albertville - ugine

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albertville - ugine
CHARTE ARCHITECTURALE ET PAYSAGERE D’ARLYSERE
Les élus d’Arlysère et du Conseil général de la Savoie, compte tenu des enjeux de mise en valeur du cadre de vie
du territoire d’Arlysère, après avoir pris connaissance des diagnostics et axes de travail proposés par le CAUE de la
Savoie, ainsi que des propositions du Livre blanc des architectes :
• proposent, à chaque commune de leur territoire, lors de l’élaboration ou la révision de son PLU, d’assouplir son article 11
en l’accompagnant d’un cahier d’architecture documenté et adapté aux exigences patrimoniales, contemporaines
et environnementales,
• encouragent chaque Communauté de communes à élaborer ce cahier de références et à mettre en place ou à
renforcer son service de consultance architecturale et environnementale pour aider chaque particulier ou aménageur,
en amont de tout dépôt d’autorisation, à promouvoir une architecture de qualité adaptée au lieu et à l ’époque,
• s’engagent à assurer l’accompagnement du volet paysage et patrimoine du SCoT par la réalisation d’un observatoire
du paysage et d’un inventaire du patrimoine.
Une commission “Urbanisme et Paysage”, composée d’élus, de techniciens territoriaux et du CAUE, sera chargée du
suivi de la charte et de la conciliation auprès des pétitionnaires, ainsi que de l’attribution des aides pour la restauration
des toitures traditionnelles.
Le Président d’Arlysère,
Le Président du Conseil général
de la Savoie,
albertville - ugine
charte architecturale & paysagère
Le Président du CAUE de la Savoie,
Le Président
de la Co.RAL,
Le Président du Conseil régional
de l’Ordre des Architectes,
Le Président
de la Communauté de communes
de la Haute Combe de Savoie,
Le Président de la Communauté
de communes du Beaufortain
édito
Le Conseil général a confié au Conseil d’Architecture,
d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie le soin
de réaliser et d’animer une première charte architecturale et paysagère, à titre expérimental, sur le territoire
d’Albertville-Ugine, après une première ébauche sur
le Beaufortain en 2002-2003.
Cette démarche innovante s’est déroulée sur deux ans,
de 2004 à 2005, en étroite concertation avec les élus
territoriaux et les services de l’Etat et du Département.
Elle fait aujourd’hui l’objet de cette présentation destinée aux élus locaux dans sa première partie, et aux
particuliers et constructeurs dans la seconde partie
intitulée “cahiers d’architecture”.
Cette charte architecturale et paysagère a été
portée par le Syndicat Arlysère pour regrouper les intercommunalités de ce
territoire du Beaufortain, du Haut
Val d’Arly, du Bassin albertvillois et
de la Haute Combe de Savoie,
qui se sont engagées le
20 mai 2005 sur différents objectifs.
Aujourd’hui, le premier
objectif de la charte a
été atteint par la réalisation de quatre cahiers d’architecture
et la mise en place de quatre secteurs
de consultance architecturale travaillant en synergie
avec le Territoire de Développement Local d’AlbertvilleUgine, mis en place par le Conseil général.
Cette démarche territoriale va permettre à chaque commune
et à chaque particulier de disposer d’un service coordonné de mise en valeur de son territoire en adaptant
chacun des projets aux exigences nouvelles, tant de préservation, de performance, d’innovation que d’intégration
dans notre environnement naturel et bâti.
Jean-Pierre VIAL
Sénateur
Président du Conseil général
de la Savoie
François PEILLEX
Conseiller général
Président du CAUE
de la Savoie
Franck LOMBARD
Maire d’Ugine, Conseiller général
Président du Syndicat mixte
Arlysère
Rappel sur
la démarche
Le comité de suivi :
Franck LOMBARDMaire d’Ugine - Conseiller général - Président d’Arlysère
François PEILLEXConseiller général - Président du CAUE de la Savoie
Les élus territoriaux :
François CANTAMESSAPrésident de la Co.RAL
Léopold VIALLETPrésident de la Communauté de communes du Beaufortain
Xavier TORNIERPrésident de la Communauté de communes de la Haute Combe
de Savoie
André TORNASSATMaire de La Bâthie, en charge du SCoT Arlysère
Les élus locaux :
3 élus Co.RAL
Emmanuel CHARDONNET Maire de Pallud
Léon JIGUETMaire d’Allondaz
Ernest BESSONCommune de Mercury
2 élus Communauté de communes de la Haute Combe de
Savoie
Denis BIGUET-PETIT-JEANMaire de Cléry
Louis MILLEMaire de Notre-Dame-des-Millières
Les services et personnes associées :
Jean-Michel DOIGEConseil général de la Savoie - Directeur Adjt. Envrt. Amgt.
Philippe GANIONService Départemental de l’Architecture et du Patrimoine
Alain CANOVADDE Savoie - Service Aménagement Urbanisme
Jean-Marie AGUILAArchitecte consultant Cohennoz
Véronique CHORON-PELLICIER Architecte consultant CC Beaufortain
Gérard CROSETArchitecte consultant Ugine Marthod
Michel DUPECHERArchitecte consultant Crest-Voland
Jean-Claude FOUCHÉArchitecte consultant ND de Bellecombe
Francis PANNIERArchitecte consultant Albertville
Réunions
Phase amont : 1er semestre 2004
23 décembre 2003
réunion J.P. VIAL, F. PEILLEX, P. GEY, J.M. DOIGE, B. LUGAZ - lancement
14 janvier 2004
réunion F. LOMBARD, B. LUGAZ - cadrage
4 et 6 février 2004
réunion bureau Arlysère - méthode de travail
Phase d’élaboration : quatre réunions
3 mars 2004
1re réunion mise en place du comité de suivi
17 mars 2004
réunion collège des consultants Arlysère
23 mars 2004
2e réunion du comité de suivi - diagnostic paysager, urbain et architectural
20 avril 2004
3e réunion du comité de suivi - premières orientations de la charte
Phase d’élaboration : quatre réunions
29 avril 2004
réunion d’information auprès des maires de la Co.RAL
11 mai 2004
4e réunion du comité de suivi - proposition charte
13 mai 2004
réunion d’information auprès des maires de la Haute Combe de Savoie
Juin 2004
validation charte entre Arlysère et le Département
Phase présentation communale et réalisation des cahiers d’architecture :
2e semestre 2004
20 mai 2005
signature de la charte
sommaire
avant-propos
le territoire concerné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
les objectifs
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5
état des lieux
les paysages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
le patrimoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
des villes et des villages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
construire aujourd’hui
le développement durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
le cadre réglementaire existant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
les propositions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
les outils
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
24
4 secteurs de consultance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
cahier(s) d’architecture
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
29
Charte signée, en dernière de couverture.
avant-propos
Le territoire concerné
Canton d’Albertville nord
7 communes : 1-Albertville • 2-Allondaz • 3-Césarches • 4-Mercury •
5-Pallud • 6-Thénésol • 7-Venthon
Canton d’Albertville sud
10 communes : 1-Albertville • 8-Cevins • 9-Esserts-Blay • 10-Gilly-surIsère • 11-Grignon • 12-La Bâthie • 13-Monthion • 14-Rognaix •
15-Saint-Paul-sur-Isère • 16-Tours-en-Savoie
Canton d’Ugine
8 communes : 17-Cohennoz • 18-Crest-Voland • 19-Flumet •
20-La Giettaz • 21-Marthod • 22-Notre-Dame-de-Bellecombe •
23-Saint-Nicolas-la-Chapelle • 24-Ugine
20
Canton de Beaufort-sur-Doron
4 communes : 25-Beaufort • 26-Hauteluce • 27-Queige •
28-Villard-sur-Doron
Canton de Grésy-sur-Isère
11 communes : 29-Bonvillard • 30-Cléry • 31-Frontenex •
32-Grésy-sur-Isère • 33-Montailleur • 34-Notre-Dame-des-Millières •
35-Plancherine • 36-Saint-Vital • 37-Sainte-Hélène-sur-Isère •
38-Tournon • 39-Verrens-Arvey
19
22
23
18
Syndicat mixte Arlysère
Co.RAL
Communauté de communes
de la Haute Combe de Savoie
Communauté de communes
du Beaufortain
17
26
24
Parc naturel régional
des Bauges
28
Communes
21
25
27
6
2
3
5
7
4
35
1
10
39
30
15
11
38
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Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT
réduites à l’échelle du 1 : 200 000
© IGN - Paris - autorisation n° 50-7463
Reproduction interdite
Les objectifs
La charte architecturale et paysagère est un document
pédagogique s’inscrivant en accompagnement du SCoT
(Schéma de Cohérence Territoriale) et des PLU (Plans
Locaux d’Urbanisme) et ayant pour but de :
• Fixer en commun des orientations architecturales
et paysagères adaptées au territoire, en concertation avec les élus territoriaux et les acteurs du cadre
de vie (élus locaux, professionnels, administrations,
aménageurs) pour améliorer la qualité des projets
individuels et collectifs.
• Développer la consultance architecturale et urbanistique sur l’ensemble du territoire permettant aux
maires et à leurs administrés d’accéder à un service
disponible, performant et organisé à un échelon
intercommunal.
• Evaluer et suivre les orientations et les conseils pour
améliorer et adapter leur impact.
La charte n’est pas un document opposable, mais
général, pour aider à bâtir une démarche qualitative adaptée au territoire et à chaque PLU.
état des lieux
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Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT
réduites à l’échelle du 1 : 200 000
© IGN - Paris - autorisation n° 50-7463
Reproduction interdite
14 entités paysagères identitaires
1. Haute Combe de Savoie
2. Vallée de basse Tarentaise
3. Vallée basse de l’Arly
7. Balcons de l’ubac du Val d’Arly
8. Contreforts des Aravis
9. Haute vallée de l’Arly
Large vallée en auge, bordée au sud-est par le chaînon du Grand Arc et le massif
du Beaufortain, et au nord-ouest, par les massifs des Bauges et des Bornes.
La perspective rectiligne de la vallée est renforcée par le parallélisme des talus
montagnards, du réseau viaire principal et de la rivière Isère. Les sommets et cols
environnants (Grand Arc, Grand Roc, Tamié, Belle Etoile...) ou lointains (Charvin,
Signal de Bisanne, Mont-Blanc, Sambuy, Dent de Crolles…) constituent des points
d’appel visuels forts. Des points d’appel visuels secondaires (clocher de Conflans,
de Cléry, château de Beauvoir) confèrent une tonalité culturelle à ce paysage.
Les continuités agricoles, forestières, et la cohérence du modèle d’occupation
humaine en facilitent la lisibilité.
L’habitat dense et les activités sont principalement concentrés à Albertville, à
la confluence des grandes vallées de communication (Combe de Savoie,
Val d’Arly et vallée de Tarentaise). L’habitat rural et rurbain, groupé en villages
et hameaux, est situé sur les replats ensoleillés, ou égrené en piémonts, aux intersections des anciennes voies et des vallons torrentiels.
Epaulement glaciaire surplombant, à l’est, les gorges de l’Arly. Il est scindé
par le torrent du Nant Rouge en deux balcons : Crest-Voland et ND de
Bellecombe. La situation offre un large panorama sur le Val d’Arly et la
chaîne des Aravis et favorise l’exploitation argro-pastorale.
Les limites brutales entre forêt et alpages, notamment dans les trouées
rectilignes pratiquées pour les pistes de ski, créent des lignes de force
visuelles dont l’impact est conséquent.
L’habitat permanent, rural et touristique, est groupé en lisière haute de la
forêt montagnarde, sous forme de stations-villages développées à partir de
noyaux anciens (Crest-Voland et ND de Bellecombe). L’habitat saisonnier
est surtout dispersé en chalets isolés au sein des prairies alpines.
Vallée étroite sculptée par le torrent de l’Isère, bordée à l’est par le massif
du Beaufortain, et à l’ouest par celui du Grand Arc.
La perspective est compartimentée longitudinalement par des resserrements
de la plaine (collines de Chantemerle et de la Roche, défilé de Feissons),
et verticalement par des rebords de plateaux (Esserts-Blay).
Ces modelés du relief servent de promontoires à des points d’appel
visuels à connotation culturelle (châteaux de Chantemerle et de Blay,
oratoire de ND des Neiges).
Malgré la vocation agricole effective de la plaine et la mise en scène paysagère de vignes ou vergers en coteaux, l’image du secteur est fortement
marquée par l’étalement urbain et l’activité industrielle ; la présence de
l’Isère, pourtant géographiquement déterminante, reste peu sensible.
Entité constituée d’adrets herbeux et vallonnés au pied de falaises abruptes, contrastant avec des ubacs très boisés.
L’homogénéité des élévations rocheuses, des couverts minéraux et
végétaux et l’ouverture des espaces donnent une très grande lisibilité du paysage.
Les sommets et cols qui la bornent, forment les points d’appel visuels principaux : L’Etale, la Pointe des Aravis, des Verres…
L’occupation humaine, liée à la vocation essentiellement agro-pastorale, est discrète.
L’habitat, essentiellement traditionnel, est dispersé, à l’exception de la
station du Plan et du village de la Giettaz, développé en paliers depuis
la confluence des torrents des Aravis et de l’Arrondine.
13. Cirques et vallées perchées du Beaufortain
Espace d’altitude borné par le Saint Guérin, à l’ouest, la grande Parei, au
sud, et les crêtes et aiguilles allant du Roignais à Roselette, à l’Est.
La majorité des cirques et lacs glaciaires se trouve en ce lieu qui, bien que
n’excédant pas les 3 000 m et dépourvu de glaciers, présente cependant un caractère montagnard du fait de son relief accidenté (Roc des
Vents, Pierra Menta…) et de sa relative inaccessibilité.
Passées les forêts de l’étage subalpin, c’est le royaume des alpages
(herbe haute jusqu’à 2 400 m altitude) et de l’eau (sources, cascades
torrents zones humides et plans d’eau), puis des falaises.
Les constructions humaines se réduisent à quelques chalets d’estive
rendus très discrets par l’emploi de la pierre locale et par leur esquive
paravalanche.
8
Vallée encaissée creusée par le torrent de l’Arly, bordée à l’est par le
massif du Beaufortain, et à l’ouest par celui des Bornes.
La perspective de fond de vallée est étroite et fermée au sud par la colline
de la forêt du Tal, au nord, par la colline de la forêt de l’Alliat.
Le principal point d’appel visuel est le Mont Charvin.
La montagne agricole de Marthod, dominée par la dent de Cons, est
peu perceptible depuis l’axe routier. Dans ce secteur faiblement occupé,
l’habitat diffus ou groupé en hameaux a été aménagé sur des replats,
principalement en adret.
Le fond de vallée, passage obligé entre les deux centres urbains et
actifs d’Albertville et d’Ugine, reste principalement voué à la circulation de transit.
Espace débutant à l’embouchure des gorges de l’Arly, borné par les crêtes
du Reguet et du Gateau, et formant la partie savoyarde d’une vallée en
“V” dont l’origine se situe au seuil de Megève, en Haute-Savoie.
L’adret, en grande partie déboisé au profit de la prairie, est sillonné par
des cordons végétaux étroits que sont les ripisylves des torrents affluents. Il
contraste avec l’ubac, plus raide et plus boisé, malgré les trouées créées
pour la pratique du ski.
L’habitat dispersé occupe fortement les espaces agricoles des deux
versants.
4. Cluse d’Ugine
5. Gorges de l’Arly et de l’Arrondine
6. Balcons d’adret du Val d’Arly
10. Vallée basse du Doron
11. Vallée de l’Argentine
12. Vallée du Dorinet
Segment évasé d’une cluse raccordant le lac d’Annecy au sillon
subalpin.
Trois resserrements de vallée forment les portes naturelles de cette unité
paysagère : le défilé des Champs Froids au nord-ouest, la colline de la
forêt de l’Alliat au droit de l’Ile, au sud, et les gorges de l’Arly à l’est.
La perspective paysagère est contenue dans une sorte de bassin fermé
par les massifs des Aravis au nord, du Beaufortain à l’est et des Bornes/
Bauges au sud-ouest.
Peu perceptible depuis les grands axes de circulation, la partie supérieure
des versants des Aravis est marquée par l’agro-pastoralisme. L’urbanisation,
étalée dans le fond de vallée et sur les piémonts ensoleillés, est fortement
imprégnée d’une histoire industrielle encore très vivante.
Vallée principale du massif, encaissée entre Villard-sur-Doron et Queige,
puis très encaissée de Queige à Venthon.
Cet espace est borné par la Roche pourrie, le Mont Mirantin et La Légette
au sud, et par la ligne de crête du Bisanne au nord.
Les perspectives, depuis le fond de vallée occupé par le torrent et la route
d’accès, sont limitées par les talus montagnards raides et boisés tant à
l’ubac qu’à l’adret. Les quelques desserrements du fond de vallée sont
principalement consacrés aux cultures céréalières et aux prés de fauche.
Les bourgs sont situés en pied de versant, à proximité de la route principale de desserte du Beaufortain. Les hameaux et l’habitat isolé sont
dispersés plus en altitude, sur des replats cultivables, assez réduits, ou
au sein de clairières artificielles.
Fond de vallée très encaissé entre Ugine et Flumet, surcreusé par le
torrent de l’Arly.
Le manque de perspective et d’ensoleillement, le torrent et les forêts escarpées rendent ce lieu relativement inhospitalier mais très pittoresque. Le
tracé de la route nationale et ses ouvrages d’art exceptionnels participent de la tension dramatique du lieu.
Sa déviation occasionnelle au-dessus des gorges, jalonnée de replats
habités, offre au voyageur une alternative visuelle plus ouverte.
Pénétrant au cœur des Aravis, les gorges de l’Arrondine, affluent de l’Arly, présentent également des perspectives aboutissant, d’un côté, sur la pointe des
Aravis et la Giettaz, de l’autre, sur le mont Lachat et ND de Bellecombe.
A la confluence des deux gorges, le bourg-centre de Flumet s’est développé à partir d’un centre ancien linéaire et continu, quasiment suspendu
au-dessus de l’Arly.
Espace borné par la Grande Journée à l’ouest, le Grand Mont au sud
et le Saint-Guérin à l’est.
Il forme une vallée en “V” dont les pentes sont vouées à l’agro-pastoralisme et au tourisme. La forêt d’ubac est repoussée en altitude au profit
de la prairie et de l’habitat.
Ce dernier, présent sur les deux versants, montre une grande variété de
groupements et de formes bâties depuis l’agglomération d’Arêches, à la
fois station-village et bourg, avec des lotissements pavillonnaires périphériques à l’habitat isolé et très dispersé résultant de l’utilisation d’anciennes
remues via l’hébergement collectif et l’équipement des stations de sports
d’hiver (Arêches, Le Planay) et les hameaux traditionnels situés en pente
ou sur replat (plateau de Bersend).
Correspondant à l’étage montagnard, il s’agit d’un épaulement glaciaire surplombant les gorges de l’Arly, sculpté en croupes ou balcons
(Les Praz, Flumet d’aval, St-Nicolas… ) par des vallons torrentiels secondaires (Meuneray, Flon et Chaucisse).
L’orientation offre un large panorama sur les massifs du Beaufortain (Mont
Lachat) et du Mont-Blanc.
L’ensoleillement privilégié et le sol sédimentaire en pente douce prédisposent le site à une vocation essentiellement agro-pastorale.
L’habitat traditionnel, commandé par l’activité agricole, est en grande
majorité dispersé, sinon semi-dispersé. Il forme, avec le pavillonnaire
moderne, des hameaux et villages distendus.
Espace borné par la montagne d’Outray, au sud, et le Mont de Vorès,
au nord-ouest.
L’axe de cette vallée en “V” converge vers le Mont-Blanc, point de focalisation irrésistible du regard, souligné par le col du Joly.
D’un vert contrastant avec l’enneigement permanent de ce mont dominant,
le paysage agricole de l’adret est très ouvert et rythmé par des croupes.
La forêt, bien que largement défrichée, reste très présente sur l’ubac.
La silhouette et le clocher à bulbe d’Hauteluce, point d’appel visuel secondaire,
prêtent à la vallée une image bucolique, en total contraste avec celle du col des
Saisies, à la fois plus sauvage, du fait de son altitude, et plus urbaine, du fait de
sa vocation touristique (station et trouées forestières des pistes de ski).
Le paysage apparaît également très humanisé du fait du mitage ancien
et contemporain du bâti qui se trouve soit isolé, soit regroupé en petits
hameaux égrenés le long du principal axe de communication.
14. Plaine des Marcots
Secteur situé au cœur du massif du Beaufortain, au carrefour de ses trois
vallées structurantes (Doron, Dorinet et Argentine).
Le lieu est remarquable en ce qu’il est le seul fond de vallée large et plat
du Beaufortain, offrant un paysage grandement ouvert où la colline de
Vanches et son château constituent un appel visuel.
La plaine est caractérisée par des grandes parcelles planes et défrichées
contrastant avec les versants raides et boisés qui la délimitent. L’alignement
d’arbres de la route départementale et la ripisylve du Doran prennent,
dans ce contexte de nudité, une force particulière.
Sur Beaufort, les versants d’adret sont aussi occupés par de vastes prairies, reléguant la
forêt dans les parties abruptes et les ravines ; la présence du bourg-centre et la multiplicité
des hameaux environnants renforcent l’image d’une montagne-campagne habitée.
9
Les paysages
Les paysages du territoire concerné
sont très variés du fait des plissements
tectoniques et des érosions glaciaires
et fluviales successives.
Outre la multiplicité des horizons et des
perspectives, les différences d’altitude et
de relief créent des conditions d’accès
et de climat qui contribuent à diversifier
à l’extrême le couvert végétal et l’occupation humaine.
Entre les fonds de vallées urbanisés et
cultivés, et les steppes et falaises sommitales, la charte ne pouvait envisager
une mesure unique.
Suivant les études paysagères initiées par
l’Etat, le Département et les communes,
le territoire a fait l’objet d’une double
partition en quatorze grands ensembles
paysagers, présentant des unités d’ambiance susceptibles d’actions globales,
et en six zones altitudinaires, présentant
des unités de problématique susceptibles d’actions thématiques.
7
état des lieux
NEIGES ET GLACES
(étage nival)
HAUTS ALPAGES
(étage alpin)
• Ruine ou réutilisation des chalets
• Fréquentation touristique
ALPAGES ET HAUTES FORETS
(étage subalpin)
• Ruine ou réutilisation des chalets
• Fréquentation touristique
• Pistes d’accès aux pâturages
• Pistes forestières (ubac)
VERSANTS
(étage montagnard)
• Pistes et entretien forestiers
• Pistes de ski et urbanisme des stations
• Maintien des ouvertures, prés-bois
• Réutilisation des montagnettes
• Continuité des prairies
COTEAUX
(étage collinéen)
• Déprise agricole
• Restauration des vergers et vignes
• Mitage résidentiel
• Continuité et requalification des hameaux
• Sommets des buttes (repères)
PLAINE
(fond de vallée)
• Etalement urbain (linéaire et diffus)
• Conflit foncier urba/agriculture
• Equilibre bâti/espaces verts
• Risque d’inondation
• Secteurs d’activités
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Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT
réduites à l’échelle du 1 : 200 000
© IGN - Paris - autorisation n° 50-7463
Reproduction interdite
10
6 entités paysagères étagées
Plaine (fond de vallée)
Cet espace, auparavant peu amène du fait des crues répétées des cours d’eau, accueille essentiellement des cultures intensives, principalement suivant un maillage bocager.
L’implantation humaine, bien que récente, croît d’une manière accélérée.
Les enjeux de cet espace sont :
• la maîtrise de l’étalement urbain,
• la gestion de l’espace, en particulier des conflits entre les diverses vocations : agricole, résidentielle, industrielle,
• la préservation de l’équilibre interne entre le bâti et les espaces verts - la prise en compte des risques d’inondations,
• l’intégration urbaine des secteurs d’activités économiques.
Coteaux (étage collinéen)
Cet espace est constitué par des forêts de feuillus et de sols que l’homme consacre à la culture intensive (céréalière,
arboricole et viticole), parfois au moyen d’épierrements, de terrassements et d’irrigations.
La limite supérieure de cet espace correspond à celle de la culture de la vigne.
L’implantation humaine est permanente, regroupée en hameaux, sur des sites présentant le moins de risques naturels et le plus d’atouts en matière d’exploitation et d’ensoleillement.
Les enjeux de cet espace sont :
• la protection de l’activité agricole,
• la restauration des vergers et vignes, structures du paysage, menacés par la pression urbaine,
• le maîtrise de l’éparpillement résidentiel qui impose des infrastructures consommatrices d’espaces et coûteuses,
• la préservation des particularismes des hameaux,
• le respect des points d’accroche visuels à connotation naturelle.
Versants (étage montagnard)
Les forêts de cet étage, où résineux et feuillus se mêlent, abritent des espaces défrichés constitués de prés de fauche
et de pâturages de transition placés sur le chemin des alpages. Elles sont aussi jalonnées de pistes plus larges destinées à accueillir les skieurs.
Le bâti se compose d’habitat temporaire, estival, dispersé en petits noyaux, de granges disséminées, mais aussi de
l’urbanisme des stations.
Les enjeux de cet espace sont :
• le devenir des chalets vacants avec un risque de disparition, de mauvaise réhabilitation, voire de multiplication
de chemins d’accès,
• la maîtrise de la fréquentation touristique : 4x4, trial, quad, remontées mécaniques, remodelage de terrain,
• l’aménagement des pistes forestières et des pistes d’accès aux alpages, en particulier dans le cadre de leurs
mises aux normes,
• l’entretien des forêts qui nécessitent un éclaircissement sanitaire,
• le maintien des fenêtres paysagères, de l’utilité agro-pastorale, de l’agrément touristique et de la structuration du
paysage par des prés-bois à l’ubac et des prairies continues à l’adret,
• la limitation du marquage du paysage par les délimitations géométriques des pistes de ski.
Alpages et hautes forêts (étage subalpin)
Cet étage, principalement constitué de forêts résineuses et de quelques espaces défrichés, est utilisé pour ses pâturages mais aussi pour le tourisme. Il est jalonné de pistes d’accès aux pâturages et de pistes forestières (ces dernières
principalement à l’ubac).
Les chalets, témoignant de la présence humaine, sont soit grossièrement réutilisés soit en péril.
Les enjeux de cet espace sont :
• le devenir des chalets vacants avec un risque de disparition, de mauvaise réhabilitation, voire de multiplication
de chemins d’accès,
• la maîtrise de la fréquentation touristique : 4x4, trial, quad, remontées mécaniques, remodelage de terrain,
• l’aménagement des pistes forestières et des pistes d’accès aux alpages, en particulier dans le cadre de leurs
mises aux normes.
Hauts alpages (étage alpin)
L’activité agro-pastorale (alpages) et le tourisme (ski et randonnées) se côtoient sur cet étage exclusivement constitué de pelouses.
Quelques chalets témoignent de l’usage agricole de cet espace. Certains d’entre eux subissent un processus lent
d’anéantissement par abandon ou sont réutilisés à d’autres fins.
Les enjeux de cet espace sont :
• le devenir des chalets vacants avec un risque de disparition, de mauvaise réhabilitation, voire de multiplication
de chemins d’accès,
• la maîtrise de la fréquentation touristique : 4x4, trial, quad, remontées mécaniques, remodelage de terrain.
Neiges et glaces (étage nival)
A cet étage, le plus souvent enneigé, les accidents du relief et les rigueurs du climat interdisent une installation
humaine durable.
Cet espace semble ne pas présenter d’enjeu d’aménagement immédiat.
