Grossesse : Les plantes qui vous accompagnent !

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Grossesse : Les plantes qui vous accompagnent !
Lettre d’information N°22 - Avril 2009
La lettre d’info du naturel
Grossesse : Les plantes
qui vous accompagnent !
Reproduction interdite sauf autorisation - NaturaMundi 2009
Toute médication est-elle interdite dès lors que l’on attend un enfant ? Si l’on en
croit les différentes notices qui accompagnent la quasi-totalité des médicaments
et compléments alimentaires, une femme ne peut plus se soigner quand elle est
enceinte. On oublie seulement que la grossesse n’est pas une maladie mais un phénomène naturel que de nombreux produits de phytothérapie, simples, peuvent accompagner.
L
a grossesse n’est pas une maladie. Cela peut sembler une
évidence mais on finit par douter de sa justesse lorsque l’on voit
comment la femme enceinte est
entourée, surprotégée, observée,
auscultée. La grossesse est considérée aujourd’hui en premier lieu
comme une source de pathologies
et elle nécessiterait l’intervention
constante du médecin. La femme
enceinte devient une patiente
et perd peu à peu son statut de
« personne en bonne santé » alors
que la reproduction demeure un
phénomène naturel parfaitement
maîtrisé car aussi vieux que la vie
elle-même, même si cette maîtrise
naturelle nous échappe parfois.
La grossesse est le résultat
d’un équilibre de santé
E
t cette maîtrise, la nature la
doit à un extraordinaire mécanisme qu’on a baptisé « système
hormonal ». Ce système adapte
notre organisme à son environnement proche. D’abord, les surrénales, avec leur sécrétion de cortisol
et d’adrénaline, qui nous adaptent
aux situations nouvelles. Puis,
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l’épiphyse qui sécrète la mélatonine, l’hormone du sommeil. C’est
quand l’organisme de la femme vit
dans un bain d’hormones harmonieuses venant de l’épiphyse et des
surrénales que l’hypophyse donne
le tempo des quantités de progestérone sécrétées dans le corps. Et
comme son nom l’indique, la progestérone prépare à la gestation.
Une grossesse est donc le résultat
d’un équilibre de santé. A l’inverse,
il se peut qu’une difficulté de grossesse soit due à une dysharmonie
d’hormones.
Si on réduit souvent les pathologies hormonales aux rapports œstrogènes-progestérone, parfois ces
troubles d’équilibre sont tout simplement dus à des commandes venant de l’épiphyse, de l’hypophyse
ou des surrénales.
Est-ce que je vis dans un cadre de
stress ? Ai-je un sommeil bien généré par mes sécrétions de mélatonine ? Deux questions essentielles
qui élimineront des causes possibles de déséquilibres hormonaux.
Le foie, aussi important
que l’activité hormonale
I
plémentaire. Le foie a aussi un
autre rôle de première importance
pendant une grossesse. Il filtre et
élimine les éléments toxiniques et
toxiques du sang. Il repère les molécules dangereuses susceptibles de
passer la barrière placentaire. Bien
des molécules apportées par des
médicaments, certaines plantes ou
le tabac, sont filtrées par le tissu
hépatique et dégradées et rejetées
dans le tube digestif via la bile et les
sécrétions digestives. Ainsi il sera le
premier rempart contre les divers
toxiques capables de pénétrer dans
le placenta.
Le placenta est une enveloppe qui
joue un rôle nutritionnel et protecteur : nutritionnel en apportant les
éléments nécessaires au développement du futur bébé, protecteur en
filtrant les éléments toxiques en circulation dans le sang et la lymphe
de la mère. Malheureusement, certains toxiques peuvent passer cette
barrière.
La phytothérapie est concernée par
ces deux extrêmes : l’apport nutritionnel d’un côté, les contre-indications du fait de la grande perméabilité du placenta de l’autre. Or si
l’on sait qu’une alimentation diversifiée, riche en éléments nutritifs de
haute qualité apporte l’ensemble
des nutriments nécessaires (lipides,
protides, glucides, vitamines et minéraux), il est en revanche moins
facile de connaître le principe des
contre-indications qui découlent
d’une grossesse. Cependant, l’expérience et la raison permettent
d’écarter sans hésitation certaines
formes galéniques (voir encadré
page 4) ou certaines plantes, mais
aussi d’en recommander beaucoup
d’autres.
l y a, pendant la grossesse,
une grande modification des
équilibres hormonaux. Apparaît
d’abord l’hormone gonadotrophine chorionique (HCG), qui
est une hormone sécrétée par le
placenta dès la fécondation. Progressivement, la progestérone et les
œstrogènes voient également leurs
taux augmenter jusqu’à l’accouchement. L’activité hormonale est
donc, bien entendu, au cœur de la
grossesse, mais on oublie souvent
un acteur essentiel de l’équilibre
hormonal : le foie.
C’est lui qui s’occupe du cata- Les « progestérone-like »
bolisme (entendez : « élimination après usage ») de toutes ces
i la progestérone prépare à la
hormones et leur augmentation
gestation, elle participe aussi
entraîne un travail hépatique sup- au développement tissulaire géné-
S
ral du corps. Elle favorise des mécanismes d’équilibre et de croissance,
notamment celui de l’embryon.
