140428 - Chambre de Commerce et d`Industrie France Turquie

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140428 - Chambre de Commerce et d`Industrie France Turquie
28.04.2014
Service de presse de l’ambassade de France en Turquie
A LA UNE DES GRANDS QUOTIDIENS
Quatre quotidiens consacrent leur Une à la question kurde. « Marchandage sur les postes de sécurité » titre Milliyet en
écho à l’enlèvement de deux soldats turcs par un groupe armé kurde qui exige, pour les libérer, que soient interrompus
les travaux de renforcement et d’extension de postes des forces de sécurité turques dans les régions du Sud-Est à fortes
populations kurdes. Publiant un entretien avec un député du parti pro-kurde BDP, Radikal s’interroge « que veulent les
Kurdes ? » tandis que Taraf croit savoir que la mouvance kurde aurait adopté une « feuille de route sur l’autonomie
démocratique ». Le quotidien pro-kurde Özgür Gündem rapporte en Une, en écho à la rencontre ce week-end entre une
délégation du BDP avec A. Öcalan, que celui-ci aurait demandé que soit rapidement adoptée par le Parlement une « loi
sur l’autonomie ».
Sous le titre « c’est en grande pompe que vous élirez le futur président », le quotidien progouvernemental Sabah se
fait l’écho des déclarations du Premier ministre Erdoğan sur les élections présidentielles du mois d’août prochain.
Hürriyet se félicite en Une du « mur de l’amitié » « constitué par des milliers d’Allemands pour protéger leurs amis
Turcs contre les Allemands racistes, une centaine de néo-nazis qui a voulu manifester dans un quartier
majoritairement peuplé de Turcs à Kreuzberg».
=== A l’agenda ===
Visite d’Etat en Turquie du président allemand Joachim Gauck.
Le nouveau Chef de la Délégation de l’Union européenne en Turquie, Stefano Manservisi, présente ses lettres de
créances au président Gül.
Visite en Turquie du président de la Chambre des députés de Roumanie Valeriu Stefan Zgonea.
I. POLITIQUE INTÉRIEURE
Question kurde : Radikal et Taraf publient un entretien avec Demir Çelik, vice-président du BDP en charge des
collectivités locales et député de Muş, qui a détaillé le projet « d’autonomie démocratique » de la mouvance
kurde. « Nous voulons une autonomie régionale et politique. Le Kurdistan libre et autonome doit être lié à
Ankara du point de vue budgétaire, diplomatique et en matière de défense. Mais en matière économique,
il faut que le Kurdistan prenne lui-même les décisions qui le concernent. Avoir sa propre force de sécurité
est une dimension importante de l’autonomie. Il y aura une police et une police municipale du Kurdistan
autonome. Nous sommes loin de cela à ce stade mais nos camarades montent déjà la garde en face des postes
militaires [NDR : pour protester et tenter d’empêcher leur extension et leur renforcement]. Selon le responsable
kurde, la détermination des départements qui feront partie du « Kurdistan autonome » aura lieu à l’occasion de
référendums dans les départements de la région. « Il pourra englober 5, 10 voire 50 départements » indique M.
Çelik qui déclare « notre idéal est le modèle suisse ». La mouvance turque envisage « l’ouverture de crèches
et d’écoles primaires qui enseigneront en langue maternelle [NDR : en kurde]. Il ne faut pas que l’enfant
qui n’a pas encore appris le kurde apprenne le turc. Au collège, nous enseignerons le turc avec le kurde.
Nous avons préparé les manuels scolaires ». M. Çelik fait part du souhait de la mouvance kurde que chaque
région puisse avoir un drapeau : « le drapeau turc nous appartient à tous (…) A côté du drapeau turc, il faut
que chaque région ait son propre drapeau. Nous en serions fiers » M. Çelik a néanmoins tenu à rassurer :
« nous ne sommes pas en quête d’un Etat kurde séparé ».
Enlèvement de deux soldats turcs : Milliyet rapporte que « deux sergents ont été enlevés par un groupe lors
de manifestations de protestation contre la construction d’un poste militaire qui durent depuis plusieurs
jours à Lice [département de Diyarbakır] ». Le quotidien note que depuis six jours des sit-in de protestation
sont organisés et que des incidents ont eu lieu lors de l’intervention des forces de l’ordre. Certains manifestants
auraient bloqué la route entre Diyarbakır et Bingöl. Neuf soldats auraient été blessés. Le responsable local du
BDP, Zübeyde Zümrüt, a déclaré que les habitants de la région étaient opposés à la construction de postes
militaires et que les ravisseurs étaient prêts à relâcher les soldats enlevés et à renoncer aux manifestations
si les travaux de construction étaient interrompus.
Le quotidien écrit que malgré les manifestations organisées contre les nouveaux postes militaires, les autorités
indiquent que les habitants de la région seraient satisfaits de ce renforcement de la présence de l’Etat, auquel
le PKK s’oppose « car il l’empêcherait d’avoir les coudées franches dans la région pour se livrer au racket ».
