L`adoption internationale

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L`adoption internationale
« L’ADOPTION INTERNATIONALE »
LE RAPPORTEUR : M. PIERRE BERNABO
LA PRESIDENTE : MME SIMONE BOURRELLY
LES VICE-PRESIDENTS : M. FABRICE AUBERT
M. JACQUES BERRIN
LE JEUDI 12 SEPTEMBRE 2013
L’Adoption, mesure de protection de l’enfance, entre dans le cadre des compétences obligatoires des
Conseils Généraux.
1/29
Ce sont les services du Conseil Général qui instruisent les demandes d’agrément et de renouvellement
d’agrément pour adoption ; ils assurent également diverses missions d’information, et de suivi de
cette activité.
C’est en effet le Président du Conseil Général qui délivre les agréments en vue de l’adoption de
Pupilles de l’Etat ou d’enfants adoptables à l’étranger.
Dans les Bouches-du-Rhône, environ 300 à 400 personnes ou couples sollicitent chaque année une
information sur la procédure d’adoption. Au final, après établissement des rapports sociaux et
psychologiques, et passage en Commission d’Agrément, ce ne sont plus que 150 à 200 familles qui
reçoivent chaque année un agrément pour adopter un enfant.
Il y a sur notre département environ 500 familles agrées en attente d’un enfant.
Or, face à cette demande d’adoption, il n'y a que de 20 à 30 adoptions de Pupilles de l'Etat dans notre
département chaque année.
La grande majorité des candidats à l’adoption se tourne donc vers l'adoption internationale, et se
trouve confrontée à des critères d'adoption qui ont été considérablement renforcés par les pays
d'origine.
À l'origine de ces nouvelles exigences qui ont fait chuter le nombre d’adoptions internationales dans
certains pays, un traité international établi en 1993 : la Convention de La Haye.
2/29
UN ENCADREMENT INTERNATIONAL : LA CONVENTION DE LA HAYE
Conclue en 1993 pour assurer la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption
internationale, la Convention de La Haye formule quatre grands principes :
-
l'intérêt supérieur de l'enfant doit être la considération primordiale,
-
l'adoption internationale ne peut être envisagée qu'à défaut de solution nationale dans
l'Etat d'origine de l'enfant, en s’assurant de la régularité juridique de la situation des
enfants adoptables,
-
l'instauration d'un dispositif de coopération entre Etats signataires centralisant les
demandes,
-
les adoptions réalisées selon cette Convention bénéficient de la reconnaissance des Etats
signataires.
La France a ratifié la Convention de La Haye en 1998, et chaque année de nouveaux pays y
adhèrent (en 2012 : 89 pays signataires).
Des évolutions importantes et rapides en adoption internationale
La situation de l’adoption internationale a évolué très rapidement ces dernières années en raison
de plusieurs facteurs qui se conjuguent :
- la montée en puissance de la Convention de La Haye,
- le développement économique de certains pays d’origine qui mettent en place des
solutions nationales de prise en charge de leur enfance délaissée.
Les principales tendances constatées actuellement sont :
- Moins de jeunes enfants proposés en adoption internationale par les pays d’origine, mais
des enfants souvent plus grands, en fratrie, avec des problèmes de santé plus ou moins
lourds.
- Des pays d’origine souhaitant confier ces enfants à des familles mieux préparées à
l’arrivée de ce type d’enfants.
- Une diminution des adoptions individuelles au profit des adoptions réalisées par les
« opérateurs » : « Organismes Autorisés à l’Adoption » et « Agence Française de
l’Adoption ».
Les données présentées pages suivantes correspondent au nombre de visas d’entrée en France
délivrés de 2009 à 2012 dans le cadre d’adoption internationale par le Service de l’Adoption
Internationale du Ministère des Affaires Etrangères.
3/29
2009
3017
%
PARIS 156
156
5,17%
NORD 118
118
3,91%
FINISTERE 98
98
LOIRE-ATLANTIQUE 98
98
HAUTS-DE-SEINE 98
RHONE 96
2010
3504
%
PARIS 192
192
5,48%
LOIRE-ATLANTIQUE 145
145
4,14%
3,25%
RHONE 122
122
3,25%
NORD 117
117
98
3,25%
BOUCHES-DU-RHONE 106
96
3,18%
HAUTS-DE-SEINE 101
HAUTE-GARONNE 73
73
2,42%
BOUCHES-DU-RHONE 70
70
2,32%
MAINE-ET-LOIRE 68
68
ISERE 61
61
PYRENEES-ATLANTIQUES 61
GIRONDE 59
2011
1995
%
PARIS 112
112
5,61%
HAUTS-DE-SEINE 76
76
3,81%
3,48%
RHONE 74
74
3,71%
3,34%
NORD 64
64
3,21%
106
3,03%
LOIRE-ATLANTIQUE 59
59
2,96%
101
2,88%
HAUTE-GARONNE 55
55
2,76%
FINISTERE 92
92
2,63%
BOUCHES-DU-RHONE 54
54
2,71%
HAUTE-GARONNE 87
87
2,48%
ILLE-ET-VILAINE 54
54
2,71%
2,25%
ILLE-ET-VILAINE 85
85
2,43%
FINISTERE 53
53
2,66%
2,02%
ISERE 75
75
2,14%
MAINE-ET-LOIRE 44
44
2,21%
61
2,02%
GIRONDE 68
68
1,94%
ESSONNE 42
42
2,11%
59
1,96%
SEINE-ET-MARNE 68
68
1,94%
GIRONDE 42
42
2,11%
ILLE-ET-VILAINE 55
55
1,82%
MAINE-ET-LOIRE 66
66
1,88%
ISERE 42
42
2,11%
HAUTE-SAVOIE 51
51
1,69%
PAS-DE-CALAIS 62
62
1,77%
YVELINES 41
41
2,06%
PAS-DE-CALAIS 51
51
1,69%
MORBIHAN 58
58
1,66%
HAUTE-SAVOIE 38
38
1,90%
