92,2% +27% 9,5% +0,1% HF 4 +7,8% 4

Transcription

92,2% +27% 9,5% +0,1% HF 4 +7,8% 4
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page1
4
C’est le nombre d’actifs sous-jacents
alloués systématiquement à la Stratégie
Momentum (MSM).
Page 2
92,2%
Ratio d’endettement des ménages
américains au trimestre dernier, contre
114% en 2009.
Page 4
+7,8%
C’est la croissance du PIB chinois au
troisième trimestre en glissement annuel.
Page 5
+27%
en Europe, c’est la performance surprise
du secteur des produits de base au
3e trimestre 2013.
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9,5%
C’est le taux directeur actuel de la banque
centrale brésilienne, qui se situait à 7,25%
il y a 6 mois.
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+0,1%
Croissance du PIB espagnol au
3e trimestre 2013, qui sort de sa plus
longue récession de l’Après-guerre.
Page 9
HF
pour Hedge Fund. Les actifs gérés par les
fonds alternatifs ont augmenté de plus de
500 milliards en 2013.
Page 12
4
grands facteurs qui, à l’heure actuelle,
contribuent à l’accroissement des
opportunités qui s’offrent aux HF.
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Les pressions déflationnistes s’accentuent en Europe
Novembre 2013
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LE COMMENTAIRE
«Panne de momentum»
Notre stratégie «momentum», qui alloue le capital
investi dans quatre classes d’actifs selon un modèle
systématique, compte parmi nos approches les
plus originales, et surtout les plus performantes
historiquement. Pour celles et ceux qui ne la
connaîtraient pas, elle consiste à sélectionner parmi
les obligations du Trésor américain à 10 ans, les
actions américaines, les actions émergentes et l’or,
la classe d’actifs qui a enregistré dans un passé
récent la meilleure performance et d’y affecter 100%
du capital.
Yves Bonzon
Directeur des investissements
HISTORIQUE DE LA RENTABILITÉ DE LA STRATÉGIE «MOMENTUM»
40
Rendement net annualisé en % du MSM depuis 573 jours
MSM Rendement moyen
Rendement brut en % des 4 actifs sous-jacents
35
30
25
20
15
10
5
0
-5
-10
-15
91
93
95
97
99
01
03
05
07
09
11
13
Sources: Pictet WM – Quantitative strategy, Datastream
Ces quatre actifs ne sont pas choisis au hasard, chacun offrant de la rentabilité
dans des conditions économiques sous-jacentes très différentes. L’approche
peut paraître primaire mais fonctionne bien historiquement avec toutefois,
dans sa version de base, l’inconvénient de baisses très importantes, la stratégie
correspondant parfois à un investissement à 100% en actions et pouvant ainsi
subir un revers de parcours du type krach boursier de 1987. Pour modérer ces
revers, nous avons développé des systèmes de contrôle du risque, qui font
vendre la classe d’actifs lorsqu’elle donne des signes avant-coureurs de fragilité,
même si sa tendance est haussière. Ce fut le cas de l’or à USD 1900 l’once, en
septembre 2011.
|2|
perspectives |novembre 2013
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page3
L’année 2013 se profile comme celle de l’antidiversification. Une seule classe
d’actifs a produit une rentabilité positive: les actions des économies développées.
Par exemple, à fin octobre, les actions américaines étaient en hausse de près de
25%. Au même moment, les actions émergentes se situaient à zéro, l’or à -21%
et les obligations à 10 ans du Trésor à -4%. Dans ce contexte, avec un résultat de
-3% à fin octobre, la stratégie «momentum» se révèle à première vue décevante.
On pourrait même légitimement se demander si la martingale est cassée. Pour
y répondre il faut se livrer à une analyse un peu plus poussée. Le graphique
ci-dessus présente les rendements annualisés obtenus avec la stratégie
«momentum» dans une fenêtre de 19 mois roulants. Le choix de cette période
correspond à celle depuis laquelle la stratégie a cessé de progresser. La courbe
bleue se trouve donc à zéro tout à droite du graphique. La deuxième courbe,
en rouge, est celle de la performance du panier équipondéré des quatre classes
d’actifs du mandat, soit 25% dans chacune. La ligne verte est la moyenne de long
terme des rendements de la stratégie «momentum», soit 14%.
Premièrement, cette analyse révèle que le résultat actuel n’a rien d’anormal. Sur
une telle période, pas tout à fait deux ans, il est déjà arrivé que la stratégie perdît
de l’argent, en 2003 notamment. D’autre part, le rendement récent est cohérent
avec la moyenne des rendements des actifs du programme (du portefeuille
équipondéré), qui est de +3%. Notre perception peut donc être altérée par la
hausse remarquable des actions des économies développées, mais ces dernières
masquent une évolution beaucoup plus modérée sur les autres marchés.
Finalement, les stratégies de suivi de tendance, telles que la stratégie «momentum»,
ont deux caractéristiques bien distinctes. Premièrement, leurs rendements ont
tendance à retourner vers la moyenne. Partant du niveau actuel sur la courbe
bleue, cette propriété est de bon augure pour l’avenir. Deuxièmement, leurs
performances sont meilleures dans des régimes de volatilité haussière.
Récemment, la période d’assouplissement monétaire quantitatif a probablement
contribué à l’effondrement de la volatilité sur les marchés et à la hausse des
actions. Le vrai test aura donc lieu lors de la sortie de ce régime.
«Perspectives» est également disponible en ligne.
Suivez quotidiennement et abonnez-vous à nos vues sur l’économie,
les marchés et les tendances séculaires sur
http://perspectives.pictet.com
perspectives |novembre 2013
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Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page4
MACROÉCONOMIE
Une dynamique globalement favorable
L’économie mondiale reste très hétérogène, la tendance de fond demeurant cependant favorable grâce à la
locomotive américaine. L’économie d’outre-Atlantique se caractérise en effet par un regain d’activité, soutenu
par une politique monétaire accommodante.
Christophe Donay*, Bernard Lambert, Jean-Pierre Durante et Laurent Godin
* avec la collaboration de Wilhelm Sissener
L’hétérogénéité de l’économie mondiale que nous évoquons
régulièrement dans ces colonnes persiste, avec certaines nuances
cependant. Car l’évolution des statistiques conjoncturelles aux
Etats-Unis montre que le cycle de Grand Désendettement, qui
avait touché les ménages de la crise de 2008-2012 jusqu’ici,
pourrait être sur le point de se retourner. En Europe, la Grande
Divergence caractérisant la différence entre le rythme de
croissance et l’endettement des Etats se poursuit, avec une
menace de déflation à la clé. Pour sa part, la Grande Dynamique
des économies émergentes prévaut également, au moment où la
mutation structurelle de l’économie chinoise pourrait se voir
alimentée par les annonces des 9-12 novembre, correspondant à la
session plénière du Parti communiste chinois.
Les trois grandes zones économiques mondiales se différencient par des dynamiques très distinctes. Aux EtatsUnis, le cycle de désendettement des ménages a touché à
sa fin: le ratio de la dette des ménages par rapport à leur
revenu se montait à 92,2% le trimestre dernier, contre 114%
en 2009. L’endettement de l’Etat demeure pour sa part à des
niveaux historiquement élevés, soit à 73% du PIB, contre la
moitié fin 2007, selon les dernières statistiques publiées par
le bureau du budget du Congrès.
