L`auteur - Syllepse
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L`auteur - Syllepse
James Baldwin Le jour où j’étais perdu… La vie de Malcolm X : un scénario - La vie de Malcolm X par un grand écrivain noir américain - « Ce n’est pas tout ce que vous avez pu me faire qui vous menace. C’est tout ce que vous avez fait à vous-même qui vous menace », James Baldwin. Après l’avoir relégué à la périphérie de l’histoire noire moderne pendant des années, les historiens commencent désormais à le considérer comme une figure centrale. Il est devenu une partie intégrante de l’échafaudage qui soutient l’identité afro-américaine contemporaine. L’œuvre de James Baldwin, tant littéraire que politique, est désormais largement reconnue, lue et discutée en France. Si son essai La prochaine fois le feu constitue sa contribution la plus connue aux discussions sur le mouvement noir américain, son œuvre littéraire est elle aussi fondamentalement politique. Il en va ainsi de Le jour où j’étais perdu…, un scénario rédigé d’après l’Autobiographie de Malcolm X, corédigée avec Alex Haley. Peu après la publication de l’Autobio graphie, James Baldwin, à la demande d’un producteur hollywoodien, s’attelle à la rédaction de ce texte en vue de la réalisation d’un film sur la vie de Malcolm X. Jugé trop politique, pas assez « hollywoodien », son scénario sera écarté jusqu’à sa reprise par Parution : septembre 2013 Prix : 15 € Pages : 280 Format : 150 x 210 ISBN : 978-2-84950-396-6 Code Sodis : S527199 Collection : Radical America Rayon : Biographie Points forts et mots clés : Malcolm X, États-Unis, James Baldwin Éditions Syllepse, 69 rue des Rigoles 75020 Paris [email protected] www.syllepse.net 9 782849 503966 Spike Lee qui le modifiera considérablement pour réaliser son film en 1992. Ce texte, finalement publié en 1971 (il paraît à Paris chez Stock en 1973), plus qu’une œuvre littéraire est la rencontre entre deux figures, différentes sur bien des plans, qui ont profondément marqué la culture et la politique noire américaine. Puissante évocation de la trajectoire humaine et politique de Malcolm X par un des grands écrivains noirs américains, ce livre est une formidable introduction à la vie torturée, contradictoire et tragique d’une des principales figures de la lutte contre l’Amérique blanche et pour l’autodétermination des Afro-Américains. Avant la prochaine publication de l’imposante biographie de Malcolm X par l’historien afro-américain Manning Marable (à paraître chez Syllepse dans la collection « Radical America » ), le livre de James Baldwin apporte un éclairage particulier à la compréhension de la vie et de la pensée d’un militant dont la célébrité étouffe trop souvent la compréhension et la connaissance. Comme le résume Manning Marable, « Pour nombre de Blancs, cependant, son message se réduit à son passage du séparatisme noir à ce qui peut être décrit comme un universalisme multiculturel. » Les deux versions populaires de la vie de Malcolm X – l’Autobiographie et le film de Spike Lee – ont une structure similaire : toutes deux segmentent sa vie en étapes, dessinant une progression linéaire qui mène le séparatiste noir condamnant les « diables blancs » au dernier Malcolm qui prêche, après son retour de La Mecque, un message de tolérance. La vie de Malcolm X que nous livre James Baldwin n’est pas du tout celle de cette trajectoire linéaire. Au contraire, il nous livre et nous dévoile les déchirements, les tensions, les contradictions de la vie de Malcolm X ainsi que les facettes diverses qui coexistent chez lui. Les « flashbacks » de la narration de Baldwin traduisent l’enchevêtrement des influ ences et des positions, parfois contradictoires, de Malcolm X. C’est un Malcolm travaillé par ses haines, ses amours et ses espoirs, un Malcolm de chair que dépeint Baldwin. L’auteur James Baldwin (1924-1987), connu pour son œuvre de romancier et de dramaturge, presque intégralement traduite en français, est également un auteur profondément politique. Écartelé entre les partisans de Luther King et du mouvement des droits civiques d’un côté et les partisans du nationalisme et du séparatisme racial, Baldwin n’aura de cesse de tenter d’établir des ponts entre ces deux courants de la lutte des Noirs américains. Dans ses essais, de Chronique d’un pays natal à La prochaine fois le feu, en passant par Le racisme en question, Baldwin tente de faire émerger une voix singulière sur la question de l’oppression raciale et des stratégies de lutte. C’est son admiration pour Malcolm X, ainsi que sa défiance vis-à-vis de la Nation of Islam qui le pousseront à livrer sa propre version de Malcolm, après l’assassinat de ce dernier, suivi quelques années plus tard par celui de Martin Luther King.