Préface de Cromwell (extrait), Victor Hugo

Transcription

Préface de Cromwell (extrait), Victor Hugo
Préface de Cromwell (extrait), Victor Hugo
Support : Préface de Cromwell (extrait), Victor Hugo
Au XIX° siècle, le drame romantique s’impose au théâtre. Victor Hugo en est un théoricien.
Le drame romantique Cromwell n’a eu aucun succès mais la préface, qui est un manifeste du drame
romantique, est passé à la postérité. Hernani (1830) et Ruy Blas (1838) sont les principaux drames
romantiques de Victor Hugo.
Le drame romantique se définit contre le théâtre classique : Victor Hugo rejette l’unité de lieu et l’unité
de temps. Seule l’unité d’action est conservée par les auteurs de drames romantiques.
(« Haquet » : chariot servant à transporter des tonneaux).
Cette préface est un texte argumentatif par lequel Victor Hugo justifie son refus des unités de lieu et
de temps ; l’unité d’action est conservée.
L’argument que Victor Hugo apporte au rejet de la règle de l’unité de lieu à chaque acte apporte de la
réalité.
Le lieu est assimilé à un personnage muet ; son absence « décomplèterait dans le drame les plus
grandes scènes de l’histoire ».
Entre les lignes 9 et 18, on trouve une multitude d’exemples d’histoire contemporaine, qui pourrait
être autant de sujets pour le drame romantique. Ces exemples sont des questions rhétoriques. Toutes
ces questions sont parcourues par des anaphores : infinitif + « ailleurs que » ou infinitif + « autre part
que ».
Il veut montrer que la mention d’un lieu précis est indissociable de l’action qui s’y est déroulée. On a
des exemples réels empruntés à l’histoire de France et d’Angleterre.
D’emblée, Victor Hugo est catégorique : « l’unité de temps n’est pas plus solide que l’unité de lieu ». Il
pose sa thèse (l.22-23)
Il reproche à l’unité de temps l’uniformisation : « la même dose de temps », « la même mesure sur
tout », marqué par des phrases exclamatives avec des infinitifs exclamatifs marquant le registre
ironique. De nouveau, Hugo donne un exemple de la vie quotidienne (l.24-26). La durée doit être
adaptée aux évènements pour éviter toute « mutilation » et tout « empoisonnement ».
Il va faire de nouveau appel à une image concrète avec une comparaison à une cage, qui associe les
barreaux de la cage aux limites imposées par les unités de lieu et de temps.
Hugo va plus loin, en employant deux fois la mort : « tout cela mourra », « ce qui était vivant dans la
chronique est mort ».
Seule l’unité d’action trouve grâce aux yeux de Victor Hugo. Il argument pour la conservation de cette
unité (l.45-46) : les limites visuelles et intellectuelles du lecteur/spectateur imposent cette règle. Cela
est clair (l.46-47). Hugo réfute une objection qu’on pourrait lui faire (l.51-52) : l’unité d’action ne
signifie pas qu’il ne puisse pas y avoir d’actions secondaires mais il faut « que ces parties savamment
subordonnées au tout, gravitent sans cesse vers l’action centrale et se groupent autour d’elle aux
différents étages ou plutôt sur les divers plans du drame » (l.54-58). Leur importance doit être moindre.
La dernière phrase sonne comme une conclusion.
Le rejet des unités de lieu et de temps entraine la conservation de l’unité d’action.

Documents pareils

Melancholia, Victor Hugo.

Melancholia, Victor Hugo. Il pense aux conséquences que peut entraîner ce travail injuste « et qui ferait d’Apollon un bossu et de Voltaire un crétin ! » de façon à montrer le ridicule de l’erreur que commettent les adultes...

Plus en détail