Discours Presidente Maurice_Passation_13juillet2016

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Discours Presidente Maurice_Passation_13juillet2016
Discours de
Son Excellence Mme Ameenah Gurib-Fakim,
G.C.S.K., C.S.K., PhD., DSc,
Présidente de la République de Maurice
À l’occasion de la
Cérémonie de passation des pouvoirs
Commission de l’océan Indien
mercredi 13 juillet 2016 à 19h00
Labourdonnais Waterfront Hotel, Port Louis
S.E. M. Hery Rajaonarimampianina, Président de la République de Madagascar
S.E. M. Azali Assoumani, Président la République Fédérale Islamique des
Comores
L’Honorable Mme Santi Bai HANOOMANJEE, Présidente de l’Assemblée
Nationale de Maurice
M. Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire Général sortant de la COI
M. Hamada Madi Boléro, Secrétaire Général désigné de la COI
Messieurs les Ministres
Excellences
Distingués Invités
Mesdames et Messieurs
Je suis particulièrement heureuse de me retrouver parmi vous à
l’occasion de la cérémonie de passation des pouvoirs entre le Secrétaire
général sortant, Monsieur Jean Claude de l’Estrac, et le Secrétaire général
désigné de la COI, Monsieur Hamada Madi Boléro.
Ma présence se veut d’abord et avant tout le témoignage de l’importance
qu’attache la République de Maurice à la Commission de l’océan Indien.
Un des membres fondateurs de la Commission de l’Océan Indien en 1989,
avec la République de Madagascar et la République des Comores, la
République de Maurice, fermement convaincue des bienfaits de la
coopération régionale, s’était donc tout naturellement proposée pour
abriter le siège de cette nouvelle organisation visant à soutenir le
développement de notre sous-région.
Même si nous assistons depuis quelques temps en Europe, à une remise
en question de l’Union Européenne, nous maintenons pour notre part,
notre foi profonde dans l'intégration régionale qui reste une nécessité
pour nos pays de la région.
L'intégration régionale présente de multiples avantages pour notre sousrégion.
Le resserrement des liens entre nos pays ne peut que renforcer notre
capacité à participer aux échanges à l’échelle mondiale.
Elle permet également à nos pays de surmonter les obstacles que
représente la relative exiguïté de nos marchés nationaux et de bénéficier
de la mise en place d'infrastructures au niveau régional.
L’intégration régionale est la clef qui permet de remédier aux faiblesses
inhérentes aux états insulaires, apportant des avantages économiques et
sociaux plus larges.
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Elle devrait donc être considérée comme prioritaire par tous les
dirigeants de notre région car elle nous permet d’assurer une meilleure
intégration dans l'économie mondiale.
Je souhaitais également être présente pour des raisons plus personnelles
car j’ai eu le plaisir de collaborer avec la Commission de l’océan Indien
dans le cadre du projet consacré aux plantes aromatiques et médicinales
de l’Océan Indien.
Mon passage à la COI demeure une étape importante dans mon parcours
de scientifique et a largement contribué à affiner mes domaines de
recherche.
Le financement obtenu à l’époque (encore en ECUS !) avait aidé à mettre
en place l’infrastructure nécessaire afin de faciliter la recherche dans une
thématique qui assume une très grande importance – La Biodiversité.
C’était, il faut le souligner d’emblée, le tout premier projet de recherche
qu’avait financé la Commission.
L’intégration régionale dans le financement de la recherche mérite aussi
une attention particulière.
Ce financement de la COI, initialement destiné à un projet académique a
finalement, du moins pour Maurice, débouché dans la création… bien en
aval, d’une entreprise – le Centre de Phytothérapie et de Recherche
(CEPHYR) devenue l’année dernière le CIDP Recherche et Innovation.
Ce centre de recherche ambitionne de fournir à l’industrie des molécules
innovantes à partir de la biodiversité de Maurice et en particulier à partir
de cette base de données qui a été rendue possible grâce a ce
financement.
Mesdames et Messieurs
Nous nous réunissons aujourd’hui à l’occasion de la fin du mandat de Jean
Claude de l’Estrac qui, faut-il le souligner, est le premier mauricien à
avoir pris la tête du Secrétariat général de la COI.
Sa nomination était sans aucun doute un clin d’œil de l’histoire, une
manière pour lui de boucler la boucle.
En effet, Jean Claude de l’Estrac peut être considéré comme l’un des
pères fondateurs de la COI.
