir à localiser une limite certaine et déterminée, i.e en l’absence de toute incertitude, puisqu’il n’y a aucun risque de porter préjudice aux droits des propriétaires voisins; [Constant RIVEST, Le piquetage obligatoire, mémoire présenté au Fonds Joncas dans le cadre d’études pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en arpentage, England, Department of Land Surveying, Université of East London, 2003, p. 97] Le bornage sans formalités, Automne 2012 • En présence d’une incertitude, i.e. en présence d’une limite incertaine et indéterminée, l’opération de piquetage est inappropriée et est à proscrire puisqu’elle ne permet pas de prendre en compte le statut juridique d’une limite de propriété conférée par le législateur. 57 Le bornage sans formalités, Automne 2012 2. Portée du piquetage 2. Portée du piquetage Conclusion Conclusion • Dans le cas d’une limite certaine et déterminée nouvellement créée (morcellement par l’auteur commun), l’opération de piquetage est appropriée (quasi‐statut de borne conférée par la jurisprudence); • Dans le cas d’une limite certaine et déterminée existante et séparant maintenant des droits concurrents, l’opération de piquetage est appropriée : – (1) En l’absence de marques d’occupation; – (2) En présence de marques d’occupation si l’enquête démontre que le repère ou les repères ne sont pas susceptibles de troubler la possession. Le bornage sans formalités, Automne 2012 58 • En l’absence de marques d’occupation, l’opération de piquetage sur une limite certaine et déterminée est indépendante de l’accord ou non des propriétaires. Ce n’est qu’une opération de localisation de la position connue d d’une une limite. limite Cela explique pourquoi elle peut être exécutée de manière unilatérale; • Dans ces circonstances, celui qui prétend que son droit de propriété va au‐delà de la limite certaine et déterminée devra faire valoir sa prétention devant le tribunal et aura le fardeau de la preuve. 59 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 12 sur 86 60 2. Portée du piquetage Période d’échange avec les participants Conclusion « La détermination des endroits où les héritages se touchent, i.e. quel est celui où l’un des héritages finit et l’autre commence est essentiellement et uniquement l’objet du bornage ». [Pothier, cité par Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 120] Le bornage sans formalités, Automne 2012 61 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Plan de la formation 62 3. Portée du bornage sans formalités 1. Statut juridique d’une limite de propriété Le bornage amiable (avec ou sans formalités) n’échappe pas au principe du contradictoire : 2. Portée du piquetage 3. Portée du bornage sans formalités g amiable doit être effectué p par l’acte des voisins et non « Le bornage d’un seul. Ce qui en fait une œuvre collective. L’arpenteur est appelé à délimiter et à borner deux héritages contigus appartenant à des propriétaires différents. Ce qui donne à son œuvre une essence de contradiction. Le bornage dans son tout n’est opposable qu’à ceux qui y ont participé ». 4. Prise de mandat 5. Analyse foncière 6. Abornement et procès‐verbal de bornage 7. Authenticité et procès‐verbal de bornage [Fortunat LORD, Termes et bornes, Wilson & Lafleur, Montréal, 1939, p. 62] 8. Conclusion Le bornage sans formalités, Automne 2012 63 Le bornage sans formalités, Automne 2012 3. Portée du bornage sans formalités 3. Portée du bornage sans formalités « Le bornage administratif consiste dans l’abornement de deux héritages contigus dans une ligne certaine et reconnue par les voisins. C’est une mesure conservatoire ». « Le bornage contentieux consiste dans l’abornement de deux héritages contigus dont la ligne de division est incertaine ou contestée par les voisins. C’est un acte d’aliénation. En principe, tout bornage doit avoir lieu à l’amiable. Mais, à ce qu’il paraît, on ne choisit pas ses voisins ». « … deux voisins dont les droits sont douteux, ne font que décider ‘d’établir la ligne de division de leurs héritages en un lieu déterminé’, s’ils s’arrêtent là, je m’accorde avec mon confrère mais si, si après ce commun accord de volonté, volonté les voisins ont recours à un arpenteur pour exécuter l’accord en conformité avec la Loi des arpenteurs et des arpentages, je ne connais aucune règle de droit qui fasse obstacle à ce que nous voyions là un bornage au sens du Code ». [Marie‐Louis BEAULIEU, Le Bornage, l’instance et l’expertise, La possession et les actions possessoires, Le Soleil Limitée, Québec, 1961, p. 19] [Fortunat LORD, Termes et bornes, Wilson & Lafleur, Montréal, 1939, p. 62] Le bornage sans formalités, Automne 2012 64 65 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 13 sur 86 66 3. Portée du bornage sans formalités 3. Portée du bornage sans formalités « Le bornage comprend deux phases ... La délimitation des héritages et la plantation des bornes ... Il arrive parfois, quoique la chose soit plutôt rare, que la délimitation ne soit pas nécessaire. C C’est est lorsque les voisins sont d d’accord accord sur ll’étendue étendue de leurs fonds respectifs. Il ne s’agit alors que de marquer la ligne séparative pour prévenir les empiètements futurs ». « Est‐il possible de faire des bornages conventionnels et de s’affranchir de la procédure actuelle ? Oui. Comment ! Le bornage est une servitude; nonobstant la procédure décrite aux articles 762 et suivants du code de procédure, procédure cette servitude peut être ll’objet objet d’un contrat qui fixe les modalités d’exécution de cette servitude ». [Marie‐Louis BEAULIEU, Le Bornage, l’instance et l’expertise, La possession et les actions possessoires, Le Soleil Limitée, Québec, 1961, p. 9] Le bornage sans formalités, Automne 2012 [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 73] 67 Le bornage sans formalités, Automne 2012 68 3. Portée du bornage sans formalités 3. Portée du bornage sans formalités « Cette procédure est valable parce que les parties peuvent, dans un contrat, convenir de procéder autrement que celle énoncée par la loi pourvu toutefois que ce qui est convenu dans le contrat qui les concerne personnellement, personnellement n n’affecte affecte pas des tiers et n n’aille aille pas contre l’ordre public ». « En conséquence deux propriétaires voisins peuvent convenir dans un écrit, qui prend la forme d’un véritable contrat, peuvent convenir dis‐je, de renoncer à la mise en demeure, à l’enquête, à la production d d’un un rapport et de procéder immédiatement à l’abornement ». [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 73] [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 73] Le bornage sans formalités, Automne 2012 69 Le bornage sans formalités, Automne 2012 3. Portée du bornage sans formalités 3. Portée du bornage sans formalités « Cette procédure, qu’on peut appeler ‘procédure exceptionnelle’, n’est possible que s’il existe des relations de bon voisinage entre les deux propriétaires et lorsqu’un accord de principe est intervenu entre eux sur ll’endroit endroit de la ligne à borner ». » [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. 74] Le bornage sans formalités, Automne 2012 70 « Un bornage de concert est aussi officiel et s’impose tout autant aux parties et leurs successibles en titre qu’un bornage judiciaire mené contradictoirement ». « Ainsi, à moins d’être annulé, ce bornage de concert a les mêmes qualités et comporte les mêmes conséquences de droit qu qu’un un bornage judiciaire. Tant le Code civil que le Code de procédure civile le prévoient et jusqu’à un certain point privilégient ce mode qui déjudiciarise le processus, tout au moins partiellement, mais en garantissant son authenticité par l’accomplissement de formalités obligatoires (a. 978 C.c.Q., 788 et 790 C.p.c.) ». [Pomerleau‐Fortin c. Chrétien 2004 (C.S., 2004‐07‐26), SOQUIJ AZ‐50264040, par. 35 et 38 ] 71 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 14 sur 86 72 3. Portée du bornage sans formalités 3. Portée du bornage sans formalités Conclusion « L’article reconnaît le bornage fait sans formalité; il vise ainsi à améliorer le bon voisinage, à diminuer les frais du bornage et à le faciliter. Ce bornage survient lorsque l’arpenteur‐géomètre dresse, avec l’accord de deux propriétaires inscrits au registre foncier, l’acte et le l plan l constatant la l localisation l li i de d la l ligne li séparative é i de d leur l immeuble respectif. Le nouveau bornage est moins formaliste que celui visé aux articles 51 et suivants de la Loi sur les arpenteurs‐ géomètres (L.R.Q., chapitre A‐23) ». • Le bornage amiable sans formalités implique l’abandon de toutes les formalités (y compris le rapport) prévues au Code de procédure civile; • Le bornage amiable sans formalités est approprié lorsque les propriétaires ont déjà un commun accord de volonté sur l’étendue de leurs fonds respectifs ou, en d’autres mots, sur une ligne certaine et reconnue par eux. [Ministère de la Justice, 1993, Commentaires du ministre de la Justice, Les Publications du Québec, Québec, art. 2989 C.c.Q., cité dans Arpenteurs‐géomètres (Ordre professionnel des) c. Lavoie 2009 QCTP1, par. 36] Le bornage sans formalités, Automne 2012 73 Le bornage sans formalités, Automne 2012 74 3. Portée du bornage sans formalités 3. Portée du bornage sans formalités Conclusion Conclusion • Le bornage amiable sans formalités implique que les parties procèdent immédiatement aux opérations d’abornement; • En présence d’incertitude affectant leur limite de propriété, il est tout à fait approprié pour les propriétaires de recourir au bornage amiable sans formalités, ce qui leur permettra de dissiper cette incertitude rapidement et à faible coût. coût • Le rôle de l’arpenteur‐géomètre ne consiste alors qu’à constater et sécuriser l’entente déjà conclue entre les propriétaires en produisant un acte authentique, soit le procès‐verbal de bornage. Le bornage sans formalités, Automne 2012 • En l’absence d’incertitude, i.e. en présence d’une limite certaine et déterminée, le bornage amiable sans formalités demeure possible si le propriétaire désire sécuriser davantage une limite de sa propriété (prévenir les empiètements futurs). Toutefois, l’arpenteur‐géomètre doit remplir son devoir de conseil. 75 Le bornage sans formalités, Automne 2012 76 3. Portée du bornage sans formalités Conclusion • En présence d’incertitude affectant leur limite de propriété, si les propriétaires n’ont pas un commun accord de volonté sur l’étendue de leurs fonds respectifs ou, en d’autres mots, sur une ligne certaine et reconnue par eux, eux le bornage amiable avec formalités demeure l’option qui sert le plus l’intérêt et la protection du public. • Toute autre procédure risque d’entraîner des coûts inutiles. Le bornage sans formalités, Automne 2012 77 Modèle décisionnel Choix et déroulement des opérations de détermination et de délimitation Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 15 sur 86 78 Exemple de mandat de mandat pour une opération de piquetage Le bornage sans formalités, Automne 2012 79 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat Plan de la formation Étapes du bornage sans formalités 1. Statut juridique d’une limite de propriété 1. Convention par les propriétaires pour procéder à la pose des bornes selon l’accord des propriétaires 2. Pose des bornes devant témoins 3. Rédaction du procès‐verbal de bornage 4. Signature de la correction cadastrale et mise en vigueur, le cas échéant 5. Signature du procès‐verbal de bornage par les parties 6. Inscription du procès‐verbal de bornage au registre foncier 7. Transmission du procès‐verbal de bornage publié aux propriétaires 2. Portée du piquetage 3. Portée du bornage sans formalités 4. Prise de mandat 5. Analyse foncière 6. Abornement et procès‐verbal de bornage 7. Authenticité et procès‐verbal de bornage 8. Conclusion Le bornage sans formalités, Automne 2012 80 81 1. Convention par les propriétaires pour procéder à la pose des bornes selon l’accord des propriétaires 2. Pose des bornes devant témoins 3. Rédaction du procès‐verbal de bornage 4. Signature du procès‐verbal de bornage par les parties 5. Signature de la correction cadastrale et mise en vigueur, le cas échéant 6. Inscription de l’avis 7. Inscription du procès‐verbal de bornage au registre foncier 8. Transmission du procès‐verbal de bornage publié aux propriétaires Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage 82 Annulation du bornage de concert : Annulation du bornage de concert : « Lorsqu'une personne, dans une matière où elle ne pouvait être compétente, se fie à un arpenteur‐géomètre et consent au bornage de son immeuble, alors qu'il appert, par la suite, que l'arpenteur s'était trompé, qu'il avait mal lu les plans et mal reporté les mesures sur le terrain, une demande en annulation de ce bornage amiable doit être accueillie ». «Il arrive souvent qu’un des voisins regrette d’avoir signé le procès‐ verbal et demande à l’arpenteur de procéder à un nouveau bornage. bornage À moins que les deux voisins consentent, consentent le bornage constaté par un procès‐verbal peut être mis de côté seulement s’il est entaché de nullité au sens de l’article 991 C.c. L’erreur de l’arpenteur est cause de nullité seulement quand elle a vicié le consentement des parties ». [ Marie‐Louis BEAULIEU, Le Bornage, l’instance et l’expertise, La possession et les actions possessoires, Le Soleil Limitée, Québec, 1961, p. 9 cité dans Leblanc c. Therrien, 2008 QCCS 3794, par. 50 ] Le bornage sans formalités, Automne 2012 [ Marie‐Louis BEAULIEU, Le Bornage, l’instance et l’expertise, La possession et les actions possessoires, Le Soleil Limitée, Québec, 1961, p. 9 cité dans Pomerleau‐Fortin c. Chrétien, 2006 QCCS 1650, par. 10.5 ] 83 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 16 sur 86 84 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Langlois c. Ferme Yveclair Ste‐Luce Inc. 2009 QCCS 3549 : Langlois c. Ferme Yveclair Ste‐Luce Inc. 2009 QCCS 3549 : Le défendeur : • réclame l’annulation du p procès‐verbal de bornage; g ; • prétend que le consentement au bornage a été vicié par l’erreur; • devra démontrer que l’erreur invoquée : – entraîne la nullité; – est déterminante → n’aurait pas contracté s’il avait connu la vérité. La défenderesse : • oppose