Mémoire pour la Consultation publique sur les conditions de vie des

Transcription

Mémoire pour la Consultation publique sur les conditions de vie des
Consultation publique sur
les conditions de vie des aînés
LA PARTICIPATION SOCIALE,
DÉFI DES SOCIÉTÉS VIEILLISSANTES
La Direction de santé publique
de la Capitale-Nationale
L’Institut national de santé
publique du Québec
Le Centre d’excellence sur le
vieillissement de Québec
L’Institut sur le vieillissement
et la participation sociale des
aînés de l’Université Laval
7 septembre 2007
iii
Recherche :
Émilie Raymond
Institut national de santé publique du Québec
Rédaction :
Émilie Raymond
Institut national de santé publique du Québec
Collaboration :
Denise Gagné
Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale
Andrée Sévigny
Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec
André Tourigny
Institut national de santé publique du Québec
Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec
Institut national de santé publique du Québec
Aline Vézina
Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés
de l’Université Laval
L’auteure tient à remercier François Desbiens (Direction régionale de santé publique de la
Capitale-Nationale), Richard Massé (Institut national de santé publique du Québec), Pierre
Maurice (Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale et Institut national de
santé publique du Québec), Réal Morin (Institut national de santé publique du Québec) ainsi
que Jean-Paul Ouellet (Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec) pour leurs
judicieux conseils quant à la forme finale du mémoire.
iii
RÉSUMÉ
Présenté conjointement par la Direction régionale de santé publique de la CapitaleNationale, l’Institut National de santé publique du Québec, le Centre d’excellence
sur le vieillissement de Québec et l’Institut sur le vieillissement et la participation
sociale des aînés de l’Université Laval, le présent mémoire vise à démontrer
l’importance de considérer la participation sociale comme un élément-clé
des réflexions et des pistes d’action visant l’amélioration des conditions de
vie des aînés. En ce sens, le mémoire montrera que :
le fait de participer socialement dans le cadre de réseaux sociaux ou
d’organisations formelles semble avoir des répercussions positives sur différentes
dimensions de la santé physique, mentale et sociale des personnes âgées;
le niveau et la nature de la participation sociale des personnes du 3ème âge sont
influencés par un certain nombre de facteurs; certains sont modifiables et
représentent autant de leviers pour favoriser la participation sociale des aînés;
différents types d’intervention permettent de susciter ou de soutenir cette
participation, dans différents milieux et auprès de groupes diversifiés.
D’entrée de jeu, il apparaît que les conceptions et définitions de la participation
sociale sont plurielles. Pour certains auteurs par exemple, le fait de faire ses
courses constitue de la participation sociale, alors que pour d’autres, celle-ci se
restreint à être membre de groupes organisés dotés d’une mission d’intérêt public.
Au-delà des débats sémantiques, nous pensons que le fait pour une personne
d’être intégrée dans un réseau de relations significatives, réciproques et
génératrices de responsabilités, pourrait représenter le point de départ de la
participation sociale.
De plus en plus d’études tendent à démontrer les effets positifs de la participation
sociale sur la santé et le bien-être des aînés. Ces bénéfices sont diversifiés, se
manifestant sur les plans de la santé physique, de la santé mentale et du recours
aux services. Les raisons qui permettent d’expliquer ces associations renvoient à
une dynamique complexe au carrefour de facteurs psychologiques, cognitifs,
sociaux et physiques. Les chercheurs n’ont pas encore réussi à isoler ce qui, dans
le fait de participer, serait plus particulièrement associé à la santé. Toutefois, on
sait que la participation sociale offre des possibilités de (re)donner du sens à sa
vie, de développer des appartenances et d’exercer un rôle social dans une étape,
la vieillesse, marquée par de nombreux changements et des pertes de différentes
natures, notamment le décès d’êtres chers et la perte du statut associé au travail
salarié. Il pourrait s’agir là d’un mécanisme intermédiaire contribuant à expliquer
pourquoi participer est bon pour la santé.
Par ailleurs, certains facteurs influençant la participation sociale des aînés sont de
nature environnementale, et donc susceptibles d’être modifiés. Par exemple, le
manque de connaissances au sujet des possibilités de volontariat pourrait être
compensé par la diffusion plus massive, accessible et créative des informations
relatives aux lieux et milieux de participation. D’autre part, même si on ne peut agir
iii
sur des facteurs comme l’âge ou le sexe, leur rôle dans la dynamique de
participation sociale des aînés incite à les prendre en considération pour construire
des approches mieux adaptées aux caractéristiques et à la culture des personnes
âgées auxquelles on s’adresse. Au cours des prochaines années, il faudra
cependant s’attendre à ce que le tableau des facteurs influençant la participation
sociale des gens du 3e âge change en raison des traits particuliers des nouvelles
cohortes d’aînés.
Le mémoire présente plusieurs exemples d’interventions menées dans l’objectif de
favoriser la participation sociale des aînés et ayant été évaluées. Ces expériences
illustrent bien que la participation sociale s’adresse autant à des personnes âgées
fragiles ou isolées qu’à des aînés déjà actifs ou en très bonne santé. Des
éléments-clés, communs aux interventions réussissant à stimuler ou renforcer la
participation sociale des aînés, ont été identifiés. Parmi ceux-ci, on retrouve une
durée d’intervention suffisante pour permettre la construction de liens sociaux
significatifs et l’exercice d’un rôle social, ainsi que l’attention accordée à la
formation et aux pratiques des intervenants et des bénévoles de lieux de
participation, notamment en ce qui concerne l’évitement d’approches
infantilisantes.
Se dégagent également les stratégies de recrutement des
personnes âgées utilisant des tactiques non traditionnelles, tout comme la
possibilité de prendre part aux structures décisionnelles des organisations dans le
cadre desquelles on participe.
Les quatre organismes signataires du mémoire sont convaincus que le concept de
participation sociale – qui va au-delà de l’idée de contribution et est porteur de
notions comme la réciprocité et l’intégration dans un réseau social – doit guider les
actions menées pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées. En ce sens,
les organismes formulent cinq recommandations destinées à donner à la question
de la participation sociale des aînés la place qu’elle mérite dans l’agenda
gouvernemental. Ils recommandent que :
1.
2.
3.
4.
5.
iv
les pouvoirs publics, à tous les niveaux de gouvernance, s’investissent
davantage pour promouvoir, soutenir et renforcer la participation sociale des
aînés;
la notion de participation sociale fasse l’objet d’échanges publics visant à
élaborer un cadre conceptuel inclusif et rassembleur en matière de
participation sociale des aînés;
les actions menées dans le domaine de la participation sociale des aînés
soient élaborées, réalisées et évaluées dans une perspective intersectorielle
réunissant, au minimum, des représentants de l’État, des organismes
communautaires, des milieux de recherche ainsi que des personnes âgées;
soient prises en compte les particularités de chaque communauté, ainsi que
les choix personnels et des préférences des aînés, au moment d’agir pour
favoriser la participation sociale des personnes du 3ème âge;
la recherche portant sur la participation sociale des aînés s’intensifie, dans
l’objectif de mieux comprendre les multiples dimensions de cet enjeu de
société, ainsi que de supporter l’efficacité, l’innovation et la diversité des
actions proposées pour appuyer les aînés désireux de participer socialement.
Mémoire : La participation sociale, défi des sociétés vieillissantes
TABLE DES MATIÈRES
1.
Présentations .................................................................................................. 1
1.1
Une démarche conjointe de recherche ................................................. 1
1.2
Les partenaires ..................................................................................... 2
2.
Contexte et objectifs du mémoire ................................................................. 4
3.
Introduction : La participation sociale, défi des sociétés vieillissantes .... 5
4.
Quatre constats en matière de participation sociale des aînés.................. 7
5.
4.1
La participation sociale a de multiples significations ............................. 7
4.2
La participation sociale a des effets bénéfiques sur la santé ................ 9
4.3
La participation sociale est influencée par plusieurs facteurs.............. 12
4.4
Il est possible d’agir pour favoriser la participation sociale.................. 15
Recommandations........................................................................................ 21
RÉFÉRENCES ...................................................................................................... 25
ANNEXES ............................................................................................................. 33
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1
Pôles de définition de la participation sociale ................................. 7
TABLEAU 2
Effets de la participation sociale sur la santé .................................. 9
TABLEAU 3
Éventail des modes de participation sociale ................................. 16
TABLEAU 4
Description des modes de participation sociale et exemples
d’expériences................................................................................ 17
1
Mémoire : La participation sociale, défi des sociétés vieillissantes
1.
Présentations
1.1
Une démarche conjointe de recherche
Le présent mémoire réunit quatre organismes des domaines de la santé publique
et de la recherche universitaire qui ont unit leurs efforts pour explorer le thème de
la participation sociale des personnes âgées. Le choix de cette problématique
découle d’une démarche réalisée par la Direction régionale de santé publique de la
Capitale-Nationale (DRSP) et l’Institut national de santé publique du Québec
(INSPQ) concernant la conception d’un modèle conceptuel faisant état des
principaux axes d’interventions et déterminants pour un vieillissement en santé1.
Le modèle conceptuel2 comporte neuf grands axes d’intervention. Cinq sont définis
selon une perspective d’action sur les grands déterminants de la santé, tandis que
les quatre autres axes sont développés selon une approche de prévention des
principaux problèmes qui touchent les personnes âgées et d’atténuation de leurs
conséquences. Ils sont :
gérer adéquatement les conditions chroniques;
détecter les problèmes de santé physique et agir précocement;
détecter les problèmes psychosociaux et de santé mentale et agir précocement;
éviter l’apparition des problèmes psychosociaux de santé mentale et physique;
améliorer l’environnement général et les conditions de vie des personnes âgées;
améliorer le soutien aux personnes âgées et proches aidants et favoriser la
participation sociale des personnes âgées;
créer des milieux de vie sains et sécuritaires;
améliorer les aptitudes individuelles et la capacité d’adaptation des personnes
âgées;
organiser adéquatement les services de santé et de services sociaux.
