La dernière séance
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Samedi 3 novembre - n° 8 La dernière séance Ce soir, s’achève déjà la 34e édition du Cinemed. A 18h30, se déroulera la cérémonie de palmarès où seront révélés les lauréats de cette année. Pour poursuivre la soirée, la nouvelle comédie sentimentale du cinéaste italien Paolo Virzi, Tutti i santi giorni, sera projetée. Une soirée pour se quitter dans la joie et mieux se retrouver l’an prochain. A nouveau, le Cinemed a été le phare du cinéma méditerranéen. Pendant neuf jours, 217 films ont été projetés, de grands noms du cinéma méditerra- néen sont venus parler de leur travail : Costa-Gavras, Renzo Rossellini, Jalil Lespert, Nabil Ayouch... Le public a manifesté son engouement pour les compétitions et les rétrospectives, les jurés ont regardé les films avec attention. Aujourd’hui, à 18h30, se tiendra la cérémonie de palmarès six prix seront décernés aux longs métrages ; six prix également pour les courts métrages ; sans oublier le prix Ulysse du documentaire. L’Antigone d’or, grand prix pour les longs métrages qui a vocation à aider à la distribution française du film, avait été décerné à Man ■ Tutti i santi giorni de Paolo Virzi. Aujourd’hui, à Pasteur, à 18h30, cérémonie de palmarès (entrée libre). A 20h30, à l’Opéra Berlioz, Tutti i santi giorni de Paolo Virzi. Jean-François Bourgeot : « La force du cinéma méditerranéen reste constante » Flash Festival : Que retenez-vous de cette édition qui se termine aujourd’hui ? Jean-François Bourgeot : Ce qui est toujours intéressant, c’est de vérifier que ce qu’on a construit sur le papier marche lors du festival. Il ne suffit pas de programmer de bons films. Une alchimie doit se faire. Je suis très heureux des rétrospectives Roberto Rossellini et Costa-Gavras. Beaucoup de gens ont aussi découvert Jalil Lespert. Il a une forte densité. Sinon, je pense que la programmation a été comprise et suivie partout. Je suis satisfait qu’il y ait beaucoup de monde à la sélection officielle, que ça soit le public, les jurés ou les autres professionnels. Il y a eu beaucoup de têtes d’affiches. Et puis, de plus en plus, les distributeurs font confiance au Cinemed. Finalement, je pense qu’on a pu montrer les différents visages de la Méditerranée. F.F. : Des souvenirs plus personnels ? J.-F. B. : J’avais rencontré Renzo Rossellini à la Villa Médicis à Rome en juin pour préparer sa venue et la rétrospective. Avec Costa-Gavras et Gad Elmaleh qui sont très agréables, ce fut aussi de beaux moments. Jalil Lespert a donné beaucoup de temps au Cinemed. Pascal Elbé, qui est sur beaucoup de projets en même temps, et Youssef Cherif Rizkallah, très important dans le milieu du cinéma, ont aussi passé du temps à Montpellier. Je pense aussi à la projection de Tom le cancre de Manuel Pradal en avant-première mondiale. F.F. : Quel regard portez-vous sur l’industrie du cinéma en Tunisie, en Libye, en Égypte, en Syrie ? J.-F. B. : Dans certains pays arabo-musulmans, le fait religieux rend la création artistique difficile. Ce n’est pas le cas au Maroc par exemple. Mais dans beaucoup de pays, il est difficile d’être libre. Si ça ne s’arrange pas, ça va être com- pliqué. Il faut jouer avec trois censures : politique, religieux, économique. De plus, la Libye et la Syrie sont des pays qui s’effondrent. Donc forcément, l’industrie cinématographique aussi. Cependant, j’ai l’impression que la force du cinéma méditerranéen reste constante. Cela change selon les années. Par exemple, on assiste maintenant à des coproductions serbes et croates. Ce sont des mouvements de l’Histoire. F.F. : Des pistes pour la 35e édition l’année prochaine ? J.