Angélique ou la fureur de v
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Angélique ou la fureur de v
Angélique ou la À 21 ans, dans l'émission « 40 de‐ grés à l'ombre », Angélique inter‐ prète en direct une chanson de Patricia Kaas. Angélique ou la fureur de vivre : ce pourrait être un titre de film, c'est le parcours d'une jeune femme arrivée à La Pierre-Heuzé en 201 3. « En classe, à Caen, je faisais le clown. Toute petite, je voulais être chanteuse. » Très tôt, Angélique vit par ses propres moyens. Serveuse, elle ne s'épanouit pas. Elle contacte les chanteurs de la région. Un lui répond, et c'est parti pour deux ans de duo. « On chantait pour les mariages ou autres fêtes. Puis je me lance toute seule. Mon chéri m'aide dans l'aventure, mes parents m'offrent une sono profes‐ sionnelle. Je fais cela un an et demi. » Puis avec son « chéri », elle part en voyage aux Iles Canaries. Ils y resteront 6 ans et demi. D'abord à Ténérife, où ils vendent sur les marchés des fleurs en bois de toutes les couleurs et parfumées. Succés inattendu, car ils n'étaient pas ve‐ nus là pour se faire de l'argent. « On s'est fait des millions d'amis du monde entier. Grâce à eux, nous savons dire bonjour dans toutes les langues et toujours avec le sourire. » Maillot de bain et tongs toute la journée Puis ils partent sur l'autre île de Fuerte‐ ventura où son ami a trouvé un travail dans l'immobilier. « Moi, toujours au cu‐ lot, je vais voir un patron qui propose de photographier les touristes sur la plage. « Au bluff, je lui dis que je suis photo‐ graphe. Et me voilà avec un appareil au‐ tour du cou pour faire ce job : cadre idyllique, maillot de bain et tongs toute la journée.» Deux prix à la foire de Caen en 2002 : meilleure chanteuse dans sa catégorie et dans toutes les catégories Puis elle se présente au casino de St‐Au‐ bin, « Je me déplace toujours, si je n'ai pas de rendez‐vous le jour même, j'insiste et je reviens, toujours avec le sourire. » Embauchée au casino, elle y occupe tous les postes au service des clients. Un jour, elle participe au dernier moment à un casting pour chanter en direct à la télévision. Sur 30 candidates, c'est elle qui est sélectionnée. « À 21 ans, je réalise mon rêve de petite fille. C'est un autre monde ! ». Et elle retourne travailler au casino. 4 Angélique, en photographe de plage aux Iles Canaries, opérait avec un regard d'artiste. « Je longeais les plages en disant “Ola Coca Cola” aux touristes, ils n'étaient pas obligés d'acheter les photos, mais avec mon regard d'artiste, je photographiais la famille entière, ils prenaient la photo, sachant qu'ils avaient un souvenir de va‐ cances, car très peu apportaient l'appareil photo sur la plage. » fureur de vivre Suite à une mauvaise nouvelle dans sa fa‐ mille, elle se renferme. Son compagnon lui apporte des toiles et de la gouache pour l'aider dans ce moment difficile. « Je commence à peindre des paysages à Fuerteventura. Puis un premier portrait : « C'est une révélation et depuis, un plaisir de peindre. » Relogée par la mairie en août à La Pierre‐ Heuzé, elle participe activement à la vie scolaire de ses enfants. À La Passerelle, elle rencontre des personnes passionnées. Un projet de galerie photos voit le jour. « Je continue de peindre très souvent des portraits. Et j'ai participé au casting de “N'oubliez pas les paroles”. La première fois, j'étais 22ème sur 175 participants, la deuxième fois, j'ai perdu direct. Il faut attendre six mois entre chaque participa‐ tion. J'attends donc pour continuer jusqu'à ce que j'y arrive. » Angélique expose ses toiles jusqu'au 13 mai au pôle de vie de La Pierre‐Heuzé, dans le cadre de la semaine des Savoirs et savoir‐faire organisée par des étu‐ diantes de l'IRTS (Institut Régional du Travail Social) . Angélique : « Les visages me pas‐ sionnent. J'adore les expressions du vi‐ sage, le regard, les yeux. Cela part d'un flash. Sur toutes mes toiles, il y a un grigri secret caché que personne ne peut deviner. » Retour en France, plusieurs petits boulots. Puis une saison en Haute‐Savoie, comme animatrice pour aider 15 enfants et un prof de ski. « En 2009, le plus grand rôle de ma vie commence : maman. Aprés la saison, nous revenons à Caen. Je m'occupe de mes enfants à fond. » « Tout est perdu » Le 22 Juillet 2013, un orage inonde sa maison. Le terrain s'effondre. « Tout est perdu : la sono cadeau de mes parents , mais surtout ce qui me fait le plus mal, c'est le cahier de chansons écrites à la main depuis mes 7 ou 8 ans. » Son plus grand rôle : être la maman de Many (nom indien), et de Salva. 5