Un logo FN sur le site de la mairie UMP d`Aix-en

Transcription

Un logo FN sur le site de la mairie UMP d`Aix-en
Un logo FN sur le site de la mairie UMP
d'Aix-en-Provence : une "erreur"
Le Monde.fr | 31.05.2012 à 18h55 • Mis à jour le 31.05.2012 à 18h55
Abonnez-vous
15 € / mois Réagir Classer Imprimer Envoyer
Partager facebook twitter google + linkedin
Ce sont des jeunes socialistes qui ont remarqué la drôle d'illustration affichée sur la
page d'accueil du site internet de la mairie UMP d'Aix-en-Provence, jeudi 31 mai, en
début d'après-midi : un pictogramme évoquant l'Assemblée nationale et dessous,
une petite flamme bleu-blanc-rouge, ni plus ni moins que le logo du Front
national pour la campagne des législatives 2012.
Pas peu fier de sa découverte, le MJS des Bouches-du-Rhône a rapidement diffusé
une capture d'écran du site mairie-aixenprovence.fr sur Twitter jeudi midi, invitant
les médias régionaux à y jeter un œil.
LE MONDE | 31.05.2012 à 10h52 • Mis à jour le 31.05.2012 à 10h52
Par Propos recueillis par Jean-Baptiste Chastand, Dominique Gallois et Thomas Wieder
Abonnez-vous
15 € / mois Réagir Classer Imprimer Envoyer
Partager facebook twitter google + linkedin
Dans un entretien au Monde, le ministre du redressement productif, Arnaud
Montebourg, décrit sa méthode pour sauver des emplois et ses projets pour
l'industrie française.
Vous êtes depuis deux semaines au gouvernement, savez-vous désormais ce
qu'est le redressement productif ?
Arnaud Montebourg : Le redressement est le fait de relever ce qui est à terre.
L'industrie française est en chute libre, et les dix dernières années ont été marquées
par une désindustrialisation à un rythme plus soutenu que le Royaume-Uni, qui a
pourtant accepté l'idée de vivre sans industrie. 14 % de la richesse nationale est
d'origine industrielle, contre 25 % il y a dix ans. Le bilan du sarkozysme est un
désastre sur le terrain de la désindustrialisation.
Par ailleurs, un certain nombre de décisions dans les entreprises ont été différées
pour des raisons électorales et apparaissent maintenant. Les plans sociaux se
multiplient sur le territoire.
Partagez-vous les chiffres de la CGT : près de 45 000 emplois menacés ?
Ces chiffres recoupent de façon crédible ceux de mes services. Nous avons dû
approfondir les informations superficielles qui m'avaient été léguées par mon
silencieux prédécesseur [Eric Besson], dont le nom n'aura certainement pas marqué
l'industrie française.
Quelle est votre méthode pour répondre à l'afflux de demandes d'aides ?
Notre rôle est de tout faire pour sauver les emplois qui peuvent l'être. C'est pour cela
que nous avons besoin d'anticiper au maximum. Je lance donc un appel aux chefs
d'entreprise : il est préférable de demander des mesures de soutien bien avant
l'apparition de difficultés.
Au quotidien, nous avons conçu une cellule en forme de commando composée de
quatre personnes qui parent à l'urgence. Il s'agit de mon directeur de cabinet,
Stéphane Israël, son adjointe Fanny Letier, ancienne secrétaire générale du Comité
interministériel de restructuration industrielle (CIRI), Boris Vallaud, sous-préfet, et
Christophe Bejach, ancien banquier qui s'est mis au service de laFrance.
Au niveau ministériel, le CIRI traite les entreprises de plus de 400 salariés.
L'organisme connaît son plus important pic d'activité depuis la crise de 2008. Pour
les entreprises plus petites, il va falloir s'organiser dans les régions et associer les
collectivités locales et les partenaires sociaux autour des préfets de région.