Quant aux entreprises, à ce moment donné du cycle, elles
pourraient entamer un nouveau cycle d’endettement, afin
de 1) préserver la rentabilité de leurs fonds propres et 2) de
profiter du coût bas de financement qu’offrent les taux
actuels.
Le qualificatif de Grand Désendettement que nous avions
attribué à l’économie américaine, en raison du phénomène
qui a touché les ménages des années de crise (2008-2012) jusqu’ici, s’avère probablement moins approprié aujourd’hui.
Le prochain candidat au désendettement est l’Etat, mais
nous ne retiendrons pas ce scénario pour ces prochains
mois. Le cycle du crédit, que nous appellerons le «mistigri»
de la dette, circule néanmoins comme de coutume entre ménages, entreprises et Etat dans l’économie américaine, avec
une dynamique plus favorable à la croissance.
Pour la zone euro, nous retenons cependant le qualificatif
de Grande Divergence, les déficits publics de 3% en
moyenne étant encore trop importants pour être comblés
par l’intermédiaire de la croissance, dont le taux de
progression ne devrait avoisiner qu’1% l’an prochain selon
nos prévisions. Le risque de déflation reste important et on
ne peut exclure une intervention de la BCE au cours des
prochains mois afin d’appréhender cette menace.
Quant aux économies émergentes, leur rythme de croissance devrait se maintenir aux environs de 5% au cours de
ces prochains mois, justifiant ainsi le qualificatif de Grande
|4|
Dynamique que nous leur avions attribué. Quant à la
Chine, elle devrait être en mesure de stabiliser son rythme
de croissance à un niveau de 7,5% durant l’année en cours.
Etats-Unis: une nette accélération de la croissance reste
probable en 2014
Après une nette embellie en juillet et août, la croissance
paraît avoir à nouveau perdu de son tonus en septembre
et octobre. Cette dégradation est avant tout la conséquence
du sensible resserrement des conditions financières survenu durant l’été ainsi que de la fermeture partielle de
l’administration fédérale durant la première quinzaine
d’octobre. Les taux hypothécaires sont toutefois nettement
redescendus depuis lors, le prix de l’essence ayant en
outre sensiblement reculé ces dernières semaines, et les
nouvelles échéances politiques fixées pour le début de l’an
prochain (15 janvier pour le budget, probablement mimars pour la dette) ont de bonnes chances de passer sans
nouvelle crise politique.
Le coup de froid conjoncturel observé actuellement
devrait ainsi s’avérer temporaire et nous restons convaincus que la croissance s’accélérera nettement dans le
courant de l’année prochaine. La politique budgétaire
deviendra graduellement largement moins restrictive
et l’amélioration des forces sous-jacentes (cycle du crédit
et de l’immobilier, effet richesse) apportera son soutien
à la conjoncture.
Avec une croissance moins vigoureuse que prévu au
4e trimestre, la Réserve fédérale devrait néanmoins attendre
le début de l’année prochaine avant de commencer à
réduire le rythme de ses achats de titres. Le scénario qui
«La Réserve fédérale procédera
à la réduction et à l’arrêt de son programme
d’achat avec une grande prudence»
nous semble le plus probable est que cette décision tombe
lors de la première réunion de politique monétaire de 2014
(29 janvier), pour autant que le vote du budget et le relèvement du plafond de la dette se passent sans trop de heurts.
Ce dernier point paraît évidemment loin d’être acquis. Il
n’est pas exclu que la Fed choisisse d’attendre le mois de
mars. Une chose paraît certaine cependant: la Réserve
fédérale procédera à la réduction et à l’arrêt de son
programme d’achat avec une grande prudence. Et le calendrier choisi restera complétement dépendant d’une
amélioration suffisante des conditions économiques.
perspectives |novembre 2013
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page5
RYTHMES DE CROISSANCE HISTORIQUES DE L’ÉCONOMIE CHINOISE
Les réformes structurelles de l’économie chinoise devraient conduire à une stabilisation
de la croissance annuelle moyenne à des niveaux de 6 à 7% ces prochaines années
18
Glissement
trimestriel
annualisé
%
16
14
Glissement
annuel
12
10
Moyenne sur 20 ans
8 .3 %
7 .8 %
8
6
4
2
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
14
Sources: Pictet WM – AA&MR, CEIC
Zone euro: Le spectre de la déflation vient gâcher la fête
Au moment où l’espoir d’une sortie de crise semble se
matérialiser, où une embellie conjoncturelle se confirme par
des enquêtes des directeurs d’achat (PMI) du secteur
manufacturier situées au-dessus de 50 depuis au moins trois
mois en Italie, en Espagne et en Irlande, à l’heure où la périphérie semble sortir de sa plus longue récession de l’Aprèsguerre (+0,1% de croissance trimestrielle en Espagne au
troisième trimestre, mettant ainsi fin à une récession de neuf
trimestres), les chiffres de l’inflation pour octobre sont venus
rappeler aux marchés financiers que les choix de politique
économique de la zone euro – austérité fiscale et dévaluation
interne – comportaient un gros risque de déflation. Entre septembre et octobre, l’inflation est en effet tombée d’1,1% à 0,7%
(0,5% si l’on exclut l’effet inflationniste des hausses de TVA).
La tendance baissière n’épargne aucun pays, mais une fois de
plus la périphérie est la plus exposée. L’Espagne (-0,1%), la
Grèce (-1,1%) et Chypre (-1,0%) se trouvent déjà en déflation,
alors que l’Irlande (+0,2%) et le Portugal (+0,1%) n’en sont
plus très loin. Mais en quoi cela constitue-t-il un problème?
S’il est vrai qu’une inflation contenue et stable permet de
conserver le pouvoir d’achat et favorise l’investissement, une
inflation trop faible peut dégénérer en trappe à liquidités,
conduisant à un arrêt de la consommation. Une période
durable de faible inflation génère une réduction des anticipations d’inflation, se traduisant par une hausse des taux d’intérêt réels – phénomène dissuasif pour l’investissement
et délétère pour les débiteurs. On le voit, le développement
d’un tel scénario dans la zone euro en présence d’agents économiques (tant privés que publics) fortement endettés
conduirait inéluctablement à un scénario à la japonaise (vingt
ans de stagnation économique) et à un risque accru de
perspectives |novembre 2013
défauts de paiement en cascade. Ces risques sont suffisamment inquiétants pour inciter les autorités européennes à
aplanir leurs différents et permettre à la BCE d’adopter une
véritable politique monétaire agressive de reflation.
Chine: le rebond de l’activité économique observé au
3e trimestre s’estompe
La croissance du PIB a fortement rebondi au troisième trimestre, pour atteindre 7,8% en glissement annuel. Ce regain
d’activité devrait permettre à l’économie chinoise d’atteindre
l’objectif de croissance annuel de 7,5% pour 2013. Au troisième trimestre, les déclarations des autorités sur le nécessaire
soutien à la croissance ont été accompagnées d’un relâchement des conditions monétaires et d’une accentuation des
programmes d’investissement en infrastructures. Cela a
contribué à une amélioration du niveau de confiance des entreprises, qui ont reconstitué leurs stocks avec un effet
bénéfique sur la production industrielle. Parallèlement,
l’amélioration de la demande externe a été favorable aux
exportations, tandis que la croissance des mises en chantier
dans le secteur de la construction résidentielle passait de 9%
au second trimestre à 15% au troisième trimestre.
Toutefois, la vigueur du rebond tend à s’estomper et il
faut s’attendre à un durcissement des conditions de crédit
dans un contexte de remontée – certes modérée – de l’inflation, repassée en octobre au-dessus du niveau de 3% en
glissement annuel.
