Etude de la validité d`un macromodèle industriel SPICE d`un
Transcription
Etude de la validité d`un macromodèle industriel SPICE d`un
Etude de la validité d’un macromodèle industriel SPICE d’un amplificateur opérationnel pour une simulation en hautes températures Sahbi BACCAR, Timothée Levi, Dominique Dallet Université de Bordeaux 1 Vladimir Shitikov, François Barbara Schlumberger 92142, Clamart Cedex, France Email : [email protected] Résumé Ce papier évalue la validité d’un modèle industriel de type SPICE d’un amplificateur opérationnel (AOP) pour une simulation en haute température (HT). Un modèle SPICE d’un AOP commercial qui a été fourni par le constructeur est simulé avec l’outil PSpice. Plus précisément, deux paramètres de performance de l’AOP (tension de décalage et le taux de rejection du mode commun) sont simulés et comparés aux résultats de mesures. La validité du modèle SPICE proposé en HT est évaluée en comparant les mesures expérimentales aux simulations de ce modèle. Une solution pour palier au défaut de la limitation de ce modèle en HT est proposée à la fin de cet article. 1. Introduction Depuis les années 70s, les modèles SPICE ont été largement utilisés pour simuler les circuits analogiques et mixtes (AMS) [1], [2], [3]. L’outil et le langage de simulation et de modélisation SPICE a été au départ proposé par l’université Berkeley. Ensuite, d’autres simulateurs commerciaux sont apparus. Ils ont été adoptés par la majorité des industriels pour simuler leurs circuits AMS qui sont devenus de plus en plus complexes. Comme conséquence, la phase de conception est plus facile, plus automatisée, moins couteuse et moins longue. Cependant, depuis quelques années, l’efficacité de cet outil devient de plus en plus mise en cause. En effet, avec l’augmentation du nombre de transistors dans les circuits intégrés (CI) modernes, les simulateurs de type SPICE nécessitent de plus en plus de temps et de ressources matérielles. En outre, les modèles industriels SPICE n’offrent pas une marge de liberté et de flexibilité aux concepteurs pour modifier librement ces modèles en fonction de leurs besoins afin les adapter à leurs application. Par exemple, il est difficile de modifier le modèle d’un transistor contenu dans un macromodèle SPICE, il est seulement possible de changer les paramètres de ce modèle. Enfin, prendre en considération les conditions environnementales telles que la température ou la pression et décrire leurs effets n’est pas correctement développé dans les modèles industriels de type SPICE. D’autre part, l’électronique fonctionnant en haute température (EHT) regroupe de plus en plus d’applications industrielles depuis les années 90s [4]. Les circuits ETH sont les circuits fonctionnant de façon fiable au-delà de la température standard de 125°C. C’est un marché qui est entrain d’émerger dont quelques industries principales sont l’industrie de forage pétrolier, l’industrie automobile, l’industrie aérospatiale, etc. Les circuits spécifiques aux EHT ne sont pas encore matures. Le nombre de constructeurs offrant au marché des circuits dédiés spécifiquement aux HT reste en effet limité. Par conséquent, plusieurs industriels utilisent encore des circuits électroniques conventionnels en utilisant des techniques adaptées pour adapter ces circuits aux HT. Ces circuits d’adaptation et de compensation sont maitrisés en industries ont été largement étudiés dans plusieurs travaux. Néanmoins, l’usage des macromodèles de ces circuits conventionnels devrait aboutir à une simulation erronée. En effet, la validité du circuit SPICE dans la plage HT n’est pas certaine et devrait être révisée. Dans ce travail, nous proposons une étude de validité brève d’un modèle SPICE d’un composant essentiel en électronique analogique et mixte : l’AOP [2], [3]. Ce composant est souvent présent dans plusieurs systèmes de mesures et d’instrumentation. La section 2 présente brièvement l’usage de l’AOP dans les applications industrielles. La section 3 décrit la structure interne d’un modèle industriel SPICE d’un AOP. Enfin, la section 4 suggère une solution pour corriger l’imprécision du modèle SPICE de l’AOP étudié dans les hautes températures. 