UNION EUROPEENNE – AFRIQUE DE L`OUEST
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UNION EUROPEENNE – AFRIQUE DE L`OUEST
UNION EUROPEENNE – AFRIQUE DE L’OUEST DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE FILIERES AGRO INDUSTRIELLES RAPPORT BURKINA FASO Version provisoire 765 Juin 2002 92-98, bd Victor Hugo, 92115 CLICHY – France Tél: + 33 1 41 27 95 95 Fax: + 33 1 47 37 96 20 E-mail: [email protected] / Web : www.sofreco.com UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest TABLE DES MATIERES 1. INFORMATION GENERALE SUR LE PAYS .................................................................... 3 1.1. CHIFFRES CLES DE L'ECONOMIE ...................................................................................... 3 1.2. CONTEXTE ECONOMIQUE DU DEVELOPPEMENT .................................................................. 3 1.3. AGRICULTURE ET ELEVAGE DANS L'ECONOMIE ................................................................. 4 1.3.1. Agriculture ................................................................................................................... 4 1.3.2. Elevage ....................................................................................................................... 5 2. FILIERES AGRO-INDUSTRIELLES SELECTIONNEES................................................... 6 2.1. FILIERE FRUITS ET LEGUMES ............................................................................................ 7 2.1.1. Généralités sur la filière ............................................................................................... 7 2.1.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière ............ 7 2.1.3. Transformation locale .................................................................................................. 8 2.1.4. Potentialités et contraintes..........................................................................................12 2.1.5. Besoins de partenariat................................................................................................13 2.2. FILIERE CEREALES ..........................................................................................................13 2.2.1. Généralités sur la filière ..............................................................................................13 2.2.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière ...........14 2.2.3. Transformation locale .................................................................................................15 2.2.4. Potentialités et contraintes..........................................................................................16 2.2.5. Besoins de partenariat................................................................................................17 2.3. FILIERES OLEAGINEUX ....................................................................................................17 2.3.1. Généralités sur la filière ..............................................................................................17 2.3.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière ...........18 2.3.3. Transformation locale .................................................................................................19 2.3.4. Potentialités et contraintes..........................................................................................22 2.3.5. Besoins de partenariat................................................................................................22 2.4. FILIERES ELEVAGE ET PRODUCTIONS ANIMALES ...............................................................23 2.4.1. Généralités sur la filière ..............................................................................................23 2.4.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière ...........23 2.4.3. Transformation locale .................................................................................................23 2.4.4. Potentialités et contraintes..........................................................................................26 2.4.5. Besoins de partenariat................................................................................................27 ANNEXE : PERSONNES RENCONTREES SOFRECO -2- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest 1. Information générale sur le Pays 1.1. Chiffres clés de l'Economie Superficie Population P.I.B. P.I.B. / habitant 274 120 km² 11,3 millions d'habitants 2,4 milliards €uro 215 €uro Contribution au P.I.B. de: ! Agriculture ! Industrie et Mines ! Services 40,5 % 18,1 % 41,4 % Croissance du P.I.B. Croissance démographique 1999 2000 2001 4% 2,2% 2 % (prov.) 1994 – 2000 = 2,4 % l'an Inflation % Commerce extérieur (2000) ! Exportations FOB ! Importations FOB 2% 0,23 milliards €uro (1) 0,58 milliards €uro (1) Principales exportations Coton, bétail, fruits et légumes, Oléagineux Taux de change 1 €uro = 655,96 FCFA Source: BIRD et statistiques nationales 1.2. Contexte économique du développement Partant de très bas, le développement économique du Burkina Faso présente un profil favorable d'une croissance continue qui devrait voisiner 5 ou 6 % en 2002. Cette croissance restera longtemps encore dépendante du niveau d'activité du secteur primaire, et en particulier de l'Agriculture et de l'Elevage. Les réformes économiques engagées par le Burkina Faso depuis le premier programme d'ajustement structurel en 1991 conduisent à des performances économiques satisfaisantes : un taux de croissance de l'ordre de 3 à 4 % sur une longue période, une bonne maîtrise de l'inflation et une amélioration sensible des finances publiques. Conscient de la nécessité de fortifier les activités de production et de transformation du pays, le Gouvernement a mis en place des régimes fiscaux privilégiés pour faciliter le démarrage de nouvelles activités au niveau des entreprises. Pour des investissements dans les domaines de la production, de la transformation et de la conservation (activités des filières agro-industrielles), le code des investissements prévoit: SOFRECO -3- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest ! En phase d'investissements: une exonération totale des droits et taxes à l'importation des matériels et pièces de rechange nécessaires à l'activité, ainsi qu'une exonération de la structure des taxes intérieures; ! En phase d'exploitation: une exonération de 3 à 5 ans (selon l'importance de l'investissement) des impôts sur le BIC, de l'IMFPIC (Impôt minimum forfaitaire sur les professions industrielles et commerciales), des patentes, de l'IRVM (impôt sur les revenus des valeurs mobilières), de la TPA (taxe patronale d'apprentissage) et TBM (taxe des biens de main morte). Membre de la CEDEAO et de l'UEMOA, le Burkina Faso est entré d'une une phase de négociation régionale sur la libération des échanges et l'assouplissement des barrières douanières (applicable pour le moment pour les produits locaux ou agréés en attendant une libéralisation plus complète des échanges des biens et services). Le SMIG burkinabé est actuellement de l'ordre de 28 000 FCFA pour les activités industrielles et commerciales. Il n'est pas défini et reste dont libre en agriculture. Le faible coût du travail représente un avantage comparatif important compte tenu du bon niveau moyen d'efficacité des travailleurs du pays. 1.3. Agriculture et Elevage dans l'Economie L'Agriculture et l'Elevage font vivre 85 % de la population. Ce secteur contribue pour 60 % aux recettes d'exportation et pour 40 % à la formation du PIB national. C'est un secteur lourd dans l'économie mais cependant fragile dans la mesure où il est fortement dépendant, pour son niveau d'activité, des conditions climatiques et donne en conséquence des performances très fluctuantes d'une année sur l'autre. Il reste cependant le fondement solide d'un développement émergent et continu d'une agro-industrie dans le pays. La transformation des produits agricoles et de l'élevage en vue de leur consommation est encore pour l'essentiel le fait de processus traditionnels exécutés en milieu familial pour répondre aux besoins quotidiens. Pourtant, l'approvisionnement urbain en produits plus élaborés, pour satisfaire une demande plus exigeante, permet un fort développement de petites entreprises, appliquant des technologies améliorées, pour produire des gammes de produits de plus en plus sophistiquées. Cette tendance, qui s'est amorcée depuis une vingtaine d'années, commence à prendre de l'ampleur et permet aux entreprises, leader dans leur filière, d'investir de nouveaux marchés au niveau régional : Côte d'Ivoire, Niger, Mali, etc. 1.3.1. Agriculture La production agricole est fortement influencée par les aléas climatiques comme l'indique le tableau des statistiques agricoles (tableau 1). Cependant l'accroissement global apparaît sensible sur une longue période du fait d'une meilleure maîtrise des techniques de production. SOFRECO -4- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Tableau 1 : Statistiques agricoles Production nette et en valeur 1000 t et M.FCFA Unité Production agricole nette Mil Sorgho Maïs Riz paddy Fonio Valeur prod. Céréales Evolution en % Fruits et légumes Production nette Valeur Oléagineux Arachide Karité Coton graine … Total production végétale 1000 t M.FCFA 1997 M.FCFA 1000 t M.FCFA 1999 2000 2001 663 985 312 94 11 225437 875 1082 355 85 13 208012 -8% 850 1060 440 90 12 222844 7% 653 915 398 98 16 194842 -13% 904 1131 511 99 23 311617 60% 388 44015 390 46005 460 55372 599 79182 610 82380 146 34 338 206 37 284 271 56 254 162 81 276 170 85 400 % 1000 t 1998 364521 358434 384670 373018 521058 % -8% 7% -13% 60% Fluctuation prod. Fruits et légumes % 1% 18% 30% 2% Source: Données et indicateurs économiques et financiers. DG Statistique (INSD). 