la tête de maman

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26/03/07
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«LA TÊTE DE MAMAN» :
© Nord-Ouest Production / Photo J.C. Lother
Sa mère fait la tête depuis 20 ans, pourtant
elle a tout pour être heureuse comme on dit toujours. Or dans un coin de grenier Lulu découvre
sur un vieux film qu’il y avait une vie avant la
dépression - elle va tout faire pour redonner la
joie de vivre à sa mère.
Après deux court métrages, Carinne TARDIEU
sort son premier long qu’elle considère comme
son 3ème film, sorte d’aboutissement du deuil de sa
mère et aussi de sa propre enfance car elle
explore ici un sujet qu’elle a bien connu :
j’avais une mère défaillante entre mélancolie
Chloé COULLOUD et Carinne TARDIEU
et dépression.
au Cinéville-Colombier.
La maman fait vraiment la tronche, c’en est
presque gênant. Pour ce rôle essentiel, la jeune cinéaste a fait appel à Karine VIARD car
elle est naturellement à l’opposé du personnage, je voulais qu’on se demande pourquoi
elle est si fermée, elle qui est habituellement extravertie explique la réalisatice. Effectivement ça fonctionne, pas un sourire, fermée comme une huître, on ne reconnaît pas l’actrice joviale si présente sur les écrans. Lulu se fait parfois une raison elle pense que sa mère
n’a jamais vraiment fait le deuil de son propre père. On en vient à comprendre la malaise familial, le père Pascal ELBE qui s’échine à raconter des histoires passionnantes pour
détendre l’atmosphère, mais il parle dans le vide, et Lulu qui rame jusqu’au jour où elle
découvre un vieux film sur lequel sa mère s’en donne à cœur joie avec un type complètement inconnu. C’est parti pour une enquête en règle sur la jeunesse de la maman, mais
c’est sans compter sur la mauvaise volonté de la grand-mère ,qui a peut-être quelquechose à cacher, et sur le mauvais caractère de Lulu en pleine crise d’adolescence : cette histoire, c’est aussi celle de Lulu qui ne trouve pas sa place, elle a besoin de rendre sa place
à sa mère pour trouver la sienne précise Carinne TARDIEU.
La réalisatrice apporte un peu de sa propre vie : quand j’étais ado comme elle, j’avais
une mère de substitution,une sorte de fantasme, pour remplacer la mienne trop absente, c’était Jane BIRKIN et j’ai écris un rôle pour elle sans lui réveler l’origine de l’histoire, mais je crois qu’elle a deviné.
Au cours de ses investigations, notre héroïne va
découvrir les choses de la vie et par la même occasion faire la pige à sa meilleure copine qui ne la
trouvait pas assez délurée, mais la rencontre du
beau prince des tendres années de la maman est un
peu décevante, le temps à fait son œuvre, le joli garçon, vingt ans après, a pris les traits de Kad MERAD
et il est soigneur dans un zoo, depuis son César les
gens qui pensaient qu’il n’était que comique vont
changer d’avis, souligne la cinéaste.
Mais comment faire pour arracher un sourire à
une mère qui passe le plus clair de son temps assise dans le jardin face à un grand mur, préoccupée
par ses problèmes de constipation tellement elle est
tournée vers elle-même, ça c’est un truc que seules
les femmes comprennent sourit Carinne TARDIEU.
Chloé COULLOUD donne toute son énergie au
personnage de Lulu pour retrouver une mère aimante et vivante qui l’aimerait tout simplement.
R.M. D’autres photos sur www.cine35.com
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Photo Benoît Meudec
rencontre avec Carinne TARDIEU et Chloé COULLOUD