Le guide pratique du LBO

Transcription

Le guide pratique du LBO
Collection Finance
Nicolas BOSCHIN
Le guide pratique du LBO
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barbary-courte.com
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les outils et moyens de recherche d’une société-cible,
accompagnés de quelques notions fondamentales en
analyse stratégique, économique et financière, et d’une
aide à la construction du business plan de reprise ;
les techniques d’évaluation d’entreprises en vue d’un LBO,
pour permettre au repreneur de négocier au mieux son
prix ;
les méthodes de construction du montage de reprise et de
structuration des financements ;
la mécanique juridique et fiscale d’un LBO, avec les risques
associés et les techniques utilisées par les professionnels
en vue de sécuriser et d’optimiser cette opération.
C
7
t
i
L’objectif de cet ouvrage est d’être à la fois un guide opérationnel
pour le repreneur ainsi qu’un outil de travail pour les
professionnels du LBO (avocats, financiers, banquiers, expertscomptables). Il présente successivement :
n
Pourtant, le LBO ne se résume pas à un montage artificiel,
créé ex nihilo par les milieux d’affaires. C’est d’abord un
principe financier appelé « levier économique », utilisé dans
le cadre d’un montage fiscalement efficient, utilisant le « levier
fi scal ». C’est pour cette raison que le LBO demeure encore
aujourd’hui le moyen le plus efficace d’acquérir une PME.
Nicolas BOSCHIN
o
Il y a encore quelques années, le LBO (Leveraged Buy-Out)
n’était connu que des fonds d’investissement et des quelques
repreneurs ayant utilisé cette technique. Actuellement, il
fait de plus en plus parler de lui, souvent de façon négative,
depuis le « collectif LBO » lancé par la CGT jusqu’à la bulle
des « gros » LBO qui a éclaté au cours de la crise financière
de 2007-2008.
Nicolas Boschin est avocat, diplômé Expert-comptable et de
l’ESG Paris. Il a travaillé pendant plusieurs années dans l’audit
financier et dans les opérations de haut de bilan. Devenu
avocat d’affaires, il conseille les repreneurs dans les domaines
financier, juridique et fiscal en matière de fusions-acquisitions
et de capital-investissement.
54283_boschin_220.indd 1
Le guide
pratique
du LBO
2e édition mise à jjour
our
Racheter une entreprise
grâce à l’effet de levier :
MBO, MBI, BIMBO
13/02/09 12:02
170 x 240 mm - 22,0 mm
Collection Finance
Nicolas BOSCHIN
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les outils et moyens de recherche d’une société-cible,
accompagnés de quelques notions fondamentales en
analyse stratégique, économique et financière, et d’une
aide à la construction du business plan de reprise ;
les techniques d’évaluation d’entreprises en vue d’un LBO,
pour permettre au repreneur de négocier au mieux son
prix ;
les méthodes de construction du montage de reprise et de
structuration des financements ;
la mécanique juridique et fiscale d’un LBO, avec les risques
associés et les techniques utilisées par les professionnels
en vue de sécuriser et d’optimiser cette opération.
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L’objectif de cet ouvrage est d’être à la fois un guide opérationnel
pour le repreneur ainsi qu’un outil de travail pour les
professionnels du LBO (avocats, financiers, banquiers, expertscomptables). Il présente successivement :
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Pourtant, le LBO ne se résume pas à un montage artificiel,
créé ex nihilo par les milieux d’affaires. C’est d’abord un
principe financier appelé « levier économique », utilisé dans
le cadre d’un montage fiscalement efficient, utilisant le « levier
fi scal ». C’est pour cette raison que le LBO demeure encore
aujourd’hui le moyen le plus efficace d’acquérir une PME.
Nicolas BOSCHIN
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Il y a encore quelques années, le LBO (Leveraged Buy-Out)
n’était connu que des fonds d’investissement et des quelques
repreneurs ayant utilisé cette technique. Actuellement, il
fait de plus en plus parler de lui, souvent de façon négative,
depuis le « collectif LBO » lancé par la CGT jusqu’à la bulle
des « gros » LBO qui a éclaté au cours de la crise financière
de 2007-2008.
Nicolas Boschin est avocat, diplômé Expert-comptable et de
l’ESG Paris. Il a travaillé pendant plusieurs années dans l’audit
financier et dans les opérations de haut de bilan. Devenu
avocat d’affaires, il conseille les repreneurs dans les domaines
financier, juridique et fiscal en matière de fusions-acquisitions
et de capital-investissement.