La progestérone favorise la gestion
d’oligo-éléments, soutient l’activité nerveuse, protège de nombreux
tissus contre les effets néfastes des
œstrogènes, et participe à la synthèse de la cortisone au niveau des
surrénales. Elle est tellement imbriquée dans la cohérence biologique
qu’on pourrait dire que la progestérone favorise certains processus
de vie. La « pro-gestérone serait
une hormone pro-vitale » d’abord.
On pourrait dire de même que la
progestérone est l’hormone de la
capacité à se reproduire. Pendant
la grossesse, elle est sécrétée en plus
grande quantité.
Si besoin, son insuffisance
peut être corrigée par l’apport de plantes aux vertus dites
« progestérone-like », avant ou
pendant une grossesse : l’une des
meilleures est le wild yam (Dioscorea villosa) que l’on prendra à hauteur de 2 à 3 gélules par jour, de
préférence le matin.
Wild yam
Les nausées
P
endant les trois premiers
mois, les pics de HCG et
leur impact hépatique sont souvent
cause de nausées et de tendance aux
vomissements. On aura donc soin
d’éviter en premier lieu des aliments lourds à digérer et on favorisera aussi après chaque repas une
plante qui stimulera le travail hépatique en douceur telle que le chardon-Marie. Celui-ci est disponible
sous forme de gélules. Son emploi
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est très facile : il suffit de l’associer teneur en fer, dont la capacité d’asau moment des repas.
similation est très élevée.
Un autre apport alimentaire
simple, souvent conseillé d’une
Le transit
façon générale est à rappeler avec
e transit intestinal peut éga- intérêt : l’apport en acides gras eslement poser problème. On sentiels (AGE). Il conviendra donc
aura recours à des plantes qui favo- de diversifier les sources d’huiles
risent le transit sans action muscu- végétales de première pression à
froid garanties « biologiques »,
laire, ce qui risquerait de stimuler le
c’est-à-dire réellement non chaufmuscle utérin et donc de favoriser
fées et donc riches en acides gras
une fausse couche. Notre tisane polyinsaturés.
transit contient ainsi du boldo, du
combretum, de la fumeterre, de la
La peau
myrtille, du pissenlit, de la réglisse,
de l’angélique, de la chicorée et de
ne petite cure d’onagre à haula fleur de mauve. Son action proteur de 3 capsules par jour,
gressive et douce va de pair avec prises en début de repas, renouveson efficacité. Elle se prend à raison lée plusieurs fois sur les neuf mois
d’un bol le midi et le soir.
de la gestation, sera la bienvenue.
On veillera aussi à prendre grand De même, on appliquera avec prosoin de son alimentation. Les fibres fit la bourrache en massage sur la
ont un rôle majeur et primordial peau, par exemple sur le ventre.
face à la constipation. Mais au-de- Ce sont là de bonnes façons d’évilà, pendant une grossesse, il est vi- ter la formation des vergetures. La
vement recommandé un apport en cure est aussi un bon préventif du
« masque de grossesse ».
légumes verts et légumes feuilles,
A Natura Mundi, nous avons élanon seulement dans le but de lester
boré une formule spéciale, l’huile
davantage par des fibres le bol ali- vergetures, qui contient outre des
mentaire mais aussi pour l’apport huiles végétales de noisette et de
plus grand de vitamines et d’oli- rosier muscat, des huiles essengo-éléments. Les légumes feuilles tielles de lavande vraie, de niaouli
jouent en effet un rôle majeur dans et de cyprès. Cette formule a pour
la santé intestinale. Ils favorisent but de prévenir les vergetures face
notamment un plus grand apport à une grossesse et de les combattre
en fer végétal, mieux assimilable après celle-ci le cas échéant. En
prévention, on applique l’huile sur
que le fer d’origine animal.
l’ensemble de la peau qui est sous
tension. Si l’huile pénètre trop vite,
Les carences
on peut éventuellement la combien micro-nutriments
ner à de l’huile d’olive pour qu’elle
soit plus souple à utiliser, plus facile
n cas de crainte de carence
à étaler.
en fer ou en oligo-éléments, Cette huile, bien sûr, est très utile
l’apport en spiruline sera une ré- pour la femme enceinte mais des
ponse efficace à raison de 1 à 3 précautions s’imposent. Il vaut
gramme(s) par jour. Riche en nom- mieux l’utiliser plutôt sur la fin de
breux oligo-éléments, elle se distin- grossesse qu’au début. On peut y
gue lors de la grossesse par sa forte recourir un peu en début, pas tous
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les jours, mais à partir du 7ème mois,
on peut très bien passer d’une à
deux applications par jour, un jour
sur trois à un jour sur deux. L’utiliser de façon plus fréquente ne sert à
La sauge :
dangereuse ou protectrice ?
La sauge (Salvia officinalis) est une
plante médicinale majeure dans
notre culture. Ne disait-on pas que
« Qui a de la sauge dans son jardin ne connaît pas le médecin » ?
