Explorations radiologiques dans l`embolie pulmonaire aiguë.
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Explorations radiologiques dans l`embolie pulmonaire aiguë.
D. Colombier Explorations radiologiques dans l’embolie pulmonaire aiguë. Daniel Colombier Service de Radiologie, Clinique Pasteur, Toulouse. Résumé L’angioscanographie spiralée des artères pulmonaires est récemment apparue comme une méthode alternative à l’angiographie pulmonaire utile pour le diagnostic d’embolie pulmonaire. Ses aspects techniques, un rappel anatomique, les critères diagnostiques ainsi que les pièges d’interprétation sont successivement envisagés. Les performances diagnostiques de l’angioscanner spiralé comparées à celles de l’angiographie pulmonaire et de la scintigraphie de ventilation-perfusion ont été évaluées dans plusieurs travaux. La méthode s’avère fiable pour le diagnostic d’embolie pulmonaire jusqu’au niveau segmentaire, la signification des emboles plus distaux restant controversée. Les récentes avancées technologiques à la fois en tomodensitométrie (multidétecteurs) et en imagerie par résonance magnétique autorisent l’étude des artères pulmonaires mais également du système veineux des membres inférieurs et de l’abdomen en un seul examen. Embolie pulmonaire / Angioscanner spiralé / Phléboscanner / IRM ðL’impact le plus frappant de l’angioscanographie spiralée des artères pulmonaires (angioscanner) est sans aucun doute le diagnostic de l’embolie pulmonaire (EP) qu’elle soit aiguë ou chronique [1,2,3,4,5,6]. L’absence d’examen non invasif suffisamment fiable pour un diagnostic certain d’EP a toujours été une réelle frustration. Au cours des 20 dernières années, l’attention a porté essentiellement sur les avantages et les limites respectives de la scintigraphie de ventilation-perfusion (scintigraphie) et de l’angiographie pulmonaire (AGP). L’angioscanner est apparu récemment comme une méthode alternative, potentiellement utile pour la détection ou l’exclusion de l’EP. En dépit de ses limites actuelles, cette technique est sur le point d’être largement acceptée par les cliniciens et de devenir un examen majeur de la stratégie diagnostique d’EP [7,8]. Nous envisagerons successivement ses aspects techniques, ses critères diagnostiques et ses pièges d’interprétation, ses performances diagnostiques et sa place dans le diagnostic d’EP. Les autres moyens d’investiga- Correspondance et tirés à part : Daniel Colombier Service de Radiologie - Clinique Pasteur - 45 avenue de Lombez - 31076 Toulouse Cedex 3 Tél : 05 62 21 16 16 - Fax : 05 62 21 16 50 Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°8 455 Explorations radiologiques dans l'embolie pulmonaire aiguë tion radiologique qui peuvent être mis en œuvre dans cette affection (AGP, angio IRM et phléboscanner) seront ensuite discutés. ANGIOSCANNER Technique d'exploration Paramètres d’acquisition [9,10,11] Il est recommandé d’évaluer un volume allant de la crosse aortique jusqu’aux coupoles diaphragmatiques représentant une hauteur d’acquisition d’environ 15 cm. Le sens du balayage est le plus souvent cranio caudal, parfois caudo cranial. La collimation recommandée est de 2,7 à 3 mm avec un déplacement de table de 4 à 5 mm/s, soit un pitch de 1,5 à 1,7. L’intervalle de reconstruction optimal est de 2 mm avec un algorithme d’interpolation linéaire de 180°. Néanmoins, il apparaît qu’une collimation de 2 mm avec un pitch de 2, lorsqu’on utilise un appareil permettant un temps de rotation sur 360° inférieur à la seconde, améliore de façon significative le nombre moyen de vaisseaux segmentaires et sous-segmentaires identifiés (épaisseur effective de la coupe : 2,65 mm) [12]. L’acquisition, d’une durée de 24 à 28 secondes en moyenne, s’effectue de façon idéale en apnée en fin d’inspiration profonde. L’apnée peut être plus courte si on utilise un appareil à multiple colonne de détecteurs. En pratique, chez les patients dyspnéiques, des résultats interprétables peuvent être obtenus avec une respiration lente et calme. Les examens sont également de qualité très