Au-delà de l'urgence et des dossiers que nous ont légués nos prédécesseurs, c'est à
la reconquête industrielle que j'entends me consacrer. Nous allons piloter, avec
Pierre Moscovici, la banque publique d'investissement. Et le lancement du plan
d'épargne populaire pour mobiliser les épargnants français sera le bras armé du
redressement. Un autre moyen d'intervention se fera par le biais de l'Agence des
participations de l'Etat, que nous cogérons. Elle servira à orienter notre stratégie
industrielle, ce qui n'avait pas été fait jusqu'alors.
Est-ce le rôle d'un ministre d'être en première ligne ?
Je ne cherche pas à me protéger, car l'esquive n'est pas de bonne politique. Nous
cherchons en effet à être le plus réactif possible. De son côté, la CFDT a suggéré au
premier ministre de ressusciter une mission interministérielle ; nous y réfléchissons.
Nous devons aussi démultiplier nos efforts, et c'est tout le sens des structures
régionales que je veux mettre en place.
La Commission européenne soutient que le problème de la France est un
problème de compétitivité et de coût du travail. Est-ce que vous partagez ce
constat ?
Il est vrai que, pendant ces dix dernières années, notre principal partenaire
commercial, l'Allemagne, a mené une politique salariale restrictive, ce qui lui a
permis d'améliorer sa compétitivité.
Cette politique a ses limites en Allemagne même, puisque le syndicat IG-Metall a
obtenu une hausse des salaires de 4 %, que les fonctionnaires allemands ont été
augmentés d'un peu plus et que la question du salaire minimum est enfin discutée
dans ce pays et au sein des instances européennes. Tout cela va dans le sens d'un
meilleur équilibre entre les situations économiques et sociales des pays européens.
Votre travail est donc d'attendre que l'Allemagne augmente ses salaires ?
Non, mon travail est de considérer la compétitivité dans tous ses aspects, y compris
hors coût. Le financement de la solidarité et son coût, qui pèse sur les entreprises
exposées à la concurrence européenne et mondiale, sont un des thèmes qui
pourraient être inscrits dans le cadre de la conférence sociale.
Mais vous ne dites pas ce que doit faire la France...
La question de la compétitivité est centrale. Personne ne le nie. Mais cette
compétitivité ne peut pas être acquise au détriment des salariés ou des
consommateurs. La TVA dite "sociale" était inefficace et injuste, mais il y a d'autres
solutions à imaginer. La conférence sociale est le lieu où ces problèmes doivent être
traités.
Cela procédera d'un échange possible de concessions réciproques, que j'appelle
reconquête industrielle. Par exemple, peut-on accepter encore longtemps que des
emplois soient détruits alors que, si certaines entreprises acceptaient des rentabilités
moins flamboyantes, ces emplois seraient préservés ? Les entreprises
doivent pouvoir accepter des mesures de limitation des abus. Un projet de loi est en
préparation. Lorsque des sites rentables à marge insuffisante sont abandonnés par
des groupes pour des raisons purement financières, nous travaillons sur des
mécanismes permettant la vente par voie judiciaire à un repreneur au prix du
marché, sans spoliation.
A quelle entreprise pensez-vous ?
Une multitude d'entreprises se trouvent dans cette situation. Par exemple, le
siteLafarge de Frangey dans l'Yonne, RioTinto à Saint-Jean-de-Maurienne. Dans
une économie normale, protégée des excès de la finance, la recherche du profit ne
doit pas écraser l'emploi.
Les pays européens ont tendance à flexibiliser le marché du travail. Les lois en
préparation ne sont-elles pas à contretemps ?
On met toujours en avant de prétendues rigidités. Pourtant il existe déjà de la
flexibilité. Les travailleurs en temps partiel subi et en CDD peuvent en témoigner.
En se focalisant sur les plans sociaux, qui ne représentent que 3% des
suppressions d'emplois, ne passe-t-on pas à côté des emplois précaires ?
A chaque fois qu'un groupe ferme une entreprise et détruit un outil industriel pour des
raisons financières, il emporte avec lui tous les sous-traitants et les salariés qui
travaillent autour. Si nous arrivons à faire reprendre la raffinerie de LyondellBasell,
nous sauverons plusieurs centaines d'emplois, mais aussi sept fois plus d'emplois
induits sous-traitants.
Est-ce le moment d'augmenter le smic ?
