Guyot s`attaque aux vieux navires de pêche (Ouest

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Guyot s'attaque aux vieux navires de pêche (Ouest-France)
26-03-2010
Le groupe brestois s'est lancé en novembre 2009 dans une activité de déconstruction
de bateaux de pêche. Il se dit aussi intéressé par le marché des vieux navires
militaires.
« Aujourd'hui, nous en sommes à notre neuvième navire en fer déconstruit
», indique Erwan Guyot. À l'arrière-plan,le chalutier « Kamaxal » est
transporté par une grue vers le site de Brest Récupération.
Hier matin, 8 h 30, au niveau de la
zone de réparation navale. La grue de 150 tonnes de la chambre de commerce et
d'industrie soulève délicatement le Kamaxal,
un chalutier de 24 mètres
immatriculé au Guilvinec, le sort de l'eau puis vient le déposer chez Brest
Récupération, filiale du groupe Guyot Environnement.
Dans la matinée, un autre bateau de
pêche, le Kristel Vihan,
prendra le même chemin. À la faveur des plans de sortie de flotte, leurs
armateurs bénéficient d'une prime à la casse. Depuis quelques mois, venus du
Guilvinec, de Loctudy ou de Concarneau, les navires de pêche viennent ainsi se
faire « déchirer » à Brest.
« C'est une activité que nous avons
démarrée en novembre 2009, indique Erwan Guyot, le directeur de Brest Récupération. Aujourd'hui, nous en sommes à
notre neuvième navire
en fer déconstruit. Nous avons également démoli six goémoniers en bois. Cela
nous permet de nous positionner sur la filière de déconstruction de vieux
navires. »
Dépollution
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Avant la démolition, la société
Nettoyage pétrolier industriel (NPI) procède à la dépollution. Les cuves sont
vidangées, les liquides et les gaz récupérés, comme le fréon qui sert à
produire du froid. Ce travail préparatoire prend une journée et demie. « Le bateau est sec quand il arrive chez nous »,
précise
Erwan Guyot.
Après démontage des cloisons en bois
et des batteries, le travail à la pelle mécanique peut commencer. L'engin
cisaille la coque pour aboutir à sa démolition totale. Le bâti moteur est
achevé au chalumeau.
Il faut quatre journées de travail à
deux ouvriers pour venir à bout d'un chalutier. Sa démolition permet de
récupérer 120 tonnes de ferraille, 10 tonnes de métaux non ferreux et 20 tonnes
de déchets industriels (bois...).
À 170 € la tonne, la revente de la
ferraille ne couvre pas le coût de la déconstruction. L'industriel facture 15
000 € aux armateurs pour le service rendu. Il fait sa marge en combinant trois
types de recettes : la prestation de service, la revente de la ferraille, la
commercialisation du moteur.
D'autres navires devraient suivre
d'ici l'été. « Nous avons quatre devis
en cours pour des bateaux encore en exploitation », indique
Erwan Guyot. Sur le plan environnemental, l'industriel assure que son site
répond à toutes les normes. « Nous
sommes Installation classée pour l'environnement (ICPE) et certifiés Iso 14001.
»
« Galop d'essai »
Par nature, la déconstruction des
bateaux de pêche reste une activité ponctuelle. Brest Récupération y voit avant
tout un « galop d'essai ».
L'entreprise se dit intéressée par le marché du démantèlement des vieux navires
militaires. Ce qui représenterait tout de même un changement d'échelle.
La
Marine
nationale envisage de déconstruire une vingtaine de vieilles coques. « Nous avons répondu à l'appel à candidatures pour
le Bouvet », signale Erwan Guyot. Le Bouvet est un ancien escorteur d'escadre
de 128 m
de long qui sert actuellement de brise-lames à Lorient.
Chargé par François Fillon d'étudier
la pertinence d'une filière de déconstruction des navires, le député Pierre
Cardo visitera le site brestois le 30 mars. « Comme nous sommes situés près de la mer, nous avons peut-être un rôle
à jouer dans cette filière de déconstruction », souligne Erwan
Guyot.
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Repères
Brest Récupération
Filiale de Guyot Environnement,
Brest Récupération a pour vocation le broyage des véhicules hors d'usage. C'est
aussi une station de transit de déchets industriels banals. Le site couvre 8 hectares. Il traite
chaque année 150 000 tonnes de ferraille et 45 000 tonnes de métaux non
ferreux. Exportées vers l'Espagne, les ferrailles servent à fabriquer des ronds
à béton et du treillis soudé pour le secteur de la construction.
Déjà candidat au Clemenceau
Au sein d'un groupement baptisé
Brest Force Plus, Guyot Environnement s'était porté candidat avec d'autres
industriels brestois au démantèlement de l'ex-Clemenceau. Mais ils n'avaient pas été autorisés à
participer à l'appel d'offres.
En revanche, Guyot Environnement a
pu déposer une offre pour le démantèlement du Winner. Mais la
Marine lui a préféré la société Ludovic Le Gall.
Olivier MÉLENNEC.
Ouest-France - Brest
- 27 mars 2010
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