Etude de cas 2014-tourisme médical

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Etude de cas 2014-tourisme médical
TOURISME MÉDICAL :
FACTEURS D’EXPANSION DU
TOURISME VIRAL
Étudiant(e)s: Asllanaj Mimoza, Hamouda Bijan, Houlmann Caroline et Kedzic Sandra (703C)
PROFESSEUR: TSCHOPP ALEXIS
Module: 713
Déposé le: 11 novembre 2014
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Résumé
Le tourisme médical est un marché en pleine expansion et concerne la majorité des pays
du monde. Ce phénomène engendre un flux touristique toujours plus dense et peut être
expliqué par différents facteurs qui entrent en jeu. Ce travail a pour but de mettre à la lumière
du jour ces divers facteurs qui participent à la croissance de cette récente tendance qu’est le
tourisme médical vital, plus précisément partir à l’étranger afin de bénéficier de soins vitaux.
L’étude qui suit a été écrite sur la base de trois articles scientifiques ou reconnus et donne en
conclusion un avis critique sur la situation par rapport à la Suisse.
Mots-clés : tourisme, médical, facteurs, expansion, viral
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Table des matières
Résumé ................................................................................................................................................................ i
Liste des figures ............................................................................................................................................ iii
Introduction........................................................................................................................................................ 1
1. Défaillance des systèmes de santé occidentaux ................................................................... 1
2. Les avancées technologiques et techniques dans les pays en voie de
développement ................................................................................................................................................ 2
3. Prix................................................................................................................................................................ 4
4. Qu’en est-il de la Suisse ? ................................................................................................................ 5
5. Notre point de vue ................................................................................................................................. 6
Conclusion ......................................................................................................................................................... 7
Références ........................................................................................................................................................ 8
Annexe ................................................................................................................................................................ 9
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Liste des figures
Figure 1 Les courants de départ et de destination médicale ................................................ 3
Figure 2 Prix d'interventions chirurgicales dans différents pays ........................................... 5
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Introduction
Le voyage dans le but de se soigner ne date pas d’aujourd’hui. En effet, les Grecs et les
Romains ont développé cette tradition avec les vertus curatives des bains de mer afin de
soulager les douleurs et les problèmes de santé. Cependant durant la période du Moyen-âge,
on voit apparaître un déclin de ce type de voyage. Ce n’est qu’au XIXe siècle que le tourisme
médical prend la forme qu’il a actuellement, notamment avec les voyages organisés par
Thomas Cook pour des cures de désintoxication. Aujourd’hui, cette forme de tourisme connaît
une grande expansion. Les derniers chiffres, datant de 2008, montrent qu’elle représente 4%
du tourisme mondial (In Menvielle, 2010, p.109).
Avec l’évolution du tourisme médical, on différencie deux grandes catégories : la chirurgie
esthétique et le tourisme médical vital.
Dans ce travail, trois facteurs qui contribuent à l’expansion du marché du tourisme médical
vital seront mis en évidence. Le premier est les lacunes et les défaillances des systèmes de
santé occidentaux, qui poussent les malades à se soigner à l’étranger. Deuxièmement, les
pays récepteurs de ce tourisme se mettent à niveau en termes d’infrastructures et de
formations médicales, ce qui donne confiance aux clients occidentaux, qui peuvent désormais
recevoir une qualité de soins aussi bien à l’étranger que dans leur pays d’origine.
Troisièmement, le prix reste la première raison pour laquelle les gens partent se soigner dans
d’autres pays. Cette notion de prix avantageux est présente tout au long de la lecture. Un
paragraphe s’intéressera au système d’assurance-maladie de la Suisse et nous conclurons
avec notre avis sur le sujet.
1. Défaillance des systèmes de santé occidentaux
Aujourd’hui, les pays européens tendent à reformer leurs systèmes de santé entre des
caisses privées ou publiques d’assurance maladie. En Suisse, toute personne a l’obligation
de conclure une assurance-maladie de base : 61 caisses de droit privé proposant une
assurance de base sont donc en concurrence.