Le thème de la participation sociale des aînés est donc partie intégrante du modèle
conceptuel pour un vieillissement en santé. Ce dernier reconnaît que la nature du
processus de vieillissement des individus est aussi déterminée par leurs rôles et
leurs fonctions sur la scène collective. Cependant, bien que la pertinence de cette
composante soit reconnue, l’état des connaissances en la matière est
fractionnaire. C’est pourquoi la DRSP et l’INSPQ ont initié en décembre 2006 une
étude portant sur la participation sociale des personnes âgées. Par la suite, le
Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ) et l’Institut sur le
vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval (IVPSA) se
sont associés au processus de recherche.
Jusqu’ici, cette étude conjointe a permis de réaliser une revue de la littérature
portant sur diverses dimensions de la participation sociale des aînés, notamment
a1
2
Langlois 2007.
La version provisoire du modèle est jointe en annexe.
1
son association avec certains paramètres de la santé. Au cours des prochains
mois, les quatre organismes partenaires se proposent de consulter des
organisations et des citoyens de la région de Québec pour bonifier leur
compréhension de la participation sociale des personnes âgées, et ainsi
développer des pistes d’intervention respectueuses des visions et des besoins
présents dans la population.
1.2
Les partenaires
LA DIRECTION RÉGIONALE DE SANTÉ PUBLIQUE DE LA CAPITALE-NATIONALE
Dans le cadre de la mission de l’Agence de santé et de services sociaux de la
Capitale-Nationale, le mandat général de la Direction régionale de santé publique
(DRSP) est d’assurer l'amélioration de la santé et du bien-être de la population de
la région. Afin de soutenir cette mission, cinq principales stratégies d’intervention
définissent l’offre de service de santé publique :
renforcer le potentiel des personnes;
soutenir le développement des communautés;
participer aux actions intersectorielles favorisant la santé et le bien-être;
soutenir les groupes vulnérables;
encourager le recours aux pratiques cliniques préventives efficaces.
L’implication de la DRSP sur le plan de la participation sociale des aînés s’inscrit
dans son Plan d’action régional de santé publique 2004-2007. Une des cibles de
ce dernier vise en effet à soutenir le développement d’environnements favorables
et de conditions de vie propices au maintien de l’autonomie des aînés, notamment
par le biais du développement et du maintien d’interactions sociales, ainsi que de
la participation à la vie communautaire.
L’INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC
Créé en 1998, l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) est une
personne morale mandataire de l'État. Sa fonction principale est de soutenir le
ministre de la Santé et des Services sociaux et les agences de la santé et des
services sociaux dans leur mission de santé publique. La réalisation de cette
mission suppose :
•
•
•
•
le regroupement et partage des expertises;
le développement de la recherche;
la transmission et la mise à profit des connaissances;
les échanges internationaux.
L'Institut national de santé publique du Québec vise à être le centre d'expertise et
de référence en matière de santé publique au Québec. Son objectif est de faire
progresser les connaissances et de proposer des stratégies et des actions
intersectorielles susceptibles d'améliorer l'état de santé et de bien-être de la
2
population. C’est dans cette perspective qu’il s’est associé à la Direction régionale
de santé publique pour travailler à la conception d’un cadre conceptuel pour un
vieillissement en santé et qu’il continue d’appuyer l’étude portant sur la
participation sociale des aînés.
LE CENTRE D’EXCELLENCE SUR LE VIEILLISSEMENT DE QUÉBEC
Créé en 2006, le Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ)
contribue au développement des connaissances sur la situation des aînés au
Québec, notamment les conditions qui favorisent leur santé et leur bien-être. Le
CEVQ participe également au développement de modes d’intervention ou de
pratiques les mieux adaptées aux besoins des aînés sur les plans physique,
psychologique et social. En appui à cette mission, les activités du CEVQ
comportent quatre volets: les soins, l’enseignement, la recherche et la
prévention/promotion. Le CEVQ s’intéresse à la question de la participation sociale
pour deux raisons. D’une part, le CEVQ compte développer la recherche sociale
sur des sujets qui sont complémentaires à ceux déjà explorés par les diverses
organisations qui font de la recherche dans le domaine du vieillissement au
Québec. D’autre part, dans le cadre de son volet prévention/promotion, le CEVQ
s’intéresse aux stratégies et interventions les plus porteuses pour favoriser un
vieillissement en santé. Le CEVQ s’est donc joint à des partenaires qui partagent
les mêmes préoccupations afin de réaliser des travaux visant à mieux comprendre
le concept de participation sociale, à identifier ce qui influence cette participation, à
mieux saisir quels sont ses liens avec la santé et, enfin, à documenter les
interventions les plus efficaces. Ces travaux pourraient déboucher sur le
développement d’interventions et leur évaluation sous l’angle de leurs impacts sur
la santé et le bien-être des aînés.
L’INSTITUT SUR LE VIEILLISSEMENT ET LA PARTICIPATION SOCIALE DES AÎNÉS
L'Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université
Laval (IVPSA) a été créé en 2002. S'inscrivant au cœur des enjeux que pose le
problème du vieillissement démographique, il regroupe des professeurschercheurs de l'Université Laval et des partenaires gouvernementaux et du milieu.
Le but de l’IVPSA est de favoriser l'adaptation de la société au phénomène du
vieillissement de la population tout en privilégiant la participation des aînés au
développement social de la société québécoise. La mise en place de l'Institut vise
le regroupement des compétences universitaires qui s'intéressent à la gérontologie
et à la gériatrie de façon à promouvoir le développement, en synergie, d'activités
de recherche et de diffusion des connaissances dans le domaine du vieillissement
et de la participation sociale des aînés. Les travaux de l'IVPSA s'articulent autour
de trois axes : les caractéristiques et les impacts sociaux du vieillissement; les
déterminants, manifestations et conséquences de la participation sociale des
aînés; l'évaluation de l'efficacité de diverses mesures visant à améliorer la
condition des personnes âgées. Depuis mars 2006, l’IVPSA collabore
3
spécifiquement avec la DRSP, l’INSPQ et le CEV pour conceptualiser et
opérationnaliser la notion de participation sociale des aînés.
2.
Contexte et objectifs du mémoire
La Direction régionale de santé publique de la Capitale Nationale (DRSP), l’Institut
National de santé publique du Québec (INSPQ), le Centre d’excellence sur le
vieillissement de Québec (CEVQ) et l’Institut sur le vieillissement et la participation
sociale des aînés de l’Université Laval (IVPSA) tiennent à saluer l’initiative du
ministère de la Famille et des Aînés de consulter la population québécoise au sujet
de différents thèmes qui concernent la qualité de vie des personnes âgées,
notamment leur contribution à la société.
Les quatre organismes signataires souhaitent profiter de leurs travaux de
recherche sur la participation sociale des aînés pour alimenter la consultation
publique. Cependant, les organismes signataires conviennent que le thème de la
participation sociale n’est pas le propre des milieux de la santé et que leur apport
s’inscrit dans une vision large et plurale de la participation sociale, en
complémentarité avec les approches d’organisation communautaire et d’action
sociale.
Le présent mémoire entend démontrer l’importance de considérer la
participation sociale comme un élément-clé des réflexions et des pistes
d’action visant l’amélioration des conditions de vie des aînés. En ce sens, le
document montrera que :
1. le concept de participation sociale est porteur de significations diverses qu’il
serait opportun de clarifier dans une optique d’intervention;
2. la participation sociale peut avoir des effets bénéfiques non équivoques sur
la santé et le bien-être des personnes âgées;
3. plusieurs facteurs peuvent favoriser ou encore entraver la participation des
aînés dans leurs réseaux sociaux et leur communauté;
4. il existe des approches et des pratiques permettant de susciter ou de
soutenir cette participation, dans différents milieux et auprès de groupes
diversifiés.
4
3.
Introduction : La participation sociale, défi des sociétés
vieillissantes
Revisiter le sens octroyé au vieillissement constitue l’un des défis majeurs des
sociétés contemporaines. La proportion toujours croissante de personnes de 65
ans et plus dans la population3, conjuguée à l’accroissement de la durée de la
phase de vie appelée « retraite », invite à revoir la représentation habituelle de
« l’âge d’or » comme une période de repos et de loisirs, en marge d’une présence
citoyenne ou productive. De nos jours, il n’est pas rare que ce cycle de vie dure
plusieurs décennies – parfois plus longtemps que l’enfance ou l’activité salariée,
tandis que le profil des cohortes d’aînés change résolument. De façon générale,
les personnes âgées d’aujourd’hui sont plus scolarisées, mieux nanties et moins
malades que celles d’hier4, et cette tendance continuera de s’accentuer dans le
futur. Sans occulter certaines réalités plus sombres du vieillissement, il apparaît
que pour de plus en plus d’aînés, même avec des limitations fonctionnelles,
l’avancée en âge et la retraite vont de pair avec d’autres formes d’engagements et
une contribution significative à la société.
La récente popularité du concept de participation sociale en lien avec les aînés est
sans doute l’une des conséquences de ce phénomène générationnel.
Contrairement à l’impression généralisée de démobilisation sociale, le taux de
personnes âgées offrant de l’aide informelle à leurs proches ou s’impliquant dans
des organisations communautaires ne cesse d’augmenter5. Toutefois, les enjeux
de l’engagement social des gens du 3e âge vont bien au-delà d’une simple
équation au croisement du social et du démographique.
D’une part, le travail volontaire des personnes âgées est de plus en plus reconnu
comme une contribution essentielle à l’équilibre socioéconomique de sociétés aux
prises avec le phénomène du vieillissement. À cet égard, la valorisation et le
soutien des aînés en tant que proches-aidants et bénévoles se sont légèrement
accrus depuis quelques années dans plusieurs pays occidentaux, notamment au
Québec et au Canada. C’est un pas dans la bonne direction; toutefois, des efforts
supplémentaires doivent être consentis. Par exemple, le document « Healthy
ageing in Canada : a new vision, a vital investment »6, souligne qu’il est primordial
pour le Canada d’investir dans le vieillissement en santé pour favoriser l’apport des
aînés à la richesse de la vie sociale et de l’économie. D’ailleurs, l’utilisation du
bénévolat des personnes âgées pour combler des besoins sociaux de moins en
3
4
5
6
« Les aînés constituent le segment de population qui augmente le plus rapidement au Canada. Ce
phénomène se poursuivra, au fur et à mesure que les membres de la génération de l’après-guerre, soit les
baby-boomers, atteindront 65 ans. D’ici 2015, il y aura plus d’aînés que d’enfants au Canada. En 2005, les
aînés constituaient 13 % de la population totale. D’ici 2031, on prévoit qu’ils représenteront quelque 23%
de la population canadienne. Les aînés plus âgés constituent le groupe démographique en plus grande
expansion; d’ici 2056, un Canadien sur dix aura 80 ans ou plus, comparativement à un Canadien sur 30
en 2005. » (Veninga, 2006).