Et pourtant la sauge est tantôt recommandée tantôt déconseillée
lors de la grossesse.
Dangereuse, pourquoi ?
La feuille de sauge contient de
nombreux principes actifs dont
les cétones qui sont des principes
volatiles extractibles et concentrés
en fortes proportions sous forme
d’huile essentielle. Or les cétones
sont des molécules dissolvantes
des lipides et très attirées par des
structures fragiles comme la gaine
de myéline entourant les neurones.
Le foie a pour rôle de retenir et
d’éliminer ces molécules, mais sa
capacité se trouvera limitée à 10
à 15 jours d’apports faibles mais réguliers (principe de saturation) ou
immédiate en cas d’intoxication
massive. Si cette capacité de filtration est dépassée, un risque majeur
existe pour le système nerveux de
la femme mais aussi pour le développement en cours du fœtus. Ce
dernier présente en effet de nombreuses structures lipidiques fragiles
et donc très réactives face à des
cétones. Des infusions répétées de
feuilles de sauge fraîches, ou pire,
une prise d’huile essentielle peuvent conduire à l’altération de ces
structures et des malformations définitives peuvent apparaître chez le
nouveau-né.
Protectrice, pourquoi ?
La feuille sèche, par contre, pauvre
en huile essentielle et donc en cétones, prise en quantités limitées
(une pincée de feuilles pour une
ou deux tasses par jour le dernier
mois de grossesse) apporte un effet tonique circulatoire, tonique
du foie, et est réputée, comme le
framboisier, favoriser l’accouchement.
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rien et je ne le conseille pas.
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A éviter absolument
La règle d’or lors de la grossesse est
d’éviter les prises de produits dont
les molécules demandent un travail
d’élimination trop important de la
part du foie.
Ce sont d’abord les médicaments
chimiques puisqu’ils contiennent le
plus souvent des molécules dégradées et éliminées par le foie. Mais
ce sont aussi tous les toxiques habituels comme le tabac (avec son
apport en nicotine et agents de saveurs potentiellement pathogènes),
l’alcool et les autres drogues en
règle générale.
Viennent ensuite un grand nombre
de plantes médicinales qui peuvent avoir des effets sur l’organisme
à différents niveaux. Par exemple,
le grémil (Lithospermum officinalis)
agit sur l’hypophyse et l’armoise (Artemisia vulgaris), si utile pour réguler
les cycles, voient leur emploi proscrit pendant la grossesse. Le séné,
pris trop régulièrement stimule le
muscle utérin. La lavande, toutes les
menthes et le safran, sont autant de
plantes dont on suspendra l’usage
interne pendant la grossesse (infusion, cuisine…).
Enfin, l’usage de plantes aromatiques sous forme fraîche et donc
contenant des huiles essentielles demandera à être surveillé afin d’éviter des prises massives ou répétées.
La circulation sanguine
L
’hydratation du corps, sous
forme externe mais surtout
interne est une notion essentielle
souvent reléguée au second plan.
N’oublions pas que l’enfant en gestation se développe dans une poche
d’eau à l’intérieur du placenta. On
prendra soin de changer de qualité
d’eau alimentaire, et d’alterner des
eaux riches en minéraux avec des
eaux pures comme celles de Mont
Roucous ou de Montcalm, ou une
eau osmosée.
Une telle précaution améliorera les
troubles éventuels de la circulation
sanguine. Et si cette précaution de
base n’est pas suffisante, on aura
recours efficacement à des plantes
telles que la vigne rouge (Vitis vinifera) en usage interne, ou à l’eau
d’hamamélis (Hamamelis virgi- rapporté jusqu’ici leur satisfaction.
niana) en application externe. Ces
deux produits combinés soulage- Une affaire à suivre…
ront le retour veineux et la sensation de fatigue dans les jambes.
a grossesse ne s’arrête pas à
l’accouchement. Il serait trop
long, ici, d’évoquer les plantes qui
peuvent accompagner « le retour à
la normale » de l’organisme féminin… je vous en parlerai dans une
de nos prochaines newsletters.
L
Jean-François ASTIER
Naturopathe et phytothérapeute
Vigne rouge
La préparation
à l’accouchement
A
l’approche de l’accouchement, la phytothérapie propose l’usage d’infusions de feuilles
de framboisier. Ce remède populaire nous vient des Tziganes qui
l’utilisent depuis fort longtemps.
Une ou deux tasses quotidiennes
d’une pincée de feuilles de framboisier semblent agir sur l’hypophyse. Cette dernière, au moment
de l’accouchement, devra libérer
l’ocytocine, hormone qui facilitera la naissance de l’enfant. Prise
pendant un à deux mois avant l’accouchement, cette plante va potentialiser le travail de cette glande
hormonale. Son action n’est pas
très bien expliquée. Vantée par le
Dr Duke, éminent phytothérapeute aux USA, et consultant auprès des plus hautes instances officielles, elle est en revanche et sans
motif classée par plusieurs experts
dans les plantes capables de provoquer un accouchement prématuré.
Les femmes qui l’ont utilisée sur
mes conseils, dans la préparation
à l’accouchement, m’ont toujours
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Framboisier
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