Littérature - Bruno bisaro

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Littérature - Bruno bisaro
REVUE DE PRESSE - LITTERATURE
REVUE DE PRESSE – LITTERATURE
Critique de « Joseph n’est pas rentré »
Nicolas Tessé, La Lucarne, mars 2013
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Geneviève Pastre, femme de mouvement
Par Bruno Bisaro, Lesbia Magazine, mars-avril 2012
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Hommage de Frédéric Mitterrand à Geneviève Pastre
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A propos de « La riposte »
Entretien avec Elodie Pont, le Nouveau Chroniqueur, juin 2010
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Arte senza confini per Bruno Bisaro, ospite al Dunas Festival
Emilio de Paoli, Canarias per te, août 2010
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« Les autoportraits en auteur dramatique » de Bruno Bisaro
par Pierre Salducci
Bruno Bisaro en auteur gay
Pierre Salducci, la Référence, février 2009
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Bruno Bisaro, un auteur gay affirmé et revendiqué
Pierre Salducci, magazine LOM, mars-avril 2010
PAGE 15
L'intrépide Bruno Bisaro par Jean-Sébastien Vallée
La Référence, octobre 2005
PAGE 17
Critique de « l’intrépide bruno bisaro »
Jean-Marie Gachon, Plum'Art, octobre 2005
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Critique de « l’intrépide bruno bisaro »
Lionel DUROI, Gayvox, janvier 2005
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BRUNO BISARO
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« Joseph n’est pas rentré », Bruno Bisaro, bruitage*, 2012
Critique de Nicolas Tessé, La Lucarne
Arts, cultures, médias et homosexualités, Liège, 25 mars 2013
Joseph n’est pas rentré est constitué comme un recueil de textes en prose, narrant tantôt souvenirs,
tantôt anecdotes aux sujets plus distanciés, mais dont la sensibilité ne cesse de témoigner de l’intime
expérience de l’auteur.
Oeil de La Lucarne :
Voici donc ma première pénétration dans l’univers de Bisaro, que j’appréhende déjà comme très singulier,
et que je vais découvrir avec la circonspection du visiteur qui s’aventure dans l’exposition rétrospective
d’un artiste qu’il se figure encore comme un illustre inconnu.
À travers les personnages brossés par l’auteur dont les apparitions semblent tenir lieu d’oracles, l’on
apprivoise les idoles et les totems tirés de sa mémoire et de ses expériences de vie, à la fois porteurs de
bons et de mauvais augures.
Les portraits s’affinant et se caractérisant au fur et à mesure de la lecture, Bruno Bisaro, au paroxysme de
sa littérature, évoque la figure du père spirituel et religieux, Joseph, qu’il narre avec la religiosité familière
aux tableaux de La Tour, où l’on entrevoit l’intimité des relations entre les sujets circonscrite par une
inquiétante obscurité, celle où la dimension du sacrée est alourdie par le poids des principes
immémoriaux.
Le fil rouge de ce recueil sera donc la prévalence des institutions religieuses dans le rapport de l’homme
au divin, qui fascine et inquiète Bisaro, lui qui sait pertinemment vers quels dévoiements la foi irraisonnée
et instrumentalisée peut conduire.
Le livre s’achève par une subite pénétration dans le séculier avec une postface conçue comme une
diatribe dirigée vers une figure politique actuelle, bien temporelle cette fois-ci, Christine Boutin, et
l’entreprise menée par son Parti Chrétien-Démocrate qu’elle conçoit comme une philosophie adressée audelà des gens de foi. Bisaro accusera cette démarche, que la politicienne voulait charger d’une portée
« humaniste », d’être une lutte en défaveur des principes que les groupes sociaux « non-cléricalisés » ont
commencé à revendiquer dès mai 68.
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BRUNO BISARO
Ici donc substitution d’une position poétique et critique qui annonçait la suivante, à une position politique.
