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INTERVENTION DE J-P GALLAND
LE 15 OCTOBRE 2008 DANS LE CADRE DES EGUS (WWW.ASUD.ORG)
En septembre 2007, Etienne Apaire, magistrat au service de Nicolas Sarkozy du temps où il
n’était que Ministre de l’intérieur et un des artisans de la loi sur la prévention de la délinquance
était nommé président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie
à la place de Didier Jayle, lequel était, lui, médecin avant de présider la Mildt
Quand Etienne Apaire a pris les rênes de la Mildt, le vers était déjà dans le fruit, la répression
bête et méchante ayant pris le pas sur la prévention et l’éducation dès l’arrivée de la droite au
pouvoir…
Pour marquer le coup, la première mesure annoncée par notre énième Monsieur Drogue a été la
mise en œuvre de « stages de sensibilisation de deux jours aux dangers de l’usage des produits
stupéfiants » pour les simples usagers.
Des stages obligatoires et payants par le contrevenant, un hommage à la politique de « tolérance
zéro » cher à Nicolas Sarkozy qui déclarait en 2006 : « Aucune infraction dont l’auteur est
identifié ne doit rester sans réponse » même si la faute ajoutait-il « peut apparaître vénielle ».
Alors que nous attendions avec impatience, et non sans crainte, le nouveau plan triennal de lutte
contre les drogues et les toxicomanies annoncé pour juin 2008 (le 17 ou le 19 juin pensionsnous), voilà que l’OFDT publie au début du mois de mai une enquête très instructive que lui a
commandée la MILDT, une enquête sur « la part de la production domestique de cannabis en
France ».
Que cette enquête sorte au moment où le gouvernement planche sur un nouveau plan triennal,
est-ce vraiment un hasard ?
Faut-il rappeler ici que le CIRC, depuis une dizaine d’années, a fait de l’autoproduction un des
axes de sa politique. Il a incité, le verbe « inciter » est employé à dessein, les amateurs de
cannabis, au nom de la réduction des risques, à produire leur propre chanvre.
« Contre la guerre à la drogue ! Cultivons notre jardin ! » était un des slogans favoris du CIRC
qui, joignant le geste à la parole, organisait en mars 2002 dans le cadre de la campagne
présidentielle de Noël Mamère l’opération « Sortez les du placard » où nous avons offert à toute
personne majeure, un petit gramme d’herbe made in France, baptisée pour l’occasion « La cuvée
du Président ».
Aujourd’hui, il ne nous viendrait même plus à l’idée d’organiser un tel événement. En six ans, la
politique des drogues en général et du cannabis en particulier a fait un grand bond en arrière.
Mais revenons à l’enquête de l’OFDT parue au mois de mai dernier.
La culture du cannabis domestique en France comme dans toute l’Europe est en progression,
même si nous sommes loin derrière la Grande-Bretagne où 60 % du cannabis consommé est
local.
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D’après l’enquête de l’OFDT, donc, la production nationale avoisinerait les 32 tonnes par an ce
qui représente tout de même entre 950 000 et 1,3 millions de plants cultivés.
11,5 % de la consommation totale de cannabis, soit un joint sur neuf, est français et
chaque cannabiculteur cultiverait entre 6, 8 et 9 plants de cannabis ce qui représente une valeur
marchande de 1143 euros, soit une valeur marchande totale de 160 millions d’euros.
Quant au taux de THC de l’herbe made in France, il ne dépasserait pas 8 % dans le meilleur des
cas.
Reprise par la MILDT, cette étude a été largement commentée dans les médias et ce fut, pour
Etienne Apaire, l’occasion d’annoncer de nouvelles mesures afin de lutter contre ce qu’il nomme
« l’ennemi de l’intérieur ».
Et pour le CIRC, de constater que si nous avons contribué au succès de l’auto-production, c’est
avant tout la répression et son cortège d’effets pervers qui est responsable de son expansion.
