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Cycle « Rites maçonniques
Programme proposé
01 - Rites: généralités
02 - Rite d’York
03 - Rite Ecossais Ancien et Accepté
04 - Rite Emulation
05 - Rite Français
06 - Rite Ecossais Rectifié
07 - Rite Opératif de Salomon
08 - Rite Memphis Misraïm
09 - Rite égyptien du GODF
10 - Rite de la Stricte Observance Templière
11 - Rites et Obédiences : interactions
12 - Bref aperçu de quatre Rites maçonniques
13 - Rites : sources
14 - Rites, pratiques religieuses et rites pathologiques
14 - Rites, pratiques religieuses et rites pathologiques
Note 1 :
Les rites du Confucianisme - qui est pratiqué en Chine par la majorité des chinois mais n'a
pas essaimé - et du Shintoïsme japonais, ne sont pas exposés : nous ne sommes pas
confrontés de façon importante à ces pratiques religieuses en France.
Note 2 :
À contrario et toujours pour rester pragmatique, les Témoins de Jéhovah et les Adventistes,
moins nombreux mais dont les croyances ont une incidence sur les soins médicaux sont
cités : ce sont des connaissances utiles aux soignants, ici et maintenant.
Note 3 :
Les écrits recensés pour les rubriques "Pratiques religieuses", "La nourriture, signification et
prescriptions" et "Rites du passage de vie à trépas" sont les concepts traditionnels. Pour la
même religion ils sont variables suivant les pays et dans un même pays suivant les régions ,
la campagne ou la ville, hier ou aujourd'hui.
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01 - Rite Catholique romain ............................... 2
02 - Rite Protestant ............................................ 3
03 - Rite Orthodoxe grec ou russe ..................... 4
04 - Rite Néo-apostolique .................................. 5
05 - Rite Témoin de Jéhovah............................. 5
06 - Rite Adventiste du septième jour ................ 6
07 - Rite Mormon ............................................... 7
08 - Rite Juif....................................................... 7
09 - Rite Musulman............................................ 9
10 - Rite Hindouïste ......................................... 10
11 - Rite Bouddhiste ........................................ 10
12 - Ritualités et pathologies............................ 12
13 - Ritualité en psychothérapie ...................... 13
14 - Bibliographie ............................................. 15
01 - Rite Catholique romain
Écrits sacrés.
Conception chrétienne, basée sur l'Ancien et le Nouveau Testament
Pratiques religieuses.
Prière. Messe : lecture et méditation de la Parole de Dieu.
Messe du dimanche et des fêtes avec communion.
Confession pour se réconcilier avec Dieu et avec l'Église.
Fêtes et saisons.
Fêtes : Noël, Rameaux, Vendredi-Saint, Pâques, Ascension, Pentecôte et d'autres comme
Épiphanie, Fête-Dieu, Assomption, Toussaint.
La naissance : signification et rites.
Dieu confie les enfants à la responsabilité des parents qui par l'éducation et par l'exemple
leur font connaître la foi.
Baptême: celui d'urgence est donné, sur demande des parents, à un enfant gravement
malade. Ce baptême peut être donné par un membre de l'équipe soignante.
Pour baptiser, verser de l'eau sur le front de l'enfant en le nommant par son prénom et en
disant : X je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
La nourriture : signification et prescriptions.
Observance du carême : temps de mortification comme le Mercredi des cendres et le
Vendredi-Saint qui sont jours de jeûne et d'abstinence (sans viande).
Le vendredi, il est recommandé aux fidèles de s'unir au Christ par des actes de pénitence,
en souvenir de sa mort, un vendredi.
Maladie, souffrance : signification et actes religieux .
Christ a vaincu la souffrance en l'offrant au Père. Avec lui le malade peut poursuivre sa lutte
contre toute forme de mal qui détruit l'homme. En union avec Celui qui, le premier, à connu
la souffrance, il participe à son action salvatrice.
Visites de membres de la communauté chrétienne. Prières. Communion au corps du Christ
qui peut être portée par des membres de l'équipe de visiteurs.
Signification de la mort.
Entrée dans la plénitude de la vie nouvelle du royaume de Dieu. Fils et Fille de Dieu chacun
devient pleinement participant de la vie de Dieu.
Prière et lecture de la Bible pour rappeler l'espérance en la grâce de Dieu. Présence de
l'aumônier et de la communauté selon désir.
Rites du passage de vie à trépas.
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L'extrême onction est le sacrement de l'onction des malades, donné dès que la personne se
sent menacée par la maladie. Célébration du "viatique" : dernière participation sacramentelle
au corps du christ avant d'y être incorporé définitivement.
Rites des funérailles.
Quand cela est possible, les trois jours de veille avant inhumation sont respectés.
Pendant l'office religieux, fleurs, bougies et prières correspondent à ce qui se passe sur le
plan spirituel : l'illumination et l'éclosion de l'âme dans le monde de l'esprit. On aide ainsi le
défunt à se détacher du matériel.
Autopsie et prélèvements d'organes.
Pas d'obstacle au niveau de la doctrine.