Santé Canada 2002; Statistiques Canada 1999.
Greenfield 2004; Peter-Davis 2001; Caro 1999; Okun 1998.
Healthy aging and wellnesse working group, 2006.
5
moins bien couverts par les ressources publiques est une stratégie explicite de
diverses administrations gouvernementales7. Dans un rapport portant sur la
participation des aînés au développement du Québec, ces derniers rappellent
cependant que leur engagement social ne doit pas être l’occasion de les exploiter
ou de les utiliser à rabais8.
D’autre part, si des aînés en santé sont davantage susceptibles de s’impliquer
dans leurs réseaux sociaux et dans la communauté, il apparaît que la relation
inverse est elle aussi valable. De nombreuses études démontrent que différentes
expressions de la participation sociale ont un impact positif sur la santé mentale,
physique, fonctionnelle et sociale des personnes âgées, et donc éventuellement
sur les coûts des services gouvernementaux. Par exemple, des associations ont
été établies entre la participation et la diminution de la consommation de
médicaments, ou encore l’augmentation de la sensation de bien-être et la
réduction des symptômes dépressifs (voir tableau 2). En somme, des aînés qui
participent socialement contribuent à la santé de leur milieu de vie tout en
améliorant leur propre bien-être; on comprendra donc que ce thème revêt une
importance croissante aux yeux de différents acteurs sociaux, notamment des
décideurs politiques.
7
8
6
Ministère de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine, 2006.
Ministère de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine, 2005.
4.
Quatre constats en matière de participation sociale des
aînés
4.1
La participation sociale a de multiples significations
D’entrée de jeu, la notion de participation sociale apparaît comme un concept un
peu fourre-tout, que chacun peut modeler selon sa vision à la fois de la
participation et du social. Les travaux de recherche menés par la DRSP et ses
collaborateurs confirment cette impression. Pour certains auteurs par exemple, le
fait de faire ses courses constitue de la participation sociale, alors que pour
d’autres, celle-ci se restreint à être membre de groupes organisés dotés d’une
mission d’intérêt public.
Il va s’en dire que si les définitions de la participation sociale sont multiples dans
les études menées sur le sujet, il est difficile d’en comparer les résultats On parle
alors d’objets de recherche différents, qui sont appréhendés à l’aide d’instruments
spécifiques et variés. Pour faciliter l’analyse du matériel, les définitions recueillies
ont été regroupées dans quatre grandes familles sémantiques. Les définitions
réfèrent à la dynamique des relations établies entre les personnes et leur milieu9.
TABLEAU 1
Pôles de définition de la participation sociale
DÉFINITIONS
EXEMPLES
A
Fonctionnement dans la vie
quotidienne10
Accomplir ses activités quotidiennes (s’alimenter,
communiquer, etc.) et jouer ses rôles sociaux
(s’éduquer, élever ses enfants, travailler, etc.)
B
Passer du temps
interaction sociale
avec d’autres11
Rendre visite à des amis ou recevoir des amis à la
maison, participer à des activités sociales hors du
domicile.
C
Avoir des échanges
à l’intérieur du
réseau social dont on
fait partie12
Entretenir des relations d’amitié, dispenser de l’aide
informelle aux proches, avoir des contacts avec des
gens du voisinage
D
Être formellement impliqué
dans une activité, une
organisation ou pour une
cause13
Faire du bénévolat dans un organisme communautaire,
participer aux activités d’un centre de jour, s’impliquer
dans un groupe de défense des droits des aînés
9
10
11
12
13
en
ou
Berkman 2000.
Noreau 2004.
Maier 2005; Avlund 2004.
Andrew 2005; Warburton 2005; Thompson 2004.
Wanrendorf 2006; Baker 2005; Charpentier 2004; Siegrest 2004; Zunzunegui 2003; Bukov 2002; Delisle
2002; Young 1998.
7
Sans prétendre être mutuellement exclusifs, ces quatre niveaux de définitions nous
permettent de passer du général au particulier dans notre réflexion sur
l’interprétation du contenu de la participation sociale. On voyage en effet d’une
définition très inclusive (réaliser ses activités de la vie quotidienne et exercer ses
rôles sociaux) à une définition exigeant une certaine officialisation dans la relation
entretenue avec un groupe ou une organisation (être formellement impliqué).
Dans la littérature portant sur la participation sociale des aînés, la majorité des
auteurs articulent leur compréhension du concept autour des deux dernières
définitions. Pour eux, participer socialement implique des processus sociologiques
– supra-individuels – différents de ceux du fonctionnement dans la vie quotidienne
ou des relations sociales14. On parle d’échanges, de partage des ressources
socialement dirigé15. Cependant, les auteurs qui associent participation sociale et
contribution de soi vers autrui n’expliquent pas comment, par exemple, une
personne âgée en grande perte d’autonomie peut elle aussi participer socialement.
En bref
14
15
16
8
Les conceptions et définitions de la participation sociale sont plurielles.
Privilégier l’une ou l’autre des familles de définitions implique de faire des
choix par rapport au profil des personnes concernées par la participation
sociale.
En ce sens, la volonté de travailler à favoriser la participation sociale des
aînés implique un travail préalable sur le contenu que l’on souhaite donner
au concept. Par exemple, une définition orientée vers le volontariat formel
dans des organisations amènerait à travailler avec les personnes âgées
assez robustes, tandis qu’une définition relative aux interactions sociales est
davantage susceptible d’intégrer différents niveaux d’autonomie
fonctionnelle.
Le fait pour une personne d’être intégrée dans un réseau de relations
significatives, réciproques et génératrices de responsabilités, pourrait
représenter le point de départ de la participation sociale. Plusieurs auteurs
insistent sur le fait que la responsabilité génère une position participative
dans la communauté, la famille et la société16.
Young 1998.
Bukov 2002.
Osorio 2006; Delisle 2002.
4.2
La participation sociale a des effets bénéfiques sur la santé
Les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux ont depuis
longtemps l’intuition, et même la conviction, que la participation sociale est bonne
pour la santé. Cependant, ce n’est que tout récemment que des études
scientifiques ont commencé à confirmer que le fait de participer socialement est
favorable à la santé et au bien-être des aînés17.
Encore une fois, la nature des bénéfices identifiés par la littérature varie en
fonction de la définition donnée à la participation sociale. De fait, chaque équipe
de chercheurs explicite et utilise sa propre définition de la participation sociale. À
titre d’exemple, Bath (2005a) a une vision très large de la participation sociale et
inclut dans sa définition des éléments reliés au fonctionnement dans la vie
quotidienne (mobilité, communication, etc.), aux interactions sociales générales, à
l’implication dans un réseau social et à la participation dans une organisation
formelle. Les résultats de son étude démontrent que les aînés qui manifestent une
participation sociale soutenue consomment moins de médicaments et ont moins
recours aux services publics que les aînés ayant un faible niveau de participation.
Pour sa part, Avlund (2004) définit la participation sociale à partir des interactions
sociales; son étude montre que les aînés qui ont des interactions sociales
régulières (contacts téléphoniques, visites, etc.) maintiennent de meilleures
habiletés fonctionnelles. Un troisième auteur, Li (2005), établit une association
significative entre la participation en tant que volontariat formel dans une
organisation et la diminution des symptômes dépressifs des aînés bénévoles
Construit à partir d’une quinzaine d’études scientifiques, le tableau 2 présente les
impacts positifs de la participation pour la santé et spécifie pour laquelle ou
lesquelles des familles de définition – décrites précédemment – l’association a été
établie.
17
Litwin 2006.
9
TABLEAU 2
Effets de la participation sociale sur la santé
DÉFINITION
Fonctionnement vie quotidienne
Interaction sociale
Réseau social
Implication formelle
IMPACT SUR
LA SANTÉ
de la mortalité
18
Ralentissement du déclin cognitif
19
Ralentissement du déclin fonctionnel
20
de la consommation de médicaments
de l’utilisation de services
21
22
Amélioration de la perception de l’état de santé
24
des symptômes dépressifs
25
de la sensation de bien-être
23
On constate que les bénéfices de la participation sociale pour la santé des aînés
pourraient êtres notables. Des personnes âgées qui participent socialement
seraient susceptibles de vivre plus longtemps, d’être plus autonomes, de moins
souffrir de troubles cognitifs, de se sentir mieux et de se percevoir comme étant
plus en santé.
Mais comment la participation agit-t-elle sur l’état de santé objectif et subjectif des
aînés? Quels ingrédients de la participation sont plus spécifiquement déterminants
de l’état de santé? Qu’est-ce qui compte le plus : la nature de l’activité ou le
simple fait de socialiser avec d’autres26? Plusieurs auteurs pensent que c’est la
qualité des liens sociaux, davantage que la nature ou l’intensité de l’activité, qui
constitue un des principaux facteurs protecteurs agissant en faveur d’un
vieillissement réussi27. L’établissement ou le maintien de relations
interpersonnelles significatives et positives, plus probables en situation de
participation qu’en situation d’isolement, faciliteraient et enrichiraient les processus
d’adaptation aux réalités de la vieillesse.
D’autres chercheurs croient que les situations de participation sociale constituent
des sources de stimulation cognitive, cette dernière renforçant à son tour les
mécanismes neuroendocriniens et le système immunitaire28. Ce phénomène est
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
10
Maier 2005; Shmotkin, 2003; Zunzunegui 2003; Young 2008.
Zunzunegui 2003.
Avlund 2004.
Bath 2005a.
Bath 2005a.
Bennett 2005.
Abu Rayya 2006; Li 2005; Shmotkin, 2003.