Certaines prestations en matière de soins dentaires peuvent être assez coûteuses comme
nous le démontre cette exemple : six implants dentaires plus douze couronnes coûte à la
clinique dentaire de Lausanne CHF 18'000.- au minimum (2008). La société Novacorpus
propose les mêmes prestations en Hongrie pour CHF 9'300.- (2014). En rajoutant le prix du
voyage et des nuitées sur place pour environ CHF 350.-, nous obtenons un prix total d’environ
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CHF 9'700.-, soit 47 % moins cher qu’en Suisse. Sachant que ce type de prestations est
destiné à une frange de la population qui n’a pas les moyens de se payer des soins à ce tariflà, cela représente des économies non négligeables.
Un autre fait, qui tend à renforcer le marché du tourisme médical, est la longue liste d’attente
pour certains types d’hospitalisations, comme une prothèse de la hanche ou une
reconstruction du genou. Ce phénomène touche en majorité les classes moyennes et est
plutôt présent dans les pays anglo-saxons.
Voici une comparaison d’un certain type d’opération réalisée dans différents pays. A qualité
égale, un pontage coronarien coûte au Etats-Unis entre $ 123'000.- et $ 176'000.-. Sachant
que l’opération est prise en charge par l’assurance à hauteur de $ 54'000.- à $ 80'000.-, il
restera à payer pour l’assuré américain entre $ 69'000.- et $ 79'000.-. La même opération
coûte $ 10'000.- en Inde, $ 12'000.- en Thaïlande et $ 20'000.- à Singapour (Menvielle, L.,
Tournois, N. p. 16)
Le constat est que les manquements et les défaillances tendent à libéraliser le marché du
tourisme médical vital. Un marché qui finalement répond aux mêmes règles de mondialisation
que n’importe quel autre marché, où le but est simplement de trouver les charges les moins
chères, quitte à aller à l’autre bout du monde.
2. Les avancées technologiques et techniques dans les pays en
voie de développement
Les avancées technologiques et techniques ont largement contribué à donner un plein
essor au tourisme en général. Le dernier siècle a été un siècle marquant au niveau des
avancées technologiques, ce qui a fait de manière générale, évolué la médecine. Qui dit
évolution de la médecine, dit évolution du tourisme médical et plus particulièrement dans les
pays en voie de développement qui fixent des prix très bas et incitent les gens à aller se
soigner ailleurs.
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En effet, il existe plusieurs variables à prendre en compte dans les avancées
technologiques et techniques dans le tourisme médical. Il y a premièrement le transport aérien,
qui a joué un rôle primordial. Effectivement, grâce à ce dernier, les voyages se font toujours
plus loin, et de ce fait, les soins ne se limitent pas à une seule frontière. L’Asie, qui est en
pleine expansion dans la médecine vitale et également très loin de l’Europe, montre bien que
sans transport aérien, le tourisme médical ne serait que très peu exploité. De plus, la formation
du personnel médical entre également en jeu, notamment avec des médecins qui vont faire
leurs études dans les pays industrialisés et qui offrent donc une meilleure qualité de soins au
retour dans leur pays natal. Loïck Menvielle et William Menvielle le souligne : « À titre
d’exemple, l’Inde compte d’éminents chirurgiens, formés en Europe, principalement au
Royaume-Uni; la Tunisie compte 8’500 médecins dont les diplômes sont reconnus en Europe
(Saget, 2005) ». (In Menvielle, 2010, p.115). Pour finir, les progrès techniques ont évidemment
nettement amélioré la qualité des machines et du matériel médical.
Figure 1 Les courants de départ et de destination médicale
Source : in Menvielle, 2010, p.117
La figure 1 ci-dessus démontre ce qui a été susmentionné par le fait que ce sont les pays
en voie de développement qui dominent le secteur du tourisme médical aujourd’hui.
Notamment comme exemple : l’Asie et surtout l’Inde, l’Afrique du Sud, le Maghreb, la Pologne
et la Roumanie. Ces pays ont chacun su développer leurs atouts afin de faire venir des
touristes en vue d’un traitement médical. Ils ont compris les enjeux de ce secteur et se font
ainsi connaître par des stratégies marketing.
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L’hygiène, la sécurité et la qualité des services dans les pays pauvres sont clairement
comparables à la qualité des pays occidentaux. (In Menvielle, 2010, p.115). La question se
pose donc aujourd’hui, pourquoi se faire traiter dans les pays riches à des prix astronomiques
alors que les soins sont les mêmes et peut-être même meilleurs dans les pays en voie de
développement, et de plus, à des prix nettement moins cher.