11
état des lieux
monument classé
site classé
monument inscrit
site inscrit
monument remarquable
site remarquable
N
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1
2
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Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT
réduites à l’échelle du 1 : 200 000
© IGN - Paris - autorisation n° 50-7463
Reproduction interdite
12
ALBERTVILLE-CONFLANS
Château de Manuel de Locatel
(monument classé le 8/09/1928)
ALBERTVILLE-CONFLANS
Tour Sarrazine
(monument classé le 8/09/1928)
ALBERTVILLE-CONFLANS
Stade d’Albertville - patrimoine du XXe siècle
(sans protection)
ALBERTVILLE-CONFLANS
Hôtel Gény - ancien Hôtel Royal
(sans protection)
BEAUFORT-SUR-DORON
Barrage de Roselend - patrimoine du XXe siècle
(site inscrit)
BEAUFORT-SUR-DORON
Hameau de Boudin
(site inscrit le 24/12/1943)
BEAUFORT-SUR-DORON
Col du Cormet de Roselend
(site inscrit le 13/04/1943)
BEAUFORT-SUR-DORON
Ensemble formé par le château et ses ruines
(site inscrit le 8/04/1943)
FLUMET
Le Bourg
(sans protection)
GILLY-SUR-ISERE
Villa gallo-romaine
(monument classé le 26/11/1984)
GILLY-SUR-ISERE
Pont sur l’Isère
(sans protection)
GRÉSY-SUR-ISERE
Saint-Pierre aux Liens
(sans protection)
HAUTELUCE
Chapelle de Belleville
(monument classé le 30/09/1911, puis le 30/11/1938)
HAUTELUCE
Hameau du Praz
(site inscrit le 8/04/1943)
HAUTELUCE
Col du Joly, de la Fenêtre et lac de la Girotte
(site inscrit le 28/06/1943)
HAUTELUCE
Eglise Saint-Jacques
(monument classé le 13/04/1943)
MARTHOD
Taillanderie Busillet
(monument inscrit le 19/06/1995)
MERCURY
Château de Chevron - XIVe-XVIIe siècles
(inscription partielle le 17/05/1982)
PLANCHERINE
Abbaye de Tamié et ses environs
(site inscrit le 20/12/1962)
QUEIGE
Eglise Sainte-Agathe
(sans protection)
14
ALBERTVILLE-CONFLANS
Porte de Savoie
(monument insrit le 8/09/1928)
ALBERTVILLE-CONFLANS
Maison Rouge et café
(monument et site classés le 8/09/1928)
ALBERTVILLE-CONFLANS
Porte Tarine
(monument inscrit le 8/09/1928)
CLERY
Eglise Saint-Jean-Baptiste
(monument classé le 25/06/1930)
ESSERTS-BLAY
Château d’Esserts-Blay
(sans protection)
FLUMET
Moulin à Tienne
(sans protection)
HAUTELUCE
Col des Saisies
(site inscrit le 2/11/1943)
HAUTELUCE
Hameau d’Annuit
(site inscrit le 8/04/1943)
LA BATHIE
Ruines du Château de Chantemerle
(site inscrit le 13/08/1943)
LA GIETTAZ
Col des Aravis et abords de la RD 909
(site inscrit le 13/12/1948)
MARTHOD
Portail de l’église Saint-Jean-Baptiste - XIIe siècle
(monument partiellement classé le 3/06/1950)
SAINT-NICOLAS-LA-CHAPELLE
Eglise Saint-Nicolas - XVIIIe siècle
(monument inscrit le 20/06/1989)
UGINE
Ensemble formé par le village d’Héry-sur-Ugine et ses
abords (site inscrit le 10/02/1978)
UGINE
Entrée de l’usine - Début XXe siècle
(sans protection)
HAUTELUCE
Hameau du Pré
(site inscrit le 13/04/1943)
15
Le patrimoine
Intimement lié à la présence et aux savoirfaire humains, le patrimoine comprend,
entre autres, des constructions et des
sites naturels remarquables. Il permet
de mieux comprendre le territoire.
Aujourd’hui, il participe pleinement
aux enjeux en matière de paysage,
de préservation de connaissances, de
valeurs…
Différentes modalité permettent de protéger : sites et monuments classés, sites
et monuments inscrits. D’autres sont sans
protection.
Pour les bâtiments et les sites, le classement et l’inscription sont issus des lois
du 31 décembre 1913 et du 25 février
1943 qui ajoutaient à la protection des
monuments classés ou inscrits un champ
de visibilité de 500 mètres, c’est-à-dire
que tout édifice situé dans ce champ est
soumis à des réglementations spécifiques
en cas de construction ou transformation. Aujourd’hui, cette définition peut
évoluer en périmètres sensibles lors de
l’élaboration ou de la révision des PLU
ou de la mise en place d’une Zone de
Protection du Patrimoine Architectural
Urbain et Paysager.
La carte présentée ici n’est pas exhaustive et ne permet qu’un aperçu.
13
Des villes
et des villages
Sur le territoire d’Arlysère, l’habitat et l’urbanisme témoignent de réponses aux
nécessités et aux enjeux liés au contexte historique et au progrès.
Les activités agro-pastorales ont déterminé l’établissement des premiers villages en fonction de données géographiques et climatiques.
Des facteurs commerciaux et stratégiques ont conduit ensuite au
développement des bourgs puis des villes.
Aujourd’hui, les enjeux concernent la maîtrise qualitative et
quantitative de l’urbanisation qui se développe aussi bien en
fond de vallée que dans les périphéries des bourgs et dans
les stations d’altitude.
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Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT
réduites à l’échelle du 1 : 200 000
© IGN - Paris - autorisation n° 50-7463
Reproduction interdite
16
La croissance des villes
L’apparition des bourgs
Les villages et les hameaux sont disséminés dans les montagnes sur les sites présentant le moins de risques et sont implantés à proximité des ressources favorisant
l’économie agro-pastorale.
Afin de profiter des flux et de les contrôler, les bourgs, plus ou moins fortifiés, se
développent sur des points de passages stratégiques près des fonds de vallée
(Conflans, Ugine, Flumet, Grésy-sur-Isère, Beaufort).
Du XIIIe au XIXe siècle, Conflans est la cité fortifiée et marchande la plus prospère
de la région, tandis qu’en montagne, au XVIIIe siècle, la communauté d’habitants
de Saint-Maxime de Beaufort est la plus peuplée de Savoie.
L’essor de la métallurgie et de la houille blanche et l’endiguement des rivières
engendrent, dès le XIXe siècle, le développement de nouvelles communautés (quartier des Fontaines à Ugine, création de Frontenex).
Conflans, au XVIIIe siècle, domine le paysage de confluence de l’Arly et de l’Isère,
où s’établira Albertville à partir du XIXe siècle.
17
état des lieux
Albertville
sous-préfecture, ville olympique et cœur du territoire
d’Arlysère
Albertville est apparue en 1836 de la fusion de
Conflans et du village de l’Hôpital. L’endiguement de
l’Isère et de l’Arly a permis la création de la ville avec
son architecture caractéristique du XIXe siècle, puis son
extension vers les plaines de l’ouest au XXe siècle.
Sa transformation s’accélère avec l’accueil des XVIe
Jeux olympiques d’hiver en 1992. A cette occasion,
sont construits de nouveaux équipements sportifs
(halle de glace, anneau de vitesse), de services (restructuration de la gare, nouvel hôpital), et culturels (le
Dôme médiathèque). Des opérations de restructuration
urbaine (place de l’Europe en centre ville, développement du quartier olympique, restructuration de l’ancien
hôpital) sont aussi réalisées.
Aujourd’hui, Albertville est la ville la plus importante
du secteur avec près de 20 000 habitants.
18
Ugine
Deuxième pôle le plus important du territoire après Albertville, Ugine s’est d’abord
structurée autour du bourg ancien, sur le promontoire qui domine la vallée de l’Arly.
L’installation des aciéries en 1903 transforme la commune en cité industrielle, favorisant l’émergence du nouveau quartier des Fontaines.
Ugine a su se doter d’équipements sportifs (stades, centres omnisports, piscine)
et culturels (cinémas) complémentaires de ceux d’Albertville.
Récemment, le village de Héry-sur-Ugine a été rattaché au territoire communal.
Les autres bourgs
Les autres bourgs historiques du territoire ont connu un développement plus
modéré. Ainsi, Grésy-sur-Isère, Flumet et Beaufort-sur-Doron n’ont pas acquis le
statut de villes.
Ils ont cependant gardé leur caractère tout en se dotant de services nouveaux liés
à leur fonction de chef-lieu de canton ou à la proximité des stations de ski.
19
état des lieux
LES ENJEUX
DU DEVELOPPEMENT URBAIN
La péri-urbanisation
Les communes de la couronne albertvilloise connaissent depuis 50 ans une forte
croissance liée à la disponibilité de terrains attrayants favorables à la construction de nouvelles maisons, et à l’installation de nombreuses zones d’activités dans
les plaines de fond de vallée.
Gilly-sur-Isère, Mercury, La Bâthie, Grignon, Marthod, Frontenex ont maintenant
plus d’habitants que les anciens bourgs historiques.
Dans ce développement apparemment anarchique, où les lotissements et les zones
d’activités envahissent les anciens espaces agricoles, les structurations des villages sur les coteaux sont encore perceptibles.
Le développement lié aux stations
Le développement de l’urbanisation se produit aussi en altitude avec l’essor
des stations touristiques : La Giettaz, Crest-Voland, Notre-Dame de Bellecombe,
Cohennoz, Les Saisies, Arêches-Beaufort.
Cette évolution induit de multiples enjeux techniques, fonctionnels, culturels et environnementaux, caractéristiques des territoires alpins.
20
La question de l’habitat
L’habitat individuel se développe essentiellement sous forme de lotissements.
L’habitat collectif a pris quant à lui de multiples formes : “habitations bon marché”
(H.B.M.) dans les années 1930, tours et
barres après-guerre, immeubles d’inspiration
néo-régionale à la fin du XXe siècle.
Les enjeux du XXIe siècle concernent le
développement d’un habitat de haute
qualité, économe en espace. La réalisation
d’un habitat semi-dense de type “intermédiaire”, entre individuel et collectif, peut
contribuer à atteindre cet objectif.
La reconquête des
centres-bourgs
Les enjeux urbains concernent non
seulement la maîtrise quantitative et
qualitative du développement de
l’urbanisation mais aussi la reconquête
des centres-bourgs qui ont souffert d’une
dévitalisation sans précédent au profit
de lotissements périphériques.
Une remise en valeur du bâti ancien et
des opérations de restructuration doivent
permettre de redonner toute leur attractivité aux centres-bourgs.
21
Construire aujourd’hui
Le développement
durable
Des données inscrites dans des textes :
la Constitution française et la convention de Florence
La Constitution de la France, révisée en mars 2005, prend en compte la convention de Florence, signée par la France le 20 octobre 2000, qui définit la notion
de paysage. Elle précise également, dans l’article 2 de la charte de l’environnement, que toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à
l’amélioration de l’environnement.
SCoT, PLU : les Plans d’Aménagement de
Développement Durable
Sur la base d’un diagnostic, ces documents précisent les besoins et comportent
un projet d’aménagement et de développement durable avec des orientations
d’aménagement et d’urbanisme pour l’ensemble de la commune.
Les 7 cibles de l’approche environnementale de
l’urbanisme
L’approche environnementale de l’urbanisme est une démarche d’accompagnement des projets en termes d’environnement et d’énergie. Ses objectifs sont de
contribuer aux exigences réglementaires en matière d’environnement, de faciliter l’intégration des politiques environnementales dans le projet, de concrétiser
les principes d’une qualité urbaine durable et de contribuer à la qualité environnementale. 7 cibles sont privilégiées : consommation d’espace, gestion des
déplacements, nuisances et pollution, eau, déchets, confort climatique et choix
d’énergie, paysage et nuisances sonores.
La charte du Parc naturel régional des Bauges
Il est consulté, sur son territoire de compétence, quant à la compatibilité des actions
de la charte architecturale et paysagère avec les dispositions de sa propre charte,
et peut être associé, le cas échéant, à certaines de ces actions.
Le Livre blanc des architectes
L’architecture est un art qui s’inscrit dans la durée. Au-delà des dispositions techniques nécessaires pour la prise en compte des valeurs environnementales (recyclage
des matériaux, gestion de l’eau et des déchets, maîtrise de l’énergie…), il reste
que la conception d’un bâtiment dans ses rapports avec le site, la qualité de sa
volumétrie, de sa structure et de ses matériaux sont des valeurs architecturales fondamentales qui doivent être réaffirmées comme telles. Les techniques sont par nature
en évolution constante, l’architecture, au contraire, est justement ce qui perdure.
D’où l’importance de la conception architecturale dans une démarche soucieuse
de répondre aux besoins sociaux tout en préservant l’environnement.
22
Le cadre réglementaire
existant
La loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture
Selon cette loi, “l’architecture est une expression de la culture. La création architecturale, la qualité des constructions, leur insertion harmonieuse dans le milieu
environnant, le respect des paysages naturels ou urbains ainsi que du patrimoine
sont d’intérêt public.” Les autorités délivrant les permis de construire doivent s’assurer du respect de cet intérêt.
Le Réglement National d’Urbanisme (RNU)
R 111-21 : LE PERMIS DE CONSTRUIRE PEUT ETRE REFUSE ou n’être accordé que
sous réserve, si les constructions, par leur situation, leur architecture, leurs dimensions ou
l’aspect extérieur des bâtiments ou ouvrages à édifier ou à modifier, sont de nature à
porter atteinte au caractère ou à l’intérêt des lieux avoisinant aux sites, aux paysages
naturels ou urbains ainsi qu’à la conservation des perspectives monumentales.
Les sites et secteurs des monuments historiques
Leurs protections s’inscrivent dans un périmètre établi et noté dans chaque PLU.
Les articles 5 à 11 des Plans Locaux d’Urbanisme
Implantation, marge de recul, surfaces des terrains et aspects des constructions.
Les propositions
3 règles essentielles pour l’article 11 des PLU
1 - Rappel du Règlement National d’Urbanisme (RNU) R 111 - 21 - 22 - 23
Le respect du caractère de l’environnement, des constructions voisines et du lien avec l’espace public est impératif, notamment en ce qui concerne les volumes et les proportions,
la pente des toitures et leurs débords, la nature et l’aspect des matériaux utilisés.
Ces dispositions sont présentées dans le(s) cahier(s) d’architecture en annexe.
2 - Mise en place d’une consultance architecturale
Afin de faciliter l’instruction des demandes de constructions et de veiller à leur
meilleure intégration et adaptation au terrain, la commune conseille aux usagers
de l’informer de leurs intentions.
La communauté de communes a mis en place une consultance architecturale destinée
à conseiller toute personne qui entreprend de construire, restaurer ou aménager un
bâtiment. Cette mission s’exerce le plus en amont possible, de façon préventive, au
stade de l’intention de faire, du choix d’un terrain, de l’interrogation sur le PLU…
Elle permet de conseiller utilement le pétitionnaire pour contribuer à une bonne
intégration du bâtiment dans le paysage et son adaptation au terrain.
3 - Étude des projets particuliers
Il n’est pas exclu de proposer une architecture contemporaine de qualité environnementale. Celle-ci devra témoigner d’une recherche affirmée et argumentée qui pourra
proposer des volumétries et des matériaux différents (toiture en particulier).
23
Construire aujourd’hui
Les outils
Le CAUE
La loi du 3 janvier 1977 sur l’architecture a créé les CAUE.
Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement a pour mission de
développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du public dans
le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement.
Il contribue, directement ou indirectement, à la formation et au perfectionnement
des maîtres d’ouvrage, des professionnels et des agents des administrations et des
collectivités qui interviennent dans le domaine de la construction.
Il fournit aux personnes qui désirent construire les informations, les orientations et
les conseils propres à assurer la qualité architecturale des constructions et leur
bonne insertion dans le site environnant, urbain ou rural, sans toutefois se charger
de la maîtrise d’œuvre.
Il est à la disposition des collectivités et des administrations publiques qui peuvent
le consulter sur tout projet d’urbanisme, d’architecture ou d’environnement.
Les Territoires de Développement Local (TDL)
Le Conseil général de la Savoie a constitué 7 territoires. Au sein de ces 7 territoires, des Territoires de Développement Local sont mis en place pour rapprocher
ses services des communes et du public. Ces TDL sont constitués de 3 unités :
l’Unité routes (par le transfert d’une partie des agents de l’Etat), l’Unité administrative, l’Unité aménagement.
L’action de cette dernière unité comporte 3 volets : assistance en urbanisme opérationnel, réglementaire, gestion du planning des architectes consultants.
Les architectes consultants
Proposés par le CAUE, les architectes consultants développent une mission
pédagogique.
Le conseil dépend directement de la qualification et de l’expérience professionnelle de l’architecte qui en est chargé, ainsi que de son indépendance par rapport
aux enjeux du territoire sur lequel il intervient.
De façon générale, cette mission s’exerce le plus possible de façon préventive :
au stade de l’intention de faire, du choix d’un terrain, de l’interrogation sur l’insertion paysagère…
Le consultant doit apprécier la particularité de chaque problème - notamment en
se rendant sur le terrain.
Il conseille, il n’impose ni ne juge.
Le consultant rend compte au maire de chaque intervention et un avis est formulé
conjointement.
Sa mission s’arrête au dépôt du dossier.
24
Principe de fonctionnement
CAUE
Éva
lu
atio
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la c sub
ons ven
ulta tion
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tion
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An ascic
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t un rs d
dui hie
des
Pro es ca
d
TDL
Territoire
de Développement
Local
Maires
et
particuliers
Gère le planning
Envoie copie des conseils produits
Architecte
consultant
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Construire aujourd’hui
4 secteurs
de consultance
Secteur de la région d’Albertville
16 communes : 1-Albertville • 2-Allondaz • 12-La Bâthie • 3-Césarches •
8-Cevins • 9-Esserts-Blay • 10-Gilly-sur-Isère • 11-Grignon • 4-Mercury •
13-Monthion • 5-Pallud • 14-Rognaix • 6-Thénésol • 15-Saint-Paul-surIsère • 16-Tours-en-Savoie • 7-Venthon
Secteur du Val d’Arly
8 communes : 17-Cohennoz • 18-Crest-Voland • 19-Flumet • 20-La
Giettaz • 21-Marthod • 22-Notre Dame de Bellecombe• 23-SaintNicolas-la-Chapelle • 24-Ugine
20
Secteur du Beaufortain
4 communes : 25-Beaufort • 26-Hauteluce • 27-Queige •
28-Villard-sur-Doron
Secteur de la Haute Combe de Savoie
11 c o m m u n e s : 2 9 - B o n v i l l a r d • 3 0 - C l é r y •
31-Frontenex • 32-Grésy-sur-Isère • 33-Montailleur •
34-Notre-Dame-des-Millières • 35-Plancherine •
36-Saint-Vital • 37-Sainte-Hélène-sur-Isère • 38-Tournon •
19
22
23
18
17
26
24
28
21
25
27
6
2
3
5
7
4
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15
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réduites à l’échelle du 1 : 200 000
© IGN - Paris - autorisation n° 50-7463
Reproduction interdite
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Vous voulez construire, rénover, aménager,
agrandir...
un architecte consultant est à votre disposition gratuitement, sur rendez-vous.
N’hesitez pas à le contacter le plus en amont possible de votre projet.
Les contacts utiles figurent en dernière page du cahier d’architecture de votre
secteur de consultance.
27
Remerciements Christophe Actis • Jean-Pierre
Blanc & Gérard Croset, architectes • Véronique Choron-Pellicier,
architecte • Jacques Combet,
architecte • Serge Constantinoff,
architecte • Yves Dujol, architecte •
Michel Dupecher, architecte •
Claude Fay, architecte • Florian
Golay, architecte • Itinéraires d’architecture • Legaud architecture •
Bernard Lemaire, architecte • Louis
& Perino architectes • OPAC de la
Savoie • Francis Pannier, architecte •
Patey architectes • Patriarche & co •
SAS Cruseilles Immobilier • Roland
Schweitzer, architecte urbaniste •
Jean Tonello, ingénieur conseil
Photos : CAUE de la Savoie •
ASDER • Romain Blanchi
Gravures et cartes : Bibliothèque
nationale • Archives départementales de la Savoie • Bibliothèque
municipale de Chambéry • Cliché
Eric Beccaro • Sabaudia Ducatus
Savoie Amstelodani Judacus Hondus
Exardit • Institut Géographique
National
Réalisation : neWaru / CAUE de
la Savoie - janvier 2007
28
CAHIER D’ARCHITECTURE
DE LA RÉGION D’ALBERTVILLE
To ut e rénovation ou cons tr uction nouvelle va marq uer l’espace de f aç o n d u ra b l e .
Des paysages de caractère
Chaque paysage possède un trait physique distinctif,
ou mieux une personnalité susceptible de susciter familiarité ou étrangeté.
La région d’Albertville présente des paysages variés, des zones de peuplement diffus perchées
sur les coteaux où la nature est encore préservée, des zones plus urbanisées
où l’activité a nécessité des bâtiments idoines et des logements.
Pour plus de précisions, se référer page 6 du document général.
e
A
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Cartes IGN au 1 : 25 000 n° 3432ET et 3531OT
réduites à l’échelle du 1 : 140 000
© IGN - Paris - autorisation n°50-7463
Reproduction interdite
30
Voilà nos paysages que des générations ont soigneusement construits et entretenus
par leur savoir-faire, pour mieux y vivre.
A. Une confluence vitale
L’habitat dense et les activités sont principalement concentrés à Albertville,
à la confluence des grandes vallées de communication (Combe de Savoie,
Val d’Arly et vallée de Tarentaise).
Albertville
B. Une agriculture préservée
La lisibilité générale du paysage est facilitée par les continuités, agricoles dans la plaine et forestières sur les versants.
Esserts-Blay
C. Des coteaux habités
L’habitat rural et rurbain reste groupé en villages et hameaux, profitant des
plateaux et replats ensoleillés à flanc de talus, ou égrenés en piémonts,
au carrefour des anciennes voies et des vallons torrentiels.
Montailleur
D. Des horizons bien délimités
La perspective rectiligne de la vallée est renforcée par le parallélisme des
talus montagnards, du réseau viaire et de la rivière Isère.
Les sommets et cols environnants (Grand Arc, Grand Roc, Tamié...) ou lointains (Charvin, Mont-Blanc, Sambuy…) forment des points d’appel visuels
à connotation naturelle.
Belle Étoile - Mont Mirantin
Thénésol
Albertville, vers Tours
E. Une vallée intermédiaire
Vallée encaissée, creusée par le torrent de l’Arly, bordée à l’est par le
massif du Beaufortain et à l’ouest par celui des Bornes. La perspective
de fond de vallée est étroite et fermée au nord, par la colline de la forêt
de l’Alliat.
L’habitat diffus ou groupé en hameaux s’est réfugié sur des adoucissements de pente des versants, plutôt en adret.
F. Une vallée sculptée par l’Isère
Bordée à l’est par le massif du Beaufortain et à l’ouest par celui du
Grand Arc, sa perspective est compartimentée longitudinalement par des
resserrements de la plaine (collines de Chantemerle et de la Roche), ou
verticalement par des rebords de plateaux (Esserts-Blay).
Malgré la vocation agricole de la plaine et la présence de vignes ou
vergers en coteaux, l’image du secteur est fortement marquée par l’étalement urbain et l’activité industrielle, tandis que la présence de l’Isère,
pourtant géographiquement déterminante, reste peu sensible.
G. Des monuments signes
Les modelés du relief qui “segmentent” la vallée, servent de promontoires à
des points d’appel visuels à connotation culturelle (châteaux de Chantemerle
et de Blay, oratoire de ND des Neiges).
Chantemerle
31
Les villages :
une trame vivante
Témoignage d’une organisation spontanée dans le paysage durant des siècles,
les groupements de bâtiments ruraux représentent un patrimoine de qualité.
La physionomie générale des villages exprime une certaine cohérence du fait de
la structure interne des groupements et de l’unité d’aspect des constructions.
Voici plusieurs villages de la région d’Albertville, tous implantés dans des
contextes différents. Ils diffèrent par leur importance et la disposition des
constructions qui les composent.
Ces constructions plus ou moins proches les unes des autres, ainsi que les
espaces privatifs ou communaux qui les entourent, déterminent ce que l’on
appelle “le tissu bâti”.
Les villages sont des lieux d’animation et de services qui ponctuent le territoire.
Leur caractère est à renforcer. La préservation
de leur silhouette et la maîtrise de leur extension
bâtie sont un enjeu pour l’image du pays.
Chacun de ces villages constitue un ensemble
particulier dans lequel toute construction nouvelle aura à s’inscrire avec justesse.
Cevins chef-lieu
L’occupation des coteaux bien exposés est réalisée au départ par regroupements autour de
quelques fermes. L’ère moderne étend l’urbanisation au fur et à mesure de la déprise agricole
et du déplacement des axes de circulation vers
la rivière. Les espaces libres constituent autant
de respirations entre les hameaux.
Cevins, hameau le Villard
Les hameaux au-dessus de la vallée sont pour
la plupart encore préservés ; les restaurations et
transformations du patrimoine rural peuvent conserver l’intérêt esthétique du bâti par l’utilisation des
matériaux et techniques traditionnelles.
La Bâthie, hameau de Langon
La fonction engendre des formes d’adaptation
du bâtiment aux contraintes du lieu et du climat.
Ainsi cette grange possède un large auvent protecteur surplombant la voie publique au-dessus
de l’ouverture d’entrée du foin.
Tours en Savoie
Le long des voies historiques, le paysage urbain
est autant civil que religieux. Le marquage entre
l’espace public et l’espace privé est réalisé par
une petite murette de pierre sèche. La route est
étroite, peu adaptée au trafic automobile ; elle
constitue un espace de civilité.
Conseil général de la Savoie - Archives départementales
Mappe sarde Albertville : 374-2
32
Césarches, Le Grand Village
Les villages se tiennent sur les replats dominant les
rivières, dans une continuité linéaire en dessous
des forêts, le long des chemins ruraux. Ce mode
d’implantation concerne aussi Venthon, Pallud,
Thénésol et Mercury.
Une identité reconnue :
le bâti traditionnel
Le patrimoine bâti s’est construit sur un mode de vie, avec
des façons de faire propres à la région d’Albertville. Il
est important pour l’évolution ou la création du bâti, de
prendre conscience de la richesse de l’habitat ancien
et de comprendre ce qui a conditionné sa forme et son
implantation.
Cacher cette mémoire serait exposer les habitants à la
perte de leur identité collective.
Les vallées de l’Isère, de l’Arly et la Haute Combe de Savoie ont subi
des influences diverses, soit par l’histoire de leur occupation, soit par leur
emplacement géographique sur les voies de passage.
Les contreforts des Bauges se caractérisent par leur parenté avec l’archétype bauju : “toiture asymétrique, de grande dimension, croupes”.
Les volumes des bâtiments placés sur les coteaux du Beaufortain et du
Grand Arc sont caractéristiques de l’habitat montagnard :
- faîtage symétrique perpendiculaire aux courbes de niveau,
- pignons en remplissage bois,
- soubassements maçonnés.
La présence du bois dans l’architecture des coteaux est prépondérante
dans le patrimoine agricole.
Les parties en maçonnerie enduite sont réservées aux habitations, les
étables et caves restent en pierre apparente, les combles sont habillés
en bardage bois, transformable.
33
Construire une maison
aujourd’hui
Construire votre maison, c’est
habiter un lieu qui vous ressemble
en même temps qu’il s’inscrit dans
un environnement.
Déterminez vos besoins, “votre
manière d’habiter”, et n’hésitez pas
à mettre sur papier tous vos rêves...
Vous allez définir votre projet :
disposition des lieux, utilisation
judicieuse des surfaces, organisation
des volumes intérieurs, aspect
extérieur..., en tenant compte du
climat et du site dans lequel votre
construction va s’intégrer.
Son orientation, son architecture,
le choix des techniques des
matériaux de construction, le type
de chauffage sont à étudier avec le
souci de limiter au maximum votre
future consommation d’énergie ainsi
que l’ensemble des frais d’entretien.
Développez votre créativité en étant
conscient que la maison aura à
s’intégrer dans le paysage
et les bâtiments alentour.
34
Implanter sa maison
Choisir un terrain, c’est opter pour un cadre
de vie. Chaque terrain est un cas particulier
à étudier.
Observez le tout et les détails ; visitez le terrain
à différentes heures de la journée, observez le
déplacement du soleil, sentez le vent, regardez
le paysage, les maisons voisines.
Les couleurs des façades
Le village traditionnel est un lieu polychrome où les
couleurs s’expriment avec cohérence et harmonie
et révèlent la qualité du paysage construit.
Tout projet de coloration doit respecter le principe de composition de la façade et s’inscrire
dans la logique d’une harmonie colorée à
l’échelle du village.
Orientation
Pour des raisons climatiques de bon sens, la
maison est souvent orientée de façon à présenter une façade très fermée au nord et une
façade largement ouverte au sud.
Si votre terrain dispose d’une belle vue, concevez votre maison et disposez les ouvertures en
fonction de ce paysage.
Les abords
La qualité des abords de sa maison, c’est le
plaisir de soi et le plaisir de tous.
L’aménagement des abords permet de traiter
la liaison entre le bâtiment et son terrain et de
créer des espaces de transition entre le privé
et le public.
• Plantez selon vos goûts en donnant la priorité aux
plantes locales. Chaque jardin, quelle que soit sa
taille, est susceptible de mettre en valeur le patrimoine naturel de la région d’Albertville.
• Les clôtures, quand elles existent, marquent
artificiellement le paysage. Si vous y tenez,
utilisez des clôtures discrètes : recherchez
des matériaux et des formes de clôtures qui
s’accordent avec le voisinage. Préférez les
plantations d’essences locales aux “haies
de thuyas”.
• Créez des espaces extérieurs intimes à l’abri
des vues, en utilisant les dispositions du plan de
la maison, l’implantation des annexes et l’écran
que forment les arbres et les plantations.
Adaptation au sol
Selon que votre terrain est pentu ou plat, il va
déterminer le type de terrassements à faire. On
adapte la maison au terrain et non le terrain à
la maison.
Si le terrain est pentu, profitez au mieux du dénivelé naturel, plutôt que de terrasser le sol pour
poser un “modèle” pour terrain plat.
Accès
Limitez la longueur des accès autant par économie que pour ne pas consommer d’espaces
naturels en pénalisant le terrain.