MEURTHE-ET-MOSELLE 50
50
1,66%
VENDEE 55
55
1,57%
BAS RHIN 36
36
1,80%
VENDEE 50
50
1,66%
YVELINES 55
55
1,57%
VAR 36
36
1,80%
HERAULT 48
48
1,59%
HERAULT 53
53
1,51%
MORBIHAN 34
34
1,70%
MORBIHAN 47
47
1,56%
BAS RHIN 52
52
1,48%
PAS-DE-CALAIS 34
34
1,70%
SEINE-ET-MARNE 46
46
1,52%
ESSONNE 51
51
1,46%
GARD 33
33
1,65%
ALPES MARITIMES 44
44
1,46%
HAUTE-SAVOIE 49
49
1,40%
VENDEE 33
33
1,65%
ESSONNE 44
44
1,46%
PYRENEES-ATLANTIQUES 49
49
1,40%
PYRENEES-ATLANTIQUES 32
32
1,60%
SEINE-SAINT-DENIS 42
42
1,39%
DROME 48
48
1,37%
ALPES MARITIMES 28
28
1,40%
INDRE-ET-LOIRE 41
41
1,36%
ALPES MARITIMES 45
45
1,28%
SARTHE 26
26
1,30%
COTES D'ARMOR 41
41
1,36%
PUY-DE-DOME 45
45
1,28%
AIN 25
25
1,25%
PUY-DE-DOME 41
41
1,36%
MEURTHE-ET-MOSELLE 44
44
1,26%
CALVADOS 25
25
1,25%
SEINE-MARITIME 41
41
1,36%
LOIRE 43
43
1,23%
MOSELLE 25
25
1,25%
LOIRE 40
40
1,33%
GARD 42
42
1,20%
ETRANGER 24
24
1,20%
VAL-DE-MARNE 39
39
1,29%
SARTHE 40
40
1,14%
SEINE-ET-MARNE 24
24
1,20%
BAS RHIN 38
38
1,26%
VAL-DE-MARNE 40
40
1,14%
VAL-DE-MARNE 24
24
1,20%
DROME 36
36
1,19%
VAR 40
40
1,14%
LOIRE 23
23
1,15%
LOIRET 36
36
1,19%
INDRE-ET-LOIRE 39
39
1,11%
MEURTHE-ET-MOSELLE 23
23
1,15%
SARTHE 35
35
1,16%
DEUX-SEVRES 38
38
1,08%
HAUTE-VIENNE 22
22
1,10%
4/29
DEPARTEMENTS PAR POPULATION en millions d’habitants :
1
Nord
2,5
2
Paris
2,2
3
Bouches-du-Rhône
1,9
4
Rhône
1,7
5
Hauts-de-Seine
6
2012
1569
%
PARIS
104
6,63%
1,5
HAUTS-DE-SEINE
65
4,14%
Seine-Saint-Denis
1,5
LOIRE-ATLANTIQUE
55
3,51%
7
Pas-de-Calais
1,4
RHONE
53
3,38%
8
Gironde
1,4
NORD
47
3,00%
9
Yvelines
1,3
FINISTERE
42
2,68%
10
Val-de-Marne
1,3
HAUTE-GARONNE
39
2,49%
11
Seine-et-Marne
1,2
BOUCHES-DU-RHONE
38
2,42%
12
Loire-Atlantique
1,2
MEURTHE-ET-MOSELLE
34
2,17%
13
Seine-Maritime
1,2
YVELINES
31
1,98%
14
Haute-Garonne
1,2
ISERE
29
1,85%
15
Essonne
1,2
16
Isère
1,1
5/29
LA SITUATION DANS LES BOUCHES-DU-RHONE
Ces données font apparaître que les Bouches-du-Rhône, 3ème département français en
population, figure dans les 10 départements adoptant le plus d’enfants à l’étranger.
Néanmoins il semble être « distancé » par des départements de plus faible population, mais
qui réalisent un nombre d’adoption comparable ou plus important, proportionnellement à
leur population.
UNE DIMINUTION DES ARRIVEES D’ENFANTS ADOPTES A L’ETRANGER
SUPERIEURE A L’EVOLUTION NATIONALE
Le nombre d’arrivées d’enfants en adoption internationale en 2012 dans les BdR a
encore diminué fortement, après la forte baisse déjà enregistrée en 2011 :
Année
BdR
2009
70
2010
106
2011
54
2012
38
o - 30% par rapport à 2011 (-22% au plan national)
o - 60% par rapport à 2010 (arrivée importante d’enfants d’Haïti)
o - 43% par rapport à 2009
Pays d’origine des enfants adoptés à l’étranger dans les Bouches-du-Rhône en 2011 :
Pays origine
Nombre adoptions
en 2011
RUSSIE
13
VIETNAM
6
COLOMBIE
4
GUINEE
4
BURKINAFASO
3
ARMENIE
3
TUNISIE
3
CHINE
2
6/29
UNE EVOLUTION DES ARRIVEES D’ENFANTS ADOPTES « A
BESOINS SPECIFIQUES » INVERSE AUX TENDANCES NATIONALES
Au plan National, le fait marquant est que les « Enfants à Besoins Spécifiques »
(fratries, enfants âgés, enfants porteurs de maladies ou handicaps) voient leur
proportion augmenter fortement au sein des enfants adoptés à l’étranger :
Année
France
2011
35%
2012
50%
L’adoption d’enfants « plus grands » :
Parmi ces « Enfants à Besoins Spécifiques » les BdR ne se retrouvent pas dans les
pourcentages nationaux en ce qui concerne l’adoption internationale d’enfants
grands :
Année
2011
2012
France
BdR
France
BdR
âge>5ans
25%
22%
30%
20%
âge>7ans
14%
11%
17%
NC
Alors que la proportion « d’enfants grands » au sein des enfants adoptés à l’étranger
augmente au plan national entre 2011 et 2012, celle-ci recule sensiblement dans notre
département.
NOMBRE D'ARRIVEES D'ENFANTS EN
ADOPTION INTERNATIONALE
2011
2012
Nouveaux nés et enfants de moins de 3 ans
26
20
Agés de + de 3 ans et - de 5 ans
17
12
Agés de plus de 5 ans
11
8
7/29
DES MODES D’ADOPTION
Autre caractéristique de notre département : les candidats à l’adoption ont moins
recours aux opérateurs (Organismes Autorisés pour l’Adoption et Agence Française
de l’Adoption) par rapport au niveau national.
Année
2011
2012
BdR
Adoption par
OAA et AFA
France
BdR
France
(janvier/octobre)
50%
44%
68%
50%
L’augmentation du recours à un opérateur est beaucoup plus faible dans notre
département qu’en France entière, traduisant une forte proportion d’ « adoptions
individuelles ».
S’agit-il d’un « choix individualiste » visant à tout prix à accéder à un nouveau né
avec les derniers pays autorisant encore l’adoption individuelle, ou plutôt d’une
réserve des OAA par rapport à des candidats n’ayant pas encore suffisamment
conscience de l’évolution de la situation internationale et présentant des projets
d’adoption déphasés ?
Bien que n’étant pas l’objet de ce rapport, il convient de rappeler le nombre de Pupilles de
l’Etat dans des familles en vue d’adoption.