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Le guide
pratique
du LBO
2e édition mise à jjour
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Racheter une entreprise
grâce à l’effet de levier :
MBO, MBI, BIMBO
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170 x 240 mm - 22,0 mm
Le guide pratique du LBO
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www. editions-organisation.com
www.editions-eyrolles.com
Chez le même éditeur, dans la même collection
Jean-Marc Béguin et Arnaud Bernard, L’essentiel des techniques bancaires
Karen Berman et John Knight, Comprendre la finance, pour les non-financiers et les étudiants
Élisabeth Bertin, Audit interne
Pierre Cabane, L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Alan Fustec et Bernard Marois, Valoriser le capital immatériel de l’entreprise
Jean-François Galloüin, Guide pratique de la levée de fonds
Mohamed Gouali, Fusions-Acquisitions
Evelyne Gurfein, Comptes consolidés
Gérard Marie Henry, Les Hedge Funds
Robert S. Kaplan et Steven Anderson, TDABC - La méthode ABC pilotée par
le temps
Michel Di Martino, Guide pratique financier pour l’entrepreneur
Laurent Ravignon, Pierre-Laurent Bescos, Marc Joalland, Serge Le Bourgeois et André Maléjac, La méthode ABC/ABM
Paul Wilmott, Francis Mathieu et Patrice Poncet, La finance quantitative en
50 questions
Le Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressément la photocopie à
usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s’est généralisée notamment dans
l’enseignement provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour
les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le
présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’Éditeur ou du Centre Français
d’Exploitation du Droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2009
ISBN : 978-2-212-54283-7
Nicolas BOSCHIN
Le guide pratique
du LBO
Racheter une entreprise grâce à l’effet de levier
2e édition revue, mise à jour et complétée
À ma Yaya,
Et à ma très chère famille…
Merci à Cyrille, Philippe et Max pour leurs témoignages.
Merci à Claire pour sa relecture estivale !
Sommaire
Introduction................................................................................................
Qu’est-ce qu’un LBO ? .............................................................................
Les variantes du LBO ...............................................................................
Le LMBO ..........................................................................................
Le LMBI ............................................................................................
Le BIMBO.........................................................................................
L’OBO ..............................................................................................
Les trois leviers du LBO ...........................................................................
Le levier économique ...........................................................................
Le levier juridique................................................................................
Le levier fiscal .....................................................................................
Le plan de l’ouvrage .................................................................................
Les due diligences pré-acquisition .........................................................
L’évaluation de la cible ........................................................................
Les modalités de réalisation de l’opération et sa sécurisation juridique ....
Exemples « vécus » de LBO… .................................................................
LBO et crise financière ............................................................................
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PARTIE 1
L’ANALYSE PRÉALABLE DE LA CIBLE
Chapitre 1
La recherche d’une société cible ............................................................
1.1 Les critères de choix de la cible d’un LBO .......................................
1.1.1 La cible idéale d’un LBO ...........................................................
1.1.2 L’échec du LBO ........................................................................
1.2 Moyens et méthodes de recherche d’une cible (le « sourcing ») .....
13
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21
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VI
LE GUIDE PRATIQUE DU LBO
Chapitre 2
L’analyse de la cible potentielle : le pré-audit,
ou « due diligences préliminaires »........................................................
2.1 L’approche externe : évaluer l’environnement de la cible...............
2.1.1 La description du secteur et de ses facteurs clés de succès ............
2.1.2 Les cinq forces concurrentielles de Porter....................................
2.1.3 Les outils...................................................................................
2.2 L’approche interne : évaluer la cible au sein de son environnement
2.2.1 Analyse de la stratégie de la cible................................................
2.2.2 Analyse économique de la cible ..................................................
2.2.3 Autres ratios complémentaires ...................................................
Chapitre 3
L’établissement du business plan ...........................................................
3.1 Les sept points clés d’un business plan .............................................
3.2 La structure du business plan ............................................................
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PARTIE 2
ÉVALUER LA CIBLE ET FINANCER LE MONTAGE
Chapitre 4
Le choix de l’approche par les flux de cash .........................................
4.1 Les méthodes d’évaluation ...............................................................
4.1.1 L’impasse des approches patrimoniales .......................................
4.1.2 L’évaluation par les multiples et ses limites .................................
4.2 Évaluer la cible d’un LBO : l’approche par les flux de cash .............
4.2.1 Les principes de l’évaluation par les flux de cash .........................
4.2.2 Le calcul et l’actualisation des FCFF (Free Cash-Flow to the Firm)
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Chapitre 5
Le financement d’un LBO ....................................................................... 105
5.1 Le financement d’un LBO ................................................................ 106
5.1.1 La remontée des cash-flows sur le plan juridique ......................... 107
© Groupe Eyrolles
Prix et valeur : l’impact de la minorité et la liquidité .............................
La décote de minorité ..........................................................................
La décote de liquidité...........................................................................
L’évaluation .............................................................................................