Greenfield 2004; Wanrendorf 2004; Morrow-Howell 2003; Van Willigen 2000.
Maier 2005.
De Jong Gierveld, 2006; Litwin 2006; Fried 2004; Siegrist 2004.
Bath 2005b; Maier 2005; Siegrist2004; Zunzunegui 2003; Bukov 2002.
appelé la « réserve cognitive ». D’autres chercheurs insistent sur la simultanéité
des stimuli sociaux, cognitifs et physiques engendrée par des activités de
participation sociale, chacune de ces sphères s’influençant et s’affirmant
mutuellement29.
Pour des personnes expérimentant les transitions propres au 3e âge et à la retraite,
la participation sociale peut apparaître comme l’une des seules options disponibles
pour l’exercice des rôles sociaux30, ces derniers se traduisant auparavant par le
biais de l’activité productive salariée et des responsabilités familiales. À ce
chapitre, il semble que le volontariat formel ou bénévolat offre des bénéfices
uniques en termes de santé et facilite l’intégration des multiples processus
identitaires jalonnant la retraite, tels que l’acceptation de soi et la construction de
sens et d’objectifs hors de l’univers du marché du travail31.
En bref
29
30
31
32
De plus en plus d’études tendent à démontrer les effets positifs de la
participation sociale sur la santé et le bien-être des aînés. Ces bénéfices
sont diversifiés, se manifestant sur les plans de la santé physique, de la
santé mentale et du recours aux services.
Les raisons qui permettent d’expliquer ce phénomène renvoient à une
dynamique complexe au carrefour de facteurs psychologiques, cognitifs,
sociaux et physiques. Les chercheurs n’ont pas encore réussi à isoler ce
qui, dans le fait de participer, serait plus particulièrement associé à la santé.
Toutefois, on sait que la participation sociale offre des possibilités de
(re)donner du sens à sa vie, de développer des appartenances et d’exercer
un rôle social dans une étape, la vieillesse, marquée par de nombreux
changements et des pertes de différentes natures, notamment le décès
d’êtres chers et la perte du statut associé au travail salarié. Il pourrait s’agir
là d’un mécanisme intermédiaire contribuant à expliquer pourquoi participer
est bon pour la santé32.
Fried 2004.
Choi 2007; Abu Rayya 2006; Warburton 2006; Carlson 2000.
Avlund 2004; Greenfield 2004; Carlson 2000.
Bennett 2005
11
4.3
La participation sociale est influencée par plusieurs facteurs
Plusieurs facteurs individuels sont susceptibles d’influencer le désir et l’agir en
matière de participation sociale, sur le plan des conditions de vie subjectives et
objectives, de l’histoire de vie, des représentations et des préférences.
La littérature portant sur ce sujet est vaste et se concentre sur les manifestations
de la participation sous la forme de volontariat formel et informel. Ici, notre propos
n’est pas de décrire en profondeur l’ensemble des facteurs influençant la
participation, mais plutôt d’illustrer les grandes tendances en ce qui a trait à la
différenciation de cette pratique en fonction des individus.
Niveau de scolarité
État de santé
Plus ils sont scolarisés,
plus ils s’impliquent comme
bénévoles;
plus ils y consacrent d’heures.
Plus ils se considèrent en bonne santé,
plus les aînés ont tendance à :
faire du bénévolat;
y consacrer plus d’heures.
L’état objectif de santé détermine le
niveau de volontariat, surtout informel.
Siegrist 2004; Bickel 2003; Choi 2003; Van
Willigen 2000; Caro 1997
Bennett 2005; Li 2005; Choi 2003; Perren 2003;
Shmotkin 2003; Caro 1997;
Sexe
Les femmes âgées :
manifestent davantage d’intérêt par rapport au développement et au maintien
d’amitiés;
ont plus de relations sociales solides;
font davantage de bénévolat informel;
consacrent plus d’heures au bénévolat formel.
Les hommes âgés :
ont de plus petits réseaux sociaux et entretiennent des relations significatives
avec moins de personnes;
ont plus tendance à participer sur la scène politique.
Stevens 2006; Warburton 2006; Van Willigen 2005; Avlund 2004; Davidson 2004; Thompson 2004; Bukov
2002; Wilson 1997.
12
Âge
Emploi et retraite
Plus les aînés vieillissent,
moins ils font de bénévolat;
moins ils y consacrent
d’heures;
plus les effets protecteurs du
bénévolat diminuent.
Les aînés qui occupent un emploi à
temps partiel sont plus susceptibles :
de faire du bénévolat;
d’y consacrer plus d’heures.
Les retraités depuis moins de deux ans
sont plus réceptifs à l’idée de faire du
bénévolat que les autres retraités.
Abu-Rayya, 2006; Erlinghagen 2006; Bennet
Choi 2003; Caro 1997
Expériences de vie et religion
Plus les aînés donnent de l’importance à la religion,
plus ils font du bénévolat (pas nécessairement dans des organisations
religieuses);
plus ils y consacrent d’heures.
Les personnes qui ont été volontaires dans le passé sont plus susceptibles de l’être
encore ou de nouveau au 3e âge.
Perception des possibilités
et accessibilité
Implication dans d’autres
sphères
Les aînés qui font du bénévolat formel
sont plus susceptibles de commencer
à faire du bénévolat informel, mais la
relation inverse n’est pas vérifiée.
Les aînés qui possèdent une voiture
sont significativement plus
susceptibles de faire du bénévolat.
Les aînés qui perçoivent des
possibilités de volontariat sont
significativement plus susceptibles
d’en faire.
Li 2005; Wilson 1997
Perren 2003; Peter-Davis 2001
Motivations
Chez les aînés, les motivations les plus importantes au bénévolat sont, dans l’ordre :
1) aider les autres, contribuer à quelque chose d’utile, redonner aux générations
futures;
2) se développer sur le plan personnel, apprendre;
3) passer un agréable moment, s’amuser.
Erlinghagen 2006; Narushima 2005; Okun 1998.
13
En bref
14
Certains facteurs influençant la participation sociale des aînés sont de
nature environnementale, et donc susceptibles d’être modifiés. Par
exemple, la perception des possibilités de volontariat pourrait peut-être être
accrue par le biais d’une diffusion plus massive, accessible et créative des
informations relatives aux lieux et milieux de participation.
Même si on ne peut agir sur des facteurs comme l’âge ou le sexe, leur rôle
dans la dynamique de participation sociale des aînés incite à en tenir
compte pour construire des approches mieux adaptées aux caractéristiques
et à la culture des personnes âgées auxquelles on s’adresse.
Au cours des prochaines années, le tableau des facteurs influençant la
participation sociale des gens du 3e âge risque de changer en raison des
traits particuliers des nouvelles cohortes d’aînés.
En ultime analyse, participer socialement apparaît comme un choix
individuel, personnel, mais qui en même temps s’inscrit dans un contexte
social favorable à la présence citoyenne des personnes âgées.
4.4
Il est possible d’agir pour favoriser la participation sociale
La démonstration des bénéfices de la participation sociale pour la santé des aînés
interpelle les pouvoirs publics dans une conjoncture où le vieillissement rapide et
marqué de la population suscite questionnements et inquiétudes.
De nombreux lieux et milieux de participation sociale sont déjà accessibles aux
aînés. Par exemple, l’Agence de santé et de services sociaux de la CapitaleNationale finance une trentaine d’organismes communautaires de soutien à
domicile qui offrent pour la plupart des possibilités de participation sociale, comme
par exemple des repas communautaires, des visites amicales à domicile, des
cuisines collectives et des rencontres intergénérationnelles33. Néanmoins, rares
sont les interventions québécoises touchant la participation sociale qui ont été
évaluées.
L’étude menée par la DRSP34 et ses partenaires a cependant permis de recenser
une trentaine d’interventions réalisées dans différents pays, auprès de personnes
âgées et inscrites dans un cadre de participation sociale. Il est intéressant de noter
que certaines de celles-ci s’adressent à des aînés en mesure d’offrir une quinzaine
d’heures de bénévolat par semaine, alors que d’autres sont dirigées vers des aînés
isolés ou en perte d’autonomie. L’élément commun de ces interventions est la
volonté de permettre aux aînés de jouer un rôle social et d’établir avec d’autres
personnes des relations significatives, à partir de leurs capacités, de leurs besoins
et de leurs intérêts.
Aux fins d’analyse, les interventions ont été classées en quatre grands modes de
participation sociale, présentés dans le tableau 3. Ces modes de participation
réfèrent aux processus d’intervention privilégiés par les organismes promoteurs.
33
34
Site Internet de l’Agence : http://www.rrsss03.gouv.qc.ca/RS-Organismes_comm.html (consulté le 30 août
2007).
Une recherche bibliographique menée dans une quinzaine de moteurs de recherche a permis de recenser
des interventions menées en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et en Océanie. Pour être retenues,
les interventions devaient avoir été formellement évaluées.
15
TABLEAU 3
Éventail des modes de participation sociale
Objectifs
Rejoindre les plus
vulnérables
Briser l’isolement
Connecter aux
services
Groupecible
Aînés fragiles et
isolés
Impacts
démontrés
sur la
santé
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
16
anxiété et
symptômes
35
dépressifs
impact des
36
troubles cognitifs
déclin
37
fonctionnel
connaissances
par rapport aux
38
services
Favoriser le
maintien à
domicile
Développer les
réseaux: relations
et soutien social
Tous les
aînés
Regrouper autour
d’un projet
Développer des
stratégies
d’adaptation et un
rôle social
Tous les
aînés
contacts et
39
soutien social
40
solitude
perception de
41
l’état de santé
visites médicales
utilisation de
43
médicaments
44
chutes
solitude/
45
isolement
46
niveau d’activité
interactions
47
sociales
symptômes
48
dépressifs
49
estime de soi
50
satisfaction
51
besoins soutien
Greaves 2006; Marmor Goldman 2002; Cheung 2000; Morrow-Howell1998.
Florio 1998.
Stein 1981.
Cheung 2000; Florio 1998.
Aday 2006; Tse 2005; Kocken 1998; Andersson 1985, 1984.
Aday 2006; Stevens 2006; Tse 2005.
Kocken 1998.
