Mémoire pour la Consultation publique sur les conditions de vie des
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Mémoire pour la Consultation publique sur les conditions de vie des
Consultation publique sur les conditions de vie des aînés LA PARTICIPATION SOCIALE, DÉFI DES SOCIÉTÉS VIEILLISSANTES La Direction de santé publique de la Capitale-Nationale L’Institut national de santé publique du Québec Le Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec L’Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval 7 septembre 2007 iii Recherche : Émilie Raymond Institut national de santé publique du Québec Rédaction : Émilie Raymond Institut national de santé publique du Québec Collaboration : Denise Gagné Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale Andrée Sévigny Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec André Tourigny Institut national de santé publique du Québec Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec Institut national de santé publique du Québec Aline Vézina Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval L’auteure tient à remercier François Desbiens (Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale), Richard Massé (Institut national de santé publique du Québec), Pierre Maurice (Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale et Institut national de santé publique du Québec), Réal Morin (Institut national de santé publique du Québec) ainsi que Jean-Paul Ouellet (Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec) pour leurs judicieux conseils quant à la forme finale du mémoire. iii RÉSUMÉ Présenté conjointement par la Direction régionale de santé publique de la CapitaleNationale, l’Institut National de santé publique du Québec, le Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec et l’Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval, le présent mémoire vise à démontrer l’importance de considérer la participation sociale comme un élément-clé des réflexions et des pistes d’action visant l’amélioration des conditions de vie des aînés. En ce sens, le mémoire montrera que : le fait de participer socialement dans le cadre de réseaux sociaux ou d’organisations formelles semble avoir des répercussions positives sur différentes dimensions de la santé physique, mentale et sociale des personnes âgées; le niveau et la nature de la participation sociale des personnes du 3ème âge sont influencés par un certain nombre de facteurs; certains sont modifiables et représentent autant de leviers pour favoriser la participation sociale des aînés; différents types d’intervention permettent de susciter ou de soutenir cette participation, dans différents milieux et auprès de groupes diversifiés. D’entrée de jeu, il apparaît que les conceptions et définitions de la participation sociale sont plurielles. Pour certains auteurs par exemple, le fait de faire ses courses constitue de la participation sociale, alors que pour d’autres, celle-ci se restreint à être membre de groupes organisés dotés d’une mission d’intérêt public. Au-delà des débats sémantiques, nous pensons que le fait pour une personne d’être intégrée dans un réseau de relations significatives, réciproques et génératrices de responsabilités, pourrait représenter le point de départ de la participation sociale. De plus en plus d’études tendent à démontrer les effets positifs de la participation sociale sur la santé et le bien-être des aînés. Ces bénéfices sont diversifiés, se manifestant sur les plans de la santé physique, de la santé mentale et du recours aux services. Les raisons qui permettent d’expliquer ces associations renvoient à une dynamique complexe au carrefour de facteurs psychologiques, cognitifs, sociaux et physiques. Les chercheurs n’ont pas encore réussi à isoler ce qui, dans le fait de participer, serait plus particulièrement associé à la santé. Toutefois, on sait que la participation sociale offre des possibilités de (re)donner du sens à sa vie, de développer des appartenances et d’exercer un rôle social dans une étape, la vieillesse, marquée par de nombreux changements et des pertes de différentes natures, notamment le décès d’êtres chers et la perte du statut associé au travail salarié. Il pourrait s’agir là d’un mécanisme intermédiaire contribuant à expliquer pourquoi participer est bon pour la santé. Par ailleurs, certains facteurs influençant la participation sociale des aînés sont de nature environnementale, et donc susceptibles d’être modifiés. Par exemple, le manque de connaissances au sujet des possibilités de volontariat pourrait être compensé par la diffusion plus massive, accessible et créative des informations relatives aux lieux et milieux de participation. D’autre part, même si on ne peut agir iii sur des facteurs comme l’âge ou le sexe, leur rôle dans la dynamique de participation sociale des aînés incite à les prendre en considération pour construire des approches mieux adaptées aux caractéristiques et à la culture des personnes âgées auxquelles on s’adresse. Au cours des prochaines années, il faudra cependant s’attendre à ce que le tableau des facteurs influençant la participation sociale des gens du 3e âge change en raison des traits particuliers des nouvelles cohortes d’aînés. Le mémoire présente plusieurs exemples d’interventions menées dans l’objectif de favoriser la participation sociale des aînés et ayant été évaluées. Ces expériences illustrent bien que la participation sociale s’adresse autant à des personnes âgées fragiles ou isolées qu’à des aînés déjà actifs ou en très bonne santé. Des éléments-clés, communs aux interventions réussissant à stimuler ou renforcer la participation sociale des aînés, ont été identifiés. Parmi ceux-ci, on retrouve une durée d’intervention suffisante pour permettre la construction de liens sociaux significatifs et l’exercice d’un rôle social, ainsi que l’attention accordée à la formation et aux pratiques des intervenants et des bénévoles de lieux de participation, notamment en ce qui concerne l’évitement d’approches infantilisantes. Se dégagent également les stratégies de recrutement des personnes âgées utilisant des tactiques non traditionnelles, tout comme la possibilité de prendre part aux structures décisionnelles des organisations dans le cadre desquelles on participe. Les quatre organismes signataires du mémoire sont convaincus que le concept de participation sociale – qui va au-delà de l’idée de contribution et est porteur de notions comme la réciprocité et l’intégration dans un réseau social – doit guider les actions menées pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées. En ce sens, les organismes formulent cinq recommandations destinées à donner à la question de la participation sociale des aînés la place qu’elle mérite dans l’agenda gouvernemental. Ils recommandent que : 1. 2. 3. 4. 5. iv les pouvoirs publics, à tous les niveaux de gouvernance, s’investissent davantage pour promouvoir, soutenir et renforcer la participation sociale des aînés; la notion de participation sociale fasse l’objet d’échanges publics visant à élaborer un cadre conceptuel inclusif et rassembleur en matière de participation sociale des aînés; les actions menées dans le domaine de la participation sociale des aînés soient élaborées, réalisées et évaluées dans une perspective intersectorielle réunissant, au minimum, des représentants de l’État, des organismes communautaires, des milieux de recherche ainsi que des personnes âgées; soient prises en compte les particularités de chaque communauté, ainsi que les choix personnels et des préférences des aînés, au moment d’agir pour favoriser la participation sociale des personnes du 3ème âge; la recherche portant sur la participation sociale des aînés s’intensifie, dans l’objectif de mieux comprendre les multiples dimensions de cet enjeu de société, ainsi que de supporter l’efficacité, l’innovation et la diversité des actions proposées pour appuyer les aînés désireux de participer socialement. Mémoire : La participation sociale, défi des sociétés vieillissantes TABLE DES MATIÈRES 1. Présentations .................................................................................................. 1 1.1 Une démarche conjointe de recherche ................................................. 