Nous avons aussi regretté que cette étude ne soit que quantitative, qu’elle ne nous apprenne rien
sur le profil des cannabiculteurs ou sur leurs motivations.
Or, consultant le site de l’OFDT il y a de cela quelques semaines quelle ne fut pas ma surprise
d’apprendre que les responsables de cette enquête s’étaient aussi penchés sur les motivations des
jardiniers en herbe.
« L’essor de l’autoculture, écrit l’OFDT, est lié principalement à l’inquiétude des consommateurs
devant la supposée dégradation de la qualité de la résine de cannabis au regard de l’herbe qui
apparaît quant à elle comme un produit naturel ».
Si ce n’est l’adjectif « supposée » qui précède le mot « dégradation » car qu’il s’agisse de la
résine, et plus récemment de l’herbe, la dégradation n’est pas supposée, mais bien réelle, nous
partageons avec l’ensemble des cannabiculteurs cet argument de santé publique.
Autre motivation avancée par les cultivateurs en herbe : « diminuer les risques encourus lors d’un
achat sur le marché noir ».
Des risques qui existent bel et bien. Le risque de se faire arnaquer ? Le risque de se voir proposer
d’autres drogues ? Le risque de se retrouver en garde - à -vue ? Vous avez le choix.
Toujours d’après l’étude de l’OFDT, les amateurs de cannabis décident de se lancer dans
l’autoproduction pour fumer bon et pas cher :
« La rentabilité y compris dans le cas d’une culture d’intérieur qui nécessite au minimum un
investissement initial de 500 euros dans un contexte de grande facilité d’obtention du matériel
nécessaire (lampes à sodium, pots hydroponiques) à la culture dite en « placard ». En France, une
soixantaine de magasins de jardinages et boutiques spécialisées distribuent ce genre de
matériel ».
Et je rajouterais : « de nombreuses boutiques en ligne ».
Dernière motivation évoquée par les jardiniers du dimanche, un argument cher au CIRC : la
convivialité.
« Les personnes qui se livrent à l’autoculture, écrit toujours l’OFDT, sont fréquemment partie
prenante d’un réseau de sociabilité où la gratuité est de mise (dons, contredons, « dépannages »).
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On peut légitimement se demander pourquoi cette partie de l’enquête n’est pas parue au grand
jour et n’a fait l’objet d’aucun commentaire… Mais non, je ne suis pas parano ! Je remarque
seulement que les motivations avancées par les premiers intéressés rejoignent les arguments
développés par le CIRC en faveur d’une réglementation de la culture du cannabis pour son usage
personnel.
En tout cas, cette enquête tombait à pic et nous avons décidé de prendre les devants après que la
MILDT a pris le train en marche feignant de découvrir ou découvrant des années plus tard que
l’herbe pousse en France.
Nous avons décidé d’écrire une lettre ouverte au président de la MILDT lui démontrant qu’en
tolérant la culture de quelques pieds de chanvre au fond d’un jardin, sur un balcon ou dans un
placard, le gouvernement ferait preuve de réalisme et de pragmatisme.
Une lettre qui aurait sans doute été différente si nous avions connu les conclusions que l’OFDT
tirait de son étude
Dans cette lettre nous écrivions que « Privilégier l’auto-culture, c’est militer paradoxalement pour
sa bonne santé car, qu’il s’agisse du Shit ou de la Beuh , ils sont souvent coupés avec des produits
nocifs pour l’organisme. Cultiver son jardin, c’est aussi lutter contre le crime organisé en refusant
de donner son argent à des trafiquants. Enfin, le cannabiculteur ne risque plus de se voir proposer
d’autres drogues par des dealers peu scrupuleux et ne risque plus de se faire alpaguer au détour
d’une rue par des policiers sommés de faire du chiffre ».