2002+A44+A21 Fluctuation prod. Céréales 1.3.2. Elevage L'élevage est une activité économique importante au Burkina Faso. Il couvre non seulement les besoins de la population en protéines animales mais participe également à l'équilibre de la balance commerciale du pays par les exportations. Le tableau 2 présente un bref aperçu des statistiques de production, de consommation et d'exportation des produits de l'élevage. SOFRECO -5- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Tableau 2 : Production, consommation et exportation Produits de l'élevage 1000 tonnes 1997 1998 1999 2000 2001 T.E.C. Consommation Bovins 75859 80595 83230 76969 Petits ruminants 103410 102951 109570 111636 Volaille 15174 15656 16154 16647 194442 199202 208953 205252 Consommation totale 6,5 6,5 6,5 5,8 Consommation Kg/hb/an T.E.C. Exportations Bovins 29493 26864 26379 34832 Petits ruminants 6963 10842 7749 9319 Volaille 912 912 912 930 37369 38618 35040 45081 Exportation totale T.E.C. Production Bovins 105352 107459 109609 111801 Petits ruminants 110373 113793 117319 120955 Volaille 16086 16568 17066 17577 Production totale 231811 237821 243994 250332 Source: Données et indicateurs économiques et financiers. DG Statistique. 2002 69744 113683 17156 200582 5,8 44293 11020 949 56262 114037 124702 18105 256844 2. Filières agro-industrielles sélectionnées Les filières agro-industrielles sélectionnées sont: ! Les fruits et légumes, en mettant l'accent sur les fruits et leur transformation locale; après les céréales et l’élevage, c'est la troisième filière par ordre d'importance pour l'économie; ! Les céréales, concernant plus particulièrement leur transformation et leur valorisation pour servir les marchés urbains locaux et régionaux; ! Les oléagineux, et notamment le Karité et le sésame dont la croissance à l'exportation est particulièrement forte et soutenue; ! L'élevage, pour ce qui concerne la valorisation du lait pour l'approvisionnement des villes et la transformation des cuirs et peaux pour une valorisation des sous-produits de l'élevage. Le choix des filières tient compte de la dynamique observée de leur développement actuel; celui-ci mérite d'être soutenue, voire amplifiée par des partenariats nord-sud ou sud - sud. Il tient aussi compte de la mise en place (souvent récente) d'organisations professionnelles susceptibles de servir de courroie de transmission à des actions spécifiques de développement et surtout d'interlocuteur pour les opérateurs locaux ou étrangers intéressés par le secteur en vue d'y investir. SOFRECO -6- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest 2.1. Filière Fruits et légumes 2.1.1. Généralités sur la filière La filière fruits et légumes présente de belles opportunités. Sur 2 500 à 3 000 ha de maraîchage et 12 000 ha de vergers, cette filière contribue à hauteur de 5 000 M.FCFA au PIB et fait vivre 30 000 producteurs actifs à l'export. Le haricot vert de contre saison est le premier produit d'exportation de la filière au Burkina avec 3000 t en 1999 - 2000. Cependant aux cours des deux derniers exercices, la production exportée s'est effondrée en passant à 2400 t en 2000-01 puis au niveau bas de 1500 t en 2001-02, suite aux contraintes imposées par le duopole Air Afrique – Air France sur le fret ainsi qu'aux difficultés inhérentes à l'organisation de la filière. La production de tomate (30 % de la production maraîchère), est en régression après la fermeture de SAVANA (sa réouverture en cours pourra relancer la production), la seule unité de transformation industrielle dans le pays. L'oignon, exploité localement dans des parcelles irriguées, produit 50 à 60 000 t commercialisées sur une courte période à des prix variables; aucune transformation n'est pour le moment envisagée. Les tubercules et le niébé, représentant respectivement 72 300 t et 127 600 t (2000-01) sont surtout consommés localement, bien qu'ils présentent des aptitudes pour l'exportation. La mangue est plutôt mal orientée pour réussir à l'exportation avec une variété (Amélie) qui a une saison courte d'exploitation et qui est peu demandée sur le marché international. La production moyenne se situe autour de 129 000 t par an. L'industrie locale de transformation en jus, purée ou fruit séché est encore faiblement développée, mais son importance croît rapidement. Le diagnostic de la filière se concentrera plus particulièrement sur les différents aspects de la transformation et de la commercialisation de la filière fruits et les légumes en insistant sur les opportunités offertes par les nouveaux créneaux de transformation tenus par des entreprises artisanales et semi-industrielles. 2.1.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière Les statistiques de production des fruits et légumes au Burkina sont présentées dans le tableau 3. On observe une croissance forte de la production au cours des dernières années, avec cependant des fluctuations importantes d'une année sur l'autre dues essentiellement au facteur climatique. Tableau 3 : Production de fruits et légumes au Burkina Faso 1000 t et M.FCFA Unité 1997 1998 1999 Fruits et légumes 1000 t Production nette 388 390 460 M.FCFA Valeur 44015 46005 55372 Variations en % % 5% 20% Source: Données et indicateurs économiques et financiers. INSD. 2002 SOFRECO 2000 599 79182 43% 2001 610 82380 4% -7- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest 2.1.3. Transformation locale Une part importante des fruits et légumes est exportée en frais par fret aérien de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso. Il s'agit principalement des haricots verts, produits sous contrat par des agriculteurs organisés en coopératives ou par des producteurs indépendants. Pour les mangues fraîches, une part réduite est exportée par fret aérien, de l'ordre de 100 à 150 tonnes par an; la part la plus importante est collectée par des importateurs ivoiriens en bord champ en vue de leur réexportation à partir de la Côte d'Ivoire. La mangue et d'autres fruits tropicaux locaux sont également collectés par des opérateurs privés en vue de leur transformation en jus, en confitures et en pâte de fruit séché par des unités semi-industrielles de faible capacité: transformation de 1 à 5 tonnes de fruits par mois par unité. a. Description du secteur de la transformation Depuis une dizaine d'années, une activité de transformation des fruits a vu le jour suite à des initiatives privées, mais également suite à la mise en œuvre de projets d'appui à la filière financés par des bailleurs de fonds et mis en œuvre par des groupements professionnels et des ONG. Les technologies mises en œuvre sont quasi artisanales dans la mesure où elles requièrent beaucoup de main d'œuvre, cependant la qualité des produits finaux est suffisante pour répondre aux besoins locaux pour les jus et même aux exigences internationales pour les pâtes de fruit séché (commercialisées sur les marchés européens par le réseau Suisse "Commerce équitable"). Une dizaine d'opérateurs se partagent le marché dont l'essentiel est écoulé localement. Les principaux opérateurs transformateurs sont: ! L'UCOBAM pour la production de confitures (production au ralenti du fait des problèmes de la structure et de difficultés de gestion); ! L'entreprise individuelle NOOMDE pour les jus de fruit, la production de sirop et de confitures pour le marché local; ! La Compagnie GLOSAD pour l'import – export de fruits et pour la production de jus de mangue (jusqu'à 1000 litres par mois) et à un moindre degré de fruit séché; etc. Le séchage des fruits est pratiqué par une vingtaine d'unités de séchage au gaz selon des procédés mis au point par des ONG suisses et avec du matériel construit par l'artisanat local. L'investissement par unité de séchage est de l'ordre de 15 à 20 M.FCFA pour des capacités de production de 500 à 1000 kg de produit fini par mois; 90 % de la production concerne la mangue et une diversification est entreprise avec la tomate. Le contrôle qualité, le conditionnement et la vente à l'export sont confiés à un GIE (Groupe d'Intérêt Economique): le CDS (Cercle des Sécheurs). L'évolution des productions exportées de fruits séchés par le CDS est la suivante : ! 