RESOLUTION 5: CUBA. Soumise par le club

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RESOLUTION 5: CUBA. Soumise par le club
RESOLUTION 5: CUBA. Soumise par le club PEN des écrivains cubains en exil, secondée par le Centre
PEN San Miguel Allende et PEN Mexico
L’Assemblée des Délégués de PEN International se réunissant lors de son 81ème Congrès mondial à
Québec, Canada du 13 au 16 octobre 2015
ALARMES par le gouvernement cubain qui, malgré le fait qu’il établisse de nouvelles relations
diplomatiques dans le domaine international, augmente la répression politique dans le pays contre les
écrivains indépendants, les journalistes et les libraires, ainsi que les opposants pacifistes demandant le
respect des droits de l’homme et l’existence de la société civile, comme c’est le cas pour les Damas de
Blanco [Femmes en blanc], des femmes cubaines qui ont reçu le prix international Sakharov pour leur
lutte en faveur de ces droits.
INDIGNES car la répression politique à l’encontre de ses opposants pacifistes est souvent effectuée par
des passages à tabac brutaux, des descentes dans leur domicile et des arrestations pendant plusieurs
heures, voire plusieurs jours, des mises au secret dans les locaux de la police, où ils sont quelquefois
maltraités ou menacés voire même laissés dans des endroits déserts très loin de chez eux. Selon le
rapport par la Commission cubaine des droits de l’homme et de la réconciliation nationale, 3495
arrestations arbitraires ont été réalisées par la police politique à l’encontre de dissidents de janvier à
juillet 2015 à Cuba.
CONCERNES car le gouvernement de Cuba, a laissé quelques opposants civils quitter le pays et y revenir,
ce qui n’est pas un droit pour tous, mais uniquement pour ceux dans le gouvernement en a décidé ainsi.
Il existe d’autres cas d’écrivains et journalistes indépendants qui ne sont pas autorisés à quitter le pays,
notamment :
Jorge Olivera Castillo, poète et journaliste, qui après avoir subi une peine de 20 mois de prison, a été
libéré pour raison de santé en 2004, avec d’autres dissidents ;
Angel Santiestban [sic] Prats, journaliste indépendant et auteur qui, après avoir passé plus de deux ans
en prison sur sa condamnation de cinq ans, a été libéré sous condition en juillet 2015, grâce au soutien
international qu’il a reçu.
Aucun écrivain ne s’est vu accorder une liberté totale, mais une mesure connue sous le nom de “licence
extra pénale” leur a été appliquée, limitant leur liberté de mouvement et leur sécurité personnelle.
DECUS car le gouvernement de Cuba garde en vigueur la Loi 88 de 1999 qui établit des peines pouvant
aller jusqu’à plus de 20 ans de prison pour les dissidents quand ils demandent publiquement le droit à la
liberté d’expression.
Sur la base de tout ce qui précède, PEN International EXHORTE le gouvernement de Cuba :
(*) à s’abstenir d’attaquer et d’arrêter des journalistes indépendants, des écrivains et des blogueurs
lorsqu’ils demandent le droit à la liberté d’expression et l’établissement d’une société civile.
(*) À se conformer aux dispositions de l’Article 22 de la Convention américaine sur les droits de
l’homme, ainsi que l’Article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’Article 12 du
pacte international sur les droits politiques et civils sur le droit à la liberté de mouvement, et à
permettre aux écrivains cubains, comme Jorge Olivera Castillo et Angel Saniesteban, d’utiliser ledit droit,
s’ils le souhaitent, qui leur octroie le statut de liberté sans condition.
(*) À abroger la loi 88 de 1999 afin que les journalistes et écrivains indépendants puissent utiliser les
moyens de communication sociale comme Facebook et Twitter, et les médias technologiques potentiels.
(*) Enfin, nous exhortons le gouvernement cubain à se conformer aux dispositions de l’Article 19 de la
Déclaration universelle des droits de l’homme sur la liberté d’expression, ainsi que les dispositions de
l’Article 19 du Pacte international sur les droits politiques et civils, que Cuba a signé en 2008, et l’Article
13 de la Convention américaine sur les droits de l’homme.