que s’il ’ l y a erreur, elle ll est inexcusable; bl • le demandeur a eu le temps de se renseigner adéquatement avant de signer le procès‐verbal de bornage; • le demandeur ne peut requérir l’annulation du procès‐verbal de bornage, un acte authentique, sans passer par l’inscription en faux. En cas de doute le juge favorise la validité du contrat Le bornage sans formalités, Automne 2012 85 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Langlois c. Ferme Yveclair Ste‐Luce Inc. 2009 QCCS 3549, par. 6 : 86 Langlois c. Ferme Yveclair Ste‐Luce Inc. 2009 QCCS 3549 : La juge Danielle Blondin rejette le moyen préliminaire de l’inscription en faux La juge Danielle Blondin répondra à 2 questions : ≠ 1. Le consentement à signer le procès‐verbal a‐t‐il été vicié par l’erreur et la crainte ? Remède approprié pour le vice de consentement plaidé à l’encontre d’un acte authentique 2. Les procédures du demandeur sont‐elles abusives ? « … il est […] possible de faire mettre de côté un acte notarié, sans inscription en faux, en faisant la preuve régulière qu'il est annulable parce qu'il est entaché d'erreur de dol, de fraude, de violence ou de crainte » (art. 1399 C.c.Q.). Le bornage sans formalités, Automne 2012 87 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Langlois c. Ferme Yveclair Ste‐Luce Inc. 2009 QCCS 3549 : Langlois c. Ferme Yveclair Ste‐Luce Inc. 2009 QCCS 3549 : Le consentement à signer le procès‐verbal a‐t‐il été vicié par l’erreur et la crainte ? PRINCIPES JURIDIQUES • consentement = condition la plus importante d’un contrat ; • expression du consentement doit refléter la volonté réelle des contractants; • erreur inexcusable d’un contractant ≠ vice de consentement (art. 1400 C.c.Q.); • défaut de se renseigner = manque prudence et diligence. Le bornage sans formalités, Automne 2012 88 Le consentement à signer le procès‐verbal a‐t‐il été vicié par l’erreur et la crainte ? PREUVE • • • • 89 ligne d’accord; opportunité de faire ses représentations avant les opérations; représenté par des témoins lors de l’abornement; il a pu constater où passait la ligne → délimitation physique avant la signature : 1. Abornement [03‐02] 2. Rédaction procès‐verbal de bornage [05‐02 ] 3. Signature [06‐02]. Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 17 sur 86 90 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Langlois c. Ferme Yveclair Ste‐Luce Inc. 2009 QCCS 3549, par. 52 : Langlois c. Ferme Yveclair Ste‐Luce Inc. 2009 QCCS 3549, par. 53 : Le consentement à signer le procès‐verbal a‐t‐il été vicié par ll’erreur erreur et la crainte et la crainte ? ? Le consentement à signer le procès‐verbal a‐t‐il été vicié p par l’erreur et la crainte ? « Monsieur Langlois a même ajouté […] avoir signé mais qu'il n'était pas satisfait de cette ligne‐là. […] il avait connaissance où Banville avait dressé la ligne s'il n'en était pas satisfait ». NON Le bornage sans formalités, Automne 2012 aucune menace ou violence (art. 1399 C.c.Q.) erreur de sa part inexcusable (art. 1400 C.c.Q.) 91 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Langlois c. Ferme Yveclair Ste‐Luce Inc. 2009 QCCS 3549, par. 53 : Pomerleau‐Fortin c. Chrétien 2004 (C.S., 2004‐07‐26), SOQUIJ AZ‐ 50264040 : Le consentement à signer le procès‐verbal a‐t‐il été vicié par l’erreur et la crainte ? NON « […] ne s'étant pas conduit comme un contractant normalement prudent et diligent qui aurait évité l'erreur en prenant l'initiative de s'informer d'abord à ses fils qui l'ont représenté lors de l'abornement ou à l’arpenteur lui‐même si ses fils n’étaient pas «jasants» puisque cette question de ligne séparative le préoccupait beaucoup ». Le bornage sans formalités, Automne 2012 Opération de bornage consistant en la re‐localisation des bornes Principe juridique Un bornage de concert est aussi officiel et s’impose tout autant aux parties et leurs successibles en titre qu’un bornage judiciaire mené contradictoirement. 93 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Pomerleau‐Fortin c. Chrétien 2004 (C.S., 2004‐07‐26), SOQUIJ AZ‐ 50264040 : 94 Pomerleau‐Fortin c. Chrétien 2006 QCCS 1650, par. 32 : Demanderesse demande l’annulation du 1er procès‐verbal de bornage Demanderesse demande l’annulation du 1er p.‐v. de bornage autres prétentions que celles de son défunt • ne peut se limiter à avoir d d’autres mari; • doit faire une preuve permettant de conclure à l’inexistence en droit, pour cause de nullité absolue, du p.‐v. b.; • doit prouver que l’a.‐g. a erré ou commis une faute professionnelle dans le procédé de bornage en ne respectant pas : – obligations; – procédure ; – règles (Loi sur les arpenteurs‐géomètres) dont celle de respecter la volonté des parties et de reproduire fidèlement leur accord. Le bornage sans formalités, Automne 2012 92 « […] il apparaît que Monsieur Fortin n’a pas demandé à l’arpenteur […] de faire de recherches. Il voulait que soit fixée une ligne droite correspondant à son occupation des lieux au moindre coût. C’est exactement ce qu’il a eu. Les vieux plans n’étaient pas pour lui une considération essentielle qui l’aurait incité à signer ou ne pas signer le procès‐verbal […] ». 95 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 18 sur 86 96 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Pomerleau‐Fortin c. Chrétien 2006 QCCS 1650 : Pomerleau‐Fortin c. Chrétien 2006 QCCS 1650, par. 39 et 41 : Demanderesse demande l’annulation du 1er procès‐verbal de bornage Demanderesse demande l’annulation du 1er procès‐verbal de bornage « La demanderesse n’a pas prouvé son allégation essentielle à l’effet que les bornes […] avaient été déplacées. Elle n’a pas prouvé non plus qu’une quelconque erreur déterminante aurait induit son défunt mari, Charles Fortin, à signer le procès‐verbal de l’arpenteur […] Dans ces circonstances et sous ces angles, son recours en bornage doit être maintenant déclaré mal fondé ». « […] la disparition de la borne Ⓐ paraît plutôt être le fait de son propre fils. Il serait, de l’avis du tribunal, injuste que le défendeur ait à supporter les frais d’un procès fondé sur les faits illégaux des gens de la demanderesse ». Le bornage sans formalités, Automne 2012 « […] il apparaît aussi que le demanderesse a été prévenue à plusieurs reprises des enjeux, des risques et des difficultés reliés à ses prétentions […] Dans les circonstances, il y a lieu de condamner la demanderesse à tous les dépens […] 11 983,08 $ […] 4 191,42 $ […] ». 97 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage 98 Leblanc c. Therrien 2008 QCCS 3794 : Leblanc c. Therrien 2008 QCCS 3794 : Le demandeur : Le demandeur témoigne : • présente une requête en nullité d d’un un procès procès‐verbal verbal de bornage • prétend que: – a.‐g. lui a fait des représentations incomplètes, erronées; – la ligne séparative réfère à la ligne cadastrale ; – la ligne d'occupation est plus que trentenaire et aurait dû constituer la ligne séparative du lot des parties. • avoir demandé à l’a.‐g. de constater l'ancienne ligne, ce qu’il a refusé car «elle est croche et tordue» ; • avoir mentionné son désaccord à l’a.‐g. sur la ligne que celui‐ci veut tirer; • avoir donné son assentiment à la ligne tracée par l’a.‐g. car "il n'avait pas le choix" à la suite des représentations qui lui avaient été faites; • n'avoir jamais entendu parler de prescription, ne connaissant même pas l'existence de ce terme. Le bornage sans formalités, Automne 2012 99 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Leblanc c. Therrien 2008 QCCS 3794 : Leblanc c. Therrien 2008 QCCS 3794 : L’a.‐g. : L’arpenteur‐géomètre : • soutient avoir expliqué au demandeur les règles de la prescription • lors de l’abornement : – le demandeur lui a mentionné qu'il n'y avait pas de marque d'occupation sur le terrain; – a recherché des marques d’occupation , n’en a pas trouvées; – a constaté une ligne d'occupation située dans la partie Sud du lot; Le bornage sans formalités, Automne 2012 100 • rencontre les parties pour signature; • explique son rapport ; • les gens présents sont consentants et acceptent la ligne qui leur est proposée. 101 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 19 sur 86 102 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Leblanc c. Therrien 2008 QCCS 3794 : Leblanc c. Therrien 2008 QCCS 3794, par. 55, 59 et 62 : Le fils du demandeur : Tribunal retient de la preuve que les règles de la prescription n'ont pas été expliquées au demandeur • l'existence l' i d'une d' ligne li différente diffé de d celle ll établie é bli par l'a.‐g. l' a été éé démontrée; • dépose des photographies, lesquelles démontrent l'ancienne ligne de séparation; é ti • lors du début des opérations d’abornement, demande à l’a.‐g. de venir constater la ligne plaquée, ce à quoi s'objecte l’a.‐g. ; • lors de l’abornement, il mentionne à l’a.‐g. que la ligne tracée n'a pas «d'allure» ; • il n'a été aucunement question de prescription en sa présence; • à la fin de la journée, l'a.‐g. constate la présence de certaines plaques et le note. Le bornage sans formalités, Automne 2012 • relativement à la notion de prescription, l'a.‐g. n'a certes pas eu le temps d'en discuter avec les parties puisque la rencontre, selon celles‐ci, n'a duré que quelques minutes; • le procès‐verbal de bornage ne fait nullement référence à la prescription. 103 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Leblanc c. Therrien 2008 QCCS 3794, par. 65 et 66 : Gauthier c. Ménard (C.S., 2002‐09‐13), SOQUIJ AZ‐50144359 : Tribunal retient de la preuve que les règles de la prescription n'ont pas été expliquées au demandeur • les circonstances démontrent que l'a.‐g., en n'expliquant pas aux parties les règles de la prescription, a manqué aux obligations qui lui incombent en vertu de la loi; • le consentement du demandeur au procès‐verbal de bornage doit être annulé puisqu'entaché d'erreur; • en conséquence, un arpenteur‐géomètre procédera au bornage des propriétés des parties, avec formalités. Le bornage sans formalités, Automne 2012 104 Le demandeur : • demande la radiation de ll'enregistrement enregistrement d d'un un procès‐verbal procès verbal d'abornement ; • plaide que : – il a retiré son consentement à un tel procès‐verbal; – l'arpenteur instrumentant avait été avisé de ce retrait avant cet enregistrement; – la ligne décrite au procès‐verbal n'est pas la ligne convenue entre les parties. 105 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Gauthier c. Ménard (C.S., 2002‐09‐13), SOQUIJ AZ‐50144359 : Gauthier c. Ménard (C.S., 2002‐09‐13), SOQUIJ AZ‐50144359 : 106 Chronologie des faits Chronologie des faits mise en demeure de borner; propriétaires conviennent du bornage et du choix de l'a.‐g.; l‘a.‐g. fait enquête et produit son rapport ; propriétaires conviennent par écrit de la ligne suggérée par l‘a.‐g. et l'enjoignent de poser les bornes en conséquence; • l‘a.‐g. pose les bornes et dresse le procès‐verbal; • requérant signe le plan annexé à ce procès‐verbal; • l’autre partie vend son lot à l'intimé ; • le requérant avise l‘a.‐g. qu'il retire son acceptation de l'abornement et lui demande de suspendre les travaux jusqu'à nouvel ordre; • l’ancien propriétaire signe le plan annexé au procès‐verbal ; • l'a.‐g. publie le procès‐verbal. • • • • Le bornage sans formalités, Automne 2012 107 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 20 sur 86 108 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Causes d’annulation d’un p.‐v. de bornage Gauthier c. Ménard (C.S., 2002‐09‐13), SOQUIJ AZ‐50144359, par. 8: Gauthier c. Ménard (C.S., 2002‐09‐13), SOQUIJ AZ‐50144359 : PRINCIPES JURIDIQUES SUR LE BORNAGE JUDICIAIRE • pose de bornes et procès‐verbal ≠ un contrat ; Tribunal estime que si le requérant veut : • pose de bornes et procès‐verbal = procédures d'exécution d'un jugement; • contexte douteux pour appliquer l'article 1390 C.c.Q. in fine qui permet, en matière contractuelle, à un offrant de retirer son offre tant que l'autre ne l'a pas acceptée; • l‘a.‐g. n'est pas tenu de poser des bornes en présence des parties doit le faire en présence de témoins. Le bornage sans formalités, Automne 2012 • remettre en cause la ligne sur laquelle les parties ont transigé → il doit alléguer et prouver quelque cause de nullité des contrats; • prétendre que la ligne marquée sur le terrain par l'a.‐g. ne correspond pas à celle convenue entre les parties → il doit en faire la preuve dans le cadre d'une requête visant à faire poser les bornes aux bons endroits. 109 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Contenu de la convention ‐ BSF Contenu de la convention ‐ BSF identification et signature des propriétaires; description des propriétés à borner; renonciation expresse aux formalités: mise en demeure (art. 787 du C.p.c.); avis aux parties (art. 419 du C.p.c.); p ) causes de récusation ((art. 234 C.p.c.); rapport d’expertise (art. 789 du C.p.c.); mention des raisons pour lesquelles les propriétaires désirent borner; mention de la position de la ligne séparative pour laquelle les propriétaires se sont mis d’accord pour l’abornement (idéalement annexer un plan); mandat à l’a.‐g. de poser les bornes suivant l’accord des parties; mandat à l’a.‐g. de réaliser une opération cadastrale de correction, s’il y a lieu (art. 2996 C.c.Q.); mandat à l’a.‐g. de rédiger et publier un procès‐verbal de bornage; engagement à signer le procès‐verbal de bornage et l’approbation du propriétaire pour l’opération de correction cadastrale. Le bornage sans formalités, Automne 2012 Les conventions de bornage devraient toujours traiter des causes de récusation : l’a.‐g. doit toujours vérifier les causes qui pourraient le récuser; toute cause de récusation doit être portée à la connaissance des parties qui peuvent la prendre en considération ou y renoncer; l’a.