La poésie de Bisaro, telle qu’elle m’est apparue dans cet ouvrage, m’avait parue difficile à saisir, en ce sens
que là où le lecteur non-averti cherche des connexions dans la récurrence des termes spécifiques et des
sujets évoqués, il n’en tresse que quelques mailles de manière si fortuite qu’il ne saurait tendre un filet
plus solide pour en capter d’autres. La confirmation de certaines de ces liaisons par la conclusion d’un
épilogue beaucoup plus pragmatique m’avait laissé comme un amer goût d’incertitude et d’incrédulité :
« ah oui, voilà où il voulait en venir… »
Une visite donc sur son site peut être nécessaire pour saisir les enjeux sous-jacents défendus dans ses
textes, et sera également l’occasion pour vous plonger dans sa démarche (brillamment éclairée par les
revues de presse mises en ligne). Je vous invite dès lors à vous intéresser à ses productions connexes,
toutes faisant preuve d’un amour savant de l’écriture, et qui pourraient constituer un corpus de point
d’entrées dans la littérature de Bisaro, auteur au cœur porté par la révolte contre les institutions morales
et coercitives.
Bruno Bisaro est également dramaturge et musicien ACI. Ci-dessous en lien la Chanson de Jérémy, qui fait
écho à la perversion du désir sexuel orchestrée par les hommes d’Église…
ème
En 4 de couverture, Bruno Bisaro commente : « à 35 ans, je n’étais pas encore entré en littérature ». Et
s’il ne tenait qu’à nous de l’y introniser ?
Nicolas Tessé
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Geneviève, femme de mouvement
Par Bruno Bisaro
Article paru dans Lesbia Magazine, mars-avril 2012, en hommage à la poétesse disparue le 17 février
2012.
Geneviève était une femme de mouvement. Elle voulait être danseuse, elle se métamorphosa en poète.
Déclinaison du « je » sujet. Le « je » poétique, le « je » politique, celui de l’agrégée de grammaire, de la
dramaturge, de la femme de théâtre, de la femme de lettres, de la femme de radio, de la femme d’action,
de l’amie Octavienne.
Geneviève était une femme de mouvement. Elle n’était pas une femme de la communauté (ni des
communautés). Elle s’en distinguait. D’où parfois quelques malentendus. Ni pour, ni contre, ni dans, ni
hors. Ni à l’écart. Ni à la marge, ni à la périphérie. Simplement elle-même.
Geneviève avait su s’extraire de son poème. Elle avait su partir pour rejoindre le lieu commun qui est
toujours le lieu commun des vivants et des morts. C’est de là qu’elle nous parle et qu’elle nous dit encore
(ultime invitation au mouvement) : « toi aussi, traverse intensément le connu. »
Geneviève Pastre est l’assassin de Pasolini en moi (« Octavie ou la deuxième mort du Minotaure »)
La lecture d’«Octavie ou la deuxième mort du Minotaure » de Geneviève Pastre m’a profondément
changé, transformé, modifié. Je sais que ce changement profond (cette transformation radicale, cette
modification sans précédent et sans retour possible de tout mon être, cette modification sensible) me
vient directement de la lecture de ce poème-récit et de sa relecture. Pourquoi après une telle révolution
(révolution dans le sens de bouleversement, mais aussi dans son acception moderne et copernicienne),
pourquoi après une telle révélation (joyeuse, fulgurante) serais-je resté le même dans ma façon d’être et
dans ma façon d’être traversé par le réel, dans ma façon de vivre le théâtre. Pourquoi après la révolution,
serais-je resté le même ?
J’ai largué Pasolini (Pier Paolo) comme on largue un vieil amant. J’ai déserté son théâtre de parole (je suis
sorti de dessous la terre, des décombres et de la vétusté d’une chambre aux murs imprégnés de sang et
de sueur tangible). J’ai brûlé son manifeste pour un nouveau théâtre après avoir condamné son manque
d’élégance (celle d’un Italien d’Amérique) et son manque d’honnêteté intellectuelle (pur intellectualisme).
Je me suis écorché à l’écorce d’un (h)être cher ; il ne me restait plus rien de l’idée originelle. L’idée d’aller
au théâtre avec le souci d’entendre plutôt que de voir est déjà une supercherie. Pasolini s’est fourvoyé
depuis le début. Dès le commencement.
