Raj Mohabeer – Chargé de mission Moroni – Union des Comores 23

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Raj Mohabeer – Chargé de mission Moroni – Union des Comores 23
DISCOURS LORS DE LA CEREMONIE D’OUVERTURE DU
10EME FORUM ECONOMIQUE DES ILES DE L’OCEAN INDIEN
Raj Mohabeer – Chargé de mission
Moroni – Union des Comores
23 octobre 2014
Liste protocolaire
Avant de commencer mon discours, permettez-moi de vous faire part du grand
regret de Jean Claude de l’Estrac, notre Secrétaire général, de n’avoir pas pu
faire le déplacement jusqu’à Moroni pour cette 10ème édition du Forum
économique des îles de l’océan Indien. Il me charge de vous transmettre ses
vœux de succès pour les travaux du Forum.
Mesdames, Messieurs,
9 ans déjà ! 9 années que la Commission de l’océan Indien (COI) accompagne
l’organisation de ce grand rendez-vous régional annuel du secteur privé, porté
par l’Union des Chambres de commerce et d’industrie de l’océan Indien
(UCCIOI).
Je me souviens encore de notre premier forum, de nos premiers pas en 2005.
Plusieurs d’entre vous étaient présents et peuvent témoigner du chemin
parcouru depuis. Le nombre sans cesse croissant de participants d’année en
année démontre que toujours plus d’acteurs économiques sont animés par la
conviction qu’ensemble nous pouvons donner à l’Indianocéanie l’espace
économique et commercial de croissance dont elle a le potentiel.
Mesdames, Messieurs,
Je me réjouis que ce 10ème Forum se propose de faire un bilan, un retour
d’expérience, sur les résolutions prises ces 9 dernières années.
La COI s’est efforcée à accompagner la mise en œuvre de ces résolutions au fil
des années, avec comme objectif d’améliorer l’environnement des affaires pour
les opérateurs économiques. Le bilan offre donc une opportunité de témoigner
de la réelle plus-value, mais aussi des limites, du Forum.
Je suis convaincu que c’est par la connaissance de ces limites que les
facilitateurs du développement du secteur privé régional, dont fait partie la COI,
pourront réajuster leurs modalités d’accompagnement et apporter des réponses
mieux adaptée pour une Indianocéanie mieux intégrée et plus compétitive.
Mesdames et Messieurs,
Les thématiques choisies cette année pour le Forum sont de nouveau cohérentes
avec les chantiers prioritaires de la COI. Cela reflète la proximité de notre
organisation avec le monde économique.
Nous sommes, tous ici, conscients des vulnérabilités de nos économies insulaires
et de la disparité des niveaux de développement qui caractérisent notre région.
Votre présence au forum, aujourd’hui, démontre, cependant, que nous sommes
de plus en plus nombreux à être convaincus que ces vulnérabilités constituent
toutes autant d’opportunités d’affaires qui nécessitent la mise en commun de
nos capacités.
Mesdames, Messieurs,
La connectivité régionale qu’elle soit maritime, aérienne ou numérique, est
priorité majeure de la COI. Elle constitue également un sujet couramment
discuté lors des Forums. Ceci est naturel, car on ne peut parler d’une
Indianocéanie compétitive et intégrée si les services maritimes offerts ne
permettent de mieux échanger entre nos îles, si l’offre aérienne freine les
déplacements touristiques et d’affaires ou encore si les services numériques ne
suffisent pour accompagner les entreprises, l’investissement et le transfert de
technologie.
Cette nécessité de connectivité globale a d’ailleurs été portée au plus haut
niveau lors du IVème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la COI
qui s’est tenu ici même, à Moroni, en août dernier. Nos chefs d’Etats y ont
particulièrement souligné l’intérêt de faciliter le déplacement des hommes et des
femmes d’affaires dans l’espace indianocéanien.
