Université des Sciences et Technologies de Lille Master 2
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Université des Sciences et Technologies de Lille Master 2, “Mathématiques pures” (2004-05) Catégories modèles et algèbre homologique Problèmes, Feuille 4 §1. Contractions 0. Problème : homotopies contractantes Un complexe (C∗ , ∂∗ ) possède une homotopie contractante si on a une suite d’applications σd : Cd → Cd+1 , d ∈ N, telles que ∂d σd + σd−1 ∂d−1 = IdCd pour tout d ≥ 1. Montrer que dans cette situation on a Hd (C∗ , ∂∗ ) = 0 pour tout d ≥ 1, et que par suite le complexe (C∗ , ∂∗ ) définit une résolution de H0 (C∗ , ∂∗ ). §2. Résolutions On considère dans les problèmes suivants des K-algèbres R munies d’un morphisme de Kalgèbres π : R → K, que l’on désigne comme le morphisme d’augmentation de R. Ce morphisme donne une structure de R-module à l’anneau K. On explicite des résolutions libres de K dans la catégorie des R-modules. 1. Problème : résolution libre sur l’algèbre des nombres duaux On considère l’anneau des nombres duaux R = K[X]/(X 2 ). On note habituellement la classe de la variable X dans R, de sorte que R = K[], avec 2 = 0. On a un morphisme d’augmentation naturel π : K[] → K tel que π() = 0. Montrer que la suite de K[]-modules π · · · −−→ K[] −−→ K[] −−→ · · · −−→ K[] −−→ K. forme un complexe et définit une résolution de K. 2. Problème : résolution libre sur l’algèbre d’un groupe cyclique On considère l’algèbre d’un groupe cyclique d’ordre n. On a explicitement R = K[τ ] = n−1 M K τi i=0 avec τ n = 1. On a un morphisme d’augmentation naturel π : K[τ ] → K tel que π(τ ) = 1. On pose ν = 1 + τ + · · · + τ n−1 . Montrer que la suite de K[τ ]-modules 1−τ ν 1−τ 1−τ ν 1−τ π · · · −−→ K[τ ] −−→ K[τ ] −−→ · · · −−→ K[τ ] −−→ K[τ ] −−→ K[τ ] −−→ K. forme un complexe et définit une résolution de K. Référence : C. Weibel, An introduction to homological algebra, Cambridge Studies in Advanced Mathematics 38, Cambridge University Press, 1994. Section 6.2. 3. Problème : complexes de Koszul et de Rham On suppose que K est un corps de caractéristique nulle. Soit R = K[x1 , . . . , xn ]. On a un morphisme d’augmentation naturel π : K[x1 , . . . , xn ] −−→ K tel que π(x1 ) = · · · = π(xn ) = 0. On BF, Courriel: [email protected] 1 considère le K[x1 , . . . , xn ]-module Kd engendré par des éléments ei1 ,...,id , avec 1 ≤ i1 , . . . , id ≤ n, et quotienté par les relations ei1 ,...,ik ,ik+1 ,...,id = −ei1 ,...,ik+1 ,ik ,...,id et ei1 ,...,ik ,ik ,...id = 0. On notera que les éléments ei1 ,...,id , tels que 1 ≤ i1 < · · · < id ≤ n, forment une base de Kd . On a ainsi M Kd = K[x1 , . . . , xn ] ei1 ,...,id . 1≤i1 <...<id ≤n 3.1) Soit κ∗ : Kd → Kd−1 l’application K[x1 , . . . , xn ]-linéaire telle que κ∗ (ei1 ,...,id ) = d X (−1)k−1 xik ei 1 ,...,ik ,...,id k=1 . b La notation ibk signifie que l’on omet le terme ik de la suite (i1 , . . . , id ). Montrer que (K∗ , κ∗ ) forme un complexe. C’est le complexe de Koszul. 