1 1.2 Les partenaires ..................................................................................... 2 2. Contexte et objectifs du mémoire ................................................................. 4 3. Introduction : La participation sociale, défi des sociétés vieillissantes .... 5 4. Quatre constats en matière de participation sociale des aînés.................. 7 5. 4.1 La participation sociale a de multiples significations ............................. 7 4.2 La participation sociale a des effets bénéfiques sur la santé ................ 9 4.3 La participation sociale est influencée par plusieurs facteurs.............. 12 4.4 Il est possible d’agir pour favoriser la participation sociale.................. 15 Recommandations........................................................................................ 21 RÉFÉRENCES ...................................................................................................... 25 ANNEXES ............................................................................................................. 33 LISTE DES TABLEAUX TABLEAU 1 Pôles de définition de la participation sociale ................................. 7 TABLEAU 2 Effets de la participation sociale sur la santé .................................. 9 TABLEAU 3 Éventail des modes de participation sociale ................................. 16 TABLEAU 4 Description des modes de participation sociale et exemples d’expériences................................................................................ 17 1 Mémoire : La participation sociale, défi des sociétés vieillissantes 1. Présentations 1.1 Une démarche conjointe de recherche Le présent mémoire réunit quatre organismes des domaines de la santé publique et de la recherche universitaire qui ont unit leurs efforts pour explorer le thème de la participation sociale des personnes âgées. Le choix de cette problématique découle d’une démarche réalisée par la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale (DRSP) et l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) concernant la conception d’un modèle conceptuel faisant état des principaux axes d’interventions et déterminants pour un vieillissement en santé1. Le modèle conceptuel2 comporte neuf grands axes d’intervention. Cinq sont définis selon une perspective d’action sur les grands déterminants de la santé, tandis que les quatre autres axes sont développés selon une approche de prévention des principaux problèmes qui touchent les personnes âgées et d’atténuation de leurs conséquences. Ils sont : gérer adéquatement les conditions chroniques; détecter les problèmes de santé physique et agir précocement; détecter les problèmes psychosociaux et de santé mentale et agir précocement; éviter l’apparition des problèmes psychosociaux de santé mentale et physique; améliorer l’environnement général et les conditions de vie des personnes âgées; améliorer le soutien aux personnes âgées et proches aidants et favoriser la participation sociale des personnes âgées; créer des milieux de vie sains et sécuritaires; améliorer les aptitudes individuelles et la capacité d’adaptation des personnes âgées; organiser adéquatement les services de santé et de services sociaux. Le thème de la participation sociale des aînés est donc partie intégrante du modèle conceptuel pour un vieillissement en santé. Ce dernier reconnaît que la nature du processus de vieillissement des individus est aussi déterminée par leurs rôles et leurs fonctions sur la scène collective. Cependant, bien que la pertinence de cette composante soit reconnue, l’état des connaissances en la matière est fractionnaire. C’est pourquoi la DRSP et l’INSPQ ont initié en décembre 2006 une étude portant sur la participation sociale des personnes âgées. Par la suite, le Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ) et l’Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval (IVPSA) se sont associés au processus de recherche. Jusqu’ici, cette étude conjointe a permis de réaliser une revue de la littérature portant sur diverses dimensions de la participation sociale des aînés, notamment a1 2 Langlois 2007. La version provisoire du modèle est jointe en annexe. 1 son association avec certains paramètres de la santé. Au cours des prochains mois, les quatre organismes partenaires se proposent de consulter des organisations et des citoyens de la région de Québec pour bonifier leur compréhension de la participation sociale des personnes âgées, et ainsi développer des pistes d’intervention respectueuses des visions et des besoins présents dans la population. 1.2 Les partenaires LA DIRECTION RÉGIONALE DE SANTÉ PUBLIQUE DE LA CAPITALE-NATIONALE Dans le cadre de la mission de l’Agence de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale, le mandat général de la Direction régionale de santé publique (DRSP) est d’assurer l'amélioration de la santé et du bien-être de la population de la région. Afin de soutenir cette mission, cinq principales stratégies d’intervention définissent l’offre de service de santé publique : renforcer le potentiel des personnes; soutenir le développement des communautés; participer aux actions intersectorielles favorisant la santé et le bien-être; soutenir les groupes vulnérables; encourager le recours aux pratiques cliniques préventives efficaces. L’implication de la DRSP sur le plan de la participation sociale des aînés s’inscrit dans son Plan d’action régional de santé publique 2004-2007. Une des cibles de ce dernier vise en effet à soutenir le développement d’environnements favorables et de conditions de vie propices au maintien de l’autonomie des aînés, notamment par le biais du développement et du maintien d’interactions sociales, ainsi que de la participation à la vie communautaire. L’INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC Créé en 1998, l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) est une personne morale mandataire de l'État. Sa fonction principale est de soutenir le ministre de la Santé et des Services sociaux et les agences de la santé et des services sociaux dans leur mission de santé publique. La réalisation de cette mission suppose : • • • • le regroupement et partage des expertises; le développement de la recherche; la transmission et la mise à profit des connaissances; les échanges internationaux. L'Institut national de santé publique du Québec vise à être le centre d'expertise et de référence en matière de santé publique au Québec. Son objectif est de faire progresser les connaissances et de proposer des stratégies et des actions intersectorielles susceptibles d'améliorer l'état de santé et de bien-être de la 2 population. C’est dans cette perspective qu’il s’est associé à la Direction régionale de santé publique pour travailler à la conception d’un cadre conceptuel pour un vieillissement en santé et qu’il continue d’appuyer l’étude portant sur la participation sociale des aînés. LE CENTRE D’EXCELLENCE SUR LE VIEILLISSEMENT DE QUÉBEC Créé en 2006, le Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ) contribue au développement des connaissances sur la situation des aînés au Québec, notamment les conditions qui favorisent leur santé et leur bien-être. Le CEVQ participe également au développement de modes d’intervention ou de pratiques les mieux adaptées aux besoins des aînés sur les plans physique, psychologique et social. En appui à cette mission, les activités du CEVQ comportent quatre volets: les soins, l’enseignement, la recherche et la prévention/promotion. Le CEVQ s’intéresse à la question de la participation sociale pour deux raisons. D’une part, le CEVQ compte développer la recherche sociale sur des sujets qui sont complémentaires à ceux déjà explorés par les diverses organisations qui font de la recherche dans le domaine du vieillissement au Québec. D’autre part, dans le cadre de son volet prévention/promotion, le CEVQ s’intéresse aux stratégies et interventions les plus porteuses pour favoriser un vieillissement en santé. Le CEVQ s’est donc joint à des partenaires qui partagent les mêmes préoccupations afin de réaliser des travaux visant à mieux comprendre le concept de participation sociale, à identifier ce qui influence cette