Des arguments qui se calquent sur les motivations des 200 000 auto-producteurs recensés par la
Mildt, lesquels sont souvent d’après l’OFDT « des jeunes adultes plutôt bien insérés dans la
société et vivant dans les zones urbaines ».
Ensuite, nous rappelions à Etienne Apaire que notre but n’était pas d’inciter les gens à fumer du
cannabis, que le cannabis n’est pas un produit anodin, mais que de toutes les drogues disponibles
licites ou illicites, elle est une des moins nocive sanitairement et une des plus acceptable
socialement à condition d’en user à bon escient.
Nous rappelions au passage que tous les rapports sérieux, en France comme à l’étranger,
recommandaient unanimement sa dépénalisation, voire sa légalisation ?
« S’en prendre aux cultivateurs en herbe, poursuivions-nous, faire croire qu’ils sont une menace
pour la société et les contraindre à s’approvisionner sur le marché noir avec tous les désagréments
que nous avons décrits ci-dessus, c’est cautionner l’économie informelle et transformer en
délinquants des gens ordinaires… Des citoyens dont le seul tort est d’apprécier les effets du
cannabis que certains utilisent pour ses propriétés thérapeutiques, lesquelles sont reconnues et
acceptées par de nombreux pays européens et par une quinzaine d’États en Amérique du Nord ».
Pour conclure, nous invitions la Mildt à « adopter une solution pragmatique ».
« Il ne vous coûterait rien, écrivions-nous, d’autoriser la culture de quelques pieds de cannabis
pour usage personnel… Rien qu’un peu de courage politique et de réalisme car il est aisé de
démontrer les avantages que la société tirerait d’une telle mesure tant sur le plan social que sur le
plan sanitaire ».
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Ce n’était que le premier acte puisque le 8 juillet 2008, le jour où sortait le rapport triennal de
lutte contre les drogues et les toxicomanies sur lequel nous reviendrons, nous recevions la
réponse d’Etienne Apaire à notre courrier du mois de mai.
Avant de rapidement vous la commenter, je me propose de vous lire la lettre que nous a fait
parvenir la MILDT.
Premier constat, les arguments pour le maintien de la pénalisation n’ont guère évolué depuis
trente ans. La MILDT a raison quand elle écrit que « la question de la dépénalisation ne peut se
résumer à une seule approche sanitaire ou s’apprécier uniquement sous l’angle de l’échelle de la
nocivité des produits » reconnaissant implicitement que le cannabis est, parmi toutes les drogues,
une des plus facile à gérer, mais elle a tort de faire de ces banalités notre principal argument en
faveur d’une réglementation de l’auto culture.
Si nous militons pour plus de tolérance, c’est aussi au nom de la liberté individuelle et de la
responsabilité de chacun. S’il fallait interdire à la consommation les produits nocifs pour la santé,
pourquoi ne pas interdire le sucre, voire les jeux vidéos dont sont friands les adolescents.
Effectivement le cannabis n’est pas anodin, mais nous faire croire qu’il va détruire la santé
physique et mentale de nos jeunes, c’est les prendre pour des imbéciles.
Prévoir des campagnes de prévention qui ne dramatise pas le produit, en décrive les avantages
comme les inconvénients dans un langage qui parle aux jeunes, serait sans doute plus efficace
que caricaturer ses dangers comme il a été fait en 2006 lors de la dernière campagne de
prévention du gouvernement, une campagne qui a coûté cher et a eu comme seul résultat de faire
ricaner les ados et flipper leurs parents.
Monsieur Apaire voudrait nous faire passer pour des irresponsables sous prétexte que nous ne
sommes pas égaux devant les drogues, que la consommation de chanvre entraîne, je le cite,
« parmi les plus jeunes et les plus vulnérables de nos concitoyens » des problèmes. Des
irresponsables et des ringards avec comme argument de choc que ceux qui ont signé l’Appel en
1976 ne le signeraient plus aujourd’hui… Et ceux qui ont signé l’Appel du 18 joint que nous
avons relancé en 2006 pour le trentième anniversaire, signeront-ils en 2038 ?