‐g. prudent et diligent mentionnera qu’il n’est l’objet d’aucune cause de récusation, le cas échéant; les parties renoncent à toutes causes de récusation, en connaissance de cause ! → consentement éclairé 111 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Contenu de la convention ‐ BSF Contenu de la convention ‐ BSF Les causes de récusation : l’article 234 (C.p.c.) Un juge peut être récusé, notamment: 1. S'il est conjoint ou parent ou allié jusqu'au degré de cousin germain inclusivement de l'une des p parties;; 3. S'il a déjà donné conseil sur le différend, ou s'il en a précédemment connu comme arbitre; s'il a agi comme avocat pour l'une des parties, ou s'il a exprimé son avis extrajudiciairement; S'il est directement intéressé dans un litige mû devant un tribunal où l'une des parties sera appelée à siéger comme juge; Le bornage sans formalités, Automne 2012 112 Les causes de récusation : l’article 234 (C.p.c.) Un juge peut être récusé, notamment: 2. S'il est lui‐même partie à un procès portant sur une question pareille à celle dont il s'agit dans la cause; 4. 110 113 5. S'il y a inimitié capitale entre lui et l'une des parties; ou s'il y a eu de sa part des d menaces, depuis d i l'instance l'i ou dans d les l six i mois i précédant é éd la l récusation é i proposée; 6. S'il est le représentant légal d'une partie au litige, son mandataire ou l'administrateur de ses biens, ou encore s'il est, à l'égard de l'une des parties, successible ou donataire; 7. S'il est membre de quelque association, société ou personne morale, ou s'il est syndic ou protecteur de quelque ordre ou communauté, partie au litige; Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 21 sur 86 114 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Contenu de la convention ‐ BSF Contenu de la convention ‐ BSF Cette convention doit : Les causes de récusation : l’article 234 (C.p.c.) Un juge peut être récusé, notamment: 8. S'il a quelque intérêt à favoriser l'une des parties; 9. S'il est parent ou allié de l'avocat ou de l'avocat‐conseil ou de l'associé de l'un ou de l'autre, soit en ligne directe, soit en ligne collatérale jusqu'au deuxième degré ou conjoint de celui‐ci; • être signée par tous les propriétaires concernés; • être signée par l’a.‐g. comme preuve d’acceptation du mandat. À cet effet, l’a.‐g. peut apporter son support pour la rédaction de la convention; • prévoir les modalités pour le paiement des honoraires de l’expert; frais d’abornement; frais d’opération cadastrale, le cas échéant. 10. S'il existe une crainte raisonnable que le juge puisse être partial. AUTORITÉ EN VERTU DE LAQUELLE L’A.‐G. EST MANDATÉ DE PROCÉDER AU BORNAGE NÉCESSITÉ D’UN CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ Le consentement des parties doit être formel et sans équivoque. Il est du devoir de l’a.‐g. de vérifier si une cause peut le récuser. Le bornage sans formalités, Automne 2012 115 Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Conclusion Conclusion • L’inscription en faux : – Est le recours approprié lorsque les formalités requises dans le cadre de la rédaction d’un procès‐verbal de bornage et sa publication n’ont pas été suivies; – Ne concerne pas le consentement intervenu entre les parties; – Un acte qui a perdu son caractère authentique demeure tout de même un contrat valable entre les parties. • Toujours prendre les mesures nécessaires afin que le mandat de procéder au BSF soit clair et explicite, c‐a‐d : • Le vice de consentement : – Est le recours approprié lorsque l’on veut remettre en cause le consentement intervenu entre les parties; – Peut exister même si l’acte est reconnu comme étant authentique. Le bornage sans formalités, Automne 2012 116 117 – Déclarer toutes causes de récusation vous concernant; – Expliquer aux parties que toutes les formalités requises normalement par la loi seront ignorées (y compris le rapport) et les conséquences qui en découlent (Ex. : prescription acquisitive); – Vérifier que les parties ont véritablement une entente ferme sur la position d’une limite et que leur consentement est éclairé; Le bornage sans formalités, Automne 2012 118 4. Prise de mandat 4. Prise de mandat Conclusion Conclusion • Toujours prendre les mesures nécessaires afin que le mandat de procéder au BSF soit clair et explicite, c‐a‐d : Renseignements clairs, précis, complets ↓ Consentement clair, précis, éclairé → écrit et signé ↓ Devrait porter → Abornement (position de la ligne) Devrait traiter → Effets de la prescription, le cas échéant – Bien p préciser q que votre travail ne consiste q qu’à sécuriser ou exécuter une entente par la rédaction d’un acte authentique et non de formuler une opinion sur la position de la limite; – Les informer de l’éventuelle nécessité de faire reconnaître leur droit de propriété avant la signature du p.‐v. de bornage, le cas échéant (transaction déguisée). Le bornage sans formalités, Automne 2012 119 ↓ Peut éviter la nullité du contrat pour vice de consentement → nécessité d’une convention signée Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 22 sur 86 120 Période d’échange avec les participants Exemple d d’acte acte de consentement de consentement au bornage sans formalités (abornement) Le bornage sans formalités, Automne 2012 121 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Plan de la formation 122 5. Analyse foncière 1. Statut juridique d’une limite de propriété • Même si les propriétaires possèdent un commun accord de volonté sur une limite, cela ne dispense pas l’arpenteur‐ géomètre de procéder à une analyse foncière. 2. Portée du piquetage 3. Portée du bornage sans formalités • L’analyse foncière doit permettre de : 4. Prise de mandat 5. Analyse foncière – Positionner l’emprise des chemins publics, le cas échéant; – Positionner les limites environnantes afin de les indiquer sur le plan et éventuellement détecter des points de rattachement fixes; – Déterminer s’il s’agit d’une ligne certaine et déterminée; – Déterminer s’il s’agit d’une transaction déguisée. 6. Abornement et procès‐verbal de bornage 7. Authenticité et procès‐verbal de bornage 8. Conclusion Le bornage sans formalités, Automne 2012 123 Le bornage sans formalités, Automne 2012 124 5. Analyse foncière 5. Analyse foncière Caractéristiques d’une limite certaine et déterminée Caractéristiques d’une limite certaine et déterminée • Émane d’un morcellement effectué par un auteur commun; • Est indiquée par des objets physiques (ou tangibles) apparents et fixes (Ex. : marques d’occupation, bâtiments, etc.); [Fortunat LORD, 1939, Termes et Bornes, Éditions Wilson et Lafleur, Montréal, p. 108, cité dans Michaud c. Thériault, 2002 SOQUIJ AZ‐50120562 (C.S.) par. 22; Marie‐Louis BEAULIEU, 1961, Le bornage, l’instance et l’expertise, la possession et les actions possessoires, Le Soleil Limitée, Québec, p. 69; Ayers Realties Co. Ltd c. Gilbert E. Arnold [1974], C.S. 281; Manuel de l’arpenteur‐géomètre, 1930, Corporation des Arpenteurs‐ géomètres de la province de Québec, Québec, p. 175; Gérard RAYMOND, Grégoire GIRARD et André LAFERRIÈRE, 1993, Précis de droit de l’arpentage au Québec, Ordre des arpenteurs‐géomètres du Québec, Québec, p. 170] Le bornage sans formalités, Automne 2012 [Vincent‐Chagnon c. Letendre, [1997] R.D.I. 421 (C.S.); Tétrault c. Paquette [1891] R.L. 62; Perreault c. St‐Georges [1952] B.R. 763, St‐Félicien c. Girard [1980] T.E. 131; Duchesneau c. Shefford c Shefford Valley, [1997] R.D.I. 26 à 28 (C.A.); Mac Farlane Valley [1997] R D I 26 à 28 (C A ) Mac Farlane c. Slaby, [2004] c Slaby [2004] SOQUIJ AZ‐50217217 (C.A.) par. 34; Lucie LAFLAMME, Marie GALARNEAU, Pierre DUCHAINE, L’examen des titres immobiliers, 3ème éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2009, p. 135] • A été établie par un arpenteur‐géomètre ou autres (Ex. : ingénieur) et peut être reconstituée à partir des documents ou vestiges laissés par lui (corrélation mathématique). 125 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 23 sur 86 126 Ligne bornée 5. Analyse foncière Exemples de limites certaines et déterminées Exemples de lignes certaines et p g déterminées En rafale Le bornage sans formalités, Automne 2012 127 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Ligne bornée 128 Vieux arpentages Le bornage sans formalités, Automne 2012 129 Le bornage sans formalités, Automne 2012 130 Le bornage sans formalités, Automne 2012 131 Le bornage sans formalités, Automne 2012 132 Page 24 sur 86 La belle époque …. Le bornage sans formalités, Automne 2012 133 Le bornage sans formalités, Automne 2012 134 Vieille subdivision avec allouance Rattachement précis à un objet fixe Le bornage sans formalités, Automne 2012 135 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Rattachement issu de l’arpentage p g primitif Poteau d’arpentage primitif Le bornage sans formalités, Automne 2012 136 137 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 25 sur 86 138 Rattachement à un objet tangible Le bornage sans formalités, Automne 2012 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Lignes de lots originaires 139 141 Le bornage sans formalités, Automne 2012 140 Le bornage sans formalités, Automne 2012 142 5. Analyse foncière Conclusion • Il est essentiel que l’arpenteur‐géomètre puisse « qualifier » la limite faisant l’objet du bornage afin de détecter la présence éventuelle d’une transaction déguisée; • Une transaction i déguisée dé i é nécessite é i un acte notarié ié ou un jugement pour confirmer le transfert du droit de propriété; • L’a.‐g. est tenu à son obligation de conseil quant aux conséquences pour un propriétaire de signer l’entente ou le p.‐v. de bornage (non conformité aux règlements municipaux, vue illégale, empiètements, etc.). Plan préparé pour le compte du promoteur Le bornage sans formalités, Automne 2012 143 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 26 sur 86 144 Plan de la formation 6. Abornement et p.‐v. de bornage 1. Statut juridique d’une limite de propriété « Les voisins veulent faire consacrer leurs frontières. Ils les indiquent à un arpenteur et lui demandent de les marquer de signes invariables. Celui‐ci s’appliquera donc à les aborner conformément à la loi et d d’en en dresser procès‐verbal. procès verbal Il n n’yy a en effet de vrai bornage que fonction d’un écrit qui le constate, écrit signé des parties et de l’arpenteur lui‐même. Cet écrit devra être assez explicite pour qu’on puisse, après disparition des bornes, ce qu’à Dieu ne plaise, localiser l’endroit où elles ont été placées ». 2. Portée du piquetage 3. Portée du bornage sans formalités 4. Prise de mandat 5. Analyse foncière 6. Abornement et procès‐verbal de bornage 7. Authenticité et procès‐verbal de bornage [Fortunat LORD, Termes et bornes, Wilson & Lafleur, Montréal, 1939, p. 98] 8. Conclusion Le bornage sans formalités, Automne 2012 145 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Définition et particularités « L’abornement constitue le principal effet du bornage, soit fixer d’une manière définitive et irrévocable, les limites des propriétés. L’opération doit être exécutée de façon telle que le jugement ait son effet à chaque jour, jour i.e. i e que les signes apparents (bornes) qui le révèlent, aient un caractère de pérennité ». « Les bornes sont des marques naturelles ou artificielles indiquant la ligne séparative de deux héritages contigus. Les bornes peuvent être immobiles, tels les rochers et les arbres, ou mobiles, telles les pierres, monuments ou autres objets susceptibles d’être déplacés ». [Gérard RAYMOND, Grégoire GIRARD et André LAFERRIÈRE, 1993, Précis de droit de l’arpentage au Québec, Ordre des arpenteurs‐géomètres du Québec, Québec, p. 226] Autrefois, la borne était de pierres, de fonte ou de fer. Aujourd’hui, la borne est définie au Règlement sur les repères et le bornes. [Paul LACHANCE, Le bornage, 3e éd., Librairie des Presses de l’Université Laval, Québec, 1981, p. ???] Le bornage sans formalités, Automne 2012 [Règlement sur les repères et les bornes, Loi sur les arpenteurs‐géomètres, L.R.Q., c. A‐ 23, a. 13, Code des professions, L.R.Q., c. C‐26] 147 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Abornement ‐ Cadre légal Abornement ‐ Cadre légal Art. 51, Loi sur les arpenteurs‐géomètres : Art. 51, Loi sur les arpenteurs‐géomètres : 1. L'arpenteur‐géomètre, lors de l'opération d'abornement consentie par les parties ou ordonnée par le tribunal, doit poser une ou plusieurs bornes pour marquer la limite des terrains ou des propriétés qu qu'ilil arpente ou indiquer la direction d'une ligne de division. 4. 2. La forme, la dimension et la nature des bornes posées par l'arpenteur‐ géomètre sont établies par règlement du Bureau. 3. Quiconque, autre qu'un arpenteur‐géomètre, pose une borne visée au paragraphe 2 commet une infraction et est passible des peines prévues à l'article 188 du Code des professions. Le bornage sans formalités, Automne 2012 146 149 Là où, en raison des circonstances locales, il est impossible de poser une borne conformément aux paragraphes 1 et 2, l'arpenteur‐géomètre mentionne ce fait dans son procès‐verbal; il fixe les limites et décrit ses opérations en désignant les rues, propriétés voisines et autres objets fixes de manière que tout autre arpenteur‐géomètre puisse à l'aide de tel procès‐ verbal, répéter les opérations et constater les limites, points, lignes et autres particularités; il peut aussi fixer les limites et décrire ses opérations par rapport à un système local de coordonnées rectangulaires détaillées au procès‐verbal. Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 27 sur 86 148 150 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Abornement • En présence des parties ? – pas nécessairement – doit se faire devant témoins Abornement ((différents des aides,, voir article de Anne Picher,, « Le bornage g : les aides techniques peuvent‐ils être témoins ? », dans la revue Géomatique) • Lors de la pose des bornes, les parties ne doivent pas intervenir : – en apportant des éléments nouveaux; – en soulevant des objections de fait ou de principe; – l’abornement provient d’une convention dûment signée. Le bornage sans formalités, Automne 2012 151 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Abornement Retrait d’une borne – Cadre légal 152 Art. 54, Loi sur les arpenteurs‐géomètres : • Lors de la pose des bornes, les parties peuvent poser des questions et obtenir des réponses sur : • la localisation des bornes; • le rattachement des bornes à des structures permanentes; • les opérations effectuées pour la géoréférence des bornes; • Lors de la pose des bornes, l’a.