1997 : 45 t de fruits séchés; ! 1998 : 47 t, ! 1999 : 36 t, ! 2000 : 62 t, ! 2001 : 67 t. Totalement écoulée à l'export à destination de la Suisse, de la France, de l'Allemagne, de la Belgique et de l'Italie par les réseaux solidaires du commerce équitable (actuellement saturé), le CDS diversifie à la fois ses fabrications et ses débouchés à l'exportation (Royaume Uni). SOFRECO -8- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest b. Organisation du secteur Les producteurs de fruits et légumes de la filière sont organisés en groupements, coopératives, associations, unions dans les différentes zones de production. La filière en aval apparaît également comme fortement structurée avec : ! L'APEFELB (Association Professionnelle des Exportateurs de Fruits et légumes du Burkina) qui regroupe l'ensemble des opérateurs commerçants et industriels de la filière, soit 22 entreprises dont l'UCOBAM. ! L'UCOBAM (Union des Coopératives Agricoles maraîchères du Burkina) qui groupe 7 coopératives de production avec un total de 35 000 membres, et est chargé de l'organisation des campagnes de production et de commercialisation de fruits et légumes (haricots verts); cette union détient une infrastructure importante d'entrepôts frigorifiques issues des programmes d'aides antérieurs. ! L'APEX (Association Professionnel des Exportateurs) de création récente, suite à une scission à l'intérieur de l'APEFELB; ! La SOPROFA – SOBIEX: société d'Economie Mixte de création récente qui organise la production de haricots verts en milieu agricole ainsi que leur exportation. De création récente, cette structure supplée aux insuffisances constatées au niveau de l'organisation actuelle de la commercialisation des produits agricoles. ! Le CDS (Cercle des sécheurs), groupement de 5 producteurs de fruits séchés selon des techniques mises au point par des ONG (ABAC-GIRES, ATESTA, CEAS,…) suisses en vue de leur commercialisation comme produits biologiques et diététiques sur l'Europe. On compte un total de 35 sécheurs actifs au Burkina bénéficiant plus ou moins d'un encadrement technique d'ONG. La filière est entrée depuis quelques années dans une phase de restructuration profonde qui vise à assainir une gestion souvent critiquée de son activité. On assiste depuis deux ans à l'émergence de nouvelles unités de dimension nationale pour la gestion des contrats de production et pour l'organisation des exportations de fruits et légumes. Cependant, l'APEFELB a pris la mesure des problèmes de la filière. Elle recherche actuellement des solutions aux différentes contraintes de transport aérien, de financement de campagnes et de garanties financières des opérations de transport et transit. Son objectif est de se libérer des contrats léonins entre les producteurs et les importateurs qui donnent à ces derniers une position dominante du fait qu'ils préfinancent la campagne. Le CDS mérite une mention particulière. C'est un GIE créé par cinq unités de séchage de fruits et qui ouvre ses services de conditionnement et d'exportation à sept autres entreprises disposant d'équipements appropriés de séchage (séchage au gaz). Les techniques de séchage et les premiers débouchés à l'exportation (95 % des productions) résulte du travail d'ONG suisses liés au réseau solidaire de commerce équitable qui a permis le lancement commercial de ces produits sur l'Europe. c. Prix – Concurrence et Positionnement des produits Pour les produits exportés en frais, le positionnement du Burkina par rapport aux autres pays de la région devrait être bon. Cependant, l'absence de financement autonome (ou bancaire) des campagnes de production permet aux importateurs d'imposer leurs prix et leurs conditions à des niveaux inacceptables, ce qui a contribué, avec les problèmes de fret, à l'effondrement des exportations sur le marché européen de la filière de 3000 t par an en 1994 à 1500 t en 2002. L'effort d'amélioration de la qualité des produits commercialisés place désormais le produit burkinabé (le haricot vert en particulier) au deuxième rang après celui d'origine du Kenya. SOFRECO -9- UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Une meilleure valorisation devrait en résulter, au niveau de 1700 à 1900 FCFA/kg rendu Rungis, si les producteurs peuvent s'affranchir du préfinancement des importateurs. Une relance de la production est attendue des efforts d'organisation et de restructuration de la filière tant au niveau financier que structurel et juridique. Les produits transformés destinés au marché local, comme les jus et une partie des confitures, sont loin de saturer la demande. Ces produits apparaissent sur les linéaires des magasins de Ouagadougou à des prix sensiblement équivalents; chaque producteur développant sa gamme particulière de produits : jus de mangue, jus de papaye, jus d'ananas, jus de tamarin, de gingembre, etc. en tentant de se maintenir présent en permanence sur le créneau. La concurrence des produits importés est faible dans la mesure ou les frais de transport et de douane joue en faveur des producteurs locaux. La capacité limitée des transformateurs locaux et la difficulté de mobiliser des financements en vue de la modernisation de leurs installations maintiennent une situation caractérisée par une relative rareté des produits et donc à des prix commerciaux élevés. La production de fruits séchés se positionne sur les marchés européens dans la gamme des produits biologiques et obtient une rémunération intéressante. Les fruits séchés sont actuellement vendus sur les marchés de consommation au prix de gros de l'ordre de 4000 à 4200 FCFA par kg, soit un prix très supérieur aux produits issus des pays asiatiques. Cependant les fruits séchés burkinabé se différencient des fruits confits et séchés asiatiques par l'absence d'additif (absence de sucre ajouté au fruit). Ces produits se positionnent donc très bien dans la gamme des produits diététiques. d. Structure de la valeur ajoutée Pour les activités d'exportation en légumes de contre saison et, pour une faible quantité, les mangues, la structure des coûts au kg de produit vendu s'établit approximativement comme cela suit: ! ! ! ! ! ! ! ! Achat de légumes bord champ: Conditionnement et transport local: Marge locale: Transit et fret aérien sur la France: Assurance et frais financiers: Marge de l'importateur: Aléas, perte de produits: Prix de vente moyen au grossiste importateur: 300 à 400 FCFA, 100 à 150 FCFA, 50 à 100 FCFA, 650 à 675 FCFA, 50 à 75 FCFA, 100 à 200 FCFA, 200 à 300 FCFA, 1450 à 1900 FCFA Source: reconstitution de la structure des coûts sur la chaîne à partir d'indicateurs obtenus auprès d'opérateurs de la filière. SOFRECO - 10 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Pour les petites entreprises intervenant dans la production de jus et de confitures, la structure des charges est approximativement : ! Matière première1: 20 % du CA; ! Sucre et additifs 15 à 20 %; ! Frais de personnel 10 %; ! Emballage 35 à 40 %; ! Marge 10 à 15 %. Le coût élevé des emballages, encore importés du Ghana ou de Côte d'Ivoire, pénalise la filière et contrarie la compétitivité des produits locaux à l'exportation. Le type d'emballage (verre ou PET importé), leur forme (classique) et le design des étiquettes sont peut être caractéristiques de produits "bio", mais n'apparaissent pas appropriés pour gagner des marchés de masse. Il faut dire que les capacités installées ne permettent pas d'envisager un développement rapide des productions. Pour la production de fruits séchés, la structure des coûts apparaît à deux niveaux: au niveau du producteur – sécheur et au niveau du CDS conditionneur et exportateur. Le tableau 4 présente la structure des coûts de fabrication et fait ressortir les composantes de la valeur ajoutée. Tableau 4 : Production de fruits séchés et exportés - Structure des coûts FCFA/kg % séchage % CDS % total Entreprise de séchage Achat mangue 900 29% 22% Main d'œuvre 400 13% 10% Gaz 325 11% 8% Emballage 200 7% 5% Amortissement 450 15% 11% Administration 350 11% 8% Bénéfice 450 15% 11% Total 3075 100% 74% Cercle des Sécheurs Investissement 108 10% 3% Fourniture bureau 18 2% 0% Dépenses 132 12% 3% d'exportation Service extérieur 160 15% 4% certificat biologique 102 9% 2% Promotion 36 3% 1% commerciale Fonctionnement 29 3% 1% organ. Eau, électricité, 60 6% 1% téléphone Personnel 176 16% 4% Autres services 81 7% 2% Apport pour projet 29 3% 1% Impôts 7 1% 0% Réserves 143 13% 3% Total 1081 100% 26% Total général 4156 100% 1 les fruits achetés sur place ou importés de Côte d'Ivoire (GLOSAD) SOFRECO - 11 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest La marge des producteurs et de la structure de commercialisation s'établit autour de 15 %. L'activité est lucrative et la demande du marché européen est soutenue. 