SOMMAIRE
5.2
5.3
5.4
5.5
5.1.2 L’optimisation de la structure financière de la cible......................
5.1.3 Le financement par fonds propres...............................................
5.1.4 Le recours à l’endettement .........................................................
5.1.5 Structurer le financement...........................................................
5.1.6 Exemple de structuration du financement d’un LBO ..................
5.1.7 Le plan de financement de la holding ..........................................
Comment évaluer le coût du capital ? ..............................................
5.2.1 Théorie financière et principes fondamentaux du coût du capital..
5.2.2 Évaluer le coût des fonds propres à l’aide du MEDAF ................
5.2.3 Évaluer le coût de l’endettement.................................................
5.2.4 Comment évaluer le coût du capital en pratique..........................
Le problème de la « target capital structure » et les apports
de l’APV ...........................................................................................
L’utilisation éventuelle des options réelles.......................................
Quelques-unes des erreurs les plus fréquentes dans une évaluation .
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PARTIE 3
LA MÉCANIQUE JURIDIQUE ET FISCALE
D’UNE ACQUISITION PAR LBO
Chapitre 6
L’acquisition par LBO et ses risques..................................................... 197
6.1 Les deux types de vente ....................................................................
6.1.1 La vente dite « classique » .........................................................
6.1.2 L’open bid .................................................................................
6.2 Risques et spécificités juridiques du LBO .........................................
6.2.1 LBO et risques en droit des sociétés............................................
6.2.2 LBO et fiscalité du vendeur .......................................................
6.2.3 LBO et fiscalité de l’acquéreur ...................................................
6.2.4 LBO et risque social ..................................................................
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201
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© Groupe Eyrolles
Chapitre 7
Les sécurités juridiques ............................................................................ 273
7.1 La lettre d’intention et le protocole d’accord...................................
7.1.1 Lettre d’intention et protocole de cession ....................................
7.1.2 L’indispensable confidentialité des échanges ................................
7.1.3 L’éventuelle clause d’exclusivité .................................................
7.1.4 Ajustement du prix ....................................................................
274
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282
LE GUIDE PRATIQUE DU LBO
VIII
7.2 Le pacte d’actionnaires .....................................................................
7.2.1 Pactes d’actionnaires et opposabilité aux tiers .............................
7.2.2 Les difficultés d’exécution des pactes d’actionnaires.....................
7.2.3 Les clauses fréquemment utilisées dans les pactes d’actionnaires
et les statuts de SAS...................................................................
7.2.4 De la responsabilité des investisseurs… et des banquiers.............
7.3 Garantie de passif et audit ................................................................
7.3.1 Les risques liés à l’acquisition et les audits...................................
7.3.2 …d’où l’intérêt d’une garantie de passif .....................................
7.3.3 Le contenu de la garantie de passif .............................................
7.3.4 La mise en œuvre de la garantie.................................................
7.3.5 La « garantie de la garantie ».....................................................
7.3.6 Le traitement fiscal des garanties de passif ..................................
7.4 Comment impliquer l’équipe dirigeante dans le LBO .....................
7.4.1 Les primes de résultat ................................................................
7.4.2 Rétrocession de plus-value .........................................................
7.4.3 Les stock-options et le nouveau régime
des attributions gratuites d’actions ..............................................
7.4.4 Aspects fiscaux du management package ....................................
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Postfaces
Lost in LBO ............................................................................................. 335
Parcours initiatique d’un candidat au LBO ............................................. 336
Glossaire ...................................................................................................... 341
Bibliographie .............................................................................................. 351
© Groupe Eyrolles
Index ............................................................................................................ 357
Introduction
Dans une étude parue le 24 septembre 2003, le greffe du tribunal de
commerce de Paris indiquait que 19,4 % des entreprises en activité ont à
leur tête un chef d’entreprise de plus de 58 ans. Une récente étude de
l’IFOP (Institut français d’opinion publique) confirme cette tendance :
pas moins de 24 % des dirigeants interrogés ont l’intention de transmettre leur société dans les cinq ans à venir. Ces chiffres illustrent
l’ampleur d’un phénomène national, car ce sont quelque 450 000 entreprises qui devraient changer de mains dans les dix ans, et c’est la raison
pour laquelle de nombreux professionnels s’y intéressent de plus en plus1.
© Groupe Eyrolles
La technique la plus courante pour reprendre une entreprise est celle du
LBO (« Leveraged Buy-Out », ou littéralement « prise de contrôle avec
effet de levier »). Plusieurs fonds d’investissement sont spécialisés dans les
LBO tels APAX, 3I, SIPAREX, KKR, LBO France, etc.2 Selon l’AFIC3,
les montants investis dans des opérations de LBO étaient de 500 millions
d’euros en 1997 et de près de 2 milliards d’euros en 2001. En 2002, le seuil
de 4,5 milliards d’euros a été atteint. Ces chiffres sont représentatifs de la
montée en puissance du rythme des acquisitions de ces dernières années,
et ce, jusqu’à l’été 2007…
1. Par exemple, sur son site, l’ordre des experts-comptables met à la disposition de ses membres
de nombreux outils et documents d’information liés à la transmission d’entreprise :
www.entrepriseevaluation.com
2. Voir par exemple le n° 857 d’Option Finance, en page 40, qui dresse un état des lieux des participations détenues par les principaux fonds de LBO les plus actifs en France. Se reporter également au Guide des sociétés de capital-investissement, J.-B. Hugot et J.-P. Mocci, Éditions du
Management, 7e édition, 2008.