L’attention des investisseurs est focalisée sur la session
plénière du Parti communiste chinois qui se tient du 9 au 12
novembre. Un projet de réforme économique d’envergure,
qui servira de cadre à la politique économique du pays,
devrait y être annoncé. Il porte la dénomination «3-8-3», en
référence aux:
• trois thèmes qui vont articuler le programme: la transformation du rôle de l’Etat, l’amélioration du fonctionnement du marché et la mise en place d’une culture de
l’innovation;
• huit domaines qui seront touchés par la réforme: le gouvernement, les monopoles d’Etat, le secteur financier, la
fiscalité, la propriété foncière, la gestion des actifs économiques de l’Etat, l’innovation et la déréglementation de
l’économie;
• trois domaines qui devraient faire l’objet de réformes de
fond: la propriété foncière, la sécurité sociale et la déréglementation.
Il ne faut toutefois pas s’attendre à un impact immédiat,
l’enjeu étant de définir un cadre de pilotage de l’économie.
En outre, beaucoup dépendra de la mise en œuvre effective
de ces réformes.
|5|
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page6
STRATÉGIE
Les thèmes cycliques en vedette
La Réserve fédérale ayant ajourné son calendrier de réduction d’achat de titres selon son programme QE3, les thèmes
cycliques conservent les faveurs des investisseurs. Secteurs cycliques des marchés développés, monnaies cycliques et
actions émergentes maintiennent ainsi un cap haussier.
Christophe Donay*, Chloé Koos Dunand, Jacques Henry et Laurent Godin
*avec la collaboration de Wilhelm Sissener
MARCHÉS FINANCIERS
Performance en % des indices financiers en monnaies locales. Données arrêtées au 31.10.2013
Indice
Depuis le 31.12.2012
Mois précédent
Actions USA*
USD
S&P 500
25.3%
4.6%
Actions Europe *
EUR
Stoxx600
18.3%
3.9%
Actions marchés émergents*
USD
MSCI Emerging Markets
0.6%
4.9%
US government bonds*
USD
ML Treasury Master
-1.9%
0.5%
US investment grade*
USD
ML Corp Master
-1.0%
1.5%
US high yield*
USD
ML US High Yield Master II
6.3%
2.5%
Hedge funds
USD
Credit Suisse Tremont Index global**
Matières premières
USD
Reuters Commodities Index
Or
USD
Gold Troy Ounce
5.4%
1.3%
-5.8%
-2.7%
-20.4%
-0.5%
* dividendes/coupons réinvestis ** fin septembre
Les marchés actions des économies
développées se hissent sur la première
marche du podium du classement des
performances des classes d’actifs cette
année. Cette hiérarchie correspond à celle
tirée de nos calculs de rentabilité à long
terme des classes d’actifs, figurant dans
la publication «Horizon».
La Réserve fédérale au cœur du
retournement
Le thème dominant au sein des
marchés financiers reste les actions
des économies développées. Depuis le
début de l’année, cette classe d’actifs
enregistre en effet les meilleures
performances, devant les obligations
d’entreprise et les obligations d’Etat.
Cette hiérarchie est conforme à celle
tirée de nos calculs de rentabilités
annuelles moyennes à long terme des
classes d’actifs, détaillées dans la
publication «Horizon». Si cette année
la hausse est plus importante que celle
que nous anticipions en moyenne
annualisée dans cette publication, cela
n’implique cependant pas forcément
un retournement de tendance
imminent. Car une amélioration
du cycle conjoncturel se confirme,
notamment à travers le secteur des
produits de base, duquel émanent
de bonnes surprises.
|6|
Les marchés financiers affichent par
ailleurs un optimisme grandissant
quant aux perspectives de croissance
économique plus soutenue et plus
autoentretenue. Les banques
centrales, Réserve fédérale en tête,
devraient en effet poursuivre leur
politique monétaire accommodante.
A ce titre, le décalage annoncé de la
réduction progressive du rythme des
rachats d’actifs (tapering) de la Fed a
provoqué un retournement haussier
de l’euro, des monnaies cycliques et
des actions des économies
émergentes. Quant aux prix des
matières premières, ils souffrent
de la persistance d’un manque de
tendance, lié au calendrier incertain
de la stratégie de sortie de la Fed.
Des signes encourageants du côté des
produits de base
Les trois quarts des sociétés du S&P
500 et un peu plus du tiers des
sociétés du Stoxx Europe 600 ont
publié leurs résultats pour le
troisième trimestre. Aux Etats-Unis,
le secteur financier explique une
bonne part des surprises positives,
comme au cours des précédents
trimestres. En Europe, la situation est
plus contrastée. Les banques ont en
moyenne publié des produits nets
supérieurs aux attentes, mais le
résultat net a été quant à lui en deçà
des attentes. Ainsi, en Europe, pour
la première fois depuis deux ans, la
surprise moyenne s’avère un peu
meilleure, en excluant les valeurs
financières.
Un secteur se distingue cependant
tant aux Etats-Unis qu’en Europe.
Celui des produits de base a publié
au troisième trimestre des chiffres
très supérieurs aux attentes des
analystes, avec une surprise
moyenne de 27% en Europe, contre
38% aux Etats-Unis. Or, depuis le
début de l’année, ce secteur a connu
les plus fortes révisions à la baisse
des attentes de bénéfices pour 2013
et 2014 au niveau global, ces
révisions variant entre -30% et -50%.
Ce changement apparaît encourageant car un renversement des
tendances bénéficiaires pourrait
donner un nouvel élan à ce secteur
extrêmement cyclique.
Au Japon, la tendance de révision
à la hausse des profits tend à
s’essouffler, après une année
exceptionnelle. Les profits attendus
pour l’exercice se clôturant en mars
2014 ont été revus à la hausse de 15%
depuis le début de l’année et la
croissance attendue s’établit
désormais à 70%.
La prudence reste de mise sur les
marchés actions asiatiques
La décision de la Réserve fédérale
d’attendre le début de l’année
prochaine pour commencer à réduire
le rythme de ses achats de titres a
bénéficié aux marchés actions d’Asie
et émergents. L’indice actions
émergentes (MSCI Marchés
émergents) a progressé de 4,8% en
octobre, en ligne avec les MSCI Asie
hors Japon (en hausse de 4,3%),
surperformant ainsi l’indice MSCI
Monde, qui a gagné 3,8%.
perspectives |novembre 2013
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page7
Depuis le point bas observé fin juin,
le MSCI Asie hors Japon a ainsi
progressé de 17%. Pourtant, la saison
de publication des résultats pour le
troisième trimestre est décevante.
En date du 4 novembre, 45% de
la capitalisation boursière avaient
publié les résultats trimestriels, avec
une majorité de sociétés (57%) ayant
annoncé des résultats inférieurs aux
attentes. La croissance attendue des
profits 2013 pour l’Asie hors Japon
s’établit désormais à 12% et a été
régulièrement révisée à la baisse
depuis trois mois. Cette évolution
contraste avec la performance des
marchés qui ont bénéficié d’une
expansion de multiples, témoignant
de la confiance renouvelée des
investisseurs pour les actifs risqués.
On se retrouve ainsi dans la
configuration observée au second
semestre de 2012, qui s’était ensuite
soldée par une forte correction des
marchés émergents en raison de la
déconnexion entre croissance des
bénéfices et performance des marchés
actions. Cette similitude vient
confirmer notre message de prudence
envers les actifs émergents.
