1757 regicide et execution de damiens

Transcription

1757 regicide et execution de damiens
1757
REGICIDE ET EXECUTION DE DAMIENS
Le 5 janvier 1757, veille du jour des Rois, à six heures du soir, le roi
montait en voiture pour aller de Versailles à Trianon. Le Dauphin et plusieurs
officiers de la couronne étaient à ses côtés. Il faisait nuit, le froid était intense.
Presque tous les courtisans étaient couverts
récemment
d’Angleterre,
Reding
horse,
habits
de ces manteaux importés
de
cheval
qu’on
appelait
redingotes.
Un homme ainsi vêtu s’avance entre les gardes, heurte le Dauphin, aborde
le roi, le frappe d’un coup de canif, remet son arme dans sa poche, rentre au
milieu des curieux qui s’étaient pressés et reste le chapeau sur la tête. Le roi, qui
n’avait pas vu l’assassin, dit :
« On m’a donné un furieux coup de poing. » mais, ayant passé la main
sous sa veste, il s’écrie :
« Je suis blessé ! ». Et, se retournant, désigne un homme comme étant
celui qui l’a frappé.
« Qu’on prenne garde à monsieur le Dauphin, qu’il ne sorte pas de la
journée ! ». Ces premières paroles de Damiens laissèrent penser à une
conspiration contre la famille royale, mais comme il le dira sur l’échafaud, il
n’avait pas de complice.
Un mois après, le roi était parfaitement rétabli.
L’histoire de l’exécution de François-Robert Damiens est probablement
l’une des plus atroces que l’on connaisse, elle eut lieu le 28 mars 1757.
Le greffier Alexandre André Breton, note une à une les tortures de
l’assassin de Louis XV, il enregistre les aveux du condamné, arrachés sous la
torture et l’accompagne devant Notre-Dame, et revient lire l’arrêt sur la place de
Grève.
« Ledit condamné a été ensuite lié sur l’échafaud, où d’abord il a eu la main
brûlée, tenant dans celle-ci le couteau avec lequel il a commis son parricide ; à
ce moment, le condamné déclare qu’il n’avait pas de complice et qu’il n’a rien
d’autre à dire.
Émile de La Bédollière, (1812-1883). Le nouveau Paris : histoire de ses 20 arrondissements./Gallica - BNF
Le Livre Rouge,Histoire de l’échafaud en France :1863/Gallica-BNF
1757
REGICIDE ET EXECUTION DE DAMIENS
Au même instant, le condamné a été tenaillé aux mamelles, bras, cuisses
et gras des jambes puis, sur ces blessures a été jeté du plomb fondu, de l’huile
bouillante, de la poix-résine brûlante, de la cire et du souffre fondus ensemble ;
pendant ce supplice, il s’est écrié plusieurs fois pour demander à Dieu, la force et
la patience.
Ensuite, il a été tiré à quatre jeunes chevaux, vigoureux et indomptés, et
après plusieurs secousses, pendant lesquelles, des valets du bourreau arrosaient
encore les interstices des membres qui se disjoignaient avec du plomb liquide, a
été démembrés ; ses membres et son corps morts ayant été jetés sur le bûcher
et les cendres abandonnées au vent.
Damiens expira après une heure quinze de tourments.
En apprenant les détails de l’exécution, Louis XV s’écria :
« Le malheureux ! Qu’il a dû souffrir pour le peu de mal qu’il m’a fait ! »
Émile de La Bédollière, (1812-1883). Le nouveau Paris : histoire de ses 20 arrondissements./Gallica - BNF
Le Livre Rouge,Histoire de l’échafaud en France :1863/Gallica-BNF

Documents pareils