En mouvement - CCI Champagne

Transcription

En mouvement - CCI Champagne
CCI
CHAMPAGNE-ARDENNE
En mouvement
la newsletter de la Chambre de commerce et d’industrie
Champagne-Ardenne
L’interview
Gilles CIBERT
Fondateur du mouvement FairBooking
Hôtelier et président du club hôtelier
de Nantes.
FairBooking, un bon plan responsable
qui ne coûte pas plus cher !
«
«
Le 2 décembre à Châlons, vous viendrez présenter le programme associatif FairBooking aux hôteliers
champardennais. Quand avez-vous initié ce mouvement et pour quelles raisons ?
« FairBooking a été officiellement lancé le 14 mai dernier à Nantes, avec 18 hôtels. Il s’agit à la base d’un
mouvement de la profession hôtelière qui, depuis, a obtenu le soutien de tous les syndicats ainsi que du
gouvernement. Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, annonçait récemment
qu’une subvention de l’Etat serait allouée au projet et à son développement. FairBooking est également
soutenu par la CCI Nantes Saint-Nazaire. Et en juin, le président de CCI France, André Marcon, a demandé
que notre action soit relayée au sein du réseau consulaire. D’où nos multiples interventions auprès des
hôteliers, en lien avec les chambres.
L’initiative part du constat suivant : la montée en puissance des centrales de réservations hôtelières sur le
web, qui, à des conditions commerciales abusives, font la pluie et le beau temps au détriment des hôteliers
français. Des sociétés telles que Booking, Expedia ou encore HRS. Ces sites internet sont très gourmands
et aujourd’hui, le marché des OTA (Online Travel Agencies) s’avère extrêmement concentré. Résultat :
il s’y livre une guerre sans merci à coups d’énormes capitaux et de marketing à outrance. Et l’argent
collecté par ces multinationales n’est pas réinjecté dans l’économie française.
Prenons l’exemple de Booking. Elle demande 17 % de commission sur les réservations qu’elle conclut en
ligne. Elle réalise 27 % de résultat net sur son chiffre d’affaires et dépense cet argent en achats de mots-clés
et autres publicités pour améliorer sa visibilité sur le net. Ça devient difficile pour les hôteliers, notamment
dans certaines régions où la situation économique n’est pas fleurissante. Pour ma part, j’ai pu augmenter
les ventes de mon hôtel via Booking, et donc gagner des clients. Mais dans le même temps, j’ai vu mon
chiffre d’affaires diminuer du fait des commissions laissées au passage.
Nous avons vu poindre le problème il y a plusieurs années à Nantes, et souhaitions vérifier si, ailleurs, d’autres
hôteliers partageaient notre inquiétude. Tout en cherchant une parade efficace à ce phénomène. Nous
avons donc mis en place un site internet dédié, et il s’est très vite développé. A la différence des syndicats,
qui eux, oeuvrent davantage du côté du back office et de la réglementation pour lutter contre les OTA,
nous situons notre action du côté des clients. On a longtemps essayé de trouver le bon positionnement
pour les interpeller et les faire réagir. Puis nous avons compris qu’il fallait leur proposer des prix aussi
– voire plus - intéressants que les centrales, pour qu’ils trouvent un intérêt à réserver en direct. On s’est
inspiré des petits producteurs face à la grande distribution. Notre avantage sur les centrales : les clients
ayant réservé en ligne se retrouvent tous, à un moment ou un autre, devant nos réceptionnistes. On mise
sur la relation de visu pour promouvoir FairBooking, notamment en distribuant des flyers. »
Combien d’adhérents fédère à ce jour FairBooking et que propose-t-il concrètement ?
« 1 218 hôtels adhèrent à FairBooking. Ce qui le place à la 4e place sur le marché français des groupes
hôteliers. Nous sommes présents dans tous les départements et dans plus de 740 villes et communes
de l’Hexagone. Nous fédérons également des hôtels implantés dans une quinzaine de pays à l’étranger :
Belgique, Irlande, Espagne, Suisse, Autriche, Québec, Maroc, Réunion, Sénégal, etc. C’est la preuve que
nous répondons à une véritable attente des hôteliers, qui se sentent pris au piège par les OTA.
Concrètement, les adhérents voient leur établissement référencé sur le site de FairBooking, ainsi que,
lorsqu’il existe, un lien vers leur propre module de réservation en ligne. En s’inscrivant gratuitement sur
le site, les clients peuvent consulter l’intégralité des coordonnées des hôtels adhérents. L’idée étant de
donner du sens à leur acte de consommation, en leur faisant bénéficier de trois avantages.
En tant qu’hôtelier, lorsque je vends une chambre coûtant 100 euros via une centrale telle que Booking
par exemple, je ne perçois au final que 83 euros. Et le client paie l’intégralité des 100 euros. S’il passe par
FairBooking, nous partageons avec lui cette commission de 17 euros qui ne sera pas reversée à l’OTA.
Et sommes ainsi en mesure de lui proposer une remise de 8 % sur le prix de la chambre. Il règlera donc au
total 92 euros, au lieu de 100. Ce type de « bonus » peut aussi se matérialiser par un petit déjeuner offert
ou le sur-classement d’une chambre.
Parallèlement, les centrales ne permettent que le référencement en ligne de deux catégories de chambres.
Autre avantage pour le consommateur : en utilisant ce lien direct, il a accès aux disponibilités des chambres
en temps réel, qui sont généralement ainsi plus nombreuses, notamment en périodes chargées.
Enfin, le client gagne non seulement de l’argent, mais fait aussi un geste responsable. Il évite la délocalisation
engendrée par ces centrales, et favorise l’emploi ainsi que l’investissement local. Un bon plan responsable,
qui ne coûte pas plus cher. Alors pourquoi se priver ? »
Comment FairBooking va-t-il se développer par la suite ?
« Pour l’heure, FairBooking est un portail représentant une carte détaillée des hôtels adhérents. Nous
projetons la création d’une véritable plate-forme de réservation en ligne, gérée en direct par les hôteliers.
Maintenant que tous ces professionnels ont eu foi en notre programme, nous avons les moyens et
la crédibilité pour aller plus loin. Nous venons d’embaucher notre premier salarié à Nantes, chargé de
toute la partie animation de FairBooking, et de l’administration.
Nous sommes en train de développer la version 3 du site internet. Début 2014, nous lancerons une nouvelle
configuration, traduite en anglais, espagnol et allemand, qui proposera un listing d’hôtels précis en fonction
de la destination choisie, ainsi que des modules complémentaires. Les prix et quantités de chambres libres
seront consultables. Les internautes pourront partager leurs avis et les hôteliers pourront leur répondre en
ligne, pour un suivi-client constructif et une amélioration continue des établissements. Avec la possibilité
d’effectuer une réservation via FairBooking grâce à un système informatique homogénéisé. Nous insistons
vraiment sur le côté équitable et responsable de cette démarche, sur sa volonté de remettre de l’ordre dans
l’économie et de la replacer au service de l’homme. Et chacun d’entre nous, s’il le veut, peut y contribuer. »