Compte-rendu du Jeudi des Lecteurs du 8 janvier 2015

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Compte-rendu du Jeudi des Lecteurs du 8 janvier 2015
COMPTE RENDU DU JEUDI DES LECTEURS DU JEUDI 8 JANVIER 2015
En raison des dramatiques événements de l'actualité, de l'attaque inadmissible à la liberté
d'expression que les journalistes de Charlie Hebdo ont payé de leur vie, le Jeudi des Lecteurs a
modifié son ordre du jour.
La séance a été consacrée:
1. aux écrivains dont la vie est menacée pour leurs écrits:
- Rappel de "l'affaire des versets sataniques" de Salman RUSHDIE (en pièce jointe)
- Roberto SAVIANO en Italie, qui vit sous protection policière depuis le 13 octobre 2006
pour son livre "Gomorra".
Roberto Saviano s'est rendu célèbre pour avoir décrit précisément les milieux mafieux dans ses
écrits et articles, en particulier dans son œuvre Gomorra, dans laquelle il décrit celui de la Camorra.
En raison de l'immense succès dans son pays et à l'étranger de son œuvre Gomorra, il vit
maintenant sous protection policière permanente. Par sa position, il est considéré comme un héros
national par nombre de ses contemporains, notamment son compatriote Umberto ECO. Il reçoit en
2011 le prix PEN/Pinter International Writer of Courage Award.
-------------En 2006, à la suite du succès de son récit documentaire Gomorra (publié en Italie en mars 2007 et
en France en octobre 2007) très accusateur à l'égard des activités de la Camorra, il est victime de
menaces de mort , confirmées par des déclarations de camorristes collaborant avec la justice, et des
informations révélant le projet d'un clan de l'assassiner. Roberto Saviano vit sous protection
policière depuis le 13 octobre 2006.
Le 2 janvier 2008, à la fin du journal de 20 heures de la Rai Uno, le présentateur annonce que le
récit Gomorra de Roberto Saviano a reçu le prix du meilleur livre de l'année des téléspectateurs du
journal télévisé, battant ainsi d'autres best-sellers.
En 2009, Gomorra, traduit dans 42 pays, a été vendu à plus de quatre millions d'exemplaires à
travers le monde.
Le 16 avril 2010, le Président du Conseil Silvio Berlusconi a accusé l'auteur de Gomorra de faire la
promotion des gangs mafieux et de donner une mauvaise image de l'Italie.
Le 9 octobre 2012 àStrasbourg, Roberto Saviano s’est vu décerner le prix « Giovanni Falcone pour
la Justice », remis pour la première fois par des associations en marge du Forum mondial de la
Démocratie organisé par le Conseil de l'Europe.
Le journaliste-écrivain Roberto Saviano, originaire de Naples, a raconté lundi sa vie quotidienne
sous la menace de la mafia locale, la Camorra. Visiblement usé de vivre constamment sous
protection policière, il a estimé que sa seule chance de vivre normalement serait probablement de
résider à l'étranger.
"J'imagine que ma vie ne pourrait être libre qu'à l'étranger, dans un pays qui pourrait me donner une
autre identité, ce qui me permettrait de recommencer à zéro une nouvelle vie", a-t-il dit devant le
tribunal de Naples (sud), où il est arrivé accompagné par des policiers.
- Kamel DAOUD: auteur de "Meursault contre-enquête" finaliste du Prix Goncourt 2014.
Le journaliste et écrivain Kamel Daoud est victime d'une fatwa lancée le 16 décembre par l'imam
intégriste Hamadache appelant à son meurtre. Selon l'imam, quand Daoud critique le rapport des
musulmans à leur religion, il mène une guerre contre Allah.
Quelles menaces ? L'activiste Abdelfatah Hamadache Ziraou
i, qui dirige le Front de l'Eveil islamique salafiste, un mouvement qui n'est pas officiellement
reconnu en Algérie, a appelé, lui aussi via Facebook, les autorités algériennes à condamner Kamel
Daoud à la peine capitale et à l'exécuter en public. Son crime ? Avoir, sur France 2, critiqué le
rapport des musulmans avec leur religion.