Les ouvertures
Les proportions des ouvertures et le jeu des pleins
et des vides sur la façade comptent pour beaucoup dans l’équilibre du bâtiment.
• Caractérisez chaque ouverture en fonction
de son usage.
• Jouez sur le contraste entre la façade sud,
généreusement ouverte, et la façade nord,
plus fermée.
• Positionnez les ouvertures pour cadrer les
vues sur le paysage.
Les annexes et les abris
• Trouvez des zones abritées qui sont utiles pour
le rangement (bois, outils, mobilier de jardin...)
et pour se protéger du soleil ou de la pluie
(terrasse abritée, véranda, pergola...).
• Point de repère sur la façade, l’entrée marque
le passage de l’extérieur à l’intérieur. Pour un
meilleur confort, l’accès pourra être abrité :
avancée du toit, porche, marquise, auvent...
Ces dispositions d’une grande utilité permettent
par ailleurs d’animer la façade par le jeu des
avancées et des retraits.
Restaurer
une maison de pays
Une maison ancienne nous
charme car elle est particulière,
unique et qu’elle a une histoire.
Elle fait partie
de notre patrimoine.
Restaurer, c’est donner une
nouvelle vie à un bâtiment en
respectant son âme et son histoire.
Pour adapter une maison à des besoins nouveaux, il faut d’abord bien observer ce qui fait
son caractère :
• bien comprendre les procédés constructifs pour
rester en cohérence avec le bâtiment,
• tirer le meilleur parti de l’existant : volumes, toitures, couvertures, matériaux et abords, qui seront
conservés dans la mesure du possible,
• mettre l’accent sur les éléments d’architecture
remarquables qui sont à préserver,
• accepter dans l’ancien, l’absence de régularité géométrique, qui fait la singularité de la
maison (murs courbes, faux aplombs, ouvertures de dimensions variées).
Les proportions
Ces maisons sont souvent remarquables dans leurs
proportions et la composition de leurs façades.
• S’il y a création d’ouvertures, rester cohérent avec
les règles de composition de la façade.
• S’il y a agrandissement, respecter la simplicité des formes d’origine.
• À l’intérieur, on sera vigilant sur le recloison-
nement qui va modifier les proportions des
pièces et leur éclairage naturel.
Les façades
Les revêtements sont très importants dans la perception du bâtiment : enduits, décors peints,
bardages, couvertures, végétation grimpante...
sont à conserver.
Les détails
Ce sont les détails souvent façonnés par la main
de l’artisan qui font la richesse des maisons.
Conservez et mettez en valeur les éléments remarquables (balcons, cheminées, escaliers, bardages,
portes et fenêtres, volets, encadrements de baies,
four à pain, parquets, carrelages, pierres...).
Les espaces remarquables
Il peut être intéressant que certains espaces initiaux soient conservés, quel que soit leur nouvel
usage : l’ancienne cuisine, les caves voûtées,
l’étable, la grange...
Construire en respectant
l’environnement
Pour un développement
durable, il convient de respecter
les paysages, mais aussi
l’environnement.
Pour cela, privilégions
les énergies renouvelables
aux énergies fossiles.
Bien concevoir pour mieux vivre
Dès la conception des plans de votre habitation, quelques principes simples, sans surcoût
dissuasif, permettent de réaliser des économies d’énergie.
Ainsi, une structure compacte d’habitation limite
les déperditions de chaleur.
Le choix des matériaux de construction (parpaing, brique alvéolaire, ossature bois) et des
isolants (isolants classiques : laine de verre, laine
de roche, polystyrène ; isolants sains : ouate
de cellulose, laine de chanvre, liège...) est primordial. Ce sont eux qui vont permettre d’avoir
une habitation peu consommatrice en énergie,
pour le confort d’hiver comme pour le confort
d’été. Certains procédés permettent d’obtenir
une maison “qui respire”, c’est-à-dire qui régule
l’hygrométrie.
Des vitrages performants, à isolation renforcée, permettent de réduire considérablement
les déperditions de chaleur.
Enfin, le plancher chauffant hydraulique est
actuellement reconnu comme le moyen de transmission de chaleur le plus confortable et le plus
économique.
La géothermie
La pompe à chaleur est une solution performante
pour récupérer la chaleur de la terre, de l’air et de
l’eau. Cette énergie, prélevée gratuitement dans la
nature, peut servir à chauffer votre logement via un
compresseur et un évaporateur. C’est un système
de chauffage électrique performant.
Économiser l’eau en récupérant l’eau
de pluie
Les besoins en eau augmentent tout comme son
prix, tandis que les ressources se font de plus
en plus rares. Il faut savoir qu’on peut récupérer
l’eau de pluie de la toiture pour alimenter les toilettes, arroser le jardin, laver la voiture..., en la
canalisant dans des gouttières qui sont reliées
à une cuve intérieure ou extérieure.
Solaire ou bois ?
Le chauffage solaire
L’énergie récupérée par les capteurs solaires peut également être transmise à une dalle
chauffante ou à des radiateurs basse température. Le complément d’énergie, en cas de
non ensoleillement, sera assuré par une chaudière d’appoint ou par un système indépendant
(poêle, convecteurs).
Ce type d’installation s’adresse particulièrement
aux constructions neuves ou faisant l’objet de
réhabilitations importantes.
Le chauffage et l’eau sanitaire
Le chauffe-eau solaire
Les capteurs solaires, intégrés si possible en
toiture, convertissent l’énergie solaire en chaleur.
Celle-ci est transmise au ballon d’eau chaude
sanitaire. Un chauffe-eau solaire permet de couvrir
environ 50% de vos besoins d’eau chaude sanitaire. Une chaudière ou une résistance électrique
assure le complément d’énergie.
Un chauffe-eau solaire s’intègre facilement aux
bâtiments existants.
Le chauffage automatique au bois
Se chauffer au bois, en ayant une souplesse
d’utilisation équivalente à celle d’un système
de chauffage classique de type gaz ou fioul,
est aujourd’hui possible grâce aux granulés de
bois. Stockés dans un silo, ils sont entraînés automatiquement par une vis sans fin au foyer de la
chaudière ou du poêle.
35
À la demande du Conseil général de la Savoie, ce document a été élaboré par le Conseil d’Architecture,
d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie (CAUE), avec le concours de l’architecte consultant et du
Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine.
Le CAUE de la Savoie a pour mission de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du
public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement.
L’objectif de ce cahier est d’inciter chacun à améliorer et à accompagner les évolutions de notre cadre de vie
en faisant preuve de créativité.
Vous voulez construire, rénover, aménager, agrandir...
un architecte consultant
est à votre disposition gratuitement,
sur rendez-vous.
Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine :
495 avenue Pringolliet - BP 24 - 73401 Ugine - Tél. 04 79 89 56 95
Adressez vous à votre mairie
Communauté de communes de la région d’Albertville :
47, avenue Jean Jaurès - 73200 Albertville - Tél. 04 79 10 48 48
Albertville : Tél. 04 79 10 43 00
Allondaz : Tél. 04 79 37 05 41
La Bâthie : Tél. 04 79 31 00 43
Cesarches : Tél. 04 79 32 10 97
Cevins : Tél. 04 79 38 20 28
Esserts-Blay : Tél. 04 79 31 00 75
Gilly-sur-Isère : Tél. 04 79 32 04 07
Grignon : Tél. 04 79 32 47 29
Mercury : Tél. 04 79 32 30 17
Monthion : Tél. 04 79 31 30 46
Pallud : Tél. 04 79 32 09 50
Rognaix : Tél. 04 79 38 21 94
Thénésol : Tél. 04 79 37 65 29
Tours-en-Savoie : Tél. 04 79 31 00 73
Venthon : Tél. 04 79 32 23 82
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie :
B.P. 1802 - 73018 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 60 75 50
Association Savoyarde pour le Développement des Énergies Renouvelables :
Maison des énergies - 562, avenue du Grand Arietaz - 73000 Chambéry - Tél. 04 79 85 88 50
Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine :
1, rue des Cévennes - BP 1131 - 73011 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 71 74 99
Syndicat mixte Arlysère :
45, avenue Jean Jaurès - 73200 Albertville - Tél. 04 79 10 01 80
Avec la participation de Francis Pannier, architecte consultant.
Réalisation neWaru / CAUE de la Savoie • Photos CAUE • Janvier 2007
Saint-Paul-sur-Isère : Tél. 04 79 38 20 83
s’adapter
au terrain
Bâtir une maison
individuelle dans la pente
LIMITER L’IMPACT SUR LE TERRAIN
Une maison qui épouse le relief
Une maison peut apparaître comme simplement posée dans la pente si les mouvements de
terrains sont minimisés. Cette approche de l’inscription du bâtiment dans la pente permet
de limiter les déblais et remblais qui dénaturent le terrain naturel.
Un modèle qui fait sens dans le paysage
Ce principe de toucher le moins possible le terrain naturel reprend également un modèle
ancien qui tire son origine du coût des terrassements dont l’utilité était peu reconnue et
peu prisée.
Des accès qui suivent les courbes de niveaux
Cette solution limite leur impact visuel en réduisant les déblais et remblais. Par ailleurs, elle
permet de bien réduire les contraintes de la pente lors d’intempéries de type neige.
s’adapter au terrain
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville
LA PENTE PERÇUE
COMME UN
ATOUT PRATIQUE
Le plain-pied généralisé
Le calage des différents niveaux au terrain
naturel confère la possibilité d’avoir à
chaque étage son plain-pied par le biais
d’aménagements modestes et de terrassements minimisés.
Des accès utiles
D’un point de vue pratique, un accès latéral
permet d’être au même niveau que certaines pièces, telle la cuisine pour laquelle il
facilite le transfert des courses et des objets
encombrants.D’un point de vue esthétique,
un séjour de plain-pied avec le terrain permet
d’accroître l’espace visuel.
Construire
DANS LA PENTE
• Bâtir dans la pente en se préoccupant
de l’environnement immédiat induit une
réflexion sur le gros œuvre et son insertion
dans le terrain : la maison doit presque
faire penser qu’elle n’est que posée.
• Penser également aux possibilités d’accéder de plain-pied à chaque niveau et
aux facilités que cette démarche peut
amener.
• Améliorer la discrétion des accès et leurs
impacts sur les sols en les positionnant
parallèles aux courbes de niveau.
CAUE / Francis Pannier
Notes de l’architecte consultant
les clôtures
• En limite naturelle, utiliser un vocabulaire de transition rurale : verger, potager,
avec des clôtures, ou non, ouvertes, permettant de maintenir la fluidité des vues.
• En zones rurales, on préférera une interface « ouverte » entre voiries/chemins publics et domaine
privé ; des jardins ou simplement des espaces verts de transition, permettant cette transition.
• Lorsque la topologie intervient, la recherche de murets successifs en terrasses développent l’usage de matériaux traditionnels (prévus en joints secs), accentuant l’insertion et
l’ancrage dans le territoire.
les clôtures
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville
Il convient d’être attentif à ne pas :
• fermer des fenêtres sur le grand territoire,
• constituer, par des clôtures borgnes sur le domaine public, des « contours » hostiles ne
créant pas de dialogue urbain,
• créer des interfaces « agricole/urbain » totalement antinomiques.
CAUE / Bernard Lemaire
Notes de l’architecte consultant
Restaurer un
chalet d’alpage
Afin d’exploiter toutes les parcelles, à toutes altitudes, les chalets sont dispersés dans la montagne, dans des sites
isolés, souvent difficiles d’accès - chalet en Beaufortain
Les montagnes de Savoie sont parsemées de nombreux chalets
d’alpage, éléments-clés d’une économie agro-pastorale basée
sur l’exploitation saisonnière des différents étages de la montagne.
Investis par les familles, les bergers et les troupeaux pendant l’estive,
ils n’ont pour la plupart d’entre-eux jamais été habités de manière
permanente et n’ont aucune vocation à l’être.
Architectures rudimentaires dénuées de confort, construits
dans des sites difficiles d’accès, parfois dangereux, ils n’ont pas
vocation à être reconvertis en habitat permanent.
Les évolutions récentes des pratiques agro-pastorales ont remis en cause
l’utilité technique et économique d’un grand nombre de ces bâtiments.
D’outils de travail ils deviennent les témoins d’un mode de vie révolu.
Ils acquièrent le statut nouveau de patrimoine. C’est à ce titre qu’ils
méritent l’attention qu’on leur porte. Comment préserver de la ruine
inéluctable les témoins de cette culture disparue ?
restaurer un chalet d’alpage
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture
Une grande diversité
Chaque région, chaque montagne, chaque vallon possède son type propre de chalet d’alpage. Cette grande diversité se répartit en deux grandes familles : chalets de pierre dans
les hautes vallées de Tarentaise et de Vanoise, chalets de bois en Beaufortain, Bornes et
Bauges, émaillées de constructions mixtes pierre et bois, ici ou là.
Cette diversité nécessite une approche adaptée basée sur un relevé architectural et
constructif précis et minutieux (techniques de construction des murs, planchers, ouvertures
et toitures) qui permettra d’établir un projet de restauration adapté. Cette observation doit
porter aussi sur les aménagements extérieurs en lien avec le paysage.
Les granges isolées en montagne sont soumises aux
mêmes conditions de restauration que les chalets d’alpage - Beaufortain
Val d’Arly - Col des Aravis
Le massif du Grand Arc comprend lui aussi quelques
chalets d’alpage - Haute combe de Savoie
Les chalets profitent de creux et de rochers naturels
pour être protégés pendant l’hiver des coulées de
neige - Beaufortain
L’abandon des pratiques agricoles conduit à la ruine
progressive des chalets. Il convient aujourd’hui de les
restaurer pour des usages saisonniers, en respectant leur
originalité - Beaufortain
Val d’Arly
des détails de qualité
Les savoir-faire spécifiques à l’élaboration des chalets d’alpage, qui doivent résister aux
intempéries et être construits sur la base des ressources locales (pierre et bois), doivent
être préservés.
Réglementation et
procédures
La restauration des chalets d’alpage correspond à un cadre réglementaire précis. Le
texte le plus important est l’article L 145-3
du Code de l’Urbanisme qui correspond à
la «Loi Montagne» du 9 janvier 1985. Cette
loi interdit — sauf à passer par des procédures lourdes spécifiquement adaptées aux
projets touristiques — toute urbanisation qui
n’est pas en continuité avec les bourgs et
les villages. Une application restrictive de
cette règle aboutissait à la disparition de
tous les chalets d’alpage n’ayant plus de
vocation agricole. Pour sortir de cette difficulté, la loi du 9 février 1994, reprenant
les demandes de plusieurs parlementaires, précise :
«Peuvent également être autorisées par arrêté
préfectoral, et après avis de la Commission
départementale des sites, dans un objectif de
protection et de mise en valeur du patrimoine
montagnard, la restauration ou la reconstruction d’anciens chalets d’alpage, ainsi que les
extensions limitées de chalets d’alpage existants, lorsque la destination est liée à une
activité professionnelle saisonnière».
Sur le plan pratique, il est important de vous
renseigner sur les possibilités de restauration
de votre chalet, puis, si cette restauration est
possible, d’établir un dossier comprenant photographies proches et lointaines, récentes et
anciennes, relevés détaillés (plans, coupes,
façades), plan de situation et projet de restauration (plans, coupes, façades).
Déposez ce dossier en mairie de la commune
où est situé le chalet. Ce dossier sera instruit par différents services (sécurité, respect
de la valeur patrimoniale, droit de l’urbanisme). Il sera notamment instruit pour le
préfet par le Service Départemental d’Architecture et du Patrimoine.
En savoir plus
Guide de restauration des chalets d’alpage,
ed. Libris.
CAUE / PNV
Comment éclairer une pièce en gardant l’ancienne porte
Les ouvertures
Révélatrices d’espaces,
les ouvertures sont
un enjeu majeur
PLACER SES OUVERTURES
La question du voisinage
Le paysage inclut également les voisins. Il est important de prendre leur présence en
compte lors du positionnement des ouvertures. C’est également une manière de préserver l’intimité des deux parties.
Profiter du paysage
Le cadrage des vues, surtout dans les sites de montagne, est essentiel pour le plaisir des
yeux. Le placement des ouvertures sur les façades les mieux orientées permet de profiter
au mieux de la qualité des paysages.
Prendre en compte le climat
Le climat est un facteur déterminant en termes de dépenses énergétiques. Il est souhaitable de se renseigner sur la provenance des vents froids, de l’emplacement de l’exposition
la plus intéressante pour éclairer l’intérieur de la maison et emmagasiner de la chaleur.
Placer les ouvertures en fonction de ces données peut permettre d’éviter de manière efficace le piège énergétique que certaines ouvertures peuvent occasionner.
les ouvertures
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville
JOUER SUR LES FORMES
ET LES TAILLES
Pour préserver l’intimité
Le vis-à-vis avec le voisinage est parfois difficile à éviter. Dans ce
cas, la forme, le dimensionnement et l’insertion de l’ouverture dans
la façade peuvent jouer un rôle pour préserver l’intimité.
Pour améliorer le rapport au paysage
De fait, la taille des ouvertures joue un rôle important dans le
rapport qu’elles procurent à l’extérieur.
Accroître les dimensions ouvre clairement sur l’extérieur.
Le dimensionnement, la «dissimulation» en retrait pour accroître l’intimité.
Pour éclairer l’intérieur de la maison
Les ouvertures sont le moyen clé pour éclairer de manière naturelle
l’intérieur de la maison. Des formes appropriées peuvent permettre
d’obtenir les effets désirés en matière d’éclairage. Ainsi, les fenêtres plus hautes que larges permettent d’éclairer en profondeur, des
fenêtres allongées et basses limitent les effets d’éblouissement.
Pour limiter les déperditions
énergétiques
Pour les façades sujettes aux vents froids, la réduction des dimensions des ouvertures réduit les échanges thermiques.
DÉCORER SA FAÇADE
Avec des rythmes
Eclairer, emmagasiner la chaleur et profiter du paysage tout en restant discret à l’abri
de la végétation.
Les ouvertures marquent les façades, leur nombre et leur fréquence rythment la façade. Ils vont mettre en jeu l’équilibre des
masses en mettant en relation les pleins et les vides. Ils vont animer
la façade.
Avec des formes
Au même titre que le rythme, les formes influent sur l’esthétique,
elles peuvent être mises en œuvre et couplée avec des volets spécifiques pour parvenir à un résultat souhaité.
Des formes variées pour des besoins différents.
CAUE / Francis Pannier
Notes de l’architecte consultant
les couleurs
Transformer
sans perdre le caractère
EN CONSERVANT
LES MATÉRIAUX D’ORIGINE
De manière intelligente
Au niveau des parties conservables, en particulier pour ce qui est des élévations, rien
n’empêche de conserver le principe constructif de l’ancien mazot réalisé en bois d’empilage. Cela permet de garder la texture et la couleur. Il en va de même pour les murs
en pierre sèche.
Sans idées préconçues sur les matériaux
Certains matériaux, parfois dénigrés, peuvent permettre de retrouver des teintes proches
du matériau d’origine. Ainsi les couleurs variées des couvertures en tôles présentent des
teintes connues tant dans le domaine de la construction que dans celui du paysage.
les couleurs
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville
EN MODELANT
LA FACADE
DE MANIÈRE
PRÉCISE
Par l’emplacement
des baies
Dans le cas du mazot, le placement d’une
baie sous le toit ne dénature vraiment pas la
façade. Les teintes sombres sont conservées
et l’emplacement garantit une certaine discrétion à un élément souvent très visible.
Par la conservation
de certains éléments
La pierraille est un élément clé de l’ensemble. Elle mène à la façade, permet de
protéger la montée d’escaliers. Certains
éléments comme une plaque de tôle destinée à protéger le mur amont d’anciens
bâtiments prennent appui dessus.
EN OSANT
L’USAGE
DE CERTAINES
COULEURS
Par le choix
des matériaux
L’usage de la tôle pour les toitures est relativement récent. Il permettait d’en accroître
la longévité.
Parallèlement le vieillissement de ce matériau,
par son oxydation, propose successivement
une palette de couleurs variées allant du
gris au rouge en passant par la rouille. Ces
couleurs qui peuvent parfois choquer reprennent cependant les teintes des pierres et de
l’ardoise pour le gris et les couleurs automnales suivant le degré d’oxydation.
Notes de l’architecte consultant
En particulier pour le bois, les enduits doivent
permettre de se rapprocher au plus des
teintes sombres déjà présentes. De manière
générale, le bois est presque noir.
Pour les crépis, ces derniers devront plutôt
être beige, gris-beige, de manière à reprendre les teintes de la chaux et de la pierre
qui constituaient principalement les parties
maçonnées des constructions.
CAUE / Francis Pannier
Par le choix des enduits
prendre
en compte
les personnes
en situation
de handicap
Rendre accessible, c’est rechercher la plus grande autonomie
et le confort d’usage. L’accessibilité doit être comprise au sens large
comme une réelle valeur ajoutée, à traiter dans un ensemble qualitatif
tout public et non à la marge… Chaque solution doit être un « plus »
pour l’ensemble des usagers.
Pour ne pas répondre à cette question par des « prothèses »
architecturales coûteuses et inesthétiques, il faut, dès l’origine,
mettre en perspective la méthode de conception
au regard de l’objectif de qualité.
La loi du 11 février 2005 fixe les dispositions architecturales et les aménagements
permettant d’assurer l’accessibilité des personnes en situation de handicap.
prendre en compte les personnes en situation de handicap
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture
Les accès
Le parking
L’utilisation de la voiture étant possible suivant
le handicap, il est nécessaire d’en penser les
aspects pratiques à l’amont. Ainsi en cas de
garage fermé, un boîtier de commande judicieusement placé facilitera la manipulation
de la porte et l’éclairage du local.
Le plain-pied
Être à niveau présente de véritables atouts ;
cependant, il est nécessaire de ne pas oublier
que les accès de plain-pied sont souvent
affectés d’obstacles au sol (seuils, ressauts)
qui doivent pouvoir être surmontés.
La rampe d’accès
La rampe d’accès constitue un moyen de
pallier les difficultés d’accès pour se rendre à
un autre niveau. Quoi qu’il en soit, cet élément
ne doit pas constituer un danger, en particulier pour les personnes en fauteuil roulant ;
aussi, sa pente ne doit pas excéder 5% et
disposer de paliers suffisamment larges pour
permettre le repos et les rotations.
Le dimensionnement des
espaces
L’aire de rotation
Permettre le mouvement implique un espace
disponible. Suivant le handicap, cet espace
nécessaire, en particulier à la rotation, au
changement de direction, doit être plus ou
moins grand. Ainsi, l’espace nécessaire à la
rotation d’un fauteuil roulant est un cercle
dont le diamètre fait 1,5 m.
La largeur de passage
De la même manière, le franchissement
d’une porte implique une largeur minimum.
Pour pouvoir la franchir, un fauteuil roulant
nécessite une largeur de porte minimum de
77 cm lorsque celle-ci est ouverte.
L ≥ 77 cm
Limiter les
obstacles
Les obstacles au sol
Très souvent, la présence d’une porte induit
un obstacle au sol, le ressaut. Ce ressaut peut
constituer un danger pour les personnes mal
voyantes mais également un obstacle difficilement franchissable pour d’autres handicaps.
Sa hauteur maximum a été estimée à 2 cm
pour permettre le passage de chacun.
Les obstacles situés en
hauteur
Ce type d’obstacles est indécelable par les
personnes aveugles ou mal voyantes car
elles ne peuvent le détecter à l’aide de leur
canne blanche. Ces obstacles sont souvent :
des escaliers, des étagères, des lampes, des
portes basses… Ils peuvent être signalés par
un marquage au sol dès qu’ils débordent de
plus de 40 cm du mur.
La lumière
et le son
Faciliter la gestion
de la luminosité
H ≤ 2 cm
Pente ≤ 5%
L ≥ 140 cm
P ≥ 140 cm
Ø ≥ 150 cm
Les sourds et les malentendants sollicitent
énormément leur vue. Ils ont besoin d’un
bon éclairage lorsqu’ils sont actifs, mais
aussi d’un éclairage tamisé pour reposer
leurs yeux lorsqu’ils se détendent. Faciliter
la gestion de l’intensité lumineuse nécessite
donc d’être anticipé.
L’insonorisation
De la même manière, l’insonorisation de la
maison permettra aux aveugles et aux mal
voyants de se reposer car, leur ouïe est particulièrement sollicitée lorsqu’ils se déplacent
à l’extérieur.
CAUE / Mission tourisme adapté
Notes de l’architecte consultant
extensions et
agrandissements
Penser son extension
La véranda s’inscrit plus discrètement. Elle renforce l’ouverture de
la maison sur l’extérieur et constitue
presque une invite à entrer
Les besoins vont influer sur l’extension, son emplacement ses dimensions.
Toutefois, dans son rapport au bâtiment d’origine, l’extension peut se
poser en continuité, ou au contraire se distinguer de manière à signaler
une destination différente.
L’extension peut être mise à profit pour valoriser des aspects esthétiques,
mais également pour protéger le bâtiment principal des intempéries
et renforcer son isolation thermique. Elle permet aussi de composer
l’espace en fonction du voisinage.
extensions et agrandissements
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville
UNE EXTENSION
QUI RÉPOND À
UN BESOIN
Des espaces de transition
L’évolution du rapport à l’extérieur constitue un
motif d’extension auquel la véranda peut répondre convenablement. Cet espace permet de se
sentir à l’extérieur sans pour autant en ressentir
les contraintes (températures, vent...).
Des espaces liés
à des besoins pratiques
La nécessité de protéger sa voiture, de disposer d’un atelier ou tout au moins d’un
local ayant plus ou moins cette fonction
induisent des extensions.
De la même manière, l’évolution de la sociologie des familles peut mener à la création
d’annexes habitables dévolues aux enfants.
Ces fonctions et éventuellement d’autres peuvent
être couplées au sein d’un même projet.
UNE EXTENSION
EN LIEN AVEC
L’EXISTANT
Des constructions
en continuité
La concordance des couleurs permet de
fondre l’extension et le bâtiment d’origine.
De la même manière, la reprise de certaines formes, de matériaux, l’usage de la
symétrie, d’un rapport approprié entre les
volumes permettent de mieux intégrer l’extension au bâtiment principal.
La reprise des teintes et des formes générales n’exclut pas des variations au niveau des percements ni l’introduction
de détails comme une colonne.
Une continuité dans les
principes de circulation
Importants également, les espaces de circulation et de distribution, qu’ils soient
internes ou externes, créent du lien entre
les deux éléments. Jouer sur ces facteurs permet de renforcer la fonction de
l’extension (chemin particulier pour un
appartement indépendant, espace de
distribution pour desservir un garage,
une annexe).
UN RAPPORT
ENTRE LES DEUX
ENTITÉS QUI
NE NIE PAS LES
DIFFÉRENCES
Des variations sur les
matériaux et les couleurs
DES
EMPLACEMENTS
STRATÉGIQUES
Par rapport à l’environnement naturel
Le relief, le vent, les intempéries, les températures constituent des données à prendre en
compte, en particulier dans le cadre de problématiques énergétiques. Ainsi, une extension
placée convenablement peut former un isolant
supplémentaire pour le bâtiment principal.
Vis-à-vis du voisinage
Le positionnement de l’extension permet,
par sa capacité à occulter ou à cadrer le
paysage, de marquer la séparation vis-à-vis
du voisinage. A l’inverse, il peut également
jouer le rôle d’invite en signalant l’entrée.
Notes de l’architecte consultant
L’usage de matériaux, de textures et de couleurs différents peut permettre de mettre en
valeur l’ensemble ou de mieux démarquer
les fonctions.
Des variations dans les
formes
Les percements peuvent être adaptés
à des contraintes de lumière liées à la
destination de l’extension. Ils peuvent
également contribuer à un jeu de pleins
et de vides et renforcer les similitudes ou
le contraste avec le bâtiment d’origine,
souligner l’esthétique.
CAUE / Francis Pannier
La rupture dans les matériaux, la problématique de circulation
accroissent la distinction entre les deux éléments. Des teintes
proches, des pentes de toitures identiques et une continuité
de forme en font néanmoins un tout cohérent.
HABITER
GROUPÉ
Intégrer un bâtiment collectif
dans le paysage
L’inscription dans la pente et la forme du
bâtiment reprennent celle du relief.
COMPOSER AVEC LA PENTE
Un système en terrasse
L’agencement de chaque étage avec une terrasse dominant l’étage inférieur permet au
bâtiment de reprendre, dans ses formes générales, les lignes du relief.
Un modèle qui fait sens dans le paysage
Les terrasses sont présentes de manière ponctuelle dans le paysage de pente. Elles ont
pour fonction de permettre l’exploitation et de délimiter les parcelles. Dans le cas présent,
cet agencement du bâtiment avec ces terrasses, reprend ce modèle.
habiter groupé
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville
JOUER SUR LES
COULEURS POUR
FAVORISER
L’INTÉGRATION
Le mixage des matériaux
Faire se côtoyer des matériaux différents,
leurs couleurs différentes, en l’occurrence
les murs peints en blanc avec les murs de
refends en pierres, favorise l’intégration
dans le paysage.