Un coup de pouce a été annoncé. Ses modalités seront arrêtées, au mois de juin,
après concertation avec les partenaires sociaux.
En raison de la tranche d'impôt sur le revenu à 75 %, des entreprises préparent
la délocalisation de certaines directions, voire de leur siège. N'est-ce pas
inquiétant ?
Ce ne sont pas des mesures qui visent les entreprises. Au nom du patriotisme
économique, elles doivent conduire nos concitoyens qui ont la chance de gagnerplus
d'1million d'euros par an à accepter de participer à l'effort collectif. Qu'on soit
footballeur, artiste ou banquier, nous avons tous envie que la France redresse ses
comptes publics.
Y croyez-vous vraiment ?
Oui, il y a eu un temps pour l'égoïsme, il a même été au pouvoir au sommet de l'Etat.
Maintenant nous sommes entrés dans le moment où les Français se donnent la
main. C'est le moment de l'entraide nationale.
Le communiqué final du G8 affiche un vibrant plaidoyer pour le libreéchange. François Hollande a participé à sa rédaction. L'auriez-vous signé ?
Vous connaissez mes positions. Technicolor a annoncé la fermeture de son site
d'Angers après que l'Union européenne a décidé de supprimer les 14 % de droits de
douane qui frappaient les décodeurs de télé importés. A quoi mène le libre-échange
intégral ? A transférer les productions industrielles hors d'Europe !
Le secrétaire américain au commerce, John Bryson, m'a expliqué sa méthode pour
relocaliser les activités. Il utilise le protectionnisme. Il a imposé une taxe de 32 % sur
les panneaux photovoltaïques d'importation chinoise pour protéger les filières
américaines. Je vous rappelle qu'elles font faillite en Europe. Vous voyez qu'on peut,
comme M. Obama, être un protectionniste de pratique et signer des communiqués
au G8.
Drogues : l'échec des politiques
répressives chez les jeunes
LE MONDE | 31.05.2012 à 17h06 • Mis à jour le 31.05.2012 à 17h06
Par Laetitia Clavreul
Abonnez-vous
15 € / mois Réagir Classer Imprimer Envoyer
Partager facebook twitter google + linkedin
Chez les spécialistes des drogues, l'information circulait depuis plusieurs jours: les chiffres
révélant le niveau d'addiction des jeunes Français sont mauvais. De fait, selon
l'enquête European school survey project on alcohol and other drugs (Espad) qui a été publiée
jeudi 31 mai en fin de matinée, la consommation detabac, d'alcool mais aussi de cannabis des
jeunes Français scolarisés de 16 ans s'affiche nettement à la hausse entre 2007 et 2011 (lire
l'étude en anglais en PDF).
Le classement de la France se détériore par rapport aux autres pays européens, qui
contrairement à elle, sont souvent en progrès. Une bombe, alors que le plan 2008-2011 de
la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) fixait pour
objectif de faire reculer les consommations de drogues illicites et celles excessives d'alcool.
L'EXPÉRIMENTATION DU CANABIS EN HAUSSE DE 25 %
L'enquête réalisée par le Conseil suédois pour l'information sur l'alcool et les autres drogues,
compare 36 pays. Selon des chiffres provisoires que Le Mondes'est procurés par un biais non
officiel, l'évolution sur le cannabis est particulièrement problématique: l'expérimentation est
en hausse de 25 %, le nombre de jeunes ayant consommé au moins une fois le produit passant
de 31 % à 39 % en quatre ans. L'augmentation est même de 60 % pour la consommation au
moins une fois par mois (de 15 % à 24 %).
Sur le cannabis, la France reprend donc la première place du classement et retrouve ses
niveaux de consommation du début des années 2000. Pour l'alcool, c'est un retour parmi les
dix premiers pays : 67 % des jeunes de 16 ans ont consommé de l'alcool dans le mois, contre
64 % en 2007. En outre, 41 % déclarent avoir été ivres au moins une fois dans l'année. Certes,
c'est moins que les 48 % constatés outre-Manche. Mais en quatre ans, le Royaume-Uni a fait
des progrès, passant du premier au quatrième rang, alors que la France arrive désormais dans
le top 15.