Reçu sur le plateau d'"On n'est pas couché" en décembre 2014, l'auteur a entre autre déclaré face à
Laurent Ruquier : "On ne peut pas à la fois critiquer le monde parce qu’il nous rejette alors que
nous-mêmes nous rejetons le monde. Ce sont des questions récurrentes dans ma vie quotidienne."
- d'autres écrivains dans le monde soutenus par l'association PEN international:
Le 15 novembre 2014, l’association mondiale des écrivains, PEN International, marquera le 33ème
anniversaire du Jour de l’écrivain emprisonné, journée internationale qui commémore les
écrivains persécutés pour le simple fait d’exercer leur droit à la liberté d’expression.
Chaque année, les centres PEN et ses membres du monde entier célèbrent le jour de l’écrivain
emprisonné pour sensibiliser à l’emprisonnement injuste et aux autres formes d’attaques envers les
écrivains dans le monde, pour ne pas oublier ceux qui ont été tués, et rester solidaires de ceux qui
sont encore en prison ou sont menacés.
« Le 15 novembre est une journée d’action et de reconnaissance » a déclaré Marian Botsford
Fraser, directrice du Comité des écrivains en prison de PEN International. « C’est la façon
pour PEN de dire aux 900 écrivains emprisonnés, persécutés, assassinés ou disparus : vous n’êtes
pas condamnés au silence. Vous n’êtes pas oubliés. Nous sommes avec vous et nous battons pour
vous. »
Tous les ans, afin de démontrer de quelle manière la liberté d’expression est réduite, le Comité PEN
des écrivains en prison met en lumière cinq cas d’écrivains dans le monde, actuellement
emprisonnés ou poursuivis en justice, et qui sont emblématiques des menaces et attaques subies par
les écrivains et journalistes.
Cette année, PEN a choisi de mettre en évidence les cas de cinq écrivains du Cameroun, de Chine,
du Kyrgyzstan et du Paraguay, et appelle à leur libération immédiate et sans conditions ainsi qu’à
l’abandon des charges qui pèsent sur eux et tous les autres écrivains menacés de la même manière.
Avant, pendant et après le 15 novembre, les membres PEN enverront des lettres d’appel, feront
campagne et organiseront des évènements en soutien à leurs confrères attaqués dans le monde
entier.
Cette année PEN International militera en faveur des écrivains suivants :
Cameroun - Dieudonné Enoh MEYOMESSE, poète, purge actuellement une peine de sept ans de
prison. PEN pense que les charges contre Meyomesse sont motivées par des raisons politiques. Il
est en mauvaise santé.
Chine - Gao YU journaliste et membre du centre PEN indépendant de Chine a été arrêtée le 23
avril 2014. Elle reste détenue en attendant son procès et encoure une longue peine de prison si
condamnée.
Iran – Mahvash Sabet: professeur et poète, purge actuellement une peine de 20 ans. Elle est
détenue depuis 2008 pour sa foi et ses activités en lien avec la gestion des affaires de la
communauté religieuse Baha’I en Iran.
Kyrgyzstan – Azimjon ASKAROV, journaliste et membre de la minorité ouzbèk du Kyrgyzstan qui
a passé sa carrière à dénoncer la corruption. Condamné à perpétuité.
Paraguay – Nelson AGUILERA, écrivain, professeur et membre de PEN Paraguay, a été condamné
à 30 mois de prison le 4 novembre 2014 pour un supposé plagiat de roman. Bien qu’il ne soit pas en
prison en attendant son appel, PEN attire l’attention sur lui pour tenter de le maintenir en liberté.
Les jours précédant le Jour de l’écrivain emprisonné, les écrivains de renom Alain Mabanckou,
Alberto Manguel, Yann Martell, Elif Shafak et Luisa Valenzuela ont tous envoyé des messages
de solidarité à ces cinq écrivains.
« Je ne peux rien vous offrir de plus dans votre cellule que ma dévotion de lecteur, ma confiance en
des jours meilleurs, et mon amitié distante mais sincère. J’espère que nous pourrons nous rencontrer
dans un avenir proche en personne et non uniquement sur une feuille. »
Extrait d’une lettre à Mahvash Sabet de Alberto Manguel pour le Jour de l’écrivain emprisonné.