La végétalisation des
terrasses
D’un point de vue pratique, cette végétalisation renforce l’intimité déjà produite par le jeu
des terrasses. Du point de vue du paysage,
les variétés utilisées, leurs dispositions les
unes par rapport aux autres produisent une
sorte de mosaïque de couleurs qui rappelle
fortement celle du paysage.
La végétalisation des terrasses fond le bâtiment dans le paysage.
CAUE / Francis Pannier
Notes de l’architecte consultant
CAHIER D’ARCHITECTURE
DU VAL D’ARLY
To ut e rénovation ou cons tr uction nouvelle va marq uer l’espace de f aç o n d u ra b l e .
Des paysages de caractère
Chaque paysage possède un trait physique distinctif,
ou mieux une personnalité susceptible de susciter familiarité ou étrangeté.
Le Val d’Arly séduit par la variété de ses paysages,
passant de la cluse d’Ugine, marquée par son activité économique,
à l’ouverture du Haut Val d’Arly via les sombres gorges de l’Arly.
Pour plus de précisions, se référer page 6 du document général.
D
C
e
B
F
A
G
N
0
1
2
km
Cartes IGN au 1 : 25 000 n° 3432ET et 3531OT
réduites à l’échelle du 1 : 140 000
© IGN - Paris - autorisation n°50-7463
Reproduction interdite
38
Voilà nos paysages que des générations ont soigneusement construits et entretenus
par leur savoir-faire, pour mieux y vivre.
A. Un creuset économique et social
Segment évasé d’une cluse raccordant le lac d’Annecy au sillon subalpin,
sorte de bassin fermé par les Aravis, les Bornes et les Bauges.
Ugine
B. Un passage pittoresque
Fond de vallée très encaissé, surcreusé par le torrent de l’Arly. Lieu particulièrement inhospitalier mais très pittoresque.
L’habitat est sis par petits groupes au-dessus des gorges, là où les pentes
s’adoucissent.
Gorges de l’Arly
C. Une porte historique
Emprise historique des seigneurs du Faucigny.
Vallée en “V” allant du débouché des gorges de l’Arly au seuil de Megève
en Haute-Savoie. L’adret est en prairies alors que l’ubac, malgré l’emprise
du ski, fait une belle part à la forêt. L’habitat diffus y est prégnant.
Flumet
D. Des pâturages verdoyants
Paysage d’adrets herbeux et vallonnés au pied de falaises abruptes.
L’ouverture des espaces et l’homogénéité des couverts minéraux et végétaux en donnent une très grande lisibilité. L’occupation humaine, liée à la
vocation essentiellement agro-pastorale, y est discrète.
Col des Aravis
La Fougère
Crest-Voland
Thénésol
E. Balcons d’adret
Épaulement glaciaire surplombant des gorges de l’Arly, sculpté en croupes
ou balcons par des vallons torrentiels secondaires.
La qualité de l’ensoleillement et du sol en pente douce prédisposent le
site à l’agro-pastoralisme.
L’habitat traditionnel, lié à l’activité agricole, est en grande majorité dispersé, sinon semi-dispersé, formant avec le pavillonnaire moderne des
hameaux et villages distendus.
F. Balcons d’ubac
Epaulement glaciaire surplombant, à l’est, les gorges de l’Arly. Les limites
brutales entre forêt et alpage, forêt et pistes de ski, ont un impact conséquent sur le paysage.
L’habitat permanent, rural et touristique, est groupé en lisière haute de la
forêt montagnarde, sous forme de stations-villages développées à partir
de noyaux anciens, tandis que l’habitat saisonnier est surtout dispersé en
chalets isolés au sein des prairies alpines.
G. Une vallée intermédiaire
Vallée encaissée creusée par le torrent de l’Arly, bordée à l’est par le
massif du Beaufortain, et à l’ouest par celui des Bornes. La perspective
de fond de vallée est étroite et fermée au sud par la colline de la forêt
du Tal, au nord, par la colline de la forêt de l’Alliat.
Secteur faiblement occupé, à l’habitat diffus, ou groupé en hameaux,
réfugié sur des replats plutôt en adret. Le fond de vallée est principalement voué à la circulation de transit.
39
Les villages :
une trame vivante
Témoignage d’une organisation spontanée dans le paysage durant des siècles,
les groupements de bâtiments ruraux représentent un patrimoine de qualité.
La physionomie générale des villages exprime une certaine cohérence
du fait de la structure interne des groupements et de l’unité d’aspect des
constructions.
Voici le bourg de Flumet, implanté dans un contexte particulier. Il diffère des
autres villages par son importance et la disposition des constructions qui le
composent.
Ces constructions plus ou moins proches les unes des autres, ainsi que les
espaces privatifs ou communaux qui les entourent, déterminent ce que l’on
appelle “le tissu bâti”.
Les villages sont des lieux d’animation et de services qui ponctuent le territoire.
Leur caractère est à renforcer. La préservation de leur silhouette et la maîtrise de leur extension bâtie
sont un enjeu pour l’image du pays.
Chaque bourg ou village constitue un ensemble particulier dans lequel toute construction nouvelle
aura à s’inscrire avec justesse.
L’origine
La petite agglomération d’origine s’est structurée sur un passage.
D’où l’effet de couloir de sa rue principale autour de laquelle s’est structurée l’activité collective.
Les extensions
Un premier stade de développement s’est effectué dans la continuité linéaire du bâti originel et
dans une grande cohérence avec celui-ci.
Un effet de “Porte” est produit au niveau des deux extrémités de la rue principale.
Cet aspect linéaire se retrouve en considérant dans son site le village devenu un petit bourg. Les
façades opposées à la rue intérieure lui confèrent un air de forteresse perchée sur son éperon.
Le développement ultérieur a essaimé dans la partie basse du site, sans parvenir à altérer entièrement le caractère d’origine.
Les ruelles
Lorsque l’élargissement du site l’a permis, une courte ruelle a donné accès à une placette distribuant des habitations.
La rue centrale est un lieu de convivialité et d’activités collectives.
Conseil général de la Savoie - Archives départementales
Mappe sarde Flumet : 368-5
40
Une identité reconnue :
le bâti traditionnel
Le patrimoine bâti s’est construit
sur un mode de vie, avec des
façons de faire propres au Val
d’Arly. Il est important, pour
l’évolution ou la création du bâti,
de prendre conscience de la
richesse de l’habitat ancien et de
comprendre ce qui a conditionné
sa forme et son implantation.
Cacher cette mémoire serait
exposer les habitants à la perte
de leur identité collective.
Le Val d’Arly forme un espace
bien défini par la vallée principale
qui le constitue, et les
montagnes qui l’entourent. Par
Ugine, l’accès est parfois difficile ;
le principal se fait par les gorges
de l’Arly ; l’autre par les hauteurs
de Héry-sur-Ugine. Ces difficultés
ont favorisé une évolution
“indépendante” de l’architecture
du Val d’Arly.
L’implantation
Lorsqu’il s’agit de bâtiments fermiers, l’implantation se fait en lisière des ressources (prés et
pâtures), sur les versants quand ceux-ci sont
assez vastes ; à leur pied lorsqu’il est nécessaire d’économiser l’espace.
Les anciens bourgs, quant à eux, sont placés
dans des emplacements stratégiques ; sur des
voies de passage obligé ou à l’emplacement
des confluences.
Les volumes
Les fermes sont particulièrement massives ; elles
regroupent les fonctions de stockage (comble),
de production (écurie) et d’habitation. Les reliefs
de la façade permettent autant de distinguer les
différents espaces que de procurer des espaces
abritant diverses activités.
La maison de bourg se différencie par l’attention portée à l’ordonnancement des façades,
leur décor et à certains détails comme les ferronneries des balcons.
Abris et balcons
Les débords de toit sur le mur pignon, mais aussi
les “creux” présents dans cette façade “vivante”,
permettent de produire des espaces extérieurs
abrités des intempéries. Dans ces lieux protégés
se trouvent l’entrée des hommes, des espaces
pour leur activité, le passage et l’entrée des
écuries pour les bêtes.
Les décors
Dans les bourgs, les maisons de village présentent des décors peints : chaînages en trompe-l’œil,
fausses fenêtres ; des balcons travaillés.
Les pas de porte personnalisés s’égrennent le
long de la rue commerçante de Flumet.
Matériaux de façade
La pierre et le bois sont des matériaux de proximité. La pierre est principalement dévolue aux
parties habitées et également aux écuries. Le
bois, quant à lui, est le matériau privilégié pour
fermer les espaces de stockage (foin) car son
agencement permet la ventilation.
La toiture
Les anciennes toitures, qui faisaient appel aux
tuiles de bois (ancelles), ont permis d’obtenir des
pentes assez faibles pouvant retenir la neige ;
un matériau aux propriétés isolantes.
Les ouvertures
Le caractère d’une façade dépend de la disposition des percements et de leur proportion.
Les ouvertures sont souvent plus hautes que larges
et sont le plus souvent alignées.
41
Construire une maison
aujourd’hui
Construire votre maison, c’est
habiter un lieu qui vous ressemble
en même temps qu’il s’inscrit dans
un environnement.
Déterminez vos besoins, “votre
manière d’habiter”, et n’hésitez pas
à mettre sur papier tous vos rêves...
Vous allez définir votre projet :
disposition des lieux, utilisation
judicieuse des surfaces, organisation
des volumes intérieurs, aspect
extérieur..., en tenant compte du
climat et du site dans lequel votre
construction va s’intégrer.
Son orientation, son architecture,
le choix des techniques des
matériaux de construction, le type
de chauffage sont à étudier avec le
souci de limiter au maximum votre
future consommation d’énergie ainsi
que l’ensemble des frais d’entretien.
Développez votre créativité en étant
conscient que la maison aura à
s’intégrer dans le paysage
et les bâtiments alentour.
42
Implanter sa maison
Choisir un terrain, c’est opter pour un cadre
de vie. Chaque terrain est un cas particulier
à étudier.
Observez le tout et les détails ; visitez le terrain
à différentes heures de la journée, observez le
déplacement du soleil, sentez le vent, regardez
le paysage, les maisons voisines.
Les couleurs des façades
Le village traditionnel est un lieu polychrome où les
couleurs s’expriment avec cohérence et harmonie
et révèlent la qualité du paysage construit.
Tout projet de coloration doit respecter le principe de composition de la façade et s’inscrire
dans la logique d’une harmonie colorée à
l’échelle du village.
Orientation
Pour des raisons climatiques de bon sens, la
maison est souvent orientée de façon à présenter une façade très fermée au nord et une
façade largement ouverte au sud.
Si votre terrain dispose d’une belle vue, concevez votre maison et disposez les ouvertures en
fonction de ce paysage.
Les abords
La qualité des abords de sa maison, c’est le
plaisir de soi et le plaisir de tous.
L’aménagement des abords permet de traiter
la liaison entre le bâtiment et son terrain et de
créer des espaces de transition entre le privé
et le public.
• Plantez selon vos goûts en donnant la priorité aux
plantes locales. Chaque jardin, quelle que soit sa
taille, est susceptible de mettre en valeur le patrimoine naturel de la région d’Albertville.
• Les clôtures, quand elles existent, marquent
artificiellement le paysage. Si vous y tenez,
utilisez des clôtures discrètes : recherchez
des matériaux et des formes de clôtures qui
s’accordent avec le voisinage. Préférez les
plantations d’essences locales aux “haies
de thuyas”.
• Créez des espaces extérieurs intimes à l’abri
des vues, en utilisant les dispositions du plan de
la maison, l’implantation des annexes et l’écran
que forment les arbres et les plantations.
Adaptation au sol
Selon que votre terrain est pentu ou plat, il va
déterminer le type de terrassements à faire. On
adapte la maison au terrain et non le terrain à
la maison.
Si le terrain est pentu, profitez au mieux du dénivelé naturel, plutôt que de terrasser le sol pour
poser un “modèle” pour terrain plat.
Accès
Limitez la longueur des accès autant par économie que pour ne pas consommer d’espaces
naturels en pénalisant le terrain.
Les ouvertures
Les proportions des ouvertures et le jeu des pleins
et des vides sur la façade comptent pour beaucoup dans l’équilibre du bâtiment.
• Caractérisez chaque ouverture en fonction
de son usage.
• Jouez sur le contraste entre la façade sud,
généreusement ouverte, et la façade nord,
plus fermée.
• Positionnez les ouvertures pour cadrer les
vues sur le paysage.
Les annexes et les abris
• Trouvez des zones abritées qui sont utiles pour
le rangement (bois, outils, mobilier de jardin...)
et pour se protéger du soleil ou de la pluie
(terrasse abritée, véranda, pergola…).
• Point de repère sur la façade, l’entrée marque
le passage de l’extérieur à l’intérieur. Pour un
meilleur confort, l’accès pourra être abrité :
avancée du toit, porche, marquise, auvent...
Ces dispositions d’une grande utilité permettent
par ailleurs d’animer la façade par le jeu des
avancées et des retraits.
Restaurer
une maison de pays
Une maison ancienne nous
charme car elle est particulière,
unique et qu’elle a une histoire.
Elle fait partie
de notre patrimoine.
Restaurer, c’est donner une
nouvelle vie à un bâtiment en
respectant son âme et son histoire.
Pour adapter une maison à des besoins nouveaux, il faut d’abord bien observer ce qui fait
son caractère :
• bien comprendre les procédés constructifs pour
rester en cohérence avec le bâtiment,
• tirer le meilleur parti de l’existant : volumes, toitures, couvertures, matériaux et abords, qui seront
conservés dans la mesure du possible,
• mettre l’accent sur les éléments d’architecture
remarquables qui sont à préserver,
• accepter dans l’ancien, l’absence de régularité géométrique, qui fait la singularité de la
maison (murs courbes, faux aplombs, ouvertures de dimensions variées).
Les proportions
Ces maisons sont souvent remarquables dans leurs
proportions et la composition de leurs façades.
• S’il y a création d’ouvertures, rester cohérent avec
les règles de composition de la façade.
• S’il y a agrandissement, respecter la simplicité des formes d’origine.
• À l’intérieur, on sera vigilant sur le recloison-
nement qui va modifier les proportions des
pièces et leur éclairage naturel.
Les façades
Les revêtements sont très importants dans la perception du bâtiment : enduits, décors peints,
bardages, couvertures, végétation grimpante...
sont à conserver.
Les détails
Ce sont les détails souvent façonnés par la main
de l’artisan qui font la richesse des maisons.
Conservez et mettez en valeur les éléments remarquables (balcons, cheminées, escaliers, bardages,
portes et fenêtres, volets, encadrements de baies,
four à pain, parquets, carrelages, pierres...).
Les espaces remarquables
Il peut être intéressant que certains espaces initiaux soient conservés, quel que soit leur nouvel
usage : l’ancienne cuisine, les caves voûtées,
l’étable, la grange...
Construire en respectant
l’environnement
Pour un développement
durable, il convient de respecter
les paysages, mais aussi
l’environnement.
Pour cela, privilégions
les énergies renouvelables
aux énergies fossiles.
Bien concevoir pour mieux vivre
Dès la conception des plans de votre habitation, quelques principes simples, sans surcoût
dissuasif, permettent de réaliser des économies d’énergie.
Ainsi, une structure compacte d’habitation limite
les déperditions de chaleur.
Le choix des matériaux de construction (parpaing, brique alvéolaire, ossature bois) et des
isolants (isolants classiques : laine de verre, laine
de roche, polystyrène ; isolants sains : ouate
de cellulose, laine de chanvre, liège...) est primordial. Ce sont eux qui vont permettre d’avoir
une habitation peu consommatrice en énergie,
pour le confort d’hiver comme pour le confort
d’été. Certains procédés permettent d’obtenir
une maison “qui respire”, c’est-à-dire qui régule
l’hygrométrie.
Des vitrages performants, à isolation renforcée, permettent de réduire considérablement
les déperditions de chaleur.
Enfin, le plancher chauffant hydraulique est
actuellement reconnu comme le moyen de transmission de chaleur le plus confortable et le plus
économique.
La géothermie
La pompe à chaleur est une solution performante
pour récupérer la chaleur de la terre, de l’air et de
l’eau. Cette énergie, prélevée gratuitement dans la
nature, peut servir à chauffer votre logement via un
compresseur et un évaporateur. C’est un système
de chauffage électrique performant.
Économiser l’eau en récupérant l’eau
de pluie
Les besoins en eau augmentent tout comme son
prix, tandis que les ressources se font de plus
en plus rares. Il faut savoir qu’on peut récupérer
l’eau de pluie de la toiture pour alimenter les toilettes, arroser le jardin, laver la voiture..., en la
canalisant dans des gouttières qui sont reliées
à une cuve intérieure ou extérieure.
Solaire ou bois ?
Le chauffage solaire
L’énergie récupérée par les capteurs solaires peut également être transmise à une dalle
chauffante ou à des radiateurs basse température. Le complément d’énergie, en cas de
non ensoleillement, sera assuré par une chaudière d’appoint ou par un système indépendant
(poêle, convecteurs).
Ce type d’installation s’adresse particulièrement
aux constructions neuves ou faisant l’objet de
réhabilitations importantes.
Le chauffage et l’eau sanitaire
Le chauffe-eau solaire
Les capteurs solaires, intégrés si possible en toiture,
convertissent l’énergie solaire en chaleur. Celle-ci
est transmise au ballon d’eau chaude sanitaire.
Un chauffe-eau solaire permet de couvrir environ
50 % de vos besoins d’eau chaude sanitaire.
Une chaudière ou une résistance électrique
assure le complément d’énergie.
Un chauffe-eau solaire s’intègre facilement aux
bâtiments existants.
Le chauffage automatique au bois
Se chauffer au bois, en ayant une souplesse
d’utilisation équivalente à celle d’un système
de chauffage classique de type gaz ou fioul,
est aujourd’hui possible grâce aux granulés de
bois. Stockés dans un silo, ils sont entraînés automatiquement par une vis sans fin au foyer de la
chaudière ou du poêle.
43
À la demande du Conseil général de la Savoie, ce document a été élaboré par le Conseil d’Architecture,
d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie (CAUE), avec le concours des architectes consultants et du
Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine.
Le CAUE de la Savoie a pour mission de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du
public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement.
L’objectif de ce cahier est d’inciter chacun à améliorer et à accompagner les évolutions de notre cadre de vie
en faisant preuve de créativité.
Vous voulez construire, rénover, aménager, agrandir...
un architecte consultant
est à votre disposition gratuitement,
sur rendez-vous.
Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine :
495 avenue Pringolliet - BP 24 - 73401 Ugine - Tél. 04 79 89 56 95
Adressez-vous à votre mairie
S.I.V.O.M. du Val d’Arly :
Rue du Mont Blanc - 73590 Flumet - Tél. 04 79 31 06 82
Cohennoz : Tél. 04 79 37 33 82
Crest-Voland : Tél. 04 79 31 61 52
Flumet : Tél. 04 79 31 60 97
La Giettaz : Tél. 04 79 32 92 87
Notre-Dame-de-Bellecombe : Tél. 04 79 31 61 91
Saint-Nicolas-la-Chapelle : Tél. 04 79 31 72 97
Ugine : Tél. 04 79 37 33 00
B.P. 1802 - 73018 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 60 75 50
Association Savoyarde pour le Développement des Énergies Renouvelables :
Maison des énergies - 562, avenue du Grand Arietaz - 73000 Chambéry - Tél. 04 79 85 88 50
Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine :
1, rue des Cévennes - BP 1131 - 73011 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 71 74 99
Syndicat mixte Arlysère :
45, avenue Jean Jaurès - 73200 Albertville - Tél. 04 79 10 01 80
Avec la participation de Michel Dupecher, architecte consultant.
Réalisation neWaru / CAUE de la Savoie • Photos CAUE • Janvier 2007
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie :
s’adapter
au terrain
Le terrain,
élément intégral du projet
de construction
Un projet de construction doit être réfléchi en prenant en compte le terrain sur lequel va
s’implanter le bâtiment. En effet, celui-ci conditionne en grande partie l’architecture du
bâtiment, l’organisation des volumes et des activités.
Ñ Un projet de construction est constitué d’un couple indissociable terrain+bâtiment.
Ñ Une construction adaptée à un terrain plat ne sera pas adaptée à un terrain en pente
et inversement.
s’adapter au terrain
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la val d’arly
Construire
dans la pente
Les terrassements
La construction dans un terrain en pente nécessite parfois un terrassement qui sera plus ou moins important selon la pente du terrain
et selon le type de construction choisi.
Ñ Terrassement plus faible dans le cadre d’une construction en
cascade qui suit la pente (fig. 3).
Ñ Terrassement plus fort dans le cadre d’une construction posée
sur un terrain artificiellement rendu plat par un jeu de déblais/
remblais (fig.1 et 2).
Deux aspects du terrassement doivent aussi être pris en compte : son
coût financier qui va augmenter d’autant le coût de la construction
(coût qui est souvent mal pris en compte dans le plan de financement de l’opération) et l’impact visuel des murs de soutènement
qui seront créés.
Il est donc plus judicieux d’éviter les remblais qui surélèvent agressivement le volume de la maison et la rendent difficile à intégrer
dans le paysage. On peut donc préférer les déblais qui minimisent l’impact dans le site et facilitent l’établissement de terrasses
latérales, selon les courbes de niveau, à l’abri des regards et des
intempéries.
accès par l’amont
Les niveaux de la maison
Si la maison comprend des niveaux entiers, la relation avec le terrain
est assurée au niveau supérieur par l’amont et au niveau inférieur
par l’aval. On peut éventuellement en avoir sur les façades latérales si la pente est très forte.
Si la maison comprend des demi-niveaux et suit la pente au plus
près, la relation avec le terrain sera plus pertinente sur les façades
latérales où la création d’espaces extérieurs en terrasses selon les
courbes de niveaux est plus aisée.
L’aménagement des accès
Dans la pente, ces aménagements sont très coûteux, plus difficiles à mettre en place et à intégrer dans le site qu’ils perturbent
visuellement. Il est donc plus intéressant de les réduire voire de les
supprimer carrément.
L’emplacement des garages est alors induit au plus près de la voirie
desservant la parcelle.
Ils peuvent être intégrés à la construction si celle-ci est implantée
en bordure de voie. Auquel cas, ils seront en niveau supérieur en
cas d’accès par l’amont (fig. 3 et 4), ou en sous-sol en cas d’accès
par l’aval (fig. 5).
Si la maison n’est pas en bordure de voie, on pourra les placer à
proximité immédiate, près des accès, dans les mêmes conditions.
accès par l’aval
CAUE / Michel Dupecher
Notes de l’architecte consultant
Construire
avec le climat
Les réponses architecturales
aux éléments climatiques
L’orientation générale
Elle est prépondérante : autant que possible sur l’adret et, autant que faire se peut quand
le site est sur l’envers, vers l’ensoleillement maximum et à l’abri du vent et de l’impact
direct des précipitations.
L’intégration des fonctions à l’abri de la maison
La plupart des éléments de l’exploitation qui, sous d’autres climats, donnent lieu à des
constructions annexes, sont ici intégrés à la construction principale, particulièrement ceux
abritant des animaux : poulailler, clapier, pigeonnier…
construire avec le climat
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du val d’arly
Le regroupement sous le
grand toit
Notes de l’architecte consultant
Cet ensemble regroupe sous le toit protecteur largement débordant :
• des lieux principaux fermés : habitation,
écurie-étable, grange et annexes,
• des lieux ouverts, souvent traités en
loggias : petite cour d’entrée (cortna),
distribuant les différentes parties de
la maison, galerie de séchage devant
la grange (soli), qui sont de véritables
« pièges à chaleur », bénéficiant de la
meilleure exposition et bien abrités des
courants d’air et des intempéries.
D’autres parties abritent des activités hivernales : sciage et refente du bois, réparation
d’outils en vue des travaux d’été, entretiens divers.
Les protections hors de la
construction
Les abords de la maison peuvent être protégés, dans certains cas, par l’implantation
de constructions annexes (remise, four)
dont l’emplacement judicieusement choisi
évitera, par exemple, les courants d’air ou
la formation de congères.
Des murs contenant des mouvements de
terrain (tournes), ou prolongeant la maison,
peuvent détourner les coulées d’avalanches
ou en atténuer les effets.
L’été, de petites constructions annexes (frédi),
souvent bâties sur une source ou un ruisseau, permettent de conserver et traiter la
production sensible à la chaleur.
Des arbres plantés souvent près d’un bassin
peuvent tempérer certaines parties des
abords de la maison.
CAUE / Michel Dupecher
Beaucoup de ces éléments, fruits d’une
longue observation et d’une longue expérience de l’habitat en montagne, sont riches
d’enseignements et peuvent être médités
et transposés lors de l’établissement d’un
projet contemporain.
Restaurer un
chalet d’alpage
Afin d’exploiter toutes les parcelles, à toutes altitudes, les chalets sont dispersés dans la montagne, dans des sites
isolés, souvent difficiles d’accès - chalet en Beaufortain
Les montagnes de Savoie sont parsemées de nombreux chalets
d’alpage, éléments-clés d’une économie agro-pastorale basée
sur l’exploitation saisonnière des différents étages de la montagne.
Investis par les familles, les bergers et les troupeaux pendant l’estive,
ils n’ont pour la plupart d’entre-eux jamais été habités de manière
permanente et n’ont aucune vocation à l’être.
Architectures rudimentaires dénuées de confort, construits
dans des sites difficiles d’accès, parfois dangereux, ils n’ont pas
vocation à être reconvertis en habitat permanent.
Les évolutions récentes des pratiques agro-pastorales ont remis en cause
l’utilité technique et économique d’un grand nombre de ces bâtiments.
D’outils de travail ils deviennent les témoins d’un mode de vie révolu.
Ils acquièrent le statut nouveau de patrimoine. C’est à ce titre qu’ils
méritent l’attention qu’on leur porte. Comment préserver de la ruine
inéluctable les témoins de cette culture disparue ?
restaurer un chalet d’alpage
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture
Une grande diversité
Chaque région, chaque montagne, chaque vallon possède son type propre de chalet d’alpage. Cette grande diversité se répartit en deux grandes familles : chalets de pierre dans
les hautes vallées de Tarentaise et de Vanoise, chalets de bois en Beaufortain, Bornes et
Bauges, émaillées de constructions mixtes pierre et bois, ici ou là.
Cette diversité nécessite une approche adaptée basée sur un relevé architectural et
constructif précis et minutieux (techniques de construction des murs, planchers, ouvertures
et toitures) qui permettra d’établir un projet de restauration adapté. Cette observation doit
porter aussi sur les aménagements extérieurs en lien avec le paysage.
Les granges isolées en montagne sont soumises aux
mêmes conditions de restauration que les chalets d’alpage - Beaufortain
Val d’Arly - Col des Aravis
Le massif du Grand Arc comprend lui aussi quelques
chalets d’alpage - Haute combe de Savoie
Les chalets profitent de creux et de rochers naturels
pour être protégés pendant l’hiver des coulées de
neige - Beaufortain
L’abandon des pratiques agricoles conduit à la ruine
progressive des chalets. Il convient aujourd’hui de les
restaurer pour des usages saisonniers, en respectant leur
originalité - Beaufortain
Val d’Arly
des détails de qualité
Les savoir-faire spécifiques à l’élaboration des chalets d’alpage, qui doivent résister aux
intempéries et être construits sur la base des ressources locales (pierre et bois), doivent
être préservés.
Réglementation et
procédures
La restauration des chalets d’alpage correspond à un cadre réglementaire précis. Le
texte le plus important est l’article L 145-3
du Code de l’Urbanisme qui correspond à
la «Loi Montagne» du 9 janvier 1985. Cette
loi interdit — sauf à passer par des procédures lourdes spécifiquement adaptées aux
projets touristiques — toute urbanisation qui
n’est pas en continuité avec les bourgs et
les villages. Une application restrictive de
cette règle aboutissait à la disparition de
tous les chalets d’alpage n’ayant plus de
vocation agricole. Pour sortir de cette difficulté, la loi du 9 février 1994, reprenant
les demandes de plusieurs parlementaires, précise :
«Peuvent également être autorisées par arrêté
préfectoral, et après avis de la Commission
départementale des sites, dans un objectif de
protection et de mise en valeur du patrimoine
montagnard, la restauration ou la reconstruction d’anciens chalets d’alpage, ainsi que les
extensions limitées de chalets d’alpage existants, lorsque la destination est liée à une
activité professionnelle saisonnière».
Sur le plan pratique, il est important de vous
renseigner sur les possibilités de restauration
de votre chalet, puis, si cette restauration est
possible, d’établir un dossier comprenant photographies proches et lointaines, récentes et
anciennes, relevés détaillés (plans, coupes,
façades), plan de situation et projet de restauration (plans, coupes, façades).
Déposez ce dossier en mairie de la commune
où est situé le chalet. Ce dossier sera instruit par différents services (sécurité, respect
de la valeur patrimoniale, droit de l’urbanisme). Il sera notamment instruit pour le
préfet par le Service Départemental d’Architecture et du Patrimoine.