Cohen 2005.
Cohen 2005.
Cohen 2005.
Cohen 2005; Poole 1993; Arnetz 1983, 1982.
Austin 2006; Cohen 2005; Fisher 2004; Gosselin 1999.
Wikström 2007; Austin 2006; Kalson 1976.
Jones 2004; Caserta 1996, 1993.
Jones 2004.
Stewart 2001.
Faciliter chez les aînés:
contribution au bienêtre de groupes
vulnérables
citoyenneté active
42
En général, aînés avec
peu de limitations
fonctionnelles
niveau d’activité
52
physique et cognitive
53
bien-être
activité sociale et
développement des
54
réseaux sociaux
estime de soi et
développement
55
personnel
Chacune des quatre catégories de cet éventail des modes de participation sociale
recoupe des expériences qui se démarquent par leur originalité et leurs impacts
multidimensionnels sur la santé et le bien-être des aînés participants. Le tableau 4
présente chacun des quatre modes de participations, les sous-groupes
d’interventions qui le composent, ainsi que des exemples pour chacun de ces
derniers.
TABLEAU 4
Description
Description des modes
exemples d’expériences
de
participation
sociale
et
Exemples d’expériences
Interactions sociales en contexte individuel
Les interventions de cette catégorie permettent d’établir des ponts, des connections, avec
des aînés isolés. Les expériences mettent en relations une personne âgée et un intervenant
ou un bénévole à l’intérieur d’une intervention individualisée.
1. Interventions de
proximité cherchant à
faciliter l’accès aux
services
« Gardiens communautaires » (Community gatekeepers
program56) : vise à stimuler la connectivité sociale d’aînés isolés
ou en détresse. Ces derniers sont repérés par des bénévoles qui,
dans le cadre de leur travail, sont susceptibles d’être en contact
avec des aînés vulnérables (commerçants facteurs, camelots,
etc.). Suite à un signalement de la part d’un bénévole, les
intervenants du programme tentent d’établir un contact avec
l’aîné identifié, pour initier un lien et lui proposer des services ou
un suivi.
2. Visites à domicile de
bénévoles (souvent
eux-mêmes des
personnes âgées)
«Réseautage bénévole» (Volunteer networking program57) :
ajoute à la mission relationnelle ou psychosociale des visites à
domicile l’idée de profiter des rencontres pour diffuser de
l’information. Les bénévoles dispensent par exemple des
renseignements sur les services publics et les activités
socioculturelles accessibles aux personnes avec lesquelles ils
sont jumelés, construisant ainsi une passerelle vers la
communauté.
51
52
53
54
55
56
57
Austin 2006; Stewart 2001.
Martinez 2006; Fried 2004.
Kinnevy 1999; Morrow-Howell 1999.
Hutchinson 2007; Martinez 2006; Charpentier 2004; Fried 2004; Rook 2003; Barnes 1998; Kaplan 1994
Hutchinson 2007; Charpentier 2004; Barnes 1998; Kaplan 1994.
Florio 1998.
Cheung 2000.
17
Description
Exemples d’expériences
Interactions sociales en contexte de groupe
Alors que les interventions de la catégorie précédente se situaient dans un contexte de
pairage, celles-ci impliquent la présence d’un groupe. Cependant, si le contexte est groupal,
les participants ne partagent pas de prime abord un projet commun. Le but premier est
d’outiller les aînés dans leur adaptation au vieillissement, tandis que la socialisation ou
l’engagement des aînés constituent des objectifs parallèles.
3. Cours portant sur
diverses dimensions
d’un vieillissement dit
«actif» ou «réussi»
« Cours sur l’enrichissement de l’amitié» (Friendship
enrichment program58) : vise à aider des femmes âgées à
bonifier leurs relations d’amitié ou encore à en développer de
nouvelles.
4. Centres de jour
proposant des services
à des aînés en perte
d’autonomie
« Centre de jour social » (Social day center59) : centre qui, en
plus de sa mission d’ergothérapie et de réadaptation, offre des
opportunités de participation à des activités significatives et à une
vie sociale, ainsi que du soutien pour y arriver.
Activités et démarches collectives
Cette catégorie rassemble des interventions visant le développement de processus collectifs,
dans lesquels les participants sont amenés à s’approprier un projet et à s’y impliquer
activement. Contrairement à la catégorie suivante, la finalité de cette implication n’est pas
nécessairement de nature civique ou politique.
5. Projets de nature
récréative, sportive ou
socioculturelle60.
Club de marche (SHAPE program61) : réunit trois fois par
semaine des aînés d’un même voisinage pour un programme
d’entraînement physique (marche)
Projet de jardin (Northern Broome Senior Center Garden
club62) : création et prise en charge d’un jardin collectif par un
groupe d’aînés.
Discussion à partir d’œuvres d’art (Visual art discussion
program63) : femmes se réunissant une fois par semaine pour
construire leur récit de vie à partir de chefs d’œuvre artistiques.
6. Projets
intergénérationnels
entre aînés et enfants
(sans rôle de mentor
pour les aînés)64
Groupe intergénérationnel (Intergenerational group65) : des
jeunes éprouvant des difficultés psychosociales et des aînés en
situation de pauvreté se réunissent toutes les semaines pour
socialiser et réaliser ensemble des sorties, de l’artisanat, etc.
58
59
60
61
62
63
64
65
18
Stevens 2006.
Svidén 2004.
Dans plusieurs des interventions de cette catégorie, les participants en viennent à prendre en charge des
dimensions des projets, un des éléments des pratiques efficaces en matière de prévention de la solitude
et de l’isolement (Cattan 2005).
Fisher 2004.
Austin, 2006.
Wikström 2007.
Les activités intergénérationnelles constituent approche de plus en plus populaire dans les interventions
visant la participation sociale des aînés (Salari 2002).
Jones 2004.
Description
Exemples d’expériences
Engagement citoyen et volontariat
Cette dernière catégorie est consacrée aux interventions qui poursuivent des objectifs en
matière de citoyenneté et de militance politique.
7. Engagement auprès
de groupes vulnérables,
ou encore dans le cadre
de causes sociales.
«Mémés déchaînées» (Raging grannies66) : femmes âgées qui
militent pour la paix, la sauvegarde de l’environnement et la justice
sociale par le biais de prestations théâtres et musicales lors de
grands rassemblements ou de manifestations.
«Panel des usagers» (Fife user panels and frail service users67)
cherche à permettre à des aînés frêles d’échanger au sujet de
leurs expériences de vieillissement et d’utilisation des services de
santé et des services sociaux, pour ensuite influencer la
planification et l’offre de services.
8. Projets
intergénérationnels
(avec rôle de mentor
pour les aînés)
«Brigades d’expérience de Baltimore» (Experience Corps
Baltimore68) : permet à des aînés de mener auprès d’écoliers
d’écoles publiques élémentaires des d’activités de stimulation de la
lecture, de renforcement de l’assiduité, etc.
«Grands-parents d’adoption» (Foster grandparent program69) :
personnes âgées accompagnant des enfants gravement malades
et contribuant à leurs soins.
En bref
66
67
68
69
70
Le spectre d’action des interventions recensées est étendu et permet de
rejoindre des groupes très diversifiés d’aînés. Les exemples présentés
illustrent que la participation sociale s’adresse autant à des personnes
âgées fragiles ou isolées qu’à des aînés déjà actifs ou en très bonne santé.
Des éléments-clés sont communs à plusieurs interventions réussissant à
stimuler ou renforcer la participation sociale des aînés. On retrouve parmi
ces éléments :
o
une durée d’intervention suffisante pour permettre par exemple la
construction de liens sociaux et le développement d’un sentiment
d’appartenance70 (six mois au minimum);
o
l’attention accordée à la formation et aux pratiques des intervenants et des
bénévoles, notamment en ce qui concerne l’évitement d’approches
infantilisantes71;
Hutchinson, 2007; Charpentier, 2004.
Barnes 1998.
Martinez, 2006; Fried, 2004.
Rook, 2003.
Cohen 2006; Greaves 2006; Stewart 2001; Barnes 1998; Morrow-Howell 1998; Kaplan 1994; Caserta
1996, 1993.
19
71
72
73
74
75
20
o
l’originalité des stratégies de recrutement des participants utilisant des
tactiques non traditionnelles72;
o
un contexte et des activités qui favorisent la création de relations sociales
significatives, la réciprocité et l’exercice d’un rôle, comme par exemple celui
de mentor73;
o
la possibilité de prendre part aux structures et processus décisionnels des
organisations dans le cadre desquelles ou pour lesquelles on participe74;
o
l’accès à des activités encourageant le maintien de l’identité et respectant
les caractéristiques et les intérêts personnels75.
Plusieurs des interventions les plus réussies ou prometteuses ont des
équivalents au Québec. Cependant, la plupart de ces expériences sont peu
documentées.
Martinez 2006; Tse 2005; Salari 2002; Gosselin 1999; Barnes 1998; Kaplan 1994; Poole 1993; Arnetz
1983, 1982; Bogat 1983; Stein 1981.
Martinez 2006; Florio 1998; Morrow-Howell 1998; Poole 1993.
Stevens 2006; Fried 2004; Jones 2004; Wesley Mission Melbourne 2004; Rabiner 2001; Stewart 2001;
Gosselin 1999; Kinnevy 1999; Barnes 1998; Caserta 1996, 1993; Kaplan 1994; Andersson 1985, 1984;
Stein 1981; Kalson 1976.
Hutchinson 2007; Austin 2006; Cattan 2003; Poole 1993.
Greaves 2006; Tse 2005; Cattan 2003; Caserta 1996, 1993; Kaplan 1994; Arnetz 1983, 1982.
5.
Recommandations
Le vieillissement démographique de la population est assurément l’une des
principales préoccupations collectives des sociétés industrialisées. Ce phénomène
se situe à l’intersection de plusieurs enjeux sociaux, notamment les réformes
croisées du système de services de santé et de services sociaux, ainsi que la
diversification des régimes de retraite. Si les projections des démographes disent
vrai, le quart de la population aura 65 ans et plus dans moins de 30 ans. Dans ce
contexte, le thème de la participation sociale des aînés permet d’échapper au
fatalisme de plusieurs discours; il ouvre la porte aux possibilités offertes par la
contribution sociale de personnes dotées d’une longue expérience de vie et
désireuses de la faire fructifier auprès de leurs réseaux sociaux et de la
communauté. Maintenant plus que jamais, avoir 65 ans et plus ne peut constituer
une étape d’attente de la fin de la vie.