2. Existence à Mexico de la "Casa Refugio", qui offre un refuge aux écrivains et journalistes
menacés dans leur pays et leur permet de continuer à poursuivre leur art tout en les aidant à se
rebâtir une existence.
Fondée en 1999, grâce aux efforts conjugués d’écrivains et de la municipalité, cette association
accueille chaque année un à deux écrivains persécutés dans leur pays d’origine et leur offre la
possibilité de refaire une vie au Mexique et de continuer à écrire librement.
Membre du réseau ICORN (International Cities Of Refugees Network), dont le siège est situé en
Norvège, Casa Refugio Citlaltépetl étudie la demande d’écrivains en danger dans le monde entier et
offre une résidence d’un à deux ans ainsi qu’une bourse de 16 000 pesos (environ 1600$) par mois,
aux élus et à leur famille.
Elle travaille également à les insérer dans la société en leur trouvant un travail et en les poussant à
prendre part à des échanges et manifestations culturelles, propices à les faire connaître et à les
présenter à d’autres auteurs mexicains.
Disposant de deux appartements, d’une librairie, de bureaux, d’une salle de conférence et de trois
salles d’ateliers, encerclant un joli patio, Casa Refugio se veut un catalyseur d’échanges littéraires et
culturels ainsi qu’un havre de paix pour les auteurs exilés qui trouveraient ici, un cadre propice à
leur écriture.
Réapprendre à vivre et écrire
Lors d’entretiens, certains pensionnaires et anciens résidents disent avoir pu y recommencer une
nouvelle vie. Ils apprennent l’espagnol et vont jusqu’à écrire et publier dans cette langue, tandis
qu’ils donnent des cours à l’Université de la ville.
Petit à petit la confiance de pouvoir vivre et s’exprimer librement fait son chemin. Soutenus par
l’excellente équipe de travail de Casa Refugio, ils reprennent la plume et poursuivent leur œuvre.
Parfois celle-ci change, influencée par le nouvel environnement et le changement culturel. Parfois,
elle se fait plus assurée et s’étoffe dans le prolongement de sa naissance dans le pays d’origine.
D’autres écrivains, encore traumatisés par un passé douloureux de persécution, voire de tortures
pour avoir pris position dans leurs écrits ou simplement pour avoir voulu jouir de leur liberté
d’expression éprouvent davantage de difficultés à réapprendre à vivre sereinement.
Pour eux, il n’est pas encore question d’écrire; la peur de représailles directes ou sur des proches
dans leur pays, les muselle encore. Ils caressent néanmoins l’espoir de pouvoir se remettre un jour à
écrire dans leur ville d’accueil.
Le directeur de Casa Refugio Citlaltépetl, Philippe Ollé Laprune, et son équipe font preuve
d'enthousiasme; leur foi en cette association et leur travail colossal pour mettre en œuvre toutes les
conditions «idéales» permettent aux écrivains résidents – et anciens pensionnaires – de Casa
Refugio de trouver leur place à Mexico et, par ailleurs, de promouvoir la littérature et culture
internationales dans la capitale du pays.
À cet effet, outre leur assistance aux auteurs en exil et l’organisation d’événements culturels, ils
produisent et publient en espagnol des revues auxquelles prennent part les écrivains reçus et de la
ville, promouvant ainsi leur talent et leurs œuvres.
Forte de cette structure d’accueil qui connaît un succès grandissant, la ville de Mexico soutient
l’effort d’accueil d’écrivains et de défense de la liberté d’expression.
3. Pour info, une thèse universitaire (de Madame Athanasia SOUKHALOU de la faculté de droit
et de sciences politiques d'Aix Marseille) sur la liberté d'expression satirique est en accès libre
sur internet avec le lien suivant:
http://junon.univ-cezanne.fr/u3iredic/wp-content/uploads/2013/12/M%C3%A9moire-M2-La-libert
%C3%A9-dexpression-satirique-par-Mme-A.-Tsoukalou3.pdf
4. Les classiques de la littérature censurés dès leur parution (en pièce jointe)
D' "Alice au pays des Merveilles", à "Sur la route", en passant par "Mme Bovary" et même "le
journal d'Anne Frank", nombreux sont les classiques de la littérature qui furent - et demeurent pour
certains dans certains pays - censurés dès leur parution.
