a la une des grands quotidiens i. politique intérieure
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a la une des grands quotidiens i. politique intérieure
27.02.2015 Service de presse de l’ambassade de France en Turquie A LA UNE DES GRANDS QUOTIDIENS Plusieurs quotidiens évoquent le repas donné par R.T. Erdoğan à des députés de l’AKP concernés par la règle interne à leur parti interdisant de réaliser plus de 3 mandats successifs au parlement. « Visite des députés concernés par la règle des trois mandats » ou « Ils sont montés au palais » titrent respectivement Hürriyet et Akşam selon lesquels ces députés, parmi lesquels des ministres, auraient tenté de convaincre le président de changer cette règle. La presse note plusieurs cas de personnalités (journalistes d’opposition, ex-Miss Turquie) contre lesquelles des procès ont été intentés pour insulte au président Erdoğan. « on ne peut rien dire d’autre qu’ampoule [NDR : le symbole de l’AKP] » titre en Une le quotidien d’opposition kémaliste Cumhuriyet qui évoque le cas de son rédacteur en chef, Can Dündar, qui a comparu devant le juge hier pour « insulte contre le président ». Milliyet dénonce en Une « une barbarie historique » en allusion à la destruction par Daesh d’œuvres préislamiques au musée de Mossoul, dans le nord de l’Irak. === A l’agenda === Visite du président R.T. Erdoğan en Arabie saoudite du 28 février au 2 mars. I. POLITIQUE INTÉRIEURE Règle des trois mandats: Le quotidien libéral à grand tirage Hürriyet et le journal progouvernemental Akşam consacrent leur Une à la rencontre, lors d’un déjeuner, du président R.T. Erdoğan avec 6 députés dont un ministre non nommés qui représenteraient les 68 députés AKP, parmi lesquels plusieurs ministres, concernés par la règle interne du parti interdisant aux députés de briguer plus de trois mandats successifs. Les députés auraient demandé au président un changement de ladite règle en mettant l’accent sur le fait que cette interdiction nuirait au parti et qu’il était important que certains poids lourds puissent continuer à siéger au parlement afin d’assurer une continuité. Selon Hürriyet, le président Erdoğan qui se serait montré particulièrement intransigeant au départ, aurait néanmoins fait preuve d’une relative souplesse à la fin du déjeuner. « Vous devriez plutôt en parler avec le premier ministre Ahmet Davutoğlu », leur aurait-il finalement suggéré. Pour le quotidien progouvernemental Akşam, qui annonce la tenue prochaine d’une rencontre de la même délégation avec le premier ministre Ahmet Davutoğlu, « un changement des statuts de l’AKP semble peu probable pour le moment ». Parmi les personnalités influentes de l’AKP qui butent sur la règle des trois mandats figurent entre autres le président du parlement Cemil Çiçek, les vice-premiers ministres Bülent Arınç et Ali Babacan, les ministres Bekir Bozdağ, Mehdi Eker, Taner Yıldız, Faruk Çelik, Nurettin Canikli, Ömer Çelik ainsi que d’anciens ministres comme Sadullah Ergin, Binali Yıldırım, Beşir Atalay, Hayati Yazıcı, Recep Akdağ, Mustafa Elitaş, Burhan Kuzu, Nimet Baş, Abdulkadir Aksu, Hüseyin Çelik, Salih Kapusuz. Règle des deux mandats pour le HDP : plusieurs quotidiens signalent qu’une règle similaire existe dans les statuts du parti pro-kurde HDP, qui limiterait à 2 le nombre de mandats successifs pour les députés. 8 députés de la mouvance kurde à savoir Aysel Tuğluk, Sebahat Tuncel, Ayla Akat Ata, Hasip Kaplan, Bengi Yıldız, Özdal Uçer et Ibrahim Binici seraient concernés par cette règle dont devraient cependant être exemptés le coprésident du parti Selahattin Demirtaş et la vice-présidente du groupe parlementaire Pervin Buldan, très impliquée dans les négociations menées dans le cadre du processus de résolution de la question kurde. Série de procès pour insultes à R.T. Erdogan : Sous sa Une « on n’a rien le droit de dire d’autre que le mot ‘ampoule’ », le quotidien kémaliste Cumhuriyet annonce que son rédacteur en chef Can Dündar s’est présenté au tribunal pour sa déposition dans le cadre du procès à son encontre