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AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Contrat de Ville de la Communauté d’Agglomération de Val de Bièvre (CAVB) Contribution des organismes Hlm Décembre 2014 Introduction Même si aucun quartier de la Communauté d’Agglomération (CA) n’a été classé en Zone Urbaine Sensible (ZUS), la Politique de la Ville et le renouvellement urbain sont au cœur des préoccupations des villes et de l’intercommunalité depuis de nombreuses années. Considérant l’engagement fort du territoire dans la construction de logement social depuis le milieu du XXème siècle, l’objectif affiché est clair : la recherche d’un développement territorial cohérent et solidaire. Ainsi, pas moins de 26 quartiers, concernant les sept communes de la CA1, figurent dans le Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS). Par ailleurs, deux projets de rénovation urbaine ont été initiés à Arcueil et Gentilly au profit des ensembles immobiliers de la « Vache Noire » et du « Chaperon Vert »2. D’autres quartiers, à L’Haÿ-les-Roses et Villejuif, n’ont pas pu prétendre à une intervention de l’ANRU bien qu’ils présentaient des dysfonctionnements importants, encore irrésolus aujourd’hui. La réforme, initiée au début de l’année 2014 par la loi de programmation pour la Ville et la Cohésion Urbaine, engage une refonte de la géographie prioritaire, avec la mise en place d’un unique périmètre d’intervention : les Quartiers prioritaires de la Politique de la Ville (QPV). Elle confère également une nouvelle place aux intercommunalités, qui acquièrent un statut de pilote stratégique des nouveaux Contrats de Ville. En l’état actuel, les premiers impacts constatés pour le Val de Bièvre sont : La sortie des villes de Cachan et Fresnes de la géographie prioritaire, puisqu’elles ne disposent pas de QPV, Un resserrement de la géographie prioritaire, les périmètres des QPV étant plus restreints que ceux des anciens quartiers du CUCS. Cependant, cet état des lieux pourrait évoluer au gré des échanges entre les services de l’Etat et les élus, la nouvelle géographie prioritaire ne devant a priori être stabilisée qu’à compter du mois de décembre 2014. Les organismes Hlm ont ainsi relevé les nombreuses demandes portées par les élus en faveur de l’ajustement des périmètres de certains QPV (notamment à Villejuif et Arcueil), voire la prise en compte de quartiers non identifiés dans les cartographies soumises à concertation (en particulier à Cachan, à Gentilly ou à Fresnes). 1 2 Arcueil, Cachan, Fresnes, Gentilly, Le Kremlin-Bicêtre, L’Haÿ-les-Roses et Villejuif er Quartiers dérogatoires au titre de l'article 6 de la loi du 1 août 2003 pour la Ville et la Rénovation Urbaine AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 1 Compte tenu des enjeux importants pour le territoire et ses habitants et sous l’impulsion de la Communauté d’Agglomération, qui a sollicité la profession Hlm très tôt dans la démarche3, les bailleurs sociaux implantés dans le Val de Bièvre ont souhaité être force de proposition à travers la rédaction d’une contribution collective. Cette dernière s’appuie sur la position exprimée par les organismes Hlm au niveau régional4. Elle en propose une lecture territorialisée, prenant en compte les spécificités du Val de Bièvre, et illustrée d’exemples locaux. La contribution abordera successivement cinq thèmes s’inscrivant pleinement dans le Contrat de Ville et constituant des préoccupations conjointes aux bailleurs et aux collectivités locales : L’équilibre social des quartiers, La sécurité et la tranquillité résidentielle, La gestion urbaine de proximité, L’insertion par l’activité économique et le développement économique, Les projets urbains. Chaque axe fera l’objet de propositions concrètes, ouvrant autant de pistes de dialogues et de travail avec les villes et l’intercommunalité. *** 1. L’équilibre social des quartiers a. Pistes d’actions pour une politique locale volontariste L’équilibre social des quartiers constitue une des préoccupations récurrentes de la Politique de la Ville. Afin de s’engager dans une politique locale volontariste, les organismes Hlm du territoire proposent deux pistes de travail. La mise en place de dispositifs locaux d’accompagnement des locataires en difficulté Dans un contexte de hausse généralisée des impayés locatifs, un travail en inter-bailleurs et avec les collectivités locales apparait nécessaire pour mieux accompagner les locataires en difficulté. Les réflexions pourraient porter sur la mise en place de dispositifs partenariaux et locaux visant une action préventive (en complément des aides de droits communs existantes) comme curative (afin de lever les blocages liés aux refus de mener des expulsions dans certaines communes ou pour trouver des solutions de relogement suite