participation, à mieux saisir quels sont ses liens avec la santé et, enfin, à documenter les interventions les plus efficaces. Ces travaux pourraient déboucher sur le développement d’interventions et leur évaluation sous l’angle de leurs impacts sur la santé et le bien-être des aînés. L’INSTITUT SUR LE VIEILLISSEMENT ET LA PARTICIPATION SOCIALE DES AÎNÉS L'Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval (IVPSA) a été créé en 2002. S'inscrivant au cœur des enjeux que pose le problème du vieillissement démographique, il regroupe des professeurschercheurs de l'Université Laval et des partenaires gouvernementaux et du milieu. Le but de l’IVPSA est de favoriser l'adaptation de la société au phénomène du vieillissement de la population tout en privilégiant la participation des aînés au développement social de la société québécoise. La mise en place de l'Institut vise le regroupement des compétences universitaires qui s'intéressent à la gérontologie et à la gériatrie de façon à promouvoir le développement, en synergie, d'activités de recherche et de diffusion des connaissances dans le domaine du vieillissement et de la participation sociale des aînés. Les travaux de l'IVPSA s'articulent autour de trois axes : les caractéristiques et les impacts sociaux du vieillissement; les déterminants, manifestations et conséquences de la participation sociale des aînés; l'évaluation de l'efficacité de diverses mesures visant à améliorer la condition des personnes âgées. Depuis mars 2006, l’IVPSA collabore 3 spécifiquement avec la DRSP, l’INSPQ et le CEV pour conceptualiser et opérationnaliser la notion de participation sociale des aînés. 2. Contexte et objectifs du mémoire La Direction régionale de santé publique de la Capitale Nationale (DRSP), l’Institut National de santé publique du Québec (INSPQ), le Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ) et l’Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval (IVPSA) tiennent à saluer l’initiative du ministère de la Famille et des Aînés de consulter la population québécoise au sujet de différents thèmes qui concernent la qualité de vie des personnes âgées, notamment leur contribution à la société. Les quatre organismes signataires souhaitent profiter de leurs travaux de recherche sur la participation sociale des aînés pour alimenter la consultation publique. Cependant, les organismes signataires conviennent que le thème de la participation sociale n’est pas le propre des milieux de la santé et que leur apport s’inscrit dans une vision large et plurale de la participation sociale, en complémentarité avec les approches d’organisation communautaire et d’action sociale. Le présent mémoire entend démontrer l’importance de considérer la participation sociale comme un élément-clé des réflexions et des pistes d’action visant l’amélioration des conditions de vie des aînés. En ce sens, le document montrera que : 1. le concept de participation sociale est porteur de significations diverses qu’il serait opportun de clarifier dans une optique d’intervention; 2. la participation sociale peut avoir des effets bénéfiques non équivoques sur la santé et le bien-être des personnes âgées; 3. plusieurs facteurs peuvent favoriser ou encore entraver la participation des aînés dans leurs réseaux sociaux et leur communauté; 4. il existe des approches et des pratiques permettant de susciter ou de soutenir cette participation, dans différents milieux et auprès de groupes diversifiés. 4 3. Introduction : La participation sociale, défi des sociétés vieillissantes Revisiter le sens octroyé au vieillissement constitue l’un des défis majeurs des sociétés contemporaines. La proportion toujours croissante de personnes de 65 ans et plus dans la population3, conjuguée à l’accroissement de la durée de la phase de vie appelée « retraite », invite à revoir la représentation habituelle de « l’âge d’or » comme une période de repos et de loisirs, en marge d’une présence citoyenne ou productive. De nos jours, il n’est pas rare que ce cycle de vie dure plusieurs décennies – parfois plus longtemps que l’enfance ou l’activité salariée, tandis que le profil des cohortes d’aînés change résolument. De façon générale, les personnes âgées d’aujourd’hui sont plus scolarisées, mieux nanties et moins malades que celles d’hier4, et cette tendance continuera de s’accentuer dans le futur. Sans occulter certaines réalités plus sombres du vieillissement, il apparaît que pour de plus en plus d’aînés, même avec des limitations fonctionnelles, l’avancée en âge et la retraite vont de pair avec d’autres formes d’engagements et une contribution significative à la société. La récente popularité du concept de participation sociale en lien avec les aînés est sans doute l’une des conséquences de ce phénomène générationnel. Contrairement à l’impression généralisée de démobilisation sociale, le taux de personnes âgées offrant de l’aide informelle à leurs proches ou s’impliquant dans des organisations communautaires ne cesse d’augmenter5. Toutefois, les enjeux de l’engagement social des gens du 3e âge vont bien au-delà d’une simple équation au croisement du social et du démographique. D’une part, le travail volontaire des personnes âgées est de plus en plus reconnu comme une contribution essentielle à l’équilibre socioéconomique de sociétés aux prises avec le phénomène du vieillissement. À cet égard, la valorisation et le soutien des aînés en tant que proches-aidants et bénévoles se sont légèrement accrus depuis quelques années dans plusieurs pays occidentaux, notamment au Québec et au Canada. C’est un pas dans la bonne direction; toutefois, des efforts supplémentaires doivent être consentis. Par exemple, le document « Healthy ageing in Canada : a new vision, a vital investment »6, souligne qu’il est primordial pour le Canada d’investir dans le vieillissement en santé pour favoriser l’apport des aînés à la richesse de la vie sociale et de l’économie. D’ailleurs, l’utilisation du bénévolat des personnes âgées pour combler des besoins sociaux de moins en 3 4 5 6 « Les aînés constituent le segment de population qui augmente le plus rapidement au Canada. Ce phénomène se poursuivra, au fur et à mesure que les membres de la génération de l’après-guerre, soit les baby-boomers, atteindront 65 ans. D’ici 2015, il y aura plus d’aînés que d’enfants au Canada. En 2005, les aînés constituaient 13 % de la population totale. D’ici 2031, on prévoit qu’ils représenteront quelque 23% de la population canadienne. Les aînés plus âgés constituent le groupe démographique en plus grande expansion; d’ici 2056, un Canadien sur dix aura 80 ans ou plus, comparativement à un Canadien sur 30 en 2005. » (Veninga, 2006). Santé Canada 2002; Statistiques Canada 1999. Greenfield 2004; Peter-Davis 2001; Caro 1999; Okun 1998. Healthy aging and wellnesse working group, 2006. 5 moins bien couverts par les ressources publiques est une stratégie explicite de diverses administrations gouvernementales7. Dans un rapport portant sur la participation des aînés au développement du Québec, ces derniers rappellent cependant que leur engagement social ne doit pas être l’occasion de les exploiter ou de les utiliser à rabais8. D’autre part, si des aînés en santé sont davantage susceptibles de s’impliquer dans leurs réseaux sociaux et dans la communauté, il apparaît que la relation inverse est elle aussi valable. De nombreuses études démontrent que différentes expressions de la participation sociale ont un impact positif sur la santé mentale, physique, fonctionnelle et sociale des personnes âgées, et donc éventuellement sur les coûts des services gouvernementaux. Par exemple, des associations ont été établies entre la participation et la diminution de la consommation de médicaments, ou encore l’augmentation de la sensation de bien-être et la réduction des symptômes dépressifs (voir tableau 2). En somme, des aînés qui participent socialement contribuent à la santé de leur milieu de vie tout en améliorant leur propre bien-être; on comprendra donc que ce thème revêt une importance croissante aux yeux de différents acteurs sociaux, notamment des décideurs politiques. 7 8 6 Ministère de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine, 2006. Ministère de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine, 2005. 