pour avoir « insulté un haut fonctionnaire de l’Etat [le président de la République R.T. Erdoğan] » dans son interview avec le procureur de l’opération anti-corruption du 17 décembre 2013, Celal Kara. Selon le quotidien, des procès contre 80 personnes ont été ouverts dans les trois derniers mois pour « insulte à Erdoğan ». Récemment, à Çanakkale, quatre enfants de 12 à 15 ans ont également été accusés « d’insulter Erdoğan » pour avoir dit « ampoule Tayyip » et « Tayyip le commerçant » [NDR : Tayyip et le prénom du président Erdoğan]. Le tribunal a jugé innocents les quatre enfants en précisant : « l’ampoule est l’emblème de l’AKP » et « être commerçant est un métier honorable ». Le quotidien libéral Hürriyet évoque également l’ouverture d’enquêtes judiciaires contre 84 personnes pour « avoir insulté Erdoğan ». Hürriyet revient en première page sur le cas d’une ex - Miss Turquie, Merve Büyüksaraç, qui risque jusqu’à deux ans de prison pour « insulte » contre le président Erdogan. Le quotidien rapporte que l’affaire de la jeune femme qui avait repris sur son compte instagram un poème satirique sur le président turc a été largement couverte par les médias étrangers selon lesquels « toute personne qui souhaite désormais critiquer Erdoğan doit prendre le risque d’une peine de prison ». Paquet de lois sur la sécurité : Les discussions sur le paquet de lois sur la sécurité intérieure, dont le 33 ème article sur un total de 132 a été adopté hier très tard dans la nuit, devront reprendre lundi après la pause du week-end, annonce la presse. Procès Hrant Dink : Les quotidiens rapportent qu’un haut responsable de la police, Ramazan Akyürek, soupçonné d’être impliqué dans le meurtre, en 2007, du journaliste turc d’origine arménienne Hrant Dink, a été arrêté hier. Selon le journal Hürriyet, l’ancien chef des services de renseignements de la police, a été placé en garde à vue sur ordre du procureur instruisant une nouvelle enquête sur le meurtre du journaliste, pour « avoir failli à ses devoirs et provoqué la mort d’une personne ». L’ex-chef de la police avait été récemment mis à pied dans le cadre des mouvements opérations visant les fonctionnaires réputés proches de la confrérie Gülen. Mouvements au sein de la presse pro-gouvernementale : La presse d’opposition attire l’attention sur les mouvements au sein de la presse pro-gouvernementale à la suite des départs de trois journalistes de la rédaction de Yeni Şafak, à savoir Hilal Kaplan, Melih Altınok et Cem Küçük qui ont été embauchés par un autre quotidien progouvernemental, Sabah. II. POLITIQUE ÉTRANGÈRE Attentat à la voiture piégée à Kaboul : La presse couvre largement l’attentat-suicide à Kaboul contre un convoi diplomatique de l’OTAN qui a provoqué la mort d’un officier turc et d’un citoyen afghan. «Une tragédie résultant d’une erreur de cible », note le quotidien progouvernemental Sabah qui, à l’instar des autres journaux, fait place aux déclarations du porte-parole des taliban, Zabihullah Moudjahid, qui après avoir revendiqué l’attentat a cependant souligné qu’ils s’étaient trompés de cible et qu’ils avaient voulu viser un convoi de soldats américains : « L'objectif de l'attaque d'aujourd'hui était un convoi de soldats américains. (…) Les Turcs ne sont pas nos ennemis. Ils ont beaucoup servi notre pays », aurait-t-il déclaré. En allusion à ces déclarations, le premier ministre Ahmet Davutoğlu a condamné la mort dans un attentat terroriste du militaire turc en charge de la protection de l’ambassadeur de Turquie à Kaboul : « de nombreuses déclarations ont été faites, disant notamment que la cible n’est pas la Turquie et les Turcs. Nous demandons que les auteurs du crime soient retrouvés et qu’ils soient punis ». Le président Erdoğan a, pour sa part, eu un échange téléphonique avec son homologue Ashraf Gani qui aurait assuré que tout la lumière serait faite sur l’attentat. Dans un communiqué, le ministère turc des affaires étrangères a condamné avec la plus grande fermeté un attentat « lâche » tout en remerciant les autorités