‐g. doit rattacher les bornes à des ouvrages permanents ou à un système de coordonnées ou idéalement les deux : il faut assurer un caractère de permanence. Le bornage sans formalités, Automne 2012 « Quiconque, volontairement et illégalement, efface, dérange ou déplace une borne, borne un monument géodésique, géodésique un poteau, poteau un repère ou une autre marque, posé ou implanté par une arpenteur‐ géomètre dans l'exécution de ses fonctions commet une infraction et est passible des peines prévues à l'article 188 du Code des professions ». 153 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Retrait d’une borne – Cadre légal Abornement Code criminel : 154 Art. 52, Loi sur les arpenteurs‐géomètres : • Art. 442. – « Est coupable d’une infraction […] quiconque volontairement abat, maquille, maquille change ou enlève une chose plantée ou posée comme ligne de démarcation, ou partie de la ligne de démarcation de terrains ». 1. L'arpenteur‐géomètre procédant à un bornage est tenu, lorsqu'il a terminé son opération, d'en dresser un procès‐verbal y déclarant sous peine de nullité: • Art. 443. – « Est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans quiconque volontairement abat, maquille, change ou enlève […] une borne licitement placée par un arpenteur pour marquer une limite, ou un angle d’une concession, d’un rang, d’un lot ou d’un lopin de terre ». Le bornage sans formalités, Automne 2012 155 a) le district judiciaire où sont situés les immeubles bornés; b) la date où les opérations d'abornement se sont effectuées; c) le nom des parties au bornage, leur qualité et leur résidence; d) son nom, son droit d'exercer la profession d'arpenteur‐géomètre et l'adresse de son étude; Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 28 sur 86 156 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Contenu du p.‐v. de bornage – cadre légal Contenu du p.‐v. de bornage – cadre légal Art. 52, Loi sur les arpenteurs‐géomètres : Art. 52, Loi sur les arpenteurs‐géomètres : 1. L'arpenteur‐géomètre procédant à un bornage est tenu, lorsqu'il a terminé son opération, d'en dresser un procès‐verbal y déclarant sous peine de nullité: 1. L'arpenteur‐géomètre procédant à un bornage est tenu, lorsqu'il a terminé son opération, d'en dresser un procès‐verbal y déclarant sous peine de nullité: j) les renseignements g de nature à faire trouver et constater l'identité des bornes qu'il a posées et les lignes qu'il a établies; e) les titres et documents qu'il a examinés; f) en vertu de quelle autorité il a procédé à la pose des bornes; (consentement à l’abornement) g) la présence des parties aux opérations, ou de leurs représentants autorisés, ou en leur absence, le nom et la qualité des témoins qui ont assisté à la pose des bornes; h) les opérations qu'il a effectuées, incluant les opérations de rattachement; i) le nom des aides, avec mention de leur assermentation, s'il y a lieu, de leur âge et de leur domicile; Le bornage sans formalités, Automne 2012 k) la date à laquelle il dresse ce procès‐verbal, la date et l'endroit de la signature des parties, s'il y a lieu, ainsi que le numéro qu'il donne à sa minute. 157 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Contenu du p.‐v. de bornage – cadre légal Contenu du p.‐v. de bornage Art. 52, Loi sur les arpenteurs‐géomètres : 2. L'arpenteur‐géomètre ne peut faire d'interligne, ni effacer dans la minute ou dans les copies du procès‐verbal. • En plus des éléments de l’article 52 de la Loi sur les arpenteurs‐ géomètres, il faut ajouter : – La mention à l’effet que les propriétaires ont renoncé aux formalités imposées par le C.p.c. – La de bornée L reconnaissance i d la l ligne li b é par les l propriétaires ié i : « les parties acceptent que la ligne passant par les points X et Y ainsi établie est, et restera, pour toujours la ligne de division commune, permanente et irrévocable entre leurs propriétés respectives ». – Les mentions de l’article 2989 C.c.Q. : « le présent procès‐verbal de bornage traduit la volonté exprimée par les parties ». – Les mentions de l’article 2996 C.c.Q. : la concordance au cadastre. Le nombre de mots rayés et de renvois à la marge est mentionné dans la minute et ces mentions sont initialées par l'arpenteur‐géomètre et les personnes qui signent le procès‐verbal. Sur les copies, les mots rayés et les renvois doivent être initialés par l'arpenteur‐géomètre sous peine de nullité. Le bornage sans formalités, Automne 2012 159 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Contenu du p.‐v. de bornage – cadre légal Contenu du p.‐v. de bornage – cadre légal Code civil du Québec (C.c.Q) Loi sur l'application de la réforme du Code civil Extraits de l’article 155, pour l’application de l’article 2996 C.c.Q. : la concordance avec le cadastre Concordance entre la ligne bornée et le cadastre : article 2996 2996. Le procès‐verbal de bornage est accompagné du plan qui s'y rapporte. Le cas échéant, é hé t le l procès‐verbal è b l estt présenté é té avec la l réquisition é i iti d'inscription d'i i ti du d jugement qui l'homologue. Il doit mentionner expressément que la limite entre les propriétés bornées coïncide avec la limite cadastrale des lots qui y sont visés. (dans tous les cas, art. 155 L.A.R.C.c.Q.) À défaut de cette mention, l'inscription du procès‐verbal sur le registre foncier doit être refusée jusqu'à ce qu'une modification du plan soit indiquée sur le registre foncier et qu'un avis de la modification relatif aux lots visés soit inscrit sur ce registre. Le bornage sans formalités, Automne 2012 158 160 155. Tant que le territoire dans lequel un immeuble est situé n'a pas fait l'objet d'une rénovation cadastrale, cadastrale les dispositions du livre neuvième du nouveau code doivent être considérées avec les réserves exprimées ci‐après relativement à l'immeuble: 1° le deuxième alinéa de l'article 2996, le premier alinéa de l'article 3030, le dernier alinéa de l'article 3043 et l'article 3054 ne reçoivent pas application […] 161 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 29 sur 86 162 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Contenu du plan annexé au p.‐v. de bornage Régularisations ‐ Effets du bornage • L’identification des immeubles (pays, province, district judiciaire, nom du Le bornage est déclaratif de propriété, il n’est pas attributif ou translatif de propriété. Ce dernier : • précise, complète et bonifie les titres; • est définitif et irrévocable;; • fait preuve de la contenance des propriétés; • ajoute au titre de propriété et le perfectionne; • constitue un titre réciproque qui lie les parties entre elles et devant les tiers (contrat) : il est rattaché à l’immeuble de par sa publication; • constate la délimitation légale des immeubles. cadastre, numéros des lots, circonscription foncière, municipalité, date, minute); • L’identification des propriétaires et leur signature (date et lieu); • Les rattachements des bornes à des ouvrages permanents; • La description des bornes; • Les mesures et gisements des propriétés bornées ou entre les bornes; • La mention que le plan fait partie intégrante du procès‐verbal de bornage. Le bornage sans formalités, Automne 2012 163 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Régularisations ‐ Effets du bornage Régularisations • Correction cadastrale; • Requête pour une reconnaissance judiciaire du droit de propriété → obtention d’un titre via un jugement attributif ou déclaratif du droit de propriété; • Transaction pour régulariser un empiétement ou un échange; • Servitude pour régulariser une vue illégale; • Dérogations mineures pour le non respect de la réglementation municipale : • Si le bornage a pour effet de déclarer propriétaire, le possesseur au‐delà de son titre, il devra alors obtenir un droit de propriété, par le biais d’une demande en justice (jugement déclaratif dé l tif ou acquisitif) i itif) ou par contrat t t sii le l climat li t s’y ’ prête. êt • Si le bornage a pour effet de déclarer propriétaire, le possesseur d’un lot pour lequel il a un titre (incertain), le bornage précise et clarifie le titre, il ne serait pas nécessaire d’obtenir un droit de propriété, par le biais d’une demande en justice (jugement déclaratif ou acquisitif). Le bornage sans formalités, Automne 2012 164 – Construction – Lotissement 165 Attention de ne pas se prononcer sur les droits acquis Le bornage sans formalités, Automne 2012 166 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Régularisations ‐ Correction cadastrale (art. 2996 C.c.Q.) Régularisations ‐ Correction cadastrale (art. 2996 C.c.Q.) – Correction ou remplacement cadastral ? • Correction cadastrale ≠ Remplacement cadastral; • Correction d’une incertitude ≠ Cession ou un échange maquillé q p par un bornage; g ; • Correction cadastrale est acceptée si le rapport de modification cadastrale est complet en soi → inclure au rapport de modification cadastrale les raisons du bornage; • Si le bornage camoufle un échange de terrain ou une cession, la correction cadastrale sera refusée → réaliser un remplacement cadastral et le mode d’acquisition est alors le contrat qui sera réalisé avant le bornage. Le bornage sans formalités, Automne 2012 « Toutefois, si le bornage établit une limite qui n’est pas conforme avec la limite cadastrale des lots visés, ce fait doit être noté. Et pour donner effet à un tel procès‐verbal de bornage, il faudra demander d’abord la correction du d cadastre ». (Lessnick c. Bastien, 2010 QCCS 192) délai raisonnable entre la correction cadastrale et la publication du procès‐verbal de bornage; ne pas déposer la correction cadastrale après la publication du procès‐verbal de bornage, cette façon de faire entraîne une fausse déclaration dans le procès verbal de bornage. 167 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 30 sur 86 168 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Régularisations ‐ Correction cadastrale (art. 2996 C.c.Q.) Régularisations ‐ Correction cadastrale (art. 2996 C.c.Q.) 1. Prévalidation de l’opération de correction cadastrale (MRN) 2. Signature de l’ASP par les propriétaires 3. 3 Signature du p.‐v. b. par les Signature du p v b par les propriétaires et clôture de la minute 4. Mise en vigueur de la correction cadastrale 5. Préparation de l’avis (art. 2996) 6. Assermentation 7. Publication de l’avis et du procès‐ verbal de bornage 2996 C.c.Q. […] Il doit mentionner expressément que la limite entre les propriétés bornées coïncide avec la limite cadastrale des lots qui y sont visés. À défaut de cette mention, l'inscription du procès‐verbal sur le registre foncier doit être refusée jusqu'à ce qu'une modification du plan soit indiquée sur le registre foncier et qu'un avis de la modification relatif aux lots visés soit inscrit sur ce registre. Le bornage sans formalités, Automne 2012 169 1. Prévalidation de l’opération de correction cadastrale (MRN) 2. Signature de l’ASP par les propriétaires 3. 3 Mise en vigueur en vigueur de la de la correction cadastrale 4. Signature du p.‐v. b. par les propriétaires et clôture de la minute 5. Publication du procès‐verbal de bornage Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Régularisations ‐ Avis visé par 2996 C.c.Q. Régularisations ‐ Avis visé par 2996 C.c.Q. 3 formes d’attestation : 170 3 formes d’attestation : 2988 C.c.Q. Par un notaire (aviss au (a aux propriétaires p op éta es de de prévoir p é o les frais) es a s) 2991 C.c.Q. Par un notaire ou un avocat (a (aviss au aux propriétaires p op éta es de de prévoir p é o les frais) es a s) « Le notaire qui reçoit un acte donnant lieu à l'inscription ou à la suppression d'un droit sur le registre foncier, ou à la réduction d'une inscription, atteste, par sa seule signature, qu'il a vérifié l'identité, la qualité et la capacité des parties, et que le document traduit la volonté exprimée par elles ». Le bornage sans formalités, Automne 2012 « L'acte sous seing privé donnant lieu à l'inscription ou à la suppression d'un droit sur le registre foncier, ou à la réduction d'une inscription, doit indiquer la date et le lieu où il a été dressé; il y est joint l'attestation par un notaire ou un avocat qu'il a vérifié l'identité, la qualité et la capacité des parties, la validité de l'acte quant à sa forme et que le document traduit la volonté exprimée par les parties ». 171 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Régularisations ‐ Avis visé par 2996 C.c.Q. Régularisations – Commissaire à l’assermentation 3 formes d’attestation : 2995 C.c.Q. Par un commissaire à l’assermentation (avis aux propriétaires de prévoir les frais) « Aucune attestation de vérification n'est requise pour l'inscription sur le registre des droits personnels et réels mobiliers. Pour l'inscription sur le registre foncier des déclarations de résidence familiale, des baux immobiliers ou des avis prévus par la loi, à l'exception des avis requis pour l'inscription d'une hypothèque légale ou mobilière, ou de l'avis cadastral d'inscription d'un droit, les documents présentés n'ont pas à être attestés par un notaire ou un avocat, mais par deux témoins, dont l'un sous serment ». Art. 222. Les commissaires […] ne peuvent exiger un honoraire de plus de 5 $ pour recevoir une déposition sous serment. Le bornage sans formalités, Automne 2012 172 Loi sur les tribunaux judiciaires, L.R.Q., c. T‐16 : 214. Le ministre de la Justice peut, par commission sous son sceau, nommer autant de personnes qu'il le juge nécessaire, commissaires p pour faire p prêter le serment dans tout le Q Québec. […] Un commissaire nommé en vertu du présent article porte le titre de «Commissaire à l'assermentation pour le Québec (ou, suivant le cas, pour le Québec et pour l'extérieur du Québec)». 217. Le ministre de la Justice tient un registre des commissaires nommés en vertu de chacun des articles 214 et 215. 