3. Association française des investisseurs en capital. En 2002, l’AFIC a publié le Livre blanc du LBO et
en 2003, une brochure d’information à destination des chefs d’entreprise. Cf. www.afic.asso.fr
LE GUIDE PRATIQUE DU LBO
Depuis quelques mois et l’arrivée de la « crise financière », les banques
sont devenues bien plus difficiles en termes d’octroi de crédit, et se
montrent dorénavant très sélectives sur les dossiers, ce qui conduit logiquement à réduire le volume global des montages LBO.
Qu’est-ce qu’un LBO ?
Le LBO n’est pas un mode « particulier » d’acquisition d’une société. En
réalité, toute opération par laquelle un repreneur cherche à prendre le
contrôle d’une société repose sur un montage de ce type…
La technique du LBO pourrait être définie comme suit : opération par
laquelle une ou plusieurs personnes prennent, par l’intermédiaire d’une
ou de plusieurs holdings1, le contrôle d’une société ayant une activité
industrielle ou commerciale (la « cible »), en finançant la plus grande
partie de cette acquisition par un emprunt, lequel est ensuite remboursé
grâce aux remontées de trésorerie provenant de la cible. Par conséquent,
si l’on estime que l’investissement sera susceptible de générer des flux de
cash (les « cash-flows ») suffisants pour rembourser le coût d’utilisation
des fonds nécessaires à l’acquisition de la cible, alors on est en plein dans
une logique dite d’effet levier : l’emprunt est utilisé comme un levier pour
rentabiliser l’investissement d’acquisition.
Le LBO est de toute évidence la technique rêvée des cadres qui souhaitent acquérir une entreprise, et pour employer l’image utilisée par le
magazine Option Finance, le LBO réussi peut ainsi se transformer en un
véritable « jackpot » pour un dirigeant repreneur !
1. Le terme « holding » a pour origine le verbe anglais « to hold », qui veut dire détenir. Une
holding est une société qui détient des participations dans d’autres sociétés.
© Groupe Eyrolles
2
INTRODUCTION
3
Les variantes du LBO
Le Leveraged Buy-Out est un terme générique qui peut se décliner en
plusieurs variantes :
Le LMBO
Le LMBO (Leveraged Management Buy-Out), ou plus communément
« MBO », est une opération de rachat d’une entreprise dans laquelle des
banques et investisseurs extérieurs financent l’équipe de management en
place dans l’optique d’acquérir la société qui les emploie. Le cas typique
d’un LMBO est celui où un groupe industriel cède à ses cadres dirigeants
une de ses business units (cette opération est alors appelée « spin off »).
Le LMBI
Le LMBI (Leveraged Management Buy-In) est une opération de rachat d’une
entreprise dans laquelle des investisseurs extérieurs procèdent à l’acquisition
de la société en apportant une nouvelle équipe de management. Le cas le plus
fréquent en pratique – dans le monde de la PME – est celui où un repreneur
rachète une cible en finançant le prix d’acquisition à l’aide d’un emprunt et,
le cas échéant, d’un apport en fonds propres d’investisseurs extérieurs.
Le BIMBO
© Groupe Eyrolles
Le BIMBO (Buy-In Management Buy-Out) implique une équipe de
management mixte, composée de managers extérieurs associés à des
managers en place. C’est d’ailleurs souvent le cas lorsqu’un repreneur
souhaite fidéliser les hommes clés en les intégrant à la reprise (participation au tour de table). Le schéma typique d’un LBO est le suivant :
LE GUIDE PRATIQUE DU LBO
4
L’OBO
L’OBO (Owner Buy-Out) est une opération purement patrimoniale. Il
n’y a pas de repreneur dans ce type d’opération : le chef d’entreprise se
vend à lui-même une partie de ses titres afin de transformer une fraction
de son patrimoine professionnel en patrimoine privé, et ainsi dégager des
liquidités (sous réserve des inconvénients de nature fiscale liés à l’amendement Charasse). Il fait donc racheter 100 % du capital de son entreprise par une nouvelle société holding constituée à cet effet, et dans
laquelle il va détenir une partie du capital aux côtés d’un capital-investisseur. Il encaissera par conséquent le prix de cession qui lui sera payé par sa
société holding, tandis que celle-ci remboursera progressivement la dette
d’acquisition comme dans un LBO « classique ».