Où va l'âme après la mort ? Jean-Claude Crivelli, prêtre catholique
Nous sommes des êtres incarnés, aussi utilisons- nous des catégories spatio-temporelles
pour parler de l'au-delà. Mais la mort étant une sortie de l'univers, elle est une sortie du
temps et de l'espace. En fait, on sait peu de choses sur cet au-delà. La Bible parle du
Royaume, du sein d'Abraham, d'un lieu de repos, etc. C'est par le corps que chacun d'entre
nous est en rapport avec le monde. À la résurrection, c'est avec un corps «glorieux» qu'est
appréhendé le monde renouvelé. Le paradis est un lieu décrit comme exquis. Mais «Nul ne
rejoint le Très-Saint, s'il n'est lui-même sanctifié». D'où l'existence du purgatoire. Ce qui,
dans d'autres traditions, se fait au cours du cycle des réincarnations, s'accomplit dans ce lieu
de purification. L'enfer est la séparation d'avec Dieu.
02 - Rite Protestant
Écrits sacrés.
Conception chrétienne, basée sur l'Ancien et le Nouveau Testament
Pratiques religieuses.
Prière, lecture de la Bible, culte dominical, participation à la Sainte-Cène.
Fêtes et saisons.
Fêtes : Noël, Rameaux, Vendredi-Saint, Pâques, Ascension, Pentecôte.
La naissance : signification et rites.
Dieu confie les enfants à la responsabilité des parents qui par l'éducation et par l'exemple
leur font connaître la foi.
Baptême unique dans l'enfance ou à l'âge adulte.
La nourriture : signification et prescriptions.
Le repas partagé peut avoir une signification de communion.
La nourriture est un don du créateur. Pas de prescription particulière.
Maladie, souffrance : signification et actes religieux.
Christ a vaincu la souffrance. Il est présent dans les moments d'épreuve. Visite des
membres de la paroisse et du pasteur.
Signification de la mort.
Espérance de vie éternelle. Découverte d'une plénitude nouvelle. Passage auprès de Dieu.
Prière et lecture de la Bible pour rappeler et renforcer l'espérance en la grâce de Dieu.
Présence de l'aumônier et de la communauté selon le désir du mourant.
Rites du passage de vie à trépas.
Accompagnement à l'aide de lectures Bibliques et de prières. Un proche du mourant peut
faire fonction de pasteur.
Rites des funérailles.
Le culte des funérailles est destiné à l'accompagnement de la famille et des amis. il est
centré sur la prédication de l'Évangile : promesse de Résurrection.
Le défunt est enterré simplement, avec respect ; lecture d'un verset de la Bible et prières.
Autopsie et prélèvements d'organes.
Pas d'obstacle au niveau de la doctrine, ainsi que pour l'incinération.
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Admis selon la procédure légale.
Où va l'âme après la mort ? Jean-Claude Basset, pasteur à Genève
Traditionnellement, l'existence est vue en trois étapes. La vie ici-bas, la période entre la mort
et la résurrection finale (une sorte de sommeil), puis la résurrection proprement dite, à la fin
des temps.
Selon un autre courant de pensée, enfer et paradis sont sur terre et le croyant est déjà passé
de la mort à la vie. La mort n'est pas pour autant vue comme une impasse, mais comme une
porte ouverte. Sur quoi ? On l'ignore.
Pour d'autres encore, la spéculation sur l'au-delà n'a pas de sens et la résurrection est à
prendre au sens symbolique. Enfin, il y a aussi des adeptes de la réincarnation.
03 - Rite Orthodoxe grec ou russe
Écrits sacrés.
Conception chrétienne, basée sur l'Ancien et le Nouveau Testament
Pratiques religieuses.
Prière du matin, vêpres du soir.
Fêtes et saisons.
Fêtes : Noël, Baptême du Christ, Annonciation, Rameaux, célébration de la Semaine Sainte
et du matin de Pâques, Ascension, Pentecôte, Transfiguration, Nativité de la vierge,
Dormition, Fêtes des saints propres à chaque région.
La naissance : signification et rites.
Prière de reconnaissance et de purification pour la vie qui est donnée et pour la mère.
Présentation le quarantième jour. Baptême à un ou deux ans.
La nourriture : signification et prescriptions.
Avant la communion le croyant reste à jeun. Jours de jeûne pour la préparation des fêtes :
repas maigres, pas de viande.
Maladie, souffrance : signification et actes religieux.
La souffrance peut frapper tout le monde. Il faut prendre courage, une issue heureuse est un
couronnement. Christ a souffert pour nous donner un exemple et pour libérer l'homme.
Avant une opération, à la demande du patient, appeler le prêtre pour prière et communion.
Signification de la mort.
La mort est naissance à la vie nouvelle, la rentrée dans la vie spirituelle.
Nous vivons ici dans la pensée de la vie à venir.
Rites du passage de vie à trépas.
Appeler le pope et la famille : communion et prières pour le repos de l'âme. Après le décès
les bras sont croisés sur la poitrine.
Rites des funérailles.
Pendant l'office religieux, fleurs, bougies et prières correspondent à ce qui se passe sur le
plan spirituel : l'illumination et l'éclosion de l'âme dans le monde de l'esprit.
Traditionnellement le corps est porté à l'église, cercueil ouvert.
Autopsie et prélèvements d'organes.
À éviter selon la doctrine orthodoxe.
Où va l'âme après la mort ? Jean Reneteau, prêtre orthodoxe
L'ascension vers Dieu se poursuit pendant quarante jours, le temps pour l'âme de se purifier
et d'accomplir l'effort de détachement de l'enveloppe corporelle. Le paradis - une notion
développée en Orient, dans un monde de chaleur et de sable - est vu comme un jardin. C'est
un état de vie dans la présence de Dieu. L'enfer, c'est l'inverse, la séparation d'avec Dieu. Il
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y a deux formes de mort : l'agonie, expérience douloureuse de celui qui ne veut pas quitter
son enveloppe charnelle. Et la dormition, dans laquelle celui qui s'endort s'est préparé et vit
la mort comme un passage, une Pâque.