2. Amplificateurs opérationnels pour les applications industrielles HT La majorité des circuits HT sont utilisés dans des systèmes de mesures et d’acquisition de données (figure 1). Dans plusieurs applications, telles que l’industrie automobile, l’industrie pétrolière, les systèmes d’acquisition de données doivent mesurer des paramètres spécifiques propres à l’application. Ces paramètres sont nécessaires pour un bon accomplissement de l’application. Une fois captées par le capteur, les données mesurées sont traitées par un bloc de conditionnement de signal. Un convertisseur analogique-numérique (CAN) convertit par contre le signal au domaine numérique afin de continuer dans l’opération de traitement du signal. Amplifier Anaog Filter Figure 1. Circuit frontal d’un circuit EHT [5] Le bloc de conditionnement de signal est formé par un filtre et par un amplificateur d’instrumentation. Ce dernier est développé à partir de plusieurs AOPs. Ce front-end analogique, représenté dans la figure 1 est connecté à un bloc numérique et à quelques autres circuits (EEPROM, SRAM, etc). Le bloc de conditionnement de signal est décisif puisque toute imperfection dans ce bloc apportera des imprécisions sur la mesure. Pour cette raison, il est important de caractériser ses circuits. L’AOP est en particulier un composant critique et sensible à la haute température et représente une importance particulière dans un front-end analogiques d’instrumentation. En effet, à la base de ce circuit, plusieurs autres circuits sont développés (Filtre Amplificateur d’instrumentation, CAN, etc). La caractérisation de l’AOP va contribuer dans un deuxième temps à développer un modèle fiable et précis de circuits AMS pour des applications HT. 3. Modèles d’AOPs industriels de type SPICE Plusieurs approches ont été utilisées pour construire des macro-modèles d’AOP sous format SPICE. Toutefois, la plupart des modèles SPICE industriels se basent sur le modèle de référence de Boyle [1]. Le principe de ce macromodèle consiste à réduire le nombre de transistors et composants non-linéaires dans le schéma simplifié équivalent de l’AOP (modèle électrique). En effet, dans ce modèle deux transistors sont uniquement présents. Toutefois, le modèle de Boyle représente quelques limitations. D’abord, un seul pole dans ce modèle décrit la réponse fréquentielle. Ensuite, ce modèle ne représente pas ni l’effet du bruit ni l’effet du mode commun sur l’AOP. De plus, il ne décrit que certains paramètres de l’AOP (tels que la vitesse du balayage, la tension de décalage, le courant de décalage, etc) tandis que les autres paramètres importants caractérisant des erreurs sévères de l’AOP tels que le TRMC (Taux de Rejection du Mode Commun) et TROA (Taux de Rejection d’Ondulation d’Alimentation) ne sont pas pris en considération. Dans ce contexte, les résultats de simulation du TRMC à l’aide d’un modèle industriel SPICE dans le paragraphe 4 vont confirmer cette caractéristique. Enfin, le modèle de Boyle n’est pas modulaire. Il est difficilement paramétrable et ne prends pas également l’effet des conditions de fonctionnement et notamment l’effet de la température. Le modèle de Boyle a été adopté puis amélioré par les industriels dans plusieurs versions [3]. Cependant, malgré ces améliorations, les nouvelles versions représentaient toujours quelques limitations. En effet, les macromodèles améliorés ne sont pas basés sur les paramètres de performances mais sur des composants électroniques et des circuits élémentaires. De plus, l’effet de la température sur les paramètres de performances est faiblement développé dans ces modèles. Pourtant, un modèle SPICE programmable en fonction de la température a été déjà proposé dans [6] depuis 1976. 