Notons enfin que lorsque le LBO est suivi d’opérations de croissance
externe, il s’agira alors de LBU : Leveraged Build-Up. Les LBU sont très
prisés par les fonds d’investissement, qui essayent souvent d’agréger à la
société acquise d’autres sociétés appartenant par exemple au même
secteur d’activité, dans le but de profiter de synergies, donc d’augmenter
la création de valeur, ce qui leur permettra de bien meilleures conditions
de sortie (voire même de profiter d’une entrée en Bourse).
Les trois leviers du LBO
En réalité, le principal intérêt d’une acquisition par LBO réside dans le
fait qu’elle conjugue trois effets de levier :
Le levier économique est la condition sans laquelle le LBO ne peut exister.
L’effet de levier peut être défini comme égal à la différence entre la rentabilité
des capitaux propres et la rentabilité économique1. La dette permet de réduire
le coût des financements de l’actif économique, et ainsi d’augmenter le
rendement des capitaux propres. En schématisant dès lors que la rentabilité
© Groupe Eyrolles
Le levier économique
INTRODUCTION
5
de la société est suffisante (supérieure au coût de l’endettement), il vaut
mieux s’endetter et investir dans l’outil de production pour générer un rendement supérieur au coût de l’endettement. Cet endettement permet par conséquent aux actionnaires de percevoir un rendement supérieur…
Une fois le LBO bouclé, plus le temps passe, plus l’ensemble holding
+ cible prendra de la valeur du fait de la réduction progressive de l’endettement, d’où la prise de valeur très rapide des titres acquis par le repreneur
et, le cas échéant, les investisseurs financiers. Le schéma ci-dessous
illustre ce mécanisme :
Le transfert de valeur dans une LBO
© Groupe Eyrolles
Le levier juridique
L’utilisation d’une ou plusieurs holdings successives (appelée « cascade de
holdings ») permet de contrôler une société avec peu de capital. Le
schéma ci-dessous en donne une illustration :
1. RCP = RE + (RE – i) × D/CP, avec RE : rentabilité économique, RCP : rentabilité des capitaux
propres, i : coût de la dette, D : dette et CP : capitaux propres.
LE GUIDE PRATIQUE DU LBO
6
Ainsi, en théorie, un repreneur ne disposant que d’un capital de 133 K€
pourra ainsi acquérir et contrôler une cible ayant une situation nette de
1 000 K€ : c’est le levier juridique.
Cependant, deux éléments viennent limiter l’efficacité de cet effet levier :
d’abord, il sera difficile au repreneur de trouver des investisseurs accep-
Le levier fiscal
Dans la mesure où la holding va fortement s’endetter pour acquérir la
cible, elle sera systématiquement déficitaire en raison des charges finan-
© Groupe Eyrolles
tant de financer une part si importante de l’acquisition (dans l’exemple ci-dessus, ils apportent 127 + 250 + 490, soit 867 K€, tandis que le
repreneur n’apporte que 133 K€), et ils seront également peu intéressés
de se retrouver détenteurs de participations dans des sociétés intermédiaires, celles-ci étant par définition peu liquides ;
ensuite, concernant plus spécifiquement le montage LBO, un argument de taille s’oppose à l’utilisation du levier juridique : le levier fiscal. Car pour pouvoir bénéficier du levier fiscal, il faudra
nécessairement opter pour le régime d’intégration fiscale, qui impose
de détenir à chaque niveau d’interposition au minimum 95 % des
sociétés, condition sine qua non pour pouvoir imputer les bénéfices réalisés par la cible sur les déficits des holdings d’acquisition.
INTRODUCTION
7
cières liées à l’emprunt d’acquisition particulièrement lourdes. L’option
pour le régime d’intégration fiscale permettra d’imputer le bénéfice de la
cible sur le déficit fiscal de la holding. L’économie d’impôt résultant de
cette imputation constitue ce troisième levier.
Le plan de l’ouvrage
Cet ouvrage a vocation à s’adresser à la fois aux conseils et aux repreneurs
intervenant dans une opération de transmission par LBO, et se veut être
une synthèse pratique de l’ensemble des aspects stratégique, financier et
juridique de l’acquisition d’une PME par LBO, et une sorte de guide
permettant de « sécuriser » l’opération.
Cet ouvrage est structuré en trois grandes sections, correspondant aux
trois principales étapes d’un LBO :
Les due diligences pré-acquisition
Cette étape a pour objet de trouver une cible, d’apprécier ses performances
économiques au sein de son environnement, et donc de déterminer avant
tout si le LBO est viable ou non. L’analyse stratégique, économique et
financière constituera les fondements de ces due diligences pré-acquisition.