En guise de conclusion au mémoire, nous présentons cinq recommandations qui,
nous l’espérons, contribueront à donner à la question de la participation sociale
des aînés la place qu’elle mérite dans l’agenda gouvernemental.
1-
Un soutien public à développer
Les travaux de recherche menés par la DRSP, l’INSPQ, le CEVQ et l’IVPSA
permettent de conclure que :
le fait de participer socialement dans le cadre de réseaux sociaux ou
d’organisations formelles semble avoir des répercussions positives sur différentes
dimensions de la santé physique, mentale et sociale des personnes âgées;
le niveau et la nature de la participation sociale des personnes du 3e âge sont
influencés par un certain nombre de facteurs, certains étant intrinsèques aux
individus et d’autres étant tributaires de leur environnement; plusieurs facteurs sont
modifiables et représentent autant de leviers pour favoriser la participation sociale
des aînés;
plusieurs types d’intervention permettent de favoriser et de soutenir la participation
sociale de différents groupes d’aînés, participation qui se révèle également
bénéfique pour la santé des personnes rejointes.
Forts de cette démonstration à l’effet que la participation sociale constitue un
élément déterminant des conditions de vie des aînés, les quatre organismes
signataires sont convaincus de l’importance, pour le gouvernement québécois, de
bien soutenir les politiques, programmes et projets qui en font la promotion.
21
Nous recommandons que les pouvoirs publics, à tous les niveaux de
gouvernance, s’investissent davantage pour promouvoir, soutenir et
renforcer la participation sociale des aînés, et ce, dans la diversité des lieux
et milieux de participation choisis par les personnes âgées. L’adoption d’une
politique provinciale à cet effet pourrait être l’occasion d’expliciter et de
formaliser un tel engagement.
2- Vers une définition rassembleuse de la participation sociale
Il existe actuellement une pluralité de définitions de la participation sociale, un
imbroglio conceptuel qui entrave les efforts théoriques ou pratiques réalisés sur
cette question. Sans privilégier l’adoption d’une définition unique de la participation
sociale, et reconnaissant l’importance que cette notion s’adapte aux différents
milieux où elle s’actualise, nous recommandons de poursuivre le travail conceptuel
ébauché sur ce plan. Dans cette optique, nous insistons sur l’importance de
penser la participation sociale en des termes incluant tous les aînés, quelque soit
leur milieu de vie ou leurs limitations fonctionnelles. De plus, la diversité des
formes de participation sociale est au cœur même de la richesse du concept; il
serait donc hasardeux de prioriser l’une de ces formes au détriment des autres.
Ce sujet est d’ailleurs très actuel compte tenu de la croissance de la valorisation et
du soutien des aînés comme proches-aidants, peut-être au détriment d’autres rôles
davantage culturels ou citoyens.
Nous recommandons que la notion de participation sociale fasse l’objet
d’échanges publics visant à élaborer un cadre conceptuel en la matière.
Nous recommandons également que cet exercice soit guidé par une vision
inclusive de la participation, ainsi que par la volonté de faciliter le passage
de la théorie à la pratique.
3- L’essentielle collaboration entre différents milieux
La démarche entreprise par les quatre organismes signataires de ce mémoire,
actifs dans les champs de la recherche et de la santé publique, illustre bien l’intérêt
de rassembler plusieurs personnes et groupes autour de la table quand on veut
parler de participation sociale. Dans le futur, il sera primordial de se rapprocher
des organismes communautaires et des mouvements sociaux; ce sont ces réseaux
qui peuvent revendiquer la « paternité » du concept de participation sociale et c’est
à travers eux que se construisent les interventions les plus innovatrices en la
matière.
Les pouvoirs publics représentent un deuxième acteur incontournable pour agir
dans le domaine de la participation sociale des aînés. D’une part, l’État offre une
multitude de services aux personnes âgées, par le biais desquels peuvent
22
s’articuler des lieux de participation. D’autre part, les institutions publiques, par le
biais des programmes qu’ils déploient à l’échelle nationale, provinciale, régionale,
municipale et locale, ont un rôle à jouer dans la valorisation culturelle de la
participation des personnes âgées et l’évolution des normes sociales à cet égard,
ainsi que dans la mise en place des conditions qui facilitent la participation (ex. :
transport en commun, sécurité des lieux publics, etc.). Un troisième acteur, les
milieux de recherche, sont par ailleurs en mesure de stimuler, d’accompagner et
d’évaluer les expériences de participation sociale des personnes âgées.
Finalement, on ne peut passer sous silence le fait que les interventions les plus
réussies ou prometteuses sur le plan de la participation sociale des aînés
permettent à ces derniers d’être partie prenante des processus organisationnels et
décisionnels constitutifs des dites interventions.
Nous recommandons que les actions menées dans le domaine de la
participation sociale des aînées soient élaborées, réalisées et évaluées dans
une perspective intersectorielle réunissant, au minimum, des représentants
de l’État, des organismes communautaires, des milieux de recherche ainsi
que des personnes âgées.
4- Pour des approches ancrées dans la communauté et respectueuses
des trajectoires individuelles
Si on souhaite favoriser et appuyer la participation sociale des aînés, il apparaît
indispensable d’agir en respectant les caractéristiques et la culture de chaque
communauté, ainsi que les choix et le rythme de chaque individu. Dans un premier
temps, intervenir dans une perspective de participation sociale implique de mettre
en place des processus de planification, de réalisation et d’évaluation qui sont eux
aussi participatifs, dans le sens où ils sont teintés des couleurs propres à chaque
milieu. La participation sociale n’est pas un concept que l’on peut uniformiser ou
imposer; elle grandit et fructifie dans les environnements motivants et
mobilisateurs. D’ailleurs, cette relation est réciproque, puisque la participation
sociale, en plus de présenter des bénéfices pour la santé des individus impliqués
socialement, a des impacts positifs sur les communautés où elle se déploie.
Dans un deuxième temps, il n’est pas superflu de se rappeler que la solitude
n’équivaut pas à de l’isolement ou à de la détresse. Des aînés qui choisissent de
ne pas participer socialement peuvent être aussi heureux ou en santé que d’autres
qui s’impliquent, d’où l’importance de ne pas imposer la participation comme
condition intrinsèque du bien-être au troisième âge. Même chez les aînés qui
participent, certains optent pour des activités à caractère récréatif, alors que
d’autres s’engagent dans des avenues plus politiques; encore une fois, le respect
des cheminements personnels s’impose.
23
Nous recommandons de tenir compte des particularités (socioéconomiques,
ethniques, environnementales et culturelles) de chaque communauté, ainsi
que des choix personnels et des préférences des aînés, au moment d’agir
pour favoriser la participation sociale des personnes du 3e âge.
5- Des recherches à poursuivre
La participation sociale des aînés étant un concept relativement récent, la
recherche dans ce domaine en est encore à ses premiers balbutiements. Il est
crucial qu’elle se développe davantage, afin de valider les hypothèses relatives aux
associations entre la participation et la santé, de mieux comprendre ce qui la
facilite et l’entrave, ainsi que d’identifier les conditions nécessaires à une
participation sociale optimale. Nous recommandons par exemple de mener des
recherches pour :
documenter davantage les expériences menées au Québec en termes de
participation sociale des aînés; de nombreux milieux offrent des possibilités de ce
genre aux personnes du 3e âge, mais les expériences menées en ce sens sont trop
peu souvent diffusées ou analysées;
connaître, comparer et systématiser l’impact de différents types d’expériences de
participation sociale sur la santé physique, mentale et sociale des aînés; en ce
sens, il est nécessaire de développer des outils de mesure sensibles aux multiples
dimensions de la participation sociale;
comprendre les mécanismes ou processus intervenant à l’intérieur de la relation
entre participation et santé des aînés, entre autres par le biais de techniques de
recherche qualitatives introduisant aux significations de la participation pour les
personnes âgées et à leurs préférences en la matière;
susciter l’innovation sur la scène de la participation sociale des aînés, par exemple
par rapport au partage de savoirs entre les générations, ou encore par rapport à de
nouveaux modèles de retraite « engagée ».
Nous recommandons que la recherche portant sur la participation sociale
des aînés s’intensifie, dans l’objectif de mieux comprendre les multiples
dimensions de cet enjeu de société, ainsi que de supporter l’efficacité,
l’innovation et la diversité des actions proposées pour appuyer les aînés
désireux de participer socialement.
24
RÉFÉRENCES
ABU-RAYYA, HM. 2006. “ Depression and social involvement among elders” in The
Internet Journal Of Health. Vol. 5, No. 1.
ADAY, RH; KEHOE, GV; FARNEY, LA. 2006. “Impact of senior center friendships on
aging women who live alone”, in Journal of Women and Aging. Vol. 18, No. 1: 57-73.
ANDERSSON, L. 1985. “Intervention against loneliness in a group of elderly women: an
impact evaluation”, in Social Sciences & Medicine. Vol. 20, No. 4: 355-364.
ANDERSSON, L. 1984. “Intervention against loneliness in a group of elderly women: a
process evaluation”, in Human Relations. Vol. 37, No. 4: 295-310.
ANDREW, MK. 2005. « Le capital social et la santé des personnes âgées », in Retraite et
société. No. 46 : 131-145.
ARNETZ, BB; THEORELL, T; LEVI, L; KALLNER, A; ENEROTH, P. 1983. “ An
experimental study of social isolation of elderly people : psychoendocrine and metabolic
effetcs ”, in Psychosomatic Medicine. Vol. 45, No. 5 : 395-406.
ARNETZ, BB; EYRE, M; THEORELL, T. 1982. “ Social activation of the elderly ”, in
Social Science & Medicine. Vol. 16: 1685-1690.