4. Quatre constats en matière de participation sociale des aînés 4.1 La participation sociale a de multiples significations D’entrée de jeu, la notion de participation sociale apparaît comme un concept un peu fourre-tout, que chacun peut modeler selon sa vision à la fois de la participation et du social. Les travaux de recherche menés par la DRSP et ses collaborateurs confirment cette impression. Pour certains auteurs par exemple, le fait de faire ses courses constitue de la participation sociale, alors que pour d’autres, celle-ci se restreint à être membre de groupes organisés dotés d’une mission d’intérêt public. Il va s’en dire que si les définitions de la participation sociale sont multiples dans les études menées sur le sujet, il est difficile d’en comparer les résultats On parle alors d’objets de recherche différents, qui sont appréhendés à l’aide d’instruments spécifiques et variés. Pour faciliter l’analyse du matériel, les définitions recueillies ont été regroupées dans quatre grandes familles sémantiques. Les définitions réfèrent à la dynamique des relations établies entre les personnes et leur milieu9. TABLEAU 1 Pôles de définition de la participation sociale DÉFINITIONS EXEMPLES A Fonctionnement dans la vie quotidienne10 Accomplir ses activités quotidiennes (s’alimenter, communiquer, etc.) et jouer ses rôles sociaux (s’éduquer, élever ses enfants, travailler, etc.) B Passer du temps interaction sociale avec d’autres11 Rendre visite à des amis ou recevoir des amis à la maison, participer à des activités sociales hors du domicile. C Avoir des échanges à l’intérieur du réseau social dont on fait partie12 Entretenir des relations d’amitié, dispenser de l’aide informelle aux proches, avoir des contacts avec des gens du voisinage D Être formellement impliqué dans une activité, une organisation ou pour une cause13 Faire du bénévolat dans un organisme communautaire, participer aux activités d’un centre de jour, s’impliquer dans un groupe de défense des droits des aînés 9 10 11 12 13 en ou Berkman 2000. Noreau 2004. Maier 2005; Avlund 2004. Andrew 2005; Warburton 2005; Thompson 2004. Wanrendorf 2006; Baker 2005; Charpentier 2004; Siegrest 2004; Zunzunegui 2003; Bukov 2002; Delisle 2002; Young 1998. 7 Sans prétendre être mutuellement exclusifs, ces quatre niveaux de définitions nous permettent de passer du général au particulier dans notre réflexion sur l’interprétation du contenu de la participation sociale. On voyage en effet d’une définition très inclusive (réaliser ses activités de la vie quotidienne et exercer ses rôles sociaux) à une définition exigeant une certaine officialisation dans la relation entretenue avec un groupe ou une organisation (être formellement impliqué). Dans la littérature portant sur la participation sociale des aînés, la majorité des auteurs articulent leur compréhension du concept autour des deux dernières définitions. Pour eux, participer socialement implique des processus sociologiques – supra-individuels – différents de ceux du fonctionnement dans la vie quotidienne ou des relations sociales14. On parle d’échanges, de partage des ressources socialement dirigé15. Cependant, les auteurs qui associent participation sociale et contribution de soi vers autrui n’expliquent pas comment, par exemple, une personne âgée en grande perte d’autonomie peut elle aussi participer socialement. En bref 14 15 16 8 Les conceptions et définitions de la participation sociale sont plurielles. Privilégier l’une ou l’autre des familles de définitions implique de faire des choix par rapport au profil des personnes concernées par la participation sociale. En ce sens, la volonté de travailler à favoriser la participation sociale des aînés implique un travail préalable sur le contenu que l’on souhaite donner au concept. Par exemple, une définition orientée vers le volontariat formel dans des organisations amènerait à travailler avec les personnes âgées assez robustes, tandis qu’une définition relative aux interactions sociales est davantage susceptible d’intégrer différents niveaux d’autonomie fonctionnelle. Le fait pour une personne d’être intégrée dans un réseau de relations significatives, réciproques et génératrices de responsabilités, pourrait représenter le point de départ de la participation sociale. Plusieurs auteurs insistent sur le fait que la responsabilité génère une position participative dans la communauté, la famille et la société16. Young 1998. Bukov 2002. Osorio 2006; Delisle 2002. 4.2 La participation sociale a des effets bénéfiques sur la santé Les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux ont depuis longtemps l’intuition, et même la conviction, que la participation sociale est bonne pour la santé. Cependant, ce n’est que tout récemment que des études scientifiques ont commencé à confirmer que le fait de participer socialement est favorable à la santé et au bien-être des aînés17. Encore une fois, la nature des bénéfices identifiés par la littérature varie en fonction de la définition donnée à la participation sociale. De fait, chaque équipe de chercheurs explicite et utilise sa propre définition de la participation sociale. À titre d’exemple, Bath (2005a) a une vision très large de la participation sociale et inclut dans sa définition des éléments reliés au fonctionnement dans la vie quotidienne (mobilité, communication, etc.), aux interactions sociales générales, à l’implication dans un réseau social et à la participation dans une organisation formelle. Les résultats de son étude démontrent que les aînés qui manifestent une participation sociale soutenue consomment moins de médicaments et ont moins recours aux services publics que les aînés ayant un faible niveau de participation. Pour sa part, Avlund (2004) définit la participation sociale à partir des interactions sociales; son étude montre que les aînés qui ont des interactions sociales régulières (contacts téléphoniques, visites, etc.) maintiennent de meilleures habiletés fonctionnelles. Un troisième auteur, Li (2005), établit une association significative entre la participation en tant que volontariat formel dans une organisation et la diminution des symptômes dépressifs des aînés bénévoles Construit à partir d’une quinzaine d’études scientifiques, le tableau 2 présente les impacts positifs de la participation pour la santé et spécifie pour laquelle ou lesquelles des familles de définition – décrites précédemment – l’association a été établie. 17 Litwin 2006. 9 TABLEAU 2 Effets de la participation sociale sur la santé DÉFINITION Fonctionnement vie quotidienne Interaction sociale Réseau social Implication formelle IMPACT SUR LA SANTÉ de la mortalité 18 Ralentissement du déclin cognitif 19 Ralentissement du déclin fonctionnel 20 de la consommation de médicaments de l’utilisation de services 21 22 Amélioration de la perception de l’état de santé 24 des symptômes dépressifs 25 de la sensation de bien-être 23 On constate que les bénéfices de la participation sociale pour la santé des aînés pourraient êtres notables. Des personnes âgées qui participent socialement seraient susceptibles de vivre plus longtemps, d’être plus autonomes, de moins souffrir de troubles cognitifs, de se sentir mieux et de se percevoir comme étant plus en santé. Mais comment la participation agit-t-elle sur l’état de santé objectif et subjectif des aînés? Quels ingrédients de la participation sont plus spécifiquement déterminants de l’état de santé? Qu’est-ce qui compte le plus : la nature de l’activité ou le simple fait de socialiser avec d’autres26? Plusieurs auteurs pensent que c’est la qualité des liens sociaux, davantage que la nature ou l’intensité de l’activité, qui constitue un des principaux facteurs protecteurs agissant en faveur d’un vieillissement réussi27. L’établissement ou le maintien de relations interpersonnelles significatives et positives, plus probables en situation de participation qu’en situation d’isolement, faciliteraient et enrichiraient les processus d’adaptation aux réalités de la vieillesse. D’autres chercheurs croient que les situations de participation sociale constituent des sources de stimulation cognitive, cette dernière renforçant à son tour