NOMBRE DE PUPILLES DE L'ETAT PLACES EN
VUE D'ADOPTION
2011
2012
Nouveaux nés et enfants de moins de 3 ans
26
20
Agés de + de 3 ans et - de 5 ans
17
12
Agés de plus de 5 ans
4
8
On constate aussi dans cette catégorie d’enfants adoptables une évolution dans les tranches
d’âge assez comparable à l’évolution internationale.
8/29
1.
LA PREPARATION ET L’ACCOMPAGNEMENT ACTUEL DES
FAMILLES DE NOTRE DEPARTEMENT LEUR PERMETTENT ILS
DE CONCRETISER LEURS PROJETS D’ADOPTION DANS UN
CONTEXTE INTERNATIONAL DE PLUS EN PLUS DIFFICILE ?
Les candidats à l’adoption se voient désormais demander une bonne connaissance des
spécificités de la parentalité adoptive :
 pour bénéficier d’un agrément
 pour voir leur dossier accepté par une OAA
 pour répondre aux attentes des pays d’origine.
•
•
Quelles sont ces spécificités de la parentalité adoptive ?
Le vécu de l’enfant (l’abandon, l’attente en institution ou en famille d’accueil, le
maintien ou pas de liens avec la famille biologique, etc.)
Le vécu des parents (les parcours de PMA, le renoncement à l’enfant biologique,
l’attente, l’adoption dans le cadre de la famille élargie, etc.)
•
Les origines de l’enfant, l’acceptation de la différence, le regard des autres, etc.
•
Scolarisation et difficultés d’apprentissages
•
Adolescence et recherche des origines
•
Troubles spécifiques des enfants adoptés
•
Etc.
o Dans le cadre de l’agrément :
Les équipes sociales et psychologiques qui vont rencontrer les candidats à
l’adoption vont s’assurer que leur projet d’adoption est réaliste, solide et prend en
compte l’intérêt de l’enfant à partir d’une bonne connaissance des spécificités de
la parentalité adoptive.
Les candidats mal informés, insuffisamment au fait des problématiques de
l’adoption, risquent au mieux de voir leur demande ajournée (afin de leur
permettre d’approfondir leur projet d’adoption), et au pire un refus d’agrément.
o En vue d’être accepté par un opérateur (OAA)
Les opérateurs vont s’assurer que les règles et attentes des pays d’origine des
enfants vers lesquels ils vont orienter les demandes sont bien prises en compte par
les candidats à l’adoption.
Si ces règles ne sont pas respectées l’opérateur n’acceptera pas le dossier.
9/29
Dans cette étape également, la bonne maitrise de leur sujet par les candidats à
l’adoption est un gage d’acceptation rapide de leur dossier.
o Pour répondre aux attentes des pays d’origine :
De plus en plus les pays d’origine ont des attentes qualitatives par rapport aux
dossiers de candidats à l’adoption qui leurs sont transmis.
Ces attentes sont liées à l’évolution du profil des enfants adoptables, pour
lesquels les pays d’origine souhaitent des familles mieux préparés à l’accueil de
ces Enfants à Besoins Spécifiques.
Ces attentes sont aussi liées à es sentiments de « fierté nationale » de certains pays
qui peuvent voir d’un mauvais œil de nombreux enfants dont ils sont dans
l’incapacité de s’occuper partir en adoption vers l’étranger.
L’exemple de la Fédération de Russie :
En vertu d’une nouvelle législation russe de novembre 2011, les personnes
candidates à l’adoption doivent avoir suivi une formation en ce sens. Cette
formation obligatoire s’applique aux familles candidates à l’adoption qui
déposent, à compter du 1er septembre 2012, une requête en adoption auprès
d’une juridiction russe.
La durée précise de la formation, qui doit être comprise entre 30 et 80 heures, et
un arrêté ministériel définit en détail le programme de formation…
L’exemple de la Colombie :
Les candidats à l’adoption dans ce pays se voient proposer la participation à un
stage de préparation pour certains projets d’adoption d’Enfants à Besoins
Spécifiques.
10/29
QUELLE PREPARATION A LA PARENTALITE ADOPTIVE DANS
NOTRE DEPARTEMENT ?
Cette préparation est actuellement la résultante d’initiatives publiques obligatoires et
d’actions associatives.
- L’information obligatoire délivrée par le Conseil Général
La législation française prévoit que les candidats à l’adoption ne peuvent confirmer
leur demande d’agrément auprès du Président du Conseil Général qu’après avoir
participé à une réunion d’information (dite « obligatoire ») organisée par les
services de la protection de l’Enfance du Conseil Général.
Cette réunion a pour but d’informer les postulants à l’adoption sur à la fois sur les
aspects administratifs et juridiques de l’adoption:
– les démarches à faire, les procédures administratives de l'agrément,
– la situation de l’adoption sur le département (effectif et l’âge des pupilles
accueillis, le nombre de postulants demandeurs et agréés sur le
département, etc.),
– l’adoption d’enfants étrangers et le fonctionnement des OAA (Organismes
Agréés pour l’Adoption) et de l’AFA (Agence Française de l’Adoption),
– l’environnement juridique de l’adoption (Convention de La Haye) et les
droits des postulants,
– les procédures judiciaires de l'adoption.
Mais aussi sur les aspects psychologiques de l’adoption, et sur les spécificités de la
parentalité adoptive.
Dans les Bouches-du-Rhône, et jusqu’en septembre 2012 ces réunions d’informations
ne permettaient d’offrir dans un laps de temps court qu’un rapide survol de
l’ensemble de ces informations.
Depuis le 4ème trimestre 2012, les services du Conseil Général ont porté la durée de
cette réunion obligatoire d’information à une journée entière, permettant ainsi
d’élargir le champ des thèmes abordés, et d’en approfondir le traitement.
11/29
-
Les initiatives associatives de préparation et d’accompagnement à la
parentalité adoptive
-
Réunions d’information, conférences, etc.
Les diverses associations intervenantes dans le domaine de l’adoption
proposent régulièrement des rencontres, conférences, etc. avec souvent des
spécialistes nationaux voire internationaux des problématiques de l’adoption.
La participation à ces manifestations s’inscrit naturellement dans le parcours
de « formation » des candidats à l’adoption, mais aussi apportent aux familles
des réponses aux questions et difficultés rencontrées avec leurs enfants.
Mais l’intégralité des thèmes concernés ne peut être traitée en permanence.
Une conférence traitera de manière approfondie d’un thème. Ensuite, celui-ci
pourra localement ne plus être abordé pendant plusieurs années.