173 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 31 sur 86 174 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Régularisations – Commissaire à l’assermentation Régularisations – Commissaire à l’assermentation Loi sur les tribunaux judiciaires, L.R.Q., c. T‐16 : Loi sur les tribunaux judiciaires, L.R.Q., c. T‐16 : 218. Les commissaires nommés en vertu de l'article 214 ou 215 peuvent faire prêter le serment dans tous les cas où le serment est requis ou permis par les lois du Québec et, en particulier, ils peuvent faire prêter le serment dans tous les cas où un juge de paix peut le faire. La déposition reçue sous serment par un de ces commissaires a la même validité que si elle était reçue cour tenante. Cependant, ces commissaires ne peuvent faire prêter un serment d'office, sauf dans les cas où la loi permet que ce serment soit prêté devant un commissaire à l'assermentation ou devant un juge de paix. Le bornage sans formalités, Automne 2012 221. Les commissaires nommés en vertu des articles 214 et 215 et les personnes mentionnées aux articles 219 et 220 ne peuvent recevoir i la l déposition dé i i sous serment de d leurs l père è et mère, è leurs l frères et soeurs, leur conjoint et leurs enfants, ni celle d'une partie qu'ils représentent dans une cause ou dans une procédure non contentieuse , excepté, pour les notaires, les cas où la loi les y autorise. L’arpenteur‐géomètre ne peut donc pas faire prêter serment dans le cadre de l’avis exigé par l’article 2996 C.c.Q. 175 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Régularisations – Commissaire à l’assermentation Régularisations Art. 50, Loi sur les arpenteurs‐géomètres : 176 Prévoir, informer, aviser verbalement et par écrit « L'arpenteur‐géomètre peut interroger sous serment toute personne qu'il des ou en 'il croit i en état é de d donner d d renseignements i possession d'écrits, plans ou documents concernant les bornes ou limites d'un terrain qu'il est chargé d'arpenter ». L’article n’indique pas qu’il peut faire prêter serment … • Malgré la souplesse d’un bornage sans formalités, le rôle d’un arpenteur arpenteur‐géomètre géomètre n n’est est pas celui d d’un un simple exécutant; • Avant de recommander un bornage amiable sans formalités, l’arpenteur doit s’assurer que ce processus se fait dans l’intérêt des clients, en l’occurrence les propriétaires des lots visés par cette démarche. [Arpenteurs‐géomètres (Ordre professionnel des) c. Lavoie, 2009 QCTP 1 Tribunal des professions] Le bornage sans formalités, Automne 2012 177 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Régularisations Régularisations Prévoir, informer, aviser verbalement et par écrit • Le rôle de l’arpenteur‐géomètre, même dans le cadre d’un bornage g amiable sans formalités,, est celui d’un expert p commun qui doit être objectif et impartial; • L’arpenteur‐géomètre doit chercher à avoir une connaissance complète des faits avant de donner un avis ou un conseil (art. 3.02.05 Code de déontologie) [Arpenteurs‐géomètres (Ordre professionnel des) c. Lavoie, 2009 QCTP 1 Tribunal des professions] Le bornage sans formalités, Automne 2012 179 Prévoir, informer, aviser verbalement et par écrit, dès la prise du mandat (inclure une mention à cet effet dans le consentement à l’abornement); • correction cadastrale ou remplacement cadastral; • actes notariés que les propriétaires doivent requérir (cession, échange, servitude, etc.); • dérogation mineure ou reconnaissance de droits acquis que les propriétaires doivent requérir auprès de l’autorité compétente (municipalité, CPTAQ, etc.). Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 32 sur 86 178 180 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Régularisations Régularisations Est‐il impossible de prévoir ces régularisations au moment de la prise du mandat ou d’inclure formellement dans le consentement à l’abornement ? Article 3.02.02, Code de déontologie de l’arpenteur‐géomètre, (L.R.Q. c. A‐23, a. 4) « L'arpenteur‐géomètre doit éviter toute fausse représentation quant à son niveau de compétence ou quant à l'efficacité de ses propres services, de ceux généralement assurés par les membres de sa profession ou, le cas échéant, de ceux généralement assurés par les personnes qui exercent leurs activités au sein de la même société que lui. Si le bien du client l'exige, il doit consulter un confrère, un membre d'un autre ordre professionnel ou une autre personne compétente, ou diriger le client vers l'une de ces personnes. Cependant, si une consultation implique des déboursés, il doit au préalable obtenir l'autorisation de son client. Au moment du constat, communiquer verbalement avec les propriétaires et par écrit : – confirmer les échanges verbaux « tel que discuté le …»; – diriger les propriétaires vers les autorités compétentes … Article 3.02.02, Code de déontologie de l’arpenteur‐géomètre, (L.R.Q. c. A‐23, a. 4) Le bornage sans formalités, Automne 2012 181 Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage 6. Abornement et p.‐v. de bornage Régularisations Conclusion 182 • Un bornage sans formalités court le risque : – de cacher une transaction entre vifs (vente déguisée); – du désistement des propriétaires en cours de réalisation; – du refus des propriétaires de signer le procès‐verbal de bornage; Le cas échéant, ce type de bornage n’a aucune reconnaissance judiciaire devant le tribunal, parce qu’il est réalisé sans formalités : tout est à recommencer pour les propriétaires. Cet aboutissement se traduit régulièrement, pour l’a‐g, par la perte de ses honoraires et parfois, de sa notoriété et il engage sa responsabilité. Prudence en matière de droits acquis ou d’obtention de dérogation mineure, l’arpenteur‐géomètre: • est un acteur qui applique concrètement les normes réglementaires sur le terrain; • est parfois pris entre l’intérêt public et l’intérêt privé, confronté à différentes interprétations quant à l’application de la réglementation; • n’a pas les compétences pour se prononcer sur cette question. Le bornage sans formalités, Automne 2012 • 183 Pour ces raisons, le bornage sans formalités doit être utilisé avec précaution et dans des occasions bien spécifiques. Le bornage sans formalités, Automne 2012 6. Abornement et p.‐v. de bornage Conclusion • Le contenu minimal du procès‐verbal de bornage est fixé par la loi (art. 52, Loi sur les arpenteurs‐géomètres); 184 Période d’échange avec les participants • À ce contenu minimal, l’a.‐g. doit y ajouter tous les éléments pertinents i et spécifiques é ifi au mandat d quii lui l i est confié; fié • L’arpenteur‐géomètre doit prendre les moyens nécessaires pour assurer la pérennité de la ligne bornée; • Le respect de l’art. 2996 C.c.Q. ainsi que des formalités inhérentes à la préparation du procès‐verbal de bornage requiert une séquence précise des opérations. Le bornage sans formalités, Automne 2012 185 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 33 sur 86 186 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Plan de la formation Rôle d’officier public ‐ Définitions 1. Statut juridique d’une limite de propriété Aucune définition officielle dans la Loi • Officier : « Personne qui occupe une charge public ». 2. Portée du piquetage 3. Portée du bornage sans formalités 4. Prise de mandat • Officier public : « Personne à qui l’État a conféré une charge publique et qui a le pouvoir d’authentifier les actes qu’elle pose en cette qualité ». 5. Analyse foncière 6. Abornement et procès‐verbal de bornage 7. Authenticité et procès‐verbal de bornage [Hubert REID, Dictionnaire de droit québécois et canadien, 2e éd., Éditions Wilson & Lafleur, Montréal, 2001, p. 392 et 393.] 8. Conclusion Le bornage sans formalités, Automne 2012 187 Le bornage sans formalités, Automne 2012 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Rôle d’officier public Rôle d’officier public « Certains professionnels sont, de par leurs statuts, officiers publics : ainsi l’arpenteur‐géomètre et le notaire. Ceci signifie que parties de leurs fonctions consistent à remplir un devoir servant l’intérêt public g et dont les exigences sont nécessaires p pour le bon fonctionnement de la société. Ce caractère spécial attaché à leurs devoirs rend la possibilité qu’ils auraient de s’exonérer de leurs obligations qui en découlent, totalement inconciliables avec la bonne exécution de leurs fonctions ». [Lazar SARNA, Traité de la clause de non‐responsabilité, Éditions R. de Boo, 1975, p. 186, cité par François VANDENBROEK, L’arpenteur‐géomètre et son Code de déontologie, Éditions Jurimega, Trois‐Rivières, 1996, p. 123.] Le bornage sans formalités, Automne 2012 188 « L’arpenteur‐géomètre est un rouage inévitable intégré à la théorie de la propriété foncière et de sa sécurité. C’est pour cela que nous [[les arpenteurs‐géomètres] p g ]p possédons le titre d’officier p public. Nous sommes philosophiquement et légalement impliqués dans les rouages d’accès naturel à la propriété foncière ». [Ordre des arpenteurs‐géomètres du Québec, Rapport des comités 1993‐1994, Québec, 1994, p. 4, cité dans François VANDENBROEK, L’arpenteur‐géomètre et son Code de déontologie, Éditions Jurimega, Trois‐Rivières, 1996, p. 69 et 70.] 189 Le bornage sans formalités, Automne 2012 190 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Rôle d’officier public Rôle d’officier public « De plus, l’arpenteur‐géomètre est un officier public, impliquant d’autant plus cette nécessité de considérer la protection du public comme élément primordial à respecter dans le cadre de ses activités professionnelles. professionnelles Certains documents émanant de lui auront valeur d’acte authentique ». • L'officier public est un professionnel à qui le législateur confie en même temps une mission de service public et de représentation des intérêts privés. • Reçoit des actes auxquels les parties entendent conférer un caractère d'authenticité. • Le document préparé par un professionnel agissant comme officier public fera preuve à l'égard de tous, de l'acte qu'il renferme, des déclarations des parties et des faits que le professionnel avait le devoir de constater ou d'inscrire. [François VANDENBROEK, L’arpenteur‐géomètre et son Code de déontologie, Éditions Jurimega, Trois‐Rivières, 1996, p. 71.] [Site internet, Scripta Legal, Lexique juridique, en ligne [14‐05‐2012], http://www.scriptalegal.com/ Lexique/id/273.html] Le bornage sans formalités, Automne 2012 191 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 34 sur 86 192 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Définitions et conditions Art. 2813 C.c.Q. : « L'acte authentique est celui qui a été reçu ou attesté par un officier public compétent selon les lois du Québec ou du Canada, q p par la loi ». avec les formalités requises • Acte authentique : – « Écrit qui a été reçu ou attesté par un officier public compétent selon les lois du pays, avec les formalités requises par la loi ». Art. 2814 C.c.Q. : « Sont authentiques, notamment les documents suivants, s'ils respectent les exigences de la loi: […] 6° L'acte notarié; 7° Le procès‐verbal de bornage ». Le bornage sans formalités, Automne 2012 [Hubert REID, Dictionnaire de droit québécois et canadien, 2e éd., Wilson & Lafleur, Montréal, 2001, p. 67] 193 Le bornage sans formalités, Automne 2012 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Définitions et conditions Définitions et conditions • Conditions : 194 • Acte authentique privé : – « Les conditions nécessaires pour qu’un acte soit authentique, sont l’existence, la compétence et la capacité d’un officier public, ainsi que l’accomplissement par ce dernier des formalités impératives prescrites par la loi ». « Le notaire et l’arpenteur‐géomètre, en leur qualité d’officiers publics, ont le pouvoir de conférer un caractère authentique à un acte privé. Ainsi, l’acte notarié et le procès‐verbal de bornage sont authentiques ». [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 166] Le bornage sans formalités, Automne 2012 [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 166] 195 Le bornage sans formalités, Automne 2012 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 196 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Définitions et conditions Obligations juridiques • Art. 2818 C.c.Q. : – « Les énonciations, dans l'acte authentique, des faits que l'officier public avait mission de constater ou d'inscrire, font preuve à l'égard de tous ». • Procès‐verbal Procès verbal de bornage : – « Écrit dressé par un officier public dans lequel il décrit les actes qu’il a accomplis ou les faits qu’il a constatés dans l’exécution de ses fonctions ». « … même si ses honoraires sont payés par l’une des parties, il reste tenu à certaines obligations envers l’autre, notamment à l’obligation de conseil. Il a ainsi, lors de la conclusion d’un contrat entre deux parties, le devoir de renseigner chacune d’entre elles sur leurs droits et sur les conséquences que peut avoir la convention à intervenir ». [Hubert REID, Dictionnaire de droit québécois et canadien, 2e éd., Wilson & Lafleur, Montréal, 2001, p. 443] Le bornage sans formalités, Automne 2012 [Jean‐Louis BAUDOUIN et Patrice DESLAURIERS, La responsabilité civile, 5e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 1998, p. 920] 197 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 35 sur 86 198 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Obligations juridiques Obligations juridiques « … c’est une obligation de résultat à laquelle il s’engage relativement à l’authenticité de l’acte notarié. Il ne nous paraît pas, en effet, suffisant qu’il prenne les moyens raisonnables pour faire d’un acte, un acte authentique, sa fonction d’officier public entraînant ici un devoir de conformité ». « Le notaire doit également fournir aux parties toutes les explications requises sur la nature, les conditions, le contenu, les effets et les droits et obligations découlant de l’acte, en tenant compte toutefois de toutes les circonstances et principalement du propre degré d’expertise de ces personnes ». [Jean‐Louis BAUDOUIN et Patrice DESLAURIERS, La responsabilité civile, 5e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 1998, p. 920 et 921] [Jean‐Louis BAUDOUIN et Patrice DESLAURIERS, La responsabilité civile, 5e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 1998, p. 923 et 924] Le bornage sans formalités, Automne 2012 199 Le bornage sans formalités, Automne 2012 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Les faits constatés Les faits constatés « … le Code civil du Québec et la Loi sur le notariat précisent les faits que le notaire a mission de constater. Il s’agit principalement de la date et du lieu de l’acte juridique, de l’identité des parties, de la lecture et de la signature du document par les parties et, et le cas échéant, par les témoins. Il faut ajouter que l’officier public doit reproduire