04 - Rite Néo-apostolique
Écrits sacrés.
Conception chrétienne, basée sur l'Ancien et le Nouveau Testament
Pratiques religieuses.
Pratique de la Sainte Cène.
Fêtes et saisons.
Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte.
La naissance : signification et rites.
L'enfant est un don de Dieu. Bénédiction prénatale de la mère.
La nourriture : signification et prescriptions.
Pas de prescription particulière.
Maladie, souffrance : signification et actes religieux.
La maladie vient soit par notre faute, soit pour nous tester. Il faut l'accepter.
Signification de la mort.
La mort est la délivrance du corps : le passage équivalent au retour de l'enfant à la maison
du Père.
Rites du passage de vie à trépas.
Le chef spirituel a le pouvoir d'absolution des pêchés.
Pas de prescription de rituels.
Rites des funérailles.
Simples
Autopsie et prélèvements d'organes.
Attitude positive, voire encourageante, laissant toutefois la décision au patient et à la famille,
selon la procédure légale.
05 - Rite Témoin de Jéhovah
Rappel : qualifié de "secte" par deux rapports parlementaires
Écrits sacrés.
Conception chrétienne, basée sur l'Ancien et le Nouveau Testament (en partie).
Pratiques religieuses.
Réunions hebdomadaires : discussion sur des textes de la Bible
Fêtes et saisons.
Pas de fêtes, mais souvenir de la mort du Christ.
La naissance : signification et rites.
L'enfant est un héritage de la part de Dieu. Pas de prescription.
La nourriture : signification et prescriptions.
Pas de viande d'animaux non saignés. Pas d'aliment contenant du sang ou du plasma
(saucisses).
Maladie, souffrance : signification et actes religieux.
La souffrance est la conséquence du pêché et de la vie que nous avons menée, mais elle
n'est pas une punition.
Visite des membres de la communauté selon le désir du malade.
Jamais de transfusion de sang ou de plasma.
Signification de la mort.
Le croyant retourne à la poussière, il reste conservé uniquement dans la mémoire de Dieu
en attendant l'apparition du Royaume millénaire sur cette terre. Ce Royaume est imminent.
Rites du passage de vie à trépas.
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Pas de rite particulier.
Rites des funérailles.
Prière et discours par la communauté.
Autopsie et prélèvements d'organes.
Vu qu'il n'y a aucune prescription sur ce sujet dans la Bible, chacun est libre de décider selon
sa conscience. Refusent en majorité.
INCIDENCE SUR LES SOINS
Les témoins de Jéhovah sont opposés aux transfusions et au fait de manger certains
aliments auxquels du sang aurait été ajouté, comme dans certaines saucisses et certaines
charcuteries.
Les drapeaux nationaux ou les symboles du pouvoir souverain d'une nation sont interdits par
l'Exode 20, 2-6. C'est pourquoi les témoins de Jéhovah, ne peuvent saluer un emblème
national sans violer le commandement de Jéhovah contre l'idolâtrie. Ils sont des pacifistes et
des objecteurs de conscience en temps de guerre.
Ils n'observent aucune fête nationale ni aucune cérémonie, même celle de Noël. Il faut l'avoir
présent à l'esprit pour ne pas risquer de froisser les résidents de cette confession lors des
préparations de fêtes. Avant d'éviter de les associer à ces préparations, leur demander
toutefois leur avis.
06 - Rite Adventiste du septième jour
Écrits sacrés.
Basés sur la Bible et le livre de Mme White.
Pratiques religieuses.
Lecture de l'Ancien, du Nouveau Testament et du livre de Mme White.
Observation stricte du sabbat (du coucher du soleil vendredi au coucher du soleil samedi).
Sainte Cène tous les trois mois.
Fêtes et saisons.
Pas de célébration de fêtes.
La naissance : signification et rites.
L'enfant est un don de Dieu.
Présentation des enfants. Pas de baptême.
La nourriture : signification et prescriptions.
Éviter certaines viandes, fruits de mer, caféine, alcool, tabac.
Maladie, souffrance : signification et actes religieux.
La souffrance est permise par Dieu, il veut nous apprendre quelque chose par elle ; c'est un
moyen d'éducation. Il faut se confier en Dieu..
Transfusion sanguine acceptée.
Signification de la mort.
L'âme c'est la personne (le corps et le souffle de vie).
Sommeil des morts qui attendent la résurrection, au retour du Christ.
Rites du passage de vie à trépas.
Lecture de versets de la Bible
Rites des funérailles.
Prière et rites simples
Autopsie et prélèvements d'organes.
Admis sans difficulté.
INCIDENCE SUR LES SOINS
Les doctrines religieuses des adventistes du septième jour enseignent que le corps est le
temple de Dieu et doit, par conséquent, être maintenu en bonne santé.
Les gens qui se réclament de cette foi doivent éviter les fruits de mer, la viande, la caféine,
l'alcool, les drogues et le tabac sous toutes leurs formes.
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Un adventiste du septième jour peut refuser une intervention chirurgicale le vendredi soir ou
le samedi (matin ou après-midi) car le patient peut interpréter cette intervention comme
entrant en conflit avec ses doctrines religieuses. Ce même patient peut aussi refuser certains
traitements médicaux qui ont normalement lieu ces jours-là comme des thérapies
respiratoires ou de la physiothérapie.