© Groupe Eyrolles
L’évaluation de la cible
Les méthodes d’évaluation imposent de maîtriser les bases de la théorie
financière moderne, telles qu’elles ont été introduites à l’origine par
Harry Markowitz et Merton Miller. Nous aborderons dans un premier
temps la théorie financière moderne, puis dans un second temps développerons les méthodes d’évaluation utilisées en pratique par les professionnels, c’est-à-dire l’évaluation par les multiples et celle par les flux de cash
(DCF et APV).
LE GUIDE PRATIQUE DU LBO
Les modalités de réalisation de l’opération
et sa sécurisation juridique
Une fois les due diligences économique et stratégique bouclées et la cible
valorisée, nous ferons le point sur les particularités juridiques et fiscales
d’une acquisition par LBO.
Exemples « vécus » de LBO…
Pour le retour d’expérience d’un repreneur dans la jungle des intermédiaires et « conseilleurs » divers, se reporter à l’excellent ouvrage de Didier
Chambaretaud1.
Et pour le suivi au jour le jour d’une acquisition, de la recherche à l’entrée
d’un fonds d’investissement : l’incontournable blog de Bruno Couly2, et
la palpitante aventure qui l’a conduit à reprendre la société Autoescape
(www.autoescape.com).
LBO et crise financière
À l’heure où sont écrites ces lignes (le 6 octobre 2008), le CAC 40 vient
de perdre plus de 9 % en une seule journée… La crise actuelle, pour le
moment financière, correspond à l’éclatement d’une bulle du crédit, à
l’origine alimentée par des taux d’intérêt négatifs car inférieurs à l’infla1. Reprise d’entreprise – Comment déjouer les pièges d’un marché miné, Didier Chambaretaud,
Village Mondial, 2008.
2. http://bcouly.blogs.com/bruno_couly/reprise_dentreprise/index.html et son histoire de tasses à
café… D’ailleurs, à quand un blog qui s’intitulerait « du LBO à l’IPO » ?
© Groupe Eyrolles
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INTRODUCTION
9
tion, et notamment le fameux carry-trade1. Cette bulle du crédit a
financé ces dernières années la consommation des ménages et la hausse
continuelle des prix de l’immobilier. Le taux d’endettement des ménages,
exprimé en pourcentage du PIB national, a doublé en vingt ans2.
© Groupe Eyrolles
Dette des ménages en % du PIB
1. Le carry-trade consiste à s’endetter dans une devise à faible taux d’intérêt et à placer ces fonds
empruntés dans une autre devise à taux d’intérêt plus fort. Grâce à ce système, les investisseurs
tirent parti d’un différentiel de taux d’intérêt. Le Japon, qui pendant des années a lutté contre
la déflation, était contraint de pratiquer une politique de taux zéro. C’est ainsi que la monnaie
de prédilection du carry-trade est devenue le yen pour monnaie d’emprunt, et en ce qui
concerne l’investissement, d’autres devises plus ou moins surprenantes d’ailleurs comme la
couronne islandaise, les autorités dudit pays ayant haussé les taux jusqu’à 14,5 % ! Notons que
le jour où l’agence Fitch a abaissé la note de l’Islande (soit le 21 février 2006), en deux jours, la
couronne a perdu 9 % face au dollar…
2. Cf. l’excellent blog de Loïc Abadie http://tropicalbear.over-blog.com qui explique depuis
plusieurs années maintenant les causes de la crise actuelle.
LE GUIDE PRATIQUE DU LBO
La situation actuelle est un véritable retour sur terre, une « redécouverte
du risque en finance »1 : une fois les robinets du crédit coupés, la consommation des ménages s’effondre en toute logique avec l’immobilier, et
certains secteurs économiques comme l’immobilier et le BTP sont déjà en
situation difficile. La contamination de la crise à l’économie est une
évidence, et ce, même si les gouvernements des États occidentaux refusaient encore il y a peu, d’admettre que leur pays était en récession. Les
sociétés sous LBO sont en première ligne, parce que la dette exerce déjà
une contrainte forte sur ces sociétés, et plusieurs d’entre elles se retrouvent en position particulièrement délicate, leur situation financière les
obligeant à restructurer leur dette et à vendre des actifs. Ce n’est pas tant
la crise financière en elle-même qui constitue une véritable menace pour
les sociétés sous LBO, mais plutôt la crise économique qui la suit : la
dégradation de leur rentabilité conduit inexorablement au renchérissement des conditions d’emprunt (les covenants bancaires ne peuvent plus
être respectés), voire dans les cas les plus graves, à l’impossibilité à faire
face aux échéances de l’emprunt. En fait, c’est tout simplement un retour
sur terre, aux fondamentaux. Dans la précédente édition de cet ouvrage,
j’avais déjà évoqué le danger de l’évaluation par les multiples, dont le
principal défaut est de trop coller au marché : le prix payé sur le marché
n’est pas forcément le bon prix, c’est-à-dire pour un LBO, le prix qui
permet de rembourser la dette d’acquisition sans trop de stress pour
l’acquéreur… La crise financière correspond tout simplement à l’éclatement d’une nouvelle bulle, et comme Warren Buffet le dit si justement :
« Only when the tide goes out do you discover who’s been swimming
naked2 ».