fidèlement et exactement les déclarations des parties et attester qu’il a vérifié que le document traduit fidèlement la volonté exprimée par les parties ». Date de l’acte : « La date de l’acte notarié est celle où il est devenu complet à la suite de la signature des parties, des témoins requis, le cas échéant, et du notaire instrumentant […] [ ] le notaire instrumentant doit apposer sa signature le même jour et au même lieu où la dernière des parties à signer l’a fait ». [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 212] Le bornage sans formalités, Automne 2012 200 [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 183] 201 Le bornage sans formalités, Automne 2012 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Les faits constatés Les faits constatés 202 Lieu de l’acte : Lecture de l’acte : « L’acte notarié doit spécifier le lieu où il est reçu, soit l’endroit où il est clos. Ce lieu est suffisamment décrit en mentionnant le nom de la municipalité […] Si le document est signé par plusieurs parties à des dates et à des endroits différents, le notaire peut, sans y être tenu, insérer cette pluralité de dates et de lieux ». « L’acte notarié doit, avant signature, être lu à haute voix aux parties par le notaire ou par un tiers commis par lui. La mention « lecture faite » dans l’acte est une présomption simple que celui‐ci a été lu conformément aux dispositions de la l loi. l Toutefois, f cette lecture l n’est ’ pas requise à l’égard l’é d des d parties qui ont‐elles‐ ll mêmes lu l’acte ou lorsque les parties ont déclaré au notaire en avoir pris connaissance et en ont exempté ce dernier. La mention de ces déclarations et de cette exemption doit être faite dans l’acte avant les signatures ». [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 184] [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 185] Le bornage sans formalités, Automne 2012 203 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 36 sur 86 204 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Les faits constatés Les faits constatés « Le but de la lecture est de s’assurer que les parties comprennent la nature et l’étendue des obligations qu’elles assument. Aussi, en principe, principe ll’absence absence de lecture entraîne la perte de ll’authenticité authenticité de l’acte […] L’absence de lecture n’entraîne pas la perte de l’authenticité d’un écrit, si les contractants n’ont pas été induits en erreur ». « Le rôle du notaire est précisément de transposer avec exactitude les intentions manifestées des stipulants. N’est‐ce pas d’ailleurs l’un des buts du devoir de conseil que d’amener les parties à se lier plus parfaitement par une convention plus fidèlement expressive de leur volonté ». Lecture de l’acte : [Paul‐YVAN Marquis, La responsabilité civile du notaire, Éditions Yvon Blais, Cowansville, 1999, p. 158] [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 186] Le bornage sans formalités, Automne 2012 205 Le bornage sans formalités, Automne 2012 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Les faits constatés Les faits constatés 206 Art. 53, Loi sur les arpenteurs‐géomètres : Art. 53, Loi sur les arpenteurs‐géomètres : 1. L'arpenteur‐géomètre doit faire signer le procès‐verbal devant lui, par les 3. Si les parties ou leurs représentants ne sont pas présents, ou s'ils ne peuvent ou ne veulent pas signer, l'arpenteur‐géomètre en fait mention. parties si elles sont présentes, ou par leurs représentants autorisés s'ils peuvent et veulent signer. signer 2. La signature de toute partie à un procès‐verbal de bornage peut être donnée en présence d'un autre arpenteur‐géomètre que l'arpenteur‐géomètre instrumentant. Dans ce cas, après signature de la partie, et immédiatement au‐dessous, l'arpenteur‐géomètre qui l'a reçue doit inscrire et signer une attestation de la réception de cette signature devant lui et de la date à laquelle elle a été reçue. Le bornage sans formalités, Automne 2012 4. L'arpenteur‐géomètre est tenu de faire inscrire sur le registre foncier tout procès‐verbal de bornage qu'il prépare et l'officier de la publicité des droits est tenu de le noter sur ce registre. 207 Le bornage sans formalités, Automne 2012 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Les faits constatés Les faits constatés 208 Signature de l’acte : Signature de l’acte : • « La signature est une formalité essentielle à l’authenticité et est requise tant par le Code civil du Québec que par la Loi sur le notariat. notariat LL’acte acte notarié doit être signé par toutes les parties et par le notaire instrumentant […] Il n’est cependant pas nécessaire que les parties signent en même temps et en présence les unes des autres, ni même que le notaire signe en présence des parties ». « Si une partie est incapable de signer, ses déclarations ou son consentement doivent être reçus en la présence d’un témoin qui signe. L’inobservation de cette formalité rend le document non authentique. Cette incapacité de signer doit être déclarée dé l é dans d l’acte l’ notarié. é L’omission ’ de d cette mention, qui n’est ’ pas requise par l’article 2819 C.c.Q., n’entraîne pas la perte de l’authenticité du document […] Une signature apposée en dehors de la présence du notaire est toutefois illégale et rend le document non authentique ». [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 186 et 187] [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 188] Le bornage sans formalités, Automne 2012 209 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 37 sur 86 210 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Les faits constatés L’attestation Bornage à l’amiable : • Art. 2988 C.c.Q. : • Les propriétaires doivent signer en présence d’un arpenteur‐géomètre (ce dernier doit attester qu’il a reçu la signature et dater) • Si une partie ne veut pas signer : • dans d le l cas d’un d’ bornage b affectant ff t t plus l de d deux d propriétés, iété il faut f t l’indiquer au procès‐verbal de bornage; • dans le cas d’un bornage entre deux propriétés, le procès‐verbal ne peut être publié et le bornage peut se poursuivre judiciairement (requête au tribunal). – « Le notaire qui reçoit un acte donnant lieu à l'inscription ou à la suppression d'un droit sur le registre foncier, ou à la réduction d'une inscription, atteste, par sa seule signature, qu'il a vérifié l'identité, la qualité l é et la l capacitéé des d parties, et que le l document d traduit d la l volonté l é exprimée par elles ». • Art. 2989 C.c.Q. : – « L'arpenteur‐géomètre qui dresse un procès‐verbal de bornage amiable, même celui fait sans formalité, atteste, par sa seule signature, qu'il a vérifié l'identité, la qualité et la capacité des parties et que le document traduit la volonté exprimée par elles ». Bornage judiciaire : • Les parties ne signent pas, c’est la Cour qui homologue le procès‐verbal de bornage. Le bornage sans formalités, Automne 2012 211 Le bornage sans formalités, Automne 2012 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage L’attestation L’attestation 212 • Art. 3009 C.c.Q., al. 1 : – « Lorsque la réquisition d'inscription sur le registre foncier a été attestée par un avocat ou un notaire, l'identité et la capacité des parties sont tenues pour vérifiées et le sommaire du document est tenu pour être exact. Ill en est de d même ê de d l'identité l' d é et de d la l capacitéé des d parties à un procès‐verbal de bornage attesté par un arpenteur‐géomètre ». « [...] l’apposition par un notaire de sa signature à un acte qu’il reçoit comporte, en elle‐même, l’attestation prévue par l’article 2988.’ C’était simplement reconnaître en définitive que, par lui‐ même, même l’acte notarié est un n acte attesté. attesté Le notaire est un n témoin d’office. Mais l’obligation notariale n’a pas pour autant été supprimée. Seule la mention expresse de son exécution a été éliminée à l’égard des actes notariés ». [Paul‐YVAN Marquis, La responsabilité civile du notaire, Éditions Yvon Blais, Cowansville, 1999, p. 159] Le bornage sans formalités, Automne 2012 213 Le bornage sans formalités, Automne 2012 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage L’attestation L’attestation « Il convient de souligner aussi que, même si l’article 2988 C. civ. impose au notaire l’obligation d’attester qu’il a vérifié l’identité des parties dans les cas y mentionnés, il n’y est aucunement indiqué comment ce contrôle doit être effectué » « Il est bien reconnu, au surplus, qu’en matière de de responsabilité notariale, l’obligation de prudence et de diligence est la règle tandis que les obligations de résultat et de garantie ne se rencontrent qu’à p [[…]] En somme,, le notaire est tenu,, p par une titre d’exceptions obligation de prudence et de diligence seulement, d’attester qu’il a effectué les vérifications prescrites par tout moyen raisonnable lui permettant d’établir cette identité, cette qualité et cette capacité des parties ». [Paul‐YVAN Marquis, La responsabilité civile du notaire, Éditions Yvon Blais, Cowansville, 1999, p. 313] Le bornage sans formalités, Automne 2012 214 215 [Paul‐YVAN Marquis, La responsabilité civile du notaire, Éditions Yvon Blais, Cowansville, 1999, p. 323] Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 38 sur 86 216 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage L’attestation L’attestation « À notre avis, ces articles ne créent, cependant, pour le notaire, que des obligations de moyens et non de résultat et encore moins de garantie. Même si les articles 2988 et 2991 précités ne contiennent ti t pas les l mots t ‘dans ‘d la l mesure du d possible’ ibl ’ du d second d alinéa de l’article 3048, il nous semble manifeste que c’est là une limite qui ne saurait être dépassée dans aucun cas ». « Il nous semble que […] le notaire aurait la faculté de recourir à tous moyens de vérification qui le rendent capable de reconnaître avec une certitude raisonnable l’identité d’une partie. Que l’on pense, par exemple, au passeport, au permis de conduire, à la carte d’assurance‐maladie tant qu’il n’existera pas au Québec une véritable carte d’identité ». [Paul‐YVAN Marquis, La responsabilité civile du notaire, Éditions Yvon Blais, Cowansville, 1999, p. 323] [Paul‐YVAN Marquis, La responsabilité civile du notaire, Éditions Yvon Blais, Cowansville, 1999, p. 314] Le bornage sans formalités, Automne 2012 217 Le bornage sans formalités, Automne 2012 218 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage L’attestation L’attestation « … le notaire doit, par tout moyen raisonnable, vérifier l’identité, la qualité et la capacité de la partie concernée. La vérification de l’identité des parties ne peut se faire verbalement ni par la présentation d d’une une simple carte d d’identité identité non plastifiée contenant le nom et le numéro d’assurance sociale du client ». « La production de l’original ou d’une copie dûment certifiée d’un acte notarié fait preuve des faits que le notaire a mission de constater ou d’inscrire […], notamment la date et le lieu d’un acte juridique, ll’identité identité des parties et des témoins, la lecture et la signature du document ». [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 188] [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 197] Le bornage sans formalités, Automne 2012 219 Le bornage sans formalités, Automne 2012 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 220 7. Authenticité et p.‐v. de bornage L’attestation Perte de l’authenticité de l’écrit : • « … il n’appartient pas au notaire, mais au juge, de se prononcer sur la capacité des parties, la compétence des témoins et la validité des consentements ». « Le jugement qui maintient une demande de faux peut entraîner la perte de l’authenticité d’un document sans annuler l’acte juridique […] L’article 1221 du Code civil du Bas‐Canada énonçait expressément que « l’acte qui n’est pas q q p authentique à cause de q quelque défaut de forme,, ou de l’incompétence de l’officier public qui le reçoit, sert comme écrit sous seing privé, s’il est signé par toutes les parties ». Cette règle continue de s’appliquer, même si elle n’est pas expressément énoncée dans le Code civil du Québec, lorsque l’authenticité n’est pas une condition nécessaire à la validité d’un acte juridique. Un document signé par les contractants et relatant un acte juridique contient les deux éléments essentiels à l’existence d’un acte sous seing privé ». [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 205 et 206] Le bornage sans formalités, Automne 2012 [Jean‐Claude ROYER et Sophie LAVALLÉE, La preuve civile, 4e éd., Éditions Yvon Blais, Cowansville, 2008, p. 220] 221 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 39 sur 86 222 7. Authenticité et p.‐v. de bornage 7. Authenticité et p.