les mécanismes neuroendocriniens et le système immunitaire28. Ce phénomène est 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 10 Maier 2005; Shmotkin, 2003; Zunzunegui 2003; Young 2008. Zunzunegui 2003. Avlund 2004. Bath 2005a. Bath 2005a. Bennett 2005. Abu Rayya 2006; Li 2005; Shmotkin, 2003. Greenfield 2004; Wanrendorf 2004; Morrow-Howell 2003; Van Willigen 2000. Maier 2005. De Jong Gierveld, 2006; Litwin 2006; Fried 2004; Siegrist 2004. Bath 2005b; Maier 2005; Siegrist2004; Zunzunegui 2003; Bukov 2002. appelé la « réserve cognitive ». D’autres chercheurs insistent sur la simultanéité des stimuli sociaux, cognitifs et physiques engendrée par des activités de participation sociale, chacune de ces sphères s’influençant et s’affirmant mutuellement29. Pour des personnes expérimentant les transitions propres au 3e âge et à la retraite, la participation sociale peut apparaître comme l’une des seules options disponibles pour l’exercice des rôles sociaux30, ces derniers se traduisant auparavant par le biais de l’activité productive salariée et des responsabilités familiales. À ce chapitre, il semble que le volontariat formel ou bénévolat offre des bénéfices uniques en termes de santé et facilite l’intégration des multiples processus identitaires jalonnant la retraite, tels que l’acceptation de soi et la construction de sens et d’objectifs hors de l’univers du marché du travail31. En bref 29 30 31 32 De plus en plus d’études tendent à démontrer les effets positifs de la participation sociale sur la santé et le bien-être des aînés. Ces bénéfices sont diversifiés, se manifestant sur les plans de la santé physique, de la santé mentale et du recours aux services. Les raisons qui permettent d’expliquer ce phénomène renvoient à une dynamique complexe au carrefour de facteurs psychologiques, cognitifs, sociaux et physiques. Les chercheurs n’ont pas encore réussi à isoler ce qui, dans le fait de participer, serait plus particulièrement associé à la santé. Toutefois, on sait que la participation sociale offre des possibilités de (re)donner du sens à sa vie, de développer des appartenances et d’exercer un rôle social dans une étape, la vieillesse, marquée par de nombreux changements et des pertes de différentes natures, notamment le décès d’êtres chers et la perte du statut associé au travail salarié. Il pourrait s’agir là d’un mécanisme intermédiaire contribuant à expliquer pourquoi participer est bon pour la santé32. Fried 2004. Choi 2007; Abu Rayya 2006; Warburton 2006; Carlson 2000. Avlund 2004; Greenfield 2004; Carlson 2000. Bennett 2005 11 4.3 La participation sociale est influencée par plusieurs facteurs Plusieurs facteurs individuels sont susceptibles d’influencer le désir et l’agir en matière de participation sociale, sur le plan des conditions de vie subjectives et objectives, de l’histoire de vie, des représentations et des préférences. La littérature portant sur ce sujet est vaste et se concentre sur les manifestations de la participation sous la forme de volontariat formel et informel. Ici, notre propos n’est pas de décrire en profondeur l’ensemble des facteurs influençant la participation, mais plutôt d’illustrer les grandes tendances en ce qui a trait à la différenciation de cette pratique en fonction des individus. Niveau de scolarité État de santé Plus ils sont scolarisés, plus ils s’impliquent comme bénévoles; plus ils y consacrent d’heures. Plus ils se considèrent en bonne santé, plus les aînés ont tendance à : faire du bénévolat; y consacrer plus d’heures. L’état objectif de santé détermine le niveau de volontariat, surtout informel. Siegrist 2004; Bickel 2003; Choi 2003; Van Willigen 2000; Caro 1997 Bennett 2005; Li 2005; Choi 2003; Perren 2003; Shmotkin 2003; Caro 1997; Sexe Les femmes âgées : manifestent davantage d’intérêt par rapport au développement et au maintien d’amitiés; ont plus de relations sociales solides; font davantage de bénévolat informel; consacrent plus d’heures au bénévolat formel. Les hommes âgés : ont de plus petits réseaux sociaux et entretiennent des relations significatives avec moins de personnes; ont plus tendance à participer sur la scène politique. Stevens 2006; Warburton 2006; Van Willigen 2005; Avlund 2004; Davidson 2004; Thompson 2004; Bukov 2002; Wilson 1997. 12 Âge Emploi et retraite Plus les aînés vieillissent, moins ils font de bénévolat; moins ils y consacrent d’heures; plus les effets protecteurs du bénévolat diminuent. Les aînés qui occupent un emploi à temps partiel sont plus susceptibles : de faire du bénévolat; d’y consacrer plus d’heures. Les retraités depuis moins de deux ans sont plus réceptifs à l’idée de faire du bénévolat que les autres retraités. Abu-Rayya, 2006; Erlinghagen 2006; Bennet Choi 2003; Caro 1997 Expériences de vie et religion Plus les aînés donnent de l’importance à la religion, plus ils font du bénévolat (pas nécessairement dans des organisations religieuses); plus ils y consacrent d’heures. Les personnes qui ont été volontaires dans le passé sont plus susceptibles de l’être encore ou de nouveau au 3e âge. Perception des possibilités et accessibilité Implication dans d’autres sphères Les aînés qui font du bénévolat formel sont plus susceptibles de commencer à faire du bénévolat informel, mais la relation inverse n’est pas vérifiée. Les aînés qui possèdent une voiture sont significativement plus susceptibles de faire du bénévolat. Les aînés qui perçoivent des possibilités de volontariat sont significativement plus susceptibles d’en faire. Li 2005; Wilson 1997 Perren 2003; Peter-Davis 2001 Motivations Chez les aînés, les motivations les plus importantes au bénévolat sont, dans l’ordre : 1) aider les autres, contribuer à quelque chose d’utile, redonner aux générations futures; 2) se développer sur le plan personnel, apprendre; 3) passer un agréable moment, s’amuser. Erlinghagen 2006; Narushima 2005; Okun 1998. 13 En bref 14 Certains facteurs influençant la participation sociale des aînés sont de nature environnementale, et donc susceptibles d’être modifiés. Par exemple, la perception des possibilités de volontariat pourrait peut-être être accrue par le biais d’une diffusion plus massive, accessible et créative des informations relatives aux lieux et milieux de participation. Même si on ne peut agir sur des facteurs comme l’âge ou le sexe, leur rôle dans la dynamique de participation sociale des aînés incite à en tenir compte pour construire des approches mieux adaptées aux caractéristiques et à la culture des personnes âgées auxquelles on s’adresse. Au cours des prochaines années, le tableau des facteurs influençant la participation sociale des gens du 3e âge risque de changer en raison des traits particuliers des nouvelles cohortes d’aînés. En ultime analyse, participer socialement apparaît comme un choix individuel, personnel, mais qui en même temps s’inscrit dans un contexte social favorable à la présence citoyenne des personnes âgées. 4.4 Il est possible d’agir pour favoriser la participation sociale La démonstration des bénéfices de la participation sociale pour la santé des aînés interpelle les pouvoirs publics dans une conjoncture où le vieillissement rapide et marqué de la population suscite questionnements et inquiétudes. De nombreux lieux et milieux de participation sociale sont déjà accessibles aux aînés. Par exemple, l’Agence de santé et de services sociaux de la CapitaleNationale finance une trentaine d’organismes communautaires de soutien à domicile qui offrent pour la plupart des possibilités de participation sociale, comme par exemple des repas communautaires, des visites amicales à domicile, des cuisines collectives et des rencontres intergénérationnelles33. Néanmoins, rares sont les interventions québécoises touchant la participation sociale qui ont été évaluées. L’étude menée par la DRSP34 et ses partenaires a cependant permis de recenser une trentaine d’interventions réalisées dans différents pays, auprès de personnes âgées et inscrites dans un cadre de participation sociale. Il est intéressant de noter que certaines de celles-ci s’adressent à des aînés en mesure d’offrir une quinzaine d’heures de bénévolat par semaine, alors que d’autres sont dirigées vers des aînés isolés ou en perte d’autonomie. L’élément commun de ces interventions est la volonté de permettre aux aînés de jouer un rôle social et d’établir avec d’autres personnes des relations significatives, à partir de leurs capacités, de leurs besoins et de leurs intérêts. Aux fins d’analyse, les interventions ont été classées en quatre grands modes de participation sociale, présentés dans le tableau 3. Ces modes de participation réfèrent aux processus d’intervention privilégiés par les organismes promoteurs. 