Combien de fois avons-nous entendu que chez nos voisins européens où la législation est plus
douce, « aucun ne présente un bilan enviable en matière de consommation de psychotropes ? »
Un argument fallacieux, les experts de la Mildt rajoutant que là où la politique sur le cannabis est
plus souple, les gens se jettent sur des drogues, je cite, « aux effets encore plus dévastateurs ».
Quant au couplet sur le risque en matière d’accidents de la circulation, d’après l’enquête SAM,
dont on a longtemps différé la publication en France, elle nous apprend que le nombre de
victimes imputable au cannabis serait de l’ordre de 220 morts, c’est déjà trop, mais bien peu
comparé aux 2 400 morts causés par l’alcool.
Nous aussi, tout comme la Mildt, nous souhaitons que le gouvernement assure « la cohésion
sociale et la paix publique », mais ce n’est pas en prônant l’abstinence, en déchaînant les forces
de police contre les fumeurs ou en leur imposant des stages de sensibilisation, en détruisant leurs
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plantations ou encore en multipliant les contrôles salivaires que ce gouvernement assurera « la
cohésion sociale et la paix publique ».
Nous n’avons pas, évidemment, la même conception du courage politique que le président de la
Mildt Nous ne présentons pas comme il le prétend l’usage du cannabis comme une fatalité, mais
comme une réalité sociale. Que le gouvernement œuvre afin que diminue le nombre de
consommateurs, c’est son rôle, mais ce n’est pas en manipulant l’opinion publique en lui
présentant le cannabis sous un jour très défavorable qu’il y parviendra
Avant de rendre la parole, penchons-nous rapidement sur le plan triennal présenté en juillet 2008,
lequel a pour objectif louable de réduire significativement d’ici 2011 le nombre d’usagers de
produits illicites et d’alcool chez les ados.
Pour atteindre son but, la MILDT préconise 193 mesures.
Nombre de mesures préventives contenues dans ce plan ont d’ailleurs pour seul objectif
d’imposer le discours du gouvernement sur les drogues, un discours qui sera dispensé, précise la
MILDT, par « des acteurs de la santé, de la justice, de la gendarmerie et de la police ».
Ainsi, la MILDT veut former des « spécialistes » qui délivreront le bon message dans les
collèges, dans les lycées, dans les universités, dans les entreprises, dans les stades, sur les
chantiers, dans les familles, dans les prisons…
François Fillon rappelant que « le discours des pouvoirs publics sur le sujet a parfois manqué de
cohérence et de clarté », Etienne Apaire a immédiatement obtenu du CSA qu’il joue les censeurs
afin de supprimer du petit écran toute présentation sous un jour favorable des stupéfiants.
Et pour encore mieux contrôler l’information, la MILDT jure qu’elle va s’attaquer aux sites
Internet qui « font la promotion de l’usage du cannabis et vendent du matériel destiné à la culture
de cannabis ».
Pour la première fois, La MILDT fait grand cas de l’autoproduction à des fins domestiques, « un
phénomène favorisé par la libre circulation des graines et du matériel de production, ainsi que
par la prolifération de magasins et de sites Internet spécialisés dans la « cannabiculture ».
Comme vous vous en doutez, la MILDT n’a pas suivi notre judicieux conseil de légaliser
l’autoproduction. Elle emprunte au CIRC, maigre consolation, son vocabulaire (cannabiculteur,
cannabiculture), mais répond à ses arguments pragmatiques en faveur de la tolérance par la
répression.
Elle assure qu’elle va employer les grands moyens en dotant la police d’un matériel sophistiqué
et onéreux (appareils à infrarouge, détection aérienne, détecteurs de particules, amplificateurs de
bruit) afin d’éradiquer la mauvaise herbe de notre territoire… D’autant plus, ajoute la MILDT
« qu’il s’agit parfois de cannabis génétiquement modifié, avec du THC, encore plus nocif »..