-
Préparations avant l’adoption mises en place par certains opérateurs
Certaines OAA conditionnent l’acceptation d’un dossier au suivi par les
candidats d’actions de préparations proposées par ces organismes (Médecins
du Monde par ex.).
Certaines APPO proposent en relation avec le SAI des actions de préparation
spécifiques à l’adoption dans certains pays (Colombie par ex).
Ces actions peuvent à la fois réponde à des obligations réglementaires mises
en œuvre par les pays d’origine (par exemple pour les adoptions en Russie),
mais aussi peuvent s’inscrire dans un cadre général d’information et de
préparation des candidats à l’adoption.
-
Parcours d’Accompagnement des Postulants d’EFA13
L’association locale (Enfance et Familles d’Adoption 13) vient de mettre en
œuvre en 2012 un « Parcours d’Accompagnement des Postulants » proposé
aux candidats l’adoption.
Ce parcours en 3 niveaux ne vise pas à leur donner une formation « clé en
mains », mais à les accompagner dans une recherche personnelle
d’information et dans la construction de leur projet d’adoption.
•
Un premier niveau est la mise à disposition des candidats à l’adoption
de nombreuses informations sur les lectures indispensables, les films
12/29
pouvant éclairer leur recherche, les sites internet intéressants à visiter,
les forums sur lesquels on peut trouver de l’information, etc.
•
Une « journée d’information » est proposée afin de leur présenter
l’ensemble des spécificités de la parentalité adoptive. Il ne s’agit pas
de rentrer dans le détail de chacune d’entre elles, mais de les présenter
globalement, de savoir qu’elles existent et où pouvoir ensuite trouver
plus d’information pour approfondir les questions.
•
Une seconde « journée de réflexion et d’échanges » est alors proposée
aux personnes qui souhaitent s’interroger sur l’impact des informations
reçues sur la construction de leur projet d’adoption.
Ce parcours s’étale sur quelques mois, et intègre la recherche d’information et
la réflexion dans une certaine dimension temporelle.
Il a obtenu le soutien financier en 2012 du « réseau Parents 13 » (soutien à la
parentalité cofinancé par Etat/CAF).
-
Autres actions d’accompagnement à la parentalité adoptive
De nombreuses rencontres associatives sont proposées aux familles adoptives
par les OAA, APPO, EFA13 afin de leur permettre, de partager leurs
expériences et d’éviter l’isolement.
Différents Groupes de Parole en direction des familles adoptives sont par
ailleurs proposés par les associations Enfance et Familles d’Adoption 13 et
« Pétales ».
-
Quelques exemples de préparation des candidats à l’adoption dans des pays
étrangers :
13/29
EN BELGIQUE
La préparation à l’adoption est une obligation légale en Belgique, mais c’est aussi
l’occasion pour les candidats adoptants de mieux appréhender les différents paramètres en
jeu et leurs incidences concrètes sur leur vie et celle de l’enfant. La préparation vise à les
amener à transformer progressivement leur désir d’enfant en un projet d’adoption réaliste et
responsable.
Une préparation spécifique est organisée selon le type de projet envisagé :
 préparation de base,
 préparation à une nouvelle adoption encadrée,
 préparation à une adoption intrafamiliale interne,
 préparation à une adoption internationale intrafamiliale,
 préparation à une nouvelle adoption intrafamiliale interne ou internationale.
La participation aux cycles de préparation est payante (500 euros pour le cycle de
préparation de base) et ouverte à toute personne satisfaisant aux conditions légales belges
d’âge et d’état-civil pour adopter.
Les séances d'information et de sensibilisation collective sont organisées de manière
décentralisée à Bruxelles, Liège et Mons.
Le cycle de préparation est d'une durée totale de 4 mois (maximum); dans certaines
circonstances particulières, à la demande des adoptants, cette durée peut être portée à 12
mois.
A l’exception de la préparation à une adoption intrafamiliale qui est envisagée plus
individuellement, la méthodologie utilisée dans les cycles de préparation recourt au groupe
de pairs, celui-ci étant envisagé comme un espace de rencontres au cours desquelles
s'élaborent des connaissances, des points de vue et des représentations nouvelles. Il s'agit de
poser les bases d'une dynamique de pensée et de partage de différentes formes de savoir,
visant à valoriser et développer le savoir-faire des futurs parents adoptifs. La démarche
suivie prend appui sur les demandes, sur les attentes, mais aussi sur les représentations, les
idées reçues, les a priori.
En Belgique francophone, toutes les adoptions se passent par un OAA associé à ce
processus de préparation.
PREPARATION DE BASE A UNE ADOPTION EN BELGIQUE
Le processus instauré, dont la représentation simplifiée peut être celle de l'entonnoir, propose
de travailler sur ces éléments à trois niveaux successifs :
 la phase d’information collective : 2 séances de quatre heures en grand groupe: les
intervenants fournissent des informations sur les aspects juridiques, contextuels,
institutionnels, médicaux, culturels, éthiques et humains de l’adoption ainsi que sur
les points amenés par les participants. En "dépliant" les questions et en mettant ainsi
en évidence les différents enjeux sous-jacents, cette phase permet aux candidats
14/29
adoptants d’acquérir une connaissance des droits de l’enfant en état de vulnérabilité,
de l’éthique en matière d’adoption, du profil des enfants en besoin d’adoption, de la
parentalité adoptive et de ses spécificités ;
 ensuite la phase de sensibilisation collective : 3 séances de quatre heures en petit
groupe : on continue le cheminement entamé. La rencontre avec d'autres candidats
adoptants et avec des professionnels de la relation enfants/adolescents-parents, la
mise en situation de certaines dimensions via diverses techniques d'animation
permettent aux participants d'écouter d'autres points de vue et expériences, de
formuler leurs propres représentations, de faire l'expérience de certaines questions et
problématiques de façon plus concrète et complète (vécu, sentiments, …). Une partie
du travail est conçue de façon collective : en grand groupe, en sous-groupes, en
couple, en duo avec un autre participant, en groupe de futurs pères ou mères. Une
autre partie vise à susciter chez chacun des participants une réflexion plus profonde
et personnelle, sans rien devoir rendre au groupe.
 enfin la phase de sensibilisation individuelle : 3 entretiens psychologiques
individuellement et/ou en couple : les questions sont affinées par le biais d'entretiens
psychologiques avec les professionnels spécialisés dans les questions d'adoption et
intervenant au sein des équipes pluridisciplinaires des organismes agréés d'adoption
(OAA). A ce stade de la sensibilisation individuelle, chacun des candidats adoptants
est placé dans des conditions lui permettant de faire le point sur les éléments qu'il a
pu s'approprier au niveau personnel et subjectif au cours de son parcours, de son
cheminement personnel mais aussi de celui de son couple. Cette phase doit lui
permettre de dresser le bilan de ses potentialités de telle manière que dans la phase
d’apparentement, le candidat va pouvoir élaborer un projet d’adoption intégrant tant
ses souhaits et ses attentes que ses ressources, ses limitations et les possibilités réelles
d’adoption.