En savoir plus
Guide de restauration des chalets d’alpage,
ed. Libris.
CAUE / PNV
Comment éclairer une pièce en gardant l’ancienne porte
S'INTÉGRER
AU PAYSAGE
Rapports entre relief,
activité et densification
Ce paysage, façonné par l'activité agricole des hommes est constitué d'un versant suffisamment vaste pour accueillir
bâtiments isolés et petits villages.
UNE IMPLANTATION DISPERSÉE
LIÉE AUX BESOINS
L'activité agricole
Les bâtiments isolés sont, à l'origine, principalement des fermes. Ces unités agricoles se
situent essentiellement sur les versants, à proximité des ressources qui leur sont nécessaires pour produire. Les impératifs de gain de place pour conférer une maximisation des
pâtures et cultures génèrent un bâti isolé ou aggloméré en groupements plus ou moins
modestes.
LA RELATION ENTRE L'HABITAT
ET LE RELIEF
Des villages sur les versants
Parfois les versants présentent une surface suffisamment importante pour permettre la
présence de villages sans que celle-ci ne pénalise trop l'exploitation agricole. En général,
l'activité, résolument agricole, de ces villages se lit au premier coup d'œil.
L'occupation des pieds de versants
Lorsque les versant suffisent à peine à l'activité agricole, ces villages sont sis à leur pied
pour économiser l'espace.
s’intégrer au paysage
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la val d’arly
Sis à l'emplacement stratégique de la confluence, le bourg de Flumet s'allonge le long de l'Arly qu'il domine.
La densification autour de quelques prestations transforme
progressivement le paysage urbain.
IMPLANTATION
ET FORME DES BOURGS
La confluence, un véritable symbole
Les bourgs sont plus importants que les villages ne serait-ce que parce qu'ils revêtent une
diversité d'activités et de prestations plus importante (services, commerces, médecin, notaire).
Ils occupent en général une situation centrale relativement à l'espace urbanisé.
En pays de montagne, la confluence des vallées répond souvent à cette préoccupation de centralité. Les bourgs y sont donc souvent implantés, à proximité des voies de communication.
Un faciès caractéristique
Pour abriter leurs activités multiples, les bourgs s'organisent de manière spécifique, avec
un côté rue, créateur du paysage urbain, qui met en avant les pas de portes, les enseignes, les décors et enduits colorés.
LES TROIS TEMPS DE L'OCCUPATION
TOURISTIQUE
Dans la rue principale se succèdent
pas de portes, enseignes et décors.
Premier temps
Le bâti touristique s'est greffé sur l'existant. Les bourgs se sont étoffés, étendus et progressivement transformés tant dans leur forme que dans leur essence.
Deuxième temps
Les bâtiments touristiques ont progressivement été implantés dans le paysage, sans véritable préoccupation urbanistique . Cela a provoqué l'essaimage d'éléments plus ou moins
isolés menant au mitage paysager.
Troisième temps
Notes de l’architecte consultant
Aujourd'hui, vis-à-vis du tourisme, les aménageurs essaient
de retrouver des caractéristiques paysagères qui correspondent à l'identité du territoire.
CAUE / Michel Dupecher
Les aménageurs tentent un retour en arrière tout en se greffant non plus sur le bourg mais
sur le village. Cette dernière préoccupation s'appuie sur une architecture "internationale"
qui répond à des besoins en matière de rationalité liée au sport et à l'économie.
Les couleurs
Animer le paysage urbain
par la couleur
L’emploi dans les architectures anciennes
Pour certaines architectures, l’emploi de la couleur est tributaire des matériaux locaux et
de l’influence culturelle du contexte dans lequel elles ont été réalisées. En particulier, pour
la Savoie, l’architecture dite « sarde » use de nombreuses couleurs (à partir de 1718, bien
que l’emploi de la couleur ait été antérieur à cette date).
les couleurs
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du val d’arly
Sur les bâtiments
Élargi aux ensembles urbains
Les teintes, généralement pastel, peuvent aussi être assez soutenues. Elles sont employées :
• en larges plans, sur les parties pleines des façades, déterminant
ainsi la teinte générale du bâtiment,
• en soulignement d’éléments caractéristiques de l’architecture
qu’elles mettent en valeur : corniches, chaînes d’angles, encadrements de fenêtres, soubassements,
• en éléments d’ornementation : fresques, cadrans solaires,
enseignes peintes, éventuellement niches et statuettes dont les
emplacements sont choisis suivant leur fonctionnalité, leur exposition, leur situation dans les perspectives urbaines,
• en utilisation de la teinte naturelle de certains matériaux, par exemple
le bois pour les portes d’entrées qui peuvent être sculptées.
Ce traitement des façades prend toute son importance dans les
perspectives et ensembles urbains, rues, places, où la mise en
valeur mutuelle est recherchée par la distribution judicieuse des
coloris et des décors.
Les points forts du paysage urbain peuvent recevoir un traitement
particulier, comme les bâtiments publics tels les églises, hôtels de
ville, halles, chapelles, fontaines…
L’emploi contemporain
Il est en partie le même, souvent plus orienté vers le soulignement
des grands volumes et éléments de l’architecture : différenciation
des masses et corps de bâtiments, décrochements, loggias…
CAUE / Michel Dupecher
Notes de l’architecte consultant
Respecter
le patrimoine
La ferme «traditionnelle»,
association de l’habitat
et de la production
PAYSAGE
L'intégration
L'usage des matériaux locaux reprend les couleurs ambiantes. Le bois qui se patine avec
le temps, l'enduit fait de pierres d'extraction locale, ont induit une sorte de dialogue avec
le paysage.
Un volume qui fait sens
La forme du bâti reproduit un modèle qui a marqué et marque encore le paysage et jusqu'où remonte la mémoire des hommes, ces volumes importants égrenés dans la prairie
ont toujours été présents dans le paysage. Ils révèlent la présence d'une activité agricole
ancestrale en ce lieu.
GROUPEMENT BÂTI
Un bâtiment isolé
Dès l'origine, la ferme a été pensée comme un bâtiment d'habitation et de production.
Cette dernière fonction a entraîné un isolement de fait puisque dans le cas présenté ici,
l'activité fermière (qui peut se lire sur l'agencement de la façade) comprend de l'élevage, du stockage de foin... La ferme a donc été placée à proximité des ressources qui
lui sont nécessaires.
respecter le patrimoine
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du val d’arly
BÂTIMENT
ET ABORDS
Une façade qui rassemble
de multiples fonctions
La façade de la ferme "traditionnelle" présente une adaptation au regroupement de
diverses activités.
Les différentes fonctions sont bien identifiables : habitation en bas à gauche, écurie
en bas au centre (avec orifice d'extraction
du fumier), poulailler, latrines, pigeonnier,
balcons de séchage...
Des agencements
qui prennent en compte
l'environnement
pour améliorer le confort
• La façade est orientée de manière à profiter au mieux de l'ensoleillement et de
la chaleur qu'il produit.
• La galerie de l'étage est bordée à gauche
par le pigeonnier et à droite par un bardage
afin d'être abritée des vents froids...
• Sur le même principe, un espace en
creux protège les entrées et les espaces
qui leur sont attenants, en particulier du
côté de l'habitation. Des activités hivernales (sciage, refente du bois, réparations
diverses) peuvent se dérouler dans cet
espace de transition entre l'intérieur et
l'extérieur.
• Les pentes de la toiture, relativement
faibles, prennent en compte les chutes de
neige. Elles permettent l'accumulation de
cet élément aux propriétés isolantes.
DÉTAILS ET
MATÉRIAUX
Des matériaux choisis
pour leurs propriétés
• La présence de matériaux (bois, pierre)
a induit leur utilisation car elle permettait
de réduire le coût d'acheminement.
• L'enduit à la chaux est appliqué sur la maçonnerie afin de la protéger contre l'érosion et
l'humidité ; il constitue également un complément pour l'isolation thermique.
…ou pour leur symbolique
Le principe d'enduire, même sommairement, une élévation ou une partie de
bâtiment suivant ce qui s'y déroule permet
de marquer symboliquement la distinction
entre les espaces (on ne traite pas l'apparence du bâtiment de la même manière s'il
accueille des bêtes ou des hommes).
Un agencement
qui permet
de distinguer
les fonctions
En façade, les espaces en creux que séparent toilettes, fumier, tas de bois... sont autant
d'éléments qui permettent la distinction entre
les diverses fonctions qui s'y côtoient.
- La façade au soleil intègre un maximum de fonctions
avec une grande économie de l’espace.
- Les pentes de la toiture, relativement faibles, retiennent
la neige en hiver améliorant ainsi l’isolation thermique
de la ferme.
a Accès (habitation, étable)
b Poulailler
c Clapier
d Stockage du bois
e Fumier
f Latrines
g Colombier
h Galerie de séchage
8
7
• La malléabilité du bois en fait un matériau privilégié pour les espaces de
production car une simple variation
dans son agencement permet d'obtenir
soit un espace ventilé, soit un espace à
l'abri du vent.
3
6
2
1
4
5
CAUE / Michel Dupecher
Notes de l’architecte consultant
prendre
en compte
les personnes
en situation
de handicap
Rendre accessible, c’est rechercher la plus grande autonomie
et le confort d’usage. L’accessibilité doit être comprise au sens large
comme une réelle valeur ajoutée, à traiter dans un ensemble qualitatif
tout public et non à la marge… Chaque solution doit être un « plus »
pour l’ensemble des usagers.
Pour ne pas répondre à cette question par des « prothèses »
architecturales coûteuses et inesthétiques, il faut, dès l’origine,
mettre en perspective la méthode de conception
au regard de l’objectif de qualité.
La loi du 11 février 2005 fixe les dispositions architecturales et les aménagements
permettant d’assurer l’accessibilité des personnes en situation de handicap.
prendre en compte les personnes en situation de handicap
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture
Les accès
Le parking
L’utilisation de la voiture étant possible suivant
le handicap, il est nécessaire d’en penser les
aspects pratiques à l’amont. Ainsi en cas de
garage fermé, un boîtier de commande judicieusement placé facilitera la manipulation
de la porte et l’éclairage du local.
Le plain-pied
Être à niveau présente de véritables atouts ;
cependant, il est nécessaire de ne pas oublier
que les accès de plain-pied sont souvent
affectés d’obstacles au sol (seuils, ressauts)
qui doivent pouvoir être surmontés.
La rampe d’accès
La rampe d’accès constitue un moyen de
pallier les difficultés d’accès pour se rendre à
un autre niveau. Quoi qu’il en soit, cet élément
ne doit pas constituer un danger, en particulier pour les personnes en fauteuil roulant ;
aussi, sa pente ne doit pas excéder 5% et
disposer de paliers suffisamment larges pour
permettre le repos et les rotations.
Le dimensionnement des
espaces
L’aire de rotation
Permettre le mouvement implique un espace
disponible. Suivant le handicap, cet espace
nécessaire, en particulier à la rotation, au
changement de direction, doit être plus ou
moins grand. Ainsi, l’espace nécessaire à la
rotation d’un fauteuil roulant est un cercle
dont le diamètre fait 1,5 m.
La largeur de passage
De la même manière, le franchissement
d’une porte implique une largeur minimum.
Pour pouvoir la franchir, un fauteuil roulant
nécessite une largeur de porte minimum de
77 cm lorsque celle-ci est ouverte.
L ≥ 77 cm
Limiter les
obstacles
Les obstacles au sol
Très souvent, la présence d’une porte induit
un obstacle au sol, le ressaut. Ce ressaut peut
constituer un danger pour les personnes mal
voyantes mais également un obstacle difficilement franchissable pour d’autres handicaps.
Sa hauteur maximum a été estimée à 2 cm
pour permettre le passage de chacun.
Les obstacles situés en
hauteur
Ce type d’obstacles est indécelable par les
personnes aveugles ou mal voyantes car
elles ne peuvent le détecter à l’aide de leur
canne blanche. Ces obstacles sont souvent :
des escaliers, des étagères, des lampes, des
portes basses… Ils peuvent être signalés par
un marquage au sol dès qu’ils débordent de
plus de 40 cm du mur.
La lumière
et le son
Faciliter la gestion
de la luminosité
H ≤ 2 cm
Pente ≤ 5%
L ≥ 140 cm
P ≥ 140 cm
Ø ≥ 150 cm
Les sourds et les malentendants sollicitent
énormément leur vue. Ils ont besoin d’un
bon éclairage lorsqu’ils sont actifs, mais
aussi d’un éclairage tamisé pour reposer
leurs yeux lorsqu’ils se détendent. Faciliter
la gestion de l’intensité lumineuse nécessite
donc d’être anticipé.
L’insonorisation
De la même manière, l’insonorisation de la
maison permettra aux aveugles et aux mal
voyants de se reposer car, leur ouïe est particulièrement sollicitée lorsqu’ils se déplacent
à l’extérieur.
CAUE / Mission tourisme adapté
Notes de l’architecte consultant
Transition
intérieur /
extérieur
Ce sont les lieux ouverts qui permettent d’abriter les accès
et certaines activités ne pouvant se dérouler à l’intérieur,
ou dont l’agrément y est moindre à certaines saisons.
Ils sont partie intégrante de la maison.
transition intérieur / extérieur
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du val d’arly
Les loggias
• En creux dans le bâtiment au niveau
du rez-de-terre ou de(s) étage(s), elles
peuvent abriter l’entrée et distribuer différentes parties de la maison.
• En prolongement de l’une de ces parties
(salle à manger d’été, espaces devant
les chambres…).
Les auvents
Extensions de certaines parties des toits,
ils définissent des espaces prolongeant
à l’extérieur les volumes clos du bâtiment
et peuvent jouer le même rôle que les
loggias. Ils peuvent être protégés par des
murs écrans pour abriter des espaces de
travail ou de loisir.
Les terrasses
extérieures
Elles sont au soleil mais doivent également
pouvoir bénéficier de l’ombre.
Elles peuvent constituer une transition avec les
abords plus éloignés (jardins, vergers…).
CAUE / Michel Dupecher
Notes de l’architecte consultant
CAHIER D’ARCHITECTURE
DU BEAUFORTAIN
To ut e rénovation ou cons tr uction nouvelle va marq uer l’espace de f aç o n d u ra b l e .
Des paysages de caractère
Chaque paysage possède un trait physique distinctif,
ou mieux une personnalité susceptible de susciter familiarité ou étrangeté.
Le Beaufortain séduit par la variété de ses paysages,
allant des gorges du Doron aux cirques et aux vallées perchées,
en passant par les vallées du Doron, du Dorinet et de l’Argentine.
Pour plus de précisions, se référer page 6 du document général.
C
D
A
B
F
e
N
0
1
2
km
Cartes IGN au 1 : 25 000 n° 3432ET et 3531OT
réduites à l’échelle du 1 : 140 000
© IGN - Paris - autorisation n°50-7463
Reproduction interdite
46
Voilà nos paysages que des générations ont soigneusement construits et entretenus
par leur savoir-faire, pour mieux y vivre.
A. Une confluence de vallées
Les Marcots
Le secteur de la plaine des Marcots et de Villard et du bourg de Beaufort
se situe au coeur du massif, au carrefour de ses trois vallées structurantes
(Doron, Dorinet et Argentine). Ce lieu est le seul fond de vallée large
et plat du Beaufortain. Il offre un paysage ouvert où trône la colline de
Vanches et son château. La plaine est caractérisée par des grandes parcelles et par l’absence de haie et de bosquet.
L’alignement d’arbres de la route départementale prend dans ce contexte
de prairie ouverte, une force particulière. Sur Beaufort, les versants d’adret
sont aussi occupés par de vastes prairies d’un seul tenant, reléguant la
forêt dans les parties abruptes et les ravines.
L’habitat du bourg, la multiplicité des hameaux renforcent l’image d’une
montagne-campagne habitée, spécificité du Beaufortain.
B. Une vallée principale
Vallée du Doron
La partie ovale de la vallée principale du massif est encaissée voire très encaissée. Les talus montagnards raides et boisés limitent les perspectives et les quelques
espaces plats du fond de vallée sont consacrés aux prés de fauche. Les bourgs
sont situés en pied de versant, à proximité de la route principale, tandis que les
hameaux et l’habitat isolé s’étendent sur toutes les pentes à l’adret.
C. Or blanc
Vallée du Dorinet
Vallée en “V” dont l’axe converge vers le Mont-Blanc, souligné par le
col du Joly. Le paysage est agricole, très ouvert. La forêt, bien que largement défrichée, reste très présente sur l’ubac.
Le paysage est également humanisé par le mitage ancien du bâti, isolé ou associé
en petits hameaux égrenés le long du principal axe de communication.
D. Un paysage marqué par le tourisme
Bordant la vallée du Dorinet, le Col des Saisies a un aspect sauvage
du fait de son altitude, mais également plus urbain, du fait de sa vocation touristique.
Les Saisies
E. Or vert
Vallée en “V” vouée à l’agro-pastoralisme et au tourisme. La forêt d’ubac est
repoussée en altitude au profit de la prairie et d’un habitat varié : agglomération,
station-village, bourg avec lotissements pavillonnaires périphériques, habitat isolé et
très dispersé d’anciens bâtiments de “remues” réutilisées, hébergement collectif.
Vallée d’Argentine
F. Cirques et vallées perchées
Cirques et lacs émaillent l’étage montagnard du Beaufortain. Le relief accidenté (Roc des Vents, Pierra Menta…) et la relative inaccessibilité préservent
ce secteur. Les forêts subalpines et les alpages sont à peine parsemés de
chalets d’estive très discrets, souvent pourvus d’esquive paravalanche.
Roselend
47
Les villages :
une trame vivante
Témoignage d’une organisation spontanée dans le paysage durant des siècles,
les groupements de bâtiments ruraux représentent un patrimoine de qualité.
La physionomie générale des villages et hameaux exprime une certaine
cohérence du fait de la structure interne des groupements et de l’unité
d’aspect des constructions.
Voici un village, un hameau, un bâtiment isolé du Beaufortain, tous
implantés dans des contextes différents. Ils diffèrent par leur importance et la
disposition des constructions qui les composent.
Ces constructions plus ou moins proches les unes des autres, ainsi que les
espaces privatifs ou communaux qui les entourent, déterminent ce que l’on
appelle “le tissu bâti”.
La présence humaine dans la vallée
Les villages se tiennent sur les replats à proximité des
rivières, en dessous des forêts, le long des chemins
ruraux. Le bourg, en revanche, se situe bien à la
jonction des vallées du Doron, du Dorinet, de l’Argentine... Il occupe une position centrale.
Le hameau du Praz
L’occupation des coteaux bien exposés est réalisée au départ par regroupements autour de
quelques fermes.
Le tissu bâti est dense et traversé par un axe de
communication important. Il se développe dans
la pente, suivant un chemin desservant les équipements communautaires.
L’ensemble fermier
Les fermes du Beaufortain sont constituées d’un
agencement de bâtiments bien spécifique :
grenier, maison-étable, glacière, arbre, bachal,
jardin, pré. Les restaurations et transformations
Conseil général de la Savoie - Archives départementales
Mappe sarde Beaufort-sur-Doron : 361
48
du patrimoine rural doivent conserver l’intérêt
esthétique du bâti par l’utilisation des matériaux
et techniques traditionnelles.
L’habitat dispersé
Suivant l’altitude à laquelle ils sont construits :
chalets d’alpage, granges, bâtiments de remues,
tous ces bâtiments isolés émaillent le paysage
du Beaufortain.
Ils font aujourd’hui l’objet d’un nouvel enjeu lié aux besoins en résidences temporaires ou permanentes.
Les villages sont des lieux d’animation et de services qui ponctuent le territoire.
Leur caractère est à renforcer. La préservation
de leur silhouette et la maîtrise de leur extension
bâtie sont un enjeu pour l’image du pays.
Chacun de ces villages constitue un ensemble
particulier dans lequel toute construction nouvelle aura à s’inscrire avec justesse.
Une identité reconnue :
le bâti traditionnel
Le patrimoine bâti s’est construit
sur un mode de vie, avec des
façons de faire propres au
Beaufortain. Il est important pour
l’évolution ou la création du bâti,
de prendre conscience de la
richesse de l’habitat ancien et de
comprendre ce qui a conditionné
sa forme et son implantation.
Cacher cette mémoire serait
exposer les habitants à la perte
de leur identité collective.
Le Beaufortain forme un espace bien défini par
les vallées et les montagnes qui l’entourent. Les
accès sont limités ; le principal se fait par les
gorges du Doron et les autres par les cols d’altitude. Ils ont favorisé une évolution “indépendante”
de l’architecture du Beaufortain.
L’implantation
La construction s’inscrit dans la pente de manière
à ce que l’on puisse accéder naturellement et
aisément aux divers niveaux de la construction. A l’amont, les ouvertures servent à passer
le foin pour le stocker dans la partie haute ; à
l’aval les ouvertures sont celles de l’habitation
et des étables.
Les volumes
Les constructions sont généralement plus longues
que larges, sauf à Queige où elles sont presque
carrées. Elles sont trapues et simples avec le
faîtage perpendiculaire aux courbes de niveaux.
Leur base est en pierre enduite et la partie haute
en bois (madriers ou structure poteaux / poutres
et bardage).
Elles sont souvent accompagnées par de petits
greniers en madriers d’une surface carrée sur un
rez-de-chaussée en maçonnerie enduite.
Les constructions se déclinent ensuite suivant
l’altitude et leur fonction (granges, chalets
d’alpage).
Toiture et cheminée
La toiture a toujours deux pans, elle est simple et
débordante pour abriter balcon et entrées sur
les côtés. Anciennement, elle était en ancelles
(tuiles de bois) ou parfois en chaume, mais avec
des pentes plus fortes (Queige).
La cheminée est en pierre enduite ; elle est simple
avec un chapeau à deux pans perpendiculaire
à la toiture principale.
Les ouvertures
Le caractère d’une façade dépend de la disposition des percements, de leur nombre et de
leur proportion.
Les ouvertures sont souvent plus hautes que
larges. Elles permettent un apport de soleil
plus important.
Elles sont parfois carrées, avec des barreaux,
des volets pleins en bois ou à persiennes.
Abris et balcons
Les balcons s’étendent généralement sur toute
la longueur du pignon principal, voire sur un ou
deux niveaux. Ils peuvent être fermés pour éviter
le vent et l’afflux de neige et d’eau. Ils sont accessibles depuis les granges et rejoignent parfois
le terrain sur les côtés.
Les décors
Dans les bourgs, les maisons de village présentent des décors peints : chaînages en trompe-l’œil,
fausses fenêtres.
Les devantures en bois s’égrennent le long des
rues commerçantes.
Matériaux de façade
Le soubassement et certaines parties de l’étage
sont en pierre enduite. Les parois en bois peuvent
également être revêtues d’un enduit à la chaux
pour les protéger des eaux de ruissellement tout
en les laissant respirer.
Les parties en bois sont des bardages verticaux de fermeture ou des structures porteuses
en madriers équarris empilés avec assemblage
des angles à mi-bois.
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Construire une maison
aujourd’hui
Construire votre maison, c’est
habiter un lieu qui vous ressemble
en même temps qu’il s’inscrit dans
un environnement.
Déterminez vos besoins, “votre
manière d’habiter”, et n’hésitez pas
à mettre sur papier tous vos rêves...
Vous allez définir votre projet :
disposition des lieux, utilisation
judicieuse des surfaces, organisation
des volumes intérieurs, aspect
extérieur..., en tenant compte du
climat et du site dans lequel votre
construction va s’intégrer.
Son orientation, son architecture,
le choix des techniques des
matériaux de construction, le type
de chauffage sont à étudier avec le
souci de limiter au maximum votre
future consommation d’énergie ainsi
que l’ensemble des frais d’entretien.
Développez votre créativité en étant
conscient que la maison aura à
s’intégrer dans le paysage
et les bâtiments alentour.
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Implanter sa maison
Choisir un terrain, c’est opter pour un cadre
de vie. Chaque terrain est un cas particulier
à étudier.
Observez le tout et les détails ; visitez le terrain
à différentes heures de la journée, observez le
déplacement du soleil, sentez le vent, regardez
le paysage, les maisons voisines.
Orientation
Pour des raisons climatiques de bon sens, la
maison est souvent orientée de façon à présenter une façade très fermée au nord et une
façade largement ouverte au sud.
Si votre terrain dispose d’une belle vue, concevez votre maison et disposez les ouvertures en
fonction de ce paysage.
Adaptation au sol
Selon que votre terrain est pentu ou plat, il va
déterminer le type de terrassements à faire. On
adapte la maison au terrain et non le terrain à
la maison.
Si le terrain est pentu, profitez au mieux du dénivelé naturel, plutôt que de terrasser le sol pour
poser un “modèle” pour terrain plat.
Accès
Limitez la longueur des accès autant par économie que pour ne pas consommer d’espaces
naturels en pénalisant le terrain.
Les ouvertures
Les proportions des ouvertures et le jeu des pleins
et des vides sur la façade comptent pour beaucoup dans l’équilibre du bâtiment.
• Caractérisez chaque ouverture en fonction
de son usage.
• Jouez sur le contraste entre la façade sud,
généreusement ouverte, et la façade nord,
plus fermée.
• Positionnez les ouvertures pour cadrer les
vues sur le paysage.
Les couleurs des façades
Le village traditionnel est un lieu polychrome où les
couleurs s’expriment avec cohérence et harmonie
et révèlent la qualité du paysage construit.
Tout projet de coloration doit respecter le principe de
composition de la façade et s’inscrire dans la logique
d’une harmonie colorée à l’échelle du village.
Les abords
La qualité des abords de sa maison, c’est le
plaisir de soi et le plaisir de tous.
L’aménagement des abords permet de traiter la
liaison entre le bâtiment et son terrain et de créer des
espaces de transition entre le privé et le public.
• Préférez les talus engazonnés reprenant la
pente naturelle du terrain ou quelques murets
de pierre.
• Evitez les clôtures et les enrochements. Préférez
les plantations d’essences locales aux “haies
de thuyas”.
• Créez des espaces extérieurs intimes à l’abri
des vues, en utilisant les dispositions du plan de
la maison, l’implantation des annexes et l’écran
que forment les arbres et les plantations.
Les annexes et les abris
• Trouvez des zones abritées qui sont utiles
pour le rangement (bois, outils, mobilier de
jardin...) et pour se protéger du soleil ou de
la pluie (terrasse abritée...).
• Point de repère sur la façade, l’entrée marque
le passage de l’extérieur à l’intérieur. Pour un
meilleur confort, l’accès pourra être abrité :
avancée du toit, porche, auvent...
Ces dispositions d’une grande utilité permettent
par ailleurs d’animer la façade par le jeu des
avancées et des retraits.
Restaurer
une maison de pays
Une maison ancienne nous
charme car elle est particulière,
unique et qu’elle a une histoire.
Elle fait partie
de notre patrimoine.
Restaurer, c’est donner une
nouvelle vie à un bâtiment en
respectant son âme et son histoire.
Pour adapter une maison à des besoins nouveaux, il faut d’abord bien observer ce qui fait
son caractère :
• bien comprendre les procédés constructifs pour
rester en cohérence avec le bâtiment,
• tirer le meilleur parti de l’existant : volumes, toitures, couvertures, matériaux et abords, qui seront
conservés dans la mesure du possible,
• mettre l’accent sur les éléments d’architecture
remarquables qui sont à préserver,
• accepter dans l’ancien, l’absence de régularité géométrique, qui fait la singularité de la
maison (murs courbes, faux aplombs, ouvertures de dimensions variées).
Les proportions
Ces maisons sont souvent remarquables dans
leurs proportions et la composition de leurs
façades.
• Pour la création d’ouvertures, restez cohérent avec les règles de composition de la
façade.
• S’il y a agrandissement, respectez la simplicité des formes d’origine.
• À l’intérieur, on sera vigilant sur le recloisonnement qui va modifier les proportions des
pièces et leur éclairage naturel.
Les détails
Ce sont les détails souvent façonnés par la main
de l’artisan qui font la richesse des maisons.
Conservez et mettez en valeur les éléments remarquables (balcons, cheminées, escaliers, bardages,
portes et fenêtres, volets, encadrements de baies,
four à pain, parquets, carrelages, pierres...).
Les espaces remarquables
Il peut être intéressant que certains espaces initiaux soient conservés, quel que soit leur nouvel
usage : l’ancienne cuisine, les caves voûtées,
l’étable, la grange...
Les façades
Les revêtements sont très importants dans la perception du bâtiment : enduits, décors peints,
bardages, couvertures... sont à conserver.
Construire en respectant
l’environnement
Pour un développement
durable, il convient de respecter
les paysages, mais aussi
l’environnement.
Pour cela, privilégions
les énergies renouvelables
aux énergies fossiles.
Bien concevoir pour mieux vivre
Dès la conception des plans de votre habitation, quelques principes simples, sans surcoût
dissuasif, permettent de réaliser des économies d’énergie.
Ainsi, une structure compacte d’habitation limite
les déperditions de chaleur.