Pasolini ne fut un homme de théâtre que par accident : un ulcère à l’estomac et encore ne fut-il que son
fossoyeur. Son théâtre s’écrit comme il se pense (écriture martyrisée) dans le spectacle de la continuité du
silence, celle de son œuvre littéraire. Pasolini n’a fait que perpétuer le mythe du verbe assassiné par la
mise en scène. C’est lui l’abominable et non pas Albee. Effroyable minotaure ! Hors de lui-même son idée
de style, son stylo et son sexe en érection. (Aux hommes) Hors de nous-mêmes ! J’ai relu récemment Irène
Némirovsky et sa suite franchouillarde et je l’ai reconnu dans les traits de Corte, dans cette figure de
l’écrivain dignement stupide et raté.
Geneviève Pastre est l’assassin de Pasolini en moi.
Bruno Bisaro, la Riposte (éditions Bruitage, 2010)
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BRUNO BISARO
Je lis dans les poèmes de Geneviève comme je lis dans une chorégraphie. Geneviève est une danseuseétoile. Ici, par exemple, elle écrit « la paume ». Mon Dieu ! La paume ! La paume ! Quand un écrivain ne
connaît et ne reconnaît que la main.
Bruno Bisaro, Tant de jours qui suivront (éditions Bruitage, 2009)
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Hommage de Fréderic Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication à Geneviève Pastre
C'est avec une grande émotion que nous apprenons la disparition de Geneviève Pastre, qui s'est éteinte
vendredi 17 février à l'âge de 87 ans. Elle s'était distinguée à la fois comme écrivaine, poétesse, éditrice et
comme une militante engagée pour la cause gaie et lesbienne.
Outre ses nombreux recueils de poèmes, elle aura créé une collection, les Octaviennes en 1985, puis sa
propre maison d’édition, les Editions Geneviève Pastre, en 1989.
Pour la littérature et la cause gaies et lesbiennes, elle aura joué un rôle majeur d’affirmation, de
désenclavement et de reconnaissance, en France et ailleurs – une cause qu’elle aura défendue avec un
très fort engagement à la tête de la radio Fréquence Gaie, par son activité de recherche et de mise en
scène, par ses participations multiples à des colloques ou à des émissions de télévision, par la création de
son mouvement politique « Les Mauves ».
Frédéric Mitterrand, le 18/02/2012
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BRUNO BISARO
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Entretien avec Elodie Pont, « Le Nouveau Chroniqueur », juin 2010
« La riposte – Nous sommes tous gais et lesbiens ». Tel est l’intitulé du dernier ouvrage de Bruno Bisaro,
chanteur, poète, auteur dramatique et comédien. Le livre se partage entre thèmes généraux sur la
politique et la philosophie en première partie, et sujets plus personnels évoqués à travers des interviews
et autres fragments d’existence en deuxième partie.
Elodie Pont : « Nous sommes tous gais et lesbiens » : sous quel aspect ?
Bruno Bisaro : J’aurais pu écrire : « Nous sommes tous Américains » comme nous l’étions tous après les
attentats du 11 septembre ou lors de l’élection de Barack Obama. J’aurais pu écrire : « Nous sommes tous
juifs », puisque les génocides et la question juive concernent toute l’humanité… Il est en de même pour la
« question gaie et lesbienne ». Et puis, j’ai voulu renverser la perspective. J’ai l’impression de vivre dans un
monde hétérosexuel : depuis que nous sommes petits, on apprend qu’être gai est une exception. J’ai
voulu renverser la norme.
Elodie Pont : Selon vous, après une période d’oppression, les homosexuels ont pu accéder au monde libre.
Ce passage correspond-il à un évènement particulier ?
Bruno Bisaro : Il est davantage symbolique qu’historique dans mon livre. D’un point de vue personnel,
l’année 1995 fut décisive. J’avais 21 ans. Avec mon premier amour, j’ai ressenti que j’appartenais
pleinement au monde, au monde des vivants, au monde libre.
Elodie Pont : Pourquoi insister sur la création d’un parti gai et lesbien ?