à la mise en œuvre d’une expulsion). Cette piste de travail, déjà évoquée avec l’agglomération, constitue une demande forte et récurrente de la part des bailleurs. Si des solutions sont régulièrement trouvées, de gré à gré entre organismes, pour éviter les mises à la rue, l’idée est bien de mener une réflexion, à l’échelle de la CAVB, pour mettre en œuvre une politique de prévention des expulsions plus efficace et porteuse de résultats concrets. Cette démarche pourrait s’appuyer sur la future Charte de prévention des expulsions (dont la refonte est engagée au niveau départemental depuis mi-2013). Les discussions menées dans ce cadre ont notamment pointé le rôle fondamental des commissions locales d’impayés ou de prévention des expulsions. Leur 3 4 Une première rencontre entre l’AORIF et la CAVB ayant eu lieu le 18 septembre 2014 Contribution transmise par l’AORIF au Président de l’Agglomération dans un courrier daté du 22 octobre 2014 AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 2 généralisation et leur structuration pourraient être encouragées, notamment via la rédaction d’une charte fixant des règles de fonctionnement communes aux commissions se réunissant sur le département. Dans le Val de Bièvre, toutes les villes disposent de tels dispositifs, constituant autant de points d’ancrage pour mener une politique structurée à l’échelle intercommunale. L’amélioration de l’observation du peuplement Une observation fine du fonctionnement social des quartiers étant préalable à toute action, les bailleurs appellent à une meilleure connaissance partagée du peuplement et de la demande exprimée. Ils souhaitent un renforcement du dispositif d’observation actuellement porté par la CAVB et sont prêts à y contribuer sur un plan technique (apports de données). Il leur parait nécessaire de mettre en lumière la réalité de l’occupation sociale afin de prévenir la spécialisation du parc Hlm et de mieux répondre aux besoins en logement des publics les plus fragilisés, dans le respect des équilibres sociaux. Outre l’expertise déjà reconnue de l’agglomération en matière de production d’analyses5, des ressources locales peuvent être mobilisées au sein des villes comme des organismes Hlm pour affiner les critères d’observation. Par exemple, Villejuif produit régulièrement une étude complète sur le peuplement du parc de logement. De son côté, OPALY se saisit des données OPS, à chaque actualisation, pour réaliser des analyses sur l’évolution de l’occupation sociale du parc à l’échelle de ses ensembles immobiliers (âge, catégories socio-professionnelles, niveau de revenu…). b. Orientations pour l’élaboration de la convention intercommunale sur la politique d’attribution et la mixité sociale L’équilibre social des quartiers sera également un thème central des futures conventions intercommunales sur la politique d’attribution et la mixité sociale. Interrogés par l’agglomération sur leurs attentes vis-à-vis de ce document, et sans présumer du contenu de l’instruction gouvernementale qui doit être prochainement publiée, les organismes Hlm esquissent des pistes de réflexion sur ce que pourrait viser cette convention pour le Val de Bièvre. Rééquilibrer le peuplement à l’échelle des résidences Sur la base d’une définition partagée de la mixité sociale et d’une meilleure observation du peuplement (donc dans la continuité des propositions formulées ci-dessus), les bailleurs s’accordent sur la nécessité de mieux mesurer les équilibres sociologiques à l’échelle des résidences et des quartiers. Généralement, les organismes Hlm établissent une grille de critères6 qu’ils appliquent à chaque programme afin de les catégoriser au regard de leur occupation sociale. Lors de l’examen de nouvelles candidatures, cela leur permet de mieux mesurer l’impact des attributions sur le peuplement de leurs résidences. Cependant, la démarche reste indicative puisqu’elle n’est pas opposable aux réservataires. En s’appuyant sur ces éléments, les bailleurs proposent de mettre en commun les critères utilisés pour caractériser leur parc et de les faire converger. Un classement de l’ensemble des résidences du territoire pourrait en découler et des seuils d’alerte fixés pour éviter une fragilisation accentuée des programmes 5 Via la diffusion de notes de conjoncture sur l’habitat qui portent pour une large part sur le parc locatif social Exemple de critères retenus : le niveau de ressources, la part de ménages bénéficiant des APL, le taux de familles monoparentales… 6 AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 3 rencontrant déjà des difficultés. Dans le cadre d’une démarche partenariale qui lierait l’ensemble des réservataires, cela pourrait permettre de sensibiliser ces derniers au respect des équilibres de peuplement et de susciter des candidatures plus adaptées (notamment de la part de l’Etat et des CIL qui n’ont pas nécessairement une connaissance fine du fonctionnement social de telle ou telle résidence). D’une manière générale, le maintien d’une forme de mixité sociale à l’échelle des programmes doit être partagé par l’ensemble des acteurs locaux : ainsi, si le patrimoine perd de son attractivité, la « valeur » du droit de réservation en pâtit inévitablement. Ce sont donc aussi bien les gestionnaires que les réservataires qui en subissent les conséquences. Définir les modalités de relogement dans le cadre des PRU et de toute autre intervention patrimoniale le nécessitant Dans les textes, il est prévu que la convention intercommunale sur la politique d’attribution et la mixité sociale définisse les modalités de relogement pour les quartiers qui seront concernés par le NPNRU7 (Nouveau Programme de Renouvellement Urbain). Dans le cadre des Projets de Rénovation Urbaine (PRU) conduits à Arcueil et Gentilly, des règles avaient déjà été édictées (le contingent préfectoral a ainsi été mobilisé à hauteur de 50% pour concourir aux relogements des locataires concernés par des démolitions). Dans un territoire comme le Val de Bièvre, les bailleurs jugent également intéressant de partager collectivement les enjeux de relogement pour des projets de démolition/reconstruction ou de restructuration lourde financés sur les fonds propres des organismes. Ainsi, les bailleurs envisageant des opérations patrimoniales d’envergure peuvent se retrouver bloqués dans leur réalisation faute de parvenir à solutionner la question du relogement des locataires (impossibilité à trouver au moment voulu le produit et la localisation adaptés au sein de son propre parc). Il pourrait donc être envisagé de traiter cette problématique en inter-bailleurs et en inter-réservataires à l’échelle de l’agglomération. Une telle démarche nécessite un encadrement important afin, d’une part, de clarifier et de suivre les engagements pris par chaque partenaire, et d’autre part de garantir une forme de réciprocité (quand bien même les projets portés par tel ou tel opérateur n’auraient pas la même temporalité). Trouver des solutions en matière de relogement pour les ménages en incapacité d’entrer ou de se maintenir dans un logement autonome Les bailleurs constatent la difficulté de certains de leurs locataires à se maintenir dans leur logement et se voient proposer des candidatures de ménages qui n’ont manifestement pas la capacité d’assumer la charge d’un logement. Ils estiment que la prise en charge de ces populations doit relever d’une responsabilité partagée avec les collectivités locales et qu’ils ne sont pas seuls en capacité d’y répondre. Il leur apparait nécessaire de réfléchir collectivement au moyen de mieux appréhender ces situations (par la réalisation de diagnostics sociaux notamment) et au développement de solutions alternatives (à l’image du bail glissant et des logements relais qui constituent déjà des outils largement utilisés par les bailleurs avec le soutien d’associations spécialisées). 7 La liste des quartiers bénéficiaires devrait être rendue publique dans le courant du mois de décembre 2014. AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 4 Renforcer le dispositif partenarial autour des mutations Prenant appui sur la démarche engagée depuis un an par la Ville de Cachan, qui a signé une charte sur le parcours résidentiel avec l’ensemble des bailleurs et les principaux CIL intervenant sur son territoire, les organismes Hlm souhaiteraient que la démarche soit étendue à l’ensemble de l’agglomération. Ils soulignent l’importance d’un pilotage fort pour animer un tel dispositif. Pour étayer leur proposition, ils rappellent l’ambition affichée dans l’Agenda Hlm qui fixe une cible de 25% des attributions en faveur des demandeurs de mutation. Décliner localement le futur Accord Collectif Départemental (ACD) Le document de cadrage régional pour l’accès au logement social des publics prioritaires, posant des orientations pour l’harmonisation des ACD franciliens, a été signé le 10 octobre dernier entre l’AORIF et la DRIHL. La renégociation de l’accord du Val de Marne a donc été engagée entre la délégation départementale de l’AORIF et l’Unité Territoriale de la DRIHL au début du mois de novembre. Les premiers échanges pointent la nécessité de territorialiser l’objectif de relogement assigné aux bailleurs (devant représenter un quart du total des attributions). Les périmètres des territoires de déclinaison et les critères de répartition de l’objectif doivent faire l’objet de discussions complémentaires. Ces paramètres seront certainement à prendre en compte dans le cadre de l’élaboration des conventions sur la politique d’attribution et la mixité sociale. Pour conclure, les organismes rappellent qu’une « Conférence des bailleurs » avait été instaurée à Fresnes en 2006 afin de faciliter les échanges entre partenaires sur les situations complexes, les mutations, les problématiques liées à la sur ou la sous-occupation… Mais la dynamique s’est essoufflée faute de mobilisation collective. Il apparait donc nécessaire d’insister sur l’importance du pilotage accompagnant la mise en œuvre de la future convention intercommunale. 