correcte chez les patients ventilés. Paramètres d’injection [12,13,14] Un calibre de cathéter de 20G ou plus dans une veine antécubitale ou un cathéter veineux central sont les voies d’abord adaptées. Une quantité de produit de contraste de 140 mL est injectée à l’aide d’un injecteur automatique. La tendance actuelle est de recommander des débits d’injection élevés entre 4 et 5 mL/s avec une concentration d’iode de 30 à 35 %. Le délai d’injection dans tous les cas 456 doit être adapté au débit d’injection ainsi qu’au débit cardiaque présumé du patient. Chez les patients ayant une fonction ventriculaire présumée normale, un délai de 12 à 15 secondes est recommandé alors qu ‘en cas d’insuffisance cardiaque le délai est plus long de l’ordre de 15 à 18 secondes. Paramètres de visualisation La qualité d’opacification des artères pulmonaires est jugée sur des images en fenêtre médiastinale en choisissant une largeur de fenêtre comprise entre 300 et 400 U.H. avec une moyenne située entre 50 et 100 U.H. Il peut être utile de modifier la fenêtre médiastinale à la console de travail afin d’éviter de masquer certains emboles. L’identification précise des artères segmentaires nécessite une analyse méticuleuse des images en fenêtre médiastinale et en fenêtre pulmonaire afin d’être capable d’identifier chacune des artères en fonction de ses relations anatomiques avec les bronches. Les sections axiales obliques des artères pulmonaires doivent être visualisées en analysant les images axiales successives. Ceci est obtenu au mieux à la console en utilisant le mode ciné pour visualiser les images de façon dynamique. Chacune des artères est ainsi évaluée, de son origine jusqu’à ses branches de division. Des reconstructions multiplanaires obliques, faites le long de l’axe longitudinal des artères pulmonaires, peuvent être utiles en cas de doute [15]. 2 ). En cas d’occlusion complète, le thrombus occupe la totalité de la section vasculaire et n’est pas silhouetté par le produit de contraste. Figure 1. EP aiguë au niveau des artères de la pyramide basale droite. Le défect endoluminal est central au niveau de la bronche paracardiaque (flèche courbe), et marginal pour le tronc commun antéro latéro postéro basal, présentant un angle de raccordement aigu avec la paroi (flèche). Signes angioscanographiques de l'EP aiguë [10,11,16] ðLes signes formels directs d’EP aiguë sont la mise en évidence d’hypodensités intravasculaires centrales ou marginales silhouettées par le produit de contraste, de contours réguliers ou irréguliers. Lorsque le défect est marginal ou mural, les angles de raccordement entre le thrombus et Figure la paroi vasculaire sont aigus (Figure 1 ). Des images en rail peuvent être visualisées en cas de thrombus flottant silhouetté par le produit de contraste lorsque l’artère concernée est Figure parallèle au plan de coupe (Figure Figure 2. EP aiguë au niveau de l’artère lobaire supérieure droite et sa branche segmentaire antérieure. L’embole se présente sous la forme d’une hypodensité intravasculaire silhouettée par le produit de contraste. L’artère segmentaire antérieure est orientée dans le plan de coupe, et l’aspect réalisé est celui d’une image en rail (flèche). Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°8 D. Colombier Pièges d'interprétation [7,10,17,18] acquisitions cranio caudales avec un débit d’injection élevé et un produit de contraste fortement concentré. Anatomie vasculaire Une règle majeure dans l’analyse de la vascularisation artérielle pulmonaire est la proximité et le parallélisme des artères et des bronches homologues, à l’opposé de la plupart des veines pulmonaires qui sont de topographie inter segmentaire et indépendantes. Un certain nombre de particularités doivent néanmoins être connues. Opacification insuffisante Un délai d’injection inadapté peut être source d’erreurs diagnostiques. Avec une acquisition cranio caudale, un délai trop court peut aboutir à une opacification insuffisante des artères pulmonaires les plus hautes et un délai trop long peut entraver une opacification