A l’issue de cette préparation, c’est une autorité judiciaire (Juge de la jeunesse) qui
appréciera la qualification et l’aptitude pour pouvoir adopter.
15/29
EN ITALIE
La législation italienne a favorisé le rapprochement des OAA afin de leur donner une taille
plus importante au regard des missions qu’elle leur a donné. Mais elle a aussi permis de
mettre en œuvre une politique de coopération avec les institutions locales des pays d’origine
appuyant des interventions de tutelle des mineurs et de soutien aux familles, à la communauté
en général, et contribuant donc à la prévention des abandons.
La procédure italienne ressemble beaucoup à ce qui se fait en France : après l’envoi au
« Tribunal des mineurs » d’une demande de « décret d’aptitude », une enquête des services
sociaux est diligentée en vue de la délivrance par le Tribunal d’un « décret d’aptitude » sur la
base des rapports sociaux.
C’est ensuite, que les postulants doivent rechercher un organisme agréé et s’engager dans
un réel parcours de préparation.
Avant d’accepter le dossier des postulants, presque tous les organismes agréés organisent des
rencontres dont le but est d’informer les couples sur les procédures des pays où ils sont
présents, mais aussi sur la réalité de l’adoption internationale et de les préparer, avec la
collaboration de psychologues et d’autres experts, à leur futur rôle de parents adoptifs.
La procédure d’adoption internationale en Italie prévoit un accompagnement complet des
familles italiennes par des opérateurs agréés, professionnels et spécialisés sur un ou
plusieurs pays d’origine, tout au long du processus d’adoption internationale après qu’un
agrément ait été donné par un juge italien.
Les OAA ont donc la responsabilité de « former » les candidats à l’adoption.
Ces opérateurs ont mené une réflexion sur l’adoption d’enfants grands ou à besoins
spécifiques et ont su adapter leur prise en charge et la préparation des parents adoptants à
ce nouveau profil d’enfants en mettant, par exemple, à profit le temps d’attente avant
l’arrivée de l’enfant en Italie pour parler avec d’autres familles et éventuellement élargir leur
projet. Il est également primordial que le suivi de l’enfant soit assuré par les mêmes
opérateurs.
16/29
AU QUEBEC
Au Québec, toutes les adoptions passent par un OAA.
Les Organismes Agréés pour l’Adoption, ont comme mandat du Secrétariat à l’Adoption
Internationale d’informer et de guider les parents dans leur expérience.
Chaque OAA doit, faire la démonstration qu’il offre aux parents des outils de préparation à
l’adoption.
C’est ainsi que les organismes ont développé des activités diverses qui, selon le
volume d’activités de l’organisme, vont de la simple entrevue individuelle à des
sessions structurées de préparation.
Les organismes ayant un nombre élevé d’inscriptions offrent des soirées ou des
journées d’information d’une durée moyenne de trois heures chacune. Ces
rencontres portent en général sur les enjeux, les défis et les particularités de
l’adoption internationale dans le pays où travaille l’organisme.
Quand les postulants ont signé un contrat, d’autres rencontres de groupe sont aussi
organisées pour approfondir certains aspects de leur projet. Il s’agit de deux à quatre
séances abordant des thèmes tels que l’accueil de l’enfant, le phénomène de
l’attachement parent-enfant, la santé des enfants adoptés, leur intégration et leur
développement personnel.
 Certains organismes utilisent le témoignage de parents adoptants pour susciter
des échanges ouverts sur des questions touchant les difficultés de l’adoption et de
l’éthique qui entoure le phénomène de l’adoption internationale.
 Des séances d’information à caractère plus clinique sont offertes par des
professionnels reconnus (travailleurs sociaux, psychologues, infirmières et
psychiatres). Il faut noter l’existence d’établissements de santé et de services
sociaux qui ont développé une spécialisation (reconnue internationalement) sur
les questions de l’adoption, et qui proposent des ateliers de préadoption. C'est
notamment le cas à l'hôpital Sainte-Justine avec le Dr Chicoine, où des journées
de préparation sont organisées autour d'exercices concrets et interactifs. Elles
permettent l'échange d'expériences entre couples adoptants avec la présence de
professionnels.
 Des ateliers de préparation à l’adoption internationale sont aussi offerts en
pratique libérale par des travailleurs sociaux et des psychologues.
Ainsi, différents programmes de préparation et de sensibilisation sont pensés pour aider les
parents à imaginer et à projeter en amont la spécificité de la filiation adoptive avec un
enfant adopté à l'étranger.
L’évaluation psycho-sociale n’a lieu que postérieurement à l’acceptation du candidat
l’adoption par un OAA, et donc à ce processus d’information et d’accompagnement.
17/29
FRANCE
BELGIQUE
Information obligatoire délivrée par
les CG de manière non homogène
Informations / préparations
facultatives disponibles auprès des
associations
Informations / préparations
facultatives disponibles auprès des
associations
Actions de préparations facultatives
par les OAA
ITALIE
Choix d’un opérateur qui doit proposer
un accompagnement/préparation
Préparation obligatoire
AVANT AGREMENT
APRES AGREMENT
QUEBEC
déterminée par la loi
Pas de formation obligatoire avant
agrément
Importante offre extérieure aux
opérateurs en terme de
préparation/formation
Informations disponibles auprès des
opérateurs avant acceptation dossier
Accompagnement /formation par
OAA durant la période d’attente de
l’enfant
18/29
Les initiatives visant à une meilleure information et préparation des candidats à l’adoption,
tant institutionnelles qu’associatives, sont relativement récentes dans les BdR.
Elles visent à mieux informer les candidats à l’adoption des réalités actuelles de l’adoption
internationale, afin que les projets dans lesquels ils s’engagent aient les meilleures chances
de concrétisation.
Leur impact sur ne pourra être valablement être mesurée qu’ultérieurement.
Ces diverses initiatives institutionnelles et associatives sont très indépendantes les unes des
autres.
Une réflexion entre l’ensemble de ces acteurs permettrait certainement de donner plus de
cohérence et de synergies à ces actions.
Par ailleurs, certaines familles peuvent rencontrer des difficultés financières pour réaliser
leur projet d’adoption, sans que cet aspect soit réellement pris en compte.
19/29
2.