2.1.4. Potentialités et contraintes Les potentialités de la filière fruits et légumes au Burkina sont fortes: ! Pour les légumes de contre saison commercialisés sur l'Europe, le marché est très porteur et le Burkina dispose d'un positionnement favorable: proximité relative des marchés et qualité des produits, en progrès, depuis quelques années. L'expérience acquise par les organisations professionnelles ainsi que leur volonté de prendre en main leurs problèmes (notamment financiers) dans un cadre plus responsable devrait contribuer à une amélioration des résultats. ! L'infrastructure en place pour la filière export en frais est appropriée aux besoins (unités de conditionnement et chambres froides) bien que son utilisation actuelle ne soit pas optimum. ! Les fruits produits localement sont de bonne qualité et, pour la mangue, en quantité suffisante durant la saison. On observe cependant un vieillissement des vergers et un abandon des techniques d'entretien et de recépage. ! La main d'œuvre abondante dans le pays est d'excellente qualité et peu chère. L'encadrement technique est particulièrement compétent et efficace; il maîtrise parfaitement les techniques de transformation. ! Le marché local est susceptible d'absorber la totalité des fabrications locales de jus de fruit et de confitures. Le marché à l'export pour les produits séchés et pour les confitures s'ouvre et présente des potentialités importantes notamment dans la gamme des produits biologiques pour laquelle le Burkina peut et doit se qualifier. Les contraintes de la filière fruits et légumes sont cependant difficiles à surmonter: ! Un fret aérien cher et soumis au marasme du fait de la disparition de la compagnie Air Afrique. Des contraintes de disponibilité de fret ont imposer la mise en place de quotas qui ont constitué une pomme de discorde entre les producteurs – exportateurs, ce qui a provoquer l'éclatement de l'APEFELB et la création d'une seconde association: l'APEX (Association des Producteurs Exportateurs). Paradoxalement la disparition d'Air Afrique contribue à une ouverture du fret à d'autres opérateurs de transport et donc à une concurrence plus saine pour l'obtention de prix et de conditions plus raisonnables de fret sur l'Europe. ! Un accès au crédit bancaire très difficile, voire impossible pour le financement des campagnes agricoles. Les banque locales refusent de prêter leur concours, ouvrant la porte à des accords déséquilibrés avec les importateurs qui consentent à préfinancer la production qu'ils achètent. Les banques refusent également de cautionner les simples opérations commerciales de transport des marchandises vers les marchés européens, opérations qui ne présentent pas de risque particulier. ! L'organisation des producteurs en coopératives et les coopératives en associations (APEFELB et APEX) ne facilitent pas les négociations et la signature des contrats, que ce soit pour la vente des produits ou pour le fret. Les associations négocient mais ne signent pas les contrats (signés par les membres), ce qui handicape la crédibilité des négociateurs. Le contrat d'association est aussi un contrat faible qui n'engage pas suffisamment les partenaires et porte également atteinte à la crédibilité des leaders. La formule juridique de GIE (Groupement d'Intérêt Economique), possible au Burkina, pour établir un lien entre les producteurs et les personnes chargées des négociations et de la vente des produits serait susceptible de donner de meilleurs résultats. SOFRECO - 12 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Pour les unités de transformation, les problèmes et contraintes principales concernent les points suivants: ! L'accès au crédit comme pour la filière exportation en frais. Pour financer leurs investissements d'extension et de modernisation des unités, comme pour le financement de leur fonds de roulement, les transformateurs doivent se débrouiller et trouver des solutions auprès de leur famille ou de leurs amis. ! Le coût de l'emballage en verre ou en PET pour les jus et les confitures est très élevé et représente souvent plus de 40 % du chiffre d'affaires. ! L'absence d'organisation professionnelle forte susceptible de mettre en œuvre un véritable contrôle des pratiques et des qualités pour les produits transformés. L'Etat s'est désengagé totalement de la filière et n'intervient pas pour appuyer les organisations en place en vue de leur donner un rôle et une efficacité minimum: normes de production, contrôle qualité, etc. 2.1.5. Besoins de partenariat Les besoins en partenariat identifiés pour l'ensemble de la filière sont importants: ! Dans le domaine financier, pour se substituer aux services des banques locales inexistants dans la filière, les exportateurs de fruits recherchent des partenaires susceptibles de cautionner des opérations d'exportation n'incorporant pas de risques majeurs. Pour l'ensemble de la filière de transformation des fruits, le besoin de partenaires financiers se fait sentir pour participer au financement des opérations d'extension et de modernisation des unités. ! Un partenariat technologique s'est manifesté fortement dans le passé pour la mise au point des techniques de séchage au travers des ONG (CEAS : Centre Ecologique Albert Schweitzer,…), l'APIPAC (Association pour la promotion de l'irrigation privée et industries connexes, l'ONUDI (alternative à l'énergie gaz) et le CIRAD (recherche sur les procédés de séchage). Le besoin d'un prolongement de ce partenariat, avec l'association de partenaires techniques aux structures en place, permettra l'émergence de véritables entreprises industrielles de séchage, de jus, confitures, etc. ! Le CDS recherche également un partenariat commercial pour pénétrer de nouveaux marchés comme celui du Canada et pour soutenir le programme de diversification des produits fabriqués. 2.2. Filière céréales 2.2.1. Généralités sur la filière Les céréales représentent en valeur plus de 50 % de la production agricole burkinabé. Le mil, le sorgho et le maïs sont les plus répandus; le fonio présente un intérêt régional. La production céréalière est issue des exploitations agricoles traditionnelles qui produisent d'abord pour leur autoconsommation et commercialisent leurs excédents. L'Etat intervient à la fois au niveau de l'encadrement des producteurs, mais aussi pour la collecte et le stockage stratégique par la SONAGES (Société Nationale de Gestion des Stocks céréaliers) des excédents en vue d'assurer la sécurité alimentaire. Des artisans opèrent au niveau des marchés pour une première transformation des grains en farine. Quelques entreprises urbaines interviennent pour la mouture et la préparation de SOFRECO - 13 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest produits commerciaux plus élaborés: pâte, pains spéciaux, biscuits, dolo (bière de mil), tô (pâte de mil, maïs ou sorgho). 2.2.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière Les statistiques de production de céréales des cinq dernières années sont présentées dans le tableau 5. Tableau 5 : Production de céréales au Burkina Faso Statistiques de l'INSD 1000 t Unité Production agricole nette Mil Sorgho Maïs Riz paddy Fonio Valeur prod. Céréales Evolution en % 1000 t M.FCFA 1997 1998 663 985 312 94 11 225437 % 1999 875 1082 355 85 13 208012 -8% 850 1060 440 90 12 222844 7% 2000 2001 653 915 398 98 16 194842 -13% 904 1131 511 99 23 311617 60% Les fluctuations importantes dans les productions sont dues aux aléas climatiques. On observe, en valeur, des variations qui atteignent 60 %, facteur désordre dans l'organisation du marché et d'incertitude pour l'approvisionnement des unités de transformation. Les fluctuations au niveau des productions se répercutent sur la formation des prix des céréales sur le marché intérieur comme l'indique le tableau 6 sur les prix moyens observés. Tableau 6 : Prix des céréales sur le marché intérieur FCFA / kg Unité Mil FCFA Fluctuation/année précédente % Sorgho FCFA Fluctuation/année précédente % Maïs FCFA Fluctuation/année précédente % Riz paddy FCFA Fluctuation/année précédente % Fonio FCFA Fluctuation/année précédente % Ensemble des céréales FCFA Fluctuation/année précédente Source: Statistique INSD. Février 2002 SOFRECO 1997 110 104 124 105 181 109 1998 85 -23% 83 -20% 91 -27% 106 1% 163 -10% 86 -21% 1999 89 5% 87 5% 96 5% 111 5% 171 5% 91 6% 2000 92 3% 90 3% 98 2% 105 -5% 176 3% 94 3% 2001 115 25% 113 26% 123 26% 130 24% 195 11% 117 24% - 14 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Des variations de prix de plus de 25 % d'une année sur l'autre rendent difficiles des prévisions budgétaires et hasardeuses des projections de marchés et de rentabilité pour les entreprises de transformation. 