correcte des vaisseaux artériels pulmonaires inférieurs. De faux positifs et négatifs peuvent ainsi Ganglions hilaires et tissu péri vasculaire Les ganglions hilaires et les éléments tissulaires associés peuvent être source d’erreurs d’interprétation. Ils se présentent sous la forme d’hypodensités parfois calcifiées. Une topographie très classique est l’amas cellulo ganglionnaire situé à la partie supéro latérale externe de l’artère interlobaire droite. Lorsqu’il est hypertrophié, il peut créer des aspects trompeurs. Les reformations longitudinales peuvent aider à confirmer la nature périvasculaire des anomalies. Er ientation des Errreur eurss dues à l’or l’orientation vaisseaux Un trajet oblique ou transversal d’un vaisseau peut générer des hypo-densités qui peuvent être confondues avec une EP sur les images axiales. Ces hypodensités sont essentiellement dues à un effet de volume partiel entre le parenchyme pulmonaire, les parois vasculaires et le sang. Des reformations bidimensionnelles le long de l’axe longitudinal de tels vaisseaux obliques peuvent être utiles. être créés. Une opacification retardée des artères pulmonaires peut également être liée à des facteurs intrinsèques au patient. Performances de l'angioscanner pour le diagnostique d'EP ðLes performances diagnostiques ont été évaluées par plusieurs études comparant l’angioscanner à l’AGP ou à la scintigraphie. Les résultats de ces travaux sont présentés dans le tableau II. Ta b leau I. Résultat des pr incipales sér ies de la littér atur e appréciant principales séries littératur ature les perf or mances dia gnostiques de l’ang ioscanner perfor ormances diagnostiques l’angioscanner A uteur uteurss Rémy-Jardin [1] Blum [2] Steiner [19] Goodman [20] Sénac [21] Rémy-Jardin [4] Van Rossum [3] Mayo [5] Cauvain [22] Van Rossum [23] Drucker [24] Herold [25] Baghaie [26] Qanadli [27] Harvey [28] Rathbun [29] Année Patients (n) Sensibilité Spécificité 1992 1994 1994 1995 1995 1996 1996 1997 1996 1998 1998 1998 1998 2000 2000 2000 42 10 38 20 33 75 149 142 55 123 47 401 370 158 Méta analyse Méta analyse 100 100 100 63 86 91 82 - 94 87 90,5 75 53 - 60 88 96 90 74 - 81 53 - 100 96 100 100 89 100 78 93-96 95 82,6 90 81 - 97 94 100 94 89 - 91 81-100 À ce stade de l’évaluation, on peut donc considérer que les performances diagnostiques de l’angioscanner pour le diagnostic d’EP sont relativement bonnes avec une reproductibilité satisfaisante inter et intra observateurs. L’examen peut être considéré comme fiable pour le diagnostic d’EP lorsque les caillots sont situés dans les artères dites centrales, c’est-à-dire incluant les artères tronculaires, interlobaires, lobaires et segmentaires. Par contre, pour le diagnostic de l’EP périphérique, c’est-à-dire siégeant sur une artère sous segmentaire ou plus distale, ces performances sont certainement moindres. Néanmoins, ceci est à pondérer par l’évolution technologique récente et en particulier les nouvelles générations d’imageurs à multiple colonne de détecteurs qui autorisent une réduction de l’épaisseur de coupe effective et de la du- rée de l’acquisition augmentant ainsi la résolution spatiale pour les vaisseaux de petit calibre et limitant les artéfacts respiratoires. Ainsi, Qanadli [27] rapporte une série portant sur 204 patients utilisant un imageur à double colonne de détecteur (déjà ancien) comparant angioscanner et AGP. Les résultats confirment l’amélioration des performances diagnostiques de la technique en dépistant 75 % des embolies sous segmentaires isolées. Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°8 457 Ar tef acts cinétiques Artef tefacts Les patients dyspnéiques peuvent présenter des pseudo défects artériels pulmonaires segmentaires. L’analyse en fenêtre parenchymateuse redresse aisément le diagnostic. Des artefacts cinétiques sont également fréquemment rencontrés en paracardiaque. Ar tef acts de fflux lux Artef tefacts Des faux positifs peuvent résulter d’artefacts radiaires provenant de la veine cave supérieure. Ils sont fréquemment rencontrés au cours des L’AGP reste encore reconnue comme la technique de référence. Toutefois, elle est certainement moins précise que ce que l’on croit généralement. Goodman [20] montre ainsi que deux radiologues vasculaires experts ne sont en accord sur la présence ou l’absence de caillot sous segmentaire que dans seulement 66 % des cas. Explorations radiologiques dans l'embolie pulmonaire aiguë Dans l’étude de Qanadli [27], l’AGP était considérée suboptimale dans 6% des cas comparativement à l’angioscanner qui l’était dans 7 %. La proportion des patients ayant une EP localisée exclusivement au-delà des artères segmentaires sur l’AGP varie selon les séries de 6 à 30 % [20, 30,31]. Une étude prospective récente [32] portant sur 487 patients retrouve une prévalence de 51 % d’embolies centrales ou lobaires, de 27 % d’embolies segmentaires et tout de même de 22 % d’embolies sous segmentaires isolées. La signification clinique des embolies distales reste toutefois controversée. S’il est admis qu’une telle embolie peut avoir des conséquences hémodynamiques catastrophiques chez un patient ayant un état cardio vasculaire pré existant précaire, leurs conséquences exactes à long terme n’ont jamais été clairement précisées dans les autres circonstances. Cependant, l’éventualité d’une récidive plus grave en l’absence de traitement ne peut être complètement écartée lorsque ce type d’embolie n’est pas initialement diagnostiqué par l’angioscanner. Place de l'angioscanner dans la stratégie diagnostique ð La scintigraphie est aujourd’hui mondialement reconnue comme la première investigation non invasive à réaliser en cas de suspicion d’EP. Toutefois, cette technique est loin d’être parfaite puisqu’elle n’est utile que lorsque les résultats sont entièrement normaux ou si les résultats indiquent une haute probabilité pour le diagnostic d’EP. Un examen normal ou l’association d’un examen de faible probabilité avec une faible probabilité clinique a en effet une grande valeur prédictive négative (96 %), et l’association d’un examen de haute probabilité avec une clinique de haute probabilité a une grande valeur prédictive positive (96 %). Malheureusement les examens scintigraphiques permettant de conclure de cette façon ne représentent que 30 % des explorations de l’étude du PIOPED [31]. Inversement dans 70 % des cas, l’examen était considéré comme non concluant parce qu’il 458 présentait des critères définissant une probabilité intermédiaire ou une faible probabilité d’EP. Un résultat non concluant de la scintigraphie nécessite des investigations supplémentaires pour exclure ou confirmer le diagnostic. La détection non invasive d’une thrombose des veines profondes des membres inférieurs (TVP) devient l’étape suivant la scintigraphie [33,34]. La mise en évidence d’une TVP justifie la mise en route d’une thérapeutique par anticoagulants et permet d’éviter pour certains la mise en évidence invasive de caillots dans les artères pulmonaires [35, 36]. On sait que la prévalence des TVP est environ de 50 % chez les malades ayant une EP prouvée. Inversement, une exploration par échographie Doppler veineux des membres inférieurs (écho Doppler) négative ne permet pas d’exclure l’absence d’une EP. Ainsi chez les patients ayant des résultats indéterminés à la scintigraphie et un écho Doppler négatif, l’AGP était anciennement la technique d’imagerie recommandée pour le diagnostic d’EP. Les cliniciens sont toutefois très réticents à prescrire cet examen en raison de son caractère invasif, avec une morbidité évaluée à 6 % et une mortalité à 0,5 % [30]. De plus cette technique n’est pas toujours disponible [37]. Ainsi, sa plus grande limite vient du fait qu’il n’est pas ou peu réalisé en pratique clinique. Il a été ainsi estimé qu’avant l’avènement de l’angioscanner, plus de la moitié des patients ayant une scintigraphie indéterminée ne bénéficiaient pas d’une AGP et étaient ainsi traités sans diagnostic définitif prouvé par une technique d’imagerie [38, 39, 40,41]. Ce manque de preuve diagnostique peut conduire à traiter des patients qui n’ont pas d’EP, ou encore plus grave, de