L`EAU ET LA SANTE Insipide ou salée, pétillante ou plate, trouble

L’EAU ET LA SANTE
Insipide ou salée, pétillante ou plate, trouble ou claire, chaque eau a son histoire et
ses propriétés. Pour choisir, il faut tenir compte de ses besoins et de ses goûts.
L’eau est en constante évolution dans le corps humain. A 3 mois de conception, le bébé en
est constitué à 90 % et commence déjà à en perdre in utero. A sa naissance, l’eau ne
représente plus que 75 % de son corps. A l’âge adulte, la femme n’en a plus que 60 % et
l’homme, 65 %. En effet, le corps masculin comporte plus de muscles. Ceux-ci sont
composés de 73 % d’eau alors que les tissus adipeux, plus importants chez la femme, n’en
contiennent que 30 %. En revanche, il faut noter le rôle des hormones sur la rétention d’eau.
La femme enceinte prend jusqu’à 2 litres d’eau supplémentaires répartis dans le placenta, le
liquide amniotique et les tissus. L’eau diminue encore avec l’âge, à partir de 50 ans,
notamment en raison d’une perte de masse musculaire, jusqu’à ne plus représenter que
49 % du corps.
La bonne quantité
Si on peut, dans certaines limites, faire la grève de la faim, il est impossible de vivre sans
boire. Mais trouver la bonne dose est souvent difficile et se fier à sa soif n’est pas la
meilleure solution. « Ce qui est important, c’est de couvrir ses dépenses », conseille Maurice
Arnaud, directeur de l’Institut de l’Eau à Vittel. Dans un climat tempéré, à 20°, la perte d’urine
est d’environ 1,5 litre et représente, pour les personnes sédentaires, ce qu’elles boivent. Si
on ne boit pas, la production d’urine diminue, avec un risque de souffrir de calculs rénaux. La
transpiration, pour une activité moyenne, est de 0,9 litre ; celle des échanges respiratoires,
de 0,5 litre ; celle des selles, de 0,1litre. Ce qui fait en tout une perte de 3 litres. Cette perte
est compensée par les apports hydriques des aliments pour 0,7 à 0,9 litre. Nous produisons
également de l’eau en oxydant les sucres et les graisses : Cette eau endogène représente
0,6 litre lorsqu’on fait peu d’exercice. Il ne nous reste donc plus qu’à boire 1,5 litre. En
revanche quand la température monte, les pertes sudorales augmentent et notre besoin de
boire également.
Comment et quand doit-on boire?
Boire de l’eau, c’est donc indispensable, mais peut-on boire n’importe quand et n’importe
comment ? « L’eau devrait être ingérée comme la nourriture en petites quantités et de
manière répétée », précise Maurice Arnaud. La nuit est la période de jeûne la plus
importante. C’est alors qu’apparaissent des cristallisations dans les urines qui pour 2 à 20 %
de personnes vont s’associer pour former des calculs rénaux. Il faut boire le matin à jeun
environ 200 ml et aussi le soir avant de se coucher pour se préparer à cette longue nuit.
« On dit souvent qu’il ne faut pas boire pendant le repas , remarque Maurice Arnaud. C’est
faux : lorsqu’on boit en mangeant, les minéraux de l’eau sont encore mieux absorbés et
utilisés, comme l’Institut de l’Eau vient de le montrer pour le magnésium ». Mais attention,
une eau réfrigérée peut provoquer des troubles digestifs. La température idéale est autour
de 18°.
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L’eau à boire se présente sous diverses formes. Les effets bénéfiques de l’eau minérale sont
connus depuis longtemps. Une législation européenne de 1980 garantit sa composition
constante. L’eau de source, elle, peut provenir de plusieurs sources, de différentes régions,
tout en ayant le même nom et doit être en accord avec la législation française sur les eaux
de consommation humaine, c’est-à-dire faiblement minéralisée.
L’eau du robinet, disponible, à portée de main et à tout moment, est aussi la moins chère.
Elle est traitée pour contrôler les risques micro biologiques rencontrés dans les
canalisations. Le risque de la chloration est infime. Son principal défaut peut être son goût.
Attention aux bactéries !
Quelle que soit l’eau choisie, il faut se souvenir qu’il s’agit d’un produit qui peut s’altérer. La
plupart des gens ne savent pas que dans leur réfrigérateur, certaines bactéries se plaisent
fort bien à 4°. Si vous avez l’habitude de boire à la bouteille, ou si vous touchez le bouchon
avec des mains sales, votre eau pourra présenter des risques au bout de 24 heures passées
au frais.
L’eau peut aussi être un moyen relativement simple de le rééquilibrer un régime alimentaire.
Ainsi, les effets favorables du calcium et du magnésium contenus dans certaines eaux ont
été démontrés.
Enfin, pour Maurice Arnaud, « l’eau est un élément de notre alimentation au goût très délicat,
qui permet aussi de rééduquer les papilles. On ne devrait pas céder à la mode américaine
des soft drinks mais apprendre aux enfants le goût varié des eaux comme les adultes
apprennent le goût des grands vins » . Donner de l’eau à un enfant qui réclame à boire, c’est
lui donner ce plaisir dont Saint Exupéry, qui avait connu la soif, écrivait dans le Petit Prince :
« Il but les yeux fermés, c’était doux comme une fête. Cette eau était bien autre chose qu’un
aliment ».
Aimée-Catherine Deloche
QUESTIONS D’HYGIENE
FAUT-IL PRENDRE DES PRECAUTIONS AVEC LES CARAFES FILTRANTES ?
Il faut être d’un soin méticuleux pour maintenir ces filtres propres. Dès qu’il y a un oubli, des
mains un peu sales, des filtres gardés trop longtemps, il y a fermentation, bactéries et donc
risques intestinaux. De plus, les carafes filtrantes peuvent retirer des minéraux qu’il faut
conserver. De très nombreuses études épidémiologiques montrent en effet que les risques
cardio-vasculaires sont moindres avec des eaux dures.
PEUT-ON REUTILISER LA BOUTEILLE PLASTIQUE POUR Y PUISER DE L’EAU D’UNE FONTAINE AU
BUREAU PAR EXEMPLE ?
Si on le fait le jour même où l’on a bu la bouteille et si on la rince au robinet, il y aura un peu
de chlore qui va assurer la stérilité de la bouteille. Si vous la nettoyez bien, cela ne pose pas
de problème. Mais aucune étude n’a été faite à ce sujet. Le problème réside plutôt dans les
fontaines de bureau où il y a toujours une goutte pendante. Il suffit que quelqu’un ait touché
le robinet avec une main sale pour que l’eau soit contaminée.
A-C.D.
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