Excellence Madame la Présidente de la République de Maurice

Transcription

Excellence Madame la Présidente de la République de Maurice
Discours de Son Excellence M. Jean Claude de l’Estrac
Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien
à l’occasion de la passation de pouvoir
Maurice, 13 juillet 2016
Excellence Madame la Présidente de la République
de Maurice,
Excellence Monsieur le Président de la République de
Madagascar,
Excellence Monsieur le Président de l’Union des
Comores,
Excellence
Monsieur
le
Vice-président
de
la
République de Maurice,
Excellence Monsieur le Vice-premier ministre de la
République de Maurice,
Excellence Monsieur l’Ambassadeur représentant le
Président de la République des Seychelles,
Excellence,
Monsieur
délégué
la
à
représentant
l’Ambassadeur
coopération
la
de
France
dans
l’océan
Indien,
du
Conseil
de
présidence
Commission de l’océan Indien,
1
la
Excellence, Madame la présidente de l’Assemblée
nationale de Maurice,
Excellences Mesdames et Messieurs les ministres
des Etats membres de la Commission de l’océan
Indien,
Monsieur l’honorable Leader de l’opposition de la
République de Maurice,
Excellences,
Madame,
Messieurs
les
anciens
Secrétaires généraux de la COI,
Excellency, General Secretary of the Eastern African
Community,
Excellences, Mesdames, Messieurs les représentants
du corps diplomatique,
Madame, Messieurs les Officiers permanents de
liaison de la Commission de l’océan Indien,
Mesdames, Messieurs les membres du personnel de
la Commission de l’océan Indien,
Distingués invités,
Cher Hamada Madi Boléro,
2
J’imagine
bien
qu’il
est
attendu,
en
pareilles
circonstances, que le Secrétaire général sortant,
établisse son bilan. L’exercice est périlleux et ne
peut être exempt de subjectivité et d’émotion.
Comment ne pas être ému par votre présence, ce
soir, Excellences, Madame, Messieurs les Chefs
d’Etat de l’Indianocéanie et vous tous, Mesdames,
Messieurs, venus si nombreux exprimer votre foi en
la coopération, raison d’être de la Commission de
l’océan Indien.
Comment de pas être ému lorsque, pour moi, se
referme le chapitre d’une vie depuis longtemps
animée par la passion de l’Indianocéanie, ce rêve de
poète que nous avons fait nôtre en cherchant à lui
donner corps et âme.
C’est sans doute notre première réussite commune.
Ensemble, nous avons fait émerger sur la scène
mondiale cet espace unique de peuples divers mais
solidaires,
partageant les valeurs de solidarité,
gestionnaires apaisés de leurs diversités, tissant
inlassablement des liens de coopération dans une
3
ambition commune devenue une communauté de
destin.
Cette ambition est portée par la Commission de
l’océan Indien qui est aujourd’hui bien plus qu’un
outil de coopération.
Elle est un projet politique, l’incarnation de notre
unité, l’expression d’une solidarité qui transcende
nos
frontières
maritimes,
nos
écarts
de
développement et nos égoïsmes nationaux.
Dans un monde en perte de repères, notre région
demeure un espace de paix, de rencontres et de
dialogue. Cet état de fait n’est pas le fruit du hasard.
Il est inscrit dans l’ADN de nos peuples, dans notre
construction historique.
Ce qui m’autorise à affirmer que l’Indianocéanie est
bien une civilisation présente dans une géographie
qui est aussi un carrefour de cultures et de
croissance
au
cœur
du
nouveau
monde
afro-
asiatique. Ce succès-là, il doit être reconnu et
valorisé.
C’est ce que fait la COI.
4
D’abord en intervenant au service de la stabilité
régionale. On connait l’apport de notre organisation
à la sortie de crise à Madagascar. Réussite qui
trouve son origine dans la fameuse Feuille de Route
qui doit tant à l’ancien ministre Arvin Boolell et à
Callixte d’Offay, mon prédécesseur immédiat à la
COI.
Aux Comores, comme aux Seychelles, la COI a suivi
des scrutins nationaux marqués par l’enracinement
progressif de la culture démocratique. Nous pouvons
désormais
compter
sur
l’Association
des
parlementaires des pays membres de la COI que
nous avons relancée et qui doit devenir un outil de
promotion de la stabilité démocratique et de la
prévention des crises.
