Faut-il remettre de l`herbe dans les systèmes laitiers intensifs
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Faut-il remettre de l`herbe dans les systèmes laitiers intensifs
Les réseaux d’élevage vous parlent de la PAC… FAUT-IL REMETTRE DE L’HERBE DANS LES SYSTEMES LAITIERS INTENSIFS ? Dans les régions où les prairies ont pu être retournées, l’alimentation des vaches laitières est basée sur le maïs ensilage. Avec le découplage des primes SCOP à hauteur de 75%, le différentiel économique qui existe actuellement en faveur des surfaces en maïs ensilage par rapport aux surfaces en herbe va être réduit. Dans ce contexte de la réforme de la PAC certains éleveurs de plaines céréalières se posent la question de remettre en prairie temporaire des surfaces actuellement primées. Le découplage partiel des aides SCOP pourrait remettre partiellement en cause les systèmes de production laitière utilisant principalement du maïs ensilage. Le recouplage de « seulement » 25% des aides actuelles aux cultures, redonnera du crédit aux prairies dans les régions à bon potentiel agronomique. La remise en herbe, pour le pâturage des vaches laitières, permettrait d’arrêter de distribuer du maïs ensilage au printemps, et de limiter la présence des vaches laitières en bâtiment. La récolte des excédents, sous forme d’ensilage au printemps, permettrait d’accroître l’apport de fibres dans la ration hivernale des vaches. Augmenter de moitié les surfaces en herbe pour réduire d’un tiers celles en maïs Afin de voir les résultats que l’on peut attendre de cette adaptation, et de préciser les conditions de sa réussite, les réseaux d’élevage ont réalisé une étude à partir d’une exploitation produisant 530 000 litres de lait. Les 72 vaches laitières sont alimentées avec du maïs ensilage toute l’année et 1 à 2 kg de foin. La SAU est de 220 ha dont 74 ha de SFP, dont 32 ha en maïs ensilage. Toutes les terres labourables autour du bâtiment ont été retournées. Seuls 2 ha ont été maintenus comme parcours pour les vaches laitières. Les 40 autres ha de prairies naturelles correspondent aux surfaces qui n’ont pu être retournées. Elles sont dans des zones humides, ou éloignées du siège de l’exploitation. Rationnement d’une vache laitière après la remise en herbe Alime ntation annuelle d'une vache laitière à 8000 kg de lait / VL (7200 l /VL) Maïs : 2.7 t MS / VL Concentré : 1500 kg / VL dont cér éales : cor recteur : CMV : 635 kg / VL 800 kg / VL 65 kg / VL Assolement 84 ha de SFP, dont maïs 7 kg ma ïs : à volonté pâture 25 a res pâture pâture 50 ares 50 ares 66 ha de prairie valorisés à 6.6 T MS/ha 18 ha de pâturés par les VL 13 ha pâturés par le s génisses 8 ha fauché s et pâturés par les VL 27 ha fa uchés et pâturés par les génisses et vac hes tarie s 18 ha de maïs ensilage à 11 TMS/ ha 136 ha de cultures de vente Ensilage d'herbe: 3 kg MS Foin: 1 kg de MS 25/4 1/6 1/8 25/9 25/4 Les réseaux d’élevage vous parlent de la PAC… Dans cette exploitation, pour que les vaches pâturent pleinement au printemps, il faudrait remettre 24 ha de prairie temporaire autour du bâtiment, dont 8 seront ensilés début mai. Les repousses, ainsi que la baisse d’effectif avec le tarissement permettront d’alimenter les vaches jusque fin juillet sans avoir à apporter de fourrages conservés en plus. La récolte supplémentaire d’ensilage d’herbe permettra d’apporter l’équivalent de 20% de la ration hivernale des vaches laitières. Avec l’augmentation de la part d’herbe dans l’alimentation des vaches laitières (pâture et ensilage d’herbe), la consommation globale de concentrés restera identique, mais la nature en sera modifiée. Une partie du correcteur azoté sera remplacée par un concentré énergétique (céréales ou VL 2,5 l). Avec ces surfaces en herbe supplémentaires, on réduira de 14 ha les surfaces en maïs ensilage et de 10 ha les surfaces en culture