Vous en trouverez une liste, non exhaustive!
5. Nos lectures:
La culture et sa diffusion étant parmi les meilleures armes pour lutter contre l'obscurantisme et les
extrémismes, le Jeudi des Lecteurs a décidé de poursuivre sa séance par une discussion sur les
"coups de coeur" de nos lectures récentes à tous, dont voici la liste:
La dernière fugitive (Tracy CHEVALIER)
Avec vue sous la mer (Slimane KADER)
Wam (Slimande KADER)
Dieu me déteste (Hollis SEAMON)
Les chroniques du Docteur Vertical (Tome 1: Frisson fatal - Tome 2: Morte et blanche - Tome 3: Silence
glacial - Tome 4: Urgence vitale - les 4 tomes existent aussi sous coffret / Emmanuel CAUCHY)
Ode à la joie (Shifra HORN)
Ils sont votre épouvante, et vous êtes leur crainte (Thierry JONQUET)
Du passé faisons table rase (Thierry JONQUET)
Mon vieux (Thierry JONQUET)
Une femme blessée (Marina CARRERE D ENCAUSSE)
Les mots qu'on ne me dit pas (Véronique POULAIN)
Angor (Franck THILLIEZ)
Le duel (Arnaldur INDRIDASON)
Tromper la mort (Maryse RIVIERE) Prix du quai des Orfèvres 2015
Lettres à Alexandrine 1876-1901 (Emile ZOLA et Brigitte EMILE-ZOLA)
Charlotte (David FOENTKINOS) Prix Renaudot et Goncourt des lycéens 2014
Peine perdue (Adam OLIVIER
Seul à savoir (Patrick BAUWEN)
Balance dans les cordes (Jeremie GUEZ)
La traque dans la peau (Robert LUDLUM & Eric VAN LUSTBADER)
L'avocat, le nain et la princesse (Paul COLIZE)
La formule de Dieu (José RODRIGUEZ DOS SANTOS)
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Prochaine séance du Jeudi des Lecteurs jeudi 5 février de 18h30 à 19h30.
NOUS SOMMES TOUS CHARLIE
L'équipe du JDL
LES BOUQUINISTES DES QUAIS DE LA SEINE
Les bouquinistes de Paris sont des libraires de livres anciens et d’occasion, présents sur une
grande partie des quais de Seine ; sur la rive droite, du pont Marie au quai du Louvre ; sur la rive
gauche, du quai de la Tournelle au quai Voltaire.
La tradition des bouquinistes débute aux alentours du XVIe siècle avec des petits marchands
colporteurs. Sous la pression des libraires, un règlement de 1649 interdit les boutiques portatives et
l’étalage de livres sur le Pont Neuf. Le pouvoir à l'époque était assez soucieux de limiter les
marchés parallèles non soumis à la censure. Les libraires ambulants sont donc, selon la période,
chassés puis réintégrés sous agréments.
L'activité de bouquiniste fait l'objet d'un règlement très strict édicté par la Ville de Paris (ce qui peut
paraître contradictoire avec l'esprit de liberté de ces commerçants).
Un règlement de 1930, renforcé par un arrêté de 1993, régit aujourd'hui cette profession.
Selon ce règlement de 1930, l'activité des boites est réglementée, la vente exclusive de livres,
gravures, estampes étant la seule autorisée...pour trois des quatre boites depuis 1999.
Extrait du « Règlement des Bouquinistes »
Boîtes de bouquiniste fermées (2006), reposent sur les parapets des quais parisiens.