La COI continue son engagement pour améliorer la connectivité et cette dernière
année est marquée par des avancées significatives sur ce sujet. Je reviendrai sur
ces avancées plus longuement lors des travaux. Mais d’ores et déjà, je peux
vous informer que deux études de faisabilité sont en cours sur l’amélioration des
infrastructures du transport maritime et des Technologies de l’information et de
la communication (TIC), grâce au soutien de l’Union européenne. La COI attend
du secteur privé qu’ils s’investissent dans la mise en œuvre de ces études pour
que leurs capacités et leurs besoins soient pris en compte d’une manière
optimale dans les résultats de l’étude. Ces études revêtent une importance
particulière pour notre région. Elles peuvent, en effet, potentiellement aboutir à
la formulation de projets d’infrastructure, susceptibles d’être financés par le
11ème Fonds européen de développement dans le but d’améliorer l’insertion de
nos économies insulaires.
Les avancées dans le secteur aérien sont également encourageantes. Je peux
vous annoncer que se tiendra prochainement la première réunion des comités
stratégiques de l’aviation civile et des compagnies aériennes des pays de la COI.
Ces deux comités résultent des décisions prises lors de la Conférence
ministérielle sur le transport aérien et le tourisme, qui s’est tenue en juillet
dernier, aux Seychelles. L’objectif de ces comités stratégiques est d’améliorer la
fréquence et le coût du transport aérien régional par un renforcement de la
coopération.
Mesdames et Messieurs,
Je suis ravi de constater que le Forum porte à l’ordre du jour de nouveaux
secteurs, porteurs d’avenir pour notre région. Il est en effet nécessaire préparer
les acteurs de notre l’Indianocéanie aux besoins et opportunités futurs de nos
pays et à penser, dès à présents, aux modalités pour tirer profit durablement de
ces secteurs d’avenir.
Parmi ces secteurs se trouvent la gestion des déchets. L’intérêt des acteurs
économiques de notre région pour ce secteur ne cesse de croître et l’idée d’une
économie circulaire régionale émerge de plus en plus. Ce secteur est stratégique
pour nos Etats insulaires, souvent marqués par des territoires exigus et
inadaptés pour une absorption des déchets produits par nos économies en plein
développement.
Les opportunités d’affaires sont nombreuses dans ce secteur et l’émergence
d’une économie circulaire régionale, ou encore d’un cluster régional sur la
gestion et la valorisation des déchets ne peuvent se réaliser que par une pleine
implication des opérateurs économiques, aux côtés de l’institut de recherche et
formation.
La COI entend accompagner le secteur privé dans cette démarche. C’est dans
cette perspective qu’a été mise en œuvre ces derniers mois une étude diagnostic
sur la gestion des déchets dans nos pays membres, grâce au soutien de l’Agence
française de développement. Cette étude vise à identifier les déchets pour
lesquels une gestion régionale constituerait une plus-value. L’étude fera l’objet
d’un forum à destination principalement du secteur privé, avant la fin de l’année,
à laquelle, je l’espère, la plupart d’entre vous participeront.
Mesdames et Messieurs,
Les potentialités de l’économie bleue pour l’essor de région ne peuvent
également être ignorées. Notre espace indianocéanique, constitué à 90 %
d’océan, a le potentiel de devenir un centre d’excellence de l’économie bleue.
Nos pays l’ont compris. 3 de nos pays membres, La Réunion, Maurice et les
Seychelles ont d’ailleurs déjà élaboré leur stratégie nationale sur l’économie
bleue ou océanique.
Nous partageons le même océan, il est certain que la coopération régionale ne
peut qu’apporter une plus-value pour une exploitation raisonnée des ressources
océaniques. La COI a déjà de l’expérience dans la matière, notamment en ce qui
concerne la coopération régionale pour une meilleure gestion des produits de la
pêche et l’instauration de la sécurité maritime.
Il s’agit maintenant de faire preuve d’innovation, de partage d’expertises et
d’expériences pour donner une toute autre dimension aux secteurs et concrétiser
les opportunités non encore explorées qu’offre nos étendues océaniques.