Les monnaies cycliques à la hausse
Le report du tapering de la Fed a
permis aux monnaies cycliques de
poursuivre le rebond amorcé en
septembre. Les monnaies émergentes,
dont les économies sous-jacentes ont
largement bénéficié des liquidités
américaines depuis le début de la
crise, avaient fortement chuté avec la
crainte que la réduction du rythme
d’achat des actifs de la Fed ne vînt
mettre à mal un cycle déjà en
décélération. Leurs rentabilités depuis
le début de l’année restent cependant
encore fortement négatives.
L’euro, au contraire, est la monnaie
qui affiche la plus forte appréciation
depuis janvier, bien que cette
perspectives |novembre 2013
situation se soit partiellement
renversée durant la dernière semaine
du mois d’octobre. En effet, la
monnaie européenne, qui se traitait à
1.38 face au dollar mi-octobre, est
tombée à 1.36, alors que l’inflation
européenne chutait fortement,
laissant place aux craintes d’une
déflation à la japonaise. Il ne s’agit
là probablement pas encore de la
tendance à la hausse du dollar que
nous attendions, mais plus d’une
normalisation suite à la forte
correction que le billet vert avait
essuyé à la publication des chiffres
américains de l’emploi, nettement
inférieurs aux attentes. L’appréciation
tendancielle du dollar devra en effet
certainement attendre que la Fed
procède à sa réduction du rythme
d’achat d’actifs (tapering).
Pas de tendance nette des matières
premières
L’évolution du prix des matières
premières est restée à nouveau
mitigée en octobre, à l’image de
l’évolution du cycle mondial et
de la performance du dollar. Le prix
du Brent a ainsi profité de la faiblesse
du billet vert en octobre pour monter
à USD 111 le baril, avant de retomber
à USD 107, son niveau du début du
mois. Ce manque de tendance claire
des prix devrait perdurer encore dans
les semaines à venir, jusqu’à ce que la
Fed mette en œuvre son tapering ou
que les données macroéconomiques
mondiales affichent une direction
plus nette.
|7|
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page8
FAITS MARQUANTS DANS LE MONDE
Divergences de politiques monétaires
Les dynamiques de croissance et de prix à travers le monde divergent
sensiblement. Les politiques monétaires des banques centrales dans les
économies émergentes sont ainsi plus restrictives que dans les
économies développées.
1%
Le gouverneur de la Banque du
Canada, Stephen Poloz, a adopté un
ton plus prudent quant à son intention
de relever son taux d’intérêt directeur.
Il est donc maintenu à 1% pour la 25e
réunion consécutive, soit depuis
septembre 2010. En effet, la banque
centrale a revu à la baisse ses
prévisions de croissance pour le pays:
croissance du PIB de 1,6% pour 2013
et de 2,3% pour 2014.
4,1%
Au cours de l'année fiscale 2013 (qui s'est terminée le 30 septembre
dernier), le déficit budgétaire fédéral s'est élevé à 680 milliards de
dollars, soit 4,1% du PIB, avec une forte baisse par rapport à 2012
(6,8% du PIB). En 2009, le déficit avait atteint un sommet, à 9,8% du
PIB. Cette réduction très encourageante s'explique à la fois par
l'impact favorable de la croissance et par un resserrement fiscal
considérable.
9,5%
La banque centrale brésilienne a relevé ses taux directeurs d’un
demi-point. En moins de six mois, ses taux sont passés de 7,25% à
9,5% par an. L’inflation demeure toujours élevée au Brésil à 6,3%,
soit proche de la limite supérieure de sa fourchette (2,5% - 6,5%).
La banque centrale du Mexique a quant à elle réduit son principal
taux directeur de 25 pb à 3,5% en octobre, alors que le Chili (4,5%),
le Pérou (4,25%), l’Argentine (9%) et la Colombie (3,25%)
ne bougeaient pas.
|8|
perspectives |novembre 2013
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page9
0,1%
0,8%
L’Espagne est sortie au
troisième trimestre 2013 de sa
plus longue récession de
l’Après-guerre avec une
croissance de 0,1% du PIB par
rapport au trimestre précédent.
Après 9 trimestres consécutifs
de contraction, l’économie est
portée par les résultats positifs
des exportations. Le chômage
reste le principal point noir
cependant, avec 26% de la
population active sans travail au
troisième trimestre.
La reprise économique
britannique s’est confirmée
au troisième trimestre 2013,
avec une hausse du PIB
de 0,8% par rapport au
trimestre précédent. Il s’agit
de la plus forte croissance
trimestrielle depuis le
deuxième trimestre 2010
(3,2% en rythme annualisé).
2%
La banque centrale du
Japon a annoncé qu’elle
maintenait inchangée sa
politique d’assouplissement
monétaire. Elle continuera
d’acheter pour 50 000
milliards de yens par an
(370 milliards d’euros)
d’obligations d’Etat,
l’objectif étant de parvenir à
son objectif de taux
d’inflation de 2% en 2015.
50,1
L’indice des
directeurs d’achat
(PMI) manufacturier
HSBC de Hong Kong
est monté à 50,1 au
mois d’octobre. Il
s’agit du niveau le
plus haut en 7 mois.
7,75%
2,2%
La banque centrale indienne (RBI)
a encore relevé de 25 pb son
principal taux directeur, à 7,75%
pour le 2e mois consécutif. La RBI
se retrouve sous la pression, d’un
côté du patronat, qui demande une
baisse des taux d’intérêt pour
relancer un climat des affaires
morose et, de l’autre, d’une spirale
de hausse des prix.
Les prix ont augmenté
davantage que prévu en
Australie au 3e trimestre 2013,
soit 2,2% en glissement annuel.
Cette inflation plus forte
qu’anticipée a poussé à la hausse
le dollar australien, mais douché
les espoirs d’une nouvelle baisse
des taux d’intérêt (2,5%, soit son
taux le plus bas historique).
perspectives |novembre 2013
|9|
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page10
CLASSES D’ACTIFS ET MONNAIES
Prise de relais confirmée des facteurs de risque
Le pilotage des anticipations de la Fed continue de faire la pluie et le beau temps sur les marchés
financiers. L’alternance des scénarios sur son tapering produit des périodes de légère volatilité.
Actions
Obligations
Obligations corporate
Tendance haussière des actions
Un aller-retour
Deuxième mois consécutif
favorable
Les marchés actions poursuivent leur
progression. Les publications de résultats
du 3e trimestre sont encourageantes en
Europe.
Les effets de la décision de la Fed de ne pas
altérer son programme d’achat d’actifs et
le blocage politique à Washington ont pesé
sur les taux d’intérêt du Trésor américain
en début de mois.
Après un bon mois de septembre,
octobre a mal commencé avec une
baisse de 1,4% pour le S&P 500, de 1,7%
pour le Stoxx Europe 600 et de 2,3%
pour le TOPIX. Pourtant, la
performance sur le mois a été très
élevée avec 4,6% aux Etats-Unis et 3,9%
en Europe.
L’optimisme des investisseurs se
retrouve au niveau des indicateurs de
risque. Ainsi, l’indice VIX de volatilité
sur le marché américain est passé en
octobre de 16,6% à 13,8%. La tendance
a été similaire pour tous les autres
indices de volatilité, même au Japon,
où l’indice basé sur le Nikkei est passé
de 26,4% à 21,3%.
