Club de la presse

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Club de la presse
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Club de la presse -Rwanda
17 mai 2015
L’émission Club de la Presse du 17 mai 2015 a été focalisée sur la liberté des médias pendant les conflits,
et le cas du Burundi sert d’exemple typique. Dans la crise politique au Burundi, précisément durant cette
période pré électorale, les médias ont été la cible des forces interposées. Lors de la tentative de coup
d’Etat, la RTNB (Radio Télévision Nationale Burundaise) a été attaquée, alors que les radios RPA (Radio
Publique Africaine), Bonesha, Renaissance, Isanganiro, Rema FM ont été incendiées et détruites à l’arme
lourde. Quel est le climat qui règne actuellement au sein des journalistes burundais? Quelle leçon
apprise ? Les médias des pays voisins peuvent manifester la solidarité envers ceux du Burundi ?
INVITES
Les invités au débat étaient : Oswald Mutuyeyezu (journaliste de City Radio), Adeline Umutoni (journaliste
d’Isango Star) et Rushingabigwi Jean Bosco (enseignant rwandais en journalisme). L’émission était animée
par Jane Uwimana (journaliste membre d’ARJ, Association Rwandaise des Journalistes).
Dans la première partie de l’émission, les invités ont échangé leurs points de vue sur cette crise qui frappe
les médias burundais. Dans la seconde partie, ils ont répondu aux réactions des auditeurs (sms et
téléphone) reçus pendant l’émission.
PREMIERE PARTIE
Pour Adeline Umutoni, qui avait déjà travaillé pour RPA, au Burundi, les radios privées réalisaient des
émissions d’analyse. Elles
dénonçaient les défaillances de
l’Etat. La RPA était la radio la
plus écoutée, selon les
recherches
publiées
récemment. Avant cette crise,
on sentait un bras de fer entre
les médias privés et l’Etat. Les
journalistes de ces médias
privés étaient arrêtés et
emprisonnés.
Selon
les
témoignages
reçus
de
Bujumbura, ce sont des
policiers qui ont attaqué ces
radios privées. Lesquelles
radios avaient diffusé les déclarations des « putschistes ».
Oswald Mutuyeyezu, explique qu’en Afrique les médias ont une force non négligeable. Quiconque veut
s’emparer du pouvoir passe son message à la radio. Dans cette crise burundaise, les protagonistes se sont
appuyés sur les médias. Même lors du début des manifestations les ministres du gouvernement burundais
ont été déployés pour fermer les radios privées qui diffusaient le déroulement des manifestations.
De sa part, Rushingabigwi Jean Bosco indique que les théories du journalisme veulent que les praticiens
n’aient pas de penchant. Les médias burundais étaient au niveau élevé de productions axées sur
l’investigation des grands dossiers. Il estime que les journalistes ont fait leur travail, sans excès. « Les
professionnels des médias doivent savoir que c’est un métier à risque », dit-il.
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Ces médias sont détruits alors que la population attendait des informations diversifiées et des émissions
éducatives par rapport aux élections. Les partenaires peuvent s’investir pour ressusciter ces médias ? Et si
les médias reprenaient, quelles attitudes prendraient les journalistes ?
A ce niveau, Rushingabigwi Jean Bosco rappelle que chaque fois qu’il est en présence des étudiants en
journalisme, il leur invite à avoir un esprit d’analyse à haut niveau, à savoir qu’ils ont la responsabilité
d’informer la population, mais aussi à savoir l’environnement dans lequel ils travaillent. Le journaliste doit
avoir un esprit de discernement. Le métier de journalisme n’est pas facile.
Adeline Umutoni ajoute qu’avec son expérience dans les médias burundais, il est vraiment difficile
d’exercer au Burundi et ailleurs lorsque vous subissez les conséquences de vos productions médiatiques.
Oswald Mutuyeyezu, se mettant à la place des professionnels des médias indépendants, trouve que «ces
médias sont décédés, c’est déplorable ».
DEUXIEME PARTIE
Dans la deuxième partie de l’émission
l’animatrice a lu intégralement les
messages envoyés par les auditeurs.
Pour un auditeur, les burundais peuvent
apprendre du Rwanda pour éradiquer le
tribalisme. Un autre a dit aux
participants à l’émission d’analyser aussi
la situation de la liberté de la presse au
Rwanda en posant cette question :
« Muvunyi qui dirigeait RMC a-t-il fui la
liberté ? » Un autre auditeur a voulu
savoir si les radios qui ont relayé les
messages des « putschistes » ne
devraient pas subir les conséquences. Un
autre encore a posé la question de savoir
pourquoi toutes les tendances dans
cette crise veulent inévitablement
utiliser la radio. Un auditeur, au téléphone, a dit que les médias sont restés dans les mains de l’Etat. Les
messages sont à sens unique. Le message de l’Etat, transmis par le canal du media de l’Etat. Même s’il y a
des médias étrangers, les correspondants de ces médias n’arrivent pas dans tous les coins du pays.
Quant aux interventions des invités, Oswald reste inquiet de la situation à laquelle font face les journalistes
burundais. Toutefois, trouve-t-il, « peut-être, après les élections il y aura une orientation ».
Qu’est-ce que les médias des pays voisins peuvent faire dans le cadre de la solidarité envers les journalistes
burundais ?
A cette question, il a été dit que la solidarité des journalistes devrait d’abord être manifestée entre les
professionnels des médias rwandais avant d’aller chez les voisins. Car, selon, Oswald Mutuyeyezu, cette
solidarité n’est pas remarquable.