2. La sécurité et la tranquillité résidentielle Avant toute chose, les organismes Hlm souhaitent rappeler que : La prise en compte des problématiques de sécurité et de tranquillité résidentielle ne peut se restreindre aux seuls périmètres des futurs QPV : elle nécessite une approche globale, à l’échelle de l’agglomération. Dans le cas contraire, il existe un risque de déplacement des difficultés d’une résidence à l’autre ou d’un quartier à l’autre. Le domaine d’intervention des bailleurs se limite à la tranquillité résidentielle et à l’animation d’actions de prévention. En matière de sécurité, leur action doit nécessairement être coordonnée à celle des autres acteurs (Police et Justice notamment). Concernant les pistes de travail possibles, les organismes Hlm proposent la mise en place d’une base de données qui permette de recenser les incivilités de toutes natures et qui puisse constituer un observatoire partagé et ouvert à l’ensemble des partenaires locaux. Cela pourrait permettre d’objectiver la nécessité, pour les bailleurs, de bénéficier d’un appui extérieur en cas de problèmes qui dépassent leur champ de AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 5 compétence (notamment en cas de trafics lourds). A leur sens, cette action doit constituer un axe majeur du Contrat de Ville. A l’échelle de leur patrimoine respectif, les organismes mènent déjà ce type de repérage (avec l’appui de leurs personnels de proximité qui relève les atteintes aux personnes, aux biens comme les troubles de jouissance). Mais l’usage qu’ils en font est variable. Certains tirent des informations collectées des « rapports d’ambiance » qu’ils communiquent à leurs partenaires (Villes et forces de Police) sans réellement mesurer l’utilisation qui en est faite. Le partenariat noué autour du Contrat de Ville pourrait permettre de mieux exploiter les données recueillies et de les croiser avec les informations partagées à l’occasion des Conseils Locaux ou Intercommunaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD/CISPD). In fine et au-delà de la centralisation des données et du porté à connaissance de chacun, l’objectif serait de déterminer les actions conjointes à mener sur les quartiers présentant des difficultés, de fait, mieux identifiées. Cela pourrait également permettre de recourir plus facilement à des mesures de type Groupe Local de Traitement de la Délinquance (GLTD) pouvant être mis en place par le Parquet dans des sites identifiés comme prioritaires en termes d’action publique. Le GLTD, mené sur une durée limitée, constitue ainsi un outil d’action publique territoriale et un lieu d’échanges privilégié qui pourrait être mobilisé pour renforcer et mieux coordonner les actions policière, judiciaire ou sociale. Des retours d’expérience locaux se sont avérés positifs : OPALY a notamment pu bénéficier d’un tel dispositif sur le quartier des Irlandais à Arcueil aboutissant à des résultats significatifs. En parallèle, les bailleurs souhaitent que le travail de sensibilisation auprès de la justice, et notamment du Procureur de la République, se poursuive en appui au Contrat Départemental de Sécurité dans le Logement Social (CDSLS) signé avec le Préfet en 2012. 3. La gestion urbaine de proximité Les bailleurs souhaitent que la démarche de Gestion Urbaine de Proximité (GUP) ne se limite pas aux quartiers qui bénéficieront du NPNRU mais qu’elle puisse concerner toute l’agglomération. A leur sens deux prérequis sont utiles pour s’assurer de la réussite d’une telle démarche : Un pilotage fort et dans la durée, Une association des habitants. Dans le cadre du PRU du Chaperon Vert, la GUP est opérationnelle depuis deux ans. Elle concerne essentiellement le suivi des travaux et le maintien de la qualité des espaces extérieurs. OPALY souligne l’intérêt de la démarche et plus particulièrement des diagnostics en marchant qui sont régulièrement réalisés avec les villes concernées, la CAVB et parfois un représentant des locataires. Ils pourraient être un exemple de bonne pratique à diffuser sur d’autres ensembles immobiliers de l’agglomération qui en éprouveraient le besoin. Outre les questions liées à la sécurité et à la tranquillité résidentielle évoquées précédemment (et qui relèvent aussi de la GUP), les organismes ont ciblé des thématiques qui pourraient faire l’objet d’une réflexion partenariale : La gestion des déchets (ordures ménagères