2.2.3. Transformation locale a. Description du secteur de la transformation La transformation des céréales utilise quatre systèmes technologiques différents selon les opérateurs de la filière: ! Un système manuel utilisant meule et mortier; le plus important en terme de volumes traités; il s'applique généralement en milieu rural pour l'autoconsommation. ! Un système semi-artisanal avec des moulins motorisés; au niveau des marchés et d'unités artisanales privées ou communautaires; il a connu une forte progression au cours des dernières années du fait de contributions de l'Etat (opération 1000 moulins), d'ONG et de privés. ! Un système semi-industriel utilisant un matériel mécanisé et des techniques modernes de production, mais à une dimension encore modeste. C'est à ce niveau que l'on trouve un nombre croissant de petites entreprises apportant une forte valeur ajoutée aux produits de base: dolotières (bière de mil et sorgho), boulangeries, biscuiteries, fabrique d'aliments enrichis pour les enfants, gritz de maîs pour les brasseries locales, … ! Un système industriel qui concerne de grosses entreprises industrielles généralement filiales de groupes internationaux: GMB (Grands Moulins du Burkina) et BRAKINA (brasseries industrielles). b. Organisation du secteur L'organisation du secteur doit être appréhendée à deux niveaux: ! Le niveau des producteurs: des Organisations Professionnelles paysannes afin d'accéder au crédit (intrants), de défendre leurs intérêts et organiser l'écoulement de leurs productions. Ces organisations sont intégrées aux niveaux régional et national. ! Le niveau des transformateurs et commerçants: peu de coopératives de transformation, par contre les opérateurs privés sont regroupés dans la Fédération des Industries Agroalimentaires du Burkina (la FIAB). La FIAB est créée en 1991 de la volonté des entreprises du secteur de l'agro-alimentaire de s'unir pour mieux défendre leur intérêt et promouvoir leurs activités. 60 entreprises sont actuellement membres de cette fédération qui est subdivisée en cinq antennes régionales couvrant les principales métropoles du pays. La FIAB est particulièrement active dans les domaines de: ! La formation de ses membres sur des thèmes techniques (process et qualité), de gestion et de communication; ! La communication avec l'extérieur par un site web: www.fiab.bf. ! La promotion des produits des adhérents par l'organisation de journées de l'agroalimentaire; la prochaine aura lieu du 27 novembre au 2 décembre 2002 (JIAL – Ouaga 2002). La FIAB apparaît comme un interlocuteur actif d'une agro-industrie en cours d'émergence au Burkina Faso. SOFRECO - 15 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest c. Prix – Concurrence et Positionnement des produits Les prix des produits mis sur le marché sont nécessairement modestes pour correspondre aux besoins d'une clientèle nombreuse mais à pouvoir d'achat limité. La concurrence locale sur les produits de la filière est vive entre les différents opérateurs et les marges sont faibles. On notera la concurrence des farines infantiles des groupements de femmes, financées par les bailleurs de fonds et soutenus par l'UNICEF et les ONG. Cependant les marchés intérieurs et régionaux offrent un vaste champ à prospecter et à sécuriser, susceptible de générer des opportunités de développement pour les entreprises les plus solides. Pour les produits à plus forte valeur ajoutée, la concurrence provient surtout des importations qui se maintiennent sur le marché malgré leurs prix élevés (le double des prix des produits locaux) pour approvisionner les classes aisées. L'effort de qualité engagé par les entreprises encadrées par la FIAB devrait contribuer à étendre les gammes de produits pour mieux rivaliser avec les importations. d. Structure de la valeur ajoutée Une entreprise représentative de la filière, la SODEPAL, qui intervient dans la boulangerie, la fabrication de pâtisseries de longue conservation et la production de farines infantiles enrichies présente le profil d'exploitation suivant: ! ! ! ! ! ! Investissements: 75 M.FCFA dont 57 M.FCFA en matériels et équipements; Chiffre d'affaires: 175 M.FCFA; Achats de matières premières: 50 % du chiffre d'affaires; Emploi: 36 personnes, avec une charge salariale représentant 15 % du CA ; Energie et eau: 6 % du CA; Marge nette: 3 à 5 % du CA. Il s'agit donc d'une industrie à valeur ajoutée relativement modeste, représentant environ 40 % du CA. La marge est en moyenne peu élevée compte tenu des contraintes liées au marché. 2.2.4. Potentialités et contraintes La filière est confrontée aux contraintes suivantes, handicapant son développement: ! Un manque de culture d'entreprise des acteurs de la filière, ce qui rend les relations contractuelles hasardeuses entre les opérateurs: fournisseurs de matières premières en particulier et transformateurs. ! Un manque de professionnalisme des petits transformateurs qui maîtrisent mal les technologies, ce qui conduit à des produits non homogènes et de qualité discutable; des progrès importants sont en cours grâce aux programmes de formation offerts par la FIAB. ! Un marché local mal organisé où opère un grand nombre d'intermédiaires avec un impact sensible sur les prix de vente aux consommateurs. ! Un manque de régularité dans l'approvisionnement du marché en matières premières (tonnage de céréales fonction des aléas climatiques), non compensé par des mécanismes d'ajustement permettant un accès permanent à des sources d'approvisionnement alternatives. ! Des coûts de production élevés, notamment pour l'énergie, et encore renchéris par la fiscalité locale. ! Un accès difficile, voire impossible, au crédit à court et moyen termes pour le financement des équipements. Des taux d'intérêt excessifs, supérieurs à 17 %, alors que l'inflation plafonne désormais à 3 %. La FIAB envisage la création d'une société de SOFRECO - 16 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest cautionnement mutuel pour accroître le pouvoir de négociation de ses membres face aux Banques de la place. La filière dispose cependant d'atouts importants qui lui donne des perspectives intéressantes: ! Le potentiel des marchés locaux et régionaux est important à la fois pour la commercialisation des produits de la filière céréale élaborés pour la consommation humaine (surtout en milieux urbains) et pour le bétail (dans les élevages périurbains). ! La recherche locale, partenaire permanent de la filière, par les départements spécialisés du CNRST (Centre national de recherche Scientifique et technique), contribue efficacement à la création de nouveaux produits, malgré des ressources publiques limitées. ! Le grand nombre d'opérateurs actifs sur la filière à des niveaux d'activités artisanaux se présente comme une pépinière dense d'où pourra sortir progressivement des entreprises performantes; même si les échecs au cours des processus de sélection naturelle seront nombreux. 2.2.5. Besoins de partenariat Les besoins de partenariat exprimés par les opérateurs rencontrés concernent plus particulièrement: ! L'apport de technologies modernes mais cependant appropriées au dimensionnement encore modeste des marchés. On notera par exemple le partenariat de la société française NUTRISET pour la création de la SODEPAL qui a permis le passage de la structure locale du stade artisanal au stade semi-industriel. ! La consolidation du système de commercialisation des produits, au niveau local et au niveau régional (pays voisins), dans le cadre de réseaux de distribution installés dans les zones urbaines. ! La mise en œuvre d'accords industriels entre des unités distantes pour la réception et le conditionnement de produits transportés en vrac jusqu'au centres de consommation. Le conditionnement et la mise en marché à Abidjan, par exemple, de produits fabriqués à Ouagadougou, devrait permettre des réductions de charges au niveau du transport, du conditionnement et de la distribution des produits. 2.3. Filières Oléagineux 2.3.1. Généralités sur la filière Pour le secteur des oléagineux, il faut distinguer: ! Le coton graine qui est avant tout un produit textile et dont le sous produit, la graine décortiquée traitée industriellement par la SN-CITEC (Société Nationale de Compagnie Industrielle de textile et du coton) pour produire l'huile et les tourteaux ; ! L'arachide qui est en grande partie consommée en l'état et fait l'objet de transformations locales pour la production d'huile et de tourteaux industriels (SN-CITEC) et de pâte artisanale; ! Le karité qui fait l'objet pour 90 % des noix récoltées d'une exportation en l'état, et pour le reste d'une extraction artisanale du beurre pour un usage local en cosmétique et en additif alimentaire; SOFRECO - 17 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest ! Le sésame qui est totalement exporté en l'état vers le marché européen et également au Japon. Le diagnostic est plus particulièrement focalisé sur le karité et le sésame du fait des perspectives de transformation locale et de l'intérêt renouvelé porté par les acteurs de la filière sur ces produits. 2.3.