On n`est rien sans rien… Ne nous leurrons pas, seuls en action

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On n`est rien sans rien… Ne nous leurrons pas, seuls en action
On n’est rien sans rien…
Ne nous leurrons pas, seuls en action sociale on n’est pas grand chose…
Pour commencer :
• Sans les familles qui nous sollicitent parce qu’elles nous font confiance, que nous les
recevons sans rendez-vous et qu’elles savent que nous pourrons tenter de trouver des
réponses à leurs demandes
• Sans un lieu d’accueil, comme notre Centre Social, ouvert à tous au sein duquel
peuvent se jouer des rencontres de personnes d’horizons divers et engendrer des
prémices d’insertion sociale
• Sans les aires d’accueil qui permettent que ceux qui ont fait le choix de continuer la
tradition du voyage puissent stationner légalement
• Sans les écoles qui acceptent l’inscription de ces enfants dits « nomades », ayant
l’indulgence d’en admettre l’absence pour les retrouver dans leurs classes au cours
de l’année, les institutions et les professeurs qui se disent que cela vaut le coup
• Sans Logélia, Le Foyer, certaines agences immobilières ou bailleurs privés, CHRS, Alt
qui veulent bien prendre le risque de proposer des logements à des personnes pour
qui il existe de forts aprioris et qu’on a vite fait de cataloguer inaptes à l’habitat
collectif ainsi que les agents de Logélia qui n’hésitent pas à effectuer des médiations
sans partis pris
• Sans les membres de la commission du GIP qui prennent acte de situations de
relogements difficiles et réfléchissent sur une éventuelle solution tout en nous
octroyant des moyens financiers
• Sans le SMAGVC qui accepte d’être bailleur en titre pour faire de la sous-location afin
d’augmenter les chances que nos usagers soient relogés
• Sans nos partenaires de la CAF qui nous financent et accordent des prêts caravane
entre particuliers sous notre couvert
• Sans les services de la PMI qui n’hésitent pas à se déplacer au sein des terrains pour
effectuer le suivi des femmes enceintes et des enfants en bas âge favorisant, par la
même, la santé des générations à venir prenant en compte la particularité de la
culture et les méthodes d’éducation des « paysans » éloignées de celles du monde
des « gadgé »
• Sans les assistantes sociales de secteur et du CCAS qui, sans laxisme considèrent nos
usagers au même titre que les autres avec les mêmes exigences et peuvent aider à
l’insertion sociale que nous recherchons
• Sans les services de la MSA et de la CPAM qui nous aident à régulariser les ouvertures
de droit santé, d’aide à la mutualisation et d’aides financières exceptionnelles
• Sans les agents mutualistes Radiance, Mutualia qui savent prendre le temps
d’expliquer les avantages de prendre une mutuelle à un public qui fonctionne dans
l’immédiateté et qui a du mal à anticiper, surtout concernant une éventuelle maladie
• Sans la Mission Locale qui met tout en œuvre pour accueillir les jeunes sortis du circuit
scolaire, sans formation ou capacité d’employabilité
• Sans les agences intérim, Cap Emploi, Adresse qui accepte de proposer des
personnes à des employeurs, sachant reconnaître leur savoir faire et les acquis
professionnels au delà des diplômes
• Sans Jack Gasté notre comptable qui tient une permanence régulière au Centre
Social pour déclarer et suivre des entreprises indépendantes de forains, vendeurs de
bonbons, récupérateurs de palettes, récupérateurs de métaux, nettoyeurs de
façades, entretien d’espaces verts… activités et savoir-faire qui ne demandaient
qu’à être légalisés et revalorisés
• Sans le Centre Social du droit commun de l’ASERC qui montre la même volonté de
prendre en considération les enfants et les familles de la communauté comme
n’importe quel habitant de leurs quartiers
• Sans l’association Ludamuse qui œuvre au sein des terrains pour apporter un peu de
musique garant d’un éveil musical chez les tout petits et de regroupement
intergénérationnels autour d’un accordéon. Merci Maud « un peu de douceur dans
ce monde de brutes »
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Sans les chantiers d’insertion l’IREO, le Centre Samuel, ADA, Insert’R, SAS Jeune qui
savent recruter parmi nos troupes pour redonner un élan d’insertion professionnelle
Sans les services de l’APA, de la MDPH qui permettent de prendre en compte
l’handicap, la dépendance et de faciliter le « bien vieillir »
Sans l’UDAF, partenaire dans la gestion du budget et gérer des bouts de chandelles
avec un public qui ne possède pas les mêmes priorités n’est pas chose aisée
Sans les AEMO et la Justice qui n’hésitent pas à rappeler les obligations à la loi et qui
donnent les moyens aux familles de retrouver une autonomie éducative pour leurs
enfants et qui croient aux capacités de ces familles
Sans les Elus qui prennent en considération les problèmes de ces « drôles de citoyens »
qui prennent de plus en plus leur carte d’électeur et font valoir leur droit de vote en
réaction à un gouvernement qui semble les mettre un peu plus en marge, jouant la
carte de l’amalgame avec une population Rom qui n’a rien à voir avec les
Voyageurs français
Sans la DDASS qui nous finance des animations collectives sur le thème de la
parentalité et qui nous donne les moyens de pouvoir accompagner les personnes
dans l’accès aux soins et dans la découverte des loisirs par le biais des vacances
familles
Sans les Associations et bénévoles qui œuvrent et gravitent autour de nous, Secours
Catholique, Solidarité Urgence, Epicerie Sociale
Sans l’ANPA, les spécialistes médicaux, les hôpitaux qui nous font toujours de la place
pour recevoir nos usagers
Sans notre bureau qui naviguant en eaux troubles continue de mener sa barque au
sein d’une conjoncture économique peu rassurante et qui défend bec et ongle notre
outil
Sans nos stagiaires qui nous font nous remettre en question dans nos pratiques
professionnelles
Sans vouloir se lancer des fleurs, sans une équipe soudée, cohérente dans son
approche et ma foi fort sympathique
Mais voilà, derrière tous ces sigles existent des individus :
• qui croient encore dans le travail partenarial
• qui ont la volonté de faire perdurer un accompagnement social avec un grand S et
de vraies valeur
• qui ne se retranchent pas derrière leurs institutions pour signifier un refus de prise en
charge
• qui ne cherchent pas à se valoriser au travers de leurs actions
• qui continuent par monts et par vaux à croire que chaque problème trouve sa
solution malgré les commandes institutionnelles hiérarchiques et les contraintes
financières
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et qui se refusent à une toute puissance de leur rôle d’aidant, d’assistant,
d’éducateur, de conseiller, de médiateur…
Alors oui, sans vous, on n’est rien et bientôt nous n’aurez plus besoin de nous à vos côtés
parce que comme nous le répète souvent Serge : nous sommes tous indispensables mais pas
irremplaçables.