LES AGREMENTS DELIVRES DANS NOTRE DEPARTEMENT
SONT ILS EN PHASE AVEC L’EVOLUTION DE LA SITUATION
DE L’ADOPTION INTERNATIONALE ?
Si le nombre de candidats à l’adoption demeure important, la première réunion
d’information obligatoire tenue par le Conseil Général permet de réduire fortement le
nombre de ceux qui confirment leur demande.
Les informations apportées sur la réalité de l’adoption ont ainsi dissuadé 50% des
candidats déclarés à poursuivre dans cette voie !
A noter aussi un nombre significatif de demandes de renouvellement d’agrément au
bout de 5 années, qui traduisent souvent l’impossibilité pour les candidats de mener à
bien leur projet.
DEMANDES D'AGREMENT INITIAL
2009
2010
2011
2012
Nombre de demandes initiales reçues
375
415
313
310
Nombre de demandes confirmées suite à réunion
d'information obligatoire
216
264
220
157
2009
2010
2011
2012
15
12
DEMANDES DE RENOUVELLEMENT
D'AGREMENT A 5 ANS
Demandes de renouvellement d'agrément reçues
Les agréments en vue d’adoption sont délivrés par le Président du Conseil Général
sur avis de la Commission d’Agrément.
La Commission d’Agrément formule son avis sur la base de rapports sociaux et
psychologiques. Elle peut entendre à leur demande les candidats à l’adoption qui le
souhaitent.
Les rapports sociaux sont établis par des travailleurs sociaux (Assistantes Sociales
ou Educateurs Spécialisés) des Maisons Départementales de la Solidarité. Le Conseil
Général a fait évoluer voici deux ans son organisation, transférant l’instruction des
demandes d’agrément du personnel de la structure spécialisée alors existante (La
Maison de l’Adoption) vers celui des Maisons Départementales de la Solidarité. Le
SARO (Service de l’Adoption et de la Recherche des Origines) pilote le dispositif et
apporte un appui technique aux MDS. Si ce choix a solutionné les problématiques de
20/29
délais d’instruction des dossiers, il nécessite le maintient de connaissances
spécialisées sur un grand nombre de personnels (cf. ci-dessous).
Les rapports psychologiques sont établis par des psychiatres (libéraux) ou des
psychologues (salariés d’organismes) ayant passés convention avec le Conseil
Général.
Ces rapports sont établis après plusieurs entretiens avec les demandeurs (rencontrés
individuellement et ensemble, dont une fois à leur domicile).
Cette phase d’entretiens permet de s’assurer de la maturité du projet d’adoption.
Durant cette période certains postulants suspendent la procédure afin de prendre le
temps de préciser ou de repenser leur projet d’adoption. Leur nombre est en nette
augmentation traduisant ainsi les apports des équipes sociales et psychologiques qui
questionnent les postulants.
D’autres renoncent alors à leur projet, souvent suite à une prise de conscience de la
difficulté à le mener à bien.
INSTRUCTION DES DEMANDES
D'AGREMENT
2009
2010
2011
2012
Nombre de suspensions de procédure demandées
par postulants
26
31
Nombre d'abandon de demande d'agrément par
les postulants
23
15
Au final 80 à 85% des dossiers obtiennent un agrément :
AGREMENTS DELIVRES PAR LE
PRESIDENT DU C.G.
2009
2010
2011
2012
Nombre d'agréments délivrés
126
137
164
198
Nombre de refus d'agrément
24
23
35
29
L’évolution importante du nombre d’agréments en 2011 et 2012 est liée à un rattrapage de
dossiers des années antérieures.
Le nombre de refus d’agrément reste stable dans une fourchette 15 à 20%:
- 15% en 2012
- 21% en 2011
21/29
- 17% en 2010
- 19% en 2009
L’adaptation des agréments délivrés dans les Bouches-du-Rhône à l’évolution de
l’adoption internationale obéit à deux facteurs :
•
l’adaptation des projets d’adoption (cf. précédemment information et
préparation des postulants) : en fonction des projets d’adoption présentés, les
agréments pourront correspondre beaucoup mieux à la réalité de la situation
internationale.
•
l’adaptation des professionnels de l’adoption à ce nouvel environnement : les
professionnels de l’adoption sont eux aussi confrontés à cette évolution rapide,
et doivent s’adapter à ce nouveau contexte.
La qualité des rapports établis par ces professionnels, ainsi que les avis formulés sont
liés :
-
à une bonne connaissance du domaine de l’adoption : des formations de base
sur plusieurs journées ont été dispensées aux travailleurs sociaux concernés afin
de leur permettre d’aborder l’adoption au-delà des idées reçues et clichés
pouvant être véhiculés, y compris au sein de ces professions.
Néanmoins, le turn-over de ces personnels nécessite périodiquement la formation de
nouveaux agents.
-
à l’expérience acquise par l’exécution des enquêtes : comme dans toute activité,
la pratique régulière apporte progressivement une expertise. Certains
travailleurs sociaux de par les secteurs dans lesquels ils exercent peuvent être
amenés à effectuer très régulièrement des enquêtes « adoption ». D’autres n’en
effectuent que quelques unes dans l’année.
Les choix organisationnels retenus font que les travailleurs sociaux instruisant ces
dossiers ne sont plus des spécialistes mais de « bons généralistes » dont certains
pratiquent très peu.
-
au maintien des connaissances en relation avec les évolutions que connaît le
domaine de l’adoption: l’actualité des pays, le profil des enfants adoptables, les
nouvelles attentes des pays d’origine, comment faire murir des projets
d’adoption peu en phase avec les réalités, etc.
Le Conseil Général des Bouches-du-Rhône y répond par des actions d’information
régulières des travailleurs sociaux concernés par les questions d’adoption (réunions
d’information, conférences, abonnement à des revues spécialisées, etc.).
22/29
Une conférence annuelle est organisée de manière partenariale entre le Conseil
Général des Bouches-du-Rhône, la Fondation des Apprentis d’Auteuil et EFA13. En
2012 cette conférence sur le thème « L’adoption des enfants grands » avec le Dr
Fanny COHEN-HERLEM, a été déclinée de manière distincte en direction des
professionnels de l’adoption, puis des familles. 90 professionnels de l’adoption (dont
60 travailleurs sociaux du Conseil Général des Bouches-du-Rhône) ont pu ainsi
participer à une conférence consacrée à une question d’actualité.
CONSTAT ACTUEL
Une évolution des agréments délivrés dans les Bouches-du-Rhône est ressentie par les
services de la Protection de l’Enfance. La tranche d’âge initialement demandée par les
adoptants (0 à 3 ans) évoluerait vers une tranche d’âge plus élevée (0 à 5 ans) au terme
de la procédure d’agrément.
