Pourquoi réclamer l`abandon de l`EPR samedi 17 mars 2007 ?
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Pourquoi réclamer l`abandon de l`EPR samedi 17 mars 2007 ?
Impactécologique n°1 : un argumentaire pour agir ! Pourquoi réclamer l’abandon de l’EPR samedi 17 mars 2007 ? La France a décidé de recourir à un nouveau réacteur électronucléaire dit EPR pour remplacer d’ici vingt ans nos centrales nucléaires vieillissantes. A marche forcée, le débat et l’enquête publics ont été organisés postérieurement à une décision prise par des députés sous influence. La France s’apprête donc à injecter plus de trois milliards et demi d’euros dans un prototype qui ajoutera de la surproduction électrique à la surproduction électrique… là où les investissements en faveur des énergies renouvelables demeurent minimalistes ! Produire ce qui est consommé ou consommer ce qui est produit ? Alors que la France s’est dotée dans les années 70 d’une capacité de production électrique surdimensionnée dépassant encore aujourd’hui le tiers des besoins de notre pays, le lobby nucléaire fait peser la menace de l’imminence d’une pénurie électrique. Les scénarii émanant d’EDF font état d’une augmentation constante des consommations là où il est constaté un infléchissement, voire même en 2006 une baisse des consommations de 1% ! La légitimité électrique d’une nouvelle centrale nucléaire n’a donc rien d’évident. Ce constat est effectué alors même qu’aucune politique de maîtrise de l’énergie ambitieuse n’a encore vu le jour, politique qui permettrait de baisser significativement les consommations du résidentiel/tertiaire. L’émergence de nouvelles filières comme l’éolien, les chauffe-eaux solaires ou la filière bois devraient également limiter l’intérêt d’un nouveau réacteur électronucléaire. Déchets nucléaires ou effet de serre ? Les deux !! De plus, cet EPR n’injecterait de l’électricité qu’en base et n’a pas la capacité, due à une lourdeur inhérente à toute superstructure, de suivre les consommations en pic. Ce sont pourtant ces périodes de pointe qui inquiètent le plus dans les années à venir, avec des épisodes climatiques de plus en plus marqués augmentant de fait le recours au chauffage électrique et à la climatisation. Ce faisant, la production française reposant sur le nucléaire est inadaptée aux besoins à venir ! Ce faisant, l’absence de politique préventive visant à lisser ces pics amène EDF à recourir aux vieilles centrales fioul, charbon et gaz fortement émettrices de gaz à effet de serre. Le tout-nucléaire implique donc l’utilisation, en période de pics, de centrales climaticides. A contrario de tout ce qu’affirme le lobby nucléaire, nucléaire et effet de serre sont les deux faces d’une même pièce reposant sur une volonté d’imposer le primat du producteur sur celui du consommateur. Produire et vendre toujours plus d’électricité quelles qu’en soient les conséquences au lieu d’en maîtriser la consommation. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? L’EPR n’a d’autre but que de servir de vitrine commerciale pour d’éventuels acquéreurs à l’international… et surtout redonner un semblant de cohérence au système français de gestion des combustibles irradiés. Une fois usé, le combustible est « retraité » à La Hague. Au lieu de vitrifier le déchet radioactif et le stocker en l’état, la France sépare les radioéléments, produisant quantité de sous-produits extrêmement toxiques et radioactifs dont le plutonium. Ce plutonium devait servir de combustible pour Superphenix. Avec la fermeture définitive de cette bombe à retardement, la filière du retraitement choisie par la France s’est retrouvée sans débouchés, accumulant du plutonium utilisé par ailleurs pour fabriquer… des bombes atomiques ! L’EPR utilisera donc un combustible permettant de brûler un mélange d’uranium et de plutonium appelé MOX… engendrant un surcoût considérable et participant de fait à la prolifération du plutonium ! Cette opération shadokienne a l’immense avantage de sauver l’industrie française du retraitement en légitimant l’extraction du plutonium. Une fois encore, les intérêts particuliers du lobby nucléaire priment sur tout le reste ! > Plus d’infos sur : http://www.stop-epr.org Agir pour l'Environnement – 97, rue Pelleport – 75020 Paris – www.agirpourlenvironnement.org Tél. 01.40.31.02.37 – Courriel. [email protected]