La doctrine religieuse concernant les nourritures impures peut conduire certains adventistes
à refuser de manger des aliments sous forme de coquillages, comme le crabe ou la
langouste ; certains poissons éboueurs comme le poisson-chat, ou certaines viandes. Ce
refus de manger des aliments riches en iode ou en protéines peut amener certains malades
à manquer d'iode ou de protéines (substitut : le soja)
07 - Rite Mormon
Écrits sacrés.
Parties de la Bible et Livre de Mormon.
Pratiques religieuses.
Tous les hommes sont détenteurs de la prêtrise.
Baptême de substitution pour les ancêtres.
Fêtes et saisons.
Noël, Pâques, Pentecôte.
La naissance : signification et rites.
Présentation des enfants. Pas de baptême d'enfants
La nourriture : signification et prescriptions.
Code de la santé : une nourriture saine, sans aucun excitant (ni thé, ni café, ni alcool, ni
fumée, ni drogues).
Maladie, souffrance : signification et actes religieux.
La maladie est la conséquence d'une mauvaise conduite et des circonstances de la vie. Elle
est une épreuve mais non un châtiment.
Veiller à toujours respecter le code de la santé car la vie est un bien précieux.
Signification de la mort.
Croient avoir vécu avant cette vie comme une parcelle de l'Esprit de Dieu. L'esprit est issu de
Dieu et y retourne. Le corps est le temple de l'Esprit, il retourne à la terre et doit être enterré
non brûlé.
Rites du passage de vie à trépas.
Lecture de versets de la Bible
Rites des funérailles.
Prière et lecture de versets de la Bible.
Autopsie et prélèvements d'organes.
Admis.
08 - Rite Juif
Écrits sacrés.
La Torah (Ancien Testament hébreu).
Pratiques religieuses.
Lecture quotidienne de la Torah (Ancien Testament hébreu), surtout les Psaumes.
Seuls les hommes lisent les écrits et ils se couvrent la tête pour prier et lire.
Observation de la loi, tel le sabbat qui commence le vendredi soir au mahariv, c'est à dire au
coucher du soleil et finit le samedi soir au mahariv ; durant le sabbat il y a des
comportements à respecter : ne pas fumer...
Fêtes et saisons.
Pourim, Pésa'h, Chavouot, Roch Hachana, Yom Kippour, Souccot, Chemini, Atseret,
Sim'hat, Tora, Hanoucca.
La naissance : signification et rites.
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En cas de mariage mixte c'est la mère qui détermine la religion de l'enfant.
Circoncision rituelle des garçons.
Si une grossesse représente un danger pour la santé physique ou psychique de la mère,
l'avis médical est décisif et l'interruption est autorisée. Car une vie humaine vaut autant que
toute la création.
La nourriture : signification et prescriptions.
Pas de porc, charcuterie, saindoux. Viandes kasher (Larousse : Se dit d'un aliment conforme
aux prescriptions de la Loi juive, ainsi que du lieu ou il est préparé ou vendu).
Les laitages ne sont jamais servis au même repas que les viandes. Les ustensiles réservés
aux laitages sont toujours lavés à part.
Jeûne absolu de 24 h au Yon Kippour (fête d'automne).
Sauf avis médical, pain sans levain à la Pâques (Pésa'h)
Maladie, souffrance : signification et actes religieux.
Parfois souffrances et maladies sont incompréhensibles (ex : livre de Job) ; parfois elles
apparaissent comme un châtiment.
La visite aux malades est une obligation morale; le visiteur fait partie de la famille, ou est
bénévole. Dans ce cas il est souvent membre de l'association Bikhor Holim (visite aux
malades)
Signification de la mort.
Tout le monde va au séjour des morts, le Chéol. La foi en la résurrection est très mince, mais
il existe l'espoir que Dieu fera quelque chose.
Rites du passage de vie à trépas.
Aviser absolument la famille qui ne quitte pas le malade, même (et surtout) au moment de
l'agonie, car l'âme qui quitte le corps au moment de la mort est pleine de douleur. Prières et
confession en hébreu : le malade est invité à se confesser, à demander pardon aux hommes
et à Dieu, et à prononcer les paroles que ma mort soit une expiation pour toutes mes fautes.
Il est défendu de toucher le malade agonisant, car il est comme une bougie vacillante qui va
s'éteindre dès qu'on la touche. Toutes les parties de son corps doivent être soigneusement
recouvertes.
Au moment du décès, les proches déchirent, en signe de deuil, une partie de leur vêtement
et allument des bougies. Un des hommes, de préférence le fils aîné, récite le verset du
Chemah Écoute Israël, l'éternel notre Dieu, l'éternel est Un (profession de foi du judaïsme).
On ferme alors les yeux du mort et on dépose son corps, convenablement recouvert, à
même le sol. Puis il est temps pour les membres bénévoles de la Hebra Kadicha de lui faire
la toilette mortuaire. Ce sont eux qui préparent la veillée funéraire, veillent à la mise en bière
et aux obsèques religieuses qui ont lieu vingt-quatre heures après le décès.
Rites des funérailles.
C'est une cérémonie simple, sans fleurs, ni ornements.
Autopsie et prélèvements d'organes.
Autopsie interdite. Mutilation de cadavre non admise. Mais l'avis du médecin est à
considérer.