Pour le tabac, la situation se dégrade aussi. Les jeunes Français de 16 ans étaient 38 %
à avoir fumé au moins une cigarette dans le mois en 2011, contre 30 % en 2007. La France
arrive désormais au 6e rang, rejoignant le camp des pays où les jeunes sont fortement
consommateurs de tabac parmi lesquels la République tchèque, la Lettonie, la Croatie.
Etienne Apaire, le président de la Mildt jusqu'à ces derniers jours aurait-il crié victoire trop
tôt? Ce magistrat nommé en 2007 affirmait en janvier dans la lettre d'information de
l'instance, que l'objectif de faire baisser "le nombre des entrées en consommation" avait "été
atteint". Un satisfecit réitéré en mai, dans son éditorial d'adieu.
Il se basait sur une enquête réalisée auprès des jeunes, française, dite Escapad(ici en PDF).
Publiée en février, elle montrait une baisse des expérimentations d'alcool et de tabac, et une
stabilisation de la diffusion du cannabis. Surtout, elle relevait une baisse des usages de
cannabis dans l'année et au cours du mois, qui confirmait une tendance constatée depuis 2003.
Mais en avril, sans grand bruit, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies
(OFDT) rendait publique une troisième enquête, intitulée Health Behaviour in school-aged
children et réalisée auprès des 11, 13 et 15 ans (ici en PDF). Cette étude décrivait plutôt une
stabilisation des consommations. L'heure ne semblait en tout cas pas à la baisse.
Les chiffres européens Espad publiés jeudi décrivent au contraire une hausse de la
consommation sont à considérer avec prudence - ils devront notamment être confirmés dans la
durée. Mais ils relancent le débat autour de la politique française de lutte contre la
toxicomanie, qui a été marquée sous l'ancien gouvernement, par une option répressive.
"L'ENVIRONNEMENT ADDICTOGÈNE" DES ADOLESCENTS
"Je sais que nous pouvons être accusés de partialité, car nous n'étions pas d'accord avec la
politique menée, mais l'enquête Espad montre bien que celle-ci n'a pas fonctionné",
relève Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction, une fédération
d'intervenants du secteur. Il estime que la Mildt a faussement fait croire que la France, grâce à
l'accent mis sur la répression des usages de cannabis, réussissait à résister. Résultat, elle est
surtout, selon lui, passée "à côté de ce qui constitue le gros problème": "l'environnement
addictogène" dans lequel évoluent les adolescents dans une société qui favorise les sensations
fortes et l'hyperconsommation (jeux vidéo, "binge-drinking", etc.).
"Le problème est que l'objectif a été d'éviter à tout prix le premier usage, alors qu'essayer le
cannabis est un signe d'identification chez les jeunes, sans suivi après. Il est pourtant
primordial de détecter précocement les usages réguliers", commente Jean-Michel Costes,
directeur de l'OFDT de 1995 à 2011. Il critique"une politique qui n'a rien donné sur le
cannabis et qui a laissé filer les consommations des drogues légales". Une focalisation sur le
cannabis critiquée par les spécialistes, alors que le tabac est une porte d'entrée vers cette
substance, et que les jeunes sont des polyconsommateurs.
Lire (édition abonnés) : Après cinq ans d'approche répressive, incertitude sur la
politique des drogues.
Laetitia Clavreul
Polémique autour de la ligne Tabac info service
A la veille de la Journée mondiale sans tabac, jeudi 31 mai, une polémique s'est déclenchée à propos
de l'attribution de la gestion de la ligne téléphonique Tabac info service à la société Direct Medica.
Son concurrent malchanceux, l'Office français de prévention du tabagisme, structure associative qui
gérait auparavant une partie de la ligne, l'estime sans expérience en matière de sevrage tabagique et
proche de l'industrie pharmaceutique, dénonçant un conflit d'intérêts. "Le juge, qui a statué vendredi
25 mai, (...) a confirmé la décision de l'Inpes [Institut national de prévention et d'éducation pour la
santé] de choisir l'offre de Direct Medica", a souligné l'Institut dans un communiqué.