Commissaires-priseurs judiciaires : des changements à noter
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Commissaires-priseurs judiciaires : des changements à noter
Commissaires-priseurs judicaires : des changements à noter ! Fiche rédigée par l’équipe éditoriale de WebLex Dernière vérification de la fiche : 04/09/2015 Dernière mise à jour de la fiche : 04/09/2015 Sources : Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques (articles 50, 52, 55, 61, 63, 64 et 65) Un bouleversement dans l’exercice de votre profession est à envisager à l’horizon 2016 : le Gouvernement envisage, en effet, de fusionner les professions d’huissiers de justice et de commissaires-priseurs judiciaires. Et ce n’est pas le seul changement à attendre… Un tarif réglementé révisé Les modalités et le montant de votre rémunération au titre des tarifs réglementés vont être modifiés (nous sommes toujours dans l’attente des arrêtés qui seront pris par le Gouvernement à l’heure où nous rédigeons cet article). Ce tarif sera révisé au moins tous les 5 ans. Notez que vos tarifs doivent être affichés de manière visible et lisible sur le lieu où vous exercez et sur votre site internet. A titre d’exception : un système de péréquation sera mis en place, prévoyant que les tarifs des prestations relatives à des biens ou des droits d’une valeur supérieure au tarif fixé par l’arrêté à venir seront proportionnels à la valeur du bien ou du droit ; pour les prestations accomplies en concurrence avec celles, non soumises à un tarif, d’autres professionnels, le tarif est libre et soumis à cette concurrence : les honoraires rémunérant ces prestations doivent tenir compte, selon les usages, de la situation de fortune du client, de la difficulté de l'affaire, des frais exposés, de votre notoriété et de vos diligences (notez que vous devez conclure par écrit avec votre client une convention d'honoraires, qui précise, notamment, le montant ou le mode de détermination des honoraires couvrant les diligences prévisibles, ainsi que les divers frais et débours envisagés). Une liberté d’installation encadrée Vous pouvez désormais vous installer librement. Ce sera notamment le cas dans les zones où l’implantation d’offices apparaît utile pour renforcer la proximité ou l’offre de services ; ces zones seront déterminées postérieurement par une carte qui sera révisée tous les 2 ans. Une implantation dans les autres zones que celles envisagées ci-dessus est aussi possible. Mais si elle est de nature à porter atteinte à la continuité de l’exploitation des offices existants qui se trouvent à proximité et que cela compromet la qualité du service rendu, la demande de création d’office peut être refusée (après avis de l’Autorité de la Concurrence). Exercer votre métier : selon quelles modalités ? Vous pouvez désormais employer jusqu’à 2 commissaires-priseurs judiciaires salariés. Si vous exercez dans une société, sachez qu’il n’est pas possible d’employer un nombre de commissaires-priseurs judiciaires salariés supérieur au double de celui des commissairespriseurs judiciaires associés qui y exercent la profession. Sachez également que vos fonctions cesseront à l’âge de 70 ans. Vous pourrez toutefois continuer à exercer votre métier pendant 1 an au maximum, jusqu’à ce que votre successeur prête serment, sur autorisation du Ministre de la Justice. Exercer votre métier : sous quelle forme ? Vous pouvez exercer votre profession soit à titre individuel, soit dans le cadre d'une société (sauf une SNC ou une société en commandite, c’est-à-dire des formes juridiques qui confèrent à leurs associés la qualité de commerçant). Dans le cadre d'une société, il doit y avoir, parmi les associés, au moins un commissairepriseur. Dans le conseil d'administration ou du conseil de surveillance de la société, il doit y avoir au moins un commissaire-priseur. Un Décret d’application doit préciser les modalités permettant de recourir à tout type de société. Notez que lorsque la forme juridique d'exercice est une société, le capital social et les droits de vote peuvent être détenus par toute personne exerçant une profession juridique ou judiciaire (2 professionnels du droit différents peuvent donc s’associer). Exercer votre métier : un nouveau champ de compétence La Loi Macron prévoit que le Gouvernement pourra permettre, par voie d’Ordonnance prise au plus tard en juin 2016, la désignation en justice, à titre habituel, d'huissiers de justice et de commissaires-priseurs judiciaires, en qualité de liquidateurs dans le cadre des procédures de liquidation judiciaire, ou d'assistants du juge commis dans le cadre des procédures de rétablissement professionnel. Cette possibilité sera réservée aux procédures ouvertes à l'encontre de débiteurs n'employant aucun salarié et réalisant un chiffre d'affaires annuel hors taxes inférieur ou égal à 100 000 €. Commissaire de justice : une nouvelle profession Il est envisagé de créer une nouvelle profession de commissaire de justice par fusion des professions d’huissiers de justice et de commissaires-priseurs judiciaires. Cette fusion sera progressive et prendra en considération les règles de déontologie, les incompatibilités et les risques de conflits d'intérêts propres à l'exercice des missions de chaque profession concernée, ainsi que les exigences de qualification particulières à chacune de ces professions. Une future Ordonnance du Gouvernement définira les compétences professionnelles requises pour pouvoir exercer ce nouveau métier (au plus tard en juin 2016). D’autres changements sont à prévoir Le Gouvernement a jusqu’au mois d’avril 2016 pour prendre, par Ordonnance, des mesures afin de faciliter la création de sociétés ayant pour objet l'exercice en commun de plusieurs des professions d'avocat, d'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de Cassation, de commissaire-priseur judiciaire, d'huissier de justice, de notaire, d'administrateur judiciaire, de mandataire judiciaire, de conseil en propriété industrielle et d'expert-comptable : dans lesquelles la totalité du capital et des droits de vote sera détenue, directement ou indirectement, par des personnes exerçant l'une des professions exercées en commun au sein de ladite société ; qui ne peuvent exercer une profession que si l'un de leurs associés remplit les conditions requises pour exercer cette profession ; en préservant les principes déontologiques applicables à chaque profession ; en prenant en considération les incompatibilités et les risques de conflits d'intérêts propres à chaque profession ; en préservant l'intégrité des missions des professionnels liées au statut d'officier public et ministériel dans l'accomplissement de leurs fonctions ; en assurant la représentation au sein de la société d'au moins un membre en exercice de chaque profession exercée par la société au sein du conseil d'administration ou du conseil de surveillance de la société. S’agissant de la nouvelle profession de « commissaire de justice » et de la possibilité d’être nommé en qualité de liquidateur, la Loi Macron prévoit que le Gouvernement doit agir dans les 10 mois à compter de sa promulgation : du nouveau est donc attendu à ce sujet vers le mois de juin 2016.