Bruno Bisaro : Un parti de ce type a déjà existé : les Mauves (ou les Politides), créé par Geneviève Pastre.
Comme l’écologie, l’homosexualité concerne toute l’humanité. En France, la vie politique est structurée
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BRUNO BISARO
par des partis qui restent des moyens d’action incontournables. Le parti gai et lesbien ne doit pas exister
pour être visible ou pour une question de représentation, mais pour agir.
Elodie Pont : Vous parlez de mesures pour réduire les inégalités hommes/femmes mais vous rejetez l’idée
de discrimination positive…
Bruno Bisaro : A l’origine et d’un point de vue philosophique, « discriminer » signifie « faire preuve de
discernement ». C’est une action qui nécessairement grandit l’homme. Mais nous avons fait de l’idée de
discrimination quelque chose de négatif. Sur le plan politique, il est urgent de lutter efficacement contre
les injustices, la pauvreté, la violence et les inégalités qui perdurent. Ces questions concernent tout le
monde mais le concept de discrimination positive est irrecevable intellectuellement et dans l’action
politique. Je ne crains pas pour autant la persévérance des particularismes. Aujourd’hui nous refusons de
dialoguer, d’intégrer les exclus et nous faisons juste de la communication en continuant de nier la culture
de l’autre.
Elodie Pont : Vous avez tendance à employer un ton qui pourrait être perçu comme provocateur, est-ce
voulu ?
Bruno Bisaro : Ma situation est celle de quelqu’un qui n’accepte pas d’être né pour crever. Il y a des
moments où je suis très fatigué... J’écris, je fais du théâtre… non pas pour provoquer mais pour vivre ! Je
ne suis pas un solitaire, j’ai compris qu’avancer seul ne sert à rien. Je veux être avec l’autre, j’ai besoin
d’écrire pour être en lien. La provocation ne m’intéresse pas, elle est associée à l’idée de « faire du mal »…
Il y a dans mes rapports avec l’autre et avec la littérature ce désir absolu d’un peu d’éternité.
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ARTE SENZA CONFINI PER BRUNO BISARO, OSPITE AL DUNAS FESTIVAL
Emilio de Paoli, Canarias per te, agosto 2010
Ed ecco un altro celebre invitato al Dunas Festival di Playa del Ingles (Gran Canaria), manifestazione socioculturale gay che, dopo il cocktail di inaugurazione di questa sera alle 21 presso il locale La Bulle (Yumbo
Centrum), prende il via ufficialmente domani e dura fino a domenica 15.
Nato il 13 giugno 1974 a Créteil (Val de Marne), Bruno Bisaro è artista multidisciplinario francese in quanto
autore, poeta, attore, cantante ed editore. Ha pubblicato numerosi libri e presentato vari spettacoli di
danza, canto e teatro.
Come interprete, nel 2009 Bruno Bisaro è stato selezionato per la terza edizione dei Décalages d'hiver
(categoria canzoni d'avanguardia, nuovi linguaggi), e inoltre ha presentato a l'Espace Jemmapes un
estratto del suo tour canoro, mentre il suo primo album è uscito nel novembre dello stesso anno.
Come attore, ha recitato in diverse produzioni e presentato estratti de La religione del nostro tempo di
Pier Paolo Pasolini nell'ambito del Printemps des poètes del 2006. In un piccolo teatro di Ménilmontant, le
Zanzibar Hôtel, ha recitato da solo in scena, e per la prima volta nel 2004, la Remontrance au peuple de
France, di Pierre de Ronsard, e nel 2005, il suo Arthur Rimbaud ne s'est pas trompé(e).
Bisaro ha anche fondato le Productions Bruno Bisaro e le Éditions Bruitage. Ha pubblicato il suo primo
libro nel 2005 con le edizioni Geneviève Pastre: si tratta di una raccolta di poesie scritte tra il 1986 e il
2003 intitolata L'intrépide Bruno Bisaro. Nel 2003 ha pubblicato tre volumi di testi teatrali: Le Fruit de nos
entrailles, La Norme hypocrite e Le langage de la réalité / Tant de jours qui suivront, che fanno parte della
serie degli Autoportraits en auteur dramatique, che comprenderà in tutto undici titoli.