NICOLAS BOSCHIN
[email protected]
1. Pierre Vernimmen, Pascal Quiry, Yann Le Fur, Finance d’entreprise 2009, Dalloz, 7e édition,
2008.
2. « C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus. »
© Groupe Eyrolles
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PARTIE 1
L’ A N A L Y S E P RÉ A L A BL E
D E L A C IB L E
« If past history was all there was to the game,
the richest people would be librarians. »1
WARREN BUFFET
© Groupe Eyrolles
Dans un LBO, ce n’est pas la cible qui importe au premier abord, c’est
avant tout le repreneur, clé de voûte du montage. Si le choix d’une société cible doit être effectué avec soin, il n’en demeure pas moins que ce sont
ses qualités qui transformeront l’opération en un véritable succès2.
1. « Si l’histoire ancienne constituait à elle seule le véritable enjeu, les personnes les plus riches
seraient les bibliothécaires. »
2. C’est d’ailleurs pour cette raison que les fonds d’investissement misent avant tout sur les qualités
des managers. Dans le monde du capital-investissement notamment : « L’étude récente de D.
Muzyka et al. [1996] souligne, quant à elle, que les CI [Capital-Investisseurs] réalisent des arbitrages
entre les différents critères dans leur processus de sélection des investissements, pratique que les
précédentes études n’ont pas prise en compte. Sur la base d’une analyse conjointe, les auteurs trouvent que, parmi tous les critères requis a priori, les investisseurs en capital accordent la plus
grande attention aux caractéristiques de l’équipe de dirigeants et aux caractéristiques financières et de produits/marchés du projet considéré. Ces résultats sont corroborés par M. Wright, K.
Robbie [1996] qui montrent que les CI investissant dans les sociétés britanniques non cotées
procèdent à un examen détaillé et minutieux de tous les aspects de l’affaire, et accordent un
grand intérêt au curriculum vitae des dirigeants, à des discussions avec les entrepreneurs et le
personnel, et donnent une part importante à l’information non publiée (sur les ventes, le
marketing, la capacité de production…) et à caractère subjectif (degré d’implication et potentiel
des entrepreneurs…) », in « Critères d’évaluation des investisseurs en capital : le cas français »,
article rédigé par Philippe Desbrières et Géraldine Broye.
LE GUIDE PRATIQUE DU LBO
Dans le cadre d’un LMBO, soit la reprise par des cadres salariés de l’entreprise qui les emploie, l’équipe de management sera appuyée, si nécessaire,
par un fonds d’investissement. Cette situation est fréquente lorsqu’un
dirigeant souhaite partir en retraite et céder sa société à ses cadres. Elle
est idéale pour les banques et éventuels investisseurs financiers, dans la
mesure où l’équipe de management a déjà fait ses preuves et a une
connaissance très poussée de la cible.
Pour le LMBI en revanche, le management de la cible venant de l’extérieur, deux configurations sont possibles :
la première est celle des « gros » LBO, commandités par un fonds
d’investissement, qui y intègre une équipe de mangement spécialisée ;
la seconde correspond aux LBO portant sur des PME, où l’opération
est menée par un repreneur qui sollicitera, le cas échéant, un fonds
d’investissement afin de compléter un apport en fonds propres initialement trop faible. C’est le cas classique du cadre ayant exercé plusieurs
années dans un grand groupe, et qui souhaite voler de ses propres ailes
en reprenant une PME.
Dans ces deux configurations, les investisseurs s’attacheront avant toute
chose à évaluer les qualités de l’équipe de management ou du repreneur.
La cible peut en effet être très rentable et acquise à bas prix, la personne
du repreneur ou de l’équipe de management demeure néanmoins fondamentale. C’est pourquoi les apporteurs de fonds, qu’ils soient banquiers ou
capital investisseurs, examineront avec soin le parcours professionnel des
managers, leur « track record ».
Cela étant dit, la question immédiate qui vient à l’esprit de tout candidat
repreneur est : qu’est-ce qu’une cible « idéale »1 ? Et comment la trouver ?
1. Le terme usuel, dans le petit monde du LBO, est « sexy ». Lorsqu’un investisseur vous annonce
que la cible est « sexy », c’est qu’elle est parfaite pour un LBO !