Le choix des matériaux de construction (parpaing, brique alvéolaire, ossature bois) et des
isolants (isolants classiques : laine de verre, laine
de roche, polystyrène ; isolants sains : ouate
de cellulose, laine de chanvre, liège...) est primordial. Ce sont eux qui vont permettre d’avoir
une habitation peu consommatrice en énergie,
pour le confort d’hiver comme pour le confort
d’été. Certains procédés permettent d’obtenir
une maison “qui respire”, c’est-à-dire qui régule
l’hygrométrie.
Des vitrages performants, à isolation renforcée, permettent de réduire considérablement
les déperditions de chaleur.
Enfin, le plancher chauffant hydraulique est
actuellement reconnu comme le moyen de transmission de chaleur le plus confortable et le plus
économique.
La géothermie
La pompe à chaleur est une solution performante
pour récupérer la chaleur de la terre, de l’air et de
l’eau. Cette énergie, prélevée gratuitement dans la
nature, peut servir à chauffer votre logement via un
compresseur et un évaporateur. C’est un système
de chauffage électrique performant.
Économiser l’eau en récupérant l’eau
de pluie
Les besoins en eau augmentent tout comme son
prix, tandis que les ressources se font de plus
en plus rares. Il faut savoir qu’on peut récupérer
l’eau de pluie de la toiture pour alimenter les toilettes, arroser le jardin, laver la voiture..., en la
canalisant dans des gouttières qui sont reliées
à une cuve intérieure ou extérieure.
Solaire ou bois ?
Le chauffage solaire
L’énergie récupérée par les capteurs solaires peut également être transmise à une dalle
chauffante ou à des radiateurs basse température. Le complément d’énergie, en cas de
non ensoleillement, sera assuré par une chaudière d’appoint ou par un système indépendant
(poêle, convecteurs).
Ce type d’installation s’adresse particulièrement
aux constructions neuves ou faisant l’objet de
réhabilitations importantes.
Le chauffage et l’eau sanitaire
Le chauffe-eau solaire
Les capteurs solaires, intégrés si possible en toiture,
convertissent l’énergie solaire en chaleur. Celle-ci
est transmise au ballon d’eau chaude sanitaire.
Un chauffe-eau solaire permet de couvrir environ
50 % de vos besoins d’eau chaude sanitaire.
Une chaudière ou une résistance électrique
assure le complément d’énergie.
Un chauffe-eau solaire s’intègre facilement aux
bâtiments existants.
Le chauffage automatique au bois
Se chauffer au bois, en ayant une souplesse
d’utilisation équivalente à celle d’un système
de chauffage classique de type gaz ou fioul,
est aujourd’hui possible grâce aux granulés de
bois. Stockés dans un silo, ils sont entraînés automatiquement par une vis sans fin au foyer de la
chaudière ou du poêle.
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À la demande du Conseil général de la Savoie, ce document a été élaboré par le Conseil d’Architecture,
d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie (CAUE), avec le concours de l’architecte consultant de la Communauté
de communes du Beaufortain “Confluence” et du Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine.
Le CAUE de la Savoie a pour mission de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du
public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement.
L’objectif de ce cahier est d’inciter chacun à améliorer et à accompagner les évolutions de notre cadre de vie
en faisant preuve de créativité.
Vous voulez construire, rénover, aménager, agrandir...
un architecte consultant
est à votre disposition gratuitement,
sur rendez-vous.
Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine :
495 avenue Pringolliet - BP 24 - 73401 Ugine - Tél. 04 79 89 56 95
Adressez-vous à votre mairie
Communauté de communes du Beaufortain “Confluence” :
Bâtiment le Confluent - Place Roger Frison Roche - 73270 Beaufort
Tél. 04 79 38 31 69
Beaufort :
Tél. 04 79 38 33 15
Hauteluce :
Tél. 04 79 38 80 31
Queige :
Tél. 04 79 38 00 91
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie :
B.P. 1802 - 73018 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 60 75 50
Association Savoyarde pour le Développement des Énergies Renouvelables :
Maison des énergies - 562, avenue du Grand Arietaz - 73000 Chambéry
Tél. 04 79 85 88 50
Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine :
1, rue des Cévennes - BP 1131 - 73011 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 71 74 99
Syndicat mixte Arlysère :
45, avenue Jean Jaurès - 73200 Albertville - Tél. 04 79 10 01 80
Avec la participation de Véronique Choron-Pellicier, architecte consultant.
Réalisation neWaru / CAUE de la Savoie • Photos CAUE • Janvier 2007
Villard-sur-Doron :
Tél. 04 79 38 38 96
s’adapter
au terrain
Le terrain
éLément intégraL
du projet de construction
Un projet de construction doit être réfléchi en prenant en compte le terrain sur lequel va
s’implanter le bâtiment. En effet, celui-ci conditionne en grande partie l’architecture du
bâtiment, l’organisation des volumes et des activités.
Ñ Un projet de construction est constitué d’un couple indissociable terrain+bâtiment.
Ñ Une construction adaptée à un terrain plat ne sera pas adaptée à un terrain en pente
et inversement.
s’adapter au terrain
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain
construire
dans La pente
Le terrassement
La construction dans un terrain en pente impose
toujours un terrassement qui sera plus ou moins
important selon la pente du terrain, mais aussi
selon le type de construction choisi.
Ñ Terrassement plus faible dans le cadre
d’une construction en cascade qui suit
la pente.
Ñ Terrassement plus fort dans le cadre
d’une construction posée sur un terrain
artificiellement rendu plat par un jeu de
déblais/remblais.
Deux aspects du terrassement doivent aussi
être pris en compte : son coût financier
qui va augmenter d’autant le coût de la
construction (coût qui est souvent mal pris
en compte dans le plan de financement de
l’opération) et l’impact visuel des murs de
soutènement qui seront créés.
Les murs de soutènement
Un terrassement important crée des talus qui
pour être stabilisés nécessitent des murs de
soutènement ou des enrochements. Dans la
mesure du possible ces murs sont à limiter
du fait de leur coût important et de leur
impact fort dans le paysage.
Dans le cadre d’ une construction intégrée
dans un terrain en pente, ce mur de soutènement peut être constitué du mur de la
maison et ainsi représenter une économie
non négligeable.
adapter
son garage
au terrain
garages intégrés a la
maison principale
La préservation des sols
Une diminution singulière des terrassements
Le placement du garage à un niveau
proche de celui de la route permet de
réduire au minimum les travaux de voirie
permettant d’y accéder. Dans les illustrations présentées, la pente ne constitue plus
une contrainte nécessitant une circulation
sinueuse coûteuse en matière de modelage
et de revêtement des sols.
La simplification de l’accès
La proximité du garage avec la voirie
principale et la simplicité de son accès
réduisent de manière efficace leur emprise
les dommages qu’ils occasionnent au sol
naturel.
Des atouts pratiques
Des besoins de déneigement réduits
Le garage et la route amont sont au même
niveau, le déneigement en sera facilité.
Le confort thermique
Placer le garage dans le bâtiment d’habitation améliore son comportement thermique,
le garage jouant le rôle de tampon voire
de sas avec l’extérieur.
garages isolés
La preservation du paysage
S’inspirer de l’existant
Placer des véhicules dans des bâtiments isolés
de la maison est parfois dû au terrain trop
pentu ou à la route trop éloignée. Alors il
parait judicieux de reprendre des typologies
de bâtiments faisant sens dans le paysage
comme des greniers ou des granges. Leur
volumétrie répond soit à l’emplacement
d’une voiture, soit de deux.
La preservation du paysage
Vers l’invisibilité des accès
La réduction des accès enrobés et des terrassements a un impact visuel véritable lorsque
l’on considère la parcelle de loin. La végétation n’est pas scarifiée par des lacets de
bitume ou de graviers colorés et l’aspect
d’origine du site est préservé.
Accès coté ou aval
Accès amont
Notes de l’architecte consultant
CAUE / Véronique Choron-Pellicier
Lorsque la voirie la plus proche est située à l’amont,
placer le garage au plus près permet de réaliser des
économies de voirie et de libérer de l’espace pour
d’autres perspectives.
Les cLôtures
De manière générale, l’usage local est de ne pas clore le périmètre
des propriétés. Lorsqu’elles le sont, les clôtures ou parties de clôtures
éventuelles sont réalisées en barrières de bois, plus rarement en
grillage de teinte mate foncée, n’excédant pas une hauteur de 1,20 m.
Par ailleurs, ces clôtures sont réfléchies de manière à ne gêner ni
la visibilité, ni le déneigement (dans certains cas elles peuvent être
démontables en cas de neige).
les clôtures
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain
Relativement
au paysage
L’aménagement de murets de soutènement
en pierres posées à l’ancienne, pouvant
constituer une terrasse ou un accès, participera au paysage comme un élément
traditionnel connu. Il permettra d’éviter
les enrochements qui sont des dispositifs
lourds, tant en termes de matériaux que
de sollicitation du terrain, plutôt routiers,
surdimensionnés relativement aux préoccupations d’un particulier.
En comparaison, un talutage avec une pente
raisonnable que l’on pourra facilement
végétaliser ou engazonner peut prendre
un effet approchant.
La réalisation d’une haie en utilisant des
arbres et arbustes de variété locale favorise l’intégration au paysage. Cette pratique
peut également contribuer à préserver ces
essences, entrer dans un projet de mise en
valeur, par exemple avec la délimitation
des plantations par des galets qui rehaussent et mettent en scène l’ensemble. Cela
permet par ailleurs d’éviter les haies unitaires de type urbain qui présentent une
continuité et une uniformité qui peuvent
devenir fades.
CAUE / Véronique Choron-Pellicier
Notes de l’architecte consultant
RestauReR un
chalet d’alpage
Afin d’exploiter toutes les parcelles, à toutes altitudes, les chalets sont dispersés dans la montagne, dans des sites
isolés, souvent difficiles d’accès - chalet en Beaufortain
Les montagnes de Savoie sont parsemées de nombreux chalets
d’alpage, éléments-clés d’une économie agro-pastorale basée
sur l’exploitation saisonnière des différents étages de la montagne.
Investis par les familles, les bergers et les troupeaux pendant l’estive,
ils n’ont pour la plupart d’entre-eux jamais été habités de manière
permanente et n’ont aucune vocation à l’être.
Architectures rudimentaires dénuées de confort, construits
dans des sites difficiles d’accès, parfois dangereux, ils n’ont pas
vocation à être reconvertis en habitat permanent.
Les évolutions récentes des pratiques agro-pastorales ont remis en cause
l’utilité technique et économique d’un grand nombre de ces bâtiments.
D’outils de travail ils deviennent les témoins d’un mode de vie révolu.
Ils acquièrent le statut nouveau de patrimoine. C’est à ce titre qu’ils
méritent l’attention qu’on leur porte. Comment préserver de la ruine
inéluctable les témoins de cette culture disparue ?
restaurer un chalet d’alpage
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture
une gRande diveRsité
Chaque région, chaque montagne, chaque vallon possède son type propre de chalet d’alpage. Cette grande diversité se répartit en deux grandes familles : chalets de pierre dans
les hautes vallées de Tarentaise et de Vanoise, chalets de bois en Beaufortain, Bornes et
Bauges, émaillées de constructions mixtes pierre et bois, ici ou là.
Cette diversité nécessite une approche adaptée basée sur un relevé architectural et
constructif précis et minutieux (techniques de construction des murs, planchers, ouvertures
et toitures) qui permettra d’établir un projet de restauration adapté. Cette observation doit
porter aussi sur les aménagements extérieurs en lien avec le paysage.
Les granges isolées en montagne sont soumises aux
mêmes conditions de restauration que les chalets d’alpage - Beaufortain
Val d’Arly - Col des Aravis
Le massif du Grand Arc comprend lui aussi quelques
chalets d’alpage - Haute combe de Savoie
Les chalets profitent de creux et de rochers naturels
pour être protégés pendant l’hiver des coulées de
neige - Beaufortain
L’abandon des pratiques agricoles conduit à la ruine
progressive des chalets. Il convient aujourd’hui de les
restaurer pour des usages saisonniers, en respectant leur
originalité - Beaufortain
Val d’Arly
des détails de qualité
Les savoir-faire spécifiques à l’élaboration des chalets d’alpage, qui doivent résister aux
intempéries et être construits sur la base des ressources locales (pierre et bois), doivent
être préservés.
Réglementation et
procédures
La restauration des chalets d’alpage correspond à un cadre réglementaire précis. Le
texte le plus important est l’article L 145-3
du Code de l’Urbanisme qui correspond à
la «Loi Montagne» du 9 janvier 1985. Cette
loi interdit — sauf à passer par des procédures lourdes spécifiquement adaptées aux
projets touristiques — toute urbanisation qui
n’est pas en continuité avec les bourgs et
les villages. Une application restrictive de
cette règle aboutissait à la disparition de
tous les chalets d’alpage n’ayant plus de
vocation agricole. Pour sortir de cette difficulté, la loi du 9 février 1994, reprenant
les demandes de plusieurs parlementaires, précise :
«Peuvent également être autorisées par arrêté
préfectoral, et après avis de la Commission
départementale des sites, dans un objectif de
protection et de mise en valeur du patrimoine
montagnard, la restauration ou la reconstruction d’anciens chalets d’alpage, ainsi que les
extensions limitées de chalets d’alpage existants, lorsque la destination est liée à une
activité professionnelle saisonnière».
Sur le plan pratique, il est important de vous
renseigner sur les possibilités de restauration
de votre chalet, puis, si cette restauration est
possible, d’établir un dossier comprenant photographies proches et lointaines, récentes et
anciennes, relevés détaillés (plans, coupes,
façades), plan de situation et projet de restauration (plans, coupes, façades).
Déposez ce dossier en mairie de la commune
où est situé le chalet. Ce dossier sera instruit par différents services (sécurité, respect
de la valeur patrimoniale, droit de l’urbanisme). Il sera notamment instruit pour le
préfet par le Service Départemental d’Architecture et du Patrimoine.
en savoir plus
Guide de restauration des chalets d’alpage,
ed. Libris.
CAUE / PNV
Comment éclairer une pièce en gardant l’ancienne porte
Les ouvertures
PLacer ses ouvertures
attention à la question du voisinage
Le paysage inclut également les voisins. Il est important de prendre leur présence en
compte lors du positionnement des ouvertures. C’est également une manière de préserver l’intimité des deux parties.
appréhender le paysage
Le cadrage des vues, surtout dans les sites de montagne, est essentiel pour le plaisir des
yeux. Le placement des ouvertures sur les façades les mieux orientées permet de profiter
au mieux de la qualité des paysages.
tenir compte du climat
Le climat est un facteur déterminant en termes de dépenses énergétiques. Il est donc
souhaitable de se renseigner sur la provenance des vents froids, de l’emplacement, de
l’exposition la plus intéressante pour éclairer la maison et emmagasiner de la chaleur.
Placer les ouvertures en fonction de ces données peut permettre d’éviter de manière efficace le piège énergétique que certaines ouvertures peuvent occasionner.
Les formes et Les taiLLes
Elles peuvent jouer un rôle certain dans la problématique de la préservation de l’intimité. De
la même manière, le rapport à l’extérieur que les ouvertures génèrent va être induit par leurs
formes et leurs tailles. Ainsi, accroître les dimensions ouvre clairement sur l’extérieur.
Elles marquent également la façade ; à ce titre leurs formes et leur fréquence impriment
un rythme et une esthétique ; elles vont animer cet élément.
Les ouvertures et Le Patrimoine
en Beaufortain
À l’origine, elles sont sises dans la partie maçonnée et sont dépourvues de volets.
Aujourd’hui, il est tout à fait pensable de reproduire les rythmes de ces ouvertures.
Dans les parties en bois, les vitrages en retrait des madriers permettent de préserver les
teintes tout en laissant apparaître les structures de la charpente.
les ouvertures
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain
Les ouvertures dans Le BÂti ancien
Éclairer l’intérieur sans dénaturer la structure porteuse de la toiture.
apports techniques
Un affranchissement par rapport aux
contraintes de la charpente
Les dormants, en applique derrière la
charpente, ne seront pas affectés par les
déformations dues au poids de la neige. Cela
évite la découpe des éléments porteurs.
La simplification des ouvertures
La place des vitrages en retrait par rapport
à la charpente permet de ne pas avoir à en
subir les découpages. La forme des vitrages peut être simplifiée. On évite ainsi des
découpes triangulaires ou trapézoïdales, la
multiplication des dormants et la surcharge
de la structure.
apports pratiques
La possibilité de faire des loggias
L’aménagement de petits espaces abrités
est facilité par le positionnement des vitrages derrière la charpente.
Eventuellement, un recul supplémentaire
permet d’en augmenter l’espace de circulation. La loggia est alors bien abritée et
le rapport à l’extérieur en est amélioré. En
revanche, ce genre d'aménagement nécessite
quand même un traitement en termes d'étanchéité de la partie inférieure habitée.
apports esthétiques
La conservation d'un aspect patrimonial
Ce traitement des baies permet de conserver
la structure porteuse et l’esprit du bâtiment.
En particulier, l’emplacement et le positionnement des baies évoquent une certaine
continuité dans les teintes qui dénaturent
relativement peu l'image connue.
Cet aspect «patrimonial" est renforcé
par la conservation des balcons et des
encorbellements.
Un travail sur le relief de la façade
Le positionnement de ces baies, leur agencement, éventuellement leur décor participent
à l’habillage de la façade. Ils vont provoquer des successions de vides et de pleins et
permettre des jeux de relief sur la façade.
Éclairer et préserver
Le positionnement du vitrage à l’arrière des poteaux simplifie la pose des parties vitrées et laisse apparente une belle
charpente. Un recul supplémentaire permet de dégager un espace extérieur en loggia un balcon.
Le jeu des teintes, de la transparence et la conservation de certains détails comme les encorbellements et les balcons
longitudinaux préservent le caractère patrimonial du bâtiment et mettent en valeur sa charpente. La conservation des
ouvertures dans les murs maçonnées constitue le petit plus patrimonial.
La mise en valeur de la charpente
Le positionnement des dormants à l’arrière des poteaux, leur emplacement en premier plan
et la transparence (toute relative) des baies mettent en valeur la charpente. Ils donnent
accès aux principes constructifs de ces "cathédrales de bois".
Le petit plus patrimonial
La conservation des ouvertures dans les niveaux maçonnés
La conservation des ouvertures sises dans les niveaux maçonnés et chaulés constituent un
excellent rappel de la dimension patrimoniale du bâtiment. Au-delà de leur participation
à l'identité du bâtiment, elles présentent généralement des dimensions modestes mais suffisantes pour éclairer convenablement les pièces de ses niveaux inférieurs.
CAUE / Véronique Choron-Pellicier / Vincent GUILLO, architecte d’intérieur
L’amélioration de l'éclairage intérieur et
du rapport intérieur / extérieur
La taille des ouvertures permet de bénéficier
au mieux de l'ensoleillement et d'éclairer
les espaces intérieurs.
Parallèlement ces grandes baies, à l'étage
et en retrait, garantissent le panorama tout
en préservant l'intimité.
respecter
le patrimoine
Depuis longtemps élus et habitants du Beaufortain se sont attachés
à préserver les caractéristiques du patrimoine bâti de ce territoire.
Aujourd’hui en ces lieux, on construit encore suivant des modèles
anciens que l’on imite, interprête et parfois chahute.
respecter le patrimoine
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain
DE «L’IMITATION»
à L’INTERPRéTATION DU PATRIMOINE
La volumétrie est conservée, l’harmonie des matériaux, des teintes est respectée, mais la fonction est différente et les ouvertures
s’agrandissent.
Toitures décalées à deux pans.
À LA RUPTURE
Notes de l’architecte consultant
CAUE / Véronique Choron-Pellicier
Il reste le soubassement maçonné de teinte blanche et le bardage
de teinte foncée.
prendre
en compte
les personnes
en situation
de handicap
Rendre accessible, c’est rechercher la plus grande autonomie
et le confort d’usage. L’accessibilité doit être comprise au sens large
comme une réelle valeur ajoutée, à traiter dans un ensemble qualitatif
tout public et non à la marge… Chaque solution doit être un « plus »
pour l’ensemble des usagers.
Pour ne pas répondre à cette question par des « prothèses »
architecturales coûteuses et inesthétiques, il faut, dès l’origine,
mettre en perspective la méthode de conception
au regard de l’objectif de qualité.
La loi du 11 février 2005 fixe les dispositions architecturales et les aménagements
permettant d’assurer l’accessibilité des personnes en situation de handicap.
prendre en compte les personnes en situation de handicap
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture
Les accès
Le parking
L’utilisation de la voiture étant possible suivant
le handicap, il est nécessaire d’en penser les
aspects pratiques à l’amont. Ainsi en cas de
garage fermé, un boîtier de commande judicieusement placé facilitera la manipulation
de la porte et l’éclairage du local.
Le plain-pied
Être à niveau présente de véritables atouts ;
cependant, il est nécessaire de ne pas oublier
que les accès de plain-pied sont souvent
affectés d’obstacles au sol (seuils, ressauts)
qui doivent pouvoir être surmontés.
La rampe d’accès
La rampe d’accès constitue un moyen de
pallier les difficultés d’accès pour se rendre à
un autre niveau. Quoi qu’il en soit, cet élément
ne doit pas constituer un danger, en particulier pour les personnes en fauteuil roulant ;
aussi, sa pente ne doit pas excéder 5% et
disposer de paliers suffisamment larges pour
permettre le repos et les rotations.
Le dimensionnement des
espaces
L’aire de rotation
Permettre le mouvement implique un espace
disponible. Suivant le handicap, cet espace
nécessaire, en particulier à la rotation, au
changement de direction, doit être plus ou
moins grand. Ainsi, l’espace nécessaire à la
rotation d’un fauteuil roulant est un cercle
dont le diamètre fait 1,5 m.
La largeur de passage
De la même manière, le franchissement
d’une porte implique une largeur minimum.
Pour pouvoir la franchir, un fauteuil roulant
nécessite une largeur de porte minimum de
77 cm lorsque celle-ci est ouverte.
L ≥ 77 cm
Limiter les
obstacles
Les obstacles au sol
Très souvent, la présence d’une porte induit
un obstacle au sol, le ressaut. Ce ressaut peut
constituer un danger pour les personnes mal
voyantes mais également un obstacle difficilement franchissable pour d’autres handicaps.
Sa hauteur maximum a été estimée à 2 cm
pour permettre le passage de chacun.
Les obstacles situés en
hauteur
Ce type d’obstacles est indécelable par les
personnes aveugles ou mal voyantes car
elles ne peuvent le détecter à l’aide de leur
canne blanche. Ces obstacles sont souvent :
des escaliers, des étagères, des lampes, des
portes basses… Ils peuvent être signalés par
un marquage au sol dès qu’ils débordent de
plus de 40 cm du mur.
La lumière
et le son
Faciliter la gestion
de la luminosité
H ≤ 2 cm
Pente ≤ 5%
L ≥ 140 cm
P ≥ 140 cm
Ø ≥ 150 cm
Les sourds et les malentendants sollicitent
énormément leur vue. Ils ont besoin d’un
bon éclairage lorsqu’ils sont actifs, mais
aussi d’un éclairage tamisé pour reposer
leurs yeux lorsqu’ils se détendent. Faciliter
la gestion de l’intensité lumineuse nécessite
donc d’être anticipé.
L’insonorisation
De la même manière, l’insonorisation de la
maison permettra aux aveugles et aux mal
voyants de se reposer car, leur ouïe est particulièrement sollicitée lorsqu’ils se déplacent
à l’extérieur.
CAUE / Mission tourisme adapté
Notes de l’architecte consultant
TransiTion
inTérieur / exTérieur :
La CorTna
Protéger son entrée en se servant
d’un modele patrimonial
Dans sa version patrimoniale, le porche est suffisamment
abrité pour permettre d’y travailler et d’avoir un accès aux
différentes fonctions de l’exploitation agricole.
De chaque côté, quelques marches permettent d’accéder à la chambre et à la cuisine.
L’oriGine PaTriMoniaLe
Le regroupement des fonctions autour d’un espace de
distribution
De manière générale, le chalet d’exploitation comporte des fonctions variées de production, de stockage et d’habitation. Le porche permet le rapprochement de ces fonctions
tout en constituant un abri à l’espace de distribution.
La protection d’un espace de circulation
L’activité agropastorale induit des navettes fréquentes entre les diverses fonctions de l’exploitation agricole. L’encastrement de cet espace de circulation et de distribution le protège
ainsi efficacement des intempéries, neige, pluie, vent...
L’adaptation au terrain
Le bâtiment d’exploitation est souvent implanté dans la pente. Ce contexte impose une rampe,
quelques marches comprises dans le porche pour accéder aux différentes entrées.
transition intérieur / extérieur
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain
aPPorTs Pour Le BÂTi
ConTeMPorain
un élément de confort
ESPACE DE DISTRIBUTION
A l’origine le porche est un espace de distribution abrité
qui relie des espaces distincts.
Un projet de réhabilitation doit être pensé dans sa globalité pour conserver cette fonction intelligente.
Aujourd’hui, à volume identique, ces bâtiments abritent essentiellement des fonctions d’habitations individuelles ou multiples. Quel que soit le cas, le porche reste efficace pour
protéger l’accès principal ou l’espace de distribution.
un espace encastré qui peut être varié
Des traitements variés permettent d’adapter cet espace au projet et à la personnalité de
ses porteurs.
Les choix en matière de profondeur constituent un moyen d’adapter cet espace aux modalités de distribution et/ou d’affectation de cet espace.
Un vitrage peut être mis en place pour répondre à la destination de certaines pièces et
en améliorer l’éclairage naturel.
Le positionnement des ouvertures facilite également la gestion des flux de circulation.
La préservation de l’intimité
La largeur du porche permet la mise en place de vitrage tout en ayant un rapport à l’extérieur qui préserve l’intimité.
Exemple de distribution sur plusieurs logements.
Le clin d’œil patrimonial
L’intégration d’un porche pour organiser l’accès au bâtiment rappelle la configuration de
la «cortna» évoquée précédemment. Elle peut constituer la petite touche patrimoniale et
l’ancrage dans le terroir.
asTuCes Pour un ProJeT
à LonG TerMe
Pour une réhabilitation, penser le projet définitif
Dans le cadre des réhabilitations, il est donc nécessaire de bien réfléchir dès le début des
travaux à l’affectation des différents espaces (autonomes ou liés les uns au autres), afin
d’exploiter au mieux cette configuration de l’entrée.
La baie vitrée permet d’éclairer naturellement une pièce
dont l’intimité reste préservée. Sur le côté se trouve la
porte d’entrée de la maison.
ADAPTATION DE L’ESPACE
Dans cet exemple, le porche n’a pas besoin d’être très
profond pour abriter une porte d’entrée, une fenêtre
(éclairage) et permettre l’accès au balcon.
A l'origine le porche est un espace de distribution abrité
qui relie des espaces distincts.
Un projet de réhabilitation doit être pensé dans sa globalité pour conserver cette fonction intelligente.
CAUE / Véronique Choron-Pellicier / Croquis Jacques COMBET
Notes de l’architecte consultant
extensions et
agrandissements
Trois exemples d’extensions
en ProLongement sUiVant L’axe
de La toitUre
Une forme globale respectée
L’extension dans le prolongement exact du bâtiment préexistant préserve la forme
initiale.
des caractéristiques préservées
L’extension dans le prolongement du bâtiment d’origine permet de ne pas en modifier
trop les caractéristiques initiales.
La limitation du surcoût énergétique
pour le chauffage
L’obtention d’un bâtiment massif lui confère des propriétés énergétiques accrues en particulier elle limite les déperditions thermiques.
Une économie de moyens
En appui sur la façade arrière, l’extension profite de ce mur déjà existant. Par ailleurs la
simplicité de sa forme permet également d’économiser sur matériaux.
extensions et agrandissements
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain
Notes de l’architecte consultant
sUr Une Portion de mUr
sUPPortant Les goUttiÈres
Une extension limitée
Ce type d’extension nécessite de suivre la pente de toiture. En fonction de la hauteur du
mur pignon, cette pente de toiture va rapidement limiter l’espace que peut occuper cette
extension. Cette proposition concerne donc plutôt une extension d’appoint.
enterrer Une extension
indÉPendante
Pour limiter la déperdition d’espace
Cette extension préserve la forme initiale du bâtiment et reste discrète dans le paysage.
La végétalisation, un gage d’invisibilité
CAUE / Véronique Choron-Pellicier
Il permet une certaine continuité chromatique et contribue à rendre encore plus discrète
cette extension. Cette volonté de discrétion doit être renforcée par une implantation en
retrait par rapport au mur pignon, l’usage de bois pour les ouvertures et une faible largeur
de façade (maximum 3 m).
HABITER
GROUPÉ
UnE ORIGInE PRATIqUE
Pour des bâtiments comme une ferme,
qui alliaient de multiples fonctions - habitation, production, stockage l’enrichissement, la démographie, la recrudescence et la multiplication
des activités nécessitaient la construction de nouveaux bâtiments.