ne pas traiter des patients qui ont une EP. Il existe certainement une place pour l’angioscanner chez les patients ayant une réponse de probabilité intermédiaire à la scintigraphie comme l’a montré Ferretti [6]. Étant donné que dans la majorité des cas les résultats de la scintigraphie sont indéterminés et par conséquent non contributifs pour le diagnostic, Goodman [8] a proposé un nouvel algorithme diagnostique où la scintigraphie est totalement remplacée par l’angio-scanner. Les deux techniques d’imagerie de base pour cet arbre de décision sont l’angioscanner et l’écho Doppler. Les auteurs font remarquer que dans une telle stratégie, l’AGP n’est réservée qu’aux patients pour lesquels les deux examens non invasifs sont négatifs et pour lesquels la suspicion clinique reste élevée ou pour ceux ayant une réserve cardiorespiratoire limitée. De plus, cet algorithme devrait être d’un bon rapport coût efficacité comme le suggère la seule étude publiée par Van Erkel [42] d’évaluation coût efficacité des explorations diagnostiques dans la maladie thromboembolique. Cet auteur a construit un modèle décisionnel coût efficacité en analysant 15 combinaisons différentes de 6 modalités diagnostiques comprenant entre autres l’angioscanner, l’écho Doppler, la scintigraphie, l’AGP et le dosage des D-dimères plasmatiques. Cet auteur trouve que les 5 stratégies ayant le taux de mortalité le plus bas et le coût le plus bas par vie sauvée incluaient l’angioscanner, souvent en association avec l’écho Doppler. Des études prospectives comparatives [12,5,23] incluant l’essai multicentrique européen [25] qui comportait 401 patients, ont démontré que la sensibilité de l’angioscanner était supérieure à celle de la scintigraphie, variant respectivement entre 75 %-92 % pour l’angioscanner contre 36 %75 % pour la scintigraphie (valeurs moyennes 85 % versus 50 %). Le principal avantage de l’angioscanner est la faible proportion d’examen non contributifs, car il permet en outre une étude du parenchyme pulmonaire, du médiastin et des structures pleuro pariétales. Ainsi, la cause des symptômes présentés par le patient exploré pour suspicion d’EP est identifiée dans 11 à 33 % des cas dans les séries les plus récentes [6,23,26]. De plus, l’agrément inter observateur est meilleur pour l’angioscanner. Ainsi, dans l’étude de Mayo [5] on observait un kappa de 0,85 pour l’angioscanner versus 0,61 pour la scintigraphie et dans l’étude multicentrique européenne [25], le kappa Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°8 D. Colombier était respectivement de 0,72 versus 0,39. Paul [43] a étudié sur 28 patients consécutifs la place de la scintigraphie lors d’un angioscanner négatif. Pour les 5 patients dont les résultats de la scintigraphie étaient discordants avec le scanner (1 de probabilité intermédiaire et 4 forte de probabilité), l’AGP confirmait l’absence d’EP chez ces 5 patients. Goodman [44] rapporte les résultats du suivi clinique pendant 3 mois d’une étude prospective comparative chez 548 patients suspect d’EP mais n’ayant pas été traités par anticoagulants devant les résultats soit d’un angioscanner normal soit d’une scintigraphie normale ou de basse probabilité (97 patients ayant été perdus de vue dans le suivi). Une récidive d’embolie était notée chez 2 patients (1 %) dans le groupe scanner, aucune dans le groupe scintigraphie négative et 5 (3,1 %) dans le groupe scintigraphie de basse probabilité. Aucun décès lié à une EP n’était signalé, quel que soit le groupe considéré. Cet auteur concluait donc à la fiabilité de l’angioscanner pour exclure sans risque le diagnostic d’EP. Ces résultats plaideraient en faveur des auteurs qui recommandent le remplacement de la scintigraphie par l’angioscanner comme examen de première ligne en cas de suspicion d’EP. Néanmoins, il existe certainement des indications pour la scintigraphie comme première exploration en cas de suspicion d’EP. Ainsi chez un sujet jeune n’ayant aucun antécédent cardio respiratoire, et présentant des symptômes cliniques suggérant une EP, une scintigraphie