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière La production des oléagineux au Burkina est présentée dans le tableau 7 avec son évolution au cours des dernières années. Tableau 7 : Production des principaux oléagineux au Burkina Faso Tonne nette 1996 1997 1998 1999 Arachide coque 211600 146000 206200 271400 Coton graine 214300 338100 284500 254200 karité 51000 34000 37400 56100 Sésame* 5624 10433 10874 Total 482524 518100 538533 592574 Source: INSD 2002 pour l'arachide le coton et le karité. ONAC pour le sésame (est; pour 2001) 2000 162300 276000 81300 8589 528189 2001 170500 400000 85400 10000 665900 La répartition des productions d'oléagineux pour l'année 2000 est figurée dans le graphique suivant. Les huiles et tourteaux de coton et d'arachide sont principalement destinées à l'approvisionnement du marché local. Production d'oléagineux en 2000 Karité 15% Sésame* 2% Arachide coque 31% Coton graine 52% Pour le Karité, la demande mondiale, récemment renforcée par la nouvelle législation européenne sur la fabrication de chocolat qui tolère désormais l'introduction de 5 % de matières grasses végétales autre que le beurre de cacao, crée un nouvel engouement pour le produit. Celui-ci est à 90 % exporté en amande avec une faible valeur ajoutée locale. Un artisanat actif dans les domaines de la cosmétique et l'autoconsommation sont à l'origine SOFRECO - 18 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest d'une demande locale estimée entre 3 000 à 4 000 tonnes de beurre dont une faible partie est exportée (190 tonnes en 2000; source ONAC). Pour le sésame, la production est pour l'essentiel exportée dans les réseaux de produits biologiques en Europe et au Japon. Le potentiel de production d'amande de Karité est estimé à plus de 600 000 t par an. Cependant, ce produit de cueillette est sujet à des fluctuations importantes d'une année sur l'autre selon les conditions climatiques. Les prix récents à l'exportation sont alignés sur le prix du beurre de cacao avec une décote sensible pour en justifier l'utilisation comme substitut dans la filière chocolat (90% de son utilisation à l'exportation). L'utilisation du beurre de karité dans l'industrie cosmétique prend progressivement de l'ampleur, ce qui pourra lui assurer une position améliorée sur le marché avec une meilleure valorisation du produit. Les prix de l'amande de karité à l'exportation, selon la source INSD, sont présentés dans le graphique suivant. Prix Export des amandes de karité (en FCFA/tonne) 200000 150000 100000 50000 19 90 19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 0 Pour le sésame les prix sont établis par contrat avec les producteurs. Les statistiques de l'ONAC font ressortir les variations annuelles de prix suivant. Prix du sésame (en FCFA/tonne) 300000 290000 280000 270000 260000 250000 1996 1997 1998 1999 2000 2.3.3. Transformation locale Le sésame est exporté sans transformation préalable. Sur le marché local, son usage est limité à la confection de sauce pour des quantités limitées. SOFRECO - 19 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Le karité fait l'objet d'une transformation locale en vue principalement de sa consommation sous forme de beurre dans l'alimentation et dans la cosmétique. L'étude concerne essentiellement la transformation locale du karité en beurre en vue de son exportation ou de l'approvisionnement des unités semi-industrielles de cosmétique: KARILOR et PHYCOS. a. Description du secteur de la transformation du karité La collecte des noix et l'extraction du beurre de Karité sont principalement entre les mains de groupements de femmes qui ont organisé 150 à 200 unités de fabrication artisanales de beurre dans le pays dont une quarantaine utilise des moyens mécaniques (semi-industriel). L'extraction de l'huile et la fabrication de beurre utilisent alternativement trois méthodes: ! La méthode traditionnelle qui participe pour 80 % à l'offre totale du beurre et qui utilise la technique de barattage ou la technique de chauffage de la pâte; ! La méthode semi-industrielle qui utilise les procédés d'extraction par presse manuelle ou mécanisée; ! La méthode industrielle qui était pratiquée par la SN-CITEC, la SOFIP (Société de fabrication Industrie PARRO et cie) et l'unité de karité de Likinkelessé utilisait des solvants affectant la qualité du produit final; elle est désormais abandonnée au Burkina. Le beurre exporté ou utilisé dans la filière cosmétique au Burkina est issu de la méthode d'extraction semi-industrielle pratiquée par les groupements de femmes organisés sous l'égide du Ministère de la Promotion de la Femme. Deux unités semi-industrielles de fabrication de produits cosmétiques sont implantées dans le pays: KARILOR et PHYCOS. Ils produisent une gamme d'une trentaine de produits classés dans en quatre groupes: ! Savons; ! Pommades pour le corps; ! Produits pour cheveux; ! Produits de nettoyage. Il s'agit de petites séries de produits de mélange fabriqués sur la base de formules originales (sans brevet) destinés au marché local ou d'exportation dans les pays voisins (très petit volume exporté). Le conditionnement des produits est fait dans des flacons en plastique importés du Ghana et de Côte d'Ivoire. b. Organisation du secteur La collecte des amandes et la production de beurre de karité sont traditionnellement assurées par les femmes organisées en groupements. Des associations de groupements féminins encadrées par des ONG ont vu le jour au cours des dix dernières années. Elles se sont équipées en matériels d'extraction grâce à l'appui technique et financier d'un grand nombre de projets. Les principales structures d'appui et partenaires de la filière sont: ! Les structures de coopération et de financement: Union Européenne, ACDI, UNIFEM (Fonds de développement des Nations Unies pour la femme), Maroc,… ! Les projets : projet d'appui à la commercialisation du karité (PACK)/CECI/UNIFEM; projet d'appui à la filière bio-alimentaire (PAF); projet national karité (PNK); projet presse à Karité (PPK); tous ces projets sont organisés sous la tutelle du Ministère de la Promotion de la Femme. SOFRECO - 20 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest ! Les structures techniques de recherche: Institut de la Recherche Scientifique Agricole et Technologique (IRSAT); Laboratoire de Technologie Alimentaire de l'Université de Ouagadougou (LBTA); Centre National des Semences Forestières (CNSF). c. Prix – Concurrence et Positionnement des produits Le prix du beurre de karité sur le marché local fluctue du simple au double en cours d'année: généralement de 300 FCFA/kg au plus bas, à 600 FCFA au plus haut. Les variations de prix d'une année sur l'autre sont amorties par le fait que la noix peut se conserver longtemps (5 ans). Cependant les années de forte production le prix du beurre peut descendre à 250 FCFA/kg au minimum. Les prix des produits finis fabriqués par les unités cosmétiques locales sont les suivants: ! Savons: 1000 FCFA /kg ! Crèmes : 2500 FCFA / kg ! Pommades: 2000 FCFA/kg. Les entreprises locales satisfont le marché burkinabé à concurrence de 15 % de la demande. Les importations en provenance de Côte d'Ivoire, du Ghana et du Nigeria, couvrent 70 % des besoins. Les importations en provenance d'Europe satisfont les besoins en produits haut de gamme qui représentent environ 15 % du marché. Les produits cosmétiques en provenance de la sous-région sont généralement peu chers. Ils disposent d'un avantage comparatif en matière de présentation: meilleur flaconnage et étiquetage plus attrayant. Les produits cosmétiques locaux s'alignent sur les prix des produits importés des pays voisins et jouent sur la qualité, la proximité des productions (meilleure conservation) et le caractère naturel des mélanges utilisant des matières premières locales. Les entreprises locales risquent de rencontrer des difficultés d'ajustement dans le cadre de l'application des textes fiscaux en vigueur. Une tentative de l'Etat d'imposer une TVA de 18 % sur les matières premières incorporées aux produits cosmétiques conduisait à une majoration des prix de revient de l'ordre 10 à 15 % qui aurait eu pour effet de faire perdre à la filière locale toute compétitivité par rapport aux importations en provenance de la sousrégion. d. Structure de la valeur ajoutée La structure des coûts de production d'une entreprise de cosmétique (KARILOR) établie à partir d'indications du gérant fait ressortir une valeur ajoutée de l'ordre de 35 à 40 %. Pour un chiffre d'affaires qui est actuellement de l'ordre de 40 M.FCFA, la structure des coûts serait la suivante : ! ! ! ! ! Matières premières: Emballage: Autres achats (additifs et composants importés) Frais de personnel Marge nette: SOFRECO 20 % du CA; 10 à 15 % du CA; 35 % du CA; 10 % du CA; 15 % du CA. - 21 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest 2.3.4. Potentialités et contraintes Les potentialités de production du Karité dans le pays sont de l'ordre de 600 000 t par an. Seuls 10 à 15 % des amandes sont actuellement récoltées pour leur exportation (90 %) ou leur transformation locale (10 %). Le relèvement des prix à l'exportation devrait contribuer à