3.2) Soit δ∗ : Kd → Kd+1 l’application K-linéaire telle que δ∗ (P (x1 , . . . , xn )ei1 ,...,id ) = n X (−1)i Px0 i (x1 , . . . , xn )ei,i i=1 1 ,...,ik ,...,id . b Montrer que (K∗ , δ∗ ) forme un complexe de cochaı̂nes (l’application δ augmente le degré). C’est le complexe de de Rham de Kn . 3.3) On note Kd (m) le sous-K-module de Kd engendré par les monômes xr11 · · · xrnn ei1 ,...,id tels que r1 + · · · + rn + d = m. Observer que les modules K∗ (m), pour m fixé, constituent un sous-complexe de (K∗ , κ∗ ), de sorte que l’on a une décomposition du complexe de Koszul : (K∗ , κ∗ ) = ∞ M (K∗ (m), κ∗ ). m=0 Prouver un résultat analogue pour le complexe de de Rham : (K∗ , δ∗ ) = ∞ M (K∗ (m), δ∗ ). m=0 3.4) Prouver la relation (δ∗ κ∗ + κ∗ δ∗ ) = r Id sur Kd (r) ⊂ Kd . (C’est la relation d’Euler.) Utiliser ce calcul pour prouver que (K∗ , κ∗ ) définit une résolution de K. Référence : N. Jacobson, Basic algebra II, seconde édition, W. H. Freeman and Company, 1980. Section 6.13. 4. Problème : construction Bar 4.1) On travaille avec un anneau de base K. Un produit tensoriel de K-modules sera noté E ⊗ F . Soit R une K-algèbre associative. Soit M un R-module à droite. Soit N un R-module à gauche. Soit Bd (M, R, N ) le K-module tel que Bd (M, R, N ) = M ⊗ R ⊗ · · · ⊗ R ⊗M {z } | d 2 Soit ∂∗ : Bd (M, R, N ) → Bd−1 (M, R, N ) l’application K-linéaire telle que ∂∗ (x ⊗ a1 ⊗ · · · ⊗ ad ⊗ y) = (x · a1 ) ⊗ a2 ⊗ · · · ⊗ ad ⊗ y + d−1 X (−1)i x ⊗ a1 ⊗ · · · ⊗ (ai · ai+1 ) ⊗ · · · ⊗ ad i=1 +(−1)d x ⊗ a1 ⊗ · · · ⊗ ad−1 ⊗ (ad · y) pour un tenseur décomposable x ⊗ a1 ⊗ · · · ⊗ ad ⊗ y ∈ M ⊗ R ⊗ · · · ⊗ R ⊗ M . Montrer que (B∗ (M, R, N ), ∂∗ ) forme un complexe de R-modules. C’est le complexe Bar de R à coefficients dans M et dans N . Montrer que H0 (B∗ (M, R, N ), ∂∗ ) = M ⊗R N . 4.2) Montrer que le complexe (B∗ (R, R, N ), ∂∗ ), avec M = R, définit une résolution de N et que le complexe (B∗ (M, R, R), ∂∗ ), avec R = N , définit une résolution de M . Indication : On pourra montrer que l’application K-linéaire (mais pas R-linéaire) σ : Bd (R, R, N ) → Bd+1 (R, R, N ) telle que σ(a0 ⊗ a1 ⊗ · · · ⊗ ad ⊗ y) = 1 ⊗ a0 ⊗ · · · ⊗ ad ⊗ y définit une homotopie contractante. 4.3) Soit E un K-module. Observer que le produit tensoriel R ⊗ E possède une structure de R-module naturelle. Observer que R ⊗ E forme un R-module libre si E est un K-module libre. Conclure que le complexe (B∗ (R, R, N ), ∂∗ ) définit une résolution libre de N dans la catégorie des R-modules à gauche dès lors que R et N sont libres en tant que K-module. Symétriquement, le complexe (B∗ (M, R, R), ∂∗ ) définit une résolution libre de N dans la catégorie des R-modules à gauche dès lors que R et M sont libres en tant que K-module. 