‐v. de bornage Conclusion Conclusion • Le procès‐verbal de bornage est un acte authentique; • Les faits devant être constatés sont : • Les formalités requises par la loi doivent être impérativement respectées (obligation de résultat); • L’arpenteur‐géomètre doit faire preuve d’objectivité et remplir adéquatement son devoir de conseil (conséquences découlant de l’acte); • L’attestation de l’identité, la qualité et la capacité des parties se fait par tout moyen raisonnable (obligation de moyens). Le bornage sans formalités, Automne 2012 223 – – – – – – – La date; Le lieu; L’identité des parties; La lecture; La signature des parties; La signature des témoins, le cas échéant; Que le document reproduit fidèlement la volonté exprimée par les parties. Le bornage sans formalités, Automne 2012 224 8. Conclusion Plan de la formation Statistiques de l’assurance responsabilité 1. Statut juridique d’une limite de propriété 2. Portée du piquetage 3. Portée du bornage sans formalités 4. Prise de mandat 5. Analyse foncière 6. Abornement et procès‐verbal de bornage 7. Authenticité et procès‐verbal de bornage 8. Conclusion Le bornage sans formalités, Automne 2012 225 Le bornage sans formalités, Automne 2012 8. Conclusion 8. Conclusion Statistiques de l’assurance responsabilité Statistiques de l’assurance responsabilité Le bornage sans formalités, Automne 2012 227 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 40 sur 86 226 228 8. Conclusion 8. Conclusion Statistiques de l’assurance responsabilité Informations du syndic de l’OAGQ PIQUETAGE : • 250 à 300 appels/année (trouble la possession); • ± 15 demandes d'enquête/année (En moyenne 4 se termine par une plainte disciplinaire (infraction à chacun des par. de l art. 88 ) une plainte disciplinaire (infraction à chacun des par. de l’art. BORNAGE : • 4 à 5 demandes d'enquête/année sur ceux avec formalités (contestation d’opinion) – en moyenne 1 se termine par une plainte disciplinaire [art. 3.03.01 du code de déontologie ‐ manque de diligence pour produire le rapport] • très peu de demandes d'enquête sur ceux sans formalités – de mémoire, aucune plainte disciplinaire Le bornage sans formalités, Automne 2012 229 8. Conclusion 8. Conclusion Selon Paul Lachance, le bornage : La détermination d’une limite séparative : a) fixe immuablement et rend visible la ligne de démarcation entre deux propriétés contigües, b) dissipe l’incertitude sur la légalité des actes possessoires; c) prévient de la part des voisins toute anticipation future volontaire ou non; d) oblige aux restitutions ceux qui successivement et insensiblement ont accaparé du terrain; e) à l’encontre de l’opinion populaire, contribue davantage à entretenir des relations de bon voisinage en conservant l’intégrité du patrimoine de chacun; (le souligné est de nous !) f) enfin, est habituellement l’opération préalable et nécessaire à toute action possessoire ou pétitoire. Le bornage sans formalités, Automne 2012 230 Le bornage sans formalités, Automne 2012 – Ne peut se faire unilatéralement par l’opération de piquetage parce que cc’est est contraire à ll’esprit esprit de la loi; – Est une charge rattachée aux immeubles impérativement se faire de manière contradictoire; et doit – Requiert l’implication de tous les propriétaires concernés. 231 Le bornage sans formalités, Automne 2012 8. Conclusion 232 8. Conclusion Le bornage sans formalités : Le choix de l’opération de délimitation et la prise du mandat : – Est possible seulement lorsque les propriétaires ont un accord de d principe i i sur la l position iti de d la l ligne li à borner; b – Sont une étape cruciale autant pour l’arpenteur‐géomètre que pour les l propriétaires iét i (par ( écrit); é it) – Est un bornage sans formalités (pas de rapport !); – Doivent être effectués à la fois dans le respect des intérêts privés du ou des clients et l’intérêt public; – Peut avoir des conséquences pour les propriétaires et ils doivent être mis au courant (devoir de conseil). – Doivent prévoir le plus possible les situations problématiques qui peuvent se présenter en cours de mandat. Le bornage sans formalités, Automne 2012 233 Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 41 sur 86 234 8. Conclusion Le procès‐verbal de bornage : – N’est pas un document conçu pour exposer notre opinion professionnelle; – Ne sert qu’à exécuter et sécuriser une entente déjà conclue entre les propriétaires; – Doit être rédigé et préparé dans les respect strict de toutes les formalités requises par la loi pour revêtir son caractère authentique (obligation de résultat). Le bornage sans formalités, Automne 2012 235 Le bornage sans formalités, Automne 2012 236 237 Le bornage sans formalités, Automne 2012 238 Période d’échange avec les participants Le bornage sans formalités, Automne 2012 Page 42 sur 86 Modèle décisionnel Choix et déroulement des opérations de détermination et de délimitation Légende : C.c.Q. : Code civil du Québec R.N.P.R.P.I. : Règlement sur la norme de pratique relative au piquetage et à l 'implantation 1 Est-ce qu’il y a un conflit potentiel avec le ou les voisins ? oui Bornage amiable avec formalités non non 2 Arrêt des opérations et attente de la confirmation du transfert Êtes-vous en présence d’une ligne certaine et déterminée ? non 3 non Y a-t-il un commun accord de volonté des propriétaires sur la position de leur limite ? oui 4 oui 5 Est-ce que le transfert de propriété est confirmé par acte notarié ou par jugement oui Est-ce que les propriétaires veulent modifier la position de la limite ? Bornage amiable sans formalités non oui 6 oui Les propriétaires veulent-ils sécuriser leur limite ? Arrêt des opérations et production du rapport (art. 8 al. 1 et 2, R.N.P.R.P.I.) non oui 7 La pose des repères est-elle susceptible de troubler l’occupation ? oui 8 Est-ce que l’enquête confirme le trouble de possession ? non Pose des repères et émission du certificat de piquetage (art. 8 al. 3, R.N.P.R.P.I.) Page 43 sur 86 non MANDAT DE TRAVAIL _________________________________________________________ Identification du mandataire …………………………………… Tél.: bureau: …………………………………... …………………………………… Tél.: résidence: …………………………………... …………………………………… À 1a charge de: …………………………………… Tél.: bureau: …………………………………... ……………………………………. Tél.: résidence: …………………………………... …………………………………… Propriétaire : …………………………………… Profession: ……………………………………. Nom du conjoint : …………………………………... État matrimonial: ……………………………………. Profession: ……………………………………………. Livrer à: ……………………………………. Promis le : ……………………………………………. Raison de la demande : ………………………………………………………………………………………………………………. A la demande de: _________________________________________________________________________ Description du mandat Bornage □ Cadastre : ………………………………………………………………………………………. Certificat: □ Lots : ……………………………………………………………………………………………………… Description: □ ……………………………………………………………………………………………………………... Implantation: □ Municipalité : …………………………………………………………………………………………….. Piquetage: □ N o : civique et rue : ………………………………………………………………………………………. Subdivision: □ Remarques : ………………………………………………………………………………………………. Autres: □ ……………………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………………………………………. …………………………….. Estimation fournie (s’il y a lieu) ; ……………………………………………………………… _________________________________________________________________________ Conditions Tout compte sera payable dans les 30 jours suivant sa production, ou selon les modalités suivantes ………………………… ………………………………………………… Tout compte passé dû portera intérêt au taux annuel de ……………………….. Toute contestation de compte peut être faite par écrit au syndic de l'Ordr e des arpenteurs-géomètres du Québec, IBERVILLE QUATRE, 2954, boulevard Laurier, bureau 350, Québec (Québec) GIV 4T2, dans les 45 jours de 1a date de la réception du compte. Mises en garde spécifiques au mandat de piquetage Note 1 : Je reconnais avoir été informé et avoir compris qu’il existe une différence entre un repère d’arpentage posé dans le cadre d’une opération de piquetage, qui est une opération unilatérale, et une borne posée dans le cadre d’un abornement consenti par tous les propriétaires concernés. Je comprends que l’opération de piquetage est l’opinion d’un professionnel qui n’est pas opposable aux tiers et conséquemment, elle peut être contestée contrairement à l’opération de bornage qui fixe d’une manière définitive et irrévocable une lig ne séparative. Note 2 : Je reconnais également avoir été informé et avoir compris que l’arpenteur-géomètre mandaté puisse être dans l’obligation de cesser ses opérations de piquetage en vertu de son règlement de pratique. Effectivement, j’ai compris que s i l’arpenteur-géomètre constate que la pose de ses repères à l’endroit de sa délimitation serait susceptible de troubler une possession (voisin ou mandataire), il doit, dans un premier temps, mener une enquête auprès de celui dont la possession est suscep tible d’être troublée afin de valider les signes d’occupation constatés. Dans le cas où l’enquête de l’arpenteur -géomètre confirme son opinion que la pose de repères serait susceptible de venir troubler la possession, il doit cesser ses opérations de délimitation et dresser un plan accompagné d’un rapport écrit qu’il remet à son mandant. Ce plan et ce rapport doivent contenir toutes les explications nécessaires à la compréhension de la situation ainsi que les Page 44 sur 86 Page 1 sur 2 recommandations de l’arpenteur-géomètre. L’arpenteur-géomètre est alors considéré avoir complété le piquetage et ce rapport tient lieu de certificat. (référence : L.R.Q. A-23, r.8) Note 3 : Je reconnais également avoir été informé et avoir compris que l’arpenteur-géomètre mandaté puisse être dans l’obligation de cesser ses opérations de piquetage si celui-ci constate qu’une limite est incertaine et indéterminée. Le cas échéant, je comprends que l’arpenteur-géomètre cessera ses opérations de délimitation et rédigera un rapport qui expliquera ses constats. Je comprends que la régularisation de cette situation peut s’effectuer de deux manières. Elle pourra se faire par une procédure de bornage amiable sans formalités, s’il est possible pour moi d’avoir un commun accord avec mon voisin ou, si cela n’est pas possible, par une procédure de bornage amiable ou judiciaire avec formalités.. Note 4 : Je reconnais aussi être avisé que les marques ou repères posés sur le terrain ne doivent pas être utilisés avant l’émission du certificat de piquetage ou d’implantation . Autorisations spécifiques au mandat de piquetage J’autorise l’arpenteur-géomètre soussigné à informer par écrit, avant le début de ses travaux, le(s) voisin(s) qui partage(nt) la limite à identifier par le pose de repères d’arpentage, qu’il a été mandaté par le soussigné pour réaliser une opération de piquetage . J’autorise également l’arpenteur-géomètre soussigné ou ses employés à couper les arbres empêchant une intervisibilité entre les repères à poser dans les limites de mon terrain. Je, soussigné, ………………………………………………….. mandate ………………………………………………, arpenteurgéomètre de la Province de Québec, à l'effet d'effectuer les travaux ci -haut mentionnés selon les lois en vigueur dans la Province de Québec, et suivant les termes et conditions ci -haut relatés. Je, soussigné, …………………………………………………… arpenteur-géomètre, accepte le mandat et m’engage à avertir mon client le plus tôt possible si je prévois que le coût estimé (s’il y a lieu) dépasse de plus de 20% l’estimation. Signé à ………………………………………………………. le …………………………………………………………… Par …………………………………………………………… Par ………………………………………………………….. Par …………………………………………………………… Reçu avance ………………………………………………... Page 45 sur 86 Page 2 sur 2 CANADA PROVINCE DE QUÉBEC DISTRICT JUDICIAIRE DE (mettre le nom du district judiciaire) CONSENTEMENT À L’ABORNEMENT 1 DÉCLARATION DES PROPRIÉTAIRES ET RENONCIATION AUX FORMALITÉS Nous, soussignés, déclarons ce qui suit : A. Je, (nom du propriétaire), suis propriétaire du lot ou de l’emplacement connu et désigné comme étant (numéro de lot ou de la partie de lot), du cadastre de (nom du cadastre), circonscription foncière de (nom de la circonscription foncière) en vertu de l’acte inscrit le (date d’inscription de l’acte) sous le numéro (numéro d’inscription de l’acte) au registre foncier (au besoin, décrire plus en détails l’immeuble visé par le présent consentement). B. Je, (nom du propriétaire), suis propriétaire du lot ou de l’emplacement connu et désigné comme étant (numéro de lot ou de la partie de lot), du cadastre de (nom du cadastre), circonscription foncière de (nom de la circonscription foncière) en vertu de l’acte inscrit le (date d’inscription de l’acte) sous le numéro (numéro d’inscription de l’acte) au registre foncier (au besoin, décrire plus en détails l’immeuble visé par le présent consentement). C. Nos propriétés sont contiguës et (choisir l’une des 4 options suivantes) i. elles n’ont jamais été bornées. ou ii. elles ont été bornées mais les bornes ont disparues. ou iii. nous voulons faire reconnaître d’anciennes bornes. ou iv. nous voulons rectifier la ligne séparative (Dans ce cas, vous devrez prévoir explicitement le transfert du droit de propriété au sein du consentement). Page 1 sur 4 Page 46 sur 86 D. En conséquence, nous acceptons de procéder à l’abornement de la ligne séparative qui nous concerne qui correspond à (choisir l’une des 2 options suivantes) i. (décrire à quoi font référence les propriétaires) (dans le cas où les propriétaires peuvent faire référence à des éléments physiques pour confirmer ce qui fait l’objet de leur consentement, mentionnez-les, comme par exemple, une clôture, un mur, etc.). ou ii. à la ligne montrée par les points (mettre un numéro ou une lettre) et (mettre un numéro ou une lettre), tel qu’ils apparaissent sur le plan ciannexé et qui fait partie intégrante du présent consentement (dans le cas où vous avez localisé vous-même l’emplacement de la ligne à borner par des piquets de bois et que vous avez produit un plan, identifiez les points faisant référence à la ligne à borner, mentionnezles, annexez votre plan à la convention et finalement, faites également signer le plan par les mandataires). E. Nous renonçons aux procédures et formalités imposées par la loi, notamment : i. ii. iii. iv. l’envoi de la mise en demeure imposée à l’article 978 du Code civil du Québec et décrite à l’article 787 du Code de procédure civile du Québec; l’avis imposé par l’article 419 du Code de procédure civile du Québec; l’assignation et l’audition des témoins prévues à l’article 420 du Code de procédure civile du Québec; les opérations nécessaires visant à déterminer les limites des immeubles concernés ainsi que la préparation d’un rapport d’expertise imposée à l’article 789 du Code de procédure civile du Québec; F. Nous confirmons avoir été informés par l’arpenteur-géomètre ci-dessous nommé, qu’il avait déjà émis une opinion sur la position de la ligne séparative qui nous concerne (ou sur la position de lignes séparatives dans le secteur) et en connaissance de cause, nous renonçons à invoquer toutes causes de récusation contre lui (le cas échéant) (si vous êtes susceptible d’être l’objet d’une ou d’autres causes de récusation mentionnées à l’article 234 du Code de procédure civile elles doivent être dénoncées dans ce paragraphe)(si ce n’est pas le cas, insérez le paragraphe 4 ii). Page 2 sur 4 Page 47 sur 86 DESCRIPTION DU MANDAT DONNÉ À L’ARPENTEURGÉOMÈTRE 2 Nous convenons de choisir (nom de l’arpenteur-géomètre), arpenteurgéomètre, dûment qualifié pour exercer sa profession dans la province de Québec, pour procéder à : i. ii. iii. iv. l’analyse foncière requise en pareilles circonstances; la pose des bornes conformément à (reprendre les mentions faites précédemment par les propriétaires ou les références à votre plan); la correction cadastrale des lots concernés par le bornage et qui est imposée en vertu des dispositions de l’article 2996 du Code civil du Québec (le cas échéant); la confection et l’inscription du procès-verbal de bornage et du plan qui en fait partie intégrante de manière à rendre définitive et irrévocable la limite séparative de nos immeubles respectifs à l’endroit ci-dessus convenu. ENGAGEMENT DES PROPRIÉTAIRES 3 A. Par le présent consentement, nous nous engageons à : i. ii. iii. iv. v. assister à la pose des bornes; signer l’approbation du propriétaire exigée pour la mise en vigueur de la correction cadastrale des lots concernés par le bornage et qui est imposée en vertu des dispositions de l’article 2996 du Code civil du Québec (le cas échéant); signer le procès-verbal de bornage et le plan qui en fait partie intégrante; procéder au transfert du droit de propriété avant la publication du procès-verbal de bornage, s’il est requis de le faire selon l’avis de l’arpenteur-géomètre (le cas échéant); payer à part égale les honoraires de l’arpenteur-géomètre, soit chacun un montant de (mettre le montant). B. Par le présent consentement, nous comprenons et acceptons que les frais estimés et reliés au mandat soient répartis de la manière suivante : i. ii. iii. iv. v. analyse foncière, pour un montant de (mettre le montant); opérations d’abornement, pour un montant de (mettre le montant); correction cadastrale, pour un montant de (mettre le montant), ce qui inclut les frais administratifs de (mettre le montant); confection du procès-verbal de bornage et du plan qui en fait partie intégrante, pour un montant de (mettre le montant); inscription du procès-verbal de bornage et du plan qui en fait partie intégrante, pour un montant de (mettre le montant), ce qui inclut la Page 3 sur 4 Page 48 sur 86 préparation d’un avis exigé en vertu des dispositions de l’article 2996 du Code civil du Québec (le cas échéant). 