et encombrants) AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 6 Les bailleurs pointent en particulier les difficultés rencontrées en matière de gestion des encombrants. Ainsi, les Villes ont mis en place des modalités de collecte différentes que ce soit en termes de fréquence de passage ou d’organisation du retrait (dans des locaux dédiés ou sur le domaine public). Or, l’impact des choix retenus est significatif sur la qualité de l’environnement urbain. Cette question pourrait donc faire l’objet d’échanges au niveau intercommunal. Par ailleurs, les bailleurs souhaitent être associés aux discussions engagées sur le projet porté par la CAVB de mise en place de bornes d’apport volontaire. Le traitement des espaces verts/extérieurs, Les épaves (dont le traitement a déjà fait l’objet d’une réflexion inter-bailleurs dans le cadre du CDSLS) et le stationnement, L’hygiène (notamment sur les questions de dératisation), Le développement durable et la maîtrise de la consommation d’énergie. Concernant ce dernier point, les bailleurs soulignent l’impact significatif de la consommation d’énergie sur les charges des locataires (qui constitue même un facteur de fragilité de plus en plus répandu). Pour eux, un des premiers enjeux est d’accompagner à un meilleur usage des logements, neufs ou ayant bénéficié d’une réhabilitation thermique, afin qu’ils ne perdent pas le bénéfice de leur investissement. Plus globalement, il leur apparait utile qu’un travail s’engage sur cette dimension car elle fait l’objet d’une attention spécifique de nombreux acteurs (organismes Hlm, collectivités locales, agence de l’énergie, Conseil Général qui prodigue notamment des formations auprès des gardiens…). Les bailleurs proposent que soit identifié localement l’ensemble des actions conduites par les partenaires avec une triple finalité : capitaliser les retours d’expérience, développer/généraliser les bonnes pratiques et mutualiser les moyens. A l’échelle régionale, l’AORIF est déjà porteuse d’un projet similaire ayant abouti à la création d’une plateforme d’échanges sur les pratiques d’accompagnement à un mode de vie éco-durable auprès des occupants du parc Hlm : L’Eco pratique8. 4. L’insertion par l’activité économique et le développement économique A l’heure actuelle, les bailleurs mènent déjà de nombreuses actions en matière d’Insertion par l’Activité Economique (IAE) : L’animation de chantiers éducatifs ou d’insertion (Paris Habitat à Gentilly par exemple), L’embauche d’emplois d’avenir en tant qu’agent d’accueil ou d’aide gardien (Logirep et OPALY à Arcueil-Gentilly) ou encore en tant que médiateur (Immobilière 3F), Les clauses d’insertion, Le recours à des entreprises d’insertion : dans le cadre des clauses d’insertion des projets ANRU (en 2013, l’offre d’emplois générée par le PRU du Chaperon Vert a représenté, pour OPALY, 11 Equivalents Temps Plein), comme pour les travaux d’entretien ou pour les constructions neuves (Valophis Habitat et Immobilière 3F notamment), 8 http://leco-pratique.org/ AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 7 Le recours à des ESAT ou à des associations locales pour la réalisation de missions ponctuelles (mise sous plis ou services rendus aux locataires lors d’opérations de réhabilitation pour Valophis Habitat par exemple)… Pour améliorer leur action et faciliter les partenariats, les organismes Hlm proposent : Une réflexion partenariale sur la mutualisation des locaux libres en rez-de-chaussée afin de participer à l’animation des quartiers, La création d’un référentiel des associations locales et structures d’IAE, en précisant leur champ de compétences, afin de faciliter la mise en relation avec les bailleurs en fonction de leurs besoins. Sur cette dimension, il apparait particulièrement important aux bailleurs de s’appuyer sur les partenaires locaux, en premier lieux les Villes, mais aussi le Conseil Général et FACE 94 (Fondation Agir Contre l’Exclusion). 5. Les projets urbains Le territoire a bénéficié de deux projets de rénovation urbaine cofinancés par l’ANRU. Le premier a concerné le quartier de la « Vache Noire » à Arcueil. Le PRU, portant sur 278 logements, a été engagé en 2005. En termes patrimonial, le projet aura nécessité la démolition de 198 logements et la réhabilitation de 80 autres. Il s’est finalisé en 2008 avec la reconstruction de logements neufs aux statuts diversifiés (locatif social, accession à la propriété, locatif libre et intermédiaire). Le « Chaperon Vert », regroupant 1 600 logements répartis à parité entre Arcueil et Gentilly, a également bénéficié d’un PRU à partir de 2008. Le projet a été élaboré dans une visée plus préventive que curative. Ainsi, le quartier, situé entre deux pôles dynamiques (la « Vache Noire » d’un côté, récemment requalifiée, et la ZAC de la Porte de