4. Mesures des paramètres de l’AOP en HT et comparaison à la simulation 4.1 Conditions des mesures en HT Les paramètres essentiels de l’AOP ont été mesurés avec l’instrument TA09B [7]. Les mesures ont été faites sur la page de températures allant du 20°C à 220°C en considérant un pas de 10°C. Un circuit approprié de test formé de deux AOPs, quelques résistances, quelques capacités et un ensemble d’interrupteurs permet d’assurer les mesures de tous les paramètres (Fig.2). Un des deux AOPs est le composant sous test, le deuxième est un AOP qui a été déjà bien caractérisé et qui jouera le rôle d’un AOP idéal. Figure 2 : Circuit de test bench expérimental En fonction, du paramètre mesuré, quelques interrupteurs sont ouverts et d’autres sont fermés. Ce type de circuit de test est utilisé dans l’industrie pour tester plusieurs AOPs avec le même circuit. L’AOP idéal est connecté dans son entrée inverseuse à une boucle qui contrôle l’AOP à tester [8]. La température est imposée au composant en utilisant un flux thermique en connectant le package du composant à tester à un thermocouple. Pour chaque température, nous faisons exactement vingt mesures pour vingt différents composants et ceci afin de réduire l’incertitude sur la mesure d’un composant à un autre. 4.2 Conditions des mesures en HT 4.2.1 Simulation de la tension de décalage Un circuit de boucle ouvert est utilisé pour simuler la tension de décalage à chaque température. Le macromodèle de l’AOP est connecté à la source de DC par son entrée positive et à une résistance de charge à sa sortie. L’entrée inverseuse est par contre liée à la masse. En effectuant une analyse DC et une analyse paramétrique selon la température avec PSpice, le simulateur trace la tension de sortie Vout en fonction de la tension d’entrée pour chaque température considérée. La courbe résultante est la caractéristique de l’AOP. La tension de décalage peut être déduite en considérant le point d’intersection de la zone linéaire avec l’axe des tensions d’entrée. L’évolution des différentes valeurs de la tension de décalage (simulées et mesurées) sont illustrées par la figure 3. Une fois la température choisie, la valeur de la tension de décalage comme la moyenne arithmétique des différentes mesures. Voltage Offset (µV) 4.2.2 Simulation du TRMC Le TRMC est défini comme le rapport entre le gain différentiel et le gain en mode commun. Ce paramètre spécifie la sensibilité de l’AOP aux effets du mode commun. Il peut être simulé en utilisant le circuit illustré par la figure 4. Une source commune est appliquée à la fois à l’entrée positive et négative du macromodèle de l’AOP. 12000 measurement spice simulation error between simulation and measurement measurement standard deviation 10000 n’y pas d’information disponible concernant l’évolution de ce paramètre au-delà de la température 85°C. Pourtant, il est important d’avoir une idée sur l’évolution de la tension de décalage et de sa valeur typique pour un usage HT. En effet, ces valeurs nécessaires pour pouvoir ajouter des circuits ou des composants qui annulent l’effet de la tension de décalage. 8000 6000 R2=10K 4000 R1= 10 2000 Vin = 1V R1= 10 40 60 80 100 120 140 160 180 200 R1=10K Vout 0 20 220 Temperature (°C) Figure 3 : Résultat de simulation de la tension de décalage TABLE I. COMPARAISON DE LA TENSION DE DECALAGE MESUREE ET SIMULEE DANS DIFFERENTES TEMPERATURES Température 20°C 40°C 80°C 120°C 160°C 180°C 220°C Spice (µV) 94.84 115.24 158.43 204.5 253.09 277.96 323.34 Moyenne des Mesures (µV) 64.8 69.4 88.65 110.40 273.1 1427.75 11988.2 Erreur (µV) 30.04 45.84 69.78 94.1 20.01 1427.75 11664.86 Variance (µV) 53.678 56.4646 60.6884 69.5053 156.0661 301.6734 468.6039 La tension de décalage simulée varie