© Groupe Eyrolles
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Chapitre 1
La recherche d’une société cible
« It’s far better to buy a wonderful
company at a fair price than a fair
company at a wonderful price. »1
WARREN BUFFET
1.1 Les critères de choix de la cible d’un LBO
1.1.1 La cible idéale d’un LBO
© Groupe Eyrolles
Tout commence par la sélection d’une société susceptible de faire l’objet
d’un LBO. Toutes les sociétés n’y sont évidemment pas éligibles.
Il faut éviter de sélectionner une cible dont l’activité repose trop sur la
personnalité du dirigeant cédant. Lorsque ce dernier aura quitté l’entreprise,
le repreneur risque fort de se heurter à de graves difficultés, pouvant se
traduire dans les faits par une perte de chiffre d’affaires ! Exemple rencontré :
une société qui paraissait a priori idéale pour un LBO mais, après investigations, il s’est avéré que son plus gros client était membre de la famille du
cédant… Autant dire que le dossier a été immédiatement refermé !
1. « Il est largement préférable d’acheter une société sensationnelle à un prix correct, que
d’acheter une société saine mais à un prix sensationnel. »
LE GUIDE PRATIQUE DU LBO
Cela dit, le premier principe, celui de base qu’il est essentiel de rappeler,
est que l’opération de LBO n’est viable que si la trésorerie générée par la
cible (le « cash ») permet de couvrir le coût de l’ensemble des financements, qui correspond au coût moyen des dettes et du capital apporté par
le repreneur et d’éventuels investisseurs (le fameux « coût du capital »,
notion que nous aborderons par la suite en détail).
Les montages LBO font très souvent appel à des investisseurs en capital,
parce que le repreneur dispose rarement à lui seul d’un apport suffisamment important pour pouvoir lever la dette d’acquisition. Le capitalinvestissement1 correspond à une prise de risque d’investisseurs en capital
en vue de réaliser à terme un profit sous la forme d’une plus-value sur la
cession de leur participation. Ceux-ci deviennent actionnaires de la
société dans laquelle ils investissent, société dont ils n’assureront pas la
direction, qu’ils assisteront de leurs compétences techniques, et sur la
gestion de laquelle ils exerceront un contrôle plus ou moins fort. L’investisseur peut se réduire à un simple « sleeping partner » (littéralement un
« investisseur dormant »), ou au contraire peut-être « hands on » (c’est-àdire actif, littéralement « mains sur le guidon »). Sa forte implication
dans la gestion de la société est certes rassurante pour lui, mais a pour
corollaire un risque de mise en jeu de sa responsabilité, comme pour tout
dirigeant de fait2.
Le second principe d’un LBO, valable d’ailleurs pour tout investissement,
est que les investisseurs ne retiendront que les seules opérations leur assurant un retour sur investissement proportionné au risque qu’ils prennent.
Le risque supporté par les investisseurs ne sera pas le même selon le type
d’opération envisagée. Dans le métier du capital-investissement, on
distingue plusieurs familles :
la reprise d’une société (par LBO) correspond à une opération de capital-
transmission. Ces opérations visent uniquement à céder le contrôle de
sociétés, quel que soit leur stade de développement ;
1. Définition proposée par François-Denis Poitrinal, Le capital-investissement, guide juridique et
fiscal, Revue Banque Édition, 3e édition, 2007.
2. Cf. Partie 3, 7.2.4 De la responsabilité des investisseurs… et des banquiers, page 297.
© Groupe Eyrolles
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LA RECHERCHE D’UNE SOCIÉTÉ CIBLE
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les opérations de capital-transmission sont moins risquées que celles de
capital-investissement (ou « early stage financing »), qui ont vocation
à financer la croissance d’entreprises déjà structurées mais néanmoins
encore fragiles, et qui correspondent souvent à des deals de 2 à 10 M€
environ ;
le capital-risque, ou « seed capital financing », plus risqué, a pour objet
le financement de la création d’entreprises (les fameuses start-up), et
porte sur des investissements d’environ 1 à 1,5 M€. À ce stade, ces
sociétés doivent toutefois avoir démontré la viabilité de leur business
model (« proof of concept »). Le capital-risque est plus risqué dans la
mesure où les prévisions de cash-flows sont incertaines, bien plus que
dans les opérations de capital-transmission. À l’opposé, les opérations
de LBO porteront uniquement sur des sociétés dont les prévisionnels
de cash-flows sont particulièrement solides et fiables.
On peut affiner cette distinction selon le schéma suivant :
Ainsi, dans un projet de capital-risque, les investisseurs retiennent les
critères suivants1 :
la viabilité et l’innovation du projet ;
le cursus des dirigeants et leurs qualités en termes d’intégrité et de lea-
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dership ;
la rentabilité espérée du projet et les possibilités de sortie.
1. In « Critères d’évaluation des investisseurs en capital : le cas français », article rédigé par
Philippe Desbrières et Géraldine Broye.