Gentilly de l’autre) présentait des risques de décrochement par rapport à son environnement urbain direct. Le PRU a permis d’intervenir sur le bâti ainsi que sur les écoles et équipements vieillissants. La diversification de l’offre a également été un axe fort : des programmes de logements en accession à la propriété et en accession sociale ont été réalisés. Actuellement, l’avenant de clôture est en cours de discussion, il doit être signé avant mai 2015. L’achèvement total du projet est prévu pour 2018. Un dernier programme de logements neufs sera livré en juin 2015, deux écoles sont également en chantier. Par ailleurs, la restructuration de la trame viaire a récemment été engagée. Au niveau patrimonial, la réhabilitation de deux îlots (500 logements) reste à engager. Globalement, le projet réalisé est conforme à ses orientations initiales. Seul un bâtiment tertiaire, ne trouvant pas preneur, fait l’objet d’une étude pour être éventuellement transformé en logements. Aujourd’hui, sans connaître le périmètre exact des futurs QPV ni la liste des quartiers qui pourront bénéficier du NPNRU et sachant que les élus auront la capacité de proposer des opérations d’intérêt local (qui bénéficieront de 20% de l’enveloppe financière accordée au NPNRU), les bailleurs ont souhaité établir un état des lieux synthétique des quartiers qui présentent des dysfonctionnements et pour lesquels une attention particulière doit être accordée dans le Contrat de Ville. NB : le tableau ci-après ne vise pas l’exhaustivité mais constitue une base de discussion à approfondir avec les collectivités locales. AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 8 Quartier Cité Jardins Résidences Professeur Einstein et Emile Zola Le Val de Bièvre Informations générales • • • • Commune : Cachan Bailleur : Valophis Habitat Nombre de logements : 804 QPV : oui (demande de création) • Commune : Fresnes (à proximité directe de la Vallée aux Renards) • Bailleur : France Habitation • Nombre de logements : 200 • QPV : non • • • • Commune : Fresnes Bailleur : Valophis Habitat Nombre de logements : 220 QPV : non (ex-quartier CUCS) Dysfonctionnements constatés • Trafic et insécurité • Enquête de satisfaction des locataires sur la sécurité : 8,4/20 (moyenne : 10,5/20) • Ressources des locataires (54,2% de ménages en dessous de 60% des plafonds) légèrement supérieures à la moyenne de Valophis (57,9%) • Taux de personnes âgées (22,7%) supérieur à la moyenne de Valophis (20,2%) • 25,9% de familles monoparentales, concentrées dans le bâtiment Aristide Briand • Classement attribution en catégorie 3 : résidences peu attractives dont le fonctionnement social est dégradé et génère des tensions sociales manifestes, nécessité de limiter l’accueil de ménages fragiles • 15% de demandeurs de mutation • Projet de création d’un pôle de services • Trafic lourd et insécurité (squat des caves et des halls, rixes entre bandes) • Bâti ancien (1960) : projet de restructuration complète du quartier à l’étude en partenariat avec la SEM de Fresnes (opération de démolition/reconstruction et intervention sur la voirie envisagées) • Trafic et insécurité • Enquête de satisfaction des locataires sur la sécurité en baisse : 9/20 (10/20 en 2011) • Problèmes liés au fonctionnement social (local de l’amicale condamné) • Ressources des locataires très faibles : 72,5% des ménages en dessous de 60% des plafonds de ressources et 42,5% en dessous 30% des plafonds mais taux d’impayé faible (1% d’impayés de plus de 3 mois) • Taux de personnes âgées important : 24,4% chefs de ménage de plus de 65 ans • Taux de familles monoparentales assez élevé : 28,5% (contre 22% en moyenne) • Classement attribution en catégorie 3 : nécessité de limiter l’accueil de ménages fragiles • Taux de vacance élevé : 5,5% (3,7% en moyenne à Valophis) • 14% de demandeurs de mutation • Dégradation de la qualité du bâti : besoin d’une intervention patrimoniale lourde (démolition/reconstruction/réhabilitation) • Utilisation possible des potentiels de constructibilité pour assurer une diversification de l’habitat AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 9 Quartier Les Groux La Vallée aux Renards Informations générales • • • • Commune : Fresnes Bailleur : Valophis Habitat Nombre de logements : 200 QPV : non (ex-quartier CUCS) • Communes : Fresnes et L’Haÿ-les-Roses • Bailleur : Valophis Habitat • Nombre de logements : 142 à Fresnes et 643 à L’Haÿ-lesRoses • QPV : non (ex-quartier CUCS) Dysfonctionnements constatés • Trafic et insécurité (squat des caves et des halls) • Problèmes liés au fonctionnement social • Ressources des locataires assez faibles : 64,1% des ménages en dessous de 60% des plafonds de ressources et 31,7% en dessous de 30% des plafonds • Taux d’impayés très élevé : 8,3% des locataires ont un impayé de + de 3 