Si cette évolution vers une tranche d’âge plus élevée peut être constatée avec
satisfaction, il ne semble pas que les postulants de notre département se préparent à
l’adoption d’enfants à besoins spécifiques : enfants grands, en fratries ou avec des
problèmes de santé.
C’est très souvent après l’obtention de leur agrément, et au contact des OAA qu’ils
prennent conscience des limites de leur projet d’adoption, et que très souvent ils se
retournent vers les services du Conseil Général pour demander une extension
d’agrément… Avec le risque de se la voir refuser, car le projet d’adoption initial est
quelquefois trop éloigné de leur demande.
On constate une évolution importante de ce type de demande sur les dernières années.
DEMANDES D'EVOLUTION D'AGREMENT
Demandes de modification d'agrément reçues après
délivrance
2009
2010
2011
2012
17
20
21
29
Le manque d’information et de préparation des candidats à l’adoption explique encore
cette situation.
Pour des candidats à l’adoption, renoncer à adopter un très jeune enfant est un second
renoncement après celui à l’enfant biologique. Nombre de candidats à l’adoption ne sont
pas prêts à regarder en face les réalités de l’adoption internationale.
Les évolutions du projet d’adoption issues des entretiens d’agrément sont souvent vécues
par certains postulants comme une contrainte que leur impose les services sociaux, et
qu’ils sont « obligés » d’accepter pour avoir leur agrément.
Il semble que dans notre département les actions de formation et d’information des
professionnels de l’adoption concourent à une évolution sur les tranches d’âge des projets
d’adoption.
23/29
Malgré cela, les agréments délivrés ne semblent pas encore totalement en phase avec la
réalité de l’adoption internationale, occasionnant soit des demandes de rectification
d’agrément, soit des désillusions chez les titulaires d’un agrément trop restrictif.
La poursuite de la formation, de l’information et de l’accompagnement des professionnels
sur les évolutions en cours est indispensable afin de poursuivre l’évolution en cours.
3. PEUT-ON IMAGINER UNE PLUS GRANDE SYNERGIE ENTRE
TOUS LES ACTEURS DE L’ADOPTION AU PLAN LOCAL ?
-
UN TISSU ASSOCIATIF ANCIEN ET DIVERSIFIE
- Une trentaine d’Organismes Autorisés pour l’Adoption agréés dans notre
département (dont une majorité non implantées dans les Bouches-du-R).
- Une dizaine d’Associations de Parents adoptifs par Pays d’Origine actives sur les
BdR.
- Des associations familiales dont « Enfance et Familles d’Adoption » mais un tissu
associatif semblant éclaté entre les différentes associations et sans réelles synergies.
Au delà de l’acteur institutionnel de l’adoption qu’est le Conseil Général, un
important tissu associatif existe dans le domaine de l’adoption.
-
Les Organismes Autorisés pour l’Adoption (OAA) :
Ces OAA travaillent en liaison avec les autorités nationales françaises et avec
les pays étrangers pour lesquels ils sont agréés et qui leur confient des enfants
adoptables.
Ces OAA sont saisis par les candidats à l’adoption titulaires d’un agrément
afin de faire accepter leur dossier. Ils apparentent ensuite les enfants
adoptables avec des familles qu’ils ont sélectionnées.
Ces organismes sont confrontés à une abondance de candidature au regard du
nombre d’enfants leur étant confiés pour être placés en vue d’adoption. Par
exemple la seule OAA locale a reçu en 2012 plus d’un millier de candidatures
venant de la France entière pour 35 enfants adoptables!
28 OAA sont agréés dans notre département dont la quasi-totalité a son siège
dans d’autres départements. Des correspondants locaux assurent en général
une liaison avec la structure.
24/29
ORGANISMES AUTORISES POUR
L'ADOPTION
2009
2010 2011 2012
Nombre d'OAA autorisées dans les BdR
implantées dans le département
1
1
1
1
Nombre d'OAA autorisées dans les BdR
implantées hors département
25
27
27
28
Leur nombre augmente régulièrement, devant la demande des adoptants des
OAA demandent régulièrement leur habilitation pour notre département.
Certaines de ces OAA peuvent organiser des préparations ou des
accompagnements à la parentalité adoptive, mais en général elles se
concentrent sur leurs missions en relation avec les pays étrangers, le « vivier »
de postulants leur permettant de retenir les candidats leur semblant les mieux
préparés à l’adoption.
Elles peuvent intervenir en préparation sur les questions de parentalité
adoptives, mais ne s’investissent pas sur les accompagnements post adoption
en dehors de leurs obligations légales.
-
Les Associations de Parents adoptifs par Pays d’Origine (APPO) :
Ces associations spécialisées dans l’adoption dans un pays bien déterminé
travaillent en liaison avec les autorités nationales françaises et avec le pays
étranger concerné.
Elles donnent aux candidats à l’adoption des conseils, et disposent de
correspondants locaux ayant une très bonne connaissance de la situation du
pays concerné.
Certaines d’entre elles peuvent contribuer à des préparations à l’adoption,
mais ne s’investissent pas sur les accompagnements post adoption.
On compte de nombreuses APPO au plan national mais très peu d’implantées
dans les BdR. Les plus importantes associations (Colombie, Russie) ont
néanmoins une présence locale.
-
Les Associations d’Adoptés Adultes (La voix des Adoptés, Racines Coréennes,
etc.) :
Ces associations réunissent des adoptés à partir de l’adolescence, et leur
permettent de partager leurs préoccupations et difficultés en particulier autour
de la question de la recherche des origines.
25/29
Ces associations sont nationales, et n’ont pas de correspondants locaux.
Plusieurs associations locales se préoccupent de leur apporter un concours
afin de leur faciliter une implantation locale.
-
Les associations familiales :
Généralistes dans le domaine de l’adoption : seule « Enfance et Familles
d’Adoption » est présente et active sur le département.
Spécialisées sur un créneau spécifique : « Pétales » pour les troubles de
l’attachement, « SAF » pour les enfants victime du syndrome d’alcoolémie fœtale,
etc.… Mais intervenant elles aussi de l’extérieur du département pour des
interventions ponctuelles (réunion d’information, groupes de paroles de Pétales par
ex).
Ce tissu associatif certes important nationalement, est assez peu implanté sur notre
département.
Les divers acteurs associatifs locaux rencontrés à l’occasion de ce rapport se retrouvent dans
ce constat d’absence de synergie.
Ils apprécient le fait de se retrouver ponctuellement, et conviennent qu’une activité plus liée
entre association peut être gage de meilleurs résultats : postulants mieux informés, familles
mieux accompagnées, etc.