All'inizio di quest'anno, ha firmato un testo polemico, La Riposte - nous sommes tous gais et lesbiens, in
cui l'autore rivela i suoi ideali adottando un discorso militante.
Dato il successo che ha riscosso lo scorso anno al Dunas Festival con la presentazione del suo spettacolo
Arthur Rimbaud ne s'est pas trompé(e), Bruno Bisaro è presente anche alla nuova edizione del Festival e
venerdì 13, al Centro Insular de Turismo del Yumbo Centrum, a Playa del Ingles, presenta il nuovo
spettacolo Christian R. tué par sa mère, tratto dall'omonimo romanzo di Pierre Salducci, uno degli
organizzatori del Festival (di lui parleremo in un prossimo post).
(indirizzi utili www.brunobisaro.com; www.dunasfestival.com
Emilio de Paoli
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BRUNO BISARO
« Les autoportraits en auteur dramatique » de Bruno Bisaro
par Pierre Salducci
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LA REFERENCE - Février 2009 - Numéro 72 - 6e année
Revue francophone de littérature gay et lesbienne
Bruno Bisaro en auteur gay par Pierre Salducci, Espagne
Bruno Bisaro est né le 13 juin 1974 à Créteil. Il
est poète, chanteur, comédien et auteur
dramatique. Une partie de sa famille est
originaire du Frioul (Italie du nord). Il compose
ses premiers poèmes, dans la ferme de ses
grands-parents paternels, non loin de Casarsa
della Delizia. Certains d’entre eux figurent dans
son premier livre L’Intrépide Bruno Bisaro
(éditions Geneviève Pastre, 2005). Bruno Bisaro
poursuit à Marseille des études de commerce
avant de se consacrer entièrement à sa carrière
artistique. Sa rencontre avec Richard Martin
(comédien, metteur en scène et directeur du
théâtre Toursky) est pour lui déterminante. Il
se tourne vers le spectacle et l'interprétation.
gay que Bruno Bisaro trouve son plein
épanouissement. En 2005, il donne une lecture
de Tant de jours qui suivront au centre gay et
lesbien de la ville de Paris, à l’occasion du
Printemps des poètes dans son édition
consacrée aux « Passeurs de mémoire ». Dans ce
texte, il écrit que « la littérature gay n’a rien à
attendre de la littérature générale ». Mais cette
« réaction dramatique » intervient dans des
circonstances particulières, au moment de la
mort du pape Jean-Paul II (sa lente agonie) et
par ailleurs devant un public composé en partie
de personnalités gays et lesbiennes comme
Geneviève Pastre ou de la nouvelle génération
comme Christie Cyane que l'écrivain apostrophe
dans son texte : « Christie, tu es capable de
m’émouvoir jusqu’aux larmes, pourquoi
échangeons-nous de telles banalités ? ».
Comédien formé pendant trois ans à Paris à
l’atelier international de théâtre de Blanche
Salant et Paul Weaver (2000-2003), Bruno
Bisaro joue dans La Cerisaie d’Anton Tchékhov,
Le Marquis ridicule ou la comtesse faîte à la
hâte de Paul Scarron et interprète seul en scène
La Remontrance au peuple de France de Pierre
de Ronsard (2004-2006)… Plus récemment en
2007 et en 2008, il adapte au théâtre le poème
de Geneviève Pastre : Octavie ou la deuxième
mort du Minotaure qu’il interprète pendant
plusieurs semaines à l’Alambic studio théâtre,
théâtre d’essai et de création et à l’occasion du
festival parisien du théâtre gay et lesbien
(sélection officielle) sous le titre Arthur Rimbaud
ne s’était pas trompé(e).