33 34 Site Internet de l’Agence : http://www.rrsss03.gouv.qc.ca/RS-Organismes_comm.html (consulté le 30 août 2007). Une recherche bibliographique menée dans une quinzaine de moteurs de recherche a permis de recenser des interventions menées en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et en Océanie. Pour être retenues, les interventions devaient avoir été formellement évaluées. 15 TABLEAU 3 Éventail des modes de participation sociale Objectifs Rejoindre les plus vulnérables Briser l’isolement Connecter aux services Groupecible Aînés fragiles et isolés Impacts démontrés sur la santé 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 16 anxiété et symptômes 35 dépressifs impact des 36 troubles cognitifs déclin 37 fonctionnel connaissances par rapport aux 38 services Favoriser le maintien à domicile Développer les réseaux: relations et soutien social Tous les aînés Regrouper autour d’un projet Développer des stratégies d’adaptation et un rôle social Tous les aînés contacts et 39 soutien social 40 solitude perception de 41 l’état de santé visites médicales utilisation de 43 médicaments 44 chutes solitude/ 45 isolement 46 niveau d’activité interactions 47 sociales symptômes 48 dépressifs 49 estime de soi 50 satisfaction 51 besoins soutien Greaves 2006; Marmor Goldman 2002; Cheung 2000; Morrow-Howell1998. Florio 1998. Stein 1981. Cheung 2000; Florio 1998. Aday 2006; Tse 2005; Kocken 1998; Andersson 1985, 1984. Aday 2006; Stevens 2006; Tse 2005. Kocken 1998. Cohen 2005. Cohen 2005. Cohen 2005. Cohen 2005; Poole 1993; Arnetz 1983, 1982. Austin 2006; Cohen 2005; Fisher 2004; Gosselin 1999. Wikström 2007; Austin 2006; Kalson 1976. Jones 2004; Caserta 1996, 1993. Jones 2004. Stewart 2001. Faciliter chez les aînés: contribution au bienêtre de groupes vulnérables citoyenneté active 42 En général, aînés avec peu de limitations fonctionnelles niveau d’activité 52 physique et cognitive 53 bien-être activité sociale et développement des 54 réseaux sociaux estime de soi et développement 55 personnel Chacune des quatre catégories de cet éventail des modes de participation sociale recoupe des expériences qui se démarquent par leur originalité et leurs impacts multidimensionnels sur la santé et le bien-être des aînés participants. Le tableau 4 présente chacun des quatre modes de participations, les sous-groupes d’interventions qui le composent, ainsi que des exemples pour chacun de ces derniers. TABLEAU 4 Description Description des modes exemples d’expériences de participation sociale et Exemples d’expériences Interactions sociales en contexte individuel Les interventions de cette catégorie permettent d’établir des ponts, des connections, avec des aînés isolés. Les expériences mettent en relations une personne âgée et un intervenant ou un bénévole à l’intérieur d’une intervention individualisée. 1. Interventions de proximité cherchant à faciliter l’accès aux services « Gardiens communautaires » (Community gatekeepers program56) : vise à stimuler la connectivité sociale d’aînés isolés ou en détresse. Ces derniers sont repérés par des bénévoles qui, dans le cadre de leur travail, sont susceptibles d’être en contact avec des aînés vulnérables (commerçants facteurs, camelots, etc.). Suite à un signalement de la part d’un bénévole, les intervenants du programme tentent d’établir un contact avec l’aîné identifié, pour initier un lien et lui proposer des services ou un suivi. 2. Visites à domicile de bénévoles (souvent eux-mêmes des personnes âgées) «Réseautage bénévole» (Volunteer networking program57) : ajoute à la mission relationnelle ou psychosociale des visites à domicile l’idée de profiter des rencontres pour diffuser de l’information. Les bénévoles dispensent par exemple des renseignements sur les services publics et les activités socioculturelles accessibles aux personnes avec lesquelles ils sont jumelés, construisant ainsi une passerelle vers la communauté. 51 52 53 54 55 56 57 Austin 2006; Stewart 2001. Martinez 2006; Fried 2004. Kinnevy 1999; Morrow-Howell 1999. Hutchinson 2007; Martinez 2006; Charpentier 2004; Fried 2004; Rook 2003; Barnes 1998; Kaplan 1994 Hutchinson 2007; Charpentier 2004; Barnes 1998; Kaplan 1994. Florio 1998. Cheung 2000. 17 Description Exemples d’expériences Interactions sociales en contexte de groupe Alors que les interventions de la catégorie précédente se situaient dans un contexte de pairage, celles-ci impliquent la présence d’un groupe. Cependant, si le contexte est groupal, les participants ne partagent pas de prime abord un projet commun. Le but premier est d’outiller les aînés dans leur adaptation au vieillissement, tandis que la socialisation ou l’engagement des aînés constituent des objectifs parallèles. 3. Cours portant sur diverses dimensions d’un vieillissement dit «actif» ou «réussi» « Cours sur l’enrichissement de l’amitié» (Friendship enrichment program58) : vise à aider des femmes âgées à bonifier leurs relations d’amitié ou encore à en développer de nouvelles. 4. Centres de jour proposant des services à des aînés en perte d’autonomie « Centre de jour social » (Social day center59) : centre qui, en plus de sa mission d’ergothérapie et de réadaptation, offre des opportunités de participation à des activités significatives et à une vie sociale, ainsi que du soutien pour y arriver. Activités et démarches collectives Cette catégorie rassemble des interventions visant le développement de processus collectifs, dans lesquels les participants sont amenés à s’approprier un projet et à s’y impliquer activement. Contrairement à la catégorie suivante, la finalité de cette implication n’est pas nécessairement de nature civique ou politique. 5. Projets de nature récréative, sportive ou socioculturelle60. Club de marche (SHAPE program61) : réunit trois fois par semaine des aînés d’un même voisinage pour un programme d’entraînement physique (marche) Projet de jardin (Northern Broome Senior Center Garden club62) : création et prise en charge d’un jardin collectif par un groupe d’aînés. Discussion à partir d’œuvres d’art (Visual art discussion program63) : femmes se réunissant une fois par semaine pour construire leur récit de vie à partir de chefs d’œuvre artistiques. 6. Projets intergénérationnels entre aînés et enfants (sans rôle de mentor pour les aînés)64 Groupe intergénérationnel (Intergenerational group65) : des jeunes éprouvant des difficultés psychosociales et des aînés en situation de pauvreté se réunissent toutes les semaines pour socialiser et réaliser ensemble des sorties, de l’artisanat, etc. 58 59 60 61 62 63 64 65 18 Stevens 2006. Svidén 2004. Dans plusieurs des interventions de cette catégorie, les participants en viennent à prendre en charge des dimensions des projets, un des éléments des pratiques efficaces en matière de prévention de la solitude et de l’isolement (Cattan 2005). Fisher 2004. Austin, 2006. Wikström 2007. Les activités intergénérationnelles constituent approche de plus en plus populaire dans les interventions visant la participation sociale des aînés (Salari 2002). Jones 2004. Description Exemples d’expériences Engagement citoyen et volontariat Cette dernière catégorie est consacrée aux interventions qui poursuivent des objectifs en matière de citoyenneté et de militance politique. 7. Engagement auprès de groupes vulnérables, ou encore dans le cadre de causes sociales. «Mémés déchaînées» (Raging grannies66) : femmes âgées qui militent pour la paix, la sauvegarde de l’environnement et la justice sociale par le biais de prestations théâtres et musicales lors de grands rassemblements ou de manifestations. «Panel des usagers» (Fife user panels and frail service users67) cherche à permettre à des aînés frêles d’échanger au sujet de leurs expériences de vieillissement et d’utilisation des services de santé et des services sociaux, pour ensuite influencer la planification et l’offre de services. 