Milliyet reprend les déclarations d’Idris Baluken, vice-président du groupe parlementaire BDP, après son
entretien avec le leader du PKK sur l’île d’Imralı. Selon M. Baluken, A. Öcalan aurait insisté sur la nécessité pour
le Parlement de légiférer sur deux questions à savoir « autonomie des collectivités locales » et « société civile
démocratique ». Abdullah Öcalan aurait indiqué que les élections présidentielles étaient « importantes. Le HDP
[NDR : nouveau parti créé à la demande d’Abdullah Öcalan dans le cadre des préparatifs des élections locales de
mars 2014. Le parti pro-kurde BDP s’est présenté à ces élections dans les régions de l’Ouest sous la bannière de
ce nouveau parti afin de tenter de recueillir les votes de l’électorat de gauche ne soutenant pas les
revendications nationalistes kurdes] doit accorder de l’importance à son propre potentiel et doit entrer dans la
course aux élections avec son propre candidat. On peut obtenir une victoire qui dépasserait largement les
résultats des élections locales. Il est nécessaire de mener des travaux autour d’un candidat influent qui
réunirait tous les peuples prolétaires ».
Hürriyet annonce que les députés du parti pro-kurde vont quitter aujourd’hui le parti pour la Paix et la
Démocratie (BDP) pour rejoindre le Parti Démocratique des Peuples (HDP). Tous les députés BDP devraient
rejoindre le HDP, à l’exception de M. Selahattin Demirtaş, le coprésident du BDP et M. Sırrı Sakık, candidat de la
mouvance pour la province de Muş où, sur décision du Haut Conseil électoral, un nouveau scrutin local aura lieu
le 1er juin prochain. Un congrès du HDP devrait se tenir le 8 juin prochain. La presse présume que le BDP
continuera d’exister sous l’appellation « Parti des Régions démocratiques » et que la mouvance kurde devrait
participer aux prochaines élections (présidentielles en août 2014 et législatives en juin 2015) sous la bannière du
HDP. Özgür Gündem se fait l’écho des propos de Sabri Ok, membre du comité exécutif du KCK [NDR :
organisation urbaine du PKK], convaincu que le HDP est l’unique opposition pouvant faire face à l’AKP : « le HDP
est le parti démocratique radical de la Turquie ».
Présidentielles : le quotidien progouvernemental Sabah consacre sa Une aux déclarations du Premier ministre
Erdoğan qui, lors d’un déplacement dans les provinces de Kayseri et Yozgat – considérées comme des bastions de
l’AKP –, s’est exclamé : « je suis convaincu que mon peuple élira, dès le premier tour, en grande pompe, le
candidat désigné par l’AKP ». « Le CHP et le MHP affirment que ce sont le président [NDR: Abdullah Gül] et le
Premier ministre qui, en concertation, vont élire le futur président. Nous n’avons rien dit de tel. Notre parti
procède à des consultations. Le 10 août, le peuple va élire son propre président. Mon peuple élira son président
dès le premier tour ».
Le vice-président du groupe parlementaire de l’AKP, Nurettin Canikli, a indiqué que « le futur président sera
doté de pouvoirs forts » : « nous élirons un président, doté de pouvoirs exécutifs très forts, qui pourra présider
le gouvernement et le conseil des ministres ».
Taraf évoque en première page « la crainte du premier tour dans un sondage de l’AKP » et indique que les
dirigeants de l’AKP ont jugé « critique » le résultat de 51,5% en faveur du Premier ministre Erdoğan des derniers
sondages menés en vue des présidentielles. Selon le quotidien, « l’avenir des élections va être déterminé par les
voix kurdes ». Taraf indique par ailleurs que « l’accès d’Erdoğan à la présidence dès le premier tour est la
condition nécessaire à l’adoption d’un système ‘semi-présidentiel’ ».
Affrontement entre le gouvernement et la confrérie Gülen : R.T. Erdoğan a de nouveau dénoncé
l’action de la confrérie Gülen : « le CHP, le MHP et le BDP se sont mis à la remorque de la Pennsylvanie [NDR :
Etat des Etats-Unis où vit en exil volontaire depuis plusieurs années le leader de la confrérie]. Ils ont abusé de
notre bonne volonté et nous ont [NDR : poignardé] dans le dos. Un imam peut-il mettre sur écoute le président
de la République, le Premier ministre, le chef d’état-major, le président de la Cour constitutionnelle, les
ministres. Nous les [NDR : les membres de la confrérie accusé d’avoir « infiltré » l’appareil d’Etat]
pourchasserons jusque dans leurs retranchements. Cela n’aboutira pas du jour au lendemain mais nous y
parviendrons, avec patience. Nous n’aurons aucune pitié ».