Bruno Bisaro n’est pas un auteur gay parce que
l’homosexualité est le thème récurrent de son
oeuvre ni parce que les situations littéraires et
dramatiques mettent en scène ou impliquent
des personnages homosexuels, mais avant tout
parce qu'il considère le mouvement gay et
lesbien comme l’un des mouvements
artistiques, culturels, politiques les plus
marquants de notre histoire contemporaine, un
mouvement qui devient pour lui le «
mouvement réformateur de sa façon d’être au
monde » et de sa démarche artistique et
philosophique. Bruno Bisaro commence à écrire
pour le théâtre et à monter sur les planches au
moment où ce désir d’émancipation est en train
de triompher en lui et autour de lui.
Tout en restant fidèle au théâtre (il rejoint cette
année une compagnie théâtrale parisienne
dirigée par Ludovic Pirazzoli et enseigne dans un
lycée du Val de Marne aux côtés de JeanFrançois Chatillon), Bruno Bisaro s'intéresse
également à la chanson. En 2003, il rencontre le
chanteur Alain Moisset (ancien leader du groupe
punk rock Via Viva) avec qui il enregistre une
dizaine de ses compositions. Il prépare
actuellement son premier tour de chant qu’il
présente au Sentier des halles en octobre 2008.
Il vient d’être sélectionné au festival Décalages
d’hiver organisé par le centre de la chanson dans
la catégorie « chansons d’avant-garde, nouveaux
langages » et qui se tiendra en mars prochain à
l’espace Jemmapes.
Dans
La
Norme
Hypocrite
(farce
autobiographique), le romancier (réactionnaire,
misogyne et bigot, vraisemblablement le double
de Bruno Bisaro lui-même, celui qu’il « rêvait »
d’être adolescent) est trahi par son oeuvre de
jeunesse qui a l’apparence d’un travesti. Cette
pièce de théâtre fut citée par Geneviève Pastre
dans un article consacré à l’art gay et lesbien
dans le numéro spécial de la revue TriAngul’ère
paru en octobre 2005 à l’occasion du salon
Rainbow Attitude.
Dans Le Fruit de nos Entrailles, Bruno Bisaro
devient le romancier d’un genre nouveau qui
proclame : « A bas la représentation, vive le
théâtre fleuve ». Le couple juif (Isaac-Elsa
Homme de théâtre, de chansons et de poésie,
c'est finalement en s'affirmant en tant qu'auteur
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BRUNO BISARO
Jacobson) devient en quelque sorte l’alibi du
couple homosexuel (Corvisart-Jacobson). Dans
Le Langage de la Réalité, le couple formé par
l’un et l’autre (redevenu homosexuel par la
force des choses) célèbre la fin de la comédie
dans le mensonge de la réconciliation nationale,
celle de la France et de ses minorités.
A noter aussi pour finir que Bruno Bisaro anime
régulièrement l'émission « Les Enfants de
Stonewall » sur Radio Libertaire.
Bruno Bisaro annonce plus de onze titres à
paraître. Une aventure à suivre...
Pierre Salducci
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REVUE DE PRESSE - LITTERATURE
Magazine LOM - La chronique de Pierre Salducci –
Rédacteur en chef de la-reference.info - [email protected]
Magazine LOM N°93 MARS / AVRIL 2010
Bruno Bisaro, un auteur gay affirmé et revendiqué.
Né en 1974 et révélé par l’éditrice et poète Geneviève Pastre, Bruno Bisaro publie son premier livre en
2005 sous le titre L’intrépide Bruno Bisaro, et connaît d’emblée un succès d’estime.
Il s’agit d’un recueil poétique écrit entre 1986 et 2003. L’auteur, qui est aussi chanteur et comédien,
n’hésite pas à monter sur scène pour interpréter lui-même ses textes et établir avec son public un rapport
direct et plus humain. Une démarche qui n’est pas sans rappeler celle de Mme H, mais dans un registre
plus poétique et non satirique. C’est d’ailleurs à la poésie qu’il continue de se consacrer puisqu’il vient
d’adapter pour la scène le poème de Geneviève Pastre Octavie ou la deuxième mort du Minotaure sous le
titre Arthur Rimbaud ne s’était pas trompé(e), un spectacle qui a été présenté en compétition officielle
lors du festival parisien du théâtre gay et lesbien 2008.