3. Prix
De nos jours, il est plus avantageux de se faire opérer à l’étranger suivant le pays d’où l’on
vient. Ainsi, comme Connel l’affirme « Les prix attractifs des prestations médicales ainsi que
les taux de change favorables poussent davantage les consommateurs à opter pour des soins
à l’étranger » (In Menvielle, 2010, p.113).
Dans les pays développés en général, les opérations tout comme les assurances coûtent
très chères. Pourtant, lorsqu’il s’agit de santé, le prix ne devrait pas être aussi encombrant.
Mais malheureusement, dans les pays comme la Suisse, ou les Etats-Unis, les moyens
financiers deviennent un problème dans le domaine médical. Certaines personnes ne
parviennent même pas à payer leurs assurances, ce qui devient inquiétant en cas de maladie
et de besoin d’opération chirurgicale.
Les exemples présentés précédemment prouvent que le fait de se faire opérer à l’étranger
peut se montrer très avantageux. De plus, certains pays ont leur propre spécialité de chirurgie.
La Hongrie est réputée pour le tourisme dentaire, alors que pour une chirurgie cardiaque ou
orthopédique, les pays asiatiques tels que l’Inde ou la Thaïlande sont mis en avant. Il existe
également un touriste type, car le tourisme médical regroupe un certain nombre de clients
ayant des caractéristiques communes. Il s’agit de personnes originaires d’Europe, du MoyenOrient, du Canada, des Etats-Unis ou encore du Japon, leur principal point commun étant un
coût de la santé élevé. Pour ces derniers, les exigences sur la qualité des soins sont très
sévères, et cela coïncide avec leur haut niveau de vie. Ces gens se trouvent en général dans
la classe moyenne, et ont les moyens financiers de se payer le voyage à l’étranger. Certains
auraient même peut-être les moyens de se payer le traitement ou l’opération dans leur propre
pays, mais en voyant les prix attrayants ailleurs, ils ne se posent plus de questions. En
analysant cette différence de prix d’un pays à l’autre et ce flux de touristes médicaux, il est
légitime de se demander si cette tendance pourrait faire baisser les coûts de la santé dans les
pays développés.
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Figure 2 Prix d'interventions chirurgicales dans différents pays
Source : in Bovier, 2008
La figure 2 ci-dessus donne une idée de la différence de prix entre chaque pays pour
certaines interventions chirurgicales. Ainsi, comme le montre le deuxième tableau, les EtatsUnis ainsi que l’Europe affichent les prix les plus élevés par rapport aux autres pays du monde.
(Patrick A. Bovier, In Revue Médicale Suisse, 2008, p. 1196-1201).
4. Qu’en est-il de la Suisse ?
Le marché suisse est en stagnation depuis une dizaine d’années, alors que pendant
longtemps, la Suisse était connue pour ses soins de pointe par les patients internationaux.
Aujourd’hui, ce sont les caisses-maladies qui soutiennent le tourisme médical. Depuis
2006, certaines caisses-maladies offrent la possibilité à leurs assurés suisses de partir à
l’étranger pour des soins de réadaptation orthopédique et neurologique, en Allemagne par
exemple. En compensation, le client bénéficie d’une diminution de la participation aux frais.
Des économies de 20 à 30 % sont possibles, c’est-à-dire des milliers de francs par patient
économisé.
Inversement, une motion avait été déposée au conseil national en 2011 par Jürg Stahl sur
le tourisme médical aux frais de l’assurance obligatoire des soins. En effet, de plus en plus
fréquemment, des étrangers malades contractaient une assurance en Suisse, sans même y
être domicilié, pour une courte durée. Ils suivaient un traitement coûteux et quittaient ensuite
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le pays. Ils bénéficiaient ainsi de soins et d’équipements médicaux de qualité. La motion a été
rejetée par le Conseil fédéral qui estime que les dispositions actuelles suffisent à empêcher
les abus. L'article 2 alinéas 1 lettre b de l’ordonnance sur l’assurance-maladie précise que «
les personnes qui séjournent en Suisse dans le seul but de suivre un traitement médical ou
une cure sont exceptées de l'obligation de s'assurer et n'ont donc pas le droit de contracter
une assurance-maladie. Ces dispositions ont pour but d'empêcher des particuliers de s'affilier
à l'assurance obligatoire de soins alors qu'ils viennent en Suisse uniquement dans le but de
suivre un traitement médical ». Il est donc dans le devoir de l’assureur d’y prêter clairement
attention avant d’accepter un nouveau contrat (Le Parlement Suisse, 2011).