mois (contre 3,6% en moyenne à Valophis) • Taux très important de chefs de ménages de plus de 65 ans : 41,2% • Peu de familles monoparentales -17,4% contre 22% en moyenne à Valophis) • Classement attribution en catégorie 3 : nécessité de limiter l’accueil de ménages fragiles • Dégradation de la qualité du bâti : besoin d’une intervention patrimoniale lourde (démolition/reconstruction) • Utilisation possible des potentiels de constructibilité pour assurer une diversification de l’habitat Fresnes • Quelques problématiques de sécurité localisées • Paupérisation de la population : ressources des locataires plus faibles (59,3% de ménages en dessous de 60% des plafonds) que la moyenne de Valophis • Taux d’impayés légèrement supérieur à la moyenne : 3,8% des locataires en impayés de + de 3 mois et 13% en impayés de + d’un mois • Taux de personnes âgées important : 32,8% de chefs de ménage de plus de 65 ans • Classement attribution en catégorie 3 • Dégradation de la qualité du bâti (notamment le centre socio-culturel de l’Avara) et de la qualité de vie nécessitant une intervention lourde • Utilisation possible des potentiels de constructibilité pour assurer une diversification de l’habitat L’Haÿ-les-Roses • Quelques problématiques de sécurité localisées • Ressources des locataires (51,5% des ménages en dessous de 60% des plafonds de ressources et 27,4% en dessous de 30% des plafonds) un peu moins élevées que la moyenne de Valophis (57,9% et 27,7%) • Taux de personnes âgées important : 27,6% de chefs de ménage de plus de 65 ans • Taux d’impayés légèrement inférieur à la moyenne : 2,7% des locataires en impayés de + de 3 mois et 6,5% en impayés de + d’un mois • Classement attribution en catégorie 3 • Activités commerciales en déclin AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 10 Quartier Informations générales Dysfonctionnements constatés La Vallée aux Renards (suite) • Dégradation de la qualité du bâti et de la qualité de vie nécessitant une intervention lourde avec démolition/reconstruction pour ouvrir le quartier sur les potentialités environnantes • Utilisation possible des potentiels de constructibilité pour assurer une diversification de l’habitat Reine Blanche Commune : Gentilly Bailleur : OPALY Nombre de logements : 400 QPV : non (ex-quartier CUCS) • Population âgée, aux revenus modestes, présentant un risque de paupérisation • Patrimoine ancien, quartier nécessitant une requalification urbaine d’envergure : démolition d’un immeuble à envisager, nécessité d’ouverture pour résoudre les problèmes liés à l’enclavement (enjeu d’autant plus prégnant que des opportunités se font jour avec la couverture de l’A6b et l’arrivée prévue à proximité d’une gare de la ligne 14 du métro) • Potentiel de développement et de densification important • Commune : L’Haÿ-les-Roses • Bailleur : Immobilière 3F • Nombre de logements : 595 (3 résidences) • QPV : oui (Z1170) • Trafic de drogue et insécurité • Absence de mixité sociale, population fragile et à très faible revenu er • Réhabilitation sur fonds propres programmée au 1 trimestre 2015 pour une résidence (les deux autres ont été réhabilitées récemment) Plaine Bicêtre (Les Dahlias) • Commune : L’Haÿ-les-Roses • Bailleur : Immobilière 3F • Nombre de logements : 390 (2 résidences) • QPV : oui (Z1171) • Trafic de drogue et insécurité omniprésente, violences, dégradations et incivilités • Absence de mixité sociale, paupérisation de la population • Bâti ancien, une opération de démolition/ reconstruction réalisée sur fonds propres, réhabilitation et résidentialisation des résidences programmées dès 2015 • Potentiel lié à l’arrivée du métro dans le cadre du Grand Paris Allée du stade • Commune : L’Haÿ-les-Roses • Bailleur : Immobilière 3F • Nombre de logements : 336 (une résidence) • QPV : oui (Z1172) • Réhabilitation effectuée en 2006 • Problématiques d’ordre social : faible mixité, population à faible revenu, pas de vie associative • Quartier éloigné des services et commerces, très mal desservi Les Barnufles et les Hauts Martinets • Commune : Le KremlinBicêtre • Bailleur : OPH du KremlinBicêtre • Nombre de logements : 535 (185 pour les Barnufles et 350 pour les Hauts Martinets • QPV : non (ex-quartier CUCS) • Patrimoines anciens (1962 et 1971) • Quartiers dégradés, peu fonctionnels • Indicateurs socio-économiques inquiétants : travailleurs pauvres, population vieillissante, sur-représentation des familles nombreuses et monoparentales… • Problèmes d’insécurité liée au trafic de stupéfiants et à l’occupation de halls Jardins Parisiens • • • • AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 11 Quartier Informations générales Dysfonctionnements constatés Résidences SembatSchuman et Bergonié • Commune : Le KremlinBicêtre • Bailleur : OPH du KremlinBicêtre • Nombre de logements : 235 (120 