En avril 2007, Bruno Bisaro fonde les Productions Bruno Bisaro pour soutenir sa démarche artistique et
philosophique. L’année suivante, il lance sa propre maison d’édition, les éditions Bruitage, dont la
première mission est d’accueillir la collection « Les autoportraits en auteur dramatique » qui regroupe
l’intégralité de l’oeuvre théâtrale de Bruno Bisaro (plus de onze titres à paraître d’ici juin 2010). Les trois
premiers titres viennent tout juste de paraître : Le Fruit de nos Entrailles (1998), La Norme Hypocrite
(1996-2006), Le Langage de la Réalité / Tant de jours qui suivront… (2004-2005).
Bruno Bisaro revendique le titre d’auteur gay, pas seulement parce que l’homosexualité est le thème
récurrent de son oeuvre ni parce que les situations littéraires et dramatiques mettent en scène ou
impliquent des personnages homosexuels, mais avant tout parce qu’il considère le mouvement gay et
lesbien comme l’un des mouvements artistiques, culturels, politiques les plus marquants de notre histoire
contemporaine. Bruno Bisaro commence à écrire pour le théâtre et à monter sur les planches précisément
au moment où son désir d’émancipation et d’affirmation est en train de triompher en lui et autour de lui.
En 2005, il donne d’ailleurs une lecture de Tant de jours qui suivront au centre gay et lesbien de Paris, à
l’occasion du Printemps des poètes dans son édition consacrée aux « Passeurs de mémoire ». Dans ce
texte, il écrit que « la littérature gay n’a rien à attendre de la littérature générale ».
Ambitieux, indépendant et pluridisciplinaire, Bruno Bisaro fait indéniablement partie des nouveaux
auteurs gay à surveiller et à découvrir. On peut en apprendre plus sur sa démarche en visitant son site
Internet : www.brunobisaro.com.
Pierre Salducci
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BRUNO BISARO
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REVUE DE PRESSE - LITTERATURE
L'intrépide Bruno Bisaro par Jean-Sébastien Vallée
LA REFERENCE, revue francophone de littérature gay et lesbienne
Montréal, octobre 2005
Auteur dramatique, poète, comédien et artiste rock, premier prix de poésie des Octaviennes et des
Gémeaux 2000, Bruno Bisaro vient de publier son premier recueil de poésie aux éditions Geneviève
Pastre. Cet ouvrage d’un jeune auteur originaire de l’Italie du Nord regroupe des poèmes écrits entre
1986 et 2003.
Même s'il aime se mettre lui-même en scène tout au long de son ouvrage, Bruno Bisaro ne cesse
d'afficher ses nombreuses références qui vont de la chanson au cinéma en passant bien sûr par la poésie
et la littérature, d'hier ou d'aujourd'hui, d'Europe ou d'Amérique. Il rend ainsi hommage à des talents
aussi hétéroclites que ceux de Bob Dylan, Edgar Allan Poe, Arthur Rimbaud, Yves Simon, Vladimir
Maïakovski, Pier Paolo Pasolini, Mano Solo, Jean-Luc Godard et Wladyslaw Znorko. Résultat : des poèmes
audacieux et aux tons multiples. Audacieux dans la mesure où l’auteur revendique l’existence de l’art gai
au même titre, affirme-t-il, que l’art sacré ou profane, ou encore l’art culinaire. Audacieux également dans
la panoplie de thèmes qu’ils abordent : la sexualité gaie (dans Louis XIV et la drag queen), la séropositivité
(dans Le sonnet séropositif) ou la liberté sans contrainte quelconque (et ce tout au long du recueil).
L’intrépide Bruno Bisaro se divise en cinq sections. Les poèmes de la première partie, qu'il appelle Les
Poèmes primitifs, correspondent aux fragments du journal intime de Bruno Bisaro. On retrouve ici des
textes antérieurs à 1998 : des textes doux aux accents amoureux (à applaudir, le poème Le départ, une
très belle histoire d’amour entre un capitaine et un matelot) qui préparent le lecteur pour la suite du
recueil, au discours plus revendicateur. Dans la deuxième partie, Horizon vertical, le poète s'oppose au
roman naturaliste. En proposant une vision à partir d’une thématique gaie, il défend l’idée qu'il est
impossible de perpétuer le langage baroque dans la littérature contemporaine.