4. LES EXPERIENCES D’AUTRES DEPARTEMENTS FRANÇAIS
A partir d’échanges avec des responsables associatifs de certains de ces départements, il m’a
semblé utile de présenter les modes de fonctionnement adoptés dans certains des
départements dont les résultats en nombre d’enfants adoptés semblent meilleurs que les
notres.
LA LOIRE ATLANTIQUE
Ce département a souhaité fédérer les énergies associatives pour les associer
pleinement à l’action de ses services.
L’Espace Départemental Adoption (EDA) de Nantes a été créé fin 2009 par le CG44
dans le but de réunir toutes les associations «œuvrant» en Loire Atlantique dans le
domaine de l’adoption.
26/29
L'espace départemental adoption, c'est :
 Un lieu de collaboration avec les associations de parents d'adoption et
d'enfants adoptés,
 Un réseau d'acteurs impliqués dans l'adoption,
 La construction d'une réflexion autour de la parentalité et de la filiation
adoptive,
 Des soirées-débats, des ateliers thématiques,
 Un lieu de ressources documentaires
L’accompagnement des adoptants se trouve enrichi grâce à la présence des
associations qui proposent aux candidats à l'adoption ou aux parents adoptants, des
actions qui relèvent de leur initiative.
Ces associations partenaires ont signé une convention avec le Conseil Général pour
y dérouler leurs actions au sein de l'Espace Départemental Adoption.
L'Espace Départemental Adoption se définit comme un lieu ouvert sur le partenariat,
riche d'échanges et de diversité d'expression. L'idée de cette offre conjuguée ? Mieux
appréhender les enjeux inhérents au processus d'adoption pour construire un projet
d'adoption réaliste et responsable tout en bénéficiant de l'assistance de professionnels.
Parallèlement à l’EDA, un regroupement associatif s’est structuré afin d’apporter une
réponse plus large aux besoins des adoptants : L’A.G.S.A. 44 (Association des
Groupes de Soutien à l’Adoption 44)
Il s’agit d’une plate-forme de travail en commun, entre familles adoptives et OAA
(Organismes autorisés pour l'Adoption) partenaires.
• Les associations constituant actuellement ce regroupement sont :
-
Deux associations de parents :
► EFA 44 - Enfance et Familles d'Adoption
► ASF 44 - Adoption Sans Frontières
-
Cinq OAA (Organismes Autorisés pour l'Adoption) :
► MDM - Médecins du Monde
► AEM - les Amis des Enfants du Monde
► ERM - les Enfants de Reine de Miséricorde (OAA)
► ATP - Œuvre d'Adoption des Tout-Petits - Comité de Lille (OAA)
► EAT - Les Enfants Avant Tout
27/29
LE NORD
La Maison de l'adoption a été crée en 2005. C’est un lieu d’accueil, d’information et
de documentation autour de l’adoption. Elle a pour vocation première
l'accompagnement des familles adoptives face aux difficultés qu'elles peuvent
rencontrer.
Elle propose des entretiens aux parents adoptifs et aux enfants adoptés dans le soutien
et l’accompagnement du lien d’adoption, ainsi qu’aux futurs parents dans la
préparation à la rencontre et à l’accueil de leur enfant. Ces entretiens, sur rendezvous, sont assurés par des intervenants associatifs et professionnels.
Elle s’adresse au public avant la démarche d’agrément ou en cours de procédure, aux
postulants à l’adoption, aux membres d’associations et aux professionnels intervenant
dans l’adoption, en recherche d’information et de documentation.
La Maison de l'adoption est un lieu de réflexion sur la parentalité et la filiation
adoptive. Des groupes de parole ont été mis en place pour les personnes agréées et les
parents adoptifs.
La Maison de l’Adoption du Nord fonctionne sur la base d’un partenariat entre le
Département du Nord et un collectif d’associations :
- Enfance et Familles d’Adoption,
- Jeune enfance Nord,
- Les enfants de Reine de Miséricorde,
- Association départementale de familles d’accueil et d’assistantes
maternelles,
- Union Départementale des Associations Familiales,
- Pétales France,
- La voix des adoptés.
Une convention triennale est signée entre ce collectif d’associations et le département
qui lui octroie des moyens matériels (lieu d’accueil, secrétariat à temps partiel) et
financiers (subvention).
LE FINISTERE
Animé par le Conseil général du Finistère, le réseau départemental de l’adoption regroupe
des associations et des professionnels de l’adoption ou de l’aide à la parentalité. Ce réseau
propose de nouvelles modalités d’aide, de conseil et de soutien dans les domaines socioéducatif, médical et psychologique.
La richesse du réseau naît de la diversité des intervenants, de leur expérience et la
transversalité des approches. Il s’adresse à toutes les personnes concernées par l’adoption :
•
•
Parents adoptifs
Postulants à l’adoption
28/29
•
Personnes adoptées.
Le réseau adoption accompagne sur les procédures d’adoption nationales ou internationales,
les difficultés, les situations délicates en lien avec la parentalité adoptive. Les entretiens sont
anonymes.
Le réseau est à disposition pour :
•
•
•
•
Écouter, rassurer et répondre aux questions.
La mise en contact avec d’autres parents adoptifs.
Rencontrer des professionnels en entretiens individuels ou familiaux.
Trouver un soutien psychologique.
Pour faciliter les démarches, le réseau départemental adoption propose :
• Des temps d’échange avec les associations.
• Des groupes de parole thématiques sur l’adoption et la parentalité adoptive.
• Un centre de documentation sur l’adoption (livres, accès internet…).
Les partenaires du réseau adoption du Finistère:
- Conseil général du Finistère,
- Enfants en recherche de famille,
- Le Centre du couple et de la famille,
- Enfance et famille d’adoption du Finistère,
- Parentel - Service écoute parents,
- La Maison brestoise du couple et de la famille,
- Organismes autorisés pour l’adoption,
- Association de soutien aux parents adoptifs du Finistère,
- Consultations d’orientation et de conseils en adoption,
- Les Bolomigs,
- Maison des adolescents.
Une plus ou moins grande synergie des initiatives publiques et associatives dans le domaine
de l’adoption se réalise dans certains départements.
Les départements concernés font partie de ceux qui accueillent proportionnellement plus
d’enfants que les Bouches-du-Rhône.
Expliquer ces résultats par la seule synergie des acteurs est certainement exagéré, des
contextes locaux historiques et culturels y contribuent également.
Mais cette synergie est certainement un facteur d’une meilleure et plus rapide adaptation des
acteurs locaux aux réalités.
29/29