La performance 2013 des marchés
actions européens et américains
s’explique avant tout par les
revalorisations, alors que les profits
2013 décevaient: révisions à la baisse
de 2% du S&P 500 et de 17% du Stoxx
Europe 600. Ce mouvement s’explique
principalement par des liquidités
abondantes, phénomène amplifié par
les mouvements de réallocation
d’actifs, les fonds en actions affichant
une collecte nette et les fonds
obligataires subissant le mouvement
opposé. Les publications de résultats
pour le troisième trimestre affichent
des surprises positives parmi les
secteurs cycliques, même en Europe, ce
qui est favorable aux actions.
Nous conservons une orientation
haussière face aux marchés actions
développés.
|10|
Le taux à 10 ans est ainsi passé de 2,61%
le 30 septembre à 2,47% le 23 octobre.
Par la suite, une Fed apparue plus
optimiste qu’attendu et un indice ISM
encourageant ont permis aux taux
d’intérêt à 10 ans de retourner à 2,63%,
soit près de leur point de départ.
Au cours de la période, le Bund a
continué d’imiter le Trésor US. Le taux
à 10 ans tombant à 1,65% pour ensuite
remonter à partir du 31 octobre. Au
cours de la phase de baisse des taux
d’intérêt, le mouvement a été toutefois
plus marqué aux Etats-Unis, le
différentiel se réduisant jusqu’à 70 pb,
pour ensuite revenir à plus de 90 pb.
Au sein de la périphérie de la zone
euro, les taux d’intérêt du Trésor italien
et espagnol ont continué de fluctuer à
l’intérieur d’un espace réduit.
Nous nous attendons à ce que la Fed
s’efforce de maintenir le régime actuel.
Soit des anticipations d’inflation stables
et des taux réels remontant au gré des
signes d’embellie conjoncturelle. Dans
ces conditions, le taux à 10 ans
américain pourrait tendre vers 3,5% à
l’horizon 2014. Dans la zone euro, en
revanche, la BCE sera incitée à éviter le
type de contagion que l’on a connu au
cours de l’été 2013. Les risques de
déflation apparus récemment
devraient permettre à la BCE de
prendre les mesures adéquates. Dans
ces conditions, le différentiel entre le
Trésor US et le Bund est appelé à
s’écarter encore.
En contenant les taux du Trésor US, la
trêve déclarée par la Fed permet au crédit
de réaliser un deuxième mois consécutif de
hausse.
Le crédit enregistre en octobre un
deuxième mois consécutif de hausse,
avec 1,5% pour l’Investment Grade (IG)
et 2,5% pour le High Yield (HY), contre
0,5% pour le Trésor. Dans ce contexte,
même les TIPS enregistrent une
performance positive (0,6%).
Cette période favorable ne permet
toutefois pas d’effacer les contreperformances de la fin du printemps et
de l’été. Seul le HY enregistre une
performance honorable (6,3%) alors
que l’IG (-1,0%), le Trésor US (-1,9%) et
les TIPS (bons du Trésor indexés sur
l’inflation) (-6,7%) restent dans le
rouge.
En octobre, tous les secteurs
enregistrent une performance positive,
s’étalant de 0,9% à 1,9 %. La hiérarchie
sur l’année reste inchangée, le courtage
conserve la tête (3,3%), suivi des
banques (1,4%). Alors que les médias
(-3,3%) et les télécommunications
(-3,1%) occupent toujours les dernières
places.
Au regard des fondamentaux,
l’évaluation du crédit n’apparaît plus
excessive. Avec la matérialisation du
scénario de reprise économique aux
Etats-Unis et la normalisation des taux
d’intérêt souverains, l’IG n’offre
finalement que peu de perspectives
réjouissantes. En revanche, les
améliorations conjoncturelles
pourraient continuer de soutenir le HY.
Dans ces conditions, l’investisseur
devrait pouvoir continuer de bénéficier
du portage (carry) qu’offre cette portion
du crédit.
perspectives |novembre 2013
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page11
Hedge funds
Métaux précieux
Changes
Le potentiel caché de l'Europe
L’or a la traîne
Forte volatilité du dollar
Alors qu'un retour à la normale s'amorce
au niveau des classes d'actifs et des zones
géographiques, les gérants cherchent à
tirer profit des opportunités offertes par
l'Europe.
La performance du métal jaune se fait
éclipser par celle des métaux gris.
Après quelques semaines de volatilité,
le billet vert termine le mois d’octobre en
hausse face à la monnaie unique.
Les hedge funds semblent avoir fait
abstraction des risques politiques
incitant à la prudence sur les marchés
européens. Avec la normalisation de
l'économie, l'Europe et, en particulier,
les Etats périphériques redeviennent
un thème d'investissement
intéressant. Si la crainte de voir la
fragilité des finances publiques
entraver la reprise subsiste, le fait que
les Etats européens se portent moins
bien que d'autres pays développés est
en effet perçu par de nombreux
gérants comme une source
d'opportunités. Une majorité de
hedge funds a ainsi augmenté
l'exposition aux actifs européens.
Tandis que les fonds global macro
prennent des positions sur des
indices, les gérants long/short equity se
focalisent sur les fondamentaux des
entreprises, dont ils entrevoient un
début d'ajustement des profits: en
Europe, contrairement aux EtatsUnis, les bénéfices sont encore loin
des niveaux atteints par le passé, mais
devraient être dynamisés par une
reprise dans le secteur manufacturier,
un regain de confiance des
consommateurs et l'assouplissement
des conditions d'octroi de prêts
bancaires. Les gérants long/short equity
s'intéressent en outre aux sociétés en
restructuration ou en redressement,
et voient des opportunités aussi bien
dans les entreprises ayant déjà adapté
leur modèle économique que dans
celles qui ne l'ont pas encore fait.
perspectives |novembre 2013
Les prix des métaux précieux ont
rebondi durant le mois d’octobre, à
l’exception de l’or, qui s’est
légèrement déprécié. Son prix est ainsi
tombé peu en-dessous de la barre des
USD 1320 l’once, niveau autour
duquel le métal jaune oscille depuis
cet été, malgré une forte volatilité. Ce
niveau devrait encore être maintenu
jusqu’à ce que la Fed procède à la
diminution progressive des rachats
d’actifs (tapering), probablement en
janvier. Ce rendez-vous devrait
confirmer la bonne tenue de
l’accélération de l’économie
américaine, réduisant ainsi les besoins
d’or en tant qu’actif refuge, et
permettre au dollar d’amorcer une
tendance à la hausse, ce qui devrait
exercer une pression supplémentaire
à la baisse sur le métal jaune.
La meilleure performance du mois
revient au platine et au palladium,
avec des appréciations de 3% et 2,6%
respectivement. Depuis le début de
l’année cependant, seul le palladium
affiche une performance positive, de
presque 6%.
Malgré l’accélération du cycle
mondial, les mois à venir devraient
s’avérer encore volatils pour les
métaux précieux, alors que les
marchés attendent avec impatience la
décision de la Fed. Notre préférence
pour le palladium reste cependant
inchangée et nous restons neutres à
court terme face à l’or.
Le dollar a d’abord été poussé
à la baisse par le délai accordé le
17 octobre concernant la dette, puis
par la publication de chiffres de
l’emploi inférieurs aux attentes. Ces
derniers ont incité la Fed à reculer
sa réduction du rythme d’achat
d’actifs, décision suite à laquelle le
billet vert s’échangeait à 1.38 par
rapport à l’euro. Ce n’est qu’à la
publication des chiffres de l’inflation
européenne, nettement plus basse
qu’anticipé, que le dollar est reparti
à la hausse, pour atteindre à
nouveau 1.35.