8. Projets intergénérationnels (avec rôle de mentor pour les aînés) «Brigades d’expérience de Baltimore» (Experience Corps Baltimore68) : permet à des aînés de mener auprès d’écoliers d’écoles publiques élémentaires des d’activités de stimulation de la lecture, de renforcement de l’assiduité, etc. «Grands-parents d’adoption» (Foster grandparent program69) : personnes âgées accompagnant des enfants gravement malades et contribuant à leurs soins. En bref 66 67 68 69 70 Le spectre d’action des interventions recensées est étendu et permet de rejoindre des groupes très diversifiés d’aînés. Les exemples présentés illustrent que la participation sociale s’adresse autant à des personnes âgées fragiles ou isolées qu’à des aînés déjà actifs ou en très bonne santé. Des éléments-clés sont communs à plusieurs interventions réussissant à stimuler ou renforcer la participation sociale des aînés. On retrouve parmi ces éléments : o une durée d’intervention suffisante pour permettre par exemple la construction de liens sociaux et le développement d’un sentiment d’appartenance70 (six mois au minimum); o l’attention accordée à la formation et aux pratiques des intervenants et des bénévoles, notamment en ce qui concerne l’évitement d’approches infantilisantes71; Hutchinson, 2007; Charpentier, 2004. Barnes 1998. Martinez, 2006; Fried, 2004. Rook, 2003. Cohen 2006; Greaves 2006; Stewart 2001; Barnes 1998; Morrow-Howell 1998; Kaplan 1994; Caserta 1996, 1993. 19 71 72 73 74 75 20 o l’originalité des stratégies de recrutement des participants utilisant des tactiques non traditionnelles72; o un contexte et des activités qui favorisent la création de relations sociales significatives, la réciprocité et l’exercice d’un rôle, comme par exemple celui de mentor73; o la possibilité de prendre part aux structures et processus décisionnels des organisations dans le cadre desquelles ou pour lesquelles on participe74; o l’accès à des activités encourageant le maintien de l’identité et respectant les caractéristiques et les intérêts personnels75. Plusieurs des interventions les plus réussies ou prometteuses ont des équivalents au Québec. Cependant, la plupart de ces expériences sont peu documentées. Martinez 2006; Tse 2005; Salari 2002; Gosselin 1999; Barnes 1998; Kaplan 1994; Poole 1993; Arnetz 1983, 1982; Bogat 1983; Stein 1981. Martinez 2006; Florio 1998; Morrow-Howell 1998; Poole 1993. Stevens 2006; Fried 2004; Jones 2004; Wesley Mission Melbourne 2004; Rabiner 2001; Stewart 2001; Gosselin 1999; Kinnevy 1999; Barnes 1998; Caserta 1996, 1993; Kaplan 1994; Andersson 1985, 1984; Stein 1981; Kalson 1976. Hutchinson 2007; Austin 2006; Cattan 2003; Poole 1993. Greaves 2006; Tse 2005; Cattan 2003; Caserta 1996, 1993; Kaplan 1994; Arnetz 1983, 1982. 5. Recommandations Le vieillissement démographique de la population est assurément l’une des principales préoccupations collectives des sociétés industrialisées. Ce phénomène se situe à l’intersection de plusieurs enjeux sociaux, notamment les réformes croisées du système de services de santé et de services sociaux, ainsi que la diversification des régimes de retraite. Si les projections des démographes disent vrai, le quart de la population aura 65 ans et plus dans moins de 30 ans. Dans ce contexte, le thème de la participation sociale des aînés permet d’échapper au fatalisme de plusieurs discours; il ouvre la porte aux possibilités offertes par la contribution sociale de personnes dotées d’une longue expérience de vie et désireuses de la faire fructifier auprès de leurs réseaux sociaux et de la communauté. Maintenant plus que jamais, avoir 65 ans et plus ne peut constituer une étape d’attente de la fin de la vie. En guise de conclusion au mémoire, nous présentons cinq recommandations qui, nous l’espérons, contribueront à donner à la question de la participation sociale des aînés la place qu’elle mérite dans l’agenda gouvernemental. 1- Un soutien public à développer Les travaux de recherche menés par la DRSP, l’INSPQ, le CEVQ et l’IVPSA permettent de conclure que : le fait de participer socialement dans le cadre de réseaux sociaux ou d’organisations formelles semble avoir des répercussions positives sur différentes dimensions de la santé physique, mentale et sociale des personnes âgées; le niveau et la nature de la participation sociale des personnes du 3e âge sont influencés par un certain nombre de facteurs, certains étant intrinsèques aux individus et d’autres étant tributaires de leur environnement; plusieurs facteurs sont modifiables et représentent autant de leviers pour favoriser la participation sociale des aînés; plusieurs types d’intervention permettent de favoriser et de soutenir la participation sociale de différents groupes d’aînés, participation qui se révèle également bénéfique pour la santé des personnes rejointes. Forts de cette démonstration à l’effet que la participation sociale constitue un élément déterminant des conditions de vie des aînés, les quatre organismes signataires sont convaincus de l’importance, pour le gouvernement québécois, de bien soutenir les politiques, programmes et projets qui en font la promotion. 21 Nous recommandons que les pouvoirs publics, à tous les niveaux de gouvernance, s’investissent davantage pour promouvoir, soutenir et renforcer la participation sociale des aînés, et ce, dans la diversité des lieux et milieux de participation choisis par les personnes âgées. L’adoption d’une politique provinciale à cet effet pourrait être l’occasion d’expliciter et de formaliser un tel engagement. 2- Vers une définition rassembleuse de la participation sociale Il existe actuellement une pluralité de définitions de la participation sociale, un imbroglio conceptuel qui entrave les efforts théoriques ou pratiques réalisés sur cette question. Sans privilégier l’adoption d’une définition unique de la participation sociale, et reconnaissant l’importance que cette notion s’adapte aux différents milieux où elle s’actualise, nous recommandons de poursuivre le travail conceptuel ébauché sur ce plan. Dans cette optique, nous insistons sur l’importance de penser la participation sociale en des termes incluant tous les aînés, quelque soit leur milieu de vie ou leurs limitations fonctionnelles. De plus, la diversité des formes de participation sociale est au cœur même de la richesse du concept; il serait donc hasardeux de prioriser l’une de ces formes au détriment des autres. Ce sujet est d’ailleurs très actuel compte tenu de la croissance de la valorisation et du soutien des aînés comme proches-aidants, peut-être au détriment d’autres rôles davantage culturels ou citoyens. Nous recommandons que la notion de participation sociale fasse l’objet d’échanges publics visant à élaborer un cadre conceptuel en la matière. Nous recommandons également que cet exercice soit guidé par une vision inclusive de la participation, ainsi que par la volonté de faciliter le passage de la théorie à la pratique. 3- L’essentielle collaboration entre différents milieux La démarche entreprise par les quatre organismes signataires de ce mémoire, actifs dans les champs de la recherche et de la santé publique, illustre bien l’intérêt de rassembler plusieurs personnes et groupes autour de la table quand on veut parler de participation sociale. Dans le futur, il sera primordial de se rapprocher des organismes communautaires et des mouvements sociaux; ce sont ces réseaux qui peuvent revendiquer la « paternité » du concept de participation sociale et c’est à travers eux que se construisent les interventions les plus innovatrices en la matière. Les pouvoirs publics représentent un deuxième acteur incontournable pour agir dans le domaine de la participation sociale des aînés. D’une part, l’État offre une multitude de services aux personnes âgées, par le biais desquels peuvent 22 s’articuler des lieux de participation. D’autre part, les institutions publiques, par le biais des programmes qu’ils déploient à l’échelle nationale, provinciale, régionale, municipale et locale, ont un rôle à jouer dans la valorisation culturelle de la participation des personnes âgées et l’évolution des normes sociales à cet égard, ainsi que dans la mise en place des conditions qui facilitent la participation (ex. : transport en commun, sécurité des lieux publics, etc.). Un troisième acteur, les milieux de recherche, sont par ailleurs en mesure de stimuler, d’accompagner et d’évaluer les expériences de participation sociale des personnes âgées. Finalement, on ne peut passer sous silence le fait que les interventions les plus réussies ou prometteuses sur le plan de la participation sociale des aînés permettent à ces derniers d’être partie prenante des processus organisationnels et décisionnels constitutifs des dites interventions. Nous recommandons que les actions menées dans le domaine de la participation sociale des aînées soient élaborées, réalisées et évaluées dans une perspective intersectorielle réunissant, au minimum, des représentants de l’État, des organismes communautaires, des milieux de recherche ainsi que des personnes âgées. 