Bruno Bisaro se crée un monde parallèle et un langage singulier qui se manifestent particulièrement dans
la troisième et quatrième partie. Avec des poèmes comme «La Mort de Bruno Bisaro», «Les arbres»,
«Portrait d’un écrivain» ou «Portrait d’une féministe», Bisaro questionne sa vie et cherche à comprendre
son sens véritable. En tant que «poète homosexuel», tel qu'il se définit, il tente de bouleverser les normes
hétérosexistes de notre société. La cinquième partie du recueil présente le témoignage du grand-père
maternel de l'auteur, Vital Bahuaud, héros de la seconde guerre mondiale, déporté en 1944 à
Buchenwald.
Ce premier ouvrage de Bruno Bisaro surprend à plusieurs égards. En plus de remettre en question l’ordre
établi, les poèmes qui le composent mettent l’accent sur le désarroi de l’être humain. Auteurcompositeur-interprète, Bruno Bisaro enregistre actuellement son premier album. Un poète de grand
talent à découvrir !
Jean-Sébastien Vallée
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BRUNO BISARO
Écrire comme... Bruno BISARO en lignes intrépides par Jean-Marie Gachon
Plum'Art - revue satirique et littéraire Direction de la publication : Jean-Marie Gachon – octobre 2005
De la petite mort à la complète disparition, Bruno nous assaille de sa confusion des genres en tirant le
portrait d'un écrivain, d'un arbre ou d'une sirène. Dada sur quelques strophes, il sait tout aussi bien
consigner un matelas ou défaire un théâtre. On l'aura compris, cet essayiste du verbe n'est pas qu'un
troublion du sonnet. Son truc à lui, c'est de lâcher des formules sur quelques évidences !
"l'intrépide Bruno Bisaro" Poésies, Éditions Geneviève Pastre
Allez,...jouons à l'intrépide :
La planche du banc est ma misère, celle où se siègent mes attentes et celle aussi qui sait user mon vieux
repos. Je suis le froc, pantalonade, qui dans ses froissements habiles tiendrait le temps des cours d'assises.
Je suis la fibre qui ceinture votre oeil au rang des vagabonds. Près de vous se lève un peu tiède la
compassion où me fixer, quand l'obole vous ouvre au revers de mes années de bois mouillés. Ne suis-je
donc pour vous qu'allongé à l'étal sombre du cliché, clocharde image papier glacé ? Passez, passants...se
couchent ailleurs... d'autres séances éternité.
Jean-Marie Gachon
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REVUE DE PRESSE - LITTERATURE
L’intrépide bruno bisaro
Lionel DUROI, Gayvox, janvier 2005
L’intrépide Bruno Bisaro aux Editons Geneviève Pastre a paru en janvier 2005. L’année commence avec de
belles surprises. Un peu plus de 100 pages. Une espèce de compilation de textes rangés, mais pas comme
une jeune fille. La bourgeoisie s’éloigne de-là. Ce serait plutôt du genre : Squatte mon esprit et laisse-toi
faire. Tout ça n’a rien de très factuel. De l’éther dans l’atmosphère. Comme les textes de Bruno. Encore
que, les mots sont des choses avec lesquelles on peut jongler. C’est un peu ce qu’il fait.
Il pose des sons comme en musique on colle des notes sur la partition de papier. On se demande s’il est
sérieux ou s’il se fout de nous. Et puis, vite, mais alors très vite,
ton bulbe s’enflamme sans prévenir. Tu sens poindre un incendie sans savoir où est l’incendiaire. Tu ne
sais pourquoi ces mots, ces bouts de textes sans queue
(quoi que) ni tête (re quoi que) se givrent dans ta tête. Ça rend fou d’un plaisir iconoclaste. C’est bizarre
Bruno Bisaro. Mais c’est trop bon pour ne pas être signalé. Dès que vous avez quelques minutes, lisez et
laissez-vous porter.
Lionel DUROI
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