Les monnaies cycliques du monde
développé ont quant à elles encore
été déprimées, à l’exception du
dollar australien et de la couronne
norvégienne, qui sont légèrement
repartis à la hausse, de 1,3% et 1,1%
respectivement face au dollar.
Les monnaies émergentes se sont
globalement raffermies, en moyenne
de 0,7% par rapport au dollar, alors
que la décision de la Fed était
reportée. Les monnaies asiatiques
ont affiché la plus forte hausse,
de 1,2% en moyenne toujours face
au dollar. Cependant, leurs
performances depuis le début de
l’année restent fortement négatives,
avec une dépréciation totale de plus
de 20% par rapport au dollar pour la
roupie par exemple.
|11|
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page12
THÈME DU MOIS: HEDGE FUND
Vers un renouveau des hedge funds?
Les actifs gérés par les fonds alternatifs ont augmenté de plus d’USD 500 milliards en 2013 en dépit de rendements
décevants dans le sillage de la crise financière. La normalisation de l'environnement de marché, entre autres
facteurs, parviendra-t-elle à engendrer un redressement durable des performances des hedge funds?
Les performances atypiques des hedge
funds au cours des quatre ans qui ont
suivi la crise des subprimes ont pu
susciter des critiques hâtives. Cependant,
leur encours atteint actuellement des
sommets historiques. Les résultats
récents, ainsi que les opportunités
potentielles, provoquent un regain
d'optimisme dans l'ensemble du secteur.
En 1990, l'encours des hedge funds
s'élevait à seulement USD 170 milliards.
Plus de 20 ans après, ce chiffre a bondi
pour dépasser USD 2 500 milliards,
selon Hedge Fund Research. Mais
aussi considérable soit-elle, la taille du
secteur ne représente qu'une fraction
de celle des fonds de placement
traditionnels.
Indéniablement, les performances
historiques des hedge funds par
rapport à celles des autres classes
d'actifs (graphique 1) ont contribué
à la croissance du secteur depuis les
années 1990. Même comparés à un
portefeuille équipondéré entre actions
et obligations, les hedge funds
surperforment, tant en termes absolus
qu'en données ajustées au risque
(à l'aune du ratio de Sharpe).
Au fil du temps, ils ont également
démontré leur capacité à diversifier
les risques en période de correction
des marchés boursiers. Lors des deux
épisodes de baisse des actions les plus
importants du XXIe siècle, les hedge
funds ont protégé le capital dans une
large mesure (graphique 2).
Ainsi, le secteur a fait l'objet d'une
attention particulière suite à la crise de
2008. De fait, le ratio de Sharpe des
hedge funds sur les cinq dernières
années s'établit à 0,44, contre 0,48 pour
les portefeuilles équipondérés.
Conjugué aux problèmes de liquidité
rencontrés, certains investisseurs se
tournent aujourd'hui vers leurs
gestionnaires pour une explication.
Les distorsions des marchés ont
entravé les opportunités...
La fluctuation incessante du sentiment
des investisseurs à l'égard du risque
est la raison la plus souvent citée pour
expliquer les performances décevantes
des hedge funds.
La dispersion des rendements entre
classes d'actifs et à l’intérieur d'une
même classe est une condition
nécessaire pour permettre aux hedge
funds d'exploiter les opportunités
d'arbitrages avec des positions
acheteuses (long) ou à découvert (short).
Or, entre 2010 et le premier semestre
2012, la corrélation entre les différents
actifs affichait un niveau record. La
tendance des marchés était alors dictée
par les interventions des autorités
politiques et des banques centrales,
indépendamment de l'évolution des
fondamentaux économiques.
Ainsi, les hedge funds utilisant une
stratégie de trading tactique ont eu
toutes les peines à exploiter des
thèmes macro au niveau mondial
au travers d'un vaste éventail
d'instruments financiers.
De façon similaire, les spécialistes de
la sélection de titres basée sur l'analyse
fondamentale tels que les gérants
long/short equity ont eux aussi éprouvé
des difficultés. Cette stratégie présente
en effet une relation inverse avec
le degré de corrélation entre les
différentes actions, c'est-à-dire leur
dispersion (graphique 3). Les marchés
donnant une image peu réaliste de la
valeur des entreprises, les convictions
fondamentales étaient de fait
virtuellement sans importance.
1. PERFORMANCE DES HEDGE FUNDS VS. PORTEFEUILLE ÉQUIPONDÉRÉ ACTIONS/OBLIGATIONS
DEPUIS SEPTEMBRE 1993
600
50:50 actions / obligations
Hedge Funds
500
400
300
200
100
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
DEPUIS SEPT. 1993
PERFORMANCE ANNUALISÉE (%)
VOLATILITÉ ANNUALISÉE (%)
RATIO DE SHARPE (TSR = 2%)
HEDGE FUNDS
(indice HFRI Fund Weighted Composite)
Nicolas Campiche,
CEO, Pictet Alternative Investments
9.0
7.0
1.0
7.6
0.6
50:50 ACTIONS / OBLIGATIONS
(MSCI World Net TR / JPMGBI USD)
6.6
Source: Pictet Alternative Investments, Bloomberg, Hedge Fund Research
|12|
perspectives |novembre 2013
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page13
2. BAISSE DES ACTIONS VS. BAISSE DES HEDGE FUNDS
0
-20
-40
Actions
Hedge Funds
-60
00
02
MAXIMUM DRAWDOWN (%)
04
06
08
10
12
MSCI WORLD
INDICE HFRI HEDGE FUND COMPOSITE
-46.0
-6.4
Crise des subprimes
-54.0
-20.5
Crise de la dette souveraine européenne
-28.4
-9.0
Bulle technologique
Source: Pictet Alternative Investments
...mais les conditions sont désormais
plus favorables pour les hedge funds
Nous avons identifié quatre grands
facteurs qui selon nous devraient
contribuer à l'accroissement des
opportunités qui s'offrent aux hedge
funds à l'heure actuelle:
- Leur volonté de renforcer leur exposition
au risque;
- La normalisation de l'environnement
économique;
- Le caractère favorable du contexte
réglementaire;
- La perspective d'une hausse des taux
d'intérêt.
La volonté des hedge funds de renforcer
leur exposition au risque
Entre 2008 et 2012, la crise européenne
et les craintes d'une possible contagion
ont dissuadé de nombreux hedge
funds de s'exposer activement au
risque. En conséquence, ils ont été
contraints de consacrer une partie de
leurs actifs à la couverture du risque
d'implosion en Europe. Cependant,
depuis la promesse de Mario Draghi
l'été dernier de «tout faire pour préserver
l'euro», les risques systémiques ont
diminué. Les indicateurs de stress
qu'utilisent les hedge funds, tels que
perspectives |novembre 2013
le VIX et l'état du marché interbancaire
(spread LIBOR-OIS), retrouvent
désormais des niveaux normaux. Dès
lors, les hedge funds commencent à
opérer dans un contexte qui se
normalise, leur permettant de
réallouer les capitaux consacrés à la
couverture des risques extrêmes, afin
d’exploiter de nouvelles opportunités
susceptibles d'être rentables.