4 ACCEPTATION DU MANDAT ET SIGNATURES Je soussigné, (nom de l’arpenteur-géomètre), arpenteur-géomètre, dûment qualifié pour exercer ma profession dans la province de Québec déclare : accepter le mandat qui m’est confié dans les termes ci-dessus mentionnés; i. (Choisir l’une des 2 options suivantes) ii. ne faire l’objet d’aucune des causes de récusation mentionnées à l’article 234 du Code de procédure civile (le cas échéant). ou iii. faire l’objet de la cause de récusation mentionnée au paragraphe F et les parties, en connaissance de cause, ont renoncé à l’invoquer contre moi (le cas échéant). Signé à (lieu), le (date) Par : (nom du propriétaire), propriétaire Signé à (lieu), le (date) Par : (nom du propriétaire), propriétaire Signé à (lieu), le (date) Par : (nom de l’arpenteur-géomètre), arpenteur-géomètre Page 4 sur 4 Page 49 sur 86 MOT DU SYNDIC QUELQUES MOTS DU SYNDIC… Réjean Gingras, arpenteur-géomètre Malgré la tournée de prévention effectuée en début d’année 2007, je dois malheureusement répéter certains commentaires suite aux appels et demandes d’enquête que nous recevons sur le sujet. 1. LE RESPECT DES CLIENTS Je vous rappelle encore une fois que c’est à l'arpenteur-géomètre que revient la responsabilité d'évaluer sa capacité à réaliser un mandat. Avant d'accepter un mandat, l'arpenteur-géomètre doit prendre en considération les limites de ses aptitudes, de ses connaissances ainsi que des moyens dont il dispose. Si l'arpenteurgéomètre possède des doutes quant à sa compétence et sa disponibilité afin de mener à bien le mandat dans les délais demandés, il doit le refuser. Une fois le mandat accepté, vous devez rendre compte à votre client lorsque celui-ci le requiert. Si vous recevez des appels, retournez-les; répondez à toute correspondance. Ainsi, vous éviterez qu’un client soit mécontent parce qu’il n’a pas réponse à ses interrogations. Nous avons trop d’appels à tous les jours concernant des arpenteursgéomètres qui ne répondent pas à leurs clients. 2. TROUBLER L’OCCUPATION C’EST QUOI ? Je veux tout simplement vous rappeler deux articles du Règlement sur la norme de pratique relative au piquetage et à l’implantation. Les voici : 7. L'arpenteur-géomètre, qui trouve un repère à l'endroit de sa délimitation et conclut que la position de celui-ci concorde avec son opinion, doit adopter ce Page 50 sur 86 repère, sans l'altérer ni en planter un autre. Il doit faire mention de ce fait au certificat de piquetage. S'il y a discordance entre la position du repère retrouvé et son opinion sur la position de la limite à piqueter, l'arpenteur-géomètre doit consulter l'arpenteurgéomètre concerné pour tenter d'en arriver à une entente. S'il s'agit d'un repère posé par un arpenteur-géomètre qui n'a plus la garde de son greffe, l'arpenteur-géomètre doit rechercher ce greffe afin de vérifier le contenu du certificat de piquetage concerné ou de tout document d'arpentage pertinent. Après la vérification applicable, l'arpenteur-géomètre continue son opération de piquetage selon son opinion et il indique au certificat de piquetage l'endroit où il a trouvé ce repère. 8. L'arpenteur-géomètre qui constate que la pose de ses repères à l'endroit de sa délimitation serait susceptible de troubler la possession du client ou d'un voisin de ce client doit, dans un premier temps, mener une enquête auprès de celui dont la possession est susceptible d'être troublée afin de valider les signes d'occupation constatés. Dans le cas où l'enquête de l'arpenteur-géomètre confirme son opinion que la pose de repères serait susceptible de venir troubler la possession, il doit cesser ses opérations de démarcation et dresser un plan accompagné d'un rapport écrit qu'il remet au client ou à son mandant. Ce plan et ce rapport doivent contenir toutes les explications nécessaires à la compréhension de la situation ainsi que les recommandations de l'arpenteur-géomètre. L'arpenteur-géomètre est alors considéré avoir complété le piquetage et ce rapport tient lieu de certificat. Si l'enquête de l'arpenteur-géomètre infirme son opinion que la pose de repères serait susceptible de troubler la possession, il complète le piquetage par la pose de repères et la production du certificat de piquetage, en y incluant les éléments significatifs et les conclusions de son enquête. À chaque mandat de piquetage, portez une attention particulière à ces articles. Nous avons trop d’appels et de demandes d’enquête relativement à des troubles de possession. De plus, ayez des mandats clairs. Faites en sorte que votre client soit informé de la possibilité que vous ne puissiez pas poser de repères. Nous vous suggérons d’indiquer ces deux articles sur votre formulaire de mandat. Je vous souhaite une année 2008 remplie d’amour, de bonheur et de prospérité. Réjean Gingras, a.-g. Syndic Arpenteur des Terres du Canada Page 51 sur 86 CHRONIQUE DE L’INSPECTEUR-ENQUÊTEUR LE PROCÈS-VERBAL DE BORNAGE Pierre Richer, arpenteur-géomètre Comme certains d’entre vous l’ont constaté, les officiers de la publicité des droits sont de plus en plus rigoureux lors de la vérification des procès-verbaux de bornage avant leur publication, car il en va de la fiabilité du registre foncier. Il n’est jamais intéressant pour un arpenteur-géomètre et encore moins pour les parties impliquées de devoir reprendre un procès-verbal de bornage parce qu’il n’a pas été rédigé en conformité avec les dispositions de la loi. Les articles 51, 52 et 53 de la Loi sur les arpenteurs-géomètres encadrent la procédure que doit suivre l’officier public et décrivent notamment les indications à porter au procès-verbal de bornage sous peine de nullité de celui-ci. L’article 2996 du Code civil du Québec vient également ajouter une contrainte non négligeable à la procédure et son contexte devrait faire l’objet d’une attention particulière lors de la prise du mandat et de l’élaboration des échéanciers et honoraires estimés. Un des points parfois imprécis au procès-verbal est l’autorité en vertu de laquelle l’arpenteur-géomètre a procédé à la pose des bornes. Cette information est obligatoire au procès-verbal (article 52.1 f) et, comme le mentionnait Me Éveline Préville dans un article publié dans La Source de février 1998, les seules possibilités sont l’ordonnance judiciaire ou le consentement signé préalablement par les parties avant la pose des bornes. La problématique de l’autorité ne se pose pas lorsque l’abornement suit un jugement, mais cette autorisation est parfois confondue, à la rédaction du procès-verbal, avec le consentement au bornage dans les cas de bornage amiable. Dans ce dernier cas, les parties peuvent très bien consentir au bornage, mais ne pas parvenir à une entente quant à la limite de leur propriété. Dans une situation de bornage à l’amiable, même si elle paraît simple au départ, l’arpenteur-géomètre devrait toujours faire signer un consentement à l’abornement, identifiant clairement la limite acceptée par les parties. Pierre Richer, a.-g. Inspecteur-enquêteur ________________________________________________________________________________________________________________________ Volume 23, numéro 1 La Source – Juillet 2011 Page 14 Page 52 sur 86 Page 53 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 54 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 55 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 56 sur 86 déclarent avoir renoncé qu'elles se sont mises d'accord sur le choix de l'arpenteur-géomètre, sur le partage des frais à parts égales et sur l'abornement de la limite séparative à la position indiquée sur la convention à l'abornement signée par elles le XX YYY 20__. EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 57 sur 86 qu'elles se sont mises d'accord sur le choix de l'arpenteur-géomètre, sur le partage des frais à parts égales et sur l'abornement de la limite séparative à la position indiquée sur la convention à l'abornement signée par elles le XX YYY 20__. EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 58 sur 86 qu'elles se sont mises d'accord sur le choix de l'arpenteur-géomètre, sur le partage des frais à parts égales et sur l'abornement de la limite séparative à la position indiquée sur la convention à l'abornement signée par elles le XX YYY 20__. EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 59 sur 86 qu'elles se sont mises d'accord sur le choix de l'arpenteur-géomètre, sur le partage des frais à parts égales et sur l'abornement de la limite séparative à la position indiquée sur la convention à l'abornement signée par elles le XX YYY 20__. EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 60 sur 86 qu'elles se sont mises d'accord sur le choix de l'arpenteur-géomètre, sur le partage des frais à parts égales et sur l'abornement de la limite séparative à la position indiquée sur la convention à l'abornement signée par elles le XX YYY 20__. EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 61 sur 86 du 2ème alinéa de l'article 2996 C.c.Q. Voir l'article 155 de la Loi sur l'application de la réforme du Code civil du Québec. EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 62 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Loi sur l'application de la réforme du Code civil Extraits de l'article 155, pour l'application de l'article 2996 C.c.Q. : la concordance avec le cadastre 155. Tant que le territoire dans lequel un immeuble est situé n'a pas fait l'objet d'une rénovation cadastrale, les dispositions du livre neuvième du nouveau code doivent être considérées avec les réserves exprimées ci-après relativement à l'immeuble: 1° le deuxième alinéa de l'article 2996, le premier alinéa de l'article 3030, le dernier alinéa de l'article 3043 et l'article 3054 ne reçoivent pas application […] Page 63 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 64 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 65 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 66 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 67 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 68 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 69 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 70 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 71 sur 86 et les parties après l'avoir lu avec moi, ont signé devant moi. La date de préparation du procès-verbal n'est pas la date de clôture de la minute. La date de clôture est celle du moment de la dernière signature du propriétaire et de l'arpenteur-géomètre. C'est à cette date de clôture que l'arpenteur-géomètre donne le numéro de minute au procès-verbal de bornage. Le numéro de minute peut donc être ajouté à la main. Les forme et séquence suivantes sont préconisées : 1. Préparé à XXXX, le YYY, sous le numéro de minute (à ajouter à la main après la signature) de mon répertoire. 2. Attestation en vertu de l'article 2989 C.c.Q. 3. Signatures des propriétaires (date et lieu pour chacune des signatures) 4. Signature de l'arpenteur-géomètre avec la date de clôture. EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 72 sur 86 Signé à XX, le YYY Signé à XX, le YYY Signé à XX, le YYY Signé à XX, le YYY Signé et clos à XXX, le YYY L'ATTESTATION DEVRAIT SE TROUVER AVANT LES SIGNATURES EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Page 73 sur 86 Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Avant la publication du procès-verbal de bornage EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 74 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 75 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 76 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 77 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 78 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 79 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteurgéomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 80 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteurgéomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 81 sur 86 ART EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteurgéomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 82 sur 86 EXTRAIT DES NOTES DE COURS DE FORMATION CONTINUE OAGQ LE BORNAGE SANS FORMALITÉ HIVER 1998 AUTEUR : JACQUES SYLVESTRE, arpenteur-géomètre Document disponible sur le site Extranet de l'OAGQ - message aux membres du 18 mai 2012 Page 83 sur 86 Page 84 sur 86 Page 85 sur 86 Page 86 sur 86