faiblement de 20°C à 220°C en la comparant à la valeur mesurée. La valeur maximale de la tension de décalage correspond à 220°C. Elle est égale exactement à 323,34µV. La spécification technique du circuit donne aussi les valeurs maximale et typique de la tension de décalage dans l’intervalle de température de fonctionnement (-40°C à 85°C). La valeur typique est 180µV et la valeur maximale est 650µV. Cette valeur typique est en bon accord avec les tensions simulées qui varient de 94,84µV à 158,43µV dans l’intervalle [20°C-80°C]. L’évolution de la tension Vos mesurée et simulée est clairement linéaire dans la zone [20°C-90°C]. Cette évolution linéaire est prévue par la spécification technique du circuit. Ce dernier est en effet caractérisé par un coefficient appelé coefficient de fluctuation de la tension de décalage en température VTC. Sa valeur typique donnée par le constructeur est égale à 1µV/°C et sa valeur maximale vaut 3µV/°C. Par contre, il En choisissant des valeurs appropriées des résistances (R2>100R1) et en considérant un nombre valide d’approximations, l’analyse de ce circuit par les lois de Kirchhoff mène à l’équation (1) définissant le TRMC. Similairement à la tension de décalage, les mesures sur le TRMC sont faites sur 20 échantillons différents du même circuit. ⎛R R ⎞ CMRRdB = 20 log10 ⎜ 2 1 ⎟ ⎝ Vout ⎠ (1) La spécification technique indique que le TRMC a une valeur typique de 101 dB et une valeur minimale de 84dB dans la marge de température de fonctionnement (de -40°C à 85°C). Les résultats de simulation et de mesures sont illustrées par la figure 5. Si la température est inférieure à 130°C, alors la valeur mesurée est élevée puisqu’elle dépasse 100dB. La valeur maximale mesurée de CMRR esr égale à 116dB et correspond à 20°C. La simulation SPICE du macromodèle donne par contre une valeur constance du TRMC qui est pratiquement toujours égale à 191,94 dB. Cette valeur constante confirme la propriété du modèle de Boyle qui ne tient pas compte de la dépendance du TRMC de la température. 150 measurement, CMRR measurement standard deviation, CMRR spice simulation, CMRR error between simulation and measurement, CMRR 100 CMRR(dB) Nous avons représenté également dans la figure 3 la variance de la tension de décalage mesurée en fonction de la température. La variance est calculée afin d’évaluée l’incertitude sur les mesures et la variation de la tension de décalage d’un composant à un autre. Le tableau I détaille quelques valeurs numériques des courbes tracées dans la figure 3 pour donner une idée plus claire sur leur variation. Figure 4 : Circuit de simulation du TRMC 50 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 Temperature(°C) Figure 4 : Circuit de simulation du TRMC 200 220 L’effet du mode commun est une source sérieuse d’erreur, notamment si le TRMC est au dessous de 100 dB. La performance du composant en terme de sensibilité à ce mode est déterioée puisque le TRMC atteint des valeurs faibles entre 160°C et 220°C (de l’ordre de 80 dB). 4.3 Interprétation de la différence entre les résultats de simulation SPICE et les résultats de mesures Les résultats de simulation ont montré que les paramètres TRMC et tension de décalage ne suivent pas l’évolution en température trouvée par mesures. En effet, la tension de décalage Vos a une évolution linéaire de 20°C à 150°C dans les mesures et dans la simulation. Toutefois, à partir de 150°C, l’allure de la variation de ce paramètre change et n’est plus linéaire. La forme de la courbe semble plutôt être exponentielle. Afin de comprendre et d’interpréter cette évolution exponentielle, nous avons considéré le circuit élémentaire (l’étage d’entrée de l’AOP) du modèle responsable de la production de l’erreur de tension de décalage. Nous nous proposons d’analyser ce circuit pour expliquer la divergence entre les résultats de mesure et de simulation. Cet étage