afghanes pour leur solidarité. Destruction par Daesh des œuvres du musée de Mossoul : Le quotidien libéral Milliyet condamne en Une « une barbarie historique » en pointant la destruction par Daesh des sculptures millénaires pré-islamiques du musée de Mossoul, dans le nord de l’Irak. « Ils combattent soi-disant l’idolâtrie impie » s’indigne le quotidien. Coopération turco-britannique contre le terrorisme : Le quotidien islamo-conservateur Yeni Şafak réagit à la polémique entre le premier ministre britannique David Cameron et le vice-premier ministre turc Bülent Arınç au sujet des trois lycéennes londoniennes qui ont rejoint Daesh en transitant par la Turquie (cf. revue de presse du 26/02). Sous sa Une ironique « il aurait mieux valu écrire une lettre! », le quotidien dément à son tour les propos du premier ministre britannique en accusant les autorités de sécurité londoniennes de s’être contentées d’envoyer un « simple courriel à l’ambassade de Turquie en Angleterre en dehors des heures de service » pour les informer de l’arrivée des trois adolescentes. Accord entre Chypre et la Russie dans le domaine de la défense : Hürriyet signale que le gouvernement chypriote a mis à la disposition de Moscou un de ses ports « en échange d’un report de ses dettes ». III. IMAGE DE LA FRANCE Islam européen : Le quotidien libéral HaberTürk fait état en Une de la loi adoptée en Autriche concernant « les restrictions » visant les communautés musulmanes du pays. Sous le titre « l’islam européen » le quotidien prétend que « l’Europe veut construire son propre islam ». Le quotidien évoque également les « cours de civilisation » obligatoires en France pour les imams exerçants leur devoir sur le sol français dans le but de « former une génération ayant un grand respect envers les valeurs républicaines ». « Un ‘forum de dialogue’ entre les établissements publics et les haut représentants de la communauté musulmane [en France] sera mis en place dans le cadre d’un nouveau paquet de réforme dans la lutte contre le terrorisme annoncé par le ministère de l’Intérieure français. (…) Le fait que les cours seront donnés en français est un obstacle pour les imams venant de l’étranger » note le quotidien. Le quotidien reprend les critiques du président de la Diyanet [NDR : Direction des Affaires religieuses] Mehmet Görmez : « au lieu d’anéantir l’islamophobie, l’Europe produit son propre islam ». HaberTürk reprend également les propos du ministre des Affaires européennes Volkan Bozkır : « les Autrichiens d’origine musulmane auraient dû être consultés avant l’adoption d’une telle loi. Cette loi aurait dû être adoptée sous la forme désirée par ceux-ci. Je pense que ceci n’a pas été le cas. Nous avons remis notre opinion aux autorités autrichiennes. Nous ne pouvons jamais accepter que les citoyens turcs ou les Autrichiens d’origine turque soient lésés par cette loi ». « Le Temps », Islamo-libéral, opposition, lié à la confrérie Gülen (930 000 ex.) « La liberté », Quotidien de référence, libéral Groupe Doğan (350 000 ex.) « Info turque », libéral Groupe Bilgin (190 000 ex.) « La Nation », libéral, groupe Demirören (160 000 ex.) « Le soir », progouvernemental, groupe CengizLimak-Kolin (100 000 ex.) « La Patrie », libéralnationaliste, Groupe Demirören (100 000 ex.) « L’agenda libre », pro-kurde (25 000 ex.) Version anglaise de Zaman (8 500 ex.) « Le Porte-parole », nationalo-kémaliste (350 000 ex.) « Nouvelle aurore », islamo- conservateur, pro-gouvernemental, Groupe Albayrak (110 000 ex.) « Parti pris », Opposition, libérale, antikémaliste, (60 000 ex.) Quotidien Anglophone Groupe Doğan (5 000 ex.) « Le matin », progouvernemental, groupe Çalık (300 000 ex.) Conservateur, progouvernemental (110 000 ex.) « La République », opposition, kémaliste (50 000 ex.) Version anglaise de Sabah (5 000 ex.) CE DOCUMENT A ETE REALISE A PARTIR D’UNE TRADUCTION LIBRE DES ARTICLES DE LA PRESSE TURQUE ET NE REFLETE PAS LA POSITION OFFICIELLE DES AUTORITES FRANÇAISES. SON CONTENU N’ENGAGE PAS LA RESPONSABILITE DE L’AMBASSADE DE FRANCE.