Les Français face à l`alimentation : une spécificité qui s`affirme

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Les Français face à l`alimentation : une spécificité qui s`affirme
Les Français face à l’alimentation : une spécificité qui s’affirme
FRANCE, 22 mai 2012 (Toute la diététique !)
Au début des années 2000, plusieurs enquêtes pilotées par le sociologue Claude Fischler ont permis
d’apprécier les spécificités de l’attitude des Français envers l’alimentation. Et d’établir des comparaisons,
notamment avec les Américains. Dix ans plus tard, une nouvelle enquête montre que les Français restent
plutôt fidèles à leurs valeurs.
Alimentation plaisir et alimentation santé
On y voyait que les Français entretiennent un rapport très particulier avec
l’alimentation. Surtout si on les compare aux Américains. Les Français se
préoccupent d’une alimentation saine, mais ils portent aussi beaucoup
d’attention à la qualité des produits, au plaisir de manger et d’être ensemble.
L’alimentation revêt pour eux une dimension sociale, collective. Aux EtatsUnis, à l’opposé, elle est une affaire quasi strictement nutritionnelle. On la voit
sous l’angle des calories et des nutriments : glucides, lipides, protéines, etc.
Elle met aussi en cause la responsabilité individuelle, avec l’angoisse de faire les bons choix alimentaires. En France, la santé
n’est pas absente des préoccupations, mais on a tendance à penser qu’elle découle tout naturellement de la modération, de
l’équilibre et de la qualité de l’alimentation.
Le « modèle français » persiste
Dix ans plus tard, l’enquête de 2011 [3] montre que les Français se seraient très peu américanisés ou mondialisés. S’il y a des
changements, ils vont plutôt dans le sens de l’affirmation de la spécificité française.
Les Français confirment ainsi leur attachement aux repas réguliers. Ils continuent à réprouver ou à ne pas encourager le
grignotage et les snacks à toute heure. Ils confirment aussi leur préférence pour les vitamines naturelles, présentes dans les
aliments. Se méfient des médicaments et des compléments alimentaires. Et se déclarent aussi de moins en moins favorables
aux régimes. Même si, dans les faits, les régimes sont encore largement pratiqués, les Français semblent y être plus opposés
encore qu’en 2001.
Enfin, ils continuent à accorder une grande importance à la convivialité. Les enquêteurs interprètent ainsi le fait qu’au restaurant
les groupes de convives français partagent l’addition à parts égales. Si l’on exclut les invitations où une personne paie pour tout
le monde, une autre manière de procéder serait que chacun règle exactement ce qu’il a mangé. En France, l’addition divisée en
parts égales pourrait signifier que les Français rémunèrent, en quelque sorte, le plaisir d’être ensemble !
[1] Observatoire CNIEL des Habitudes Alimentaires. [2] Claude Fischler et Estelle Masson, Manger, Français, Européens et
Américains face à l’alimentation, Odile Jacob, 2007. [3] Enquête Fondation d’Entreprise Nestlé France 2011 : « Manger : mode
d’emploi, évolution des comportements alimentaires pendant la dernière décennie.» On peut aussi consulter Claude Fischler.
Source : © CERIN