pour Sembat-Schuman et 115 pour Bergonié) • QPV : oui (Z1168) Résidence Sembat-Schuman • Patrimoine vieillissant, datant de 1955 : opération de démolition-reconstruction à envisager sur le bâti fortement dégradé, • Paupérisation rapide (population démunie, peu qualifiée, travailleurs pauvres…) • Nécessité de désenclaver le quartier, de le réintégrer dans une dynamique urbaine (potentiel liée à la proximité de la future gare Kremlin-Bicêtre Hôpital) Résidence Bergonié • Dégradation d’un bâtiment ancien (1956) • Population socialement fragile • Problèmes de trafic de stupéfiants et d’occupation de halls • Nécessité de désenclavement dans le cadre d’un projet d’aménagement extérieur Résidence Henri Barbusse • • • • Commune : Villejuif Bailleur : OPH de Villejuif Nombre de logements : 340 QPV : non • Trafic et insécurité • Paupérisation de la population • Bâti ancien Résidence Robert Lebon • • • • Commune : Villejuif Bailleur : OPH de Villejuif Nombre de logements : 560 QPV : oui (Z1174) • Trafic et insécurité • Population très démunie (ressources essentiel-lement constituées de revenus de transfert) • Quartier enclavé, patrimoine ancien (1970) constitué de grands logements occupés par des familles nombreuses rencontrant des problématiques spécifiques Résidence Alexandre Dumas • • • • Commune : Villejuif Bailleur : Logirep Nombre de logements : 300 QPV : oui (Z1173) • Trafic de drogues • Dégradation inquiétante de la situation sociale • Problème de qualité du bâti, nécessitant une rénovation (investissements lourds déjà réalisés sur les fonds propres de l’organisme) *** En guise de conclusion, les bailleurs souhaitent attirer l’attention de l’agglomération concernant la création des « Conseils citoyens » prévus par la loi de programmation pour la Ville et la Cohésion Urbaine. A leur sens, un lien doit être fait avec les amicales de locataires existantes : cela peut permettre d’améliorer la dynamique de représentation des habitants et de remobiliser les amicales. AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 12 Synthèse de la contribution des organismes Hlm au Contrat de Ville du Val de Bièvre Thèmes Equilibre social des quartiers Sécurité et tranquillité résidentielle Gestion urbaine de proximité Insertion par l’activité économique et développement économique Projets urbains Propositions de pistes de réflexion et d’actions • Expérimenter des dispositifs locaux d’accompagnement des locataires en difficulté • Renforcer l’observation du peuplement • Définir conjointement les axes de la future convention intercommunale sur la politique d’attribution et la mixité sociale o Rééquilibrer le peuplement à l’échelle des résidences o Définir les modalités de relogement dans le cadre des PRU et de toute autre intervention patrimoniale le nécessitant o Trouver des solutions en matière de relogement pour les ménages en incapacité d’entrer ou de se maintenir dans un logement autonome o Renforcer le dispositif partenarial autour des mutations o Décliner localement le futur Accord Collectif Départemental (ACD) • Constituer une base de données recensant les incivilités de toutes natures afin de constituer un observatoire partagé et ouvert à l’ensemble des partenaires locaux • Définir les thématiques de travail en commun o Gestion des déchets o Traitement des espaces verts/extérieurs o Epaves et le stationnement o Hygiène o Développement durable et maîtrise de la consommation d’énergie • Engager une réflexion partenariale sur la mutualisation des locaux libres en pied d’immeuble • Constituer un référentiel des associations locales et structures d’Insertion par l’Activité Economique • Envisager des interventions patrimoniales et urbaines adaptées à la situation de chaque quartier (quartiers bénéficiant ou non du NPNRU, QPV, quartiers sortants du dispositif CUCS ou en voie de fragilisation) AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 13 L’AORIF – l’Union Sociale pour l’Habitat d’Ile-de-France est l’organisation professionnelle au service des organismes de logement social franciliens. L’association régionale Hlm regroupe les organismes de logement social ayant leur siège en Ile-de-France et adhérant à l’une des fédérations de l’Union Sociale pour l’Habitat. 140 organismes franciliens de logement social sont adhérents à l’AORIF. La délégation AORIF du Val de Marne rassemble 60 organismes de logement social. Ils logent environ 370 000 personnes et gèrent plus de 160 000 logements locatifs sociaux. La présente contribution a été rédigée avec le concours de représentants de huit organismes implantés dans le territoire du Val de Bièvre : France Habitation, Immobilière 3F, Logirep, OPALY, l’OPH de Villejuif, l’OPH du Kremlin-Bicêtre, Paris Habitat et Valophis Habitat. AORIF – Délégation Départementale du Val de Marne Décembre 2014 14