5. Notre point de vue
Notre vision sur le sujet se rejoint. En effet, la situation actuelle prend la forme d’un marché
en constante évolution. La question qui se pose est simple : la majorité des pays européens
peuvent-ils garantir aux assurés un accès aux soins de manière équitable ? La réponse est
non, dans un environnement économique compliqué où le but premier reste l’argent, la
privatisation des soins et la marchandisation de la santé portent malheureusement préjudices
aux personnes les plus fragiles. En Suisse, l’initiative populaire, mis en votation le 28
septembre 2014, pour une caisse publique d’assurance maladie a été refusée par le peuple
lui-même à 61,9 %. Cette initiative tentait de réunir tous les assurés par une unique caissemaladie nationale de droit public dont le montant des primes aurait été fixé par chaque canton.
Le problème est de savoir si une caisse unique coûterait plus cher à la population, soit encore
une fois une histoire d’argent. Pourtant, la santé ne devrait pas avoir de prix.
Dans cette optique, l’interrogation est de savoir si le tourisme médical pourrait être causé
par cette défaillance de l’économie sociale de marché qui ne pourrait plus assurer un système
égalitaire quant à la qualité des soins. La réponse est oui, car avec le manque de règles et la
non-obligation pour les assurances maladie de devoir assurer certaines prestations, la
possibilité est donnée aux clients de trouver ces mêmes prestations moins chères à l’étranger.
Ceci provoque une forme de libéralisation du marché de la santé pour certains domaines,
comme la médecine dentaire ou l’ophtalmologie. Il faut savoir qu’en Suisse, suite à des
conventions, la médecine dentaire n’est pas comprise dans l’assurance de base.
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Conclusion
Dans l’optique de ce texte, le tourisme médical devrait exploser d’ici ces prochaines
années. En effet, si les pays riches ne changent pas leur manière de faire au niveau de la
santé et que les pays en voie de développement ne font qu’évoluer dans ce domaine, le
tourisme médical prendra une réelle place dans le monde. Nous constatons même, que
certaines assurances encourageraient et exploiteraient le tourisme médical. Reste à savoir si
ce marché est positif ou négatif pour les différents pays. Cela dépend évidemment d’où l’on
se place. Effectivement, du côté des pays récepteurs, ce phénomène ne peut qu’être un
marché en plus. Ces derniers touchent alors plus de recettes, mais font également marcher
leur économie. Par contre, du côté des pays émetteurs, on pourrait voir apparaître des effets
néfastes à moyen voir long terme. L’important actuellement, est de se poser les bonnes
questions quant à ce marché qui ne cesse d’évoluer, faut-il laisser faire, où éventuellement
prendre des mesures afin de ralentir ce secteur.
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Références
Bovier, P. (2008). Explosion du tourisme médical : des voyageurs d’un nouveau type ?
Revue Médicale Suisse, 4, 1196-1201.
Clinique de Lausanne. (2008). Récupéré sur http://www.lausanne-dentaire.ch/tarifs.htm
Le Parlement Suisse (2011). Récupéré sur
http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20113737
Menvielle, L. & Menvielle, W. (2010). Le tourisme médical : une nouvelle façon de voyager.
Téoros, 29 (1), 109-119.
Menvielle, I. & Tournois, N. (…).Tourisme médical : problèmes éthiques dans un contexte de
globalisation. Récupéré sur http://www.marketing-trendscongress.com/archives/2010/Materiali/Paper/Fr/Menvielle_Tournois.pdf .
Novacorpus.. (2014). Récupéré sur http://www.novacorpus.ch/soins-dentaires/prixtarifs/chirurgie-hongrie/
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Annexe
Infographie
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