Prélèvement d'organes : transplantation de vivant à vivant, ou si la vie du donneur n'est pas
en danger.
Où va l'âme après la mort ? Hervé Krief, rabbin à Lausanne
Les textes qui parlent de l'au-delà sont rares. Dans le Talmud, on trouve deux traditions qui
se complètent: l'une parle d'une résurrection sur terre, l'autre d'un monde futur, spirituel, où
chacun accède après la mort. L'articulation entre les deux n'est pas claire. Mais personne ne
s'en préoccupe vraiment, l'important étant de savoir qu'il existe une justice divine dans l'audelà. Le mot de Chéol - «grand trou noir», en hébreu - apparaît dans les psaumes du roi
David. Il peut laisser penser qu'il n'existe rien après la mort. Mais un des principes de la foi
juive énonce: «Je crois en la résurrection des morts lorsque Dieu le voudra.»
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Il est également question dans la Genèse d'un jardin d'Eden, le paradis. On sait que deux
anges en gardent l'entrée. Quand à la Géhenne - littéralement vallée de Gehinom, près de
Jérusalem - c'est l'enfer. Là encore, les textes sont peu prolixes.
09 - Rite Musulman
Deux courants : Sunnites (80%) et Chiites (20%).
Écrits sacrés.
Basés sur le Coran.
Pratiques religieuses.
Prières quotidiennes. Le musulman prie à genoux, le front et les coudes au sol, tourné vers
l'Orient où se situe La Mecque. Absence de clergé et de hiérarchie religieuse : tout
musulman peut être "iman"(celui qui professe la foi) et diriger la prière. Absence
d'intermédiaire entre Dieu, Allah, et le fidèle.
Fêtes et saisons.
Achoura (la dîme), Mouloud (naissance du prophète), Ramadan (jeûne, pénitence), la petite
fête, la grande fête (sacrifice d'Abraham, pèlerinages)
La naissance : signification et rites.
Le père seul détient l'autorité parentale.
L'enfant a la religion et la nationalité du père.
Sounna : le rituel de la circoncision.
La nourriture : signification et prescriptions.
Pas de porc, pas d'alcool.
À la saison du Ramadan, jeûne absolu jusqu'au coucher du soleil.
Maladie, souffrance : signification et actes religieux.
La souffrance est difficile à comprendre «Si tu souffres prends-en qu'à toi ; crois-tu entrer au
paradis sans être éprouvé ? », dit Allah.
En cas de nécessité absolue la transfusion sanguine est admise.
Signification de la mort.
La mort est une transformation : séparation du corps et de l'âme.
Jugement : sanctions ou gratifications.
Rites du passage de vie à trépas.
À l'heure de l'agonie, on lui donne à boire un verre d'eau pour le purifier intérieurement, on
pose une cuillère de miel dans la bouche et sur le nombril et on pince très fortement un doigt
de pied pour que la mort soit douce.
On le tourne vers la Mecque, on lui tient l'avant-bras droit, coude posé sur le lit, l'index
désignant le ciel, en répétant fois avec lui dans sa langue le Kibla : Allah est Dieu, Mahomet
est son Prophète. Si on est un de ses proches, on lui demande pardon en l'embrassant sur
le front et sur l'épaule.
Après sa mort, le corps du mort est tourné vers la Mecque (le visage tourné vers le sud, la
tête au sud-ouest, les pieds placés au nord-est). Le corps est lavé trois fois de suite selon
des règles précises, puis les yeux sont fermés et les pieds sont liés. Le corps, nu, est ensuite
enveloppé dans un linceul.
L'essentiel, c'est que les femmes lavent le corps de femme ; les hommes le corps d'homme.
Rites des funérailles.
Dans la tombe, le corps est couché sur le coté droit, pieds au nord-ouest, tête au sud ouest
la face tournée vers la Mecque. Trois pleines mains de terre seront jetées par chacun des
proches sans aucun artifice, riches et pauvres étant enterrés dans la même terre.
La tombe est suffisamment large pour que le mort puisse se retourner à l'appel des anges
Munkar et Nakir qui l'interrogeront sur la manière dont il a été fidèle.
Autopsie et prélèvements d'organes.
(Interprétations différentes selon les sources).
Où va l'âme après la mort ? Hafid Ouardiri, porte-parole de la mosquée de Genève
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Le paradis est un lieu de délices et chacun y occupe une place suivant ses mérites. On n'y
rentre que grâce à la miséricorde divine. L'enfer existe, lui aussi. C'est le lot de ceux qui ont
commis des fautes impardonnables, comme de nier la divinité de Dieu. Au moment de la
résurrection, chacun retrouve son enveloppe physique.
10 - Rite Hindouïste
Écrits sacrés.
Écrits classiques : Védas, Pouranas, Upanishads.
Pratiques religieuses.
Prières et ablutions.
Fêtes et saisons.
Suivant les castes et les divinités vénérées, principalement la fête des lumières (Divali).
La naissance : signification et rites.
Incarnation de parcelle éternelle (atma) en migration.
Choix du corps selon les mérites des vies antérieures.
Amulettes, fumigations, formules sacrées pour empêcher les mauvais esprits de faire du mal
à la mère et à l'enfant.
La nourriture : signification et prescriptions.
Végétariens (le végétarisme hindou date de l'apparition du Bouddhisme) motivé par la
croyance en la réincarnation.