Dans l’élan, la MILDT promet de trouver une parade pour éradiquer la vente de graines.
Dans ce plan, Etienne Apaire confirme la généralisation des tests salivaires ainsi que la
généralisation les stages de sensibilisation sur les dangers des produits stupéfiants et envisage de
multiplier les Consultations jeunes consommateurs, « y compris dans les zones rurales ».
Concernant le cannabis, ce plan est conforme à ce qu’attendait le CIRC. Pour le gouvernement,
prévenir et informer, c’est tenir un discours unique sur les drogues… « L’oublier, c’est œuvrer
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implicitement pour les drogues et leurs effets déstructurants », souligne la feuille de route
envoyée par le Premier ministre.
Une fois de plus, sous prétexte de retarder les premières consommations, ce plan gouvernemental
annonce toute une série de mesures répressives qu’il s’agisse de l’alcool ou du cannabis.
Pourtant, la MILDT sait que la répression n’a guère d’influence sur la consommation comme l’a
récemment démontré une étude menée auprès de 17 pays. Les Américains sont les plus gros
consommateurs mondiaux de cannabis, 42,4% de la population ont déjà tiré sur un pétard tandis
qu’aux Pays-Bas où la politique est beaucoup plus tolérante qu’au pays de la guerre à drogue,
seuls 19,8% de la population ont déjà goûté au cannabis.
La MILDT sait aussi qu’un discours caricatural sur les effets du cannabis ainsi qu’une
stigmatisation tant des usagers que de ceux qui militent pour une politique plus pragmatique, est
vouée à l’échec.
Les 1 million 200 mille usagers réguliers de cannabis en France (ils sont 13 millions 400 mille en
Europe), n’ont pas l’intention de renoncer à une pratique qui leur convient et apporte un plus à
leur vie quotidienne, même si cette dernière met en péril leur santé. Aussi sévère soit-elle, ils
s’adapteront à la répression… Et parions que d’ici 2011, la culture du cannabis a des fins
domestiques aura, malgré les promesses du gouvernement d’employer l’artillerie lourde,
largement progressé en France.
Juste pour finir, comme vous vous en doutez, dans le contexte actuel, le CIRC ne va pas fort. Le
sujet du cannabis n’est plus d’actualité… Par exemple personne ne s’est ému, à l’exception de
Patrick Braouzec, et du CIRC, des « dispositions tendant à prévenir la toxicomanie et certaines
pratiques addictives » contenues dans la loi relative à la prévention de la délinquance adoptée par
l’Assemblée nationale en mars 2007. De même que personne n’a protesté énergiquement contre
la loi sur la récidive votée en août de la même année qui parfois envoie (il suffit de taper cannabis
sur la page actualité dans le moteur de recherche Google pour s’en convaincre) de simples
usagers en prison pour de longues années.
L’objectif de la politique des drogues est contenu dans le rapport triennal de 2008. Pour le
gouvernement, il s’agit avant tout de recadrer le discours sur les drogues, de les présenter comme
un fléau et de présenter ceux qui s’opposent à la politique de la matraque, comme des
irresponsables et des « Has Been ». Les médias, sous la haute surveillance du CSA, hésiteront
désormais à organiser un débat contradictoire sur les drogues. Même le CIRC, bien connu pour
ne pas avoir sa langue dans sa poche, la retourne aujourd’hui sept fois dans la bouche, avant de
s’exprimer…
Le gouvernement a parfaitement réussi son opération de déstabilisation. Il a désormais les mains
libres pour mener la vie dure aux usagers de drogues en multipliant les contrôles dans la rue, mais
aussi sur les routes, et bientôt dans les entreprises. C’est ainsi que compte s’y prendre la MILDT
pour réduire significativement l’usage des drogues.
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