La normalisation de l'environnement
économique
Depuis 15 mois, les marchés mondiaux
connaissent ce que nous avons souvent
décrit dans les précédentes éditions de
Perspectives comme un processus de
«normalisation». Ce terme fait référence
à la transition progressive d'un régime
de crise à un régime fondamental,
régi par le cycle économique et des
bénéfices.
«Le processus de normalisation de
l'économie mondiale se propage désormais
aux différentes classes d'actifs»1
Ce processus se révèle très important
pour les hedge funds à deux égards.
En premier lieu, un environnement
dominé par les fondamentaux leur
1
Perspectives octobre 2013
permet d'exploiter les divergences
qu'affichent les marchés au moyen
de positions long et short.
Par exemple, cette tendance prenant
corps, ils ont tiré parti de thèmes tels
que la relance au Japon (positions short
sur le yen et long sur les actions
japonaises) ou la reprise aux Etats-Unis
(positions long sur les actions
américaines et short sur les bons du
Trésor). Les divergences entre les
fondamentaux des marchés émergents
continueront d'offrir aux gérants global
macro des opportunités attrayantes
qu'il s’agisse des devises, des actions
ou des titres de créances.
En second lieu, les performances des
hedge funds spécialistes de la sélection
de titres au sein d'une classe d'actifs
donnée, telle que les actions voire les
obligations d'entreprise, ont été dopées
par l'accroissement de la dispersion
entre les instruments concernés.
Suite à la diminution des corrélations
entre actions au début de l'année, les
fonds long/short equity ont notamment
été en mesure de générer un alpha
substantiel. A supposer que les niveaux
de corrélation continuent de diminuer
face au nouveau recul des risques
systémiques et à l'accélération de la
reprise économique mondiale, les
hedge funds devraient pouvoir déceler
un nombre croissant d'actions se
prêtant à l'adoption de positions long
et short.
Le caractère favorable du contexte
réglementaire
Il est inhabituel de voir les mots
«réglementation» et «favorable» être
utilisés en même temps pour décrire
les opportunités qui s'offrent aux
hedge funds. Cependant, pour une
fois, la réglementation pourrait en fait
empêcher d'autres intervenants
d'exploiter certains des thèmes
évoqués plus haut.
|13|
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page14
THÈME DU MOIS: HEDGE FUND
La perspective d'une hausse des taux d'intérêt
Toute analyse ne saurait être complète
Contributeurs | Yves Bonzon, Christophe Donay, Jean-Pierre Durante, Chloé Koos
Dunand, Bernard Lambert, Laurent Godin, Jacques Henry, Kalina Moore, Wilhelm
Sissener, David Baglione, Nicolas Campiche, Pascal Woerlen, Céline Gerverun Pairault,
Irène Macri Tissot | Rédaction achevée le 5 novembre 2013 Edition et relecture | Sabine
Jacot-Descombes, Francine Jacquemet Perez Traduction | Holger Albrecht, Isabel Alvarez,
Juliette Blume, Keith Watson, Mario Clapis Mise en page | Production Multimédia Pictet
Papier | Imprimé sur du papier certifié FSC
Avertissement | Le présent document n'est pas destiné aux personnes qui seraient
citoyennes, domiciliées ou résidentes, ou aux entités enregistrées dans un pays ou une
juridiction dans lesquels sa distribution, sa publication, sa mise à disposition ou son
utilisation seraient contraires aux lois ou règlements en vigueur. Les informations et
données fournies dans le présent document sont communiquées à titre d’information
uniquement et ne constituent en aucun cas une offre, une incitation à acheter, à vendre
ou à souscrire à des titres ou à tout autre instrument financier. En outre, les informations
et estimations figurant dans le présent document sont considérées comme fiables à la
|14|
- 2 5 .0 %
Or
- 2 .0 %
-3.7%
Dette EM (monnaie locale)
- 1 4 .4 %
- 1 .6 %
Bons du Trésor US
DJUBS Commodity
- 1 .5 %
MSCI EM
Investment grade US
6 .2 %
4. PERFORMANCES COMPARÉES SUR 12 MOIS
(SEPTEMBRE 2012 - SEPTEMBRE 2013)
0 .4 %
La «règle de Volcker» insérée dans la
loi Dodd-Frank interdit en effet aux
banques de dépôt de pratiquer le
négoce pour compte propre tout en
limitant leur participation à des activités
de nature spéculative. Ainsi, cette disposition a pour effet d'éliminer du marché
une quantité importante de capitaux
en quête d'alpha, permettant aux
proprietary traders talentueux d'exercer
leur métier au sein des hedge funds.
La réglementation a par ailleurs
favorisé la disparité entre les besoins
de liquidité et la diminution de l'inventaire des négociants. Les teneurs de
marché sont aujourd'hui dans l'incapacité ou sont moins disposés à engager
des capitaux en raison du durcissement
des exigences de fonds propres.
En conséquence, les hedge funds
figurent parmi les rares fournisseurs
de liquidité en mesure de combler ce
déficit de financement et de capter des
opportunités attrayantes.
Corporate EM
Sources: Pictet Alternative Investments
7 .1 %
0
Haut rendement US
Jan-13
Jan-12
Jan-11
Jan-10
Jan-09
Jan-08
Jan-07
Jan-06
-30
CS L/S Equity Index 12M average returns
S&P 12M average intra-stock correlation
HFRI FoF Diversified
0.1
-20
1 4 .4 %
0.2
-10
7 .2 %
0.3
0
Pictet L/S Equity*
0.4
10
Pictet multi-stratégie*
20
0.5
1 7 .9 %
Correlation
1 6 .7 %
Return, %
Le redressement des hedge funds est
en bonne voie
Tout évènement susceptible de provoquer le retour d'un contexte marqué par
la fluctuation du sentiment à l'égard du
risque pourrait nuire aux hedge funds
et réduire l'éventail des opportunités
disponibles aux gérants actifs.
Cela dit, nous pensons fermement
que les arguments qui plaident en
faveur des hedge funds sont
aujourd'hui particulièrement
convaincants, tant en termes de
rendement absolus que de protection
contre le risque de baisse.
Au cours des 12 derniers mois, nous
avons déjà noté des signes indiquant
que les facteurs évoqués dans le
présent article font apparaître un
renouveau pour les hedge funds.
S&P 500
30
sans un examen de l'impact d'une
hausse des taux d'intérêt sur les hedge
funds. De fait, une telle hausse est
susceptible de leur offrir diverses
opportunités.
Dans le cas par exemple des fonds
d'arbitrage de fusion ou merger
arbitrage, la hausse des taux a une
incidence positive sur les écarts de
prix. Ces écarts – la plus-value réalisée
sur une transaction donnée – ont
tendance à suivre l'évolution des taux
sans risque. Plus les écarts se creusent,
plus le profit tiré de la réalisation d'une
transaction sera élevé, toutes choses
égales par ailleurs.
En outre, la hausse des taux devrait
également accroître les opportunités
de sélection de titres pour les fonds
long/short equity, car elle pourrait
mettre en évidence des disparités entre
les entreprises présentant différentes
structures financières ou du chiffre
d'affaires. Celles caractérisées par un
taux d'endettement élevé pourraient
notamment peiner à maintenir des
marges attrayantes. Un tel scénario est
susceptible d'accroître la dispersion
des performances entre actions, créant
ainsi un environnement propice aux
spécialistes de la sélection de titres
basée sur l'analyse fondamentale.