Article 9 de l’arrêté municipal du 1er octobre 1993, signé par Jacques Chirac, maire de Paris :
Les boîtes utilisées par les bouquinistes devront être d’un modèle agréé par l’Administration
présentant un gabarit extérieur déterminé par les dimensions ci-après, pour une longueur maximale
de 8,60 m (ces dimensions s’entendent boîtes fermées, couvercles compris) :
Longueur : 2,00 mètres
Largeur : 0,75 mètre
Hauteur :
– côté Seine : 0,60 mètre
– côté quai : 0,35 mètre
En période d’utilisation, la ligne d’horizon, figurée par le bord supérieur du couvercle relevé ne
devra pas s’établir à plus de 2,10 m au-dessus du sol.
Il est interdit aux bouquinistes de détenir une autre « boutique » que ses 4 boites.
Quand une place se libère, l'attribution se fait par mutation.
On peut vouloir changer de quai ou de rive.
L'affectation se fait selon l'ancienneté. Quand une place se libère et qu'il n'y a aucun candidat parmi
les bouquinistes installés, on se tourne alors vers la liste d'attente. Environ 100 personnes sont
inscrites en permanence sur cette liste qui se trouve à l'Hôtel de Ville. Il faut patienter en moyenne 4
ans pour un novice afin d'espérer avoir une place sur un des quais.
Les autorisations attribuées par l'Hôtel de Ville sont personnelles, précaires et révocables, et ne
comportent aucun droit de cession, ni de sous-location. Le bouquiniste travaille sur la voie
publique, et sa place est concédée à titre gracieux.
Il ne choisit pas sa place, on la lui désigne.
Une seule nomination est possible par ménage, mais le ou la bouquiniste pourra se faire assister par
un suppléant (certains « couples » de bouquinistes feront ainsi le choix de ne pas se marier).
Les emplacements doivent être exploités au moins 4 jours par semaine, avec l'autorisation de ne pas
travailler les jours d'intempéries.
Les boites sont toutes uniformément peintes dans le ton « vert-wagon ».
Chaque bouquiniste peut présenter 1000 à 1200 livres. Il n'est pas autorisé d'agencer selon ses goûts
son commerce (par exemple, il lui est interdit d'installer un système de protection des intempéries).
En effet, contrairement aux « forains », le bouquiniste travaille à découvert, sans abri aucun, contre
la pluie ou le soleil. Il ne peut s'étendre au-delà des 8,60m légaux.
Ses horaires sont ceux du soleil : le matin, le lever, et le soir, le coucher, et par conséquent aucune
compagnie d'assurance n'accepte de l'assurer contre la malfaisance d'autrui.
L'article 9 de l'arrêté municipal du 1er octobre 1993 détermine les dimensions des boites. les quatre
boites utilisées par les bouquinistes doivent être d'un modèle agréé par l'Administration et présenter
un gabarit extérieur déterminé par les dimensions suivantes (qui s'entendent boites fermées,
couvercles compris): longueur maximale totale de 8,60m pour les 4 boites; largeur 0,75m; hauteur
côté Seine: 0,60m, côté quai 0,35m.
En période d'utilisation, c'est à dire quand les boites sont ouvertes, "la ligne d'horizon, figurée par
le bord supérieur du couvercle relevé", ne doit pas s'établir à plus de 2,10m au-dessus du sol.
Pendant l'Occupation allemande des années 1940, les autorités d'occupation exigèrent que des
espaces séparent les jeux de boites, pour permettre une meilleure surveillance et une défense
efficace des quais par l'armée. La longueur totale des étalages fut donc ramenée de 10 à 8 mètres. la
guerre finie, la mesure fut maintenue.
Depuis quelque temps, faisant fi du règlement, certains se spécialisent dans la vente de souvenirs,
en tout genre. Depuis 2009, la mairie fait la chasse à ce commerce. Ceci n'est pas du goût des
bouquinistes: "Nous sommes une activité traditionnelle, au même titre que les allumeurs de
réverbères. Nous devons évoluer avec notre temps. Il n'y a que des touristes, qui ne lisent pas le
français. Comment voulez-vous vendre des livres?"
Le problème, c'est que leur emplacement appartient à la ville de Paris, et ils ne payent ni impôts ni
loyer, contrairement aux marchands de souvenirs. L'article 10 du règlement restreint depuis 1993
effectivement la vente d'objets divers à une seule des 4 boites affectées à chacun d'eux.