4- Pour des approches ancrées dans la communauté et respectueuses des trajectoires individuelles Si on souhaite favoriser et appuyer la participation sociale des aînés, il apparaît indispensable d’agir en respectant les caractéristiques et la culture de chaque communauté, ainsi que les choix et le rythme de chaque individu. Dans un premier temps, intervenir dans une perspective de participation sociale implique de mettre en place des processus de planification, de réalisation et d’évaluation qui sont eux aussi participatifs, dans le sens où ils sont teintés des couleurs propres à chaque milieu. La participation sociale n’est pas un concept que l’on peut uniformiser ou imposer; elle grandit et fructifie dans les environnements motivants et mobilisateurs. D’ailleurs, cette relation est réciproque, puisque la participation sociale, en plus de présenter des bénéfices pour la santé des individus impliqués socialement, a des impacts positifs sur les communautés où elle se déploie. Dans un deuxième temps, il n’est pas superflu de se rappeler que la solitude n’équivaut pas à de l’isolement ou à de la détresse. Des aînés qui choisissent de ne pas participer socialement peuvent être aussi heureux ou en santé que d’autres qui s’impliquent, d’où l’importance de ne pas imposer la participation comme condition intrinsèque du bien-être au troisième âge. Même chez les aînés qui participent, certains optent pour des activités à caractère récréatif, alors que d’autres s’engagent dans des avenues plus politiques; encore une fois, le respect des cheminements personnels s’impose. 23 Nous recommandons de tenir compte des particularités (socioéconomiques, ethniques, environnementales et culturelles) de chaque communauté, ainsi que des choix personnels et des préférences des aînés, au moment d’agir pour favoriser la participation sociale des personnes du 3e âge. 5- Des recherches à poursuivre La participation sociale des aînés étant un concept relativement récent, la recherche dans ce domaine en est encore à ses premiers balbutiements. Il est crucial qu’elle se développe davantage, afin de valider les hypothèses relatives aux associations entre la participation et la santé, de mieux comprendre ce qui la facilite et l’entrave, ainsi que d’identifier les conditions nécessaires à une participation sociale optimale. Nous recommandons par exemple de mener des recherches pour : documenter davantage les expériences menées au Québec en termes de participation sociale des aînés; de nombreux milieux offrent des possibilités de ce genre aux personnes du 3e âge, mais les expériences menées en ce sens sont trop peu souvent diffusées ou analysées; connaître, comparer et systématiser l’impact de différents types d’expériences de participation sociale sur la santé physique, mentale et sociale des aînés; en ce sens, il est nécessaire de développer des outils de mesure sensibles aux multiples dimensions de la participation sociale; comprendre les mécanismes ou processus intervenant à l’intérieur de la relation entre participation et santé des aînés, entre autres par le biais de techniques de recherche qualitatives introduisant aux significations de la participation pour les personnes âgées et à leurs préférences en la matière; susciter l’innovation sur la scène de la participation sociale des aînés, par exemple par rapport au partage de savoirs entre les générations, ou encore par rapport à de nouveaux modèles de retraite « engagée ». Nous recommandons que la recherche portant sur la participation sociale des aînés s’intensifie, dans l’objectif de mieux comprendre les multiples dimensions de cet enjeu de société, ainsi que de supporter l’efficacité, l’innovation et la diversité des actions proposées pour appuyer les aînés désireux de participer socialement. 24 RÉFÉRENCES ABU-RAYYA, HM. 2006. “ Depression and social involvement among elders” in The Internet Journal Of Health. Vol. 5, No. 1. ADAY, RH; KEHOE, GV; FARNEY, LA. 2006. “Impact of senior center friendships on aging women who live alone”, in Journal of Women and Aging. Vol. 18, No. 1: 57-73. ANDERSSON, L. 1985. “Intervention against loneliness in a group of elderly women: an impact evaluation”, in Social Sciences & Medicine. Vol. 20, No. 4: 355-364. ANDERSSON, L. 1984. “Intervention against loneliness in a group of elderly women: a process evaluation”, in Human Relations. Vol. 37, No. 4: 295-310. 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Vol. 58B, No. 2: S93-S100. 31 ANNEXES Mémoire : La participation sociale, défi des sociétés vieillissantes Annexe 1 Perspectives pour un vieillissement en santé: modèle conceptuel provisoire Source : Langlois, M.-C. et al. (2007). Perspectives pour un vieillissement en santé: Proposition d’un modèle conceptuel (à paraître). Société Améliorer les aptitudes individuelles et la capacité d’adaptation des personnes âgées en agissant sur : • valeurs, croyances et attitudes face au vieillissement; • vie spirituelle et sens donné à la vie; • estime de soi et sentiment d’utilité; • compétences personnelles et sociales; • littératie; • habitudes de vie et autres comportements liés à la santé. Améliorer le soutien aux personnes âgées et proches aidants et favoriser la participation sociale des personnes âgées en agissant sur : • valeurs, croyances et attitudes face au potentiel et aux besoins des personnes âgées; • liens de la personne âgée avec sa famille et ses proches; • liens de la personne âgées avec sa communauté; • liens entre toutes les générations; • opportunités pour se développer et contribuer; • réseaux de soutien « formel » et « informel » . 34 Gouvernances et organisations Communauté Famille et proches Personne âgée Créer des milieux de vie sains et sécuritaires, en agissant sur : • qualité du lieu de résidence (domicile ou institution); • qualité de vie du quartier; • sécurité des lieux publics; • infrastructures et dispositifs qui favorisent les activités; • conditions de travail (bénévole ou rémunéré); • disponibilité et accessibilité des produits, biens et services. Éviter l’apparition des problèmes psychosociaux de santé mentale et physique Gérer adéquatement les conditions chroniques Vieillir en santé santé Détecter les problèmes de santé physique et agir précocement Détecter les problèmes psychosociaux et de santé mentale et agir précocement Améliorer l’environnement général et les conditions de vie des personnes âgées en agissant sur : • normes sociales concernant le vieillissement et les personnes âgées; • programmes et politiques publiques en santé, environnement, transport, économie, éducation, sécurité publique, justice, etc. (aux niveaux national, provincial, régional, municipal et local). Organiser adéquatement les services de santé et de services sociaux en agissant sur : • valeurs, croyances et attitudes des gestionnaires et intervenants au regard des personnes âgées et du vieillissement; • structures des rôles et responsabilités; • mécanismes : information, participation, prise de décision; • relations personnes âgées/famille/intervenants; • pratiques professionnelles et interprofessionnelles; • liens sectoriels, intersectoriels et avec réseau communautaire; • intégration, continuité, accessibilité et globalité des services (1re ligne et spécialisés); • développement des ressources.