relancer l'intérêt des villageois sur le produit. Le traitement modernisé des amandes pour l'extraction industrielle locale du beurre a été abandonné, les matériels d'huilerie classique ne correspondant pas au besoins techniques de la filière. Le traitement semi-industriel par les groupements de femmes peut prendre plus d'importance en fonction des commandes. Les capacités installées permettraient l'extraction de 120 à 150 t de beurre par mois. Les atouts de la filière karité sont: ! La disponibilité d'une matière première abondante et de bonne qualité. ! Une bonne maîtrise de l'extraction locale et des techniques de production de cosmétiques permettant d'envisager des exportations dans la sous-région à plus grande échelle. ! Un marché local en expansion constante au taux de 5 à 10 % par an. ! Une matière première présentant toutes les caractéristiques d'un produit de gamme biologique susceptible d'intéresser un marché européen sensibilisé aux produits naturels. Les contraintes et handicaps du développement de la filière karité sont cependant très présents: ! Un prix élevé pour des emballages médiocres importés de Côte d'Ivoire et du Ghana. ! Un accès difficile, voire impossible, aux crédits pour le développement et la modernisation des entreprises de la filière. On notera que la partie amont de la filière qui produit le beurre a été fortement aidée par les projets et programmes d'appui aux groupements féminins, ce qui n'a pas été le cas de sa partie aval de production de cosmétiques. ! Le coût élevé de la publicité à la télévision qui la rend désormais inaccessible pour les petites entreprises de la filière. Pour le sésame, la potentialité de production dans le pays est bonne. Cependant le rythme de production devra s'ajuster à la demande effective des marchés d'exportation en poursuivant la politique de production sous contrat. La transformation locale des graines de sésame pour l'huile et les tourteaux ne doit pas être envisagée avant longtemps. 2.3.5. Besoins de partenariat Les principaux besoins de partenariat ont été recensés dans les domaines suivants: ! Dans le domaine technologique pour une meilleure maîtrise des processus de production et de stockage des matières premières et des produits; ! Dans les domaines technico-commerciaux, pour avoir un accès aux licences de fabrication de produits modernes et pour des contrats de fourniture en vrac de produits semi-finis. ! Dans le domaine financier pour accéder à des financements appropriés permettant le développement et la modernisation des équipements de production et de stockage. SOFRECO - 22 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest 2.4. Filières Elevage et productions animales 2.4.1. Généralités sur la filière L'élevage, principalement de type extensif, est pratiqué sur l'ensemble du pays, mais varie d'une zone à l'autre: ! La région du Nord applique un élevage de type transhumant par des éleveurs traditionnels; ! La zone semi-aride et la zone soudanienne pratique un élevage sédentaire par des agriculteurs et / ou éleveurs; ! Autour des zones urbanisées se pratique un élevage plus intensif destiné à pourvoir la population en viande et en produits laitiers. La valorisation locale des produits de l'élevage passe principalement par l'abattage des animaux et la consommation de la viande. L'abattage contrôlé est appliqué dans la périphérie des grandes villes. Le reste du pays applique une autoconsommation des produits de leur propre élevage sans contrôle particulier. Un sous produit des abattages de bovins et petits ruminants, bien récupéré et valorisé au Burkina, est la peau, qui, correctement traitée donne des cuirs de bonne qualité. La production laitière, traditionnelle sur l'ensemble du territoire pour une consommation locale de laits et de caillés, fait l'objet depuis une vingtaine d'années d'une collecte et d'un traitement modernisé autour des villes pour la production de yaourt, de crème et de fromage. Cette petite industrie entre en concurrence avec les laiteries industrielles qui reconstituent le lait à partir de poudres importées d'Europe. Traditionnellement excédentaire, le système d'élevage local contribue à l'approvisionnement des marchés des pays côtiers en bétail sur pieds: la Côte d'Ivoire et le Ghana. 2.4.2. Statistiques de production, commercialisation et prix des produits de la filière L'élevage est une filière importante dans l'économie burkinabé: ! Il contribue pour environ 10 % à la formation du PIB national; ! Il représente la deuxième source de devises après le coton avec 25 % des exportations du pays; ! Il concerne, avec l'agriculture, 90 % de la population active du pays. L'élevage des bovins et des petits ruminants représente l'essentiel de la production animale du pays. Le reste, non négligeable cependant, concerne la volaille (21 millions de têtes) et les porcins (585 000 têtes). Les statistiques de production, de consommation et d'exportation des cinq dernières années ont été présenté au début du rapport dans le tableau 2. 2.4.3. Transformation locale L'abattage des animaux qui correspond à la première transformation primaire des produits de l'élevage n'est pas abordé dans le diagnostic qui s'intéresse plus particulièrement à la transformation des cuirs et peaux et à la mise sur les marchés urbains des produits laitiers modernes issus de laits frais: lait, yaourt, crème et fromages. SOFRECO - 23 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest a. Description du secteur de la transformation Transformation des cuirs et peaux L'industrie des cuirs et peaux au Burkina est concentrée en une seule entreprise moderne à caractère industriel: TAN-ALIZ qui traite 85 % des peaux collectées dans le pays pour produire: ! Le cuir brut wet blue standard: 90 % de la production; ! Le cuir crust (produit semi-fini) 10 % de la production. 300 artisans traitent les 15 % restant selon des techniques artisanales pour alimenter l'activité de la chaussure et autres produits de l'artisanat local. Les cuirs produits sont issus: ! des petits ruminants abattus: 12 à 15 000 peaux par jour; ! des bovins abattus: 100 à 200 cuirs par jour. Transformation des produits laitiers frais En plus des unités industrielles de reconstitution de lait et de production de yaourt à partir de poudre importée, on compte pour les deux grandes villes du pays six fabricants principaux de yaourts, crème et fromages à partir de lait frais produit et collecté localement: ! Koubri, ! Faso Kossam, ! Fromac (Fromagerie de la Capitale), ! Kenebadio, ! Cissin, ! FFB (Fromagerie Française du Burkina). Il s'agit de petites unités à caractère semi-industriel qui travaillent le lait selon des processus discontinus, avec des capacités limitées à moins de 1000 l par jour. La qualité des produits est variable selon les origines et aucun contrôle n'est effectué pour imposer un standard sanitaire minimum. Plusieurs unités ont bénéficié pour leur création de financements publics: ! Laiterie Cissin avec un financement de l'Union Européenne, ! Faso Kossam (à Bobo Dioulasso) avec un financement du PNUD. Les autres unités, créées avec des moyens privés, ont bénéficié cependant des effets sur la relance de la production laitière du PNPDL (Programme National Pilote de développement laitier). Certains ont souffert d'une concurrence déloyale pratiquée par les projets qui ont tenté de monopoliser la collecte à leur profit. La fin des financements a rétabli une concurrence plus saine, en attendant le désengagement de l'Etat des laiteries publiques. b. Organisation du secteur Transformation des cuirs et peaux TAN-ALIZ est la seule entreprise industrielle sur la filière cuirs et peaux dans le pays. Elle résulte de la privatisation en 1996 de deux sociétés publiques : la SBPC (Société Burkinabé des Peaux et Cuirs) et la SBMC (Société Burkinabé de Manufacture des Cuirs). Elle comprend un atelier de tannerie des peaux et cuirs bruts, et deux ateliers de finition. Ces trois unités sont situées à Ouagadougou et sont placées sous l'autorité d'une direction privée centralisée. SOFRECO - 24 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Transformation des produits laitiers frais Le Projet d'Appui aux Filières Bio-alimentaires (PAF) a contribué à structurer les producteurs laitiers autour des villes en groupements et à apporter aux transformateurs une formation pratique sur les technologies appropriées. Le PNPDL, projet d'appui au développement de la filière lait, distribuait des ressources aux structures locales organisées: matériels de traitement du lait, glaciaires, etc. Pour se qualifier et obtenir des aides, des transformateurs déjà installés ont créé leur propre association (Table Filière Lait) qui reste cependant peu active. Avec une dizaine d'opérateurs de fabrication de produits laitiers pour le marché urbain à partir de lait frais et de lait en poudre, et un grand nombre d'artisans producteurs et distributeurs de leurs propres produits, les villes sont