-F. B. : Cette année, nous avons proposé un hommage à Théo Angelopoulos. Maintenant, j’aimerais que l’on voie les jeunes. Nous allons faire un vrai travail sur le cinéma grec d’aujourd’hui. En ce moment, les grecs doutent de beaucoup de choses, y compris de leur appartenance européenne. Nous pensons aussi à un hommage à la comédienne et réalisatrice italienne Laura Morante. ■ Amr Waked, la star égyptienne et Jean-François Bourgeot, directeur du Cinemed. Le Coup de Sirocco Aujourd’hui, à 16h, à l’Opéra Berlioz sera donnée la possibilité aux festivaliers de découvrir ou de revoir Le Coup de Sirocco. Alexandre Arcady ne peut malheureusement pas être présent. Tourné en 1979, il s’agit de son premier long métrage, largement autobiographique, interprété par Roger Hanin, Marthe Villalonga et pour la première fois à l’écran un certain Patrick Bruel. Il a été le premier film qui s’adressait aux Pieds-noirs et connut un succès inattendu. ■ Le jury jeune CMCAS Depuis plus de dix ans, le jury jeune CMCAS Languedoc (comité d’entreprise d’EDF-GDF) participe au festival en récompensant un réalisateur de la compétition longs métrages (2000 €). Par cette opération, le CMCAS a à cœur d’initier au cinéma les jeunes. Dix adolescents de familles des électriciensgaziers de LanguedocRoussillon encadrés par deux adultes ont découvert en salle les douze films de la compétition. Ils feront connaître leur choix ce soir au palmarès. ■ Le jury jeune public de la Ville de Montpellier La compétition courts métrages a également son jury jeune composé de six lycéens, un garçon et cinq filles. Ces six lycéens de Montpellier ont été immergés durant une semaine dans le festival. Dans cette découverte et cette initiation du cinéma, ils étaient encadrés par l’association Convergences 34-service ALISÉ en collaboration avec les formateurs des CÉMÉA. Ils ont vu deux fois les quatre programmes de courts métrages de la compétition. Ils monteront sur scène pour annoncer le résultat de leur réflexion. ■ Photo © E. Catarina. Le directeur du Cinemed dresse un bilan à chaud de la 34e édition et dessine quelques grandes lignes pour l’édition 2013. La table ronde du jour Aujourd’hui, à 16h30, à Joffre 1, se déroulera la table ronde consacrée à l’œuvre de Roberto Rossellini en présence de son fils Renzo Rossellini qui a été assistant metteur en scène et producteur de films de son père. Pour ce dernier jour de festival, les spectateurs peuvent voir encore en salles Paisa (11h, Opéra Berlioz), Les Onze Fioretti de François d’Assise (14h, Centre Rabelais) et Les Évadés de la nuit (18h, Centre Rabelais). ■ Photo © E. Catarina. Without A Cellphone de Sameh Zoabi. Le film est sorti cet été sous le titre de Téléphone arabe. Après la remise des prix, place au dernier film de ce festival avec la première française de Tutti i santi giorni de Paolo Virzi. Le cinéaste met tendrement en scène un jeune couple amoureux dans le Rome d’aujourd’hui. La preuve que les contraires peuvent s’attirer avec Guido et Antonia. Lui est poli, gentil, très cultivé et travaille comme réceptionniste la nuit dans un grand hôtel. Elle est hyperactive, susceptible et fière de son ignorance. Chanteuse, elle gagne sa vie au comptoir d’une compagnie aérienne. Chaque jour que Dieu fait, ils se retrouvent au petit matin et font l’amour. Ils vivent dans la banlieue pittoresque de Rome où les voisins sont comme des membres de la famille. Le jour où Guido et Antonia décident d’avoir un enfant, leur vie harmonieuse se complique. Paolo Virzi explique ses intentions en tant que réalisateur : « Le film raconte l’histoire de Guido et d’Antonia qui espèrent devenir parents, et comment les obstacles mettent à l’épreuve leur amour. C’est, je crois encore, une comédie romantique qui penche tantôt vers l’ironie, tantôt vers la tendresse, avec des comédiens qui ressemblent à M. Tout-lemonde. C’est une histoire inspirée par quelque chose d’authentique et de désolant, mais nous avons essayé de le raconter avec la grâce et la simplicité d’un conte de fées moderne ». le point du jour Le nouveau film de Cristian Mungiu en avant-première Aujourd’hui, à 17h45, au Diagonal, Au-delà des collines du génial cinéaste roumain sera projeté en avant-première. Le film présenté en compétition au dernier festival de Cannes avait remporté deux prix au palmarès : le Prix du scénario et le double Prix d’interprétation féminine pour les deux comédiennes débutantes. Pour rappel, Cristian Mungiu avait reçu la Palme d’or en 2007 pour 4 mois, 3 semaines et 2 jours, programmé cette année au festival dans le cadre des 60 ans de Positif. Et c’est justement Au-delà des collines qui fait la