normale permet rapidement d’éliminer le diagnostic d’EP, en évitant toute injection intraveineuse de produit de contraste iodé [7]. Par ailleurs, les stratégies recommandant l’utilisation de l’angioscanner restent soumises à la disponibilité des imageurs, élément variable selon les institutions et à prendre en compte dans ce contexte d’urgence diagnostique. exploration. Son seul intérêt serait peut-être chez les patients chez qui il persiste une forte suspicion clinique d’EP présentant une scintigraphie non contributive, un angioscanner et un écho Doppler négatif. Cependant, une nuance doit être apportée si l’angioscanner est de mauvaise qualité technique (environ 5 % des cas), le recours à l’AGP restant alors de mise notamment dans le but de rechercher des emboles distaux. Dans les cas où l’examen est interprétable jusqu’à l’étage sous segmentaire, l’indication de l’AGP ne devrait plus être actuellement retenue. ANGIO IRM ðL’avènement des séquences d’imagerie rapide en écho de gradient 3D (TR et TE courts, angle de bascule compris entre 20 et 60°, épaisseur de coupe minimale) avec injection intra veineuse d’une faible quantité de gadolinium permet d’imager le lit vasculaire pulmonaire au cours d’une apnée et donc le diagnostic d’EP avec le même type de sémiologie qu’en scanographie. Cependant, les rares séries publiées jusqu’à lors font état de performances diagnostiques sensiblement inférieures à celles de l’angioscanner (sensibilité : 85 % ; spécificité : 95 %) [45,46]. Compte tenu des difficultés d’accès à ce type d’imageur dans notre pays, ceci rend un peu obsolète son indication dans le cadre de l’EP aiguë. Néanmoins, il s’agit d’une technique prometteuse permettant parallèlement à l’imagerie de perfusion et lors du même examen de réaliser une imagerie de ventilation, des mesures fonctionnelles sur la fonction cardiaque et en particulier le ventricule droit ainsi qu’une exploration des veines des membres inférieurs et de l’abdomen (phlébo IRM). Les nouveaux agents de contraste à rémanence vasculaire ouvrent par ailleurs d’autres perspectives. PHLÉBOSCANNER ðDurant ces deux dernières années, certains auteurs ont rapporté l’intérêt d’effectuer une seconde acquisition à la suite de l’acquisition pulmonaire à l’aide le plus souvent de coupes de 10 mm espacées tous les 40 ou 50 mm couvrant l’ensemble du réseau veineux profond de la cavité abdomino pelvienne et des deux membres inférieurs jusqu’à l’étage poplité à la recherche d’une TVP. Le but est de bénéficier ainsi de l’injection de produit de contraste faite à l’étage thoracique sans recourir à une nouvelle injection, le délai entre les deux acquisitions correspondant au temps de circulation permettant un rehaussement optimal du système veineux (environ 3 minutes après le début de l’injection). Le diagnostic de TVP repose sur l’existence d’une hypodensité centrale siégeant dans la lumière d’une veine dont le calibre est le plus souvent augmenté associée à un rehaussement de la paroi veineuse et à une petite infiltration de l’atmosphère graisseuse péri vasFigure 3 culaire (Figure 3). ANGIOGRAPHIE PULMONAIRE ðOn peut en effet se poser la question de savoir s’il existe encore aujourd’hui une indication pour cette Figure 3. Coupe de phléboscanner obtenue au niveau des genoux objectivant une lacune endoluminale au sein de la veine poplitée gauche qui apparaît augmentée de calibre traduisant l’image de la thrombose veineuse profonde. Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°8 459 Explorations radiologiques dans l'embolie pulmonaire aiguë Loud [47] rapporte une série de 71 patients consécutifs comparant l’angioscanner et le phléboscanner avec l’écho Doppler chez des patients suspects d’EP. 19 patients présentaient une TVP et 12 une EP. Il retrouvait une corrélation parfaite entre les données du phléboscanner et de l’écho Doppler concernant le réseau fémoro poplité. Le phléboscanner révélait en outre l’extension pelvienne de la thrombose chez 6 patients et un thrombus cave isolé chez 1 patient. Cham [48] rapporte une série de 541 patients explorés par angioscanner et phléboscanner dont seulement 116 ont eu un écho Doppler. 