Deux castes mangent de la viande : les Kshatris et les Shoudras.
Antroposophie : science alimentaire particulière, végétarienne également.
Maladie, souffrance : signification et actes religieux.
Souffrance et maladie sont toujours méritées à cause des erreurs commises dans les vies
antérieures. Il faut souffrir pour expier, car il n'existe pas de pardon.
Empêcher la souffrance des autres est un mérite pour celui qui le fait, mais une perte pour le
malade.
Amulettes et formules sacrées pour éloigner le mal.
Signification de la mort.
Le corps est une enveloppe souillée qu'il faut brûler pour en libérer la parcelle éternelle qui
va migrer plus loin.
Atteinte du Môksha à la fin du cycle des réincarnations, c'est à dire la réincarnation dans le
Paramâtma (être suprême)
Rites du passage de vie à trépas.
Prières sous forme de Mantra
Rites des funérailles.
Incinération
Autopsie et prélèvements d'organes.
Ne posent pas de problème.
11 - Rite Bouddhiste
Nombreux courants : tibétain, indien, chinois, coréen, japonais (zen).
Écrits sacrés.
Écrits variés suivant les pays, dérivés du Mahayana ou du Hinayana.
Pratiques religieuses.
Méditation. Récitation de prières et de mantras. Offrandes.
Fêtes et saisons.
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Nouvel an (Saka Dawa), premier tour de la roue du Dharma, retour du Bouddha
Shakyamouni des terres pures. Chaque mois nouvelle et pleine lune ( 10 et 25 du calendrier
tibétain)
La naissance : signification et rites.
La présence au monde est souffrance. Il faut apprendre dès le plus jeune âge à s'en
dégager.
La nourriture : signification et prescriptions.
Végétarisme motivé par le souci de ne pas faire souffrir ni tuer.
Le Bouddhisme Zen a une science alimentaire particulière.
Maladie, souffrance : signification et actes religieux.
La souffrance a une signification de purification : elle aide à vaincre les désirs et à s'éloigner
du monde.
Signification de la mort.
La mort souhaitée est l'entrée dans le Nirwana (paix) ou l'Éveil. Deux états atteints lorsqu'on
a vaincu tous les désirs pour le Nirvana ; et lorsqu'on a totalement développé sa compassion
et sa sagesse pour l'Éveil
Rites du passage de vie à trépas.
Placer le corps sur le côté droit, main gauche sur la cuisse gauche, main droite sous le
menton, fermant la narine droite (position du "lion couché", posture de Bouddha lorsqu'il
expira.
Ne pas toucher du tout le corps pendant le processus de la mort et même après que la
respiration se soit arrêtée. Lorsqu'on doit bouger le corps, toucher en premier lieu le sommet
du crâne pour permettre à la conscience, si elle n'est pas déjà partie, de quitter le corps par
sa partie supérieure.
L'entourage doit faciliter le départ, en ne retenant pas le mourant par son désespoir qu'il met
en sourdine. Il l'aide à "repérer" au cours de l'agonie les différents processus qui se
déroulent dans son corps et à se concentrer sur un support de méditation (tantra).
L'entourage l'aide, au moment même de la mort à sortir de son corps. Enfin, après le décès
même, la lecture du Bardo Tho Drol (Livre des Morts Tibétains) peut être faite au chevet du
mort afin de guider son principe conscient dans les différentes expériences psychiques qu'il
traverse.
Au moment de la mort, l'esprit est en proie à toutes sortes de phénomènes hallucinatoires.
Le mourant vit une sorte de rêve, mais il prend pour réel ce qui lui apparaît et, le plus
souvent, il en conçoit de la frayeur et de la souffrance. Les apparences qui se manifestent ne
dépendent pas de ses croyances, mais de son karma, c'est-à-dire de la qualité positive ou
négative des actes qu'il a accomplis. Même s'il ne croit pas que les enfers existent, s'il a
commis des actes négatifs qui en engendrent la manifestation, son esprit produira, le
moment venu des apparences trompeuses source d'immenses souffrances
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Rites des funérailles.
Incinération
Au Tibet, il n'est pas rare que le corps soit découpé en morceaux et jeté aux vautours. Les
os vont à un autre type d'oiseaux, les Koho. Il peut aussi être enterré ou brûlé.
Autopsie et prélèvements d'organes.
Ne posent pas de problème.
Où va l'âme après la mort ? Lama Mönlam, bouddhiste tibétain
L'esprit ne meurt pas, il se réincarne. Pendant une quarantaine de jours après la mort, il est
dans le «bardo», état intermédiaire entre la mort et la renaissance. Durant les trois premières
semaines, l'esprit reste identifié au corps mental, celui qu'il vient de quitter. Avant la
renaissance, il entrevoit ce qu'il revivra dans son nouveau corps. Juste après le décès,
quand on quitte son corps, la vérité sur sa nature profonde apparaît. Sans un cheminement
spirituel, cette nature profonde nous échappe. D'où l'importance de ce travail, pour éviter de
retomber dans les mêmes ornières.
12 - Ritualités et pathologies
Dans la ritualité névrotique, ces rituels, isolés de l'affect, marquent la maîtrise magique du
contrôle de la pensée et la ritualisation liée aux marquages précoces imprimés sur son corps
par la mère produit des actes rituels qui protègent contre les impulsions internes.
Dans la ritualité psychotique, à la différence de la ritualité dans la névrose obsessionnelle, le
psychotique tente de se protéger par le rituel contre un danger vécu par lui comme une
attaque externe sur sa propre personne, où il ne s'agit plus de se protéger contre soi-même
mais contre les "autres" (délires et hallucinations) et où il ne s'agit pas, pour lui, de protéger
sa relation à l'autre mais de maintenir sa relation à soi.
Dans la ritualité perverse d'un contrat privé avec un autre à la fois manipulé et consentant, la
négation et la destruction montrent "a contrario" la fonction de la ritualité instituée: interdire
une relation de négativité radicale à l'égard de tout autre.
Dans la ritualité antisociale, la soutenance du rapport à l'origine se fait par son actualisation
dans la proximité de la mort qui est alors posée comme un représentant de l'expérience
insoutenable de la carence répétée dans la vie de l'antisocial qui fait porter et impose à
l'autre ou aux autres sa carence et l'y emprisonne.
Comme formes extrêmes, les ritualités pathologiques nous introduisent les rites profanes
dont les scénarios, en fonction des conflits qui les sous-tendent, connaissent des variations
considérables à partir de trois figures principales de la ritualité initiale: les interrelations
précoces, la quête de la ressemblance comme forme préliminaire de l'identité et la quête
initiatique d'un nouveau référent en cas de handicap.
Les rites, qu'ils soient subjectifs ou sociaux, festifs ou administratifs semblent avoir pour but
de permettre une autoreprésentation du sujet ou du groupe social à lui-même. Cette
autoreprésentation passe par une actualisation de mythe conscient ou non, répété dans un
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éternel présent. C'est ainsi que le mythe encadre le réel social comme le fantasme encadre
le réel du sujet. Les rites sont des représentations de la liaison symbolique que l'un et l'autre
essaient d'opérer entre le réel et l'imaginaire, liaison symbolique entre le sujet et l'autre.
Ils sont, en ce sens, des actualisations d'un fantasme qui voudrait que soit gommée la
distance fondamentale qui sépare le réel de sa représentation.
Dans les cas pathologiques, le conflit entre le réel et sa représentation se traduit par une
exclusion d'un des termes. Le rituel traite alors des objets externes comme s'ils étaient
internes ou l'inverse et il en ressort qu'il n'y a plus de distance symbolique entre l'intérieur et
l'extérieur, entre le sujet et l'autre. Dans des cas non-pathologiques, l'actualisation rituelle est
une authentique prime de plaisir puisqu'à la perte succède la retrouvaille sous une forme ou
une autre.
Il en ressort que le rituel est une interface ou un point de transformation de l'actualisation en
représentation. Le rituel permet au sujet d'acquérir des perceptions et représentations en les
articulant symboliquement avec ses traces mnésiques. Le rituel, comme le rêve, permet le
retournement de l'appareil psychique sur lui-même, il permet, à travers cette régrédience
momentanée, l'émergence des formes du psychisme individuel ou groupal.
Des cas pathologiques, le passage à la psychothérapie par la ritualité pourrait se faire à
travers la transition et la continuité aux moments de rupture où le terme "moment" désigne à
la fois un instant et un rapport de force.
13 - Ritualité en psychothérapie
1 - Les rituels en psychothérapie, transition et continuité.
Onno Van der Hart, “Rituals in Psychotherapy. Transition and Continuity”, Irvington Pub,
New York, 1983
Onno van der Hart a publié en néerlandais en 1978, dans le cadre de la Thérapies
systémiques familiales, ce livre d'une large portée. Ce livre de 207 pages est composé de
neuf chapitres et découpé en quatre parties: “Rites et comportement humain, “Rites de
passage”, “Rites de continuité” et “Rites de transformation dans les psychothérapies”.
Si l'Homme est un animal cérémonieux, il faudrait différencier le rituel du cérémoniel et alors
tomber dans les problèmes de définition qui ouvrent le premier chapitre de la première
partie. Il suffit alors de relever les caractéristiques de rigidité du déroulement, de prescription,
de répétition, de symbolique et de catégoriser en rites de transition ou de passage et en rites
de continuité déployés en rites d'intensification et rites télectiques de la mise à neuf de
l'ancien.
C'est la coloration magico-religieuse qui différencie le rituel du sacre d'un roi avec le
cérémoniel d'intronisation d'un Président de la République.
Si la ritualité est un langage avec ses codes de règles, alors il faudrait la situer dans un
contexte social qui lui confère signification et valeur et révèle différentes formes de
regroupement familial, tribal et sociétal. La deuxième partie comprend les chapitres (3, 4, 5 ,
6) et se rapporte aux rites de passage à partir de l'étude systématique de Arnold van
Gennep, mettant l'accent sur la transition, aux niveaux biologique, social et psychologique, et
les conflits qui en résultent dans l'interaction symétrique, amplificatrice des rivalités, fondée
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sur l'égalité comme la surenchère des vantardises et l'escalade de la course aux armements
où à un bouclier plus épais répond une flèche plus puissante.
À cette interaction symétrique amplificatrice des rivalités, les rites de passage introduit
l'interaction complémentaire pacificatrice en creux et reliefs basée sur la différence des
composantes d'une Gestalt. Les rites traditionnels de passage et de guérison conduisent aux
rites thérapeutiques où le passage est transition composée d'agrégation et de séparation et
où la structure du rite est tripartite:
- La manifestation (ce qui est montré à voir);
- Le geste (ce qui est fait);
- La prescription (ce qui est dit).
Ces rites traditionnels de transition ou de guérison ont comme unité éco-systémique la
famille plus le groupe social (Gregory Bateson, Paul Watzlawick, Anthony Wilden).
La troisième partie est composée des chapitres 7, 8 et se rapporte à la continuité
dans la famille et la thérapie à travers la discontinuité de la transition. Les rites de continuité
se déploient en rites d'intensification et rites télectiques de la remise à neuf de l'ancien,
comme un rappel. La principale fonction des rites de continuité est d'assurer la stabilité du
groupe et de rassurer les individus sur le statu quo ante malgré les remous de la transition.
Les rites d'intensification renforcent la structure d'interactions ébranlée par la transition et les
rites télectiques réaffirment et confirment cette structure.
•
La dernière et quatrième partie se rapporte aux transformations et se compose du
dernier chapitre 9 qui traite des fonctions des rites thérapeutiques qui influencent les
relations sociales et les expériences subjectives. C'est un changement de cadre ou
recadrage qui modifie les perceptions et les comportements. Ce "recadrage" est l'outil
privilégié dans l'arsenal des Thérapies systémiques familiales qui forment la pratique de
Evan Imbert-Black et Janine Roberts.
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2 - Des rites pour notre temps de Evan Imber-Black, Janine Roberts.
Evan Imbert-Black & Janine Roberts, “Rituals for our times. Celebrating, Healing, Changing
our lives and our relationships, New York, Harper Collins Pub, 1992
Le sous-titre de ce livre de 317 pages précise le champ dans la célébration, la guérison et le
changement de vie et de relation. Les auteurs sont praticiens dans des thérapies
systémiques familiales et le ton de leur exposé est assez guilleret, sans l'alibi scientifique
des lourdeurs souvent rencontrées. Les chapitres sont articulés en 3 parties: des "rites et
des relations", "rendre les rites signifiants et significatifs" et les "rites à travers nos vies".
Les rites et les relations se rapportent au symbolique du cérémoniel de la célébration
théâtrale afin de conférer, souligner et marquer une valeur et une signification
exceptionnelles à la relation, pour transformer un passage banal en événement et le
marquer. Cette sorte de rite est souvent festive pour exprimer des émotions qui ne se
montreraient pas sans l'aide d'un certain "decorum" de la mise en scène. Alors, le rite est un
langage d'un "montrer à voir ou "Naven" dans la famille ou avec des amis. Ces relations se
rapportent aussi aux générations passées comme à celles à venir. Les rites familiaux
révèlent, affirment et confirment les sources, l'appartenance de la famille et des membres et
l'articulation des structures de la parenté réelle ou imaginaire de collègues, de ceux qui
•
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partagent la même loi (lex, legis ) et le même héritage (legs). Qu'ils soient amicaux, familiaux
ou nationaux, profanes ou liturgiques, les rites renouvellent l'alliance.
La deuxième partie concerne le sens que les rites donnent aux ruptures à travers la
continuité ainsi qu'à la permanence à travers les changements. Comme les silences
rythment les sons de la musique, les rites scandent le déroulement de la vie, font et
marquent les transitions dans la succession des étapes: le mariage, les naissances, le
premier jour à la crèche ou garderie, à l'école primaire, à l'école secondaire, à l'université, le
nid vide et la maison devenue trop grande. À la simplicité de ce développement linéal peut
se greffer la complexité des déploiements ramifiés des divorces, remariages, familles
reconstituées d'enfants de différents horizons, des changements de carrière, de pays et de
nationalité. Le rite est un dispositif à fabriquer du sens à partir du non-sens, de l'ordre à partir
du désordre et de la nécessité à partir du hasard.
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La troisième partie dégage les rites du courant de notre vie dont la forme la plus
diluée est dans les célébrations saisonnières et les événements les plus courants de la vie
familiale et professionnelle. Le danger est la dissolution du sens, comme les règles de
politesse qui n'expriment plus que le conformisme social et non la civilité et la délicatesse
obligatoires d'une cohabitation harmonieuse. Si tout est rite, il n'y aurait plus rien de rituel.
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14 - Bibliographie
- Delisle I., Les derniers moments de la vie, ERPI, Québec, 1993, 180 p.
- Encyclopédie Universalis, Paris, 1975
- FNG, Gérontologie et société, n° 58, Quitter la vie, 1991.
- Giger J.N., Newman J., Soins infirmiers interculturels, Lamarre, Paris, 1991.
- International Bible Students Association, L'humanité à la recherche de Dieu, Broklin, New
York, 1990, 379 p.
- Badenhauser J-C., Brignon F., Koenig M-C., Meyer P., J'étais malade et vous m'avez visité,
Salvator, Mulhouse, 1988, 150 p.
- Philippeaux H., Van Dalen A., Kausz R., Patrynski F., La souffrance assumée, Ancre,Paris,
1991,180 p.
- Reste près de moi, photocopies partielles du livret, Belgique, 1980.
- Saba Sardi F., Le grand livre des religions, Hachette, Paris, 1992, 253 p.
- Rinpoché S., Le livre tibétain de la vie et de la mort, la Table Ronde, Paris, 1993, 574 p
- Thomas L-V., Rites de mort,pour la paix des vivants, éd Fayard, 1985, 294 p.
- Werber B., Les thanatonautes, Albin Michel, Paris, 1994, 450 p.
Les textes "Où va l'âme après lamort ?" ont été trouvés le 15/04/98 sur le site suisse
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