d’entrée est simplement formé par deux transistors Q1 and Q1 ayant un émetteur et un collecteur en commun. Les résistances du collecteur de Q1 et Q1, notées respectivement RC1 and RC2. La tension de décalage résulte de différentes sources de mésappariement dans cette structure. Afin de simplifier l’analyse, nous avons supposé que seulement les transistors sont désappariés et que par contre les résistances sont bien adaptées (RC1=RC2=RC). D’après [9], et après avoir considéré les équations caractéristique des transistors et en utilisant les équations de Kirchoff, Vos peut être calculée selon l’équation (2). VOS = A1 exp( B1.T ) − A2 exp( B2 .T ) (2) Les expressions des coefficients A1, A2, B1 et B2 sont donnés par les équations (3), (4), (5) et (6). A1 = I S 1 / g m = I S (1 + ΔI S 2 I S ) / g m (3) A2 = I S 2 / g m = I S (1 − ΔI S 2 I S ) / g m (4) B1 = VBE1.q / k (5) B2 = VBE 2 .q / k (6) Les constantes q et k sont respectivement la constante de la charge d’un électron et la constante de Boltzmann. Les tensions VBE1 et VBE2 sont respectivement la tension émetteur-base de Q1 et de Q2. Les courants Is1 et Is2 sont les courants respectifs des deux mêmes transistors et ∆Is exprime la différence entre ces deux courants. Enfin, le paramètre gm représente la transconductance [9]. Tant que les coefficients B1.T et B2.T gardent des valeurs faibles et presque nulles, il est possible de linéariser les deux termes exponentiels dans (2) en utilisant la formule du développement limité de premier ordre de la fonction exponentielle au voisinage de zéro. La nouvelle expression de la tension de décalage Vos est alors donnée par l’équation (7). VOS ≡ ( A1 − A2 ) + ( A1 B1 − A2 B2 )T + ... (7) Il est clair ainsi que si (B1.T ≈ 0 et B2.T ≈ 0), alors l’évolution de la tension de décalage est linéaire. Cependant, en fonction des valeurs des coefficients B1 and B2 et tant que la température augmente, l’approximation de Vos par une fonction linéaire n’est plus valide. A la place de cette fonction linéaire, une fonction polynomiale dépendant de la température T permettra de mieux approximer l’évolution exponentielle de Vos. Ainsi, recalculer la valeur de la tension de décalage à une température T nécessitera la connaissance de cette température et aussi des tensions VBE1 et VBE2. Malheureusement, il n’est pas toujours possible de connaitre de telles informations dans le macromodèle SPICE de l’amplificateur opérationnel. Pour remédier à ces limitations, nous pouvons développer un modèle remplaçant ce macromodèle SPICE. Le modèle que nous développerons pourra être personnalisé selon nos besoins pour offrir plus de flexibilité dans la phase conception. Ainsi, nous pouvons éviter une telle restriction d’accès à des paramètres. Une approche comportementale décrira le circuit avec ses paramètres de performances au lieu de le décrire par des circuits élémentaires. 5. L’alternative de modélisation comportementale Les simulations et les mesures ont montré que le macromodèle SPICE a certaines limitations en HT. Corriger le modèle dans son format SPICE est une tâche complexe. Elle nécessite un nouveau calcul de tous les paramètres électroniques de chaque composant et circuit de ce macromodèle. Une approche de modélisation comportementale sera une alternative plus attirante. Pour cet objectif, nous avons utilisé le langage VHDL-AMS comme outil de modélisation et de simulation. La description détaillée de la méthodologie de développement de modèle comportementale avec ce langage est fournie dans [10] et [11]. Les mesures de chaque paramètre dans différentes température permettent d’approximer cette variation thermique du paramètre par des fonctions polynomiales ou même exponentielles. Ces dernières peuvent être facilement implantées dans le modèle VHDL-AMS. Pour montrer l’efficacité d’une telle alternative comme une solution adéquate pour palier au