45 (8 %) des patients présentaient une TVP et 91 (17 %) une EP. Sur les 45 patients porteurs d’une TVP, 16 n’avaient pas de signe d’EP, ce qui augmentait le diagnostic de maladie thrombo embolique de 18 %. Sur les 116 patients explorés par écho Doppler, 15 avaient une TVP diagnostiquée de façon identique par les deux techniques. Garg K [49] rapporte une série de 70 patients consécutifs. Dans 97 % des cas, le phléboscanner était considéré satisfaisant sur le plan technique. Il y avait 2 faux positifs liés à des artéfacts de flux, 5 examens positifs et 63 négatifs concordant correspondant à une sensibilité de 100 % et une spécificité de 97 %. Duwe KM [50] rapporte une série rétrospective portant sur 74 patients avec une sensibilité de 89 %, une spécificité de 94 %, une VPP de 67 % et une VPN de 98 % pour une efficacité de 93 %. Coche [51] rapporte une série de 65 patients (22 EP dont 13 avec une TVP ; 16 TVP dont 3 sans EP) avec une sensibilité de 93 % et une spécificité de 97 %. Loud [52] rapporte une seconde série de 650 patients chez qui la comparaison a été faite avec l’écho Doppler chez 308 patients. Il retrouvait une sensibilité de 97 % et une spécificité de 100 % pour le diagnostic des TVP fémoro poplitées. Les performances diagnostiques globales de la technique sont donc bonnes mais avec cependant une limite représentée par le fait qu’aucune série publiée ne fait état des résultats à l’étage sural. Or Lopez-Berret [53] montre sur une étude prospective portant sur 159 patients consécutifs présentant une TVP sans symptomatologie thoracique qu’il existe une embolie silencieuse chez 65 patients (41 %) objectivée par angioscanner. Ces embolies sont retrouvées quel que soit l’étage de la TVP au niveau des membres inférieurs y compris dans les atteinte surales isolées. Par ailleurs, la généralisation de la pratique d’une exploration combinée thoracique et veineuse pose des problèmes en terme de rapport coût efficacité et de radioprotection par comparaison à l’apport et la facilité d’accès de l’écho Doppler. CONCLUSION ðLe diagnostic d’EP pose encore de nombreux problèmes en l’absence d’un test diagnostique non vulnérant, fiable à 100 %, peu onéreux et facilement utilisable en routine. En essayant de se rapprocher de ces critères, l’angioscanner a introduit une nouvelle méthode particulièrement intéressante mais dont la place exacte dans la stratégie diagnostique reste encore à déterminer, ce d’autant que les progrès technologiques récents en améliorant ses performances diagnostiques vont probablement remettre en cause les conclusions d’aujourd’hui. Use of imaging for the diagnosis of pulmonary embolism CT angiography of the pulmonary arteries recently appeared as an alternative method to pulmonary angiography useful in the diagnosis of pulmonary embolism. Technical aspects, normal aspects and variants, diagnostic criteria of pulmonary embolism as well as potential pitfalls are successively described. The accuracy of CT angiography compared with pulmonary angiography and V-Q scintigraphy has been evaluated in several studies. The method appears accurate for the diagnosis of pulmonary embolism at the level of segmental arteries. The signification of more distal embolism remains however controversed. Recent advances in both CT (multidetector ring spiral units) an MR technology allow not only depiction of the pulmonary arteries, but also provide information about the lower extremity and abdominal deep venous system in a single examination. Pulmonary embolism / Helical CT / MRI 460 Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°8 D. Colombier RÉFÉRENCES 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. Rémy-Jardin M, Rémy J, Wattinne L, Giraud F. Central pulmonary thromboembolism : diagnosis with spiral volumetric CT with the single breath-hold technique-comparison with pulmonary angiography. Radiology 1992; 185:381-7. Blum AG, Delfau F, Grignon B et al. 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