Ils disaient que je coupais mon enfant du monde extérieur qu`on s
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Ils disaient que je coupais mon enfant du monde extérieur qu`on s
Séquence Les Réécritures Texte 4 Ils disaient que je coupais mon enfant du monde extérieur qu'on s'enfermait dans ma chambre que je surveillais mon enfant de façon abusive que Lulu avait un développement psychomoteur insuffisant et c'était reparti avec leur psychomoteur alors là quand mon parachutiste est venu aussi dans la chambre alors là ils ont dit : 5 vous avez introduit le loup dans la bergerie c'était mon parachutiste corse c'était le coup des mille deux cents légionnaires du deuxième régiment étranger de parachutistes ç'a été le drame ils ont attaqué et moi aussi j'ai attaqué plus fort et sur la crèche surtout j'ai dit tout ce que je pensais de la crèche qui était dégueulasse et la puéricultrice la nommée Marie-Jeanne avait donné un coup de pied contre le berceau 10 de Lulu qu'est-ce que je les ai emmerdés avec le coup de pied de Marie-Jeanne à partir de là je me suis déchaînée ils ont appelé un juge j'avais plus de domicile j'avais plus de travail j'avais tout quitté pour Lulu le juge a pris une ordonnance de placement ! Lulu en nourrice ! J'ai vu une inspectrice je voulais la même nourrice que Davidovitch vu qu'il ne connaissait pas encore Lulu ils ont dit non je voulais plus quitter Lulu alors 15 jeudi je veux lui donner son biberon alors la puéricultrice dit : non elle prend Lulu alors je reprends Lulu elle me reprend Lulu je lui reprends Lulu elle gueule et veut Lulu je veux pas qu'elle reprenne Lulu et je fous Lulu par la fenêtre comme ça Lulu était à personne la Marie-Jeanne elle crie : infanticide infanticide ! J'ai fait trois crises de nerfs j'ai pris des barbituriques je me suis tailladé les veines avec le couteau de 20 mon parachutiste il avait oublié son couteau c'était celui de sa mère elle castrait les verrats et les porcelets en Corse avec ce couteau et une baleine de parapluie il faut absolument castrer les porcs ils m'ont fait un lavage d'estomac ils sont beaux tes glaïeuls mon Kiki merci. Philippe Minyana, Chambres, « Chambre 3 : Arlette », 1986.