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PRÉPARATION
Cerner les enjeux
• Ce texte met au service de sa thèse « l’homme est un animal politique » différents types d’explications. Il convient de bien les distinguer pour montrer en
quoi elles se complètent. Pour ce faire, on prendra garde de ne pas accumuler les arguments mais de mettre en évidence la progression du texte et la
façon dont Aristote lie les concepts de société, de langage et de morale.
• De plus, l’auteur commence par poser la thèse métaphysique du finalisme,
qu’il faudra rapidement identifier puis développer tout au long du texte.
Éviter les erreurs
• Ce texte met en relation morale et politique, mais attention, la politique est
l’instrument qui permet à l’homme de s’accomplir en tant qu’être moral, et
ce n’est pas l’inverse.
• Il convient aussi de ne pas faire de contresens sur le rôle du langage dans
la mise en commun de valeurs morales : c’est parce que les hommes
peuvent exprimer les mêmes valeurs qu’ils forment des communautés et ce
n’est pas le besoin de dialoguer qui les rassemble ici.
PRÉSENTATION
Introduction
Dans La Politique, Aristote appuie ses principes de philosophie politique sur
un présupposé métaphysique : le finalisme. Tout a une cause finale. Cet
extrait montre précisément que si les hommes forment des sociétés c’est
pour mieux réaliser ce qui est au fond de leur nature.
Comprendre l’homme, c’est le comprendre dans son rapport aux autres.
Qu’est-ce qui conduit les hommes à former des sociétés ? Est-ce par une
tendance naturelle, un calcul intéressé ou le fruit du hasard ? Dans cet
extrait, Aristote privilégie la sociabilité naturelle. L’homme est un animal
politique et tout être exclu de la cité ne peut être un homme. Comment ?
Grâce au langage qui amène les hommes à vivre ensemble. Pourquoi ?
Parce qu’il permet d’exprimer leurs valeurs morales communes.
©HATIER
Développement
Première étape
Dans une première étape du texte (du début à « à la fois la fin et le
meilleur »), Aristote s’appuie sur le finalisme pour montrer que si les
familles se regroupent en cités, cela va dans le sens d’une réalisation
naturelle.
Il procède par une analyse qui va du plus simple au plus complexe. Il a
montré précédemment que l’homme tendait à vivre en couple, puis en
famille, puis en village puis en cité, dans la mesure où ce qui chaque fois lui
permettait de réaliser, d’actualiser ce qu’il est en puissance, c’est l’association avec d’autres hommes, par un jeu de complémentarité.
Deuxième étape
L’auteur va, lors d’une deuxième étape (jusqu’à « tric-trac »), énoncer sa
thèse : l’homme est un animal politique. Cette définition de l’homme est
accompagnée de son corollaire : « la cité fait partie des choses naturelles ».
En effet, si la sociabilité de l’homme est un phénomène naturel, et non pas
culturel (c’est-à-dire le fruit d’une transformation de sa propre nature), alors
le fait d’être rassemblés en une même cité constitue pour les hommes une
évolution qui lui est destinée.
Aristote va alors expliciter son propos grâce à un contre-exemple. Celui qui
est hors de la cité est soit au-dessus de l’humanité, « un être surhumain »,
autant dire un Dieu, soit en dessous de l’humanité, « un être dégradé »,
autant dire une bête. Il sera alors « passionné de guerre » et ne réalisera
plus son essence sociale. Il ne pourra plus s’accomplir en tant qu’être politique, il ne peut plus être un homme. Mais si l’homme ne peut pas exister en
dehors de la cité, sous peine de perdre son humanité, qu’est-ce qui peut
garantir par ailleurs qu’en se regroupant avec ses congénères, il ne vive pas
non plus comme un animal grégaire ?
Troisième étape
Dans un troisième mouvement (jusqu’à « doué de parole »), Aristote va
expliciter sa définition en affirmant que la différence spécifique entre
l’homme et l’animal grégaire se situe dans le langage.
Selon quel moteur la cité se constitue-t-elle différemment d’un troupeau ?
Aristote va partir alors d’un présupposé métaphysique pour répondre à
cette question : « la nature ne fait rien en vain ». Cela signifie que la nature
est finalisée. Le mouvement de la nature répond à une nécessité interne :
tout ce qu’elle fait ou tout ce dont elle dispose, obéit à une cause finale. Or
seul parmi les animaux, l’homme a un langage.
Mais en quoi se distingue-t-il de la communication animale ? Et par ailleurs,
en quoi le langage peut-il avoir une fonction politique ?
©HATIER
Quatrième étape
Enfin, c’est dans le dernier mouvement du texte qu’il explique que c’est
parce que le langage permet de mettre en commun des valeurs morales
que l’homme est doué d’une sociabilité naturelle.
L’apparente communication entre les animaux pourrait nous faire croire
qu’ils sont doués de langage. Or par leur voix, les animaux n’expriment que
des sensations comme le « douloureux » ou l’« agréable ».
Quelle est alors la spécificité du langage humain ? La finalité du langage est
de manifester la moralité humaine. Si l’animal n’a pas de langage comme
l’homme, ce n’est pas pour des raisons physiologiques (car ils ont la voix en
commun) mais parce qu’ils n’ont pas les mêmes choses à manifester.
Conclusion
Aristote définit l’homme dans sa dimension politique et morale : l’homme
est un animal politique car il possède des notions de morales qu’il exprime
par le langage.
ENTRETIEN
Voici d’autres questions que l’examinateur pourrait vous poser lors de l’entretien.
m Que signifie : « celui qui vit hors cité, naturellement bien sûr et non
par le hasard des circonstances » ?
Celui qui serait naturellement hors de la cité, et non par hasard, c’est-à-dire
par le jeu de circonstances qui lui seraient imposées comme un voyage ou
un exil, ne peut être imaginé comme un homme.
m Quels sont les enjeux du texte ?
Les enjeux du texte sont d’abord anthropologiques puisqu’il répond à la
question « qu’est-ce que l’homme ? ».
Ils sont également politiques, puisqu’à travers la définition de l’homme, on
s’interroge sur l’origine des sociétés. On peut aussi parler d’enjeux moraux
puisque la morale est ici directement liée à la politique. Enfin, les enjeux du
texte sont métaphysiques puisqu’il s’agit d’établir les caractéristiques du
langage humain à travers celle d’une nature finalisée.
©HATIER

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