C’est avec l’objectif de définir les contours d’une stratégie régionale sur
l’économie bleue, complémentaire aux stratégies nationales existantes, que la
COI entend rassembler prochainement les acteurs publics et privés du secteur
lors d’une conférence régionale sur l’économie bleue/océanique qui se tiendra à
La Réunion.
Mesdames, Messieurs,
A l’instar des secteurs de la gestion des déchets et de l’économie bleue, de
nombreuses opportunités d’affaires restent encore à explorer dans notre région.
Consciente de cette situation, la COI s’engage pour la mobilisation de toutes les
forces vives de l’Indianocéanie. Je remercie l’UCCIOI de permettre de nouveau
l’expression de la voie des femmes et des jeunes de notre région lors du Forum.
Les femmes et les jeunes de moins de 20 ans comptent, ensemble, pour plus de
la moitié des 25,5 millions d’indianocéaniens. Leurs contributions pour
l’émergence d’une région compétitive ne peuvent donc être négligées. La COI
soutient ces futurs vecteurs du développement et de l’innovation, notamment à
travers les plateformes Entreprendre au féminin océan Indien (EFOI) et Synergie
Jeunes.
Ce soutien se manifeste notamment par un appui pour l’organisation
d’évènements favorisant l’échange d’expériences et la valorisation des expertises
de femmes et des jeunes de notre région.
Nous apportons, à ce titre, notre soutien à l’organisation du premier salon du
savoir-faire des femmes de l’Indianocéanie qui se tiendra dans deux semaines à
La Réunion. Nous accompagnons également Synergie Jeunes pour l’organisation
de la deuxième édition du concours du meilleur jeune entrepreneur de l’océan
Indien et, notamment, pour réaliser leur ambition de mettre en place le premier
Forum dédié aux jeunes entrepreneurs de notre région. Cette deuxième édition
aura lieu à La Réunion. Nous souhaitons collaborer pleinement avec le Conseil
régional pour le succès de l’évènement.
La mise en réseau et l’organisation d’évènements ponctuels constitue une étape
importante pour se faire connaître et partager, mais les besoins des jeunes et
des femmes nécessitent un engagement plus profond.
Il s’agit d’encourager la mobilité scientifique pour favoriser l’émergence d’idées
innovantes dans des secteurs clés, de faciliter le passage de l’idée à l’entreprise
par du mentorat, ou encore de mettre en place des mécanismes innovants de
soutien et de financement.
Je lance donc un appel aux entrepreneurs avérés et aux acteurs du
développement régional que vous êtes pour nous accompagner dans notre
démarche et soutenir l’instaurer des conditions nécessaires à la pleine
expression des potentiels de nos forces vives. De cet investissement dépendra le
future de nos populations.
Mesdames, Messieurs,
Je terminerai mon discours par des remerciements. Je remercie l’UCCIOI qui
veille à faire que, non seulement, cet évènement annuel soit un succès, mais
surtout à faciliter la coopération entre les opérateurs privés toute l’année. La
COI salue l’action de l’UCCIOI et lui réitère son plein soutien. Le renouvellement,
en avril dernier, en marge de notre Conseil des ministres, de l’accord de
partenariat qui lie nos deux organisations, peut d’ailleurs en témoigner.
Je remercie les partenaires du Forum, toujours plus nombreux, sans qui notre
présence aujourd’hui ne serait possible. Mes remerciements vont, notamment, à
l’Union européenne et à la Banque africaine de développement qui ont rendu le
soutien de la COI au Forum possible cette année.
Enfin je remercie l’Union des Chambres de commerce et d’agriculture (UCCIA) et
le ministère des Relations extérieures des Comores pour la chaleur de l’accueil
qui m’a été réservé ainsi qu’à mes délégués. Grâce à eux venir aux Comores est
toujours un plaisir.
Je nous souhaite que les discussions menées pendant ce 10ème Forum
économiques des îles de l’océan Indien soit porteuses de propositions et de
partenariats afin de faire avancer le développement durable de notre
Indianocéanie.
Je vous remercie de votre attention.
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