Le regroupement et la production d’un seul bâtiment massif constituaient
alors une réponse à ce besoin. Ils permettaient d’économiser l’espace
des ressources à proximité duquel, la ferme était en général installée,
tout en diminuant les coûts de construction. Ils répondaient également
habiter groupé
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain
Aujourd’hui, la question de l’habitat peut également
constituer une déclinaison de ces questionnements.
En matière de gestion de l’espace, l’agglomération massive permet de limiter la perte
d’espace. Les espaces ainsi dégagés peuvent alors être dédiés à d’autres usages : agriculture, agrément, loisirs…
En matière énergétique, au-delà du fait que l’agglomération génère une densité qui
accroît l’inertie thermique, elle permet également de collectiviser certains postes comme
celui du chauffage.
Enfin, ce type de rassemblement diminue considérablement les coûts en matière de raccordements, que ce soit en termes de voies d’accès ou de réseaux.
Relativement aux données patrimoniales
beaufortinoises, des volumes qui offrent
une certaine liberté...
…et permettent de s’intégrer au paysage
De tels volumes judicieusement placés permettent de conserver la trame du bâti, en particulier en cas d’extension d’un hameau ou d’un village.
Et malgré leur taille, une fois recontextualisés à l’aune du paysage environnant, ces volumes
apparaissent finalement modestes.
CAUE / Véronique Choron-Pellicier
Notes de l’architecte consultant
En Beaufortain, les anciennes fermes assez vastes constituent des volumes idéaux pour les
préoccupations relatives aux bâtiments collectifs d’aujourd’hui.
Il est donc possible de s’inspirer de ces volumes et de ces formes pour réfléchir à des
bâtiments collectifs tout en préservant une certaine forme de liberté quant au traitement
des façades du moment que ceux-ci s’inspirent de l’existant. De la même manière, il n’en
reste pas moins qu’il peut s’agir d’habitat individuel groupé pouvant bénéficier d’accès
indépendants.
CAHIER D’ARCHITECTURE DE
LA HAUTE COMBE DE SAVOIE
To ut e rénovation ou cons tr uction nouvelle va marq uer l’espace de f aç o n d u ra b l e .
Des paysages de caractère
Chaque paysage possède un trait physique distinctif,
ou mieux une personnalité susceptible de susciter familiarité ou étrangeté.
La Haute Combe de Savoie séduit par la simplicité de ses paysages,
allant des versants abrupts à la paisible plaine de l’Isère,
en passant par des coteaux verdoyants porteurs de hameaux.
Pour plus de précisions, se référer page 6 du document général.
e
B
D
A
F
C
N
0
1
2
km
Cartes IGN au 1 : 25 000 n° 3432ET et 3531OT
réduites à l’échelle du 1 : 140 000
© IGN - Paris - autorisation n°50-7463
Reproduction interdite
54
Voilà nos paysages que des générations ont soigneusement construits et entretenus
par leur savoir-faire, pour mieux y vivre.
A. Une campagne rurbaine
La lisibilité du paysage est facilitée par les continuités de l’exploitation
agricole et la cohérence du tissu urbain.
Saint-Vital
B. Des coteaux verdoyants
Transition progressive entre les cultures de plaine et la forêt des
versants.
Mercury
C. Une rivière génératrice
Depuis son endiguement, la rivière Isère a un flux régulé qui a permis la
colonisation de ses berges fertiles.
Frontenex
D. Des horizons bien délimités
La Haute Combe de Savoie est bordée au sud-est par le Grand Arc, et
au nord-ouest, par le massif des Bauges. La perspective rectiligne de la
vallée est renforcée par le parallélisme des talus montagnards, du réseau
viaire et de la rivière Isère.
Contreforts des Bauges
Tamié
E. Des sommets marquants
Les sommets et cols environnants (Grand Arc, Grand Roc, Belle Étoile,
Grande Journée...) ou lointains (Chauvin, Signal de Bisanne, MontBlanc, Sambuy, Dent de Crolles…) forment des points d’appel visuels à
forte connotation naturelle. Une tonalité plus culturelle est donnée par
les points d’appel visuels secondaires (clocher de Conflans, château de
Beauvoir, église de Cléry).
F. Une agglomération dense
L’habitat dense et les activités sont principalement concentrés à Albertville,
à la confluence des grandes vallées (Combe de Savoie, Val d’Arly et
vallée de Tarentaise), tandis que l’habitat rural et rurbain reste groupé en
villages et hameaux égrenés en piémonts, au carrefour des anciennes
voies et des vallons torrentiels.
Albertville
55
Les villages :
une trame vivante
Témoignage d’une organisation spontanée dans le paysage durant des siècles,
les groupements de bâtiments ruraux représentent un patrimoine de qualité.
La physionomie générale des villages exprime une certaine cohérence
du fait de la structure interne des groupements et de l’unité d’aspect des
constructions.
Voici plusieurs villages de la Haute Combe de Savoie, tous implantés
dans des contextes différents. Ils diffèrent par leur importance et la
disposition des constructions qui les composent.
Ces constructions plus ou moins proches les unes des autres, ainsi que
les espaces privatifs ou communaux qui les entourent, déterminent ce
que l’on appelle “le tissu bâti”.
Les villages sont des lieux d’animation et de services qui ponctuent le territoire.
Leur caractère est à renforcer. La préservation de leur silhouette et la maîtrise de leur extension bâtie
sont un enjeu pour l’image du pays.
Chacun de ces villages constitue un ensemble particulier dans lequel toute construction nouvelle
aura à s’inscrire avec justesse.
Grésy-sur-Isère
L’agencement des bâtiments entre eux crée des espaces appropriables, “intimes”, des liaisons avec
l’extérieur, avec la montagne.
Montailleur
Cette illustration montre quel rapport il peut y avoir entre espaces paysagers ouverts et ensembles
bâtis bien groupés, bien délimités, bien que l’on soit dans un contexte de village.
Conseil général de la Savoie - Archives départementales
Mappe sarde Grésy-sur-Isère : 371-3
56
Une identité reconnue :
le bâti traditionnel
Le patrimoine bâti s’est construit
sur un mode de vie, avec des
façons de faire propres à la Haute
Combe de Savoie. Il est important
pour l’évolution ou la création du
bâti, de prendre conscience de la
richesse de l’habitat ancien et de
comprendre ce qui a conditionné
sa forme et son implantation.
Cacher cette mémoire serait
exposer les habitants à la perte
de leur identité collective.
La diversité du bâti ancien témoigne de la richesse
de l’histoire récente de la Haute Combe de
Savoie. Chacun de ces bâtiments dépeint, à sa
manière, les diverses influences et enjeux économiques qui ont façonné cette variété.
La culture du tabac a nécessité des séchoirs
spécifiques, l’agriculture et le modèle familial
particulier ont amené à la création de ces fermes
à juxtaposition, toutes en longueur...
L’emprise au sol des bâtiments est adaptée aux
anciens chemins de circulation qui produisent
ainsi des configurations particulières. Les débords
de toitures importants abritent certains espaces
plus mixtes qui comprennent à la fois la circulation et l’activité souvent agricole.
Dans les villages où la densité est plus importante, les transitions entre espace public et espace
privé sont étudiées pour économiser l’espace
sans perdre de leur fonction. Elles contribuent
également à personnaliser le bâtiment au même
titre que les enduits colorés, les volets travaillés,
les garde-corps et les rampes en fer forgé.
Une distinction est pratiquée entre les bâtiments
d’habitation et les bâtiments d’exploitation.
Dans le premier cas, la maçonnerie court du
sol jusque sous le toit. Un enduit est présent
qui ne laisse éventuellement apparaître que
les encadrements en calcaire. Dans le second
cas, le bois est privilégié en particulier pour les
espaces à ventiler.
Les parties maçonnées sont les soubassements, plus ou moins réduits, moins bien traitées
que les maçonneries présentes sur les parties
habitables.
Au niveau des toitures, la tôle a supplanté le
chaume, mais ce matériau relativement léger
permet de conserver des volumes relativement
conséquents qui sont encore parfois destinés à
abriter du foin.
Sur ce territoire où la pente très présente cède
la place à une plaine anciennement recouverte
par les marais de l’Isère, les moindres replats
sont mis à profit pour l’implantation humaine.
Celle-ci se densifie alors pour libérer de la place
pour l’agriculture.
57
Construire une maison
aujourd’hui
Construire votre maison, c’est
habiter un lieu qui vous ressemble
en même temps qu’il s’inscrit dans
un environnement.
Déterminez vos besoins, “votre
manière d’habiter”, et n’hésitez pas
à mettre sur papier tous vos rêves...
Vous allez définir votre projet :
disposition des lieux, utilisation
judicieuse des surfaces, organisation
des volumes intérieurs, aspect
extérieur..., en tenant compte du
climat et du site dans lequel votre
construction va s’intégrer.
Son orientation, son architecture,
le choix des techniques des
matériaux de construction, le type
de chauffage sont à étudier avec le
souci de limiter au maximum votre
future consommation d’énergie ainsi
que l’ensemble des frais d’entretien.
Développez votre créativité en étant
conscient que la maison aura à
s’intégrer dans le paysage
et les bâtiments alentour.
58
Implanter sa maison
Choisir un terrain, c’est opter pour un cadre
de vie. Chaque terrain est un cas particulier
à étudier.
Observez le tout et les détails ; visitez le terrain
à différentes heures de la journée, observez le
déplacement du soleil, sentez le vent, regardez
le paysage, les maisons voisines.
Les couleurs des façades
Le village traditionnel est un lieu polychrome où les
couleurs s’expriment avec cohérence et harmonie
et révèlent la qualité du paysage construit.
Tout projet de coloration doit respecter le principe de composition de la façade et s’inscrire
dans la logique d’une harmonie colorée à
l’échelle du village.
Orientation
Pour des raisons climatiques de bon sens, la
maison est souvent orientée de façon à présenter une façade très fermée au nord et une
façade largement ouverte au sud.
Si votre terrain dispose d’une belle vue, concevez votre maison et disposez les ouvertures en
fonction de ce paysage.
Les abords
La qualité des abords de sa maison, c’est le
plaisir de soi et le plaisir de tous.
L’aménagement des abords permet de traiter la
liaison entre le bâtiment et son terrain et de créer des
espaces de transition entre le privé et le public.
• Plantez selon vos goûts en donnant la priorité aux plantes locales. Chaque jardin, quelle
que soit sa taille, est susceptible de mettre
en valeur le patrimoine naturel de la région
d’Albertville.
• Les clôtures, quand elles existent, marquent artificiellement le paysage. Si vous y tenez, utilisez
des clôtures discrètes : recherchez des matériaux et des formes de clôtures qui s’accordent
avec le voisinage. Préférez les plantations d’essences locales aux “haies de thuyas”.
• Créez des espaces extérieurs intimes à l’abri
des vues, en utilisant les dispositions du plan de
la maison, l’implantation des annexes et l’écran
que forment les arbres et les plantations.
Adaptation au sol
Selon que votre terrain est pentu ou plat, il va
déterminer le type de terrassements à faire. On
adapte la maison au terrain et non le terrain à
la maison.
Si le terrain est pentu, profitez au mieux du dénivelé naturel, plutôt que de terrasser le sol pour
poser un “modèle” pour terrain plat.
Accès
Limitez la longueur des accès autant par économie que pour ne pas consommer d’espaces
naturels en pénalisant le terrain.
Les ouvertures
Les proportions des ouvertures et le jeu des pleins
et des vides sur la façade comptent pour beaucoup dans l’équilibre du bâtiment.
• Caractérisez chaque ouverture en fonction
de son usage.
• Jouez sur le contraste entre la façade sud,
généreusement ouverte, et la façade nord,
plus fermée.
• Positionnez les ouvertures pour cadrer les
vues sur le paysage.
Les annexes et les abris
• Trouvez des zones abritées qui sont utiles pour
le rangement (bois, outils, mobilier de jardin...)
et pour se protéger du soleil ou de la pluie
(terrasse abritée, véranda, pergola...).
• Point de repère sur la façade, l’entrée
marque le passage de l’extérieur à l’intérieur. Pour un meilleur confort, l’accès pourra
être abrité : avancée du toit, porche, marquise, auvent...
Ces dispositions d’une grande utilité permettent
par ailleurs d’animer la façade par le jeu des
avancées et des retraits.
Restaurer
une maison de pays
Une maison ancienne nous
charme car elle est particulière,
unique et qu’elle a une histoire.
Elle fait partie
de notre patrimoine.
Restaurer, c’est donner une
nouvelle vie à un bâtiment en
respectant son âme et son histoire.
Pour adapter une maison à des besoins nouveaux, il faut d’abord bien observer ce qui fait
son caractère :
• bien comprendre les procédés constructifs pour
rester en cohérence avec le bâtiment,
• tirer le meilleur parti de l’existant : volumes,
toitures, couvertures, matériaux et abords,
qui seront conservés dans la mesure du
possible,
• mettre l’accent sur les éléments d’architecture
remarquables qui sont à préserver,
• accepter dans l’ancien, l’absence de régularité géométrique, qui fait la singularité de la
maison (murs courbes, faux aplombs, ouvertures de dimensions variées).
Les proportions
Ces maisons sont souvent remarquables dans leurs
proportions et la composition de leurs façades.
• Pour la création d’ouvertures, restez cohérent avec
les règles de composition de la façade.
• S’il y a agrandissement, respectez la simplicité des formes d’origine.
• À l’intérieur, on sera vigilant sur le recloisonnement qui va modifier les proportions des
pièces et leur éclairage naturel.
Les façades
Les revêtements sont très importants dans la perception du bâtiment : enduits, décors peints,
bardages, couvertures... sont à conserver.
Les détails
Ce sont les détails souvent façonnés par la main
de l’artisan qui font la richesse des maisons.
Conservez et mettez en valeur les éléments remarquables (balcons, cheminées, escaliers, bardages,
portes et fenêtres, volets, encadrements de baies,
four à pain, parquets, carrelages, pierres...).
Les espaces remarquables
Il peut être intéressant que certains espaces initiaux soient conservés, quel que soit leur nouvel
usage : l’ancienne cuisine, les caves voûtées,
l’étable, la grange...
Construire en respectant
l’environnement
Pour un développement
durable, il convient de respecter
les paysages, mais aussi
l’environnement.
Pour cela, privilégions
les énergies renouvelables
aux énergies fossiles.
Bien concevoir pour mieux vivre
Dès la conception des plans de votre habitation, quelques principes simples, sans surcoût
dissuasif, permettent de réaliser des économies d’énergie.
Ainsi, une structure compacte d’habitation limite
les déperditions de chaleur.
Le choix des matériaux de construction (parpaing, brique alvéolaire, ossature bois) et des
isolants (isolants classiques : laine de verre, laine
de roche, polystyrène ; isolants sains : ouate
de cellulose, laine de chanvre, liège...) est primordial. Ce sont eux qui vont permettre d’avoir
une habitation peu consommatrice en énergie,
pour le confort d’hiver comme pour le confort
d’été. Certains procédés permettent d’obtenir
une maison “qui respire”, c’est-à-dire qui régule
l’hygrométrie.
Des vitrages performants, à isolation renforcée, permettent de réduire considérablement
les déperditions de chaleur.
Enfin, le plancher chauffant hydraulique est
actuellement reconnu comme le moyen de transmission de chaleur le plus confortable et le plus
économique.
La géothermie
La pompe à chaleur est une solution performante
pour récupérer la chaleur de la terre, de l’air et de
l’eau. Cette énergie, prélevée gratuitement dans la
nature, peut servir à chauffer votre logement via un
compresseur et un évaporateur. C’est un système
de chauffage électrique performant.
Économiser l’eau en récupérant l’eau
de pluie
Les besoins en eau augmentent tout comme son
prix, tandis que les ressources se font de plus
en plus rares. Il faut savoir qu’on peut récupérer
l’eau de pluie de la toiture pour alimenter les toilettes, arroser le jardin, laver la voiture..., en la
canalisant dans des gouttières qui sont reliées
à une cuve intérieure ou extérieure.
Solaire ou bois ?
Le chauffage solaire
L’énergie récupérée par les capteurs solaires peut également être transmise à une dalle
chauffante ou à des radiateurs basse température. Le complément d’énergie, en cas de
non ensoleillement, sera assuré par une chaudière d’appoint ou par un système indépendant
(poêle, convecteurs).
Ce type d’installation s’adresse particulièrement
aux constructions neuves ou faisant l’objet de
réhabilitations importantes.
Le chauffage et l’eau sanitaire
Le chauffe-eau solaire
Les capteurs solaires, intégrés si possible en toiture,
convertissent l’énergie solaire en chaleur. Celle-ci
est transmise au ballon d’eau chaude sanitaire.
Un chauffe-eau solaire permet de couvrir environ
50 % de vos besoins d’eau chaude sanitaire.
Une chaudière ou une résistance électrique
assure le complément d’énergie.
Un chauffe-eau solaire s’intègre facilement aux
bâtiments existants.
Le chauffage automatique au bois
Se chauffer au bois, en ayant une souplesse
d’utilisation équivalente à celle d’un système
de chauffage classique de type gaz ou fioul,
est aujourd’hui possible grâce aux granulés de
bois. Stockés dans un silo, ils sont entraînés automatiquement par une vis sans fin au foyer de la
chaudière ou du poêle.
59
À la demande du Conseil général de la Savoie, ce document a été élaboré par le Conseil d’Architecture,
d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie (CAUE), avec le concours des architectes consultants et du
Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine.
Le CAUE de la Savoie a pour mission de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du
public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement.
L’objectif de ce cahier est d’inciter chacun à améliorer et à accompagner les évolutions de notre cadre de vie
en faisant preuve de créativité.
Vous voulez construire, rénover, aménager, agrandir...
un architecte consultant
est à votre disposition gratuitement,
sur rendez-vous.
Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine :
495 avenue Pringolliet - BP 24 - 73401 Ugine - Tél. 04 79 89 56 95
Adressez-vous à votre mairie
Communauté de communes de la Haute Combe de Savoie :
Place de l’Hôtel de Ville - 73450 Grésy-sur-Isère - Tél. 04 79 37 95 25
Bonvillard : Tél. 04 79 38 41 28
Cléry : Tél. 04 79 38 59 69
Frontenex : Tél. 04 79 31 40 10
Grésy-sur-Isère : Tél. 04 79 37 91 94
Montailleur : Tél. 04 79 31 44 56
Notre-Dame-des-Millières : Tél. 04 79 38 40 95
Plancherine : Tél. 04 79 32 46 02
Saint-Vital : Tél. 04 79 31 42 65
Sainte-Hélène-sur-Isère : Tél. 04 79 38 47 54
Tournon : Tél. 04 79 38 51 90
Association Savoyarde pour le Développement des Énergies Renouvelables :
Maison des énergies - 562, avenue du Grand Arietaz - 73000 Chambéry,
Tél. 04 79 85 88 50
Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine :
1, rue des Cévennes - BP 1131 - 73011 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 71 74 99
Syndicat mixte Arlysère :
45, avenue Jean Jaurès - 73200 Albertville - Tél. 04 79 10 01 80
Avec la participation de Florian Golay, architecte consultant.
Réalisation neWaru / CAUE de la Savoie • Photos CAUE • Janvier 2007
Verrens-Arvey : Tél. 04 79 31 43 26
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie :
B.P. 1802 - 73018 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 60 75 50
s’adapter
au terrain
Le terrain,
éLément intégraL du projet
de construction
Un projet de construction doit être réfléchi en prenant en compte le terrain sur lequel va
s’implanter le bâtiment. En effet, celui-ci conditionne en grande partie l’architecture du
bâtiment, l’organisation des volumes et des activités.
Ñ Un projet de construction est constitué d’un couple indissociable terrain+bâtiment.
Ñ Une construction adaptée à un terrain plat ne sera pas adaptée à un terrain en pente
et inversement.
s’adapter au terrain
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
Construire
dans la pente
Limiter le terrassement
La construction dans un terrain en pente
impose éventuellement un terrassement
qui sera plus ou moins important selon la
pente du terrain, mais aussi selon le type
de construction choisi.
Ñ Terrassement plus faible dans le cadre
d’une construction en cascade qui suit
la pente.
Ñ Terrassement plus fort dans le cadre
d’une construction posée sur un terrain
artificiellement rendu plat par un jeu de
déblais/remblais.
Deux aspects du terrassement doivent aussi
être pris en compte : son coût financier
qui va augmenter d’autant le coût de la
construction (coût qui est souvent mal pris
en compte dans le plan de financement de
l’opération) et l’impact visuel des murs de
soutènement qui seront créés.
Les murs de soutènement
Un terrassement important crée des talus
qui, pour être stabilisés, nécessitent des
murs de soutènement ou des enrochements.
Dans la mesure du possible ces murs sont à
limiter du fait de leur coût important et de
leur impact fort dans le paysage.
Dans le cadre d’une construction intégrée
dans un terrain en pente, ce mur de soutènement peut être constitué du mur de la
maison et ainsi représenter une économie
non négligeable.
CAUE / Florian Golay
Notes de l’architecte consultant
Construire
aveC le Climat
Orientation du soleil, protection des vents froids, isolation, ventilation,
conception du volume et des espaces intérieurs, aménagements
extérieurs et accès… le projet de construction doit composer avec
les éléments pour que le bâtiment offre le confort souhaité dans une
logique d’économie d’énergie et de développement durable.
Profiter du soleil
Les étés chauds et les hivers froids posent la question de l’utilisation de la chaleur du soleil.
L’exposition des ouvertures au sud, l’utilisation des dépassés de toiture permettent de se
protéger du soleil chaud d’été mais de profiter du soleil rasant l’hiver.
L’implantation dans la parcelle doit aussi tenir compte des mouvements de terrain et des arbres
existants qui peuvent constituer des atouts pour se protéger de la chaleur et/ou du froid.
construire avec le climat
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
Se protéger du froid
La protection contre le froid devient une
priorité avec l’augmentation du coût de
l’énergie et les problématiques de développement durable. Cette protection
devra être d’autant plus importante que la
construction sera située sur un terrain peu
ensoleillé l’hiver.
Cette protection se fait certes via l’isolation de la maison (murs et toitures), mais
lors de sa construction quelques règles
simples peuvent déjà limiter les déperditions de chaleur d’un bâtiment :
• les formes compactes réduisent les échanges thermiques avec l’extérieur,
• sauf exception (vue magnifique), les
grandes ouvertures du bâtiment sur les
façades nord et sur les façades exposées aux vents seront à éviter.
Se protéger du vent
Le vent peut vite devenir gênant à l’usage, en
particulier l’hiver par le froid qu’il apporte.
Il convient de le prendre en compte pour
s’en protéger au maximum en utilisant des
éléments comme :
• le relief (protection naturelle d’une butte…),
• l’utilisation d’éléments tampons sur les
façades exposées aux vents (garage,
local chaufferie…),
• l’utilisation de la végétation pour couper
ponctuellement le vent.
Composer avec la pluie
et la neige
Notes de l’architecte consultant
CAUE / Florian Golay
Un débord de toiture protège en partie la
façade du bâtiment contre la pluie (protection contre l’humidité), mais il peut aussi
créer un espace protégé devant l’entrée
de la maison.
Les voies d’accès au garage privatif sont
aussi fortement impactées par la pluie et
la neige, en particulier quand elles sont
en pente :
• ruissellement important et dégradation
du chemin,
• nécessité de déneiger l’hiver avec les
problèmes de verglas,
• difficulté de sortir le véhicule après une
grosse chute de neige…
Cela pose le problème de la longueur des
voies d’accès sur le terrain privé, mais aussi
de leur pente.
Les cLôtures
Tout d'abord rappelons que les limites, les clôtures d'une construction
sont trop souvent le parent pauvre de la réflexion architecturale,
que leur dessin échappe trop souvent au permis de construire dans
lequel elles n'apparaissent pas, ou alors de manière floue et évasive.
Rappelons également que, paradoxalement, si la répartition des efforts
dans la réflexion sur les projets architecturaux et sur les règlements
d'urbanismes qui les régissent donne la faveur aux espaces bâtis,
au volume de la construction même, ce qui est donné à voir d'un projet
réalisé, ce qui est perceptible depuis l'extérieur, depuis l'espace public,
c'est sa limite, sa clôture. Les articles 11 des PLU réglementent
de manière très partielle la réalisation des éléments de clôture
alors qu'ils sont parfois très précis en ce qui concerne
la modénature d'une façade.
les clôtures
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
Les illustrations ci-dessus montrent de part et d'autre d'une même voie de desserte de lotissement, deux ambiances créées bien différentes :
• d'un côté une haie vive mélangée et transparente laisse entrevoir la maison en arrière plan et la vue dégagée vers les montagnes,
• de l'autre, une superposition hasardeuse de parpaings nus et de thuyas opaques, masque le grand paysage et la maison, sans doute de
même allure que sa voisine, tout du moins soumise au même règlement en ce qui concerne la construction.
Les haies sont un élément de construction
vivant qui peut devenir envahissant et considérablement grever une vue intéressante.
L’image ci-dessus montre des thuyas encore
petits et une vue lointaine sur un clocher.
Quelles sont les garanties pour cette vue,
inhérente à l'espace public, offerte à la collectivité sur le long terme ?
Le droit de clore sa propriété ne dépend pas
des règlements d'urbanisme, par contre la
nature de la clôture peut être améliorée par
le jeu des règlements et du conseil. Il y a une
différence entre un mur de pierres qui peut
devenir un véritable élément structurant du
paysage, un patrimoine et une palissade en
kit du commerce.
Comment mettre le cap vers des prestations
qualitatives et plus simplement quantitatives
en termes de clôture ?
Comment penser une construction implantée
en limite de propriété comme un élément de
clôture déjà réalisée laissant des moyens
pour les parties restantes ?
Les travaux de construction des murs de clôture sont souvent laissés à la charge du propriétaire par les constructeurs de maisons individuelles, ils échappent par là même au
permis de construire, aux règles de l'art de la construction, et finalement produisent un
paysage de rajouts successifs, d'éléments hétéroclites, de fausses pierres, de vrais angles
de piliers, de portails de château, non réglementé, non conçu et surtout non souhaité,
en particulier du point de vue de la collectivité soucieuse de préserver ses paysages,
de valoriser ses constructions.
CAUE / Florian Golay
Notes de l’architecte consultant
RestauReR un
chalet d’alpage
Afin d’exploiter toutes les parcelles, à toutes altitudes, les chalets sont dispersés dans la montagne, dans des sites
isolés, souvent difficiles d’accès - chalet en Beaufortain
Les montagnes de Savoie sont parsemées de nombreux chalets
d’alpage, éléments-clés d’une économie agro-pastorale basée
sur l’exploitation saisonnière des différents étages de la montagne.
Investis par les familles, les bergers et les troupeaux pendant l’estive,
ils n’ont pour la plupart d’entre-eux jamais été habités de manière
permanente et n’ont aucune vocation à l’être.
Architectures rudimentaires dénuées de confort, construits
dans des sites difficiles d’accès, parfois dangereux, ils n’ont pas
vocation à être reconvertis en habitat permanent.
Les évolutions récentes des pratiques agro-pastorales ont remis en cause
l’utilité technique et économique d’un grand nombre de ces bâtiments.
D’outils de travail ils deviennent les témoins d’un mode de vie révolu.
Ils acquièrent le statut nouveau de patrimoine. C’est à ce titre qu’ils
méritent l’attention qu’on leur porte. Comment préserver de la ruine
inéluctable les témoins de cette culture disparue ?
restaurer un chalet d’alpage
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture
une gRande diveRsité
Chaque région, chaque montagne, chaque vallon possède son type propre de chalet d’alpage. Cette grande diversité se répartit en deux grandes familles : chalets de pierre dans
les hautes vallées de Tarentaise et de Vanoise, chalets de bois en Beaufortain, Bornes et
Bauges, émaillées de constructions mixtes pierre et bois, ici ou là.
Cette diversité nécessite une approche adaptée basée sur un relevé architectural et
constructif précis et minutieux (techniques de construction des murs, planchers, ouvertures
et toitures) qui permettra d’établir un projet de restauration adapté. Cette observation doit
porter aussi sur les aménagements extérieurs en lien avec le paysage.
Les granges isolées en montagne sont soumises aux
mêmes conditions de restauration que les chalets d’alpage - Beaufortain
Val d’Arly - Col des Aravis
Le massif du Grand Arc comprend lui aussi quelques
chalets d’alpage - Haute combe de Savoie
Les chalets profitent de creux et de rochers naturels
pour être protégés pendant l’hiver des coulées de
neige - Beaufortain
L’abandon des pratiques agricoles conduit à la ruine
progressive des chalets. Il convient aujourd’hui de les
restaurer pour des usages saisonniers, en respectant leur
originalité - Beaufortain
Val d’Arly
des détails de qualité
Les savoir-faire spécifiques à l’élaboration des chalets d’alpage, qui doivent résister aux
intempéries et être construits sur la base des ressources locales (pierre et bois), doivent
être préservés.