4.4) Comparer cette résolution générale et naturelle (B∗ (R, R, M ), ∂∗ ) aux résolutions construites dans les exercices précédents : on construira des morphismes f∗ : (C∗ , ∂∗ ) → (B∗ (R, R, M ), ∂∗ ) pour chacun des complexes (C∗ , ∂∗ ) considérés dans les exercices 2, 3 et 4. On suppose alors que R est augmentée et on considère le module M = K. Référence : C. Weibel, An introduction to homological algebra, Cambridge Studies in Advanced Mathematics 38, Cambridge University Press, 1994. Section 8.6. §3. Complexes de polyèdres 5. Problème : le complexe d’un simplexe On considère le simplexe ∆n = { (t0 , . . . , tn ) ∈ Rn+1 tel que 0 ≤ t0 , . . . , tn ≤ 1 et t0 + · · · + tn = 1 }. Les sommets de ∆n sont les points ei , i = 0, . . . , n, tels que ti = 1 et tk = 0 pour k 6= i. On note ∆n (i0 , . . . , id ) = { ti0 ei0 + · · · + tid eid ∈ Rn+1 tel que 0 ≤ ti0 , . . . , tid ≤ 1 et ti0 + · · · + tid = 1 } le simplexe engendré par les points (ei0 , . . . , eid ). Les simplexes ∆n (i0 , . . . , id ) associés aux suites 0 ≤ i0 < . . . < id ≤ n, décrivent l’ensemble des faces de ∆n . Soit Cd (∆n ) le Z-module engendré par l’ensemble des faces de dimension d de ∆n : M Cd (∆n ) = Z ∆n (i0 , . . . , id ). 0≤i0 <...<id ≤n On considère l’opérateur de bord ∂∗ : Cd (∆n ) → Cd−1 (∆n ) tel que ∂∗ (∆n (i0 , . . . , id )) = d X (−1)k ∆n (i0 , . . . , ibk , . . . , id ). k=0 3 La notation ibk signifie que le terme ik est omis de la suite (i0 , . . . , id ). On notera que les simplexes ∆n (i0 , . . . , ibk , . . . , id ) représente précisément le bord du simplexe ∆n (i0 , . . . , id ). Intuitivement, le signe correspond à des différences d’orientations. Montrer que (C∗ (∆n ), ∂∗ ) forme un complexe et prouver que ce complexe est acyclique. Indication : On pourra montrer que l’application σ∗ : Cd (∆n ) → Cd+1 (∆n ) telle que σ∗ (∆n (i0 , . . . , id )) = ∆n (0, i0 , . . . , id ) définit une homotopie contractante. On convient que ∆n (0, i0 , . . . , id ) représente l’élément nul dès lors que i0 = 0. 6. Problème : le complexe d’un cube On considère le cube n = { (t1 , . . . , tn ) ∈ [0, 1]n }. On note (e1 , . . . , en ) la base naturelle de Rn . Les sommets de n sont en bijection avec les parties I = {i1 , . . . , ir } de {1, . . . , n} et sont représentés par les points v(i1 , . . . , ir ) = ei1 + · · · + eir . Si I = {i1 < . . . < im } et J = I ∪ {k1 < . . . < kd }, alors on considère le cube n (I, J) ⊂ n tel que n (I, J) = { ei0 + · · · + eim + tk1 ek1 + · · · + tkd ekd où 0 ≤ tk1 , . . . , tkd ≤ 1 }. Ces cubes n (I, J) associé aux paires d’ensembles I ⊂ J tels que #(J \ I) = d décrivent l’ensemble des faces de dimension d de n . Soit Cd (n ) le Z-module engendré cet ensemble des faces Cd (n ) = M Z n (I, J). I⊂J, #(J\I)=d On considère l’opérateur de bord ∂∗ : Cd (n ) → Cd−1 (n ) tel que ∂∗ (n (I, J)) = d X (−1)d−1 n (I ∪ {ke }, J) − n (I, J \ {ke }) . e=1 On notera que les cubes qui apparaı̂ssent dans cette somme représentent précisément le bord de n (I ⊂ J). Montrer que (C∗ (n ), ∂∗ ) forme un complexe et prouver que ce complexe est acyclique. Référence : ?? 4