AUSTIN, EN; JOHNSTON, YAM; MORGAN, LL. 2006. “ Community gardening in a
senior center: a therapeutic intervention to improve the health of older adults ”, in
Therapeutic Recreation Journal. Vol. 40, No. 1: 48-56.
AVLUND, K; LUND, R; HOLSTEIN, BE; DUE, P; SAKARI-RANTALA, R; HEIKKINEN,
RL. 2004. “ The impact of structural and functional characteristics of social relations as
determinants of functional decline”, in Journal of Gerontology: Social Sciences. Vol. 54B,
No. 1: S44-S51.
BAKER, LA; CAHALIN, LP; GERST, K; BURR, JA. 2005. “Productive activities and
subjective well-being among older adults: the influence of number of activities and time
commitment”, in Social Indicators Research. Vol. 73: 431-458.
BARNES, M; BENNETT, G. 1998. “ Frail bodies, courageous voices: older people
influencing community care”, in Health and Social Care in the Community. Vol. 6, No. 2:
102-111.
BATH, PA; GARDINER, A. 2005a. “Social engagement and health and social care use
and medication use among older people”, in European Journal of Ageing. Vol. 2: 56-63.
BATH, PA; DEEG, D. 2005b. “ Social engagement and health outcomes among older
people : introduction to a special section ”, in European Journal of Ageing. Vol. 2: 24-30.
25
BENNETT. 2005. “Social engagement as a longitudinal predictor of objective and
subjective health”, in European Journal of Ageing. Vol. 2: 48-55.
BERKMAN, L; GLASS, T. 2000. “Social integration, social networks, social support and
health”, in Social Epidemiology. New York : Oxford University Press: 137-173.
BOGAT, GA; JASON, LA. 1983. “ An evaluation of two visiting programs for elderly
community residents”, in International journal of aging & human development. Vol. 17, No.
4 : 267-280.
BUKOV, A; MASS, I; LAMPER, T. 2002. “Social participation in very old age: crosssectional and longitudinal findings from BASE”, in The Journal of Gerontology, Series B.
Vol. 57B, No. 6: 510-517.
CANNUSCIO, C; BLOCK, J; KAWACHI, I. 2003. “Social capital and successful aging:
the role of senior housing”, in Annals of internal medicine. Vo. 139: 395-399.
CARLSON, MC; SEEMAN, T; FRIED, LP. 2000. “Importance of generativity for healthy
aging in older women”, in Aging Clinical and Experimental Research. Vol. 12, No. 2: 132140.
CARO, FG; BASS, SA.
1997.
“ Receptivity to volunteering in the immediate
postretirement period ”, in The Journal of Applied Gerontology. Vol. 16, No. 4: 427-441.
CASERTA, MS; LUND, DA. 1996. “Beyond bereavement support group meetings:
exploring outside social contacts among the members”, in Death Studies. Vol. 20, No. 6:
537-556.
CASERTA, MS; LUND, DA. 1993. “Intrapersonal resources and the effectiveness of selfhelp groups for bereaved older adults”, in The Gerontologist. Vol. 33, No. 5: 619-29.
CATTAN, M; WHITE, M; BOND, J; LEARMOUTH, A. 2005. “Preventing social isolation
and loneliness among older people: a systematic review of health promotion interventions”,
in Ageing and Society. 2005, Vol. 25: 41-67.
CATTAN, M; INGOLD, K. 2003. « Implementing change : the alleviation of social
isolation and loneliness among older people in Leeds ”, in Journal of Mental Health. Vol. 2,
No. 3: 12-19.
CHARPENTIER, M; QUÉNIART, A; GUBERMAN, N; BLANCHARD, N. 2004. « Les
femmes aînées et l’engagement social : une analyse exploratoire du cas des Mémés
déchaînées », in Lien social et politique – RIAC. Vol. 51 : 135-143.
CHEUNG, C; NGAN, M. 2000. « Contributions of volunteer networking to isolated seniors
in Hong Kong ”, in Journal of Gerontological Social Work. Vol. 33, No. 2: 79-100.
CHOI, NG; BURR, JA; MUTCHLER, JE; CARO, FG. 2007. “Formal and informal
volunteer activity and spousal caregiving among older adults”, in Research on Aging. Vol.
29, No. 2: 99-124.
26
COHEN, GD; PERLSTEIN, S; CHAPLINE, J; KELLY, J; FIRTH, KM; SIMMENS, S.
2006. “ The impact of professionally conducted cultural programs on the physical health,
mental health and social functioning of older adults”, in The Gerontologist. Vol. 46, No. 6 :
726-734.
DE JONG GIERVELD, J; HAGESTAD, GO. 2006. “ Perspectives on the integration of
older men and women ”, in Research on aging. Vol. 28, No. 6: 627-637.
DELISLE, MA; OUELLET, H. 2002. Les « vieux copains »… et leur santé : participation
sociale, entraide et recours aux services chez les aînés. Sainte-Foy : Presses de
l’Université Laval.
DELISLE, MA. 2000. « Les devoirs des aînés dans le contexte des sociétés
vieillissantes », in Le Gérontophile. Vol. 22, No. 4 : 45-49.
ERLINGHAGEN, M; HANK, K. 2006. “ The participation of older Europeans in volunteer
work ”, in Ageing and Society. Vol. 26: 567-584
FISHER, JK; FUZHONG, L. 2004. “ A community-based walking trial to improve
neighborhood quality of life in older adults : a multilevel analysis ”, in Annals of Behavioural
Medicine. Vol. 28, No. 3 : 186-194.
FITZPATRICK, TR; MCCABE, J; GITELSON, R; ANDERECK, K. 2005. “ Factors that
influence perceived social and health benefits of attendance at senior centers ”, in
Activities, Adaptations & Aging. Vol. 30, No. 1: 23-45.
FLORIO, ER; JENSON, JE; HENDRYX, M; RASCHKO, R; MATHIESON, K. 1998.
“ One-year outcomes of older adults referred for aging and mental health services by
Community Gatekeepers”, in Journal of Case Management. Vol. 7, No. 2: 74-83.
FOUGEYROLLAS, P. 2005. «Comprendre le processus de production du handicap
(PPH) et agir pour la participation sociale, une responsabilité collective». Synthèse de la
conférence prononcée lors de la journée d’étude organisée par l’ANDESI le 15 juin 2005.
FRIED, LP; CARLSON, MC; FREEDMAN, M; FRICK, KD AND AL. 2004. “A social
model for health promotion for an aging population: initial evidence on the Experience
Corps Model”, in Journal of Urban Health: Bulletin of the New York Academy of Medicine.
Vol. 81, No 1: 64-78.
GOSSELIN, C. AND AL. 1999. « Sortir à son gout. Un programme communautaire
visant à promouvoir l’intégration sociale des aînés à risque de malnutrition», in Le
Gérontophile. Vol. 21, No. 2 : 25-27.
GREAVES, CJ; FARBUS, L. 2006. “Effects of creative and social activity on the health
and well-being of socially isolated older people: outcomes from a multi-method
observational study ”, in The Journal of the Royal Society for the Promotion of Health. Vol.
126, No. 3 : 134-142.
GREENFIELD, E; MARKS, N. 2004. “ Formal volunteering as a protective factor for older
adults’ psychological well-being”, in The Journal of Gerontology. Vol. 59B, No. 5: S258S264.
27
HEALTHY AGING AND WELLNESSE WORKING GROUP, 2006. Healthy ageing in
Canada : a new vision, a vital investment. A background paper prepared for the federal,
provincial and territorial committee of officials (seniors).
HOOYMAN, NR.
2004.
“Conceptualizing productive aging ”, in Perspectives on
productive aging. National Association of Social Workers, NASW Press.
HUTCHINSON, SL; WEXLER, B. 2007. “Is raging good for health? Older Women’s
participation in the Raging Grannies”, in Health Care for Women International. Vol. 28: 88118.
JONES, ED; HERRICK, C; YORK, RF. 2004. “ An intergenerational group benefits both
emotionally disturbed youth and older adults ”, in Issues in Mental Health Nursing. Vol. 25:
753-767.
KALSON, L. 1976. “ A program of social interaction between institutionalized aged and
adult mentally retarded persons”, in The Gerontologist. Vol. 16, No. 4 : 340-348.
KAPLAN, M.
1994.
“ Promoting community education and action through
intergenerational programming”, in Children’s Environments. Vol. 11, No. 1: 64-84.
KINNEVY, S; MORROW-HOWELL. 1999. “ Perceived benefits of intergenerational
tutoring», in Gerontology and Geriatrics Education. Vol. 20, No. 2 : 3-17.
KOCKEN, OL; VOORHAM, AJJ. 1998. “ Effects of a peer-led senior health education
program ”, in Patient Education and Counseling. Vol. 34: 15-23.
LANGLOIS, M-C; CARDINAL, L; GAGNÉ, D; TOURIGNY, A. 2007. Perspectives pour
un vieillissement en santé : proposition d’un modèle conceptuel. Direction régionale de
santé publique de la Capitale-Nationale et Institut national de santé publique du Québec
(à paraître).
LI, Y; FERRARO, K. 2005. “ Volunteering and depression in later life : social benefit or
selection processes ”, in Journal of Health and Social Behavior. Vol. 46: 68-84.
LITWIN, H; SHIOVITZ-EZRA, S. 2006. “The association between activity and wellbeing
in later life: what really matters”, in Ageing and Society. Vol. 26: 225-243.
MAIER, H; KLUMB, PL. 2005. “Social participation and survival at older ages: is the
effect driven by activity content or context”, in European Journal of Ageing. Vol. 2: 31-39.
MARMOR GOLDMAN, L. 2002. “The friendly companion program », in Journal of
Gerontological Social Work. Vol. 40, No. 1/2 : 123-133.
MARTINEZ, IL; FRICK, K; GLASS, TA; CARLSON, M; TANNER, E; RICKS, M; FRIED,
LP. 2006. “Engaging older adults in high impact volunteering that enhances health:
recruitment and retention in the Experience Corps Baltimore”, in Journal of Urban Health:
Bulletin of the New York Academy of Medicine. Vol. 83, No. 5: 941-953
28
MINISTÈRE DE LA FAMILLE, DES AÎNÉS ET DE LA CONDITION FÉMININE. 2006.
