La Rome baroque - Collège de Saint Saulge

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La Rome baroque - Collège de Saint Saulge
La Rome baroque
Extrait du Collège Jean Arnolet de Saint Saulge
http://col58-jeanarnolet.ac-dijon.fr/spip.php?article219
La Rome baroque
- Pédagogie - Disciplines - Histoire géographie -
Date de mise en ligne : mardi 22 mars 2011
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Contexte historique du baroque
Au XVIe siècle, le catholicisme se divise. Des hommes d'Eglise, choqués par le luxe affiché par le pape et les
évêques, demandent au pape une réforme du catholicisme officiel. Ils sont appelés « protestants » mais leurs
critiques ne sont pas prises en compte. Ils sont même pourchassés en tant qu'hérétiques par l'Inquisition. Dirigés
dans le Saint Empire romain par un homme tel que Martin Luther, les protestants parviennent à convertir des régions
entières à leur nouvelle religion. Des guerres de religion éclatent ainsi au XVIe siècle en France et dans le Saint
Empire romain entre catholiques et protestants.
Pour lutter contre l' influence des protestants, un concile est réuni par le pape à Trente en 1545 : il réaffirme le
dogme de l'Eglise catholique. A la même époque, un nouveau style naît à Rome : le style baroque, très populaire.
Lors du concile, l'Eglise catholique définit l'art baroque comme l'art catholique.
Un ordre religieux (les jésuites) fondé par Saint Ignace de Loyola, est chargé par la papauté de défendre la foi
catholique en Europe et de la répandre dans le monde entier. Les bâtiments que construisent les Jésuites, utilisent
naturellement l'art baroque. Pour ces raisons, les bâtiments construits à Rome à cette époque utilisent l'art baroque.
Le style baroque
Le style baroque vient du mot portugais « barroco » qui signifie « perle aux contours irréguliers ». En règle générale,
il cherche à émouvoir, à attirer le regard du fidèle, quitte à rompre avec les règles académiques de la Renaissance :
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usage du clair/obscur en peinture,
richesse voire luxe des matériaux utilisés dans le décor
les décors sont nombreux voire surchargés
la forme courbe est privilégiée sur la ligne droite afin de donner l'impression du mouvement
utilisation du trompe l'oeil
dramatisation, théâtralisation de certaines scènes représentées
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Les artistes les plus connus sont les peintres Caravage et Rubens ainsi que les architectes Borromine et Le Bernin
(qui était aussi sculpteur).
La fontaine de Trévi
Cette fontaine monumentale, adossée à un palais, reprend la forme d'un temple ou d'un arc de triomphe.
La fontaine est venue remplacer la bouche de l'aqueduc romain qui amène toujours l'eau d'une source, l'Acqua
Virgine. Une jeune fille nommée Trevi, aurait révélé l'emplacement de la source à des soldats romains pour sauver
sa virginité (histoire racontée sur les bas reliefs de la fontaine).
La fontaine est une allégorie de l'Océan avec, au centre, Neptune, se tenant sur un char en forme de coquille, tiré
par deux chevaux marins, représentant l'eau violente (gauche) et l'eau sauvage (droite).
Les statues entourant Neptune représentent l'abondance et la salubrité. Les statues du dessus représentent les
quatre saisons.
La multiplicité des chevaux et des tritons, la fusion entre les roches naturelles et les sculptures (idée héritée du
Bernin) évoquent le style rococo. Il faudra plus d'un siècle pour qu'elle soit achevée en 1762 par Niccolo Salvi.
Piazza Sant'Ignazio
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Chaque église a droit à sa place...
Il s'agit ici d'une place rococo qui évoque un décor de théâtre. L'ensemble a été pensé en 1727 par Raguzzini,
architecture borrominien (du nom de Francesco Borromini, architecte de style baroque et rival du Bernin) travaillant
tout en concaves et en convexes. A l'époque, on conçoit les monuments comme partie prenante d'un urbanisme qui
respecte les alentours.
Eglise Sant'Ignazio
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La construction débute quelques années après la sanctification d'Ignace de Loyola (1622).
A l'intérieur de l'église, la décoration a été confiée à Andréa Pozzo. Détournant les contraintes financières qui
l'obligeaient à renoncer à la construction d'une coupole, cet artiste jésuite élabore, en plus de la fresque de la nef et
du choeur, une « fausse » coupole en trompe-l'oeil faisant illusion quand on s'approche progressivement. On a une
impression de profondeur.
De même, l'église étant dépourvue de coupole, un trompe l'oeil la remplace à la croisée du transept. Vous trouverez
sur le sol un cercle de marbre vous indiquant la position idéale pour apprécier au mieux l'effet de perspective des
fresques.
Le reste de la décoration est riche avec de belles colonnes antiques, des peintures et des dorures.
Piazza Navona
Vue du ciel, sa forme elliptique suggère son origine : il s'agit du premier stade de Rome, édifié par Domitien entre 81
et 96. Les bâtiments alentour ont été progressivement élevés le long des gradins qui entouraient l'arène (cavea). Le
nom « Navona » est hérité du grec « agon », combat, compétition, mais aussi du latin nave, bateau qui rappelle les
naumachies d'antan.
C'est le pape Innocent X Pamphilj qui remodèlera la place dans les années 1650. Les palazzi attenants
appartiennent alors à des membres de sa famille.
Au centre de la place, s'élève la colossale fontaine des Quatre Fleuves, sculptée par Le Bernin. Il réalise le pari fou,
typique du style baroque, de suspendre un obélisque sur du vide. La grotte de rocailles sert d'appui aux quatre
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fleuves : le Nil (au visage voilé car on en ignorait la source), le Gange (avec des figues de Barbarie), le Danube et le
Rio de la Plata (en Argentine). Symboliquement, la papauté triomphe sur le paganisme (l'obélisque), le péché (le
serpent) et le monde entier (les quatre fleuves).
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