couverture de la revue Positif ce mois-ci. Le film raconte comment Alina revient d’Allemagne pour emmener Voichita, mais celle-ci a rencontré Dieu, et en amour, il est bien difficile d’avoir Dieu comme rival. Le film est distribué en salles le 21 novembre 2012 par Le Pacte. ■ ■ Au-delà des collines. La nouvelle saison du ciné-club Jean-Vigo Le 34e Cinemed est à peine terminé que la nouvelle saison du ciné-club Jean-Vigo débute dès ce jeudi 8 novembre. Cette année, l’objectif du programme est de proposer une réflexion sur « le retour de la nature ». Dans les films récents de Jerzy Skolimoski (Essential Killing), de Nuri Bilge Ceylan (Il était une fois en Anatolie) et surtout de Terrence Malik (The Tree of Life), le cadre naturel où vient s’inscrire l’action, devient l’essence même de celle-ci. La démonstration débutera avec le chefd’œuvre de Terrence Malik, Les Moissons du ciel. Le 13 décembre sera une séance exceptionnelle puisque Jean-Paul Rappeneau viendra parler de son film Le Hussard sur le toit. D’autres grands moments de cinéma sont prévus avec L’Aurore de Murnau (jeudi 20 décembre), 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick (jeudi 7 février), L’Aventure de Mme Nuir de Joseph L. Mankiewicz (jeudi 14 mars), La Ligne générale de Sergueï Eisenstein (jeudi 4 avril), African Queen de John Huston (mardi 9 avril). La saison se terminera en beauté le jeudi 18 avril avec Brigadoon de Vincente Minelli. Quatre rendez-vous avec des œuvres du répertoire méditerranéen sont également programmés. Premier rendezvous avec Luchino Visconti et La Terre tremble, le jeudi 6 décembre. Les cinéphiles pourront découvrir sur grand écran trois autres trésors du cinéma italien : Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni (jeudi 17 janvier), Nous nous sommes tant aimés d’Ettore Scola (jeudi 21 février) et Riz amer de Giuseppe de Santis avec la superbe Silvana Mangano (jeudi 28 mars). ■ « Transe de la fête et folie musicale » dans les collines du Rif marocain Pour sa 13e édition, le Mois du film documentaire s’invite au Cinemed. Au programme : Jajouka, quelque chose de bon vient vers toi d’Éric et Marc Hurtado, en présence de l’équipe. Le mois du film documentaire, ce sont 1650 films programmés dans toute la France, dont 129 dans la région Languedoc-Roussillon. Dans ce cadre, le Cinemed propose Jajouka, quelque chose de bon vient vers toi d’Éric et Marc Hurtado (2011). « Comme l'épine sur la soie... », déclame le chant des femmes de Jajouka, un petit village dans les collines du Rif marocain. Depuis plus de 2000 ans s'y perpétuent des rites magiques de fertilité, les rites de Pan, proches des lupercales romaines, ainsi qu'une musique unique jouée par une confrérie de musiciens, les Maîtres Musiciens de Jajouka. Éric et Marc Hurtado sont partis filmer ces adorateurs de Pan, ces musiciens qui mettent leur art au service des guérisons miraculeuses qui ont lieu au tombeau du saint du village, Sidi Ahmed Cheik. Un film polarisé par l'attraction entre Bou-Jeloud (le Père des Peaux, Pan) et Aïsha (femme démone, déesse de la nuit et des sources). Un film d'une Aujourd’hui, à 16h, à Einstein. En présence des réalisateurs Éric et Marc Hurtado et du producteur (Atopic Production). Le film sera accompagné par François Lagarde, réalisateur, photographe et éditeur à Hors Œil Éditions. Lecture d’extraits de Brion Gysin. Plus d’infos sur www.moisdudoc.com ■ Jajouka, quelque chose de bon vient vers toi. ■ La Terre tremble de Luchino Visconti. poésie violente, en équilibre entre documentaire et fiction. « L'action s'enracine dans la transe de la fête et sa folie musicale, expliquent les réalisateurs, pour se refléter dans une larme d'enfant, une flamme, un chant éternel de femmes adressé aux hommes et au ciel. » Les frères Éric et Marc Hurtado ont tourné le film en super 16. Nés à Rabat au Maroc, ils fondent en 1977 le groupe Étant donnés. Ils travaillent dans les domaines du cinéma expérimental, de la performance et de la musique concrète et expérimentale. Ils collaborent avec des artistes majeurs de l’avantgarde musicale internationale (Alan Vega, Genesis P. Orridge, Michael Gira, Lydia Lunch…). Jusqu’à