En 1982, nouvellement élu au parlement et fraîchement nommé ministre
des Affaires étrangères de Maurice, il choisira pour ses premières missions
à l’étranger, non pas Londres ni Paris, mais Antananarivo et Victoria.
Il s’y rendra pour présenter un projet de constitution d’une organisation
régionale qui deviendra très vite la Commission de l’Océan Indien.
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Cette anecdote illustre bien l’attachement profond de Jean Claude de
l’Estrac à notre région, l’Indianocéanie, terme qu’il a contribué à remettre
au goût du jour en attendant que ses souhaits se réalisent de voir ce mot
entrer enfin dans le dictionnaire.
Il est comme il l’a dit lui-même un « enragé de la coopération ».
Il est aussi un homme de passion.
De passions multiples certes, car il aura eu une carrière extrêmement
prolifique.
Journaliste, homme politique, romancier aujourd’hui diplomate, Jean
Claude de l’Estrac - qu’on partage ses points de vue ou non - ne laisse
jamais insensible et aura laissé sa marque à chacune des étapes de sa
carrière extrêmement remplie.
Nous avons ainsi toutes les raisons d’être fière quand nous avons appris
que Jean Claude de l’Estrac s’est vu décerné le prix du « New African Face
Award », récompensant une personnalité africaine dont les idées, les
actions et l’influence contribuent à l’unité politique et économique de
l’Afrique.
C’est donc avec cette même passion que Jean Claude de l’Estrac s’est
engagé dans la mission qui lui a été confiée comme Secrétaire Général de
la COI.
En l’espace d’un mandat, Il s’est attelé à apporter des réformes utiles à
l’institution et s’est évertué à rendre la COI – je le cite – « plus visible, plus
audible et plus lisible ».
Il a ainsi ouvert de grands chantiers, annoncés dès son investiture
notamment celui de la connectivité aérienne, numérique et maritime, la
recherche, ainsi que celui de la sécurité alimentaire.
Cher Jean Claude, cher Ami, je crois qu’on peut sans conteste, au vu de
votre parcours, affirmer que vous êtes un homme de vision.
Nous n’avons aucun doute que vous avez déjà une idée bien précise des
tâches, certainement très exaltantes que vous comptez entreprendre dans
le futur.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
Nous n’avons aujourd’hui plus aucun doute sur l’utilité de la Commission
de l’Océan Indien.
Elle agit directement pour le développement durable de notre région.
Elle intervient en matière de santé publique contribuant ainsi à mieux
nous protéger face aux maladies.
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Elle mobilise les moyens humains, matériels et financiers des pays
membres et des partenaires au développement pour lutter contre la pêche
illégale, mieux gérer nos ressources et sécuriser nos routes maritimes.
Elle renforce les capacités de nos officiers, chargés de la mise en œuvre
des politiques nationales d’environnement.
Elle soutient les jeunes entrepreneurs, valorise notre patrimoine culturel
et promeut l’innovation.
La COI est un chaînon important entre nos îles, le moteur de notre action
collective là où seuls, nos pays parviendraient difficilement à obtenir des
résultats probants.
Nous devons ainsi plus que jamais compter sur la solidarité régionale,
notamment face aux défis que représente le changement climatique et qui
affecte en premier lieu les petits états insulaires.
Nous devons donc poursuivre la construction de notre région tout en
respectant la souveraineté de chaque Etat membre, selon les principes de
paix, de solidarité et de développement durable.
La Commission de l’Océan indien, à travers le temps et l’effort commun,
est devenue une organisation internationale visible et reconnue.
Il nous appartient donc de la renforcer afin qu’elle puisse apporter
davantage de réponses concrètes aux attentes de nos populations.
C’est de cette institution forte et ambitieuse que vous héritez, Monsieur
Hamada Madi Boléro.
Je tiens à réitérer la confiance que nous plaçons en vous pour faire
avancer les projets d’envergure de la COI et apporter l’impulsion
nécessaire pour que la région puisse mieux faire face aux enjeux
climatiques et sécuritaires.
Votre expérience politique et diplomatique ainsi que votre sensibilité
régionale assumée, contribueront sans aucun doute à ce que vous
imprimiez, à votre tour, votre marque à la COI.
Je souhaite vous assurer, Monsieur le Secrétaire Général, du plein soutien
de la République de Maurice.
Je serai moi-même très attentive aux activités de la COI.
Sachez qu’à quelques centaines de mètres du Secrétariat Général d’Ebène,
vous aurez au Château du Réduit, une alliée qui croit fermement dans la
plus-value de la coopération régionale.
Je vous souhaite bonne chance.
Je vous remercie pour votre aimable attention.