Dans un deuxième temps, les taux
de défaut pourraient également
augmenter, les entreprises ne
parvenant plus à rembourser leur
dette. Là encore, les hedge funds
disposant des compétences nécessaires
pour exploiter les opportunités
qu'offrent les entreprises en difficulté
ou en redressement pourraient en être
les bénéficiaires.
Eurostoxx 50
3. RELATION INVERSE ENTRE LES FONDS
LONG/SHORT EQUITY ET LA CORRÉLATION
ENTRE ACTIONS
Source: Pictet Alternative Investments. *Portefeuille L/S - World
Equity Hedge -Classe I & multi-stratégie; Mosaic Classe I
Les portefeuilles équilibrés
de Pictet Wealth Management allouent
11,5% de leurs actifs
aux hedge funds multi-stratégies,
trading tactique et crédit.
date de leur publication et peuvent faire l’objet de changements, sans préavis. La valeur
et le rendement des titres ou instruments financiers mentionnés dans le présent
document peuvent faire l’objet de fluctuations. La valeur boursière peut varier en
fonction de changements d’ordre économique, financier ou politique, de la durée
résiduelle, des conditions du marché, de la volatilité et de la solvabilité de l’émetteur ou
de celle de l’émetteur de référence. En outre, les taux de change peuvent avoir un effet
positif ou négatif sur la valeur, le prix ou le rendement des titres ou des placements y
afférents mentionnés dans le présent document.
Les performances passées ne doivent pas être considérées comme une indication ou une
garantie de la performance future, et les personnes destinataires de ce document sont
entièrement responsables de leurs éventuels investissements. Aucune garantie n’est
fournie quant aux performances futures.
Cette publication et son contenu peuvent être cités à condition que soit indiquée la
source. Tous droits réservés. Copyright 2013.
perspectives |novembre 2013
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page15
CHIFFRES CLÉS
Les taux d’intérêt sous l’emprise de la Fed
L’évolution des principaux taux d’intérêt est tributaire du calendrier de la mise en place du programme
de réduction du 3e volet de rachat de titres (QE3) de la Réserve fédérale. Or, les marchés modifient
leurs projections en la matière au gré des statistiques macroéconomiques.
Données arrêtées au 31 octobre 2013
PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES
TAUX D’INTÉRÊT
Estimations Pictet – (consensus*)
Taux de croissance du PIB
2011
2012
Etats-Unis
Zone euro
Suisse
Royaume-Uni
Japon
Chine
Brésil
Russie
1.8%
1.5%
1.8%
1.1%
-0.6%
9.3%
2.7%
4.3%
2.8%
-0.5%
1.0%
0.1%
2.0%
7.7%
0.9%
3.4%
Inflation (IPC) Moyenne annuelle sauf Brésil fin d’année
2011
2012
Etats-Unis
Zone euro
Suisse
Royaume-Uni
Japon
Chine
Brésil
Russie
3.1%
2.7%
0.2%
4.5%
-0.3%
5.4%
6.5%
6.1%
2.1%
2.5%
-0.7%
2.8%
0.0%
2.6%
5.8%
6.6%
2013E
1.7%
-0.4%
1.8%
1.4%
1.8%
7.5%
2.9%
1.8%
2014E
(1.6%)
(-0.3%)
(1.8%)
(1.4%)
(1.9%)
(7.6%)
(2.4%)
(1.8%)
3.0%
1.0%
2.0%
2.3%
1.6%
7.0%
2.8%
2.7%
2013E
1.5%
1.1%
-0.2%
2.6%
0.3%
2.8%
5.4%
5.9%
(2.6%)
(0.9%)
(1.9%)
(2.2%)
(1.7%)
(7.4%)
(2.4%)
(2.7%)
2014E
(1.5%)
(1.5%)
(-0.2%)
(2.7%)
(0.2%)
(2.6%)
(5.8%)
(5.9%)
1.9%
1.3%
0.5%
2.3%
2.5%
3.5%
5.5%
5.2%
Courts (3 mois)
Longs (10 ans)
0.1%
0.5%
0.0%
0.5%
0.1%
3.0% (1 an)
9.5%
2.6%
1.5%
0.9%
2.6%
0.6%
4.8% (5 ans)
12.3%
Etats-Unis
Zone euro
Suisse
Royaume-Uni
Japon
Chine
Brésil
MARCHÉS OBLIGATAIRES
(1.8%)
(1.4%)
(0.6%)
(2.5%)
(2.3%)
(3.1%)
(5.9%)
(5.2%)
*Source: Consensus Economics Inc
Performance depuis le 31.12.2012
High Yield EUR
High Yield USD
JPY
EUR
Dette émergente (USD)
GBP
VARIATION DES COURS DE CHANGE (DEPUIS LE 31.12.2012)
USD
Par rapport à l’EUR
Par rapport au USD
Par rapport au CHF
CHF —
EUR —
SEK —
CHF —
SEK —
NZD —
SEK —
NZD —
USD —
NZD —
USD —
HKD —
HKD —
HKD —
GBP —
GBP —
GBP —
EUR —
CAD —
CAD —
CAD —
NOK —
NOK —
NOK —
AUD —
JPY —
AUD —
JPY —
AUD —
JPY —
% -16 -14 -12 -10 -8 -6 -4 -2 0
CHF
Dette émergente (LC)
% -15
-10
-5
0
%
5
-15
% -8
Baltic Freight
Agriculture
-38.7
Maïs
19.7
Energie
-10
-5
0
En clair:
Performance
du mois précédent
WTI
Cacao
5
MSCI World*
S&P 500*
MSCI Europe*
Tokyo SE (Topix)*
MSCI Pacific ex. Japan*
SPI*
Nasdaq
MSCI Em. Markets*
Russell 2000
22.4%
25.3%
21.7%
24.6%
4.3%
25.8%
29.8%
0.6%
29.5%
12
%
-12
0
12
Métaux industriels
Aluminium
Cuivre
Métaux précieux*
-20.4
Or
-25.9
Argent
Platine
Etain
Palladium
Plomb
0
12
%
perspectives |novembre 2013
4
6
18.7%
21.5%
18.0%
20.9%
1.1%
22.0%
25.9%
-2.4%
25.6%
CHF
GBP
21.1%
23.9%
24.0%
26.8%
20.4%
23.1%
23.3%
26.1%
3.2%
5.5%
24.5%
27.3%
28.4%
31.3%
-0.5%
1.8%
28.1%
31.1%
* Dividendes réinvestis
-12
0
12
USA
Europe Monde
%
Zinc
-12
2
SECTEURS D’ACTIVITÉ
Performance depuis le 31.12.2012
0
0
Gaz naturel
Sucre
-12
-2
Performance depuis le 31.12.2012
USD
EUR
En foncé:
Performance depuis
le 31.12.2012
Brent
-4
MARCHÉS ACTIONS
MATIÈRES PREMIÈRES
-19.4
-6
%
* Indice Pictet
Industrie
Technologie
Matériaux de base
Télécommunications
Santé
Energie
Services publics
Finance
Consommation de base
Consommation discrétionnaire
28.1%
18.3%
15.6%
10.7%
32.5%
18.9%
11.4%
23.8%
20.8%
33.5%
18.6%
19.3%
-3.3%
28.5%
18.6%
3.3%
7.8%
19.2%
10.1%
23.6%
23.3%
18.1%
-0.6%
23.9%
27.9%
12.7%
10.8%
20.7%
17.4%
31.6%
|15|
PERSP FRA 1113
Perspectives_FR_Novembre_2013_Mai 13.11.13 14:09 Page16
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