la fin du mois de novembre et pour la cinquième année consécutive, la coordination régionale du Mois du film documentaire est réalisée par Languedoc-Roussillon Cinéma et Languedoc-Roussillon livre et lecture. « Comme en 2011, expliquent Karim Ghiyati et Cécile Jodlowski-Perra, les directeurs respectifs des deux structures, nous proposerons une programmation qui nous ressemble et nous rassemble autour du livre et du film, des mots et des images, des réalisateurs et des écrivains. » Samedi 3 novembre berlioz 11 h 00 Paisa de Roberto Rossellini (Italie, 1946), 2 h 04 VOSTF 14 h 00 Tout sur ma mère 14 h 00 Filmer en région - 6 courts métrages Si tu veux revoir ta mère de Xavier Douin (France, 2011), 9 mn VOFR Qui veut tuer des millions ? de Groupe Massasit Matti (Syrie, 2011), 5 mn VOSD Les Ruines And the Winner Is… de Charles Choueiry (Liban, 2011), 5 mn VOSD Du poil de la bête de Sivan Kidron (Israël, 2011), 6 mn VOSD de Baptiste Rouveure (France, 2012), 9 mn VOSD Baleine bleue de Pedro Almodóvar (Espagne, 1999), 1 h 40 VOSTF de Sylvain Drécourt (France, 2012), 19 mn VOFR Qui tient le plus longtemps 16 h 00 Le Coup de Sirocco de Eddie Pons, Paul Coudsi (France, 2012), 1 mn VOSD La Douce de Alexandre Arcady (France, 1978), 1 h 40 VOFR 20 h 30 Soirée de clôture Tutti i santi giorni de Paolo Virzì (Italie, 2012), 1 h 42 VOSTF pasteur 10 h 00 Harkis de Alain Tasma (France, 2006), 1 h 37 VOFR 12 h 00 Section spéciale de Costa-Gavras (France, 1974), 2 h VOFR 18 h 30 Palmarès 2012 de Cinemed einstein 12 h 00 Soldier/Citizen de Silvina Landsmann (Israël, 2012), 1 h 10 VOSTF Flamenco ! Leur jeunesse de David Roux (France, 2012), 13 mn VOSTF Sweet Mosquito de Audrey Najar, Frédéric Perrot (France, 2012), 15 mn VOFR 16 h 00 Jajouka, quelque chose de bon vient vers toi de Éric Hurtado, Marc Hurtado (France, 2011), 1 h VOFR 18 h 00 Animation - Perles de la Méditerranée (8 films) Le Phare de Velislava Gospodinova (Bulgarie, 2009), 5 mn VOSD Lunettes de Nadia Raïs (Tunisie, 2012), 11 mn VOSD Glong ! de Romain Blanc-Tailleur, Damien Pelletier (France, 2008), 7 mn VOSD The Hoffnung maestro de John Halas (Hongrie, 1964), 7 mn VOSD de Gregorio Muro (Espagne, 2011), 12 mn VOSTF de Anne Larricq (France, 2011), 8 mn VOSD rabelais 10 h 00 Z de Costa-Gavras (France/Algérie, 1969), 2 h 05 VOFR 12 h 15 24 mesures de Jalil Lespert (France, 2007), 1 h 22 VOFR 14 h 00 Les Onze Fioretti de François d'Assise de Roberto Rossellini (Italie, 1951), 1 h 15 VOSTF 16 h 00 Mad City de Costa-Gavras (États-Unis, 1997), 1 h 43 VOSTF 18 h 00 Les Évadés de la nuit de Roberto Rossellini (Italie, 1960), 2 h 10 VOSTF musée fabre 11 h 00 Les Disparus, histoire d'un silence d'État de Claire Feinstein (France, 2012), 52 mn VOFR 14 h 00 France-Algérie Carte blanche à l'Ina (5 films) Sur les routes de Kabylie de Inconnu (France, 1947), 21 mn VOFR Kabylie - Voyage sans passeport de Solange Peter (France, 1959), 10 mn VOFR C'étaient les harkis de Jean-Claude Bringuier (France, 1963), 15 mn VOFR Témoignages de Français restés en Algérie de Alain Dhénaut (France, 1967), 17 mn VOFR Un village algérien cinq ans après de Inconnu (France, 1967), 14 mn VOFR 16 h 00 Filmer en région Piet Moget, un matin de Henri-François Imbert (France, 2012), 25 mn VOFR Chroniques de Guy Delisle de Phillip Rashleigh (France, 2012), 32 mn VOSTF diagonal 17 h 45 Au-delà des collines de Cristian Mungiu (Roumanie/France/Belgique, 2012), 2 h 30 VOSTF corum joffre 16 h 30 1 Table ronde Rossellini VOFR = version originale en français ; VF = version doublée en français ; VOSTF = version originale sous-titrée français ; VOSTA = version originale sous-titrée anglais (traduction simultanée) ; VOSST = version originale sans sous-titres (traduction simultanée) ; VOSD = version originale sans dialogues Flash Festival - Quotidien d’information édité par le Festival International du Cinéma Méditerranéen de Montpellier. Tél. 04 99 13 73 73 - Distribué exclusivement sur les lieux du festival. Direction : Jean-François Bourgeot - Rédaction : Géraldine Laporte et Sébastien Nègre, assistés de Nina Alexandraki - Fabrication : Imprimerie du Midi, 34438 Saint-Jean-de-Védas cedex