correctement approvisionnées. c. Prix – Concurrence et Positionnement des produits Transformation des cuirs et peaux Avec un chiffre d'affaires de 6 000 M.FCFA, TAN-ALIZ transforme et commercialise 85 % des cuirs et peaux collectées. Les artisans qui transforment les 15 % restant se contentent généralement des matières premières déclassées et refusées par l'entreprise. Les prix à l'export sont déterminés par des négociations avec les clients sur la base des cours mondiaux. Les produits de l'entreprise se placent bien sur les marchés européens. Cependant, ils subissent les contrecoups des crises dans l'habillement qui résultent à la fois de la croissance économique des pays développés et de la rigueur des hivers (un hiver froid est bénéfique pour le secteur). Transformation des produits laitiers frais Le prix des produits laitiers est libre. La concurrence reste faible malgré le nombre des opérateurs du fait de l'insuffisance de l'approvisionnement en lait frais. Chacun joue sur ses relations et sur la qualité de ses produits pour fixer un prix susceptible de couvrir ses frais. Les marges sont généralement faibles à la fois au niveau des producteurs de lait qui vendent leur lait aux transformateurs à 350 FCFA/litre rendu atelier, et au niveau des transformateurs qui ne peuvent imposer de prix trop élevés aux distributeurs de crainte de perdre leur client. Les fabricants de produits laitiers à base de poudres importées ont un prix de revient du lait reconstitué de l'ordre de 250 FCFA/litre. La concurrence est forte à ce niveau, mais, elle est compensée par le fait que les fabricants à base de lait local mélangent leur lait avec du lait reconstitué pour abaisser leurs coûts et améliorer la qualité de leurs produits. Le secteur n'est pas dominé par un opérateur qui imposerait son prix et sa politique de qualité. Chaque opérateur peut donc se positionner selon les spécifications de ses produits. On observe une grande hétérogénéité des produits tant par leur variété de goût que par leur qualité. SOFRECO - 25 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest d. Structure de la valeur ajoutée d'une entreprise représentative Transformation des cuirs et peaux La structure des coûts de production de l'entreprise TAN-ALIZ est caractérisée par les ratios suivants: ! Achats de cuirs et peaux: 40 % du CA, ! Achats de produits chimiques de traitement: 15 % du CA, ! Energie et eau 2 à 3 % du CA, ! Personnel: 300 permanents plus 50 occasionnels: 3 à 5 % du CA, ! Marge bénéficiaire: 15 à 20 %. L'entreprise apparaît comme rentable et facteur d'une distribution de valeur ajoutée locale représentant de 2, 5 à 3 milliards de FCFA par an. Transformation des produits laitiers frais La structure des coûts de fabrication des yaourts (90 % de la production) et fromages (10 %) d'une unité type est la suivante: Achat du lait aux éleveurs et groupements d'éleveurs: (250 FCFA/litre) Emballages importés (60 % de droits et taxes) Frais de personnel Marge bénéficiaire (350 FCFA/ litre) et lait reconstitué 30 % du CA; 45 % du CA; 10 % du CA; 8 % du CA. Les entreprises opérant sur ce secteur sont rentables, mais leur rentabilité est faible compte tenu de la fragilité de leurs produits. 2.4.4. Potentialités et contraintes Transformation des cuirs et peaux La société travaille presque exclusivement à l'exportation sur l'Italie, l'Espagne, la France et la Turquie. Elle apparaît compétitive sur ces marchés du fait de la qualité de ses produits issus de peaux et cuirs sains collectés sur une vaste zone d'élevage extensif. La société dispose d'une position dominante dans la sous région puisqu'elle reste la seule unité industrielle en mesure de traiter des quantités importantes de peaux. Elle importe une partie de sa matière première des pays voisins: du Niger (où elle a investi dans la création d'une nouvelle tannerie, pas encore opérationnelle), du Nigeria et dans une moindre mesure du Ghana et de la Côte d'Ivoire. Les potentialités du secteur industriel des cuirs et peaux apparaissent comme bonnes; l'entreprise en place dispose d'atouts sérieux: ! Une matière première de bonne qualité disponible en quantité importante pour les peaux de petits ruminants; une absence de concurrents pour la collecte des peaux dans la région. ! Une bonne technicité des personnels et des cadres de l'entreprise qui ont une bonne maîtrise des process. ! Un équipement moderne et performant. Les contraintes de la filière sont les suivantes: SOFRECO - 26 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest ! La proximité des zones urbaines à l'origine d'affrontements avec les populations locales concernant la pollution de l'environnement (en voie de solution); ! Un marché exigeant et susceptible de réorientation rapide pour le wet blue; ce qui requiert des aptitudes à la reconversion. Le maintien d'un positionnement satisfaisant de l'entreprise sur son marché imposera tôt ou tard une spécialisation. ! Une énergie chère (1 % du CA) ainsi qu'une eau également chère (1 à 2 % du CA). Transformation des produits laitiers frais Les potentialités de la filière de transformation du lait sont bonnes puisque le marché local est loin d'être saturé. Les atouts se la filière sont principalement: ! La valorisation d'un produit local qui croîtra au fur et à mesure de l'intensification de la production animale dans le pays; ! Le marché des villes qui est en pleine expansion. L'accroissement du niveau de vie contribuera à amplifier la demande de produits laitiers. Les contraintes qui entravent le développement de la filière sont: ! La qualité sanitaire des laits collectés en milieu rural ne permet pas des productions de haute qualité; ! Le manque de contrôle sanitaire des services de l'Etat sur les produits mis sur le marché risque de décrédibiliser la filière locale au profit des importations de produits élaborés; ! Des opérateurs de transformation du lait non spécialisés et insuffisamment formés pour garantir une production homogène et de qualité. 2.4.5. Besoins de partenariat Transformation des cuirs et peaux Un partenariat technique et financier a permis la reprise de l'entreprise et la relance de son activité au cours des dernières années. La société dispose en Europe de liens étroits avec des opérateurs commerciaux pour l'écoulement de ses produits et pour l'achat des pièces de rechange et des matières premières. D'autres formes de partenariat peuvent être envisagées sans que cela ait un caractère d'urgence. Transformation des produits laitiers frais Un besoin de partenariat se manifeste dans la filière de transformation des produits laitiers pour: ! Améliorer l'accès au crédit pour financer l'extension des activités et la modernisation des équipements; ! La formation des cadres et personnels aux technologies modernes. SOFRECO - 27 - UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest Annexe : Liste des personnes rencontrées Nom Hamado SAWADOGO Kassoum BAMBA Lapodini Marc ATOUGA Adama DIOMANDE Simone ZOUNDI B. Théophile DIPAMA Rodolphe Djiguimde Toussaint CARADEC Thierry FERRE MmeOUEDRAOGO Marceline Présidente Melle SAWADOGO Awa Melle DRABO Catherine Ziéka BOUKARY YAMEOGO Ignace TRAORE Zantigui OUEDRAGO Régina TRAORE Adama Amba Fonction DG Institut National de la Statistique et de la Démographie Assistant au programme - FAO Directeur de l'Agriculture - UEMOA Chargé des questions de concurrence - UEMOA Présidente . FIAB (Fédération Nationale des industries de l'Agro-alimentaire et de transformation au Burkina. PDG de SODEPRAL Secrétaire Permanent . FIAB. Gestionnaire. U.CO.B.A.M. (Union des Coopératives Agricoles maraîchaires du Burkina) Conseiller Technique - CCIA Conseiller Technique - CCIA SONG TAABA – Groupement Féminin Huilerie de Karité Contact (+226) 32 42 69 Gérant- KARILOR Conseiller – TAN ALIZ Directeur technique 34 21 65 35 74 94 /95 Gérante – FROMAC (Fromagerie de la Capitale) 34 28 60 24 07 79 30 73 07 /42 Directeur Général – Direction générale du Développement Industriel - MCPEA OUEDRAGO Directeur – Centre des Guichets Uniques- Ministère Abdouramane du Commerce et de la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat SOBGO Mahamoud Directeur – U.CO.B.A.M. (Union des Coopératives Agricoles Maraîchères du Burkina BAGUIAN Joël Gérant – Compagnie GLOSAD – Import – Export fruits et Légumes – Production de jus de fruits KALMOGO Président – Secrétaire Permanent – Tésorier Léonard TONDE APEFELB – Association professionnelle des Marc SAOURA Janvier Exportateurs de Fruits et légumes du Burkina HERMANSSON Christer Conseiller – Délégation de la Commission Européenne au Burkina Faso Bertin TEBY Conseiller Technique – Ministère du Commerce et de la Promotion de l'Entreprise et de l'artisanat SOFRECO 30 60 67 31 88 73 / 76 31 88 73 / 76 36 10 82 23 11 56 30 85 99 30 65 27 31 40 17 30 61 14 30 61 14 34 19 74 21 25 98 30 73 07 / 42 30 65 27 31 40 17 36 41 22 25 10 74 25 92 81 31 02 10 36 21 28 30 73 85 Fax 30 89 66 31 69 26 38 25 64 - 28 -