Le quotidien islamo-conservateur Yeni Şafak consacre sa Une aux propos du Premier ministre Erdoğan qui
critique vivement ceux qui lui demandent des preuves dans la lutte contre la « structure parallèle » [NDR :
désignation retenue par le gouvernement turc pour évoquer l’implantation de la confrérie Gülen au sein de
l’Etat, en particulier au sein des forces de police et de la magistrature]. S’adressant en sous-entendu au
président de la Cour Constitutionnelle Haşim Kılıç qui avait sévèrement critiqué le pouvoir exécutif dans son
discours de vendredi dernier, le Premier ministre a déclaré : « toutes ces écoutes ne sont-elles pas des preuves ?
Que cherchez-vous de plus ? (…) Les membres de la Cour Constitutionnelle sont également écoutés. Certains
comprendront ce que je veux dire ».
II. POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Crise syrienne : Sabah annonce la construction d’«un mur mobile » à la frontière turco-syrienne dans le
département du Hatay en vue de « prévenir la contrebande et les passages illégaux». Ce mur « mobile », long
de 1 200 m, pourrait être étendu jusqu’à 8 km. Le quotidien signale l’interpellation d’un journaliste américain
et de deux Syriens qui tentaient de franchir la frontière pour entrer sur le territoire turc depuis la Syrie.
Relations Turquie/ Allemagne : plusieurs quotidiens rapportent la visite du président Gauck en Turquie,
entamée samedi à Kahramanmaraş où il s’est rendu dans un camp de réfugiés syriens et à la base militaire où
sont déployés des missiles Patriot. HaberTürk note que le président Gauck est accompagné d’Aydan Özoğuz,
secrétaire d'Etat en charge des Migrations, des Réfugiés et de l'Intégration, d’origine turque.
III. IMAGE DE LA FRANCE
Assassinat des trois militantes kurdes en janvier 2013 à Paris : Sabah indique que « les services de
renseignements turcs (MIT) ont trouvé un nouvel indice » dans l’affaire de l’assassinat des trois militantes
kurdes à Paris. Le MIT aurait établi « les liens » de l’assassin présumé Ömer Güney en Turquie et « un dossier
détaillé qui fera la lumière sur les assassinats » devrait être envoyé dans les prochains jours à Paris dans le
cadre d’une commission rogatoire, note le quotidien.
Génocide arménien : le quotidien de la confrérie Gülen Zaman se fait l’écho des réactions au message « de
condoléances » aux Arméniens du Premier ministre Erdoğan publié le 23 avril (cf. revue de presse des 24-25/04).
Le quotidien se demande si l’objectif de ces condoléances ne serait pas de tenter de « rétablir l’image
endommagée du Premier ministre Erdoğan sur la scène internationale ».
Zaman reprenait dans son édition de samedi les propos du président de la République F. Hollande sur les
préparatifs de la France pour la mise au point d’une nouvelle loi, « en conformité avec l’arrêt de la CEDH »,
sanctionnant la négation du génocide. La presse de samedi se faisait également l’écho des propos du ministre
des Affaires étrangères Ahmet Davutoğlu annonçant que les réactions des communautés arméniennes et de la
diaspora étaient « extraordinairement positives » : « de mon point de vue, cette main d’amitié tendue un à un
à chaque Arménien qui sont nos vrais interlocuteurs, n’est pas restée dans le vide ».
« Le Temps »
Islamo-libéral,
confrérie
Gülen,
(1 000 000 ex.)
« La liberté »,
Quotidien
de référence,
libéral
Groupe Doğan
(420 000 ex.)
« La
Nation »,
libéral,
groupe
Demirören
(187 000 ex.)
« Radical », Libéral
de gauche groupe
Doğan
(25 000 ex.)
« Le soir »,
progouvernemental,
groupe CengizLimak-Kolin
(100 000 ex.)
« Le Porteparole »,
nationalokémaliste
(280 000 ex.)
« Info turque »,
libéral
Groupe Bilgin
(215 000 ex.)
Conservateur,
progouvernemental
(140 000 ex.)
« L’agenda
libre »,
prokurde
Version anglaise de
Zaman
(11 000 ex.)
Quotidien
Anglophone
Groupe Dogan
(5 000 ex.)
« La Patrie »,
libéral-nationaliste,
Groupe Demirören
(130 000 ex.)
« Parti pris »,
Opposition,
libérale,
antikémaliste,
(80 000 ex.)
« nouvelle aurore »,
islamoconservateur,
progouvernemental,
Groupe Albayrak
(100 000 ex.)
« La République »,
opposition, très
kémaliste
(50 000 ex.)
« Le
matin »,
progouvernemental,
groupe Çalık
(320 000 ex.)
CE DOCUMENT A ETE REALISE A PARTIR D’UNE TRADUCTION LIBRE DES ARTICLES DE LA PRESSE TURQUE ET NE REFLETE PAS LA POSITION OFFICIELLE DES AUTORITES FRANÇAISES.
SON CONTENU N’ENGAGE PAS LA RESPONSABILITE DE L’AMBASSADE DE FRANCE.