de vente. Pour avoir ce pâturage exclusif jusque fin juillet, il est préférable d’avoir des vêlages de fin d’été et automne, si l’on ne veut pas augmenter son effectif de vaches laitières. Si, pour répondre à la demande des laiteries, les vêlages ont lieu au printemps ou en début d’été, la remise en herbe pourra être envisagée en passant par un pâturage rationné. On limitera alors les surfaces en herbe à 15 ares par vache de mi avril à début juin, que l’on complémentera avec une demi ration de fourrages conservés. Un intérêt économique sous réserve de maîtriser le pâturage Evolution de l'EBE avec la remise en herbe 150 000 € 140 000 € Zéro pâturage des vaches laitières Remise en herbe pour les vaches laitières 130 000 € 120 000 € Avant déc ouplage Après découplage Globalement avec la réforme de la PAC, la remise en herbe pour le pâturage des vaches laitières permet de maintenir, voir d’augmenter l’EBE. Avec des rendements de 11 T de M S par hectare de maïs ensilage, et une valorisation de 6.5 T de M S par hectare d’herbe, l’EBE est augmenté de 3 €/1000l. Alors qu’avant le découplage, il était réduit d’autant. L’intérêt économique sera d’autant plus important que : - les rendements en herbe seront élevés, et ceux en maïs faible. - La part d’herbe remise pour le pâturage des vaches laitières sera importante. L’adaptation par la remise en herbe pour le pâturage des vaches laitières sera positive, sous réserve que l’exploitation maîtrise le pâturage des vaches laitières au printemps. Pour cela, il est nécessaire que le parcellaire soit adapté, avec suffisamment de surfaces à proximité du Les réseaux d’élevage vous parlent de la PAC… bâtiment des vaches laitières. Avec un pâturage à 4 vaches par hectare au printemps, il est important de bien maîtriser la mise en pâture pour éviter de se faire dépasser par l’herbe, ou d’avoir un piétinement des parcelles par temps humide. Pendant les premières semaines, le pilotage du pâturage se fera en fonction de la pousse de l’herbe en jouant sur le temps de présence des animaux et les quantités de fourrages conservés données aux vaches laitières. En règle « Avec la nouvelle PAC : un regain générale, le silo de maïs ensilage devra être fermé au d’intérêt pour le pâturage des vaches 1er mai pour gérer au mieux l’explosion printanière de laitières » la pousse de l’herbe. De plus, le maintien de ce chargement ne sera possible que si les surfaces excédentaires sont récoltées en ensilage d’herbe autour du 10 mai (20 mai dans les conditions les moins précoces). On pourra ainsi disposer de repousses abondantes début juin. Avec l’accroissement de la taille du cheptel, il est d’autant plus important d’aménager des chemins pour limiter le piétinement et la dégradation des parcelles. Le positionnement de point d’eau dans toutes les parcelles sera également un facteur important de la maîtrise du pâturage. Avant le découplage la remise en herbe dans les régions à bon potentiel agronomique entraînait une baisse du résultat économique. A partir de 2006, les résultats économiques sont équivalents ou améliorés, dans la mesure où l’on maintient le niveau de producti vité des vaches laitières et que l’on maîtrise le pâturage des vaches laitières. Cette remise en herbe peut intéresser des élevages qui veulent limiter le temps de présence des vaches laitières en bâtiment et/ou augmenter la part de fibres dans la ration. Elle permet également d’augmenter l’autonomie de l’exploitation par une plus forte utilisation des céréales, et des achats moindres en tourteaux. L’équipe des réseaux d’élevage LAIT Pour le département de la Haute-Marne : Daniel COUEFFE « Ce thèm e sera abordé à l’occasion des portes ouvertes de novembre. Rendez-vous dans un prochain numéro où nous traiterons du suj et suivant : Peut-on raisonnablem ent arrêter le maïs et extensifier la production laitière ?»