problème de l’imprécision du modèle SPICE en HT, nous avons développé un simple modèle comportemental de l’AOP. Ce modèle décrit la tension de décalage avec sa dépendance en température. Les résultats de simulation sont détaillés par la figure 6. En comparant la figure 3 et la figure 6, nous remarquons que le modèle VHDL-AMS simulé fournit des résultats plus précis que le macromodèle industriel SPICE. Il y a en effet une correspondance entre la courbe de la tension de décalage prédite par le modèle VHDLAMS et la courbe des mesures de ce paramètre. De plus, la courbe d’erreur du modèle VHDL-AMS a une évolution quasi-contestante puisqu’elle représente des valeurs faibles ne dépassant 5% de la valeur mesurée. [5] T. Romanko, “Extreme design: Developing integrated circuits for -55°C to +250°C”; EETimes/Planet Analog, 2008 12000 Measurement Simulation with the VHDL-AMS model Voltage Offset (µV) Tension de décalage (µV) 10000 Error between VHDL-AMS and the measurement 8000 [6] G. M. Wierzba, “A Programmable Boyle Op-amp macromodel”, in. Proc. IEEE MWCAS, Aug. 1992, pp. 1564-1567 6000 4000 [7] http://unites-systems.com/l.php?id=61 2000 [8] A. Afshar, Principles of semiconductor network 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 testing, Newnes, June 1995 Temperature (°C) Figure 5 : Comparaison de la tension de décalage simulée par le modèle VHDL-AMS avec les mesures 6. Conclusion SPICE était largement utilisé pour simuler les circuits industriels analogiques et mixtes. La majorité des AOPs industriels sont modélisés sur la base du macromodèle de Boyle malgré ses limitations multiples. En particulier, la dépendance en température des paramètres de l’AOP n’est pas prise en considération dans ce modèle de référence. Nous avons testé expérimentalement l’évolution de quelques paramètres en fonction de la température. Nous avons comparé les résultats de mesures obtenus avec les résultats de simulation d’un macromodèle d’un AOP industriel. Cette comparaison a confirmé l’imprécision du modèle SPICE en HT que nous avons déjà prédite. Nous avons interprété la différence entre les résultats de simulation et de mesures. Pour remédier à ce problème d’imprécision, nous avons remplacé l’outil de modélisation SPICE par le langage de modélisation VHDL-AMS. Nous avons développé un nouveau modèle du même circuit dans une approche comportementale basée sur les résultats de mesure. La simulation du modèle VHDL-AMS indique un bon accord entre les résultats de simulation de ce modèle et les résultats de mesures. Les travaux futurs pourront se concentrer sur l’ajout de quelques autres paramètres dans ce modèle simple. Ils pourront également consister à remplacer d’autres modèles SPICE de circuits analogiques et mixtes par des modèles comportementaux. Références [1] G.R. Boyle, B.M. Cohn, D.O. Perderson, J. E. Solomon, “Macromodeling of integrated circuit operational amplifiers” IEEE J. Solid-State Cir., vol. 9, no. 6, pp. 353-364, Dec. 1976 [2] “Evaluation Programs for SPICE Op Amp Models”, Intersil Corporation, Application Note 9523, Jan. 1996 [3] M. Alaxander, D. F. Bowers, “SPICE-Compatible Op Amp Macro-Models”, EDN Magazine, March 1990 [4] R. Kirschman, High-Temperature Electronics, Piscataway, NJ: WileyIEEE Press, 1998 [9] B. Nguyen, W. D. Smith, “Nulling Input Offset Voltage of Operational Amplifier”, Texas Instrumennts Corp. Application Report SLOA045, Aug. 2000 [10] S. Baccar, T. Levi, D. Dallet, V. Shitikov, F. Barabara, “A Behavioral and Temperature Measurements-Based Modeling of an Operational Amplifier Using VHDL-AMS”, in Proc. IEEE ICECS, Athens, Dec. 2010, pp. 343-346 [11] S. Baccar, T. Levi, D. Dallet, V. Shitikov, F. Barabara, “Modeling Methodology for Analog Front-End Circuits Dedicated to High Temperature Instrumentation and Measurement Applications”, IEEE Trans. Instru. & Meas. , vol. 60, no. 5, pp. 1555-1564, May 2011