Réglementation et
procédures
La restauration des chalets d’alpage correspond à un cadre réglementaire précis. Le
texte le plus important est l’article L 145-3
du Code de l’Urbanisme qui correspond à
la «Loi Montagne» du 9 janvier 1985. Cette
loi interdit — sauf à passer par des procédures lourdes spécifiquement adaptées aux
projets touristiques — toute urbanisation qui
n’est pas en continuité avec les bourgs et
les villages. Une application restrictive de
cette règle aboutissait à la disparition de
tous les chalets d’alpage n’ayant plus de
vocation agricole. Pour sortir de cette difficulté, la loi du 9 février 1994, reprenant
les demandes de plusieurs parlementaires, précise :
«Peuvent également être autorisées par arrêté
préfectoral, et après avis de la Commission
départementale des sites, dans un objectif de
protection et de mise en valeur du patrimoine
montagnard, la restauration ou la reconstruction d’anciens chalets d’alpage, ainsi que les
extensions limitées de chalets d’alpage existants, lorsque la destination est liée à une
activité professionnelle saisonnière».
Sur le plan pratique, il est important de vous
renseigner sur les possibilités de restauration
de votre chalet, puis, si cette restauration est
possible, d’établir un dossier comprenant photographies proches et lointaines, récentes et
anciennes, relevés détaillés (plans, coupes,
façades), plan de situation et projet de restauration (plans, coupes, façades).
Déposez ce dossier en mairie de la commune
où est situé le chalet. Ce dossier sera instruit par différents services (sécurité, respect
de la valeur patrimoniale, droit de l’urbanisme). Il sera notamment instruit pour le
préfet par le Service Départemental d’Architecture et du Patrimoine.
en savoir plus
Guide de restauration des chalets d’alpage,
ed. Libris.
CAUE / PNV
Comment éclairer une pièce en gardant l’ancienne porte
S'INTÉGRER
AU PAYSAGE
Le toit terrasse et la pente
Vu de l'amont, le bâtiment disparaît.
LE RAPPORT AU PAYSAGE
La disparition
L'encastrement et la toiture végétalisée favorisent l'inscription dans le site. En particulier
vu de l'amont le bâtiment disparaît quasiment. Vu de l'aval, l'utilisation du béton reprend
les couleurs des affleurements rocheux environnants ; il permet de limiter le contraste de
la façade avec le paysage.
L'illusion
Ces deux techniques couplées (encastrement et toiture terrasse) permettent de limiter les
terrassements et les mouvements de terrain. Elles provoquent l'illusion que le terrain se
continue.
La participation au paysage
Dans le cas présent, le bâtiment d'accueil de l'abbaye de Tamié va jusqu'à structurer le
paysage en mettant en valeur le chemin et le relief.
s’intégrer au paysage
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
Le visiteur est attiré vers la façade du bâtiment d'accueil.
DES APPORTS
TECHNIQUES
Une protection
contre les intempéries
La toiture terrasse végétalisée se comporte
comme une éponge qui retient les eaux
de pluie. Cette capacité permet de ne pas
rejeter massivement les eaux et renforce
l'étanchéité.
Un atout énergétique
La toiture terrasse sur laquelle sont disposés terre et végétaux forme une composition
qui crée de l'inertie thermique. Couplée à
l'encastrement, elle améliore l'isolation de
manière véritablement efficace, aussi bien
l'hiver que l'été.
UN PLUS
PAR RAPPORT
À LA FONCTION
DU BÂTIMENT
LES ATOUTS DU TOIT TERRASSE
Dans le cadre d'une implantation dans la pente, un toit terrasse couplé à un encastrement facilite l'inscription dans le paysage. La végétation qui recouvre le toit permet de
rendre le bâtiment quasiment invisible aux yeux d'un promeneur qui se trouve en amont.
Cette configuration constitue une protection efficace contre les intempéries en améliorant
l'écoulement des eaux et l'étanchéité. Elle confère également un bon complément à l'isolation thermique du bâtiment. Enfin, elle canalise l'activité afférente au bâtiment sur une
seule façade.
L'intégration au paysage n'est pas à envisager dans le sens d'un mimétisme complet avec
l'existant, ni dans le sens d'un pastiche actuel des constructions anciennes. L'intégration au
paysage doit s'obtenir au terme d'une réflexion architecturale témoignant d'une bonne compréhension des éléments bâtis et non bâtis structurant le paysage, composant son identité.
L'intégration au paysage s'obtient par les effets d'un dialogue avec ce qui constitue l'environnement proche de la construction projetée. Ce dialogue peut décliner un vocabulaire varié.
L'encastrement dans la pente, la dissimulation du bâtiment dans une prairie, comme le montre
les photos, peuvent être des termes de ce vocabulaire. Ici c'est au premier degré, dans le sens
littéral, que la recherche de l'intégration au paysage a pu amené le concepteur à effacer la
limite, à brouiller la distinction entre le volume construit et l'espace végétal ouvert.
Notes de l’architecte consultant
Le petit toit à quatre pans surmontant la
toiture terrasse permet d'éclairer l'intérieur
du bâtiment, mais lorsque l'on arrive, il s'impose dans le paysage comme un écho au
clocher de l'église de l'abbaye qui apparaît au loin derrière le relief.
Un bâtiment d'accueil
L'architecture est particulièrement liée à la
fonction d'accueil du bâtiment. La façade
visible "aspire" le visiteur. De plus, le flux
des visiteurs est canalisé, car du fait de son
enfouissement dans la colline, le bâtiment
n'a qu'une seule façade...
CAUE / Florian Golay / Jacques Combet
Un bâtiment
lié à une abbaye
Les
ouvertures
Les ouvertures d'une construction en sont les organes vitaux.
Elles sont la source de lumière naturelle qui offre le confort d'usage,
le confort thermique (profit des apports solaires en cas d'une bonne
orientation de la construction), ainsi que l'interface avec l'extérieur
par les vues qu'elles offrent.
les ouvertures
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
Le projet architectural doit porter une attention toute particulière
aux traitements des ouvertures, dans le cas d'une construction
neuve comme d'une rénovation. C'est-à-dire que ces éléments du
bâtiment doivent mobiliser une partie important de la réflexion et
des moyens à engager dans le projet.
Les dimensions des ouvertures autrefois limitées par les surfaces de
vitrage disponibles, par les problèmes structurels posés par d'importants linteaux, par la technologie de la menuiserie en général, sont
aujourd'hui à reconsidérer. Les frais à engager ne sont pas forcément importants pour créer de grandes percées vitrées apportant
de la lumière, de la chaleur, de la vue, des ambiances aux volumes
habités, d'autant moins que ces ouvertures seront optimisées : c'està-dire ouvrantes quand cela est vraiment nécessaire (les châssis
fixes sont plus avantageux) et regroupées sur la façade la mieux
exposée, plutôt que réparties, saupoudrées sur quatre faces.
Les dimensions, les formes des ouvertures peuvent générer des
ambiances diversifiées, par les vues et les cadrages qu'elles sélectionnent dans l'environnement proche ou lointain de la construction ;
grandes vues panoramiques vers la vallée, perception proche d'un
arbre fruitier protégeant une baie, vue globale ou vue très morcelée, cadrée...
Les ouvertures peuvent ainsi faire référence, par leurs dimensions,
leurs occultations, aux constructions agricoles, aux granges, qui
présentaient pour des raisons fonctionnelles d'importantes baies
dans leur socle en maçonnerie, juste closes par un bardage de
planches de bois.
CAUE / Florian Golay
Notes de l’architecte consultant
Les couleurs
Rappelons qu'en ce qui concerne les couleurs d'un bâtiment, quelques
idées fausses ont la vie dure. Une couleur claire serait forcément discrète
et une couleur foncée trop voyante, voire choquante.
L'art du camouflage militaire, par exemple, a largement contribué à
montrer qu'un vert foncé, qu'un marron dense et qu'un gris moyen
se fondaient tout à fait bien dans un environnement boisé,
champêtre, campagnard.
les couleurs
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
Les teintes présentes dans le grand paysage naturel de la Haute
Combe de Savoie sont les gris bleus des falaises, les marron et
noir des masses boisées, le vert foncé des prairies. Il est évident
que du blanc, du beige orangé ou rosé contrastent fortement
avec cet environnement. Le contraste n'est pas un effet à proscrire, mais un effet à concevoir, à canaliser par le biais du
projet d'architecture. La discrétion, si elle est recherchée dans
le projet, ne sera en rien garantie par l'utilisation d'une teinte
claire, si ce n'est par l'effet de mimétisme et de répétition qui
annule les singularités entre les constructions.
Des teintes sombres (bois vieilli naturellement) se fondent dans
le paysage naturel, des teintes moyennes, neutres (enduit grisbleu à Tournon rappelant les roches) créent des aplats doux
qui peuvent servir de « fond » à une façade et être rehaussés
par des éléments contrastés, des teintes claires (un enduit à la
chaux) peuvent être atténuées par du bois foncé, des toitures
couleur ardoise.
Finalement, les assemblages à déconseiller en vue de
maintenir l'identité paysagère de la Haute Combe de
Savoie sont, malheureusement, ceux que les constructeurs de maisons individuelles vendent comme étant
« contemporains », ceux qui prédominent et viennent
par habitude ou réflexe le plus fréquemment habiller
les façades des constructions récentes, c'est-à-dire les
compositions qui soulignent de bandes de rives de toit
blanches des façades saumonées, qui se parent de
volets et de fenêtres blanches « pour faire propre », pour
faire neuf. Seront donc conseillées les teintes denses qui
absorbent la lumière et assurent aux façades un impact
modéré dans le paysage naturel, les matières qui se patinent avec le temps et les éléments de décor qui servent
le projet architectural.
CAUE / Florian Golay
Notes de l’architecte consultant
RespecteR
le patRimoine
La rénovation d'une bâtisse ancienne est un exercice de compréhension
dans un premier temps des spécificités de l'existant, au niveau
des volumes, des matériaux, des agencements qui le constituent.
Le projet consiste en bonne partie à mettre en valeur ce qui est
remarquable, à composer avec les points forts, ceci dans un double
objectif : maintenir une identité et créer une singularité. Il s'agit donc
d'éviter les solutions en « kit » qui banalisent et tendent à déguiser,
par exemple une ferme cossue en un petit pavillon. La rénovation est
un exercice exigeant si on se donne comme objectif de conserver
l'intégrité des volumes existants, si on cherche à adapter les menuiseries
au format des ouvertures existantes, si on fait les choix appropriés
à la nature des matériaux de départ, par exemple un enduit à la chaux
laissant respirer un mur en pierres plutôt qu'un enduit plastique épais...
Le principe à retenir est bien de tirer parti au maximum de ce qu'offre
le bâtiment de départ. Ceci signifie que les volumes importants
qu'offrent les anciennes bâtisses, les fermes et les granges du piémont,
doivent être utilisés au mieux, dans une optique d'économie d'espace,
de moyens et d'énergie que l'ensemble des collectivités locales
se font fort d'encourager aujourd'hui.
respecter le patrimoine
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
Le patrimoine architectural et paysager du territoire de la Haute Combe de Savoie n'est pas uniforme. L'identité de cet espace présente un
patchwork d'éléments bâtis et non bâtis caractéristiques :
- coteaux en vis-à-vis qui abritent les villages et les bourgs les plus anciens,
- étage habitable du point de vue de l'ensoleillement,
- éloignement de la menace qu'a longtemps représentée l'Isère,
- plaine en fond de vallée essentiellement occupée par de grands espaces agricoles,
- infrastructures de déplacements et espaces d'activités.
• Petit patrimoine rural, grange, séchoirs
à tabac présentant des volumétries
complexes, appuyées sur des lignes de
forces du paysage, sur des tracés structurants (voies, chemins), offrant des signes
« forts », des repères architecturaux que
des projets contemporains peuvent tout
à fait jouer à décliner.
• Panoramas disponibles depuis les espaces
ouverts créés et maintenus par l'activité
agricole.
• Espace urbain villageois complexe, fait
de bâtisses enchâssées, d'un jeu subtil
d'alignements et de retrais par rapport
à l'espace public, d'éléments de transition (porches, cours, arcades, escaliers)
devant être des sources d'inspiration
pour l'agencement entre elles des nouvelles constructions, trop souvent posées
les unes à côté des autres.
• Silhouettes bâties : l'horizon caractéristique des villages est également un
élément constituant le patrimoine architectural et paysager dont les projets à
venir peuvent s'inspirer en termes de perceptions lointaines.
• Grosse maison des Bauges sur plan
carré, massive, bien ancrée au sol et présentant de larges débords de toiture (4
pans) souvent dissymétriques, montrant
que les gabarits de nombreuses constructions traditionnelles était beaucoup plus
important que celui d'une maison individuelle actuelle, ce qui ouvre la voie à la
production de bâtisses plus volumineuses
contenant trois ou quatre logements.
• Espaces extérieurs : les jardins prolongeant les bourgs anciens sont des
espaces construits, pensés, aménagés,
et non des espaces résiduels clos d'une
haie opaque ; des espaces fonctionnels,
entretenus et composés sur lesquels il est
intéressant de s'appuyer pour penser
et orienter les espaces extérieurs des
constructions actuelles.
CAUE / Florian Golay
Notes de l’architecte consultant
prendre
en compte
les personnes
en situation
de handicap
Rendre accessible, c’est rechercher la plus grande autonomie
et le confort d’usage. L’accessibilité doit être comprise au sens large
comme une réelle valeur ajoutée, à traiter dans un ensemble qualitatif
tout public et non à la marge… Chaque solution doit être un « plus »
pour l’ensemble des usagers.
Pour ne pas répondre à cette question par des « prothèses »
architecturales coûteuses et inesthétiques, il faut, dès l’origine,
mettre en perspective la méthode de conception
au regard de l’objectif de qualité.
La loi du 11 février 2005 fixe les dispositions architecturales et les aménagements
permettant d’assurer l’accessibilité des personnes en situation de handicap.
prendre en compte les personnes en situation de handicap
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture
Les accès
Le parking
L’utilisation de la voiture étant possible suivant
le handicap, il est nécessaire d’en penser les
aspects pratiques à l’amont. Ainsi en cas de
garage fermé, un boîtier de commande judicieusement placé facilitera la manipulation
de la porte et l’éclairage du local.
Le plain-pied
Être à niveau présente de véritables atouts ;
cependant, il est nécessaire de ne pas oublier
que les accès de plain-pied sont souvent
affectés d’obstacles au sol (seuils, ressauts)
qui doivent pouvoir être surmontés.
La rampe d’accès
La rampe d’accès constitue un moyen de
pallier les difficultés d’accès pour se rendre à
un autre niveau. Quoi qu’il en soit, cet élément
ne doit pas constituer un danger, en particulier pour les personnes en fauteuil roulant ;
aussi, sa pente ne doit pas excéder 5% et
disposer de paliers suffisamment larges pour
permettre le repos et les rotations.
Le dimensionnement des
espaces
L’aire de rotation
Permettre le mouvement implique un espace
disponible. Suivant le handicap, cet espace
nécessaire, en particulier à la rotation, au
changement de direction, doit être plus ou
moins grand. Ainsi, l’espace nécessaire à la
rotation d’un fauteuil roulant est un cercle
dont le diamètre fait 1,5 m.
La largeur de passage
De la même manière, le franchissement
d’une porte implique une largeur minimum.
Pour pouvoir la franchir, un fauteuil roulant
nécessite une largeur de porte minimum de
77 cm lorsque celle-ci est ouverte.
L ≥ 77 cm
Limiter les
obstacles
Les obstacles au sol
Très souvent, la présence d’une porte induit
un obstacle au sol, le ressaut. Ce ressaut peut
constituer un danger pour les personnes mal
voyantes mais également un obstacle difficilement franchissable pour d’autres handicaps.
Sa hauteur maximum a été estimée à 2 cm
pour permettre le passage de chacun.
Les obstacles situés en
hauteur
Ce type d’obstacles est indécelable par les
personnes aveugles ou mal voyantes car
elles ne peuvent le détecter à l’aide de leur
canne blanche. Ces obstacles sont souvent :
des escaliers, des étagères, des lampes, des
portes basses… Ils peuvent être signalés par
un marquage au sol dès qu’ils débordent de
plus de 40 cm du mur.
La lumière
et le son
Faciliter la gestion
de la luminosité
H ≤ 2 cm
Pente ≤ 5%
L ≥ 140 cm
P ≥ 140 cm
Ø ≥ 150 cm
Les sourds et les malentendants sollicitent
énormément leur vue. Ils ont besoin d’un
bon éclairage lorsqu’ils sont actifs, mais
aussi d’un éclairage tamisé pour reposer
leurs yeux lorsqu’ils se détendent. Faciliter
la gestion de l’intensité lumineuse nécessite
donc d’être anticipé.
L’insonorisation
De la même manière, l’insonorisation de la
maison permettra aux aveugles et aux mal
voyants de se reposer car, leur ouïe est particulièrement sollicitée lorsqu’ils se déplacent
à l’extérieur.
CAUE / Mission tourisme adapté
Notes de l’architecte consultant
TransiTion
inTérieur /
exTérieur
Une cour de ferme comme espace d'accueil en liaison
directe avec l'espace public à Tournon
Les transitions entre les espaces extérieurs et le volume bâti,
entre l'espace public et l'espace privé constituent des séquences
de présentation, d'accueil, de mise en scène d'un bâtiment. Selon qu'il
s'agit d'une maison, d'un équipement public, d'un commerce…,
l'effet recherché en termes d'accueil n'est pas le même. C'est bien
le projet architectural qui définit quel type de seuil, de transition on
souhaite créer entre le dehors et le dedans, le public et le privé. Ces
distances, ces articulations, ces effets perçus sont « réglables »
par le dessin et la conception, ils ne doivent
pas être la simple traduction d'une marge de recul imposée.
transition intérieur / extérieur
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
La transition peut être longue ou courte, douce ou tranchée, ouverte ou close, de plain
pied ou en dénivelé... Comme le montrent les photos, différents type d'accroche à l'espace public, à l'espace extérieur, sont possibles pour un bâtiment.
MARQUER LA TRANSITION SUR DES
PARCELLES CONTRAIGNANTES
Des objectifs et des enjeux
La question de l'intimité
L'intimité est primordiale, en particulier lorsque l'on parle de maison. Or la nécessité de
densifier l'habitat peut amener des contraintes et rendre l'accès à cette intimité difficile.
Une pente douce en simples graviers comme espace de
transition vers la maison, Plancherine
L'enjeu urbain
Pour autant, il ne s'agit pas de nier la densification mais de produire un contexte privé
urbain sain, ménageant une place à l'intimité. Cela peut correspondre à tendre vers un
modèle où l'on se rapproche de la voie d'accès, de l'espace public tout par l’utilisation
de moyens pour permettre les transitions entre les espaces publics et privés tout en cassant
le stéréotype du portail garant de la propriété.
Des formes qui intéragissent
L'importance du plan vis-à-vis de l'espace public
Le bâtiment façonne l'espace public en définissant des circulations et en marquant les
passages. Il peut également jouer un rôle de transition entre différents espaces, comme
l'espace urbain et l'espace rural.
Développer son espace privé par rapport à l'espace public
Le développement de la maison en arrière de l'espace public, éventuellement en limitant
les ouvertures (en particulier les fenêtres) sur cet espace garantit une certaine intimité.
Des éléments clés pour faciliter cette transition
Les arcades et le porche
L'espace couvert formé par le porche et ses arcades constitue une transition entre l'espace public et l'espace privé qui transforme le portail en détail insignifiant en matière de
délimitation des espaces.
L'escalier et le perron
Lorsque la porte d'entrée donne directement sur la rue, un escalier et un perron permettent de générer un effet de seuil. Ce rehaussement de la porte qui crée de l'intimité, de
l'espace privé, favorise la distinction entre ce dernier et l'espace public sans pour autant
mobiliser une armée de poteaux.
Les petits éléments symboliques
Lorsque l'espace à disposition est particulièrement restreint (20 cm par exemple), la transition entre l'espace privé et l'espace public peut être marquée par un simple pot de fleur
car la personnalisation de cet espace constitue déjà une marque de la propriété privée.
Le débord de toiture, l'image qui fait sens
Le jeu des débords de toitures prend son sens dans les anciens modèles où il servait à
abriter les activités privés extérieures. Il constitue encore aujourd'hui une transition, mais
sans doute plus douce et plus insidieuse (car l'on ne s'en rend pas compte) entre espace
public et espace privé.
Relations directes à l'espace public assurant néanmoins un
marquage de l'espace privé par de tout petits éléments,
escalier ou pot de fleurs à côté du seuil, Grésy-sur-Isère
Exemple parmi beaucoup d'autres de transitions résiduelles, non conçues et traitées a posteriori pour répondre à
des exigences fonctionnelles.
CAUE / Florian Golay
Notes de l’architecte consultant
Le garage
et Les annexes
Les fonctions de garage, de stockage peuvent être installées
en prolongement des bâtiments principaux (ceci permet d'agrémenter
une façade, de souligner une entrée ; comme le montre la photo ci-dessus,
le préau qui abrite les voitures, abrite également l'entrée de la maison
et compose une façade plus dynamique).
Les fonctions annexes peuvent également être abritées dans
des constructions autonomes pouvant faire référence au petit patrimoine
rural (granges, séchoirs, abris) qui ponctuent le paysage.
le garage et les annexes
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
Rappelons que les espaces de garage
peuvent être des éléments de transition et
d'articulation entre des constructions groupées, peuvent être des éléments qui séparent
deux propriétés permettant à chacun des
voisins de se créer un espace intime, à l'abri
des regards, du vent... Ces espaces doivent
dans la mesure du possible être conçus en
même temps que la construction principale
dans une logique de plan masse, une logique
d'articulation des constructions entre elle,
de création d'espaces entre-deux.
CAUE / Florian Golay
Ces constructions peuvent aussi être l'occasion d'audaces architecturales du fait
de leur petite échelle qui laisse la possibilité d'expérimenter à moindre frais. La
construction bois permet de créer des formes
intéressantes et peu coûteuses constituant
des alternatives aux solutions traditionnelles (trois murs de parpaings que l'on ne
prendra jamais le temps d'enduire et une
porte du commerce) ou aux solutions en
kit (le petit chalet décoré pour les outils au
milieu du jardin).
ExtEnsions Et
agrandissEmEnts
Les constructions anciennes ont souvent fait l'objet d'ajouts
et d'extensions successives, au gré des besoins familiaux, des exigences
du travail agricole, des évolutions urbaines des bourgs. Ces ajouts sont
souvent des volumes simples, fonctionnels, optimisés au regard
des techniques de construction disponibles.
Aujourd'hui le bâti existant (ancien ou plus récent) est souvent amené
à s'étendre pour des raisons d'évolution de la structure des familles
(accueil des parents à la maison, cohabitation, indépendance
des adolescents…), pour des besoins de confort (espace, lumière,
confort thermique), pour des fonctions annexes
(stationnement, stockage).
Les constructions anciennes présentant des gabarits importants peuvent
être agrémentés de petits volumes simples qui soulignent les qualités
de départ de la construction (par exemple un volume bas et plat
va faire apparaître par contraste la hauteur d'une ancienne maison,
lui donner une allure élancée) et peuvent être greffées
et remodeler assez facilement.
Les constructions plus récentes, beaucoup plus petites, présentant
des géométries de toit souvent complexes, posent d'avantage
de difficultés. Elles nécessitent une conception exigeante d'une part
et, d'autre part, une souplesse, une mansuétude du point de vue
des règlements qui les régissent (principalement en ce qui concerne
les pentes de toit, permettre plus généralement les toitures terrasses,
surtout végétalisées, pour ce genre de projet).
extensions et agrandissements
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
L'EXTENSION
DANS UNE COUR :
TENTER L'INTÉGRATION
VIS-À-VIS
D'UN CONTEXTE URBAIN
La question de l’ouverture
L'extension permet d'ouvrir sur l'extérieur
Une extension, aussi modeste soit-elle, peut permettre d'ouvrir sur
l'extérieur. La dimension des baies, leur ouverture totale sur l'extérieur, sans marche, l'option d'un extérieur dépourvu de clôture
renforcent cette ouverture.
Ce que cette ouverture signifie
Au-delà d'un accroissement de l'espace intérieur de la maison,
l'ouverture de l'extension sur l'extérieur peut également amener
plusieurs éléments de confort intérieur. Le premier est d'éclairer l'intérieur. De grandes baies vitrées permettent l'entrée du soleil. Le
second est de constituer une sorte de véranda, une zone tampon
entre l'intérieur et l'extérieur, pour favoriser la transition, en particulier en cas d'intempéries.
S’étendre dans la cour
Pourquoi pas une cour en prolongement ou en écho de la
place publique ?
Le traitement de la cour en pavés de grès gris reprend un schéma,
une image connue de la place publique. L'absence de haie, audelà du fait qu'elle favorise l'entrée du soleil dans la cour et donc
l'extension, produit une sorte de continuité avec l'espace public tout
en n'ignorant pas que l'espace est enserré et privatif. L'extension
peut alors jouer le rôle d'entrée dans la maison. Finalement, c'est
comme si l'extension avait été réalisée sur une petite place.
La cour, un élément lumineux
Placer l'extension dans la cour autour de laquelle se développe
la maison permet de bénéficier du puits de lumière ainsi constitué.
L'extension déjà bien pourvue en matière d'ouverture pourra ainsi
emmagasiner une luminosité canalisée.
La reprise d'un modèle ancien synonyme de confort
L'espace formé par la cour et une extension modeste et bien éclairée rappelle le patio. Il laisse imaginer l'effet que l'on peut ressentir
à l'intérieur et le confort. Il laisse également présager des qualités d'usage de l'extension. En outre, lorsque la végétation se sera
quelque peu développée, l'effet sera garanti.
CAUE / Florian Golay
Notes de l’architecte consultant
HABITER
GROUPÉ
Regrouper des fonctions
suivant un mode linéaire
La mosaïque de matériaux et de couleurs cassent l'échelle de la toiture ;
l'implantation linéaire accentue la ligne de crête.
La ferme présente plusieurs habitations, des espaces de production et de stockage.
UN ENJEUX EN TERMES
D'ÉCONOMIES
Une origine pratique
Pour des bâtiments comme une ferme, qui allient de multiples fonctions - habitation, production, stockage - l'enrichissement, la démographie, la recrudescence d'activité nécessitent
la construction de nouveaux bâtiments.
Le regroupement linéaire constitue alors une réponse à ce besoin d'extensions successives. Il permet d'économiser l'espace des ressources à proximité duquel la ferme est en
général installée, tout en diminuant les coûts de construction. Il répond également au
besoin d'agglomérer les fonctions.
Un enjeu actuel pour du petit collectif
Aujourd'hui, la question de l'habitat peut également se poser en ces termes.
• En matière de gestion de l'espace, l'agglomération linéaire permet de limiter la perte
d'espace tout en dégageant de vastes espaces dédiés à d'autres usages (agriculture,
agrément, loisir…).
• En termes d'économie de la construction, car ce modèle d'agglomération linéaire permet
de ne construire qu'un mur pour deux.
• Pour l'énergie, au-delà du fait que l'agglomération génère un effet de densité qui accroît
l'inertie thermique, elle permet également de collectiviser le mode de chauffage comme
dans l'exemple illustré avec une chaudière pour 4.
• Enfin, ce type de rassemblement diminue considérablement les coûts en matière de raccordements, que ce soit en termes de voies d'accès ou de réseaux.
habiter groupé
albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie
UN IMPACT MODÉRÉ
SUR LE PAYSAGE
Malgré de gros volumes
UNE AGGLOMÉRATION
QUI NE FIGE PAS LES
LIBERTÉS
Considérées d'un seul tenant, ces agglomérations forment d'énormes
volumes, mais recontextualisés dans le cadre d'un petit collectif
rural et à l'aune du paysage environnant, ces volumes apparaissent comme modestes.
Dans le traitement des façades
Des jeux de couleurs et de traitement
qui limitent l'impact sur le paysage
Dans les partis pris architecturaux
La multiplicité des traitements de l'immense surface de toiture, dans le
cas de la ferme, forme une sorte de patchwork qui en limite l'impact
visuel. Par ailleurs, ces différences de traitement se répercutent sur les
couleurs et les modalités de vieillissement qui les distinguent encore
plus les unes des autres. Au niveau des façades, l'usage de plusieurs
couleurs et matériaux casse également l'échelle de l'ensemble.
En particulier au niveau des fermes, on peut observer des traitements variés des façades avec des décors peints...
Comme le montrent les images, il est en effet possible d'agglomérer
des maisons d'habitations surmontées d'un toit terrasse.
Où le collectif ne nie pas les individus
Que ce soit dans le cadre de la ferme ou du petit collectif, il n'en
reste pas moins qu'il s'agit d'habitat individuel groupé bénéficiant
chacun d'accès indépendants.
Un espace sans barrière ouvre le paysage de chaque habitation, les toits terrasses se fondent dans le paysage.
Une économie de voirie et de raccordements aux réseaux,
des entrées et des accès indépendants.
Un traitement des façades avec des cassures qui garantissent l'intimité.
"On s'était dit, c'est dommage de se faire chacun une maison
alors qu'on peut faire quelque chose de bien ensemble."
CAUE / Florian Golay
Notes de l’architecte consultant

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