La COI occupe également une place essentielle dans
le dispositif régional de sécurité maritime aux côtés
de l’IGAD, de l’EAC et du COMESA. L’installation de
deux centres régionaux, à Madagascar et aux
Seychelles, donnera corps à ce projet d’architecture
africaine
de
sécurité
maritime
essentiel
à
stabilisation de notre environnement géopolitique.
5
la
Cette stabilité est aussi le socle sans lequel nous ne
pouvons espérer rapprocher nos îles ni les insérer
dans le réseau des échanges mondiaux. C’est là tout
l’enjeu de la connectivité dont j’ai fait la priorité de
mon mandat.
Dans le secteur aérien, nous avons progressé. La
COI a réussi le pari d’asseoir autour d’une même
table
des
compagnies
aériennes
qui,
jusqu’à
récemment, snobaient les vertus de la coopération
multilatérale. Ces compagnies ont créé «l’Alliance
Vanille »
qui
vient
d’annoncer
un
ambitieux
programme d’amélioration de la connectivité intra
régionale.
Connectivité
numérique
également.
Nous
connaissons le lien étroit entre l’internet à haut débit
et l’augmentation de la croissance. Et pourtant,
notre
région
risque
aujourd’hui
la
« fracture
numérique ». Les câbles qui la relient à l’Afrique et
au réseau mondial approchent l’obsolescence. C’est
pourquoi la COI a agi pour rendre possible la
6
signature récente d’un accord entre sept opérateurs
des télécommunications pour la mise en place, d’ici
2018, d’un câble régional à très haut débit, METISS,
avec le soutien des bailleurs. Nos Etats ont tout
intérêt à soutenir cette opportunité technique et
financière.
Une autre des priorités de mon mandat a été de
chercher à répondre au déficit alimentaire de notre
région.
Cette
réponse
passe
immanquablement
par
Madagascar. La Grande Ile concentre à elle seule 90
pour cent des terres arables de l’Indianocéanie. Elle
a la capacité de répondre à la demande de nos pays
tout en assurant à sa population une sécurité
alimentaire.
Pour libérer ce potentiel, la COI a adopté un
Programme
régional
de
sécurité
alimentaire
et
nutritionnelle élaboré avec la FAO. Une unité de
suivi basée à Antananarivo permettra de coordonner
les
financements
des
bailleurs,
les
priorités
gouvernementales et les attentes du secteur privé.
7
La
récente
décision
de
principe
du
FIDA
d’y
participer à hauteur de 60 millions de dollars
témoigne de sa pertinence.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
Ces
résultats
n’auraient
l’accompagnement
des
pu
être
bailleurs.
atteints
Je
pense
sans
en
particulier à l’Union européenne présente dans la
plupart de nos domaines d’intervention. Ce soutien
est la marque des intérêts convergents de notre
région et des autorités européennes. Ceux-ci doivent
guider
notre
authentique,
relation
équilibré
vers
et
un
partenariat
respectueux
de
nos
identités politiques.
Je tiens également à souligner l’apport de l’Agence
française de développement qui agit avec la COI
dans des domaines utiles et emblématiques. Il s’agit
de santé publique, d’environnement, de gestion des
zones côtières et d’accès aux nouveaux fonds
multilatéraux pour le climat.
Cher Hamada Madi Bolero,
8
S’il est un chantier capital pour nos pays et notre
organisation, c’est bien celui de l’élargissement de
nos
partenariats
pour
gagner
toujours
plus
d’autonomie et démultiplier nos capacités d’action.
La COI dont vous prenez la direction peut répondre
à ces défis en travaillant pour le bien commun des
Etats insulaires en développement et l’affirmation de
leur
traitement
différencié
au
sein
de
la
communauté internationale. L’adoption d’un statut
d’observateur,
déjà
accordé
à
la
Chine,
vous
permettra demain de proposer à nos Etats des
relations nouvelles et fructueuses.
Vous pourrez compter dans votre mission sur une
équipe professionnelle, soudée et dévouée à la
cause de la coopération régionale. J’ai eu, pour ma
part, beaucoup de plaisir à travailler avec des
hommes et des femmes venus de tous nos pays qui
ont créé, par-delà leurs différences, plus qu’un
esprit, une famille.
Je quitte la COI avec la satisfaction du devoir
accompli. Je dois surtout à l’ancien Premier ministre
9
Navin Ramgoolam, le bonheur d’avoir servi notre
organisation ces quatre dernières années. Je lui
exprime ici mes vifs remerciements.
Je disais, le soir de mon investiture, vouloir rendre
la COI « plus visible, plus audible, plus lisible ». Je
pense que c’est chose faite !
10