Étude sur la participation des aînés au développement de la société et sur les politiques du
vieillissement au sein de quelques administrations de l’OCDE. Québec, Québec.
MINISTÈRE DE LA FAMILLE, DES AÎNÉS ET DE LA CONDITION FÉMININE. 2005.
Une pleine participation des aînés au développement du Québec. Rapport de l’équipe de
travail. Québec, Québec.
MORROW-HOWELL, N; HINTERLONG, J; ROZARIO, PA; TANG, F. 2003. “Effects of
volunteering on the well-being of older adults”, in Journal of Gerontology: Social Sciences.
Vol. 58B, No. 3: S137-S145.
MORROW-HOWELL, N; KINNEVY, S; MANN, M. 1999. “The perceived benefits of
participating in volunteer and educational activities”, in Journal of Gerontological Social
Work. Vol. 32, No. 2: 65-80.
MORROW-HOWELL, N; BECKER-KEMPPAINEN, S; LEE, J. 1998. “Evaluating
an Intervention for the Elderly at Increased Risk of Suicide”, in Research on Social Work
Practice. Vol. 8, No. 1: 28-46.
NARUSHIMA, M. 2005. “ Payback time : community volunteering among older adults as
a transformative mechanism ”, in Ageing and Society. Vol. 25: 567-584.
NOREAU, L; DESROSIERS, J; ROBICHAUD, L; FOUGEYROLLAS; ROCHETTE, A;
VISCOGLIOSI, C. 2004. « Measuring social participation: reliability of the LIFE-H in older
adults ”, in Disability and Rehabilitation. Vo. 26, No. 6: 346-352.
OKUN, MA; BARR, A. 1998. “Motivation to volunteer by older adults: a test of competing
measurement model”, in Psychology and Aging. Vol. 13, No. 4 : 608-621.
OSORIO, P. 2006. “Exclusión generacional: la tercera edad », in Revista Mad.
Departamento
de
antropología,
Universidad
de
Chile.
No
14.
(http://www.revistamad.uchile.cl/14/osorio.pdf, consulté le 23 mai 2007)
PERREN, K; ARBER, S; DAVIDSON, K. 2003. “Men’s organisational affiliations in later
life: the influence of social class and marital status on informal group membership ”, in
Ageing and Society. Vol. 23: 69-82.
PETER-DAVIS, ND; BURANT, CJ; BRAUNSCHWEIG, HM. 2001. “Factors associated
with volunteer behavior among community dwelling older persons ”, in Activites, Adaptation
and Aging. Vol. 26, No. 2: 29-44.
POOLE, GG; GOODING, BA. 1993. “ Developing and implementing a community
intergenerational program ”, in Journal of Community Health Nursing. Vol. 10, No. 2: 7785.
SALARI, SM. 2002. “ Intergenerational partnership in adult day center: importance of
age-appropriate environments and behaviors”, in The Gerontologist. Vol. 46, No. 3 : 321333.
29
SANTÉ CANADA, DIVISION DU VIEILLISSEMENT ET DES AÎNÉS. 2002. Vieillir au
Canada. Ottawa, Ontario.
SCHULTZ, CM; GALBRAITH, MW. 1993. “ Community leadership education for older
adults: an exploratory study”, in Educational Gerontology. Vol. 19, No. 6: 473-488.
SHMOTKIN, D; BLUMSTEIN, T; MODAN, B.
2003.
“Beyond keeping active:
concomitants of being a volunteer in old-old age”, in Psychology and Ageing. Vol. 18, No.
3: 602-607.
SIEGRIST, J; VON DEM KNESEBECK, O; POLLACK, CE. 2004. “ Social productivity
and well-being of older people: a sociological exploration ”, in Social Theory and Health.
Vol. 2: 1-17.
SQUIRES, B. 2001. Homeshare NSW: the innovation trap. Paper presented at the
Australian Association of Gerontology National Conference, Canberra.
STATISTIQUE CANADA. 1999. 1921-1991: Statistique Canada: Un portrait des aînés au
Canada. Ottawa, Ontario.
STEIN, SR; LINN, MW; WEINER, AS. 1981. “ Effectiveness of a service workers’ action
team (SWAT) for the elderly», in Journal of the American Geriatrics Society. Vol. 29, No.
9: 411-417.
STEVENS, NL; MARTINA, CMS; WESTERHOF, GJ. 2006. “Meeting the need to belong:
predicting effects of a friendship enrichment program for older women”, in The
Gerontologist. Vol. 46, No. 4: 495-502.
STEWART, M; CRAIG, D; MACPHERSON, K; SHARON, A. 2001. “Promoting positive
affect and diminishing loneliness of widowed seniors through a support intervention”, in
Public Health Nursing. Vol. 18, No. 1: 54–63.
SVIDÉN, GA; THAM, K; BORELL, L. 2004. “ Elderly participants of social and
rehabilitative day centres «, in Scandinavian Journal of Caring Sciences. Vol. 18: 402-409.
THOMPSON, EH; WHEARTY, P. 2004. “Older men’s social participation: the importance
of masculinity ideology”, in The Journal of Men’s Studies. Vol. 13, No. 1: 5-24.
TSE, T; HOWIE, L. 2005. “ Adult day group : addressing older people’s needs for activity
and companionship ”, in Australasian Journal of Ageing. Vol. 24, No. 3: 134-140.
VAN WILLIGEN, M. 2000. “Differential benefits of volunteering across the life course”,
in Journal of Gerontology: Social Sciences. Vol. 55B, No 5: S308-S318.
VENINGA, J. 2006. "Capital social et sain vieillissement", in Recherche sur les politiques
de santé. Bulletin de Santé Canada. No. 12 : 21-24.
WAHRENDORF, M; KNESEBECK, OVD; SIEGRIST, J. 2006. “Social productivity and
well-being of older people: baseline results from the SHARE study”, in European Journal of
Ageing. Vol. 3: 67-73
30
WARBURTON, J; MCLAUGHLIN, D. 2006. “ Doing from your heart : the role of older
women as informal volunteers ”, in Journal of Women and Ageing. Vol. 18, No. 2: 55-72.
WARBURTON, J; MCLAUGHLIN, D. 2005. “Lots of kindness: valuing the role of older
Australians as informal volunteers in the community ”, in Ageing and Society. Vol. 25: 715730.
WESLEY MISSION MELBOURNE. 2004. Proceeding of the first national homeshare
workshop. Rencontre tenue les 11 et 12 novembre 2004 à Melbourne, Australie
(http://www.wesley.org.au/pdfs/proceedings_of_2004_national_homeshare_workshop.pdf,
consulté le 24 juillet 2007).
WIKSTRÖM, B-M. 2007. “ Social interaction associated with visual art discussions: a
controlled study», in Aging & Mental Health. Vol. 6, No. 1: 82-87.
WILSON, J; MUSICK, M. 1997. “ Who cares? Toward an integrated theory of volunteer
work? », in American Sociological Review. Vol. 62: 694-713.
YOUNG, FW; GLASGOW, N. 1998. “Voluntary social participation and health”, in
Research on Aging. Vol. 20, No. 3: 339-362.
ZUNZUNEGUI, MV; ALVARADO, BE; DEL SER, T; OTERO, A. 2003. “Social networks,
social integration and social engagement determine cognitive decline in communitydwelling Spanish older adults”, in Journal of Gerontology: Social Sciences. Vol. 58B, No.
2: S93-S100.
31
ANNEXES
Mémoire : La participation sociale, défi des sociétés vieillissantes
Annexe 1
Perspectives pour un vieillissement en santé: modèle conceptuel provisoire
Source : Langlois, M.-C. et al. (2007). Perspectives pour un vieillissement en santé: Proposition d’un modèle conceptuel (à paraître).
Société
Améliorer les aptitudes individuelles
et la capacité d’adaptation des
personnes âgées en agissant sur :
• valeurs, croyances et attitudes face
au vieillissement;
• vie spirituelle et sens donné à la vie;
• estime de soi et sentiment d’utilité;
• compétences personnelles et
sociales;
• littératie;
• habitudes de vie et autres
comportements liés à la santé.
Améliorer le soutien aux personnes
âgées et proches aidants et favoriser
la participation sociale des personnes
âgées en agissant sur :
• valeurs, croyances et attitudes face au potentiel
et aux besoins des personnes âgées;
• liens de la personne âgée avec sa famille et ses
proches;
• liens de la personne âgées avec sa
communauté;
• liens entre toutes les générations;
• opportunités pour se développer et contribuer;
• réseaux de soutien « formel » et « informel » .
34
Gouvernances et organisations
Communauté
Famille et proches
Personne âgée
Créer des milieux de vie sains et
sécuritaires, en agissant sur :
• qualité du lieu de résidence (domicile
ou institution);
• qualité de vie du quartier;
• sécurité des lieux publics;
• infrastructures et dispositifs qui
favorisent les activités;
• conditions de travail (bénévole ou
rémunéré);
• disponibilité et accessibilité des
produits, biens et services.
Éviter l’apparition
des problèmes
psychosociaux de
santé mentale et
physique
Gérer
adéquatement
les conditions
chroniques
Vieillir
en
santé
santé
Détecter les
problèmes de
santé physique et
agir précocement
Détecter les
problèmes
psychosociaux et de
santé mentale et
agir précocement
Améliorer l’environnement général et
les conditions de vie des personnes
âgées en agissant sur :
• normes sociales concernant le
vieillissement et les personnes
âgées;
• programmes et politiques publiques
en santé, environnement, transport,
économie, éducation, sécurité
publique, justice, etc. (aux niveaux
national, provincial, régional,
municipal et local).
Organiser adéquatement les services de santé et
de services sociaux en agissant sur :
• valeurs, croyances et attitudes des gestionnaires
et intervenants au regard des personnes âgées
et du vieillissement;
• structures des rôles et responsabilités;
• mécanismes : information, participation, prise de
décision;
• relations personnes âgées/famille/intervenants;
• pratiques professionnelles et
interprofessionnelles;
• liens sectoriels, intersectoriels et avec réseau
communautaire;
• intégration, continuité, accessibilité et globalité
des services (1re ligne et spécialisés);
• développement des ressources.

Documents pareils