Vendanges Les vignerons font le point dans la dernière ligne droite

Chalon
Viticulture - Vendanges Les vignerons font le point
dans la dernière ligne droite
le 11/08/2014 à 05:00 | Propos recueillis par Jean-Marc Mazué Vu 1387 fois
Les premiers coups de sécateurs devraient avoir lieu avant le 13 septembre pour les crémants, suivis par les
vins tranquilles. Photo d’archives J. -M. M.
Relativement épargnés par la grêle, les vignerons de Saône-et-Loire
n’en ont pas pour autant fini : le dernier mois reste crucial.
Tour d’horizon et ressentis de vignerons dans la dernière ligne droite.
Romain Bouillot (Clos de Mortières. Givry) : « Tout était pourtant bien parti mais il y a eu un phénomène de
grillure au mois de juillet. Les raisins orientés plein sud ont souffert et avec les précipitations records des
derniers jours, j’ai repéré des foyers de pourriture sur des raisins pas encore mûrs, ce qui laisse présager un
dernier mois avant vendanges qui s’annonce rock and roll ! ».
François Chapuis (Mancey) : « c’est pour moi une année très difficile. Il y a eu la grêle avec 10 % de perte,
la grillure de juillet avec encore une perte de 10 à 20 %. Heureusement, il n’y a pas de maladie mais trop
d’eau peut entraîner une pourriture qui peut faire du dégât. Il faudrait un dernier mois sec avec un vent du
nord pour limiter la chaleur afin d’aborder les vendanges avec sérénité ».
François Berthenet (Montagny-lès-Buxy) : « Les gros orages amènent le risque de pourriture. J’ai détecté
par ailleurs un peu d’Oïdium et surtout du mildiou et nous avons effectué un dernier traitement en cuivre et
soufre. Si les derniers jours sont cléments, la vendange devrait avoir lieu vers les 12 septembre pour les
blancs et vers les 7-8 septembre pour les crémants. La grillure du mois de juillet a provoqué une perte de 30
% dans certaines parcelles. J’étais content de voir la pluie car on avait un petit déficit. Mais là, il faut que ça
se calme ! ».
Jean-Claude Dessendre (La Tour Bajole. Saint-Maurice-lès-Couches) : « Nous sommes passés heureusement
à côté de l’épisode cataclysmique qu’a connu la côte de Beaune mais nous ne sommes pas encore au bout de
nos peines. La chaleur humide de ses derniers jours favorise la pourriture qui peut plomber une récolte. Je
suis assez partisan de l’effeuillage pour assainir la situation plutôt que de traiter systématiquement. Je
préfère prendre le risque de perdre 5 % de la récolte par échaudage plutôt qu’en perdre 30 % à cause de la
pourriture. Les années précoces, on peut attendre pour vendanger. Les années tardives, il faut y aller quand il
est temps : je préfère « un tien de deux tu l’auras ». Je souhaite du soleil et une vendange rapide pour cette
fin de récolte ».
David Lefort (Rully, Mercurey) : « on a perdu le bénéfice du départ. On a perdu l’avance de conditions de
démarrage assez exceptionnelles à cause du coup de grillure de juillet suite à deux jours de canicule et avec
les fortes pluies de ces derniers jours et son climat lourd et humide. La vigne est belle, mais le risque de
pourriture est important. Les précipitations ne laissent pas le temps aux vignes de sécher correctement et
l’oïdium a fait son apparition après le 14 juillet, surtout sur les chardonnays plus sensibles. Il faudrait
vraiment que la pluie cesse de tomber autant au moins jusqu’à la